Prix garanti bord champ (campagne 2023-2024): Cacao 1000 Fcfa/Kg;  Café  900 Fcfa/Kg

mardi 30 avril 2024
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Le Réseau des journalistes spécialisés en agriculture (Rejsa) a organisé ce mardi 20 mars 2019, une conférence de presse. L’invité des journalistes est Adi Isaac Kouamé, le porte- parole du Collectif des organisations professionnelles agricoles de la filière hévéa (Cophévéa). C’était dans les locaux de l’Agence ivoirienne de presse (Aip) au Plateau. Belle tribune pour M. Adi Isaac Kouamé de rappeler que l’instauration du taux de 5% sur le chiffre d’affaires des industriels a coûté plus de 35 milliards de Fcfa aux industriels. « Cela n’a pas été sans conséquences sur l’activité des acteurs de la filière hévéa. Car quand les usiniers perdent de l’argent nous en perdons et quand ils ferment les ponts bascules ça devient difficile pour les planteurs d’écouler leurs productions. Notre souhait c’est de supprimer carrément cette taxe de 5%. Même par la suite, elle payée par paliers, sa suppression sera un de nos combats à mener au sein de la structure de régulation(…) » a expliqué Adi Isaac Kouamé .Qui n’a pas manqué de se prononcer sur la chute brutale des cours mondiaux de l’hévéa qui a une forte répercussion sur les producteurs ivoiriens. En effet, de 1000 Fcfa le kilogramme entre 2009 et 2010, le kilogramme de l’hévéa est acheté à 271 Fcfa. Toute chose qui ne doit pas, selon l’invité des journalistes spécialisés dans l’agriculture, découragée les producteurs. Aussi, en attendant une embellie des cours, Adi Isaac Kouamé, souhaite une diversification des produits. « Les planteurs doivent diversifier leurs produits », a-t-il dit. Indiquant que cette diversification leur permettra de créer des plantations de cacao, café, palmier à l’huile sans oublier les cultures vivrières. Il n’a pas aussi manqué de faire un clin d’œil sur la mise en place de du collège des producteurs, un collège qui tarde depuis cinq ans. Cependant, il annonce que des dispositions sont en train d’être prise pour passer à cette étape pour permettre aux producteurs d’hévéa de prendre leur place dans l’interprofession. Sur la question de la création d’un fonds de réserve pour soutenir le prix qui est à son plus bas niveau depuis sept ans, le député de Prikro est catégorique. « Je suis pas d’accord pour la mise en place d’un fonds de réserve. Car le moment venu quand les paysans vont demander ce fonds aura déjà disparu », dit-il de façon sèche. Il propose tout simplement une vraie diversification. En 2016 la Côte d’Ivoire a produit, plus de 468000 tonnes de caoutchouc naturel sur une superficie de 550000 hectares. Les 160000 planteurs ont engrangé 163 milliards de Fcfa et la filière a enregistré un chiffre d’affaires de 308 milliards de Fcfa.

Charles Kader

 

Le document de l’ambassade de France qui dit tout

Depuis quelques années, l’Etat de Côte d’Ivoire est entrée dans une course à la mobilisation des ressources sur le marché international à travers les Eurobonds dont les taux d’intérêts et le niveau des stocks se chiffrent en moins de cinq ans, à plus de 4 mille milliards de Fcfa. Faut-il craindre un endettement massif de la Côte d’Ivoire ? Dossier

Après, 2014, 2015 et 2017, la Côte d’Ivoire est repartie durant ce mois de mars 2018, sur le marché international, pour mobiliser des ressources en Euros. Soit pour la quatrième fois sous le Régime de Ouattara. Ce à travers des Eurobonds qui lui ont permis de non seulement de tester la qualité de sa signature mais aussi de récolter d’importantes ressources. La dernière émission dont tous les détails ne sont pas encore connus, ont dit-on connu un franc succès avec un carnet de commandes qui affichait plus de 3mille milliards de Fcfa. Sur ce montant, la Côte d’Ivoire, ne devrait retenir que la moitié. A l’issue du Roadshow qui a duré près d’une semaine. Le roadshow, faut –il le préciser c’est la période de présentation de l’emprunt aux investisseurs internationaux. Nous révèle des agences de presse internationales comme Reuters et Bloomberg. Des sources très crédibles indiquent que pour cette année 2018, l’Etat de Côte d’Ivoire recherche 1 310 milliards Fcfa, soit près de 2 milliards d’euros, sur les marchés financiers pour boucler son budget qui s’équilibre en ressources et en charges à plus de 6 756 mille milliards de Fcfa, en hausse de 4,8% par rapport au budget révisé 2017, d’un montant de plus de 6 447 milliard de Fcfa Fcfa. Si le gouvernement ivoirien a de réels motifs de jubiler face au succès rencontrer durant les différentes sorties, il est à faire remarquer que le compteur à ce niveau là commence à tourner très fort et la pullule risque d’être amère, le temps de remboursement arrivé pour nos enfants. Surtout que les taux d’intérêts appliqués à la Côte d’Ivoire diffèrent dans bien de cas de ceux appliqués en la matière en Occident. Rappel des faits : Sous Kablan Duncan alors Premier ministre, Le deuxième emprunt obligataire sur le marché financier international, a permis de lever 1 milliard de Dollars , soit près de 500 milliards de Fcfa( Eurobonds 2015) au taux d’intérêt de 6, 25% contre de 375 milliards de Fcfa au taux d’intérêt de 5,375%( Eurobonds 2014), pour une durée de dix ans courant aout 2015. Par définition, un eurobond ou euro-obligation est un titre de créance libellé dans une monnaie différente de celle du pays de l'émetteur. Au titre de l’Eurobond 2017 donc avec Amadou Gon Coulibaly, Premier ministre , ministre du Budget et du Portefeuille de l’Etat, L’opération a permis de lever 1 milliard 250 millions de dollars et 625 millions d’euros (environ 1.140 milliards de Francs Ccfa), à des maturités de respectivement 16 et 8 ans. Son objectif était de recourir aux places financières internationales, afin d’obtenir des ressources devant venir en appui au financement du budget de l’Etat et notamment du Plan National de Développement (Pnd) 2016-2020. Dans une déclaration faite le 13 juin 2017, à l’occasion de son retour d’une mission de mobilisation de ressources (Eurobond 2017) le Premier ministre ivoirien Amadou Gon Coulibaly a indiqué que le succès de l’opération est le témoignage de la confiance des marchés financiers internationaux dans le leadership du Président de la République Alassane Ouattara et dans la vision qu’il a pour le développement de la Côte d’Ivoire. Malheureusement, pour l’Eurobond 2018, Agc et sa délégation sont rentrés sans tambour ni trompette. Pourquoi ce silence bruissant de parole ? Qu’est-ce qui a pu se passer pour qu’on serve à la Côte d’Ivoire bien évidemment du « blé en abondance »( argent) mais à un taux oscillant entre 5,50 et 5,625% pour première tranche , d’une maturité de 11 ans allant jusqu’en 2030. Pendant que pour la deuxième tranche, La seconde tranche, elle, d’une durée de 29 ans, soit jusqu’en 2048, est proposé avec un rendement de 6,875 – 7%. Cette tranche est présentée par la presse économique internationale comme la plus longue maturité jamais émise pour une obligation en Euro par un pays d’Afrique subsaharienne et l’une des plus « rentables » émises par un Etat au cours de ces dernières années. Pourquoi avoir accepté un tel taux ? La Côte d’Ivoire qui a vécu à un moment de son existence sur budget sécurisé peut-elle accepter un tel taux ? La Roumanie qui est début Février 2018, mobilisé plus de 2 Milliards d’Euros soit 1310 milliards de Fcfa à des taux de 2,5% et 3,375% respectivement pour les deux tranches. (Voir encadré 1).

Quand le fardeau de la dette ivoirienne prend du poids

Que le gouvernement nous dise que la Côte d’Ivoire s’est engagée dans un schéma d’endettement intelligent certes mais , il ne faudrait pas oublier que la Côte d’Ivoire qui s’est retrouvée avec un taux d’endettement de 36% est remontée à environ 46% là où les directives communautaire de l’ Union économique et monétaire ouest africain( Uemoa) indique 70% . Soit ! « Si prendre crédit est doux, au moment de payer c’est souvent difficile. Surtout qu’il va falloir tenir compte des cours du dollar » Fait noter un expert financier. A noter que la Côte d’Ivoire a terminé l’année budgétaire 2014, avec une dette globale de 7804 milliards deFcfa. Si l’on ajoute donc les 500 milliards de l’Eurobonds de Février 2015 la dette ivoirienne va tourner autour de 8304 milliards de Fcfa au moins en début d’année2015. Avec les eurobonds 2017 et 2018, la dette ivoirienne à certaine encore pris du poids. Il est à préciser que L’Eurobond de début juin 2017 situe la dette de la Côte d’Ivoire plus de 41,9%. Quand sa dette représente 70% de son produit intérieur brut (Pib), selon la norme établie par l’Union économique monétaire Ouest Africaine (Uemoa) tandis que sur le plan international, le seuil se situe à 49%. Donc bien en-deçà du taux d’endettement communautaire. Soit mais ne faudrait-il aller à pas modérés dans la course à l’endettement ?

 

Bamba Mafoumgbé, Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Légende photo : ( Fac-scimilé de la revue de presse du Service économique de l’ambassade de France en roumanie

 

 

Encadré 1 : Les vérités du Professeur Mamadou Koulibaly

Tout comme la Côte d’Ivoire, la Roumanie a réalisé début Février 2018, une émission de deux Eurobonds pour un montant de 2 milliards d’Euros soit 1310 milliards de Fcfa. L’information est de du Service Économique de l’ambassade de France à Bucarest( Roumanie) dans les « Breves Mensuelles Roumaine » en date de Février 2018. « Début février, le Ministère des Finances Publiques a émis deux Eurobonds pour un montant total de 2 milliards d’euros soit plus de 655 milliards de Fcfa sur le marché extérieur. La première, 750 millions Euros, soit plus de 491,2 milliards de Fcfa a une maturité de 12 ans avec un taux d’intérêt de 2,5%, tandis que la seconde, 1,25 milliard d’Euros a une maturité de 20 ans avec un taux de 3,375%. Les taux attractifs ont assuré une demande deux fois supérieure à l’offre. Le ministère des finances publiques ( Mfp) prévoit de lever environ 10 milliards d’ Euros( plus de 6550 milliards de fcfa sur le marché domestique et 5 milliards d’Euros soit 3275 milliards de Fcfa sur le marché extérieur en 2018. Une information de première main qui donne encore une fois du poids aux prises de positions du Professeur Koulibaly Mamadou de l’université Félix Houphouët Boigny de Cocody. Réagissant, il y a de cela quelques années sur les taux élevés pratiqués sur les Eurobonds, le Mamadou Koulibaly de l’Université Fhb de Cocody n’avait caché pas ses inquiétudes ! « C’est trop ! Peut-être c’est politiquement correcte mais économiquement ce n’est pas bon… Sur le marché en Europe les taux oscillent entre 0 ,2% et 0,3% » C’était indigné récemment, le Pr Koulibaly Mamadou de l’Université Félix Houphouët Boigny de Cocody,à l’occasion d’une cérémonie de présentation officielle d’un rapport de la Banque Mondiale sur l’économie ivoirienne. En tout cas c’était sous Ouattara. Pour la deuxième sortie sur le marché financier international, c’est 1 milliard de dollar soit environ 500 milliards de Fcfa qui ont été récolté par la Côte d’Ivoire, mais cette fois avec un taux d’intérêt de 6,25% sur 12 ans. Soit ! Mais au-delà de la grande joie du Régime d’Abidjan face à ce montant collecté, il faut s’interroger sur ces taux d’intérêt exponentiel qui frise la sanction du marché international où la tendance observée par les préteurs notamment la Réserve Federal américaine( Usa) , Deutsche Bank , City Groupe et la Banque nationale de Paris,( Bnp) entre autres ont tendance à servir de faible taux oscillant entre 0 et 2%. En un mot, ils ont décidé de casser les taux d’intérêt en Europe. A titre d’illustration, Apple, un acteur majeur mondial du secteur informatique a mobilisé récemment sur marché des Eurobonds, un milliard de dollar soit environ 500 milliards de Fcfa au taux de 0,23% sur 10 ans. Pendant qu’en Janvier, l’Irlande( Europe) qui présente quasiment le même niveau de risques que la Côte d’Ivoire a levé environ 4 milliards de dollars soit 2 mille milliards de Fcfa à un taux de 0,87%. Même si comparaison n’est pas raison, avec l’ Afrique ils font autres choses. Disons- le clairement le taux risque pays appliqué à la Côte d’Ivoire, est élevé. C’est à se demander si à la prochaine émission nous n’allons pas frôler les 8% sur 14 ans. « Et pourtant, ici en Côte d’Ivoire, on nous dit que tout va pour le mieux, il y a de la croissance mais les populations sont de plus en plus pauvres et le gouvernement retourne sur le marché international pour s’endetter à un taux d’intérêt supérieur au 1er Eurobonds souscrit en 2014. De 5,375% la Côte d’Ivoire va s’endetter à 6,25%. Le risque-pays est très élevé. Aussi, il faut ajouter que cet autre prêt arrive au moment où l’Euro est dévalué tout comme le Fcfa par rapport au dollar. » Explique le Pr Mamadou Koulibaly. A quelle sauce sera mangée la Côte d’Ivoire à l’heure du remboursement ? « Si le dollar est faible tant mieux pour la Côte d’Ivoire. Dans le cas contraire, c’est le fardeau de la dette qui va davantage s’alourdir(…) » ajoute t-il. A noter qu’au titre du budget d’Etat 2015 qui s’équilibre en ressources et dépenses à plus de 5014 milliards de Fcfa, 1213, 3 milliards sont destinés aux remboursements de la dette publique. « Le marché est resté globalement constructif envers la Côte d’Ivoire depuis que le pays a repris en 2012 les paiements réguliers sur les eurobonds et que les risques extrêmes liés à des défaillances antérieures ont été amoindris », explique Samir Gadio, analyste chez Standard Chartered, en référence au défaut de paiement du pays ouest-africain début 2011. « Les investisseurs vont surveiller de près l’élection présidentielle prévue en octobre 2015, étant donné que les défauts sur les eurobonds en 2000 et 2011 ont été principalement le résultat de l’instabilité politique. » L’analyste rappelle que le stock d’eurobonds ivoiriens sur le marché atteint 4,25 milliards de dollars, soit 2125 milliards de Fcfa, soit le montant le plus important en Afrique subsaharienne (hors Afrique du Sud) devant le Kenya qui a un stock de 2,75 milliards de dollars soit 1375 milliards de fcfa.

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Légende photo : Pr koulibaly Mamadou : « Et pourtant, ici en Côte d’Ivoire, on nous dit que tout va pour le mieux(…) »

Encadré 2 : Christine Lagarde( Fmi) « Les gouvernements devraient être attentifs(…) »

Souvent présenté comme le continent du XXI siècle, l'Afrique n'en finit pas d'étonner par ses performances économiques. Le dynamisme a pourtant ses revers. A l'occasion d'une conférence organisée à Maputo par le Mozambique et le Fmi en 2014 rassemblant les ministres des finances et les gouverneurs de banque centrale de l'Afrique sub-saharienne, la directrice de l'institution multilatérale, Christine Lagarde, dont les propos ont été rapportés dans les colonnes de « Les Echos.fr » le 30 mai 2014, s'est inquiétée de la hausse de l'endettement public de ces pays. « Il y a quelques pays qui ont été un peu en avance sur eux-mêmes et qui voient une hausse de leur endettement à un niveau qui pourrait être préoccupant » , a-t-elle indiqué lors de cette conférence. Selon l'agence de notation Fitch, les émissions de dettes souveraines des pays sub-sahariens devraient atteindre 6 milliards de dollars soit plus de 3 mille milliards de Fcfa cette année( c’était 2014) après le record de 6,25 milliards de dollars soit plus de 3125 milliards de Fcfa de l'année précédente( 2013) Le Kenya, la Côte d'Ivoire, le Ghana et le Sénégal envisagent de lever entre 500 millions ( 300 milliards de Fcfa) et 1,5 milliard de dollars(1500 milliards de Fcfa) d'euro-obligations cette année. Jusqu'ici, seule la Zambie, avec 1 milliard de dollars soit 500 milliards de Fcfa, en avril 2014 est venue solliciter le marché international de la dette. « Les gouvernements devraient être attentifs et prudents pour ne pas surcharger le pays en dette publique », a alerté Christine Lagarde avant de préciser que si « c'est un financement supplémentaire », c'est aussi « une vulnérabilité supplémentaire ». Nous sommes en 2018, la course à l’endettement massif ne s’est pourtant pas arrêtée au niveau des pays indiqués plus haut

 

Le président nigérian a annoncé dimanche 18 mars 2018, qu'il ne se rendrait pas à Kigali, au Rwanda, où est prévu cette semaine un Sommet extraordinaire de l'Union africaine (Ua) pour signer le traité sur la Zone de libre-échange continentale (Zlec) Selon le site www.commodafrica.com qui rapporte l’information « Muhammadu Buhari veut permettre de donner plus de temps aux consultations » car « certains actionnaires nigérians ont fait savoir qu'ils n'ont pas été consultés » , selon un communiqué de la présidence. « Ils ont quelques réticences quant aux conditions de ce traité » Aussi, ajoute la même source, « L 'un des plus grands syndicats du pays, le Nigeria Labour Congress (Nlc), craint l'ouverture du marché et a demandé à être davantage impliqué dans les négociations » rapporte l'Afp. « Nous sommes choqués par le manque de consultation dans ce processus » avait déclaré la semaine dernière Ayuba Wabba, secrétaire général du Nlc. « Nous demandons à M. le président de ne pas signer le traité à Kigali, ni nulle part ailleurs » , avait-il ajouté. Rappelons que ce traité vise à intégrer les 54 pays africains dans une zone de libre-échange commercial, et doit regrouper à terme les zones régionales commerciales existantes. Le retrait, au dernier moment, du Nigeria et ses 190 millions d'habitants, est un coup dur pour l'Ua qui veut mettre en place ce projet économique discuté depuis 2012. Pour sortir de la récession, le président Buhari a adopté une politique économique ultra-protectionniste, et a établi une liste très large de produits interdits à l'importation pour tenter d'encourager la production.

Charles Kader

Le vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique, Makhtar Diop, est attendu ce mardi 20 mars 2018 à Abidjan pour une visite officielle de quatre jours. Pendant son séjour en Côte d’Ivoire, Makhtar Diop rencontrera notamment le président ivoirien, Alassane Ouattara, ainsi que le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly. Outre ces rencontres bilatérales avec les plus hautes autorités de l’Etat, il se rendra à Yamoussoukro pour visiter l’Institut national polytechnique Félix Houphouët Boigny (Inphb). La visite de cette institution s’inscrit dans la perspective d’un appui de la Banque mondiale pour amener l’Inphb à renforcer son statut d’institution de référence internationale et permettre aux jeunes Africains d’accéder à des études de haut niveau et d’être compétitifs sur le marché de l’emploi. Makhtar Diop assistera également au lancement du championnat national de football féminin à Abidjan, l’occasion pour le vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de lancer l’initiative « sports pour le développement », l’institution s’étant engagée à intégrer le sport

C. K

Le Premier ministre ivoirien, Amadou Gon Coulibaly a lancé hier lundi 19 mars 2018 à Kossihouen dans la sous-préfecture de Songon, une banlieue à l'ouest d'Abidjan, les travaux de construction du Centre de valorisation et d'enfouissement technique (Cet), le tout premier du genre dans le pays d'un coût de réalisation de 40,73 milliards Fcfa Ce site, qui devrait permettre « un traitement écologique » d'au moins 1.250.000 tonnes de déchets par an, sera livré le 06 juillet prochain et marquera, le ''démarrage irréversible'' du processus de réhabilitation et de fermeture de la décharge d'Akouédo (Est d’Abidjan), a affirmé le chef du gouvernement ivoirien qui a présidé la cérémonie de pose de première pierre de cet ouvrage en présence de plusieurs membres de son gouvernement. « En dépit des efforts remarquables déployés par le gouvernement, force est de constater que le système actuel de traitement des déchets a atteint ses limites », a fait remarquer M. Coulibaly expliquant que l'objectif du gouvernement « est de passer du système de collecte et de transport traditionnel des déchets à un système plus moderne et mieux structuré qui intégrera tous les maillons de la filière ». Poursuivant, il a fait savoir que ce centre de valorisation et d'enfouissement technique permettra d'aider le gouvernement à respecter ses engagements dans le cadre de la lutte contre les changements climatiques. « Les ivoiriens ont été traumatisés par la situation de la décharge d'Akouédo et ne veulent pas que cela se répète ici à Kossihouen », a-t-il dit aux responsables de l'entreprise « Clean Eburnie» en charge de la construction et de l'exploitation de l'ouvrage, recommandant par ailleurs, « un ouvrage de qualité» conforme aux normes internationales environnementales. Le premier ministre a également engagé la ministre de la salubrité, de l'environnement et du développement durable, à veiller au respect de cet engagement « afin qu'aucune nuisance ne soit causée à la santé des populations riveraines, à leur environnement et à leur cadre de vie ». Pour sa part, un diagnostic « peu reluisant» en matière de gestion des déchets en Côte d'Ivoire, Anne Désirée Oulotto, ministre de la salubrité, de l'environnement et du développement durable, a estimé que la construction de ce centre de valorisation et d'enfouissement technique est « l'une des étapes déterminantes d'un processus irréversible dans la modernisation de la chaîne opérationnelle de gestion des déchets solides ménagers et assimilés sur le territoire national ». Cet ouvrage, qui cadre selon elle, avec l'ambition du gouvernement ivoirien à apporter une réponse aux failles du système de gestion des ordures, permettra de contribuer à faire du district d'Abidjan « une ville durable en vue de lutter drastiquement contre les émissions de gaz à effet de serre».Pour elle, la nouvelle infrastructure, est un « nouveau contrat social que le gouvernement propose aux ivoiriens ».

Charles K.

La Direction génération des impôts( Dgi) a décidé de se mettre dans la mouvance des technologies de l’information et de la communication( Tic). Ainsi, à partir de 2019 de grandes mutations sont en vue. Avec l’e-impôt qui va devenir une obligation pour tout contribuable relevant d’un régime réel normal d’imposition. Il est annoncé aussi, les paiements par mobile money et la déclaration des états financiers en ligne. C’est pour mieux préparer les contribuables notamment les opérateurs économiques qu’une équipe de la Direction générale des impôts a instruit le 15 mars 2018, les opérateurs économiques sur les fonctionnalités du portail e-impôts qui est une plateforme électronique permettant de déclarer et de payer ses impôts en ligne via Internet, lors d’un atelier au siège du Patronat ivoirien, au Plateau. L’atelier a réuni notamment les comptables et les directeurs financiers des entreprises, des acteurs clés dans la transmission des états financiers et le paiement des impôts auprès de la Direction générale des impôts (Dgi). Le portail e-impots.gouv.ci, dédié au paiement des impôts en ligne permet à toutes les entreprises au régime normal et simplifié d’imposition de déclarer et payer leurs impôts en ligne à partir d’un terminal depuis leur bureau, ont expliqué M. Cissé Souleymane et Mme Sandrine Zunon, tous deux agents de la direction générale des impôts. L’une des problématiques soulevée par les opérateurs économiques est la question de la sécurité informatique. A ce sujet, les agents des impôts ont fait savoir que pour protéger les entreprises des risques de piratage et de cybercriminalité, un code à usage unique sera généré pour chaque entité. « La Dgi s’est dotée de moyens de sécurité de dernière génération. Les contribuables ne doivent pas avoir peur d’utiliser le portail e-impôts car l’accent a été mis sur la sécurisation des opérations », a assuré M. Cissé Souleymane. Il est à rappeler que la direction générale des impôts a procédé en 2016 au lancement de cette plateforme électronique en vue de la collecte des recettes fiscales, devenue obligatoire en 2017 pour toutes les grandes entreprises dont le chiffre d’affaires est supérieur à 200 millions de F Cfa. Cette mesure devrait être obligatoire en 2018 pour les Petites et moyennes entreprises (Pme) et « fonctionnelle » pour toutes les autres entreprises relevant d’un régime réel normal d’imposition » a souligné M. Ouattara, annonçant le lancement bientôt de « Dgi Mobile », une interface qui permettra aux contribuables de l’impôt foncier et synthétique de payer leurs impôts. Pour l’application ‘’Dgi Mobile’’, les trois opérateurs de téléphonie mobile exerçant en Côte d’Ivoire ont été « associés dans la solution » et en fonction de la société choisie, le contribuable procèdera au paiement de ses impôts à partir de son téléphone mobile, ajoute M. Ouattara Sie Abou le Dg des Impôts qui était de passage à Aboisso. Belle occasion pour le patron des impôts pour inviter ses collaborateurs à anticiper sur les technologies numériques. Ensuite, nous avons le e- liasse. Cette application permet au contribuable à partir d’un terminal, depuis son bureau, de transférer ses états financiers via son centre des impôts. Ces états financiers sont notamment transmis en ligne soit par un expert-comptable agrée ou un commissaire au compte. A ce niveau, « il convient d’ajouter que le e- liasse qui entre en vigueur dès les premiers dépôts au mois de mars » Nous avait indiqué courant janvier 2018, M. Koné Idrissa, le président de l'Ordre des experts comptables, en marge d'un atelier de restitution de la formation e-liasse, à Abidjan. Répondant à une question des journalistes de savoir le dealine pour les entreprises à se mettre à jour concernant la plateforme e-liasse, M. Koné Idrissa a annoncé que la disposition entre en vigueur dès les premiers dépôts au mois de mars (2018). II avait aussi fait savoir que « la procédure va progresser » après la phase pilote qui a déjà eu lieu. Selon lui, le véritable enjeu, c'est la qualité de l'information financière. Car, le système permet d'avoir une base de données et une traçabilité de toutes les informations pour prendre des décisions. Le chef du Guichet unique des états financiers à la Direction générale des impôts, Didier Coulibaly Kissa, ajoute pour sa part que « les premiers délais légaux se présentent en fin mai » et les transmissions des états financiers devraient être effectives sur la plateforme et se sont plus de 40 mille contribuables qui sont attendus. Si l’on tient compte du nombre de dépôts enregistrés relativement à l’exercice 2016. « Au niveau des visas, le même principe continue. Quand le contribuable met en ligne son état financier, il transmet cela sur la plateforme à son expert- comptable qui a différentes fonctionnalités lui permettant de viser ça en ligne », a dit M. Kissa, précisant que « la validation (de l'expert-comptable) constitue maintenant le visa de l'état financier » . Il s'agit de dématérialiser l'état financier sur une plateforme qui puisse intégrer les données de ce document sur les bases de données de la Direction générale des impôts, a-t-il poursuivi, ajoutant qu'elle permet un gain de temps grâce à son importation automatique depuis son poste de travail. Cette plateforme unifiée suit des directives de l'Union économique et monétaire ouest-africaine, (Uemoa). Elle intègre des dispositions conformes au système Syscoa. Son paramétrage est modifiable par le contribuable quel que soit le régime fiscal.

Charles Kader

La Côte d'Ivoire, selon l’Agence Ecofin « est sur les marchés internationaux depuis le 15 mars2018. Ce pour émettre un Eurobond de 1,7 milliard d’euros soit plus de 1114 milliards de Fcfa. Comme résultat, Bloumberg annonce que « les bons de commandes affichaient 4,7 milliards d’Euros soit plus de 3078,5 milliards de Fcfa ». « (…) Mais la Côte d’Ivoire ne devrait se contenter que de la moitié de cette sommes soit plus 1500 milliards de Fcfa » selon une autre source proche du dossier. Vrai ? Si les informations divergent sur le montant que compte mobiliser l’Etat ivoirien, l’on sait toutefois que cette année ce sont au total 1 310 milliards Fcfa , soit près de 2 milliards d’euros, que le pays recherche sur les marchés financiers pour boucler son budget2018. Un grand coup et un véritable succès qui montre que la qualité de la signature de l’Etat de Côte d’Ivoire est encore bonne voire très crédible. Le montant récolté sera scindé en deux tranches : une première d’une maturité de 11 ans allant jusqu’en 2030 pour une fourchette de taux oscillant entre 5,50 et 5,625%. La seconde tranche, elle, est d’une durée de 29 ans, soit jusqu’en 2048, est proposé avec un rendement de 6,875 – 7%. Cette tranche est présentée par la presse économique internationale comme la plus longue maturité jamais émise pour une obligation en Euros par un pays d’Afrique subsaharienne et l’une des plus « rentables » émises par un Etat au cours de ces dernières années. Par ailleurs, sur le marché région, le gouvernement ivoirien qui a formé une forte délégation conduite par le Premier Amadou Gon par ailleurs, ministre du Budget et du portefeuille de l’Etat, pour aller à ce road show, recherche également 300 milliards de Fcfa. En 2017, Abidjan avait mobilisé l‘équivalent de 1 140 milliards FCFA d’eurobond (1,250 milliard de dollars sur 16 ans au taux de 6,25% et 625 millions d’euros sur 8 ans au taux de 5,125%). Selon le Fonds monétaire international (Fmi), la dette publique de ce pays qui représente la locomotive de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) a atteint 46 % du Pib.

Charles Kader

Le vendredi 12 janvier 2018, de 09 H à 10 H 15 mn, sous la supervision et la bienveillance de l'Institut des Sciences Économiques et Financières (ISEF) de Hambourg en Allemagne, s'est déroulée la soutenance de la thèse unique de Doctorat d'économie, sur le thème "Politique monétaire et souveraineté nationale".

L’Impétrant Gnédo Désiré a brillamment exposé son œuvre de recherche qui a séduit le jury qui lui a attribué le titre de Docteur en Economie assorti de félicitation.

«Monsieur GNÉDO Désiré, le Jury que j'ai l'honneur de présider, a apprécié la qualité de votre travail de recherches, l'a jugé recevable et a décidé de vous attribuer le titre de Docteur en Économie, avec la mention très honorable assortie de la félicitation du Jury» a annoncé le président du jury, le Professeur HANS KURTZMAN WALDHEIM.

«Votre œuvre, pour ses valeurs pédagogique et académique, bénéficiera d'une publication et d'un échange universitaires», a ajouté le Président du Jury composé de cinq jurés, au terme de la soutenance de l'Impétrant devenu Docteur.

Pour marquer leur reconnaissance à l'égard de l'Éternel Dieu pour cette grâce au profit d'un des leurs, les parents et amis du nouveau Docteur GNÉDO, après une messe d'action de grâce à l'église, célébreront Dr Gnédo au cours d’une journée de réjouissance festive dont la date sera ultérieurement Communiquée.

Le constat n’est pas de nous mais du Conseil économique, social, environnemental et culturel ivoirien (Cesec). Qui lors de ses dernières assises du 12 et 13 mars 2018, sur la procédure pour l’obtention du certificat de titre foncier en Côte d’Ivoire s’est prononcé sur ce dossier. Les conseillers ont dit en substance que : « 500 000 certificats de titre foncier étaient attendus. Au final, à ce jour, plus de 17 ans après le vote de la loi de 1998, seulement 3857 certificats ont été délivrés, soit 11,43% représentant 51 932,52 hectares sur 23 millions d’hectares. Une goutte d’eau dans la mer, avec 741 certificats délivrés à des femmes dans ce lot » La faute, selon le Cesec est due à la complexité du processus. « Pour y arriver, il faut au bénéficiaire franchir 20 étapes qui peuvent aboutir à 35 voire 40 étapes jusqu’à l’établissement du document ». Une situation face à laquelle il importe, entre autres, de « simplifier la procédure d’obtention du certificat de titre foncier », et de susciter « une attention particulière de toutes les parties prenantes, car la loi connaît des difficultés d’application sur le terrain » Aussi, les conseillers, dont les travaux portaient sur le thème « Foncier rural et immatriculation des terres », ont également souligné « des conflits résultant de pressions dans la mise en œuvre de la loi N° 98-750 du 23 décembre 1998 ainsi que la loi organique du 8 juillet 2015. Les textes demeurent explosifs ajoutés à une absence de sensibilisation et d’information », ajoutant que « le risque est d’autant plus élevé que des individus sollicitent la nationalité ivoirienne pour bénéficier du droit foncier » Aussi, il nous revient que la structure dont le Président des autre que Charles Diby Koffi, rendra son rapport au président Chef de l’Etat ivoirien très bientôt. Une très bonne initiative donc du Président Charles Diby Koffi que d’aborder en toute franchise l’épineuse question de l’obtention du certificat foncier. En attendant, que disent les juristes et les universitaires ivoiriens sur ce brulant dossier très sensible ?

 

Ce que disent les juristes et universitaires

 

Selon le Docteur Sosten Boni, enseignant à l’ Université Alassane Ouattara de Bouaké et dont la thèse porte sur le foncier rural,« Seulement 1 à 2% des terres ont des papiers » ajoute que : « depuis l’époque coloniale(1893) jusqu’ nos jours. Nous avons revisité tous les textes depuis cette époque-là jusqu’à nos jours. Le constat est clair. Depuis l’époque coloniale jusqu’à nos jours, tous les textes sur le foncier ou la gestion des terres n’ont pas été appliqués. Quand le colon est arrivé, il a imposé l’immatriculation. Les populations n’ont pas suivi et les terres n’ont pas été immatriculées. De telle sorte que c’est le droit coutumier qui a continué à régir la gestion des terres. Compte des difficultés et face à la recrudescence des litiges fonciers, le législateur ivoirien en 1998, a pris une nouvelle loi. Mais celle-ci a admise également, l’immatriculation comme seul moyen d’acquisition définitive de la terre » Mais y a-t-il problème et si oui lequel ? Notre interlocuteur dit sans ambages que le problème est ceci : « Une terre est gérée collectivement, selon le droit coutumier qui dit que la terre est inaliénable. Comment une terre qui est gérée collectivement par une famille, va rentrer dans le patrimoine d’un seul individu et transmise alors à ses héritiers. L’immatriculation exige l’individualisation de la terre alors que dans le Droit traditionnel, elle est un bien. En tant que tel, aucun membre de la famille ne peut s’approprier une partie de ce patrimoine. Chaque membre de la famille a un droit d’usage sur celui-ci mais aucun membre n’a le droit de le faire sortie du carcan familiale. (… ) Celui qui a immatriculé sa terre peut en disposer. Le problème est que comment un individu qui a reçu ce patrimoine familial et qui a été obligé de l’immatriculé en son nom, va le transmettre seulement à ses enfants » Aussi, tout en reconnaissant que depuis une dizaine d’années que le processus d’immatriculation des terres posent problème, le Docteur Sosten Boni précise : « Les populations n’ont pas les moyens. Aujourd’hui faire immatriculer un ha, revient à plus d’un million de Fcfa. Imaginez un peu celui qui en a plus. Un délai de dix ans a été prescrit. D’ici dix ans, il faut que toutes les terres soient immatriculées. En 1998 quand la loi a été prise on a donné une période de dix. A l’expiration de ce délai en 2014, le gouvernement a fait une prorogation de dix ans. Ça ne suffira pas parce que les populations n’ont pas les moyens. » En Côte d’Ivoire il est de que vastes étendues de terres ont appartenu à des colons et des ivoiriens ou non ont acheté des parcelles. Que terres doivent tomber dans le domaine public ou non ? A cette préoccupation l’universitaire ajoute que « généralement, les terres qui avaient été acquises par les colons ont des documents. Donc immatriculées et en rentrant, ils les ont vendu avec des documents. Dans un cas de figure, il n’y a pas de problème. En Côte d’Ivoire malheureusement 1 à 2% des terres ont des papiers et c’est le droit coutumier qui continue de s’appliquer. Il faut que l’Etat lui-même aide les populations à immatriculer leurs terres » Face à cette situation, le gouvernement prend des textes qu’il ne fait pas appliquer. Celui qui doit contrôler l’application des textes, c’est bien le Pouvoir exécutif. Qui doit donner les moyens à la police et autres dans ce sens. « On a pris une mesure pour interdire de fumer en public, il faut y veiller. Tout contrevenant s’expose à la rigueur de la loi. Pour éviter que l’application des textes soit source de racket des populations, il faut bien former les policiers, les gendarmes et autres » , précise-t-il

 

Bamba Mafoumgbé, Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

 

De la maitrise d’eau en vue de la culture irriguée, en passant par la lutte contre le Swollen shoot ou la maladie du cacaoyer à la mécanisation et la modernisation de l’agriculture ivoirienne, le Docteur Cissé Sidiki, le Directeur général de l’Agence nationale d’appui au développement rural,( Anader), donne sa vision…

 

Monsieur le Directeur général, la Côte d’Ivoire est abondamment arrosée. Malheureusement, nous avons du mal à maitriser l’eau. Où se trouve le problème ?

S’agissant à la maitrise de l’eau, disons que nous avons été victimes du fait que nous avons été suffisamment arrosés. Les dispositions n’avaient pas été prises suffisamment en son temps, pour avoir le maximum de barrages et de batardeaux pour retenir l’eau qui tombe au lieu de la laisser couler vers la mer. Aujourd’hui, c’est plus qu’une obligation que de maitriser l’eau. Pour pouvoir avoir de l’eau en quantité pour la culture irriguée. Sans eau, il n’ y a pas d’agriculture. Comme l’eau se fait très rare maintenant, l’Etat de Côte d’Ivoire a pris des dispositions pour qu’on puisse avoir beaucoup de lacs. C’est pourquoi depuis quelques temps, tous les périmètres rizicoles développés disposent en amont un plan d’eau. Aujourd’hui, c’est systématique. Les dispositifs d’irrigation ont un coût. Ça coûte cher. Souvent quand les gens viennent nous voir nous leur expliquons tous les paramètres. Si vous n’avez pas un plan de production pour rentabiliser votre investissement à la base, c’est très difficile d’y arriver.

Est-ce que les paysans font beaucoup d’enfants pour pouvoir les utiliser dans leurs exploitations. Etant donné que l’agriculture n’est pas mécanisée. Qu’est-ce qui est prévue dans le cadre la modernisation de notre agriculture, pour inciter davantage les jeunes s’y mettre ?

Dans le cadre du Programme national d’investissement agricole ( Pnia 2) , il y a un volet important qui est dédié à la mécanisation agricole. L’option est claire sur cet aspect. Le ministère de l’agriculture est conscient que si on veut de plus en plus attirer les jeunes vers l’agriculture, il faut aller à la mécanisation. Il s’agit d’avoir une jeunesse paysanne qui soit moderne. L’Anader a son programme d’appuis à la mécanisation dans le monde rural. A l’effet d’avoir une agriculture moderne et mécanisée. Nous avons un centre de formation à la mécanisation agricole où la vulgarisation du montage d’outillages dans ce sens.

Est-ce que la Côte d’Ivoire peut atteindre l’autosuffisance en riz ?

Il faudrait parler de sécurité alimentaire. Même les grands pays importent ou exportent des denrées alimentaires de grande consommation. La Côte d’Ivoire a le potentiel pour être autosuffisant en matière de production de riz. Que ce soit le Pnia 1 que le Pnia 2, l’option est de développer les agropoles qui permettre de développer ce que le paysans produit. Cela n’est possible qu’à travers une chaine des valeurs qui profite in fine au paysan qui est un acteur majeur dans le dispositif de production. La Côte d’Ivoire produits beaucoup d’autres produits comme l’igname, le manioc et la banane plantain. Le riz est devenu un aliment de base et faut faire face à la forte demande

Monsieur le Directeur général, cela fait tout de même une dizaine d’années qu’on parle du swollen shoot en Côte d’Ivoire. Pourquoi c’est maintenant qu’on parle de projet d’arrachage de pieds contaminés ?

Les premiers de cas de Swollen shoot signalés en Côte d’Ivoire datent de 1932. En son temps, l’administration coloniale a pris des mesures draconiennes d’arrachage intensives pour stopper la pandémie. Le constat est que depuis ce temps- la maladie a récidivé. Ça vient et ça va. C’est comme le ballet de la sorcière. Les premiers cas qui ont été signalé dans la zone de Sinfra en 2005. Quand on a vu les premier cas et que les exploitants agricoles ont commencé à se plaindre, parce qu’ils ne savaient pas ce que c’était, sauf les techniciens qui ont constaté que les arbres séchaient. Ainsi, ils ont commencé à s’inquiéter. Certains cacaoyers ont commencé à avoir des boursouflures, nous nous sommes dit attention, ça peut être le Swollen shoot. Entre temps, le Cnra a commencé à prendre ses dispositions en attendant, en terme de stratégie de lutte, de programme de recherche et de mise au point de variétés tolérante et résistante à la maladie, tout cela prend du temps. Ce sont des années de travail pour pouvoir arriver à une maitrise totale de la maladie et de la situation. Le temps de conception et construction de dispositifs pour engager la cela prend du temps.

Docteur, est-ce que les 100mille ha qui seront touchés vont être remplacés par des variétés de cacao améliorés ?

Ce n’est pas ce que nous conseillons. Nous leur conseillons de diversifier leur exploitation. Dans tous les cas, c’est eux qui décident de replanter entièrement ou pas leur plantation. Mais face à la situation qui prévaut au niveau de l’économie cacaoyère mondiale marquée par la déprime des cours mondiaux du cacao, la diversification s’avère la solution idoine. Aujourd’hui ce sont les cours du cacao, demain le cacao peut repartir et après ça peut- être le café. Les cultivars comme le cacao Mercedes que nous mettons à la disposition des exploitants agricoles sont plus productives que les vieux cultivars que nous avions. Aujourd’hui, si un exploitant agricole travaille très bien, au lieu de 300 ou 500 Kg à l’hectare, il peut aller à jusqu’à 900 Kg voire une tonne de cacao. Remarquez un peu, ceux qui sont dans l’hévéa et qui ont coupé leurs pieds de cacaoyers pour faire de l’hévéa tout comme dans la caféiculture quand les cours du café ont chuté, nous sommes encore victimes de cette fluctuation. Nous pensons que la meilleure solution c’est que les exploitants agricoles opèrent dans leurs exploitations comme un véritable entrepreneur. C’est pourquoi nous conseillons l’entreprenariat et dieu merci. Nos partenaires du monde agricole sont de plus en plus sensibles à cette notion

Dans le cadre de l’opération d’arrachage est-ce que l’abatage des gros arbres sont à la charge de l’exploitant ?

Ce ne sont pas tous les gros arbres qui sont à abattre. Il est conseillé d’avoir quelques gros arbres dans la plantation. Mais il y en a qui sont les hôtes des orchidées et intermédiaires de virus. Ceux –là, il faut les abattre. Ce sont des taches qui s’exécutent et qui sont à la charge du Conseil du Café-cacao.

L’exploitant dont la plantation subit une opération d’arrachage perçoit-il une indemnisation ?

Tout à fait. Le Conseil du café-cacao vue la situation qui prévaut, a décidé d’accompagner les producteurs avec cinquante mille Fcfa par ha. Aussi, l’arrachage du verger contaminé n’aura pas d’impact sur la production de cacao de la Côte d’Ivoire qui dispose d’un verger de 600 000 à 700 000 ha. Nous avons déjà arraché plus de 22 mille ha. Au terme de cette opération si nous constatons que la maladie n’est pas freinée, les autorités vont aviser pour qu’on puisse maitriser la maladie

 

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