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Interviews

Interviews (69)

Mr. Gu Baogen, (Expert Fao en pesticides)/Utilisation des pesticides dans l’Agriculture en Afrique « Les pesticides causent plus de 220 mille décès chaque année »

jeudi, 30 mai 2019 08:15 Written by

  Mr. Gu Baogen, est  fonctionnaire supérieur de l’Organisation mondiale de l’Alimentation et de l’Agriculture( Fao) et expert en matière de pesticides.  Dans  cette interview, notre  personne nous présente les conséquences de l’utilisation abusive des pesticides dans l’Agriculture en Afrique. Non sans donner des conseils avisés.
C’est quoi un pesticide? Un pesticide c’est toute substance ou mélange de substances contenant des ingrédients chimiques ou biologiques destiné à repousser, détruire ou contrôler un organisme nuisible ou à réguler la croissance des plantes dans les secteurs de l'agriculture, de la foresterie et de la santé publique.Vous parcourez certainement l’Afrique, vous est-il arrivé de constater que les producteurs africains en font un mauvais usage?L’utilisation abusive de pesticides doit être qualifiée « d’utilisations non intentionnelles » afin d’éviter de blâmer indûment les utilisateurs qui n’ont pas accès aux informations relatives aux risques pour la santé et à la sécurité (par exemple, le droit de savoir) / ou sont incapables d’interpréter les messages scientifiquement, (c'est-à-dire le droit de comprendre) (Rother, 2018). La  réponse à cette question est donc faite en référence à une utilisation non optimale, non sécuritaire et / ou non intentionnelle de pesticides par les agriculteurs. Oui, l'utilisation non optimale, non sûre et non intentionnelle de pesticides par les agriculteurs des pays à faible revenu et à revenu intermédiaire en Afrique est courante et entraîne des risques pour la santé humaine, l'environnement et le commerce.Parlez –nous donc  des    utilisations sous-optimales et non intentionnelles de pesticides  Les utilisations sous-optimales et non intentionnelles de pesticides comprennent :•La possibilité limitée de choix du produit pesticide à utiliser. Souvent, les agriculteurs, par désespoir et / ou par désinformation, utilisent tout type de pesticide disponible, pas nécessairement celui qui convient, parfois même le mauvais, qui n’a peut-être aucune efficacité pour lutter contre les organismes nuisibles ciblés.•Le dosage incorrect, souvent plus élevé, entraînant des résidus plus élevés.•Les méthodes d'application non conformes et l’utilisation d'un équipement d'application inapproprié..L’application des pesticides non recommandés.•Le non-respect des délais d'attente entre le traitement et la récolte entraine une consommation des produits traités.•Le mélange inapproprié de pesticides.•L’utilisation généralisée de pesticides très toxiques, même lorsque des alternatives à faible risque sont disponibles.•L’utilisation de pesticides non autorisés, ceux-ci peuvent être importés et vendus illégalement par des revendeurs non agréés.•L’utilisation de pesticides sur des cultures non enregistrées.•La très faible utilisation d'équipements de protection individuelle (tels que les combinaisons, bottes, gants, masques, lunettes de protection…).•Le mauvais stockage des pesticides, souvent les pesticides sont stockés dans des locaux d'habitation et sont facilement accessibles aux enfants.•Les semences enrobées de pesticides pour la plantation ou les céréales traitées et utilisées comme appâts sont souvent stockées sans étiquetage approprié et sans mesures de protection.  Et l’Afrique dans tout ça ?Il existe des rapports anecdotiques de divers pays africains selon lesquels, en période de stress économique ou de pénurie alimentaire, les gens pourraient être tentés de manger  les  graines indiquées(semences) plus haut.  L’élimination et / ou la réutilisation inappropriée d’emballages de pesticides vides à des fins domestiques, par exemple le stockage de l'eau qui est une pratique courante, présente des risques importants pour la santé. Il y a plus d'exemples et la réponse met en évidence les plus fréquents en Afrique. En outre, il est important de noter que des cas d'utilisation abusive intentionnelle de pesticides ont été reportés en Afrique. Ceux-ci incluent l'utilisation de pesticides pour le suicide, l'homicide et l'empoisonnement de la faune. Les principales causes d'abus sont l'incapacité de lire et de comprendre l'étiquette du pesticide, principalement en raison du taux élevé d'analphabétisme chez les agriculteurs / ouvriers agricoles ou lorsque les étiquettes des pesticides sont libellées dans une langue étrangère plutôt que dans la langue locale commune, aussi à cause de la faible capacité de gestion des pesticides et le manque de formation au raisonnement rationnel de l’utilisation de pesticides.
A quels dangers sont-ils exposés notamment les producteurs de cacao et de riz qui en matière d’application de ces produits-là, ne se protègent pas ou se protègent très peu?  Les pesticides peuvent avoir des effets graves sur la santé à court terme et chroniques à long terme. L'intoxication aiguë par les pesticides est un grave problème de santé publique en Afrique. L'Organisation Mondiale de la Santé (Oms) estime qu'environ trois millions de cas d'intoxication aiguë par des pesticides causent plus de 220 000 décès chaque année, dont 20 000 parmi les travailleurs agricoles. Les coûts projetés de la maladie et des blessures pour les utilisateurs de pesticides en Afrique subsaharienne s'élèvent à 90 milliards USD pour la période 2015-2020. L'empoisonnement aigu aussi, peut provoquer divers symptômes chez les adultes et les enfants, en fonction du type de pesticide. Par exemple, les composés organophosphorés et les carbamates couramment utilisés peuvent avoir des effets sur le comportement neurologique, tels que la fatigue, les vertiges et la vision floue. Ils peuvent aussi causer la diarrhée, la nausée; des problèmes respiratoires tels que sécheresse de la gorge et la difficulté à respirer; des effets sur la peau et les muqueuses, tels que des picotements aux yeux, des démangeaisons de la peau et un nez brûlant; et des symptômes musculaires, tels que la raideur et la faiblesse. L'empoisonnement aigu par un pesticide peut entraîner la mort rapidement ou dans quelques semaines, selon les caractéristiques du produit et le type d'exposition. Les effets chroniques des pesticides sur la santé incluent le cancer, la perturbation des systèmes reproducteur, neurologique, endocrinien, immunitaire et respiratoire ainsi que divers troubles des tissus. Bien que l'exposition aux pesticides puisse présenter un risque pour tout le monde, les enfants sont généralement exposés à des risques plus élevés que les adultes, car ils peuvent être plus sensibles que certains adultes à certains pesticides. Ils sont souvent plus vulnérables que les adultes aux effets des pesticides en raison de leur petite taille ; des taux plus élevés d'exposition aux aliments, au sol, à l'eau et à l’air ; ils ont un métabolisme différent ; et des systèmes d'organes en croissance rapide et en développement. Ils ont tendance à explorer davantage leur environnement que les adultes et à mettre des choses dans leur bouche. Enfin, l'inexpérience, le manque de maturité, l'analphabétisme et l'incapacité d'évaluer les risques rendent les enfants plus susceptibles d'ingérer accidentellement des pesticides. Les enfants qui travaillent avec des pesticides font face à des risques supplémentaires d'empoisonnement grave.
Faut-il instruire les multinationales à prendre en main la formation via les réseaux de coopératives ?Le Code de conduite international Fao / Oms sur la gestion des pesticides constitue le cadre de gestion des pesticides pour toutes les entités publiques et privées engagées ou associées à la production, à la réglementation et à la gestion des pesticides. Ceux-ci comprennent les gouvernements, les organisations internationales, l’industrie des pesticides, l’industrie du matériel d’application, les marchands de pesticides, les opérateurs de lutte antiparasitaire, l’industrie alimentaire et les autres industries qui utilisent ou ont un intérêt pour les pesticides, les utilisateurs de pesticides et les groupes d’intérêt public tels que les organisations environnementales, les groupes de consommateurs et les syndicats .Le Code fournit des normes de conduite servant de référence pour les pratiques saines de gestion du cycle de vie des pesticides, en particulier pour les autorités gouvernementales et l'industrie des pesticides. Le Code décrit aussi la responsabilité partagée de nombreux secteurs de la société pour travailler ensemble afin que les avantages à tirer de l'utilisation nécessaire et acceptable des pesticides soient obtenus sans effets néfastes sur la santé humaine et animale et / ou l'environnement. À cette fin, l’article 3.5 du Code de conduite sur la gestion des pesticides stipule que l’industrie des pesticides et les commerçants doivent être en mesure de fournir un soutien technique efficace, étayé par une gestion intégrale du produit jusqu’au niveau de l’utilisateur final, y compris des conseils sur la mise en place de mécanismes de gestion efficace de pesticides inutilisés et obsolètes et les emballages vides. En outre, l'article 3.7 exhorte les entités concernées visées par le Code à prendre des mesures coordonnées pour produire et diffuser des supports pédagogiques pertinents et clairs, par le biais de tous les supports disponibles, aux services de vulgarisation, aux services de conseil en matière de santé, aux agriculteurs et aux organisations d'agriculteurs. En conclusion, les problèmes liés à l'utilisation des pesticides ne peuvent être résolus qu'avec l'engagement actif de toutes les parties prenantes concernées et compte tenu de la situation de l'utilisation des pesticides en Afrique, les formations sur l'utilisation rationnelle des pesticides sont absolument essentielles et urgentes.
Que prévoit la Fao  comme formation pour les producteurs africains. Principalement de cacao de Côte d’Ivoire, du Ghana?La Fao collabore avec d'autres partenaires de développement pour aider les gouvernements à renforcer leurs capacités de gestion des parasites et des pesticides et à réduire les risques y associés. La formation fait partie intégrante de ces efforts. Une formation est nécessaire pour sensibiliser aux risques liés aux pesticides, à la surveillance et au signalement par les communautés en cas d'intoxication par les pesticides, à d'autres options de lutte antiparasitaire, notamment la lutte antiparasitaire intégrée et l'agriculture biologique. La Fao fait la promotion des Champs Ecoles des Producteurs (Ceps) en particulier pour la gestion rationnelle des nuisibles et des pesticides afin de favoriser une production durable. Les Ceps est une approche interactive et participative d'apprentissage par la pratique. Les participants améliorent leur compréhension des agroécosystèmes, ce qui conduit à des systèmes de production plus adaptés aux conditions locales tout en optimisant l'utilisation des ressources disponibles. Les Ceps pratiquant la lutte intégrée contre les ravageurs (Ipmffs) ont déjà fait leurs preuves en Afrique dans le cadre de programmes d'intensification durable de l'agriculture. Les agriculteurs de Côte d'Ivoire et du Ghana bénéficieraient en particulier d'une formation aux bonnes pratiques de gestion des parasites et des pesticides afin de réduire les impacts négatifs, notamment l'empoisonnement et les résidus issus de pesticides synthétiques toxiques, et d'adopter des systèmes de production plus durables qui ne reposent pas sur ces produits mais garantissent une productivité accrue et un meilleur accès au marché.
 Etes-vous d’avis avec ceux qui disent que l’Afrique est le dépotoir de tous les pesticides obsolètes et très dangereux comme le glyphosate supposé cancérogène ?   Question sans réponse.Dans une précédente interview, vous avez dit que le traitement chimique des chenilles légionnaires d’automne coûte chère. Pouvez-vous nous en dire plus ?En effet, la Fao recommande une approche de lutte intégrée contre les ravageurs, avec l'utilisation de pesticides à faible risque en dernier recours pour la lutte contre les chenilles légionnaires d’automne (Cla). La Fao a développé un guide pour la gestion intégrée des Cla sur le maïs, un guide destiné aux Ceps en Afrique. Dans le groupe des pesticides à faible risque, les biopesticides sont considérés comme la meilleure option.  Toutefois, s’il existe des contraintes temporaires à l’utilisation de biopesticides, des pesticides à faible risque, par exemple les produits des classes de risque III et U de l’Oms (code de couleur bleu et vert) peuvent être utilisés. La Fao a publié un document d'orientation Cla intitulé « Réduction des risques pour la santé humaine et l'environnement des pesticides utilisés pour lutter contre la chenille légionnaire d'automne », afin de fournir des conseils sur la réduction des risques liés aux pesticides dans la gestion de ce ravageur. 
 Bamba Mafoumgbé, Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.( in Lginfos du 28 mai 19
 Légende photo :  Mr. Gu Baogen, (Expert  Fao   en pesticides) : «  les formations sur l'utilisation rationnelle des pesticides sont absolument essentielles et urgentes » 

Fidèle Neto (pdt Comtatci)/Directive 2017 de l’Uemoa sur les produits de Tabac // « La Côte d’Ivoire est bien en dessous du taux préconisé »

jeudi, 30 mai 2019 07:17 Written by

A la faveur de « la journée mondiale sans tabac » qui a lieu tous les 31 mai, M. Fidèle Neto, le président de la Conférence des médias contre le Tabagisme, l’Alcoolisme et la Toxicomanie en Côte d’Ivoire (Comtatci) commente l’application de la Directive 2017 de l’Uemoa sur les produits de tabac.  
 Depuis décembre 2017, le conseil des ministres de la commission de l'Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) a pris une directive sur les taxes et les droits d’accises sur les produits de tabac dont la transposition devrait s’achever fin décembre 2019. Comment évolue le processus ?
 Il faut dire que le processus évolue difficilement à cause de l’ingérence des firmes de tabac. En ce qui concerne la côte d’Ivoire, la taxe est de 43% contre le minimum de 50% qu’exige la directive de l’Uemoa sur les taxes et les droits d’accises. La Côte d’Ivoire, à ce jour et avant la date buttoir qui est fixé à fin décembre 2019, reste encore en dessous du minimum préconisé. On pourrait penser que la Côte d’Ivoire attend le délai de carence pour l’appliquer.Pensez-vous que cette norme communautaire pourrait permettre de lutter efficacement contre le tabagisme comme préconisée par l’Oms ?Non selon l’article 5 de cette directive, il s’agit de donner des indications sur le calcul des taxes et autres droits d’accises sur les produits de tabac. Notamment sur les produits fabriqués localement et sur ceux importés. C’est-à-dire que quand vous prenez le droit ad vadorem, qui est un système de taxation proposé par les industriels du tabac, ce qui n’est pas normal, la base d'imposition du droit ad valorem (…) Avez-vous une idée des taux applicables aujourd’hui dans les pays de l’Uemoa? Selon le directeur des douanes de la commission de la Cedeao, M. Salifou Tiemtoré, les pays de l’Afrique de l’ouest présentent les taux de taxation des produits du tabac les plus bas au monde. Les taxes appliquées par ces pays représentent moins de 40% du prix de vente des cigarettes, alors que dans les autres espaces économiques, elles sont supérieures à 65%.Quelle est la situation en Côte d'Ivoire ? Faut-il taxer davantage le tabac pour lutter efficacement contre ce fléau ?La Côte d’Ivoire est bien en dessous du taux préconisé et fait marquant le système de taxation ad valorem préconisé par la directive de l’Uemoa  n’est pas conforme à celui recommandé par la Convention Cadre de la Lutte Antitabac (Cclat) de l’Oms. Cette convention recommande une taxation spécifique ou droit d’accise spécifique des produits du tabac. Un droit d’accise spécifique qui se fonde sur la quantité et consiste par exemple en un montant fixe par cigarette ou unité de poids de tabac.  Alors que le droit ad valorem est assis sur la valeur. C’est-à-dire par exemple qu’on prend un pourcentage du prix de gros ou de détail. Pour nous, nous sommes d’avis qu’en augmentant la taxe sur les produits de tabac, elle favorisera la réduction de la consommation. Parce que plus la taxe  est élevée, plus le produit devient cher et difficile d’accès à certaines bourses dont celle de la jeunesse. Toutefois, nous estimons que l’application de la directive peut véritablement nous permettre de régler ce problème. Pendant ce temps le tabac continue de tuer. Il est l’une des premières causes de décès dans le monde. Et, près de 50% des décès causés par le tabagisme ont lieu aujourd’hui dans les pays en voie de développement. Les projections annoncent même que ce taux atteindra 70% d’ici 20 ans. A l’instar des pays en voie de développement, la prévalence tabagique dans le contexte de la Côte d’Ivoire, pays situé en Afrique de l’Ouest, laisse entrevoir un tableau non plus lumineux. En effet, en Côte d’Ivoire, les études récentes font état d’une prévalence tabagique globale de 14% pour l’ensemble des jeunes de 8 à 22 ans pendant que 40% des travailleurs du secteur informel sont des fumeurs. En Côte d’Ivoire nous sommes autour de 9 000 décès annuels. Le tabac est le plus grand fléau évitable de santé publique jamais imposé au monde. Il est en effet la source de plusieurs maladies et aussi un facteur aggravant de certaines autres maladies. Le tabagisme n’a pas que des effets seulement sur le plan sanitaire, mais également sur le plan économique et sur le plan social.

Bamba Mafoumgbé,Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. ( in Lginfos du 29 mai 2019) 

Légende photo : Fidèle Neto, le président de la Conférence des médias contre le Tabagisme, l’Alcoolisme et la Toxicomanie en Côte d’Ivoire (Comtatci) : « Le tabac est le plus grand fléau évitable de santé publique jamais imposé au monde »

Interview Kobenan Kouassi Adjoumani Affaire : « Amadou Gon Coulibaly est-il présidentiable »// « Le Rhdp n’a pas encore choisi son candidat(…) »

dimanche, 19 mai 2019 21:05 Written by

Monsieur le Porte-Parole Principal du RHDP, depuis quelques jours, l’opposition tire à boulet rouge sur le Premier Ministre Amadou Gon Coulibaly qui est devenu sa cible privilégiée, dans son combat contre le RHDP. Comment réagissez-vous face à ces attaques ?

Bien évidemment, ces attaques du quotidien LE NOUVEAU REVEIL, porte-voix officiel du PDCI-RDA ne nous laisse pas indifférents. Car, après avoir perdu la bataille de la remobilisation de ses militants en raison des nombreuses défections en son sein, cette opposition en totale déroute tente de distraire l’opinion avec de faux débats, en essayant aussi de chatouiller des personnalités politiques d’exception qui ont la passion du travail et du service de l’Etat. Sinon, l’opposition et en particulier le PDCI-RDA a trop d’oignons qui pourrissent et qui rendent l’air de plus en plus irrespirable au sein de ses militants, pour s’intéresser à ce qui se passe ailleurs. Le PDCI-RDA n’a pas encore trouvé son compétiteur qu’il est déjà à la recherche de son potentiel adversaire. Quand on vous dit que ce parti a un réel problème de gouvernance et d’approche stratégiques, il y a des gens qui croient que ce sont des attaques. Non, c’est de la pure réalité. Si ce qui va se passer en 2020 au RHDP intéresse tant le PDCI, je lui conseille de rejoindre simplement le RHDP qui est sa famille naturelle. Ainsi, l’on comprendrait mieux sa préoccupation sur le choix du candidat du RDHP, pour la présidentielle de 2020. Autrement dit, il n’a pas qualité pour agir comme il le fait.


Nous sommes en politique et tout ce que fait l’adversaire est censé intéresser l’autre camp

Je vous le concède. Mais, le RHDP n’a pas encore choisi son candidat. Et un parti sérieux ne peut pas sur la base de rumeurs se forger une conviction. Pour revenir aux attaques dont le Premier Ministre Amadou Gon Coulibaly est la cible, je pense que c’est parce qu’il est craint et redouté qu’il suscite tant de levées de boucliers. Hier, c’était le supposé troisième mandat du Président Alassane Ouattara qui cristallisait toutes les passions et toutes les peurs de l’opposition. Aujourd’hui, c’est le Premier Ministre du Président de la République. Cette opposition me semble un peu fébrile, affolée même. Tout laisse croire que cette opposition manque de sérénité au point où elle affiche un mépris rampant vis-à-vis du Premier Ministre Amadou Gon Coulibaly, ce grand Homme d’Etat, ce technocrate dont les immenses compétences professionnelles ont toujours été reconnues, dans ce pays, même au-delà de nos frontières. Il a fait toutes ses classes dans les plus hautes sphères de l’administration publique. Ministre d’Etat, Secrétaire Général de la Présidence de la République et aujourd’hui Premier Ministre. Bien entendu, ceux qui n’ont jamais occupé ces fonctions ne peuvent pas mesurer les exigences et la complexité des taches qui s’y rattachent.


Le journal du PDCI estime que le Premier Ministre Amadou Gon Coulibaly n’est pas un rassembleur d’hommes. Qu’en dites-vous ?

Mais, là encore je suis surpris, parce que quelqu’un qui a eu à fédérer la machine du RDR durant la traversée du désert de ce parti, aux côtés de Madame Dagri Diabaté, quelqu’un qui a été le directeur national de campagne du Président Ouattara, à deux reprises et qui lui a permis de glaner des victoires éclatantes, si vous me dites qu’il n’est pas rassembleur, je me demande bien ce que le mot « rassembleur » veut dire pour ses détracteurs.
Par ailleurs, le Premier Ministre Amadou Gon Coulibaly fut Directeur Adjoint du BNETD. Par loyauté et fidélité pour le Président Alassane Ouattara, il a préféré, à un moment donné, mettre entre parenthèses ses opportunités de carrière personnelle pour suivre ses convictions politiques en prenant position pour le Président Alassane Ouattara et le RDR dans le combat contre l’exclusion.
Les gens jugent parfois à partir de clichés qu’ils ont développés sur la base de rumeurs, sans chercher à se forger leur propre conviction, à vivre leur propre expérience, au contact de cette personnalité.
Nous qui le pratiquons au quotidien, nous nous inscrivons en faux contre ces allégations mensongères. Il faut éviter de faire des amalgames et ne pas confondre la rigueur qu’il affiche dans l’exercice de ses fonctions et l’homme ouvert, amical, jovial qu’il peut être, en dehors du travail. Et il suffit de le fréquenter pour s’en rendre compte. Pour achever de vous convaincre, je voudrais inviter les uns et les autres à se poser une question. Comment se fait-il que le Président Alassane Ouattara, dont tout le monde connaît les compétences, la rigueur et le sérieux dans le travail, a toujours gardé le Premier Ministre Amadou Gon Coulibaly comme l’un de ses plus fidèles collaborateurs ? C’est en reconnaissance de cette marque de confiance totale que nous l’appelons affectueusement et à juste titre le « disque dur » du Président Alassane Ouattara. Aujourd’hui, au RHDP, ce qui nous préoccupe, c’est le rassemblement, la cohésion sociale, la paix, la stabilité politique et le bien-être des Ivoiriens. Et le Premier Ministre Amadou Gon Coulibaly, Président du Directoire du RHDP s’inscrit dans cette dynamique.

A votre avis, Monsieur le Porte-Parole du RHDP, pourquoi le journal du PDCI-RDA s’acharne tant sur Amadou Gon Coulibaly ?

Je vous demanderais de leur retourner la question. Pourquoi le Premier Ministre Amadou Gon Coulibaly leur donne tant de démangeaisons, pourquoi trouble-t-il tant leur sommeil ? C’est justement parce qu’ils ont peur. C’est justement parce qu’ils savent que c’est un homme compétent.
Pendant qu’ils font des offres politiques passées et dépassées relativement à la présidentielle de 2020, pendant qu’ils peinent également à mettre en place une plateforme annoncée depuis des lustres, le RHDP avance à pas de géant et avec sérénité vers 2020, avec à sa tête le Président Alassane Ouattara qui au moment venu nous indiquera la voie à suivre. Que les détracteurs du Premier Ministre Amadou Gon Coulibaly et du RHDP ne soient pas pressés.

Le journal du PDCI affirme que l’opposition applaudira si la candidature d’Amadou Gon est le choix du Président Alassane Ouattara et du RHDP. Quel commentaire faites-vous de cela ?

C’est tout simplement ridicule. Ce raisonnement n’obéit à aucune logique. Voici des personnes qui vont à une compétition pour gagner et qui disent à leurs adversaires que si vous alignez votre numéro 10, nous allons vous battre. Si tant est que leur souhait c’est de gagner effectivement, ils devraient plutôt nous pousser à le classer. Or, ici, ils tentent par tous les moyens de nous convaincre de ne pas le classer. De deux choses l’une, ou bien le PDCI va aux élections pour ne pas gagner, ou alors, leur adversaire le plus redouté c’est le Premier Ministre Amadou Gon Coulibaly. Pour tout dire, le PDCI sait très bien, qu’en aucune façon il ne peut battre le candidat du RHDP à l’élection présidentielle de 2020. Alors, qu’il arrête donc de nous distraire par ce faux débat.


Après Charles Koffi Diby, l’on annonce également le ralliement prochain du Président du Sénat, Ahoussou Jeannot, au RHDP

Ce qui se passe aujourd’hui ne nous surprend guère. Cela prouve bien au contraire que depuis le départ, nous avons vu juste et nous avons été les premiers à afficher notre adhésion au RHDP par la création du mouvement SUR LES TRACES D’HOUPHOUET-BOIGNY, nous en sommes mêmes les membres fondateurs. Et c’est pourquoi, nous avons interpellé le Président Henri Konan Bédié pour lui montrer la voix, qu’il n’y avait pas d’autres alternatives que le RHDP.
Nous sommes heureux que notre combat ait été finalement compris.
Les dirigeants actuels du PDCI ont pensé qu’ils pouvaient imposer leur volonté aux autres militants par la force. Hier, c’est à coups de radiations et de sanctions qu’ils géraient le PDCI-RDA. Aujourd’hui, ils se sont rendus compte que ce procédé a montré ses limites. Maintenant, ce sont les militants, les élus et les cadres du PDCI-RDA, eux-mêmes, qui claquent la porte pour rallier le RHDP, sans aucune contrainte.
Aujourd’hui, nous assistons à une véritable ruée des militants du PDCI-RDA vers leur famille naturelle, vers la grande maison des Houphouétistes qu’est le RHDP.
Au RHDP, nous accueillons, les bras ouverts, tous nos frères et sœurs qui ont compris la nécessité du rassemblement et qui décident de nous rejoindre. Nous savons que certains étaient restés au PDCI dans le secret espoir que la position du Président Bédié évoluerait en faveur du RHDP. Malheureusement, ce dernier vient de nous démontrer qu’il a lâché Houphouët pour se jeter dans les bras de Gbagbo.


Justement, comment voyez-vous cette alliance avec le FPI ?


A la vérité, le PDCI-RDA est à la recherche d’un second souffle. Il négocie un attelage pour se mettre à la remorque du FPI et de M. Gbagbo. D’ailleurs, cette alliance ne nous fait ni chaud ni froid. Le RHDP est un parti de bâtisseurs. Notre objectif est d’apporter des solutions dans le sens de l’amélioration des conditions de vie des Ivoiriens. En huit années de pouvoir, le Président Alassane Ouattara a réalisé de grandes et belles choses. Et cela, à l’heure du bilan, va être présenté aux Ivoiriens, afin qu’ils choisissent en connaissance de cause. A titre d’exemple, je voudrais ici donner quelques chiffres relatifs à la gouvernance de M. Bédié, de M. Gbagbo et du Président Ouattara concernant l’école. En sept ans de pouvoir, sous la gouvernance du Président Bédié, 500 salles de classes ont été bâties. Sous celle de Gbagbo, en dix ans, 1 700 classes ont été bâties alors qu’en huit ans, le Président Alassane Ouattara a construit 38 000 salles de classes. Lorsqu’on fait le pourcentage de ces réalisations, le Président Bédié obtient 1,02%, Gbagbo 4,22% et le Président Alassane Ouattara 94,52% Quand on fait le cumul des réalisations de M. Bédié et M. On a 5,48%. Jugez-en vous-mêmes. Et ce qui est valable dans le domaine de l’Education Nationale l’est aussi dans les autres secteurs d’activités.
Ce PDCI-RDA rabougri ne peut être la locomotive et le FPI ne peut accepter de jouer les seconds rôles. Le FPI a déjà exprimé son refus d’intégrer la plateforme proposée par M. Bédié, parce qu’il a déjà une plateforme de gauche, EDS.


M. Bédié, candidat du PDCI-RDA en 2020 ?

Je préfère réserver mon commentaire pour plus tard quand il se prononcera lui-même sur la question. De toute façon, le PDCI-RDA a annoncé sa Convention pour 2019. On n’est plus très loin. Il leur reste, en effet, six mois pour se décider. Chez nous, on dit que quand les danseurs font mouvement vers vous, vous n’avez plus besoin de tirer le cou pour les observer.


Un mot sur les événements de Béoumi

C’est une tragédie, un drame et je voudrais m’incliner devant la mémoire des disparus et dire « yako » aux familles éplorées et à toute la Côte d’Ivoire.
Ce qui s’est passé à Béoumi ces derniers jours, devrait nous interpeller tous face à la nécessité de la paix. Une banale altercation qui dégénère en affrontement intercommunautaire et qui fait plusieurs morts. Ce que je dénonce, c’est la tentative de récupération politique de ces malheureux événements. La question qu’il faut se poser ici c’est, comment une banale affaire de transporteurs a pu se transformer en affrontement entre deux communautés ? Vivement que les uns et les autres se ressaisissent pour pratiquer le vivre-ensemble, surtout qu’ils sont condamnés à vivre ensemble.
Réalisée par Ayoko Mesah
Légenge photo : Kobenan Kouassi Adjoumani, porte-parole principal du Rhdp : « Ce PDCI-RDA rabougri ne peut être la locomotive et le FPI ne peut accepter de jouer les seconds rôles »

 

Siandou Fofana( Ministre du Tourisme et des Loisirs) : Mise en œuvre de ‘Sublime Côte d’Ivoire’ // « Bientôt, vous verrez les premiers résultats tangibles… »

dimanche, 05 mai 2019 08:37 Written by

M. Siandou Fofana, ministre du Tourisme et des Loisirs fait ici, le bilan du Salon international tu tourisme d’Abidjan( Sita 2019, qui vient de se tenir à Abidjan, non sans lever un coin de voile sur les projets structurants en cours…interview.

Monsieur le ministre, l’édition 2019 du Salon international du Tourisme d’Abidjan( Sita2019) vient de prendre fin. Quel bilan ?
Merci de nous donner cette opportunité, en vue de dresser un bilan du Salon international du tourisme d’Abidjan( Sita2019).Ce salon est devenu un évènement incontournable de l’industrie touristique mondiale et particulièrement de la région subsaharienne. Nous voudrons profiter de votre plume pour saluer tous ceux qui de près ou de loin ont contribué à la réussite de ce salon. Nous ne manquerons de faire un clin d’œil à tous les acteurs qui se reconnaîtront dans cette organisation. A commencer par le commissariat général, tous les membres ainsi que tous les membres du ministère du Tourisme et Loisirs de Côte d’Ivoire Tourisme qui ont contribué à la réussite dudit salon. Nous faisons un bilan qui de notre point de vue satisfait nos attentes. Il y a eu un véritable engouement et les ivoiriens et les populations abidjanaises ont effectivement pris part à ce salon. Nous avons enregistré plus de 100 mille visiteurs qui sont venus découvrir les atouts touristiques de leur pays. Ce rendez-vous d’Abidjan a rassemblé du 27 avril au 1er mai 2019, 24 pays dont la France, l’Afrique du sud et le Territoire français d’outre-mer, la Guadeloupe. Sans oublier la participation d’experts internationaux pour les formations, de grands tours Opérateurs et plus de 200 exposants. Nous voudrons ici remercier les régions et l’ensemble des acteurs de l’industrie touristique, de l’hostellerie et des loisirs. Ajoutons que le Forum international du tourisme et de l’hôtellerie d’Afrique( Fitha), qui a lieu en marge dudit salon a été également un succès. Il a enregistré la participation des investisseurs et plusieurs institutions qui sont prêts à accompagner la Côte d’Ivoire, dans la mise en œuvre de nos différents projets. Plus spécifiquement.
Il est de plus en plus question de mettre l’accent sur la promotion de nos atouts culturels , traditionnels pour booster le tourisme ivoirien. Pouvez-vous lever un coin de voile sur les intentions d’investissement attendues ?
Nous avons à cœur de développer plusieurs circuits qui ont été développés autour de la richesse de notre environnement, de nos cultures et de nos traditions. Aujourd’hui, plusieurs circuits touristiques existent. Nous avons la « la route des éléphants » qui permettra de visiter la biodiversité et la richesse faunique de notre pays. Ce à partir des parcs et réserves. A commencer par les aires protégées de Tai, en remontant vers le Mont Sangbé jusqu’à Korhogo. Pour ensuite aboutir au parc de la Comoé. Vous allez voir « La route des rois et Trésors africains » qui met en lumière les cultures de nos braves populations, les traditions de chez nous en ce qui concerne la succession de chefferies traditionnelles C’est en synergie que nous entendons avec d’autres départements ministériels réussir. Citons le Ministère de l’Environnement, celui des Eaux et Forêt. Mais aussi et surtout les Ministères de la Culture et de l’Artisanat. Ensemble, nous allons conjuguer nos efforts afin de booster le secteur et créer des circuits touristiques très attractifs et que nous allons présenter au monde entier avec les tenues vestimentaires et les apparats de chez nous. En un mot, tous ces circuits permettrons à nos agences de voyages de vivre, d’avoir à réinventer leurs futures grâce à ces destinations que nous créons. Ce avec ces circuits et à participer plus efficacement au dynamisme et à l’embellie économique de nos régions.
« Sublime Côte d’Ivoire » est un projet qui vous tient à cœur. Quelles sont les attentes formulées en termes d’investissements à ce niveau ?
« Sublime Côte d’Ivoire » est née de la volonté de nos autorités. De tout mettre en œuvre pour que nous arrivions à se fixer des objectifs précis et de devenir la cinquième puissance touristique en Afrique d’une part, et de devenir co-leader du tourisme d’affaire en Afrique. Pour le moment, nous sommes troisièmes. « Sublime Côte d’Ivoire » qui est une stratégie touristique d’envergure définie par McKinsey permet aujourd’hui à notre pays de se positionner comme un pays à vocation touristique et tirer profits de ce que le tourisme apporte à l’économie des différents pays qui ont su mettre en place une stratégie idoine et qui marche merveilleusement .Citons le cas de la France, Maroc, de la Tunisie, du Kenya, de l’Afrique du Sud et du Zimbabwe. La Côte d’Ivoire est citée comme un exemple parmi ces pays que nous venons de citer. Il est à préciser que ce projet d’envergure à trois finalités dont le développement territorial hors d’Abidjan, en apportant des activités de loisirs, des revenus additionnels en créant des pôles économiques à partir du Tourisme et aussi à créer la croissance pour être contributeurs significatifs au Produit intérieur brut de notre pays. Pour y arriver on doit mobiliser un peu plus de 2300 milliards de Fcfa dont 1500 milliards de Fcfa par l’Etat contre plus de 1700 milliards de Fcfa par le secteur privé. Nous participons à des tables-rondes avec des investisseurs. Bientôt vous verrez les premiers résultats tangibles avec des hôtels qui sont en construction. Au nombre desquels, Four seasons. La capitale économique ivoirienne doit accueillir un hôtel Ritz-Carlton et un Four Seasons dans la commune huppée de Cocody et deux autres, un hôtel Kempiski et un hôtel Palmeraie (porté par le groupe marocain Palmeraie) verront le jour au Plateau, le centre des affaires. Nous avons aussi les projets en cours sur Assinie, Sanssandra et Yamoussoukro. Ce sont six cent milliards de Fcfa de cette stratégie qui iront à Yamoussoukro. Cela lui permettra d’être à mesure de faire les mutations nécessaires afin de jouer son rôle de capitale politique et administrative de la Côte d’Ivoire. Cette stratégie nous tient à cœur et elle a eu l’assentiment de tous les bailleurs de fonds et des acteurs de l’industrie touristique(…) L’ambition in fine, étant de fixer durablement le pays dans le Top 5 des destinations de l’Afrique à l’échéance 2025. Avec à la clé, plus de 5 millions de touristes internationaux, la création de 650 000 emplois cumulés et des investissements de l’ordre de 2300 milliards de Fcfa à capter.
La Côte d’Ivoire entend également développer dans cette stratégie nationale, le tourisme médicale à travers à travers Abidjan Medical city.
Effectivement ! En 9 projets structurants et 9 réformes adjuvantes, la stratégie implique un volet de tourisme médical ambitieux dont un pan est de faire de la capitale économique un hub de tourisme sanitaire régional : « Abidjan Medical City ».Dans deux mois, nous procèderons aux premiers décaissements pour la mise en œuvre de cette stratégie. Dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie et dans l’optique de faire d’Abidjan une destination de tourisme médical, nous sommes allés récemment présenter ce projet aux équipes du Dr Aka Aouélé. Cette autre déclinaison devrait, en phase de croisière, attirer près de 40 000 touristes pour 20 000 emplois générés, en captant, en période initiale, environ 70 milliards de FCfa dans l’estimation globale de 230 milliards de Fcfa.
Bamba Mafoumgbé( In le Temps du 04 mai 2019)
Légende photo : Siandou Fofana, ministre du Tourisme et des Loisirs « Nous œuvrons à mettre en place des circuits plus efficacement qui participent au dynamisme et à l’embellie économique de nos régions »

 

 

Rémi Nono Womdim( Fao)// Invasion des Chenilles légionnaires en Afrique de l’Ouest// « Rien que sur le maïs, l’impact est de 3000 milliards de Fcfa »

mercredi, 01 mai 2019 15:47 Written by

M. Rémi Nono Womdim, Directeur adjoint à la Division de la Production végétale  et Protection des  plantes  au Siège   de   l’Organisation des nations unies pour  l’alimentation et l’agriculture( Fao) basée à Rom en Italie.  Dans cette interview, il nous parle  de la Chenille légionnaire et  son impact sur l’Agriculture  en Afrique de l’ouest.C’est quoi la chenille légionnaire ? La Chenille légionnaire, de son nom  scientifique Spodoptera frugiperda  est une chenille native  des Amériques. Elle a été introduite en Afrique  au  début   des années 2016.   D’abord en Afrique de l’ouest et elle s’est ensuite rapidement propagée. Dès fin 2018, nous avions toute l’Afrique subsaharienne qui était donc infestée par cette chenille.   Il convient d’indiquer que c’est une chenille  qui, une fois qu’elle est introduite dans un endroit, elle  est très  difficile à éradiquer. Elle  est très polyphage, c’est-à-dire qu’elle  s’attaque à plusieurs espèces données. Dans les pays africains, elle s’attaque aux céréales de base.  Principalement le maïs, le mil, le Sorgho. Mais aussi  à certains produits maraichers comme le chou. Voilà  ce que nous pouvons  vous dire très rapidement   sur cette chenille. Pour l’instant elle touche toute l’Afrique  subsaharienne et il   n’y  a que l’Afrique du  nord qui est épargnée.  Fin 2018, elle a commencé à pénétrer l’Asie, en passant par le Yémen. Maintenant elle touche la Chine et la Thaïlande entre autres.  Quelle est l’Etat de lieu au niveau de l’Afrique subsaharienne ?
 Nous allons  vous prendre les données actuelles dont nous disposons.  L’impact des maladies et des ravageurs sur les plantes à l’échelle mondiale,   nous  parlons de 300 milliards de dollars  soit   plus de 150 mille  milliards de Fcfa . Ce sont des montants énormes. Dès 2017, lorsque nous avons conduit les premières évaluations, concernant le coût financier des chenilles légionnaires sur les 12 pays africains  principaux  producteurs de maïs, nous avons constaté que  si les pertes s’élevaient rien qu ’ à  20% cela représenteraient  16  millions de tonnes de maïs  de perdues. Ce qui équivaut à six milliards de dollars soit 3000 milliards de Fcfa. ( Voir encadré).Nous n’avons pas véritablement de données encore de données. Au Nigeria, ils ont conduit des études  et ils ont pu évaluer les pertes. C’était en 2016  et 2017. L’Atelier qui vient  de se tenir à Abidjan  visait  à   former les cadres,  d’équiper les cadres des   différents pays de l’espace Cedeao, afin  de leur permettre de maitriser   des outils  misent en place par la Fao. Il s’agit d’outils d’évaluation des coûts  et de l’impact des  chenilles légionnaires et de prendre la bonne décision.   Mais aussi et surtout  voir quelle stratégie adopter. Il   s’agira de stratégie durable. Parce qu’on ne peut pas éradiquer cette chenille. Il faut envisager une batterie de  stratégies.  Quelles sont ces stratégies ?  La Fao a mis sur pied, un outil  d’évaluation et d’alerte précoce. Il permet aux petits agriculteurs qui sont notre cible,  de rapidement après les semis et  quand il y a la levée, voir  s’il y a des attaques.  Plus on détecte mieux  c’est  pour commencer  les traitements. Deuxième point, notre cible,  ce sont les petits producteurs. Qui  n’ont pas beaucoup de moyens. Parce que ça coûte très cher.   Nous sommes en train d’envisager des méthodes qui permettent de ne pas dépenser beaucoup d’argent. Généralement lorsqu’on parle de maïs, ce sont des cultures qui ne sont pas  à très haute valeur  ajoutée pour la plupart du temps, ce sont des cultures de subsistance. Ce  sont  des producteurs qui  n’ont pas beaucoup de moyens. Donc, il faut développer des stratégies qui leur permettent de ne pas beaucoup dépenser beaucoup d’argents.  Nous avons entre autres stratégies, les pratiques culturales, la  diversification  et la lutte biologique.  C’est une technique que nous sommes en train de mettre  en œuvre  et qui  pourrait permettre aux petits producteurs  de pouvoir contrôler la chenille légionnaire à  des coûts limités. Y a-t-il péril quant à la sécurité alimentaire ? Nous ne pouvons pas aller jusque-là. Parce que  nous vous disions plus  haut, de la diversification des cultures. La chance que l’on a  dans cette sous -région, c’est que l’alimentation est diversifiée. Nous  avons d’autres cultures. Il  n’y a pas que les céréales. Nous avons également les tubercules. Toujours est –il que nous sommes conscient que la chenille légionnaire pose un problème   et qu’il très rapidement que les outils  en notre disposition puissent être utilisés pour limiter son impact sur le terrain.Peut-on venir à bout  la chenille légionnaire à travers le  traitement chimique avec les produits phytosanitaires ? Nous  vous indiquons plus haut que la cible, ce sont les petits producteurs.  La lutte chimique comme vous le savez, coûte excessivement cher mais en même temps, c’est nocif pour l’environnement. Parce qu’il  ne faut pas  commettre   les mêmes erreurs.  Qu’on appelle les pesticides biologiques qui donnent  des résultats assez encourageants. Il s’agit   de pesticides à base de Trupogensus ou de Trichoderma.   Nous  avons là une opportunité comme ça  se fait dans les Amériques, de mettre en place des unités de production de ces pesticides. Les pesticides conventionnels   doivent être  découragés. Non seulement ça coûte très cher mais encore, il y a la lutte biologique avec les ennemies naturelles qui ont été déjà identifiés. Dites-nous, quelles sont les missions assignées  à  la Division dont vous être le directeur adjoint ?La Division de la production végétale et de la protection des plantes (Agp) aide les pays à faire la transition vers des systèmes de production agricole durables.  La Division collabore avec les pays et avec un large éventail de partenaires à l'élaboration et à la promotion d'approches agroécologiques visant à une production agricole durable, des approches qui tirent parti des services écosystémiques et permettent d'améliorer et de protéger la base de ressources naturelles.  Missions  que  cette  Division ne s’aurait réussir sans un mandat précis ? Tout à fait.    La Division de  la production végétale et de la protection des plantes, a   un mandat précis  qui est  d’adopter une approche écosystémique vis à vis de la production agricole pour contribuer au développement des connaissances et des pratiques agro-écologiques qui accroissent la biodiversité et valorisent les services écosystémiques, et contribuer à l'adaptation et à la résilience au changement climatique. Promouvoir la diversification et la production durable des végétaux en vue d’améliorer la nutrition, les moyens de subsistance et les revenus dans les zones rurales et urbaines. Améliorer la rapidité et la productivité des opérations agricoles, et permettre un passage de l'agriculture de subsistance vers une agriculture plus axée sur le marché grâce à des systèmes et des technologies de mécanisation appropriés. Garantir l’accès à des cultures et des variétés bien adaptées, résilientes et nutritives, conserver le germoplasme des cultures et renforcer les systèmes de distribution de semences. Mais aussi surveiller et réagir face aux ravageurs et maladies transfrontières des plantes pour atténuer leur impact par la mise en place de systèmes de surveillance, d'alerte rapide et des systèmes efficaces de lutte contre les ravageurs. Réduire la dépendance à l’égard des pesticides en appliquant une approche intégrée de lutte raisonnée contre les ravageurs. Élaborer des normes de qualité internationales et des directives techniques pour réduire les risques liés à l’utilisation de pesticides, en vue d’améliorer la protection des consommateurs et de l’environnement.  Bamba Mafoumgbé,Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. Légende photo : Rémi Nono Womdim, Directeur adjoint à la Division de la Production et Protection des  plantes  à la Fao : « L’utilisation   des  pesticides conventionnels   doivent être  découragés… »( In Lginfos du 30  Avril 2019)

Cissé sindou( ex- cadre des Forces nouvelles)/ Introduction des tricycles et taximotos « Nous avions là une solution à la mobilité des personnes et des biens »

jeudi, 18 avril 2019 21:50 Written by

Il y a  de cela une dizaine d’années vous avez, dans le cadre du programme de désarmement, démobilisation  et  de réinsertion( Pnddr)  dirigé  une  opération de  distribution de tricycles aux démobilisés. Quel était l’objectif visé ?
 Effectivement, à  l’époque,  à la faveur du redéploiement de l’administration dans les zones ex-  Centre nord et  ouest(  ex- Cno), nous avons géré le dossier  de la distribution des engins à trois roues.  Un projet  qui entrait  dans le  processus  de réinsertion des ex- combattants. Pour y  pouvoir, il fallait  sensibiliser les jeunes  en leur disant que   l’exploitation  des   tricycles  pourrait être rentable dans le cadre de leur insertion.  Cela est  passé par une phase de sensibilisation et avec  obligation d’avoir le permis de conduire.  Cela nous  a permis  d’apaiser la tension sociale. Parce que ça nous a permis  de mettre les jeunes au travail.  Souvenez-vous que les zones ex- Cno  il n’y avait pas assez de véhicules et taxis.  Le   transport était presqu’inexistant.    Les engins à trois roues étaient donc, un moyen de substitution aux véhicules classiques que nous connaissions par le passé. Donc, en même temps que c’était une trouvaille, nous avions là une solution à la mobilité des personnes et des biens. Un exemple tout bête,   il était difficile pour nos mamans de  transporter  des zones de production, leur manioc, ignames et  bananes aux sites  de commercialisation.  Il leur fallait des moyens de locomotion.  Ces tricycles  étaient bien et plus adaptés  dans  sur ce segment de transport de marchandises.  Nous les avons installés  en son temps pour  les opérateurs économiques  de l’ex-zone  Centre nord et ouest  principalement à Korhogo et à Bouaké.  Très vite, nous avons trouvé   ces  tricycles comme moyens de locomotion même avant la fin de la crise dans la partie sud  de la Côte d’Ivoire.
 Combien de jeunes vous avez installé dans les deux villes indiquées plus haut ?
Difficile  pour nous de donner des statistiques fiables.   Toutefois, pour  vous donner  une idée, nous  recevions trois à quatre fois par semaine,  un  conteneur  qui prenait  entre 500 et 750 tricycles qui passaient Ouangolo en provenance du port de Lomé.  Quand ça  arrivait à Korhogo ou à Bouaké, ça  s’arrachait comme des petits pains.  (…).
  Aujourd’hui, l’utilisation de ces tricycles a fait tache d’huile visiblement ?
Tout à fait. Mais  force est de reconnaitre que les méthodes  que nous utilisions  a différé avec le retour de l’Etat. L’administration  a voulu revenir immédiatement avec le transport   par   les véhicules classiques. Ce en terme de règlementations et ignorer  les engins à deux et  trois roues. Naturellement avec  beaucoup de véhicules de ce type-  là,  avec de vieilles personnes et une  bonne partie d’une  population qui n’avaient de permis de conduire.    Il faut le reconnaitre  les tricycles  sont plus  commodes dans les zones rurales que les bâchées et   bennes   et   véhicules vieillissants. Les réparations  fréquentes font que les propriétaires  ne font pas de gros bénéfices  et  donc   on se rabat naturellement sur les engins à trois roues. Il  y a des  tricycles qui prennent  jusqu’à 1,5 tonne alors que nous  avons  des bâchées qui ne peuvent même pas charger une tonne.   Aussi avec un coût moyen de 15 mille Fcfa, vous pouvez aller  d’un point à un autre grâce à un tricycle à un coût compétitif.   Ce qui n’est pas le cas avec la bâchée dont le coût de location oscille entre  30 mille et  45 mille Fcfa.  En sommes, nous pouvons  dire que le tricycle est  moyen efficace de transport  à coût compétitif  pour les usagers qui  l’utilise.
Mais, il faut tout de même de l’ordre   dans  son utilisation ?
 Nous  sommes tout à fait  d’accord avec vous. Nous avons dit plus haut,  que  nous avions bien organisé ce secteur.  Toute crise génère des comportements nouveaux et avec, de nouvelles assiettes fiscales pour l’Etat. Avec le retour de l’administration dans cette partie  de la Côte d’Ivoire,  l’Etat n’a pas vite pris  à bras  le corps le  problème. C’était au moins trois mille tricycles qui  arrivaient chaque trois mois  et  nous pouvons dire  que nous avons au moins un million d’engins en Côte d’Ivoire aux mains de personnes pas très bien formées et qui n’ont pas le permis de conduire.   Ce qui est à la base des nombreux accidents. Fort heureusement,  le  Ministère ivoirien des transports a  décidé d’engager la sensibilisation  sur le  port du casque et de la formation des  exploitants  à avoir non seulement le permis et  souscrire à une police  d’assurance. A titre d’exemple et qu’on pourrait bien implémenter aujourd’hui,   nous avions demandé aux importateurs de contracter avec des assureurs. Pour que quand  ils  vendent   un engin  à un  jeune,  que ce soit avec les accessoires de sécurité dont le casque et la police d’assurance.   Aussi, nous avons  préconisé qu’avant la vente, que le vendeur exige le permis de conduire. Cela  a été  trouvé un peu dictatorial  mais il le fallait pour mieux  traiter au départ  les  petits dérapages que nous voyons aujourd’hui. On  peut   aujourd’hui explorer cette stratégie,   si on veut  réguler  ce segment d’activités qui est une mine inestimable d’emplois pour nos jeunes.
 Bamba Mafoumgbé,Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
 Légende photo : Cissé Sindou( ex- cadre des forces nouvelles) : «Ce  segment d’activités  est une mine inestimable d’emplois pour nos jeunes » ( In Lginfos du  18 avril 2019)

Interview / Production animale et ressources halieutiques en Ci// « Nous allons faire des efforts pour permettre aux ivoiriens de disposer d’un minimum(…) »

mercredi, 10 avril 2019 21:25 Written by

M. Kobenan Kouassi Adjoumani était l’invité de « Rti1 reçoit » le mardi 09 avril 2019. Ce autour du thème: « Politique de production animale et halieutiques : Acquis et perspectives pour l’autosuffisance en Côte d’Ivoire »
Monsieur le ministre, quel est l’Etat des lieux de l’élevage aujourd’hui en Côte d’Ivoire?
Il faut reconnaitre que, comme l’a dit Feu Felix Houphouët, le succès de la Côte d’Ivoire repose essentiellement sur l’agriculture. Lorsque nous parlons d’agriculture, il y a le volet végétal et le volet ressources animales et halieutiques. De 1972 à 1973, il y a eu la longue sécheresse qui a frappé les pays du sahel ; et le Président Felix avait pris l’engagement de décréter l’élevage comme étant une priorité nationale. A ce titre, il a mis en place des structures d’encadrement, tel que la Sodepra, pour pouvoir développer l’élevage en Côte d’Ivoire quoique notre pays n’avait pas pour vocation l’élevage. Donc, nous ne sommes pas un pays à vocation pastorale. Malheureusement, en 1993, ces structures d’encadrement ont disparu, en raison des contraintes que nous avons connues. A l’occasion de ce que vous savez, il fallait restructurer nos différents organes concernés par le développement de différents secteurs d’activités. Et avec le Président Alassane Ouattara, dès qu’il a accédé au pouvoir en 2011, il nous a autorisé de mettre en place un plan stratégique de développement de la pêche, de l’élevage et de l’aquaculture. En ce qui concerne le volet élevage, il faut considérer que nous avons, d’une part, les filières volailles, porcins et viande bétails. La filière bétail est composée de deux types, les gros ruminants et les petits ruminants. Les gros concernent les bovins, les petits sont les caprins et les ovins. Lorsque vous tenez compte de nos statistiques, nous sommes passés de 2011 à aujourd’hui, à plusieurs étapes. En 2011, notre production était de l’ordre de 47.000tonnes équivalent carcasse, en ce qui concerne les viandes et les abats. Aujourd’hui, nous sommes à 63.000tonnes, soit une progression de l’ordre de 33%. Cela veut dire qu’il y a un bon prodigieux qui a été fait. Malheureusement, nous n’arrivons pas à couvrir l’ensemble de nos besoins. Nous sommes à 48% contre 52%. Cela veut dire qu’il y a eu déficit. Et ce déficit est comblé par les importations d’animaux vivants qui nous arrivent pour la plupart du Mali et du Burkina Faso. Dans tous les cas, nous avons mis en œuvre une politique de développement qui nous permet aujourd’hui d’atteindre progressivement nos objectifs. Au niveau de la Côte d’Ivoire, nous avons des stations d’élevage et nous avons une structure d’encadrement au niveau de ces stations d’élevage qu’on appelle Progirs, qui est un projet intégré de gestion des rentes et stations. Avec la crise que nous avons connue, ces rentes ont été décimées. Nous étions en 2002, à plus de 25.000 têtes de bovins ; malheureusement, après la crise, nous avons constaté qu’il n’en restait que 400 têtes. Et même ces 400 c’était des bovins devenus sauvages, puisqu’on allait les prendre, tirer sur ces animaux et ça été une lourde perte pour la Côte d’Ivoire. Nous avons, donc, tenté de délocaliser ces stations en mettant en place une station d’élevage du coté de Yamoussoukro et une autre à Toumodi. Nous avons décidé de faire du repeuplement en achetant des animaux et en essayant même de faire des croisements. Parce que l’objectif que nous visions était de faire en sorte que la Côte d’Ivoire dispose d’animaux performants. C’est en cela que nous avons fait venir des animaux d’Europe et nous avons fait des croisements, sur la base de ceux-ci, nous avons eu des animaux performants que nous mettons à la disposition d’autres structures d’encadrement tel que Padeci qui est un programme de développement de l’élevage en Côte d’Ivoire. C’est-à-dire que nous produisons et après nous mettons à la disposition des éleveurs des noyaux de bovins, comme par le passé. Avec le Président Alassane, nous avons connu un succès ; même si les objectifs ne sont pas complètement atteints.
Aujourd’hui pouvons-nous considérer que l’élevage est encore une priorité, parce qu’on ne voit pas ce qui a remplacé la Sodepra ?
Je vous parlais du plan stratégique de développement de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture. Ce plan est une déclinaison partielle du Pnia et nous avons prévu dans le cadre de ce plan, deux structures d’encadrement, présentées sous forme d’agence. L’agence d’encadrement de l’élevage en Côte d’Ivoire et une autre qui l’agence qui s’occupe de la pêche et de l’aquaculture. La disparition de la Sodepra, a été fatale pour la Côte d’Ivoire en ce qui concerne l’élevage. Autrefois, dans les villages, on voyait des agents de la Sodepra venir faire des vaccinations. A l’époque, l’on allait attraper soi-même les animaux pour les mettre à leur disposition. Et cet encadrement a disparu. C’est vrai qu’il y a l’Anader qui tente de faire ce qu’elle peut, mais est ce qu’aujourd’hui, nous ne pouvons pas aller au-delà de cette imagination pour mettre en place une politique adaptée qui tienne compte des réalités du moment. Donc, c’est ce travail que nous nous attelons à faire. Mais vous n’allez pas non plus dire que au niveau de la Côte d’Ivoire nous constatons de la pénurie, Nos marchés sont abondamment fournis, il suffit de s’y rendre pour se rendre compte de cette évidence.


Mais c’est fourni parce qu’il y a une bonne partie du bétail qui est importée !

Nous parlons, pour l’heure, de la filière bétail- viande. Mais nous disons que notre pays n’a pas de vocation pastorale.

Pourquoi est-ce que vous dites cela ?

Parcequ’ à un moment donné, l’on s’est plus intéressé aux productions végétales, le café, le cacao, ….

Ne peut-on pas inverser cela ?
On est en train d’inverser
Mais cela ne se sent pas vraiment ?
Vous avez mangez du poisson aujourd’hui, de la viande…
Souvent importé !
Pour l’heure nous en sommes à la filière bétail viande, mais tel que j’ai dit et soyez rassuré il y a des agences qui seront créées et qui vont permettre de booster notre élevage. Vous voyez que nous avons un salon de l’agriculture et souvent même nous effectuons des déplacements à l’extérieur pour cela. Nous avons fait venir des animaux, nous procédions par insémination artificielle. L’objectif c’est de pouvoir produire abondamment ; Aujourd’hui, rendez-vous dans nos stations, vous verrez que nous avons fait venir des animaux et effectuer des croisements avec la race locale qui sont des animaux rustiques et qui s’adaptent bien à notre climat. Mais, lorsque vous prenez les résultats que nous avons ici et que vous les comparer aux résultats de l’Europe, ils sont presque identiques. Et ici, nos animaux produisent un litre à deux litres de lait par jour par exemple, mais avec les croisements nous sommes à douze litres de lait par jour. Donc, il y a une avancée notable dans ce domaine. En matière d’animaux par rapport à la performance mentionnée plus tôt, suite aux croisements que nous faisons. Prenez un animal qui a le même âge que la race locale et un animal issu des croisements, lorsque vous les élevez, vous les mettez dans les mêmes conditions d’élevage, au bout de deux ans vous allez faire le constat que l’animal issu du croisement a plus de 200 kg de différence que l’animal local. C’est dire qu’il y a des efforts qui sont en train d’être faits.


Est-ce que la Côte d’Ivoire peut faire face à la dépendance de l’extérieur et de l’Intherland ?
Tout à l’heure, lorsque je parlais, j’ai fait allusions à ce que nous produisions et au niveau de ce que nous étions en 2011. Je vous ai dit que nous étions à 47.mille, aujourd’hui nous sommes à 63000tonnes et je vous ai dit qu’il y a 33% d’augmentation des productions. Mais voyez-vous, tout à l’heure, vous avez eu la chance de voir toutes ces stations qui n’existaient pratiquement plus et c’est en 2011 jusqu’à maintenant que nous avons procédé à leur réhabilitation. L’on a parlé de 10 stations d’élevage en Côte d’Ivoire. En son temps le Président Felix avait financé toutes ses stations à hauteur de 170 milliards de F Cfa. Elles ont été décimées. Le Président Alassane est arrivé, nous avons fait d’un programme de gestion de ses stations et aujourd’hui nous en sommes à ces résultats. Je vous dis qu’en 2011. Lorsque nous sommes allés sur le terrain, la station bovine de Béoumi n’existait pratiquement plus. Même les toits des maisons avaient été enlevés, cela veut dire qu’il y a une réhabilitation qui est en train d’être faite. Autrement dit, le gouvernement a pris à bras le corps cette question. Parce qu’autrefois on donnait des noyaux de bovins pour commencer. Il y a eu les différents témoignages des personnes bénéficiaires de ces projets. Mais c’est progressivement que nous allons atteindre nos objectifs. Nous sommes allés au-delà de nos espérances.
Vous parlez de progrès, mais le Plan stratégique, c’est 2014-2020 et à l’intérieur en 2020 nous devons atteint les objectifs. Or ici nous constatons que nous sommes très loin des objectifs. Que dites-vous ?
Le Plan stratégique ne nous dit pas qu’au bout de 2020, nous allons être auto-suffisants en protéines animales.
Mais ce sont les objectifs…
Nous allons faire des efforts pour permettre à la Côte d’Ivoire de disposer d’un minimum, pour faire face au besoin des ivoiriens.
Mais nous ne parlons pas de minimum, nous parlons d’atteintes des objectifs de l’autosuffisance
Oui, mais c’est progressivement qu’on va le faire.
Selon vous quand est ce que nous pourrons arriver à l’autosuffisance?
C’est ce que nous sommes en train de faire. Le Président Houphouët a toujours été le chantre de cette notion Après lui, des personnes sont arrivées, mais on n’a jamais atteint cet objectif, on ne peut pas dire qu’aujourd’hui d’un coup de baguette magique ça va se faire automatiquement.
Qu’est ce qui manque donc, Est-ce le financement ?
Ca dépend. Il y’a le problème de financement parce qu’aujourd’hui aucune banque n’est prête à financer le secteur de l’élevage.
Mais pourquoi ?
Il y a des programmes qui sont là. Allez-y demander aux opérateurs économiques. Même quand ils disposent d’élevage, qu’ils font des demandes pour qu’on leur mettent à disposition des moyens, cela ne marche pas. C’est pour cela que dans le cadre du Ppp, nous entendons relancer l’élevage en Côte d’Ivoire. Dieu merci aujourd’hui la Côte d’Ivoire est éligible au code d’investissement. Et je crois que lorsque les opérateurs vont venir en Côte d’Ivoire, ils trouveront qu’il y a des moyens qui sont mis en place pour faciliter leur insertion.
L’accès au financement est l’un des éléments du Plan stratégique dont vous parliez tout à l’heure. Alors comment Est-ce que vous vous arrangerez pour que les banques soient rassurés parce que si es banques ne prêtent ni n fiancent, c’est parce qu’elles constatent que peut être que les organisations fonctionnelles du secteur ne sont pas assez fiables ou solides ? Alors quel soutien l’Etat leur apporte pour qu’elles puissent bénéficier de financements ?
D’abord, au niveau de notre ministère, il ya des projets de développement dont je vous ai parlé. On a même installé des éleveurs avec les moyens que l’Etat met à notre disposition. Je vous ai parlé de repeuplement au niveau de nos différentes stations. Mais, lorsque nous faisons du repeuplement, nous les mettons à la disposition du Padeci. Mais, on ne peut pas tout faire d’un coup, il faut le faire progressivement. Mais quand vous voyez l’évolution qui a été faite de 2011, jusqu’à maintenant vous pouvez être rassurés que d’ici 5 ans ou 10 ans cet objectif peut être atteints ; C’est un plan qu’on a mis en place pour initier quelque chose et nous ne disons pas qu’au bout de ce plan, nous allons atteindre forcement l’autosuffisance en protéines animales.
Concernant la filière porcine et avicole, pouvez-vous dire que l’objectif est atteint?
La viande de porc est la troisième viande la plus consommée en Côte d’Ivoire. Et il faut dire qu’au niveau mondial, la viande porc est la plus consommée. 115 millions de T. Mais, en Côte d’Ivoire, comme je vous l’ai dit en 1996, il y a eu la peste porcine africaine qui a décimé nos élevages. Et c’était plus de 17 millions de F Cfa Il n’y a pas longtemps, il y a eu la peste porcine au niveau de San-Pedro, nos services sont intervenus efficacement pour éradiquer la maladie. Et plus tard après en 2017, c’était au tour de certaines localités du nord d’être touchées de cette maladie. Nous avons fait des efforts aussi, et chaque fois, l’Etat de Côte d’Ivoire est intervenu pour indemniser de façon partielle ces éleveurs. Mais aujourd’hui par la grâce de Dieu, nous avons mis en place vers Agboville une structure de développement de la filière porcine, à travers l’amélioration génétique qui fait qu’aujourd’hui nous avons pu distribuer 200 corps aux éleveurs, pour faire de la multiplication et je crois que tout à l’heure lorsque nous avons fait le point avec nos services, nous avons vu qu’il ya des efforts qui sont faits à ce niveau. Mais, il y a des grands éleveurs au niveau de la Côte d’Ivoire qui font des prouesses dans le domaine de la filière porcine. Mais, il faut que les ivoiriens s’intéressent à la viande de porc. Généralement, on dit la viande de porc n’est pas une bonne viande, alors que c’est l’une des meilleures viandes au monde, parce qu’il n’y a pas de graisse. Il faut dire que la graisse n’atteint pas la chair. Vous allez trouver la graisse au-dessus et lorsque vous enlevez la graisse, tout ce qui est en dessous, constitue la viande blanche. Et c’est cette viande qui mérite d’être connue, c’est pour cela que nous avons installé des structures ‘’Gaby Show’’, dans 8 localités du pays, en particulier à Yopougon, pour vulgariser la Consommation de la viande de porc. En ce qui concerne cet animal, c’est un élevage à cycle court, donc, vous ne pouvez que réussir parce que la multiplication est nette. Et on n’a pas besoin d’une truie et d’un mâle pour pouvoir atteindre l’objectif qu’on escompte, il suffit seulement d’avoir un mâle et deux femelles pour qu’au bout d’une année, on ait une production assez importante.
Les ivoiriens ne s’intéressent-ils pas à la viande de porc ?
Ils s’y intéressent ; mais il y a des tabous qui font que d’autres ne la consomment pas.

3- M. Seydou Traoré à Man ne comprend pas pourquoi notre pays importe la viande alors que nous avons les potentialités pour élever mes animaux sur place


L’un des intervenants a parlé d’agrément, c’est vrai que vous avez vu qu’il y a des élevages anarchiques qui se font partout. Vous allez dans un village, vous voyez des fermes qui se créent. Et à un moment donné de 2012 à 2014, nous avons procédé au recensement de l’ensemble des élevages en Côte d’Ivoire et également des éleveurs. L’objectif, c’est de savoir qui fait quoi dans le domaine des élevages au niveau de la Côte d’Ivoire et dans le cadre de la loi que nous avions adopté en ce qui concerne la loi sur la transhumance et le déplacement de bétail, il y a des dispositions qui vont nous permettre d’appliquer certaines règles. Parce que ne vient pas à l’élevage qui veut. Il faut d’abord s’assurer que l’espace même qui doit accueillir les animaux est un espace propice à cela. Et nous avons les services vétérinaires qui font ce travail. Donc, si vous voulez faire ce travail, vous venez à nos services, il y a les directions centrales qui sont là. Il y a la direction de l’élevage, il y a la direction des services vétérinaires, vous venez, ils vont vous orienter et vous dire ce qu’il fait faire pour atteindre l’objectif que vous visez. Donc, à ce niveau, ce sont ces réponses que je peux donner.
Est-ce qu’au niveau de notre ministère, il y a des appuis ? Vous avez vu avec l’élément (vidéo) qui est passé que Padecia installé de jeunes éleveurs. Mais, nous n’installons pas n’importe qui. Il y a des critères durs. Mais si vous remplissez ces critères, il n’y a pas de raison qu’on ne puisse intervenir pour vous aider. Mais, les moyens aussi sont limités parce que l’Etat fait des efforts dans plusieurs domaines d’activités. On ne va pas seulement donner tous les moyens à notre ministère pour faire face aux besoins de tous ceux qui veulent faire de l’élevage. Il y a des gens qui commencent, nous pouvons les appuyer, en développant leur élevage. Mais, ceux qui ne disposent de rien et qui s’adressent à nous, nous faisons aussi des études pour voir s’ils sont éligibles ou pas. Et puis, en la matière, ce n’est pas seulement dans le domaine d’élevage de bovins, il y a aussi l’élevage dans la filière volaille, avec des structures qui sont là telles que le projet de relance à la filière avicole et il y a un fonds de garantie qui permet aussi d’installer des jeunes qui veulent s’adonner à l’élevage. Il suffit de venir au niveau de notre ministère, des indications vont être données pour permettre à chacun d’être situé sur les différents appuis que nous donnons au niveau de notre ministère.
Nous avons vécu des crises sanitaires qui ont traumatisé les ivoiriens. Et comme quelqu’un l’a dit est-ce que vous pouvez nous rassurer que la qualité de la viande ne pose pas de problème ?
Il n’y a pas longtemps, nous avons vu sur les réseaux sociaux des images qui étaient présentées comme émanant de l’abattoir de Port-Bouët. Nous y sommes allés et nous y avons fait un reportage que vous avez présenté (la télévision nationale) et cela a fermé le caquet à tous nos détracteurs. Même quand on n’aime pas l’antilope, il faut admirer sa course. Qui pouvait croire que l’abattoir de Port-Bouët pouvait connaitre un tel résultat. Mais, la réhabilitation de cet abattoir a obéi à plusieurs étapes. D’abord, il y avait le parc à bétail, les petits ruminants comme les gros ruminants. Tout a été réhabilité. Après, nous avons réaménagé l’espace boucherie. Quand vous y êtes allés, vous avez vu que désormais chaque boucher a un domaine dans lequel il opère, et bien aménagé et bien entretenu aussi. Aujourd’hui, nous sommes au niveau de l’abattage des animaux. Avec tout ce dispositif que vous venez de voir, ce sont des efforts qu’il faut saluer. Le président de la République, Sem Alassane Ouattara et le Premier ministre sont au travail. Et nous voudrions profiter de ce micro pour leur dire merci de nous avoir permis d’atteindre ce résultat. Et dire merci aussi au gouverneur (du district d’Abidjan) M. Mambé (Beugré) qui dans le cadre du partenariat public-privé a pu permettre que nous ayons une telle structure au niveau de la Côte d’Ivoire. Vous avez dit aussi qu’il y a des abattoirs qui ne respectent pas les normes, c’est vrai. Mais ne pouvons pas tout faire à la fois. Et il y a un autre abattoir qui va être construit au niveau d’Anyama, l’abattoir Abidjan-Anyama, mais qui va bouleverser les donnes, parce que c’est un abattoir ultra-moderne qui va être érigé…
Sur l’abattoir de Port-Bouët, c’est encore en projet, cela veut dire que vous n’y avez pas encore abattu les animaux là-bas… donc la viande qu’on consomme… ?
Les animaux sont abattus là-bas, mais dans les mêmes conditions que ce que vous avez vu dans les abattoirs qui n’existent même pas… vous avez vu tout à l’heure les animaux qui sont trimballés d’ici et là, ce n’est pas à l’abattoir de Port-Bouët.
A quel moment, cet abattoir va être ouvert, ce site ultramoderne, à quel moment va-t-il être ouvert ?
On a presque fini. Vous avez vu. Bientôt, nous allons procéder à son inauguration. Vous avez vu qu’au niveau de l’espace boucherie, il y a eu un travail qui a été fait…
17 milliards investis, est-ce que ça ne fait pas craindre une hausse des prix du kilogramme de la viande ?
Moi, je ne parle pas de prix. Je suis là en tant que ministre des ressources animales et halieutiques. L’objectif de mon ministère, c’est d’approvisionner le marché suffisamment… pour que les prix soient bas. Mais quant aux prix, il y a un autre ministère qui s’en charge
Mais vous êtes quand même celui qui investit 17 milliards Fcfa
Pour cela, je voudrais rendre à César ce qui appartient à César. J’ai dit que c’est dans le cadre d’un partenariat public privé. Le district d’Abidjan a la tutelle financière des abattoirs. Et je profite de l’occasion pour dire que dès qu’on voit des difficultés au niveau des abattoirs, c’est notre ministère qui est indexé. Mais depuis 1986, il y a eu transfert de compétences. Et donc les abattoirs sont gérés par les communes et le district d’Abidjan pour ce qui concerne Abidjan. Nous ne sommes pas les gestionnaires des abattoirs. Tout ce que nous faisons, c’est que nous avons nos agents qui y vont pour faire les inspections et également pour vérifier si tout obéit aux normes. Sinon la tutelle financière, ce sont les mairies et ce qui concerne l’abattoir de Port-Bouët, c’est le district (d’Abidjan) qui en est le gestionnaire. Nous affectons des agents pour y travailler. Mais soyez rassurés, tout ce que nous consommons est inspecté par nos services. Bien sûr, si vous allez acheter de la viande issue des abattoirs ou de l’abattage clandestin, bien sûr que nous ne pouvons pas prendre cette responsabilité.
Mais les consommateurs ne peuvent pas le vérifier, ils ne peuvent pas savoir d’où provient la viande ?
Si quelqu’un décide d’abattre les animaux sans savoir comment mes services peuvent le savoir. Nous avons des services homologués.
Est-ce qu’il y a des saisies quand on découvre de la viande issue de l’abattage clandestin ?
Il y a toujours des saisies. Quand la viande présente des anomalies. Si on constate que l’animal a tel ou tel défaut… la viande ne va pas à l’abattoir
Est-ce que le ministère sait qui approvisionne les marchés notamment le marché Bagnon de Yopougon. Est-ce que le viande provient de Port-Bouët ou d’ailleurs, est-ce que le ministère en sait plus…
Je suis en train de vous dire que dans les abattoirs la viande est abattue. Mais si vous allez dans la broussaille pour abattre votre animal, moi en tant que ministre, je n’ai pas un don pour pouvoir détecter tous les sites anarchiques qui existent en Côte d’Ivoire…
Mais le ministère devait avoir des agents qui veillent à cela
Mais, nous avons des agents qui sont au niveau des sites reconnus. Mais, les agents ne peuvent pas aller dans la broussaille pour savoir qu’est-ce qu’on y fait
A quel degré donnez-vos une garantie à un consommateur que le produit qu’il va consommer ne lui créera aucun problème
Il faut que nous nous disions la vérité. Depuis 2011, jusqu’à maintenant, dites-moi à quel moment on a parlé de contamination dû au fait de l’insécurité alimentaire due aux animaux ou aux produits halieutiques. Parce que par exemple, il s’agit de l’importation de viande, avant même que le produit n’arrive, il y a des certificats sanitaires qui sont délivrés qui accompagnent le produit. Lorsque le produit arrive ici, il y a des prélèvements qui sont faits, qui sont analysés dans nos laboratoires et une fois que le produit peut être consommé, on délivre des certificats de salubrité. C’est ce qui existe partout dans le monde. Et en Côte d’Ivoire, nous ne sommes pas en marge de cela. Même aujourd’hui, tous les produits que vous consommez, vous devez vous dire que de la production jusqu’à la consommation finale, à tous les étapes, nos services veillent au grain, font des inspections. Et sur la base des inspections que le produit est mis sur le marché.
Je pose la question parce que je me disais quelles dispositions vos prenez pour assurer la sécurité alimentaire. Parce que des fois comme si pour la grippe aviaire ou la peste porcine vous avaient surpris
Ce sont des maladies animales qui existent. A tout moment, il peut avoir des alertes sanitaires. Et nous avons des équipes qui dans le cadre de ces alertes épidémiologiques jouent aussi leur rôle. Dès que nous constatons la survenue d’une maladie dans un secteur tel que la filière de volaille ou la peste porcine africaine, mais les équipes vont circonscrire les zones concernées par la maladie. Quand il s’agit de la volaille, on procède d’abord par des abattages pour ne pas que la maladie se propage. C’est la même chose pour les porcs. Soyez rassurés ! Mais une fois que cela est fait, il y a la désinfection qui est faite. Et nous veillons à ce que les produits ne puissent pas être déplacés dans d’autres localités. Vous avez vu que nous avons étouffé la grippe aviaire. Nous avons également éradiqué la peste porcine africaine. C’est comme l’Homme, à tout moment, on peut tomber malade. Masi à chaque fois qu’on tombe malade, nous allons à l’hôpital, on nous soigne, quand on est guéri, on nous demande de faire attention et c’est ce que nous faisons concernant les animaux.
Est-ce que le ministre à une politique de construction d’abattoir moderne dans les grandes régions de Côte d’Ivoire à l’image de celui de Port-Bouët ?
Je vous l’ai dit, le ministère des Ressources animales et halieutiques n’a pas en charge la gestion des abattoirs ; donc, ce n’est pas le ministère qui a la gestion des abattoirs. Ce sont les mairies qui doivent, en réalité, construire les abattoirs et en la matière, il y a des mairies qui l’ont fait. Mais, il y a aussi des promoteurs qui sont le domaine de la filière bétail qui, également, construisent les abattoirs. Quand vous allez à Ferké, il y a un abattoir ultra-moderne qui est construit par des italiens. Vous allez à Jacqueville, c’est la même chose. Notre ministère ne dispose pas des moyens conséquents pour construire des abattoirs. Même si on a des moyens, notre vocation n’est pas de construire des abattoirs qui ne sont pas sous notre tutelle. La tutelle technique, c’est le ministère des Ressources animales, mais la tutelle financière, ce sont les mairies, c’est le District d’Abidjan, il n’empêche que nous travaillons en collaboration.
Absolument, c’est comme cela que nous avion compris, mais nous posions la question de savoir, en tant que premier responsable du département, est-ce que si vous sentez le besoin vous pourrez attirer l’attention de ceux qui, techniquement, pourraient construire cela ?
Oui, mais justement ! C’est pour ça, je dis que dans le cadre d’un partenariat public privé. Mais quand on doit construire un abattoir, ce sont nos services qui vont pour faire des inspections. Une fois que l’abattoir est construit, ce sont nos services qui, également, vont réceptionner l’outil pour savoir s’il répond aux normes internationales.
Nous allons parler maintenant de la productivité de la pêche en Côte d’Ivoire. M le ministre, c’est le troisième point. Il manque du poisson en Côte d’Ivoire ?
Je ne sais pas s’il manque du poisson en Côte d’Ivoire. Le poisson est la protéine la plus consommée en Côte d’Ivoire…
Oui, mais il manque souvent du poisson.
Sur le marché, il y a du poisson. Est-ce que ce poisson que nous consommons provient de la production locale ou bien provient d’ailleurs ? Je crois que cette question que vous devriez, plutôt, me poser.
Mais justement, c’est de cela qu’il s’agit.
Moi, je vais vous faire savoir que, à chaque fois, où nous étions et au moment exact, où nous sommes arrivés. En 2011, notre production locale, en matière de ressources halieutiques, était dans l’ordre de 49.000 tonnes. Aujourd’hui, nous en sommes à 101.000 tonnes. Voyez donc un autre bond prodigieux qui a été fait. Mais cela ne permet pas de couvrir les besoins au niveau national. La différence, ce sont les importations. Mais quelle est la politique que nous mettons en place pour mettre fin aux importations ?
Et qu’est-ce que vous faites pour mettre fin aux importations ?
D’abord c’est d’attirer les investisseurs à venir en Côte d’Ivoire ; donc, une porte est ouverte grâce à laquelle ils peuvent arriver et il y a des facilités qui sont données. Vous voyez, notre flottille au niveau local est vieillissante et ça ne nous permet pas de pêcher convenablement. Dieu merci, nous avons des accords de pêche avec l’Union européenne qui vient pêcher dans nos eaux et, en compensation appuie la Côte d’Ivoire à développer la pêche et l’aquaculture qui sont des domaines privilégiés. Nous avons également la pêche artisanale qui ravitaille nos marchés. La pêche artisanale se fait en mer, en lagune, elle se fait de façon continentale ; c’est-à-dire, dans les fleuves, dans les lacs et dans les barrages. Mais la production ne peut pas suffire pour tous ivoiriens, c’est pour cela que nous sommes tenus de faire de l’importation.
Monsieur le ministre, sur la question de la pêche, on a ouvert le débarcadère Mohamed VI, aujourd’hui quel bilan faites-vous de cet ouvrage qui a été mis en place ?
D’abord, nous avons deux débarcadères qui ont été construits par sa Majesté le Roi Mohamed VI, que Dieu l’assiste. Nous sommes allés au Maroc, car le souci du Président de la République, c’est qu’il ait une coopération Sud Sud. Et dans le cadre de cette coopération, nous avons pu bénéficier d’abord du débarcadère de Locodjro qui a été construit, et après le débarcadère de Grand-Lahou. L’objectif de ces débarcadères, c’est de pouvoir d’abord rentabiliser la pêche au niveau de la Côte d’Ivoire. Parce que, figurez-vous, il y a des outils précieux qui y sont. Il y a des chambres froides, il y a des fours améliorés pour le fumage des poissons, il y a également toutes les dispositions qui sont prises pour permettre aux consommateurs de disposer de poisson de qualité et en abondance.
Mais est-ce que vous êtes informés que les dames qui y sont parties ont fui le coin ?
Elles n’ont pas fui. Nous avons des problèmes de ravitaillement de marché parce que les pêcheurs qui avaient leurs habitudes d’aller déverser le poisson à Abobodoumé font de la résistance. Nous avons négocié pour que ces pêcheurs-là arrivent, mais ils ont posé des conditions. Sur la base des conditions posées, nous avons introduit au Gouvernement une communication qui, bientôt, va régler leur problème.
L’un des problèmes, c’est la présence de la base navale. Il semble que les marins trouvent que, ce n’est pas sécurisant pour eux que les pirogues des Fanti passent devant leur base tous les jours ?
En tout cas, je n’en ai pas connaissance. Tout ce que nous savons, c’est que les pêcheurs avaient des engagements avec les populations d’Abobodoumé, donc en abandonnant le site d’Abobodoumé au profit du nouveau site, il y a des manques à gagner qu’il faut régler. C’est ce que nous sommes en train de régler. Par ailleurs, il y a d’autres opérateurs économiques qui veulent ravitailler ces débarcadères-là. Nous sommes en train d’y travailler et très bientôt, vous aller voir. Dans tous les cas, il y a toujours eu des réticences au départ. Mais progressivement, les choses vont s’arranger. Moi, j’étais au Maroc, ils sont partis d’un débarcadère, aujourd’hui ils sont à 42 débarcadères. Nous, nous avons commencé par un, nous sommes à deux. Et aujourd’hui, le Japon est en train de nous construire un autre débarcadère à Sassandra, c’est dire que, progressivement les choses vont s’arranger et très bientôt, toute la Côte d’Ivoire ira à Locodjro s’approvisionner en protéines halieutiques.
Le site d’Abobodoumé, considéré comme insalubre, continue de fonctionner ?
Oui, mais… Quand vous dites considéré comme insalubre…Avant, l’avènement de ce débarcadère-là à Locodjro, c’est là-bas que tout le monde partait. Mais il y a aussi des services qui sont là-bas qui vont des inspections des produits halieutiques. Et nous avons même avec la Fao nous avons mis des fours Fao –Thiaroye dont l’objet est de fumer le poisson dans des conditions vraiment saines.
M. le ministre est-ce qu’aujourd’hui, sur la pêche, la Côte d’Ivoire peut garder son leadership ; parce que, vous ne le dites pas suffisamment, tout à l’heure on parlait de déficit, mais vous parlez très peu de la pêche illicite qui a un impact incroyable. Jusqu’à présent, vous n’arrivez pas à faire face à cela ?
Mais, la pêche illicite est un drame pour toute l’Afrique et même pour le monde. Il y a des bateaux-pirates qui viennent pêcher dans nos eaux sans moyen de disposer d’une autorisation. Au niveau de la Côte d’Ivoire, avec les accords de pêche que nous avons avec l’Union européenne, nous avons mis en place, un système de surveillance satellitaire. Aujourd’hui, lorsque nous sommes dans nos bureaux au niveau des services des pêches, nous sommes à mesure de détecter tous les bateaux-pirates qui sont dans nos eaux et qui pêchent le poisson de façon frauduleuse. Dieu merci, le président de la République, S.E Alassane Ouattara, a mis à la disposition de la Côte d’Ivoire, quatre bateaux patrouilleurs, quatre navires patrouilleurs. Cela veut dire quoi ? Aujourd’hui, lorsque vous pêchez de façon illicite dans nos eaux, que vous êtes détecté à partir de notre système de surveillance, ces bateaux-là peuvent vous poursuivre. Et nous travaillons de concert avec la marine nationale. Il n’y a pas longtemps, nous avons fait des opérations de surveillance de nos eaux, et nous avons contrôlé cent (100) bateaux. Et 20 ont été arraisonnés qui ont payé des amendes de l’ordre de 120 millions Fcfa. Cela ne pouvait pas se faire. C’est pour cela je dis que le travail du Gouvernement, ce n’est pas seulement dans le domaine des routes, de la santé avec des bâtisses qui sont érigés par-ci, par-là, mais le président de la République travaille également dans tous les secteurs d’activité y compris le nôtre.
M. le ministre, quelle est la politique pour le développement de l’aquaculture en Côte d’Ivoire ; parce que j’attendais autre produit que le poisson, alors que le Brésil vous a tendu la main, nous en avons encore souvenance ; quelle est la politique que vous avez mis en place aujourd’hui ?
Plus que des mots, la politique est là sous vos yeux. Vous voyez, ce qui me plait dans cette émission, c’est que certes, nous répondons à vos questions, mais nous faisons l’effort de vous ramener sur le terrain et de vous permettre de faire le constat des réalisations qui ont été faites sous la gouvernance du Président Alassane Ouattara. Voyez-vous toutes ces stations d’alevinage n’existaient pratiquement plus avec les différentes crises qui sont intervenues. Mais nous sommes en train de les réveiller et pouvoir produire en quantité suffisante des alevins que nous allons mettre à la disposition des pisciculteurs et des aquaculteurs. Vous avez parlé de Brésil, en 1972, le Président Houphouët-Boigny a mis à la disposition des Brésiliens des Tilapias souche Bouaké. Ces Tilapias ont été développés sur la base des technologies appropriées et au bout de six mois, le Tilapia peut atteindre 1 Kg. Mais lorsque nous sommes allés au Brésil, le ministre m’a dit que les Tilapias dont ils sont bénéficiaires sont arrivés de la Côte d’Ivoire. Mais comme ils ont le monopole en matière de développement du Tilapia, ils allaient nous rétrocéder les Tilapias que la Côte d’ivoire a donnés en son temps. Et ces Tilapias ont été aéroportés par le ministre lui-même. Il est venu avec 2.400 Tilapias que nous avons confié au Cnra Bouaké, puisque nos stations que vous avez vu-là, pratiquement n’existaient pas. C’était après les crises. C’est après que nous avons pu procéder à leur réhabilitation. Aujourd’hui, nous sommes à des millions de Tilapias souche brésilien. Tenez-vous bien ! Le Ministre Brésilien nous a dit que, les mêmes Tilapias ivoiriens qui sont partis au Brésil, ce sont ces Tilapias-là qu’on a donné aux chinois. Aujourd’hui, on parle de carpe chinoise, mais la véritable origine, c’est la Côte d’Ivoire. Ce que je suis en train de vous dire est d’autant plus important qu’aujourd’hui, avec nos stations d’alevinage, nous sommes en train de faire de la vulgarisation, de la multiplication. Et nous allons multiplier ces alevins pour les mettre à la disposition des pisciculteurs, des aquaculteurs et nous allons même empoissonner nos lacs, nos fleuves à partir de ces tilapias. C’est ce que le Brésil a fait pour atteindre ce résultat. Dieu a fait que la Côte d’Ivoire a des fleuves, un plan d’eau extraordinaire et à partir de ces productions que vous voyez-là, empoissonner nos eaux. Il va arriver un moment où nous allons atteindre notre autosuffisance en protéines halieutiques.
On ne peut pas ne pas parler de volaille. M le ministre, il est presqu’inconcevable que la Côte d’Ivoire aille chercher dans des pays autour de nous (sans citer) du poulet. C’est inacceptable pour les ivoiriens, on consomme du poulet tous les jours ?
Je crois que, il faut suivre l’actualité. S’il y a un domaine dont nous sommes fiers, c’est bien dans la filière volaille qui a connu un véritable bond. Voyez-vous, avec le plan stratégique de développement avicole que nous avons mis en place, l’objectif c’était en 2020, 60.000 tonnes. Mais, nous sommes aujourd’hui en 2019, à 61.000 tonnes de production au niveau de la filière volaille. C’est dire qu’à ce niveau, nous avons vraiment un succès. Nous sommes à 96 % de notre couverture, au niveau des œufs nous sommes à 100 %, donc autosuffisant en protéine avicole et au niveau des œufs. En 2011, la consommation par habitant, et par an était de l’ordre de 0,84 Kg, aujourd’hui nous sommes à 2,1 Kg. Or, l’objectif que nous visions à travers notre plan, c’est d’atteindre 2 Kg à l’horizon 2020, nous avons dépassé cette étape. A cela s’ajoute la production traditionnelle qui est de l’ordre de 17.000 tonnes et vous savez que nous avons le projet une femme, un coq 10 poules qui, aujourd’hui, fait des heureux parce que nous avons pu installer 1800 femmes. D’après les résultats obtenus, ces installations doivent être multipliées parce que ces femmes qui en sont bénéficiaires, au bout de six mois de production, ce sont plus de 50.000 Fcfa de bénéfice qui sont générés. C’est dire que, dans le cadre de l’autonomisation de la femme et de lutte contre la pauvreté c’est un domaine privilégié qui peut nous permettre d’atteindre nos objectifs.
M. le ministre, quand on prend votre curriculum-vitae, ministre des Ressources animales et halieutiques depuis les années 2000 vous êtes au même poste ; est-ce que vous n’êtes pas fatigué un peu ? Beaucoup d’homme se posent la même question : Pourquoi lui, tous les jours, à ce même poste ?
C’est parce que grâce à mon essai tu manges tous les jours. Vous mangez le matin, vous mangez à midi, vous mangez le soir. Tout cela est dû à notre ministère parce que nous faisons de la production, de l’approvisionnement. Alors, si mes patrons me laissent à ce poste, c’est parce que quelque part, peut-être, ils estiment que je fais bien mon travail. Mais je rends gloire à Dieu pour cela.
M. le ministre quelles sont les perspectives dans votre département, et en même temps votre conclusion ?
Vous avez vu tout à l’heure tous ces projets que nous sommes en train de réveiller, que ce soit dans le domaine des ressources animales ou dans le domaine des ressources halieutiques il y a un champ d’action qui est très vaste. Les perspectives, c’est de faire de la production intensive afin d’être autosuffisant dans notre secteur d’activité en ce qui concerne toutes les filières. Vous savez, les ressources animales et halieutiques sont d’une importance capitale. Aujourd’hui, le matin, on arrive à manger. A midi, on mange, le soir on mange. C’est une prescription médicale importante, mais qui est naturelle, parce que l’organisme a toujours besoin d’être nourri. Quand vous allez dans les restaurants, le plat de résistance, c’est le poulet, la viande de mouton. Les autres autour ne sont que des accompagnements, allez en Europe, c’est la même chose. Quand vous allez au Salon de l’agriculture en France, le secteur qui attire le plus, c’est le secteur élevage. Je crois qu’aujourd’hui, le Président de la République a compris cet aspect des choses, c’est pour cela qu’il nous donne l’occasion de développer tous les secteurs d’activité depuis l’élevage jusqu’aux productions halieutiques. En la matière, vous avez vu sur le terrain tous ces efforts que font nos agents qui travaillent bien et qui maitrisent leur domaine. Vous avez dit tout à l’heure que je ne suis pas vétérinaire. Mais Dieu a fait que j’ai des agents qui réfléchissent et qui mettent à ma disposition des outils, parce que moi, en tant qu’homme politique, en tant qu’homme d’ouverture, je dois aller à la recherche des moyens pour aller développer notre secteur. Je profite du micro pour remercier le Japon qui, aujourd’hui, est en train de construire un débarcadère et qui a déjà bâti le marché dont le coût est de l’ordre de 17 milliards Fcfa présenté sous forme de don. Mais tout cela est possible grâce au leadership du Président Alassane Ouattara qui ne fait que travailler dans tous les secteurs. Partout en Côte d’Ivoire, tout est en chantier et je crois que l’opportunité que vous nous donnez aujourd’hui de parler des perspectives de notre ministère est salutaire.
Retranscrit par : Le Service Communication du Ministère des Ressources Animales et Halieutiques (SERCOM MIRAH)

 

Pr Kadjo kouamé Alphonse( Université Ao de Bouaké)/ Lutte contre le paludisme « Il faut mettre l’accent sur la gestion de notre environnement »

mardi, 09 avril 2019 09:55 Written by

Nous sommes en plein  dans la saison des pluies. Période propice  à la prolifération  des pandémies  dont le paludisme.   Le Professeur   Kadjo Kouamé,  Médecin  interne et  Directeur du Centre d’Entomologie médicale et vétérinaire   de l’Université Allassane Ouattara  parle aux populations ivoiriennes     Concrètement qu’est qu’on fait exactement au Centre d’Entomologie médicale et vétérinaire,( Cemv) ? Le Centre d’entomologie médicale et vétérinaire   étudie les insectes qui causent  des nuisances aux populations. C’est également l’étude des insectes qui transmettent des maladies aux hommes. Certaines de   ces maladies sont très graves et mortelles.   Nous parlons du paludisme par exemple. Vous savez bien que cette maladie est causée par  la première tueuse au monde ; le paludisme qui est transmis depuis la nuit des temps par  les moustiques. Nous  travaillons également sur  la Trypanosomiase humaine ou la maladie du sommeil est transmise par ce qu’on appelle les mouches Tsé Tsé, les glaucine. Nous avons aussi la cécité des rivières. C’est-à-dire l’Onchocercose. Qui est transmise par  des  simulies.  Egalement, nous avons la fièvre jaune qui a fait que la capitale de la Côte d’Ivoire a  été transférée  à l’époque coloniale, de Grand Bassam à Bingerville. Cette maladie est transmise également par des moustiques d’un type particulier, les  Aedes. Il ne faudrait pas oublier aussi l’Ulcère de Burili que les  spécialistes européens qualifient de   nouvelles lèpres.   Cette maladie est transmise par des insectes aquatiques. Elle va dans  certaines   régions du centre  et de l’ouest, entrainer des ulcérations, disons tout simplement des plaies  delabrentes. 
 Quel rôle  joue votre centre  dans la lutte contre ces maladies ?Disons que  le centre joue un rôle pré- primaire. C’est-à-dire que les chercheurs du centre  vont mettre sur pieds, des stratégies pour agir sur les vecteurs. Quand par exemple vous distribuez des moustiquaires imprégnés, c’est moustiquaires  empêchent le moustique d’atteindre les populations donc, il n’y a pas de maladie.  Notre rôle est de trouver  toutes les stratégies visant à empêcher le contact entre  les vecteurs  qui transmettent les maladies et l’Homme.  En principe, la prévention devrait être notre cheval de bataille. Puisque l’Afrique n’  a pas encore les moyens pour soigner ses malades.   Qu’avez-vous fait pour lutter contre la mouche de fruit ?Nos  chercheurs sont dans les hameaux les plus reculés. Ils échangent avec les populations.  Ils leur donnent des conseils adéquats. En outre, la distribution de moustiquaires imprégnés avec  de l’insecticide    de longue durée, constituent une arme efficace   pour faire reculer le paludisme.
 Et la contamination à la fièvre Lassa ?
 Ici aussi  il faut mettre l’accent sur la gestion  de notre environnement. Regardez Abidjan. C’est sale et comme c’est sale, évidemment,  les souries vont se  multiplier et  transmettre  cette maladies dangereuse dont vous parlez. Il faut donc dératiser.    Même si vous dératisez chez vous, vous ne pourrez pas en faire autant  chez le voisin.  Nous devons tous comprendre que la fièvre Lassa est une maladie contre laquelle, nous devons lutter et cela passe par la propreté de notre environnement.( Voir encadré)
Vous avez  toute à l’heure  que vous  avez parlez de médecine interne. C’est quoi la médecine interne ?La médecine interne, est une médecine   qui est une   spécialité d’organisme.  Par opposition aux autres spécialités qui sont des spécialités d’organes.  Pour revenir un peu sur la question, c’est Blaise Pascal le premier qui  a mieux défini  cette spécialité- là.  L’interniste  se dit   qu’il est mieux l’essentiel   de savoir toute chose, plutôt que   de savoir  tout d’une  seule  chose.  C’est dire que le médecin interniste a  une large culture en matière médicale et  c’est le médecin qui va prendre le patient, qui va l’examiner de la tête aux pieds, avant de faire un diagnostic  que  la plupart du temps, là  où les autres qui sont  des spécialistes  d’organe, lui pourra faire un diagnostic parce que lui  est un spécialiste d’organisme. 
 Une autre préoccupation à deux  volets :   Par  le passé  le Cemv recevait  des étudiants  du Sénégal, du Mali et autres. Recevez –vous encore  des stagiaires de l’extérieur  et  que faites-  vous pour lutter contre la mouche des fruits ?
Pour répondre à votre première préoccupation, nous sommes allés au-delà. Le centre  a été installé en Côte d’Ivoire, pour l’Afrique francophone.  Mais à ce jour, nous formons  des spécialistes venant du monde entier. Il y a trois ans lorsque nous avons   signé un partenariat tripartite entre  le Cemv de  l’Université Allassane Ouattara de  Bouaké, l’université de Montpellier et l’Institut de développement ( Ird) qui est l’ex- Orstom . Le partenariat permet de former des spécialistes  non seulement de l’espace francophone mais aussi  du reste du monde. En 2016 nous avions 9 apprenants pour six nationalités. ( …) pour ne citer que   le cas de cette année seulement.   Donc aujourd’hui, la formation est plutôt internationale. Ce qui est important,  c’est une fois que vous êtes admis au Master, vous avez automatiquement deux diplômes : Un diplôme africain  délivré par la partie ivoirienne  et  le diplôme étranger qui est  délivré par l’université de Montpellier.   Aussi vous avez parlé de l’éclosion de la mouche des  fruits. N’allez  pas loin, nous pensons qu’il faut voir notre environnement qui se dégrade  de façon inadmissible.   Les retenues d’eau  sans oublier les sachets d’eau  qui gisent partout avec  de l’eau à l’intérieur.  Tout ceci constitue  des foyers favorables  pour l’éclosion des moustiques.   Il est fondamental que nous nous penchons sur la gestion de notre environnement. Un ministre   a pris  un décret d’Etat,  pour interdire la production  des sacs plastiques non biodégradable.   Dans les pays développés, vous ne trouverez plus de sacs plastiques   qui font  des centaines d’années  dans  le sol. Ils font détruire  le bétail et appauvrissent  le sol. (…) manifestement les emballages plastiques constituent  un véritable danger pour  nos populations. Par ailleurs tout ce qui est retenue d’eau dans notre environnement et les carcasses de voitures constituent  des retenues d’eau  en temps de pluie.Bamba Mafoumgbé,Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.égende photo : Professeur Kadjo Alphonse, Directeur du Centre  d’entomologie  médicale et vétérinaire  de l’Université Allassane Ouattara de Bouaké : «  Les carcasses de voitures constituent  des retenues d’eau  en temps de pluie » 

Docteur Adama Coulibaly Dg du Conseil du Coton et anacarde / Trafic illicite de l’anacarde « Voici ce que ça rapport au Ghana …»

jeudi, 20 décembre 2018 10:14 Written by

  A la faveur  d’un atelier d’échanges et de renforcement des capacités  portant sur la législation de la commercialisation  de l’anacarde qui vient  de prendre fin à Yamoussoukro, le Docteur Adama Coulibaly , Directeur général du Conseil du Coton et de l’anacarde,   situe les enjeux du renforcement  des textes. Non sans   dénoncer l’impact négatif  de la fraude  sur   la filière. 

Monsieur le Directeur général, pourquoi un atelier  sur la législation de la commercialisation de l’anacarde ?Nous  sommes venus  effectivement à Yamoussoukro pour un atelier d’échange et de renforcement de capacité  sur la législation de la commercialisation de l’anacarde. Ce avec le dispositif judiciaire de notre pays  et tous ceux   qui exercent sur le terrain.  Surtout ceux d’Abidjan – Plateau et de Yopougon qui connaissent très souvent   des litiges  de ce genre.  Ca  été un atelier nécessaire en  ce sens que  la reforme a eu lieu en 2013. Cinq ans après  la mise en œuvre  de la réforme, il était bon de revisiter les textes, la loi, les décrets d’application( …) de sorte à regarder s’il y a des solutions de continuité dans les   textes. A l’effet de combler  les  vides   et   gérer   la commercialisation  pour les années à avenir  dans d’excellentes  conditions.  En d’autres termes, il s’agissait de faire le bilan de la mise en œuvre  de la reforme au plan des textes juridiques et de voir si ces textes sont complets, satisfaisants. Pour in fine faire des propositions nouvelles.  Il s’agit à la foi   d’instruire les magistrats qui n’ont pas parfois la chance ou l’inconvénient d’avoir des affectations où on ne produit pas cette spéculation.  Pendant que d’autres  qui n’ont pas été formés viennent  dans  les  régions où l’on produit l’anacarde.  L’un dans l’autre, il s’agit de porter à la connaissance des certains  magistrats, les textes qui portent  sur la commercialisation de l’anacarde et du coton 

Concrètement sur le terrain quels sont les obstacles sur lesquels bute l’application des textes qui sont pour l’instant en vigueur ? 

 

Il  n’y a pas d’obstacle. Mais  aucune œuvre humaine n’étant parfaite, après  cinq ans après  de  mise en œuvre,  il  était bon de revisiter les textes. Mais aussi et surtout  permettre aux magistrats  d’avoir tout l’arsenal juridique, pour pouvoir  bien exercer sur le terrain. Ce dans l’intérêt de la filière. Comme nous l’avons tantôt indiqué,  la magistrature représente  la colonne vertébrale de l’Etat. Ce dernier étant lui la colonne vertébrale  de la Nation.   Pour que les investisseurs soient rassurés, il convient que l’Etat de droit s’exprime.   Ce qui se fait à travers la justice. C’est pourquoi nous sommes occupés à  bâtir des filières coton et anacarde durables, solides, conquérantes qui attirent les investisseurs du monde  entier. C’est pourquoi nous insistons  sur la qualité des jugements qui sont rendus au niveau des filières. Y a-t-il eu des sanctions  durant cette campagne qui est en train de prendre fin ? 

Nous ne pouvons pas  donner un nombre précis  de sanctions prononcées. Parce que certaines affaires  se dénouent  et ne vont pas forcement devant les tribunaux.  Nous sommes les premiers niveaux d’arbitrage. 

Les  comités de veille  qui sont présidés par les préfets sont également des niveaux  de gestion de certains conflits. Heureusement  beaucoup de conflits s’éteignent au niveau du Conseil coton et anacarde et  des comités de veilles. Tel est donc l’esprit de la filière. Il faut régler ce qu’on peut  régler à l’amiable. C’est quand on échoue à cette étape, qu’on peut  aller devant les tribunaux.   C’est comme ça  que ça marche et c’est tant mieux pour la filière.  

Un point sur la campagne de commercialisation de l’anacarde qui est en train de finir ? 

Pour la noix de cajou, nous sommes à 742 mille tonnes de produits achetées bord champs contre 630 mille tonnes exportées à la date du 17 décembre 2018. Quant au taux  de transformation locale,  nous ne sommes pas loin des 10%. Nous progressons et pensons que d’ici deux ans, vous verrez  notre taux de progression. Nous voulons ici profiter  de l’occasion pour remercier l’appareil judiciaire pour  sa contribution au renforcement de capacité de nos collaborateurs.  ( …)    qui ne baissent  pas les bras sur le  terrain  face à la fuite  de l’ anacarde dans  des zones  de production. Dans  la Région du Gontougo,   cette année, nous sommes à 47 mille tonnes produites  dans cette région. Si nous remontons deux ans en arrière, le Gontougo en 2016 avait produit  83 mille tonnes. Si nous voulons aller plus  loin en arrière, nous étions à 126 mille tonnes d’anacarde.  A ce jour nous sommes à 47 mille tonnes. Les planteurs tout comme leurs plantations sont là et nous n’avons pas enregistré une catastrophe particulière dans cette région.  Des feux  de brousse ou une baisse de pluviométrie par exemple.

  Mais pourquoi la production baisse  d’année en année ? 

A notre  avis,  nous pensons  que cela est  dû   au  trafic illicite des noix vers  des pays frontaliers.  Si nous prenons la région voisine, l’Indénié- Djuablin, en  2017, nous étions à 8510 tonnes. Cette année, nous sommes  à 2170 tonnes. Dans le département de Ouangolo, en 2015, nous étions à 3300 tonnes 2016, nous sommes tombés à 2130 tonnes. En 2017,  nous  tombés à 2400 tonnes. Ce sont des chiffres qui nous interpellent nous, en tant que responsables  de la gestion de la filière. 

Face à un tel tableau  qu’est-ce qu’il faut faire ?

Nous sommes conscients que lorsque le Ghana dit  que mon produit ne peut pas sortir par la voie terrestre ou  dit en d’autres termes qu’elle interdit  le trafic de son  produit par la voie  terrestre, nous ne voyons pas qui peut le contredire. Il ne viendra jamais à l’idée d’un ivoirien, de prendre un camion d’aller collecter des noix  de cajou au Ghana et ressortir  tranquillement. Il  en est   de même  pour le Burkina Faso. Quand  il dit  que   tel produit ne peut pas sortir, nous ne voyons quel ivoirien peut rentrer   dans les villages de ce pays avec un camion immatriculé en Côte d’Ivoire, pour aller  acheter  des noix et retourner tranquillement en Côte d’Ivoire.  Tout ça parce que dans  notre pays nous sommes préoccupé à construire un Etat de droit.  Mais en même temps, nous devons chercher l’équilibre entre nos intérêts et  l’Etat de Droit. Cela est extrêmement  important pour les investisseurs.il ne faudrait pas que notre arsenal juridique devienne un handicap au point que les gens  viennent nous narguer  sur notre propre territoire.  Pour le moment, nous avons l’impression  que les trafiquants nous narguent. Aucun ghanéen ne peut entrer en Côte d’Ivoire tout seul, acheter  des noix  de cajou  et repartir.  Pour y arriver les gens jouent sur les failles de  notre dispositif, en se disant  très bien que si on me prend, je vais aller passer quelques jours en prison et après, on va me libérer.  Nous en tant que techniciens,  nous avons le devoir de corriger  les failles qui existent dans notre dispositif juridique. Pour lutter  contre la fraude, nous prenons parfois des dispositions  qui  ne sont pas normales aux yeux  des acteurs de l’appareil judiciaire.  Quand on perd 50 mille tonnes, ça fait mal. 

Pouvez-vous nous présenter le poids réel  des  pays producteurs  de la Sous – région ? 

c’est la moitié de la production du Benin,( environ 120 mille tonnes officiellement). C’est le deuxième produit  d’exportation de pays.   Le Togo est  12 mille tonnes pendant que le Ghana  est officiellement à 85 mille tonnes. Mais quand on va regarder dans les statistiques d’exportation que nous allons capter  dans les ports d’arrivée. Le Ghana refuse de nous donner les statistiques. Nous sommes allés  au Port de Tema où s’exporte la noix de cajou. Nous avons parlé avec le Dg dudit port pour nous donner les chiffres. Il nous a bien reçu  mais quand nous avons demandé les statistiques  d’exportation, il  les a promis  et jusque –là rien depuis deux ans. Nous sommes obligés d’aller chercher  ces chiffres  dans les ports d’arrivée au Vietnam et en Inde. Le trafic  illicite transfrontalier à plusieurs conséquences.  L’une des conséquences pour une région comme le Gontougo, est en train de devenir du point  de vue de la noix de cajou, une zone désertique. Les investisseurs qui étaient motivés  d’y construire des usines,   sont en train de refuser de s’y implanter.  Parce qu’ils n’arrivent à avoir  de la Matière première. C’est mauvais la région et la création d’emplois pour les jeunes.  La deuxième conséquence, la fuite  de nos produits vers les pays limitrophes faussent les statistiques internationales. Aujourd’hui le Ghana peut se targuer  de produire plus de 150 mille tonnes alors qu’en réalité il ne produit que 75 mille  tonnes. Au plan international, lorsque nous allons aux conférences  internationales,  ce pays considéré comme un grand pays producteur de noix de cajou.  En termes  de mobilisation des financements, le Ghana  mobilise des ressources pour sa filière cajou alors qu’il n’a même pas un organe de régulation  et de gestion de la filière. C’est un marché libre  et ce produit est marginal dans  l’économie ghanéenne.  Il est reconnu que l’anacarde produit  dans le Gontougo est de très bonne qualité et il  se trouve que  ce sont  ces noix de très bonne qualité qui vont  par la fraude au Ghana.

Quels sont alors  les avantages pour le Ghana ? 

Un double avantage.  Le Ghana  du fait  de ces noix de très bonne  qualité est très bien rémunéré sur le marché international, grâce à notre production et nous passons pour un pays producteur de cajou de moindre qualité par rapport au Ghana. Là où ce dernier  peut gagner  50dollars (  25000Fcfa) en plus sur chaque tonne, nous  ne percevons rien. La dernière conséquence, c’est le manque à gagner pour l’économie nationale ( Voir encadré) le travail que nos magistrats  viennent  d’accomplir est très capital pour nos filières. Parce que cela va  renforcer l’arsenal juridique. Nous serons amenés à poser des actes forts si davantage  d’ici là, s’il y a des   failles dans notre arsenal juridique que voudraient exploiter  les trafiquants. ( …) nous  voulons travailler le plus possible dans la légalité en laissant  moins de marge aux  situations qui ne sont pas gérer par les textes. 

 Interview réalisée à Yamoussoukro par Bamba Mafoumgbé , Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. Légende photo :  Docteur Adama Coulibaly, Directeur général du Conseil du Coton et de l’anacarde : « Le Ghana  du fait  de  nos  noix de très bonne  qualité,  est très bien rémunéré sur le marché international » 

Management/ Qualité du service postal // Les confidences du Dg de La Poste de Côte d’Ivoire

mercredi, 12 décembre 2018 21:54 Written by

« Nous participons à cette formation et nous nous rendons bien compte qu’il y a des choses intéressantes. Pour faire la relation avec la poste du Québec principalement, mais aussi l’ensemble du Canada en général, je constate que les entreprises comme celle que nous dirigeons sont pilotées au travers des textes qui, comme chez nous, mettent un accent particulier sur les modes de gouvernance et surtout une déclaration de service à la clientèle » Ces propos sont de M. Isaac Gnamba Yao, Directeur Général de La Poste de Côte d’Ivoire dans le cadre de la première promotion du Public-Amp 2018. Dans une interview à un confrère pro- gouvernemental, M. Isaac Gnamba Yao a indiqué que « la poste n’a pas été toujours au rendez-vous de la qualité, donc elle a perdu du terrain. D’autres entreprises se sont installées. Mais au nom de cette vision et de la volonté très affirmée de relancer l’institution La Poste, il y a maintenant des choses intéressantes qui sont en train d’être faites. C’était important de venir bénéficier d’une formation nous permettant de conduire cette mission, mais aussi de nous appuyer sur des “best practices” ou ce qu’on appelle les bons retours d’expériences » Non sans dire que : « Aujourd’hui, je peux vous dire que nous ne sommes pas hors-jeu parce que la vision qui conduit La Poste de Côte d’Ivoire aujourd’hui, c’est « la poste maison du citoyen – coursier de l’État. Donc nous avons déjà pensé à mettre le citoyen au centre de notre activité. Cela ne peut que nous réjouir. Mais nous sommes conscients qu’il ne faudrait pas que cela s’arrête au stade de slogan. Donc nous avons regardé un certain nombre de choses qui se font ici. Ce qui est bon de rappeler c’est qu’ici le citoyen est au centre et nous savons que pour emmener notre pays a un niveau de développement plus élevé, il faut que le citoyen sente qu’il y a quelque qui a changé. Or pour qu’il ait le sentiment que quelque a changé il faut qu’il ait accès aux services. Et il n’y a pas mieux que la poste en termes de représentativité, en termes de capacité de réseau pour apporter le service aux citoyens. Nous voulons jouer pleinement notre rôle, prendre notre place » Aussi, le Dg de La Poste de Côte d’Ivoire n’ a pas manqué de confier au confrère que la session du Québec a été quelque chose de très intéressant pour nous parce que nous avons écouté des modèles, nous avons appris beaucoup de choses, notre responsabilité serait maintenant de les mettre en pratique, mais surtout de montrer à monsieur le ministre qui nous a fait confiance en nous autorisant à participer à cette formation que quelque chose de bon désormais peut sortir de la poste.
De bons enseignements tirés du modèle d’affaire de la Socété des Traversiers du Quebec,( Stq)
Après la présentation dudit modèle d’affaire, Isaac Gnamba Yao dira : « C’est déjà la volonté affirmée du gouvernement d’accompagner une institution qui peut participer à l’amélioration de la vie des citoyens. La Société des traversiers du Québec, contribue à organiser le déplacement des citoyens, de leurs biens, de leurs marchandises, mais aussi de leur donner l’occasion d’avoir un cadre plus plaisant. Le Québec est très riche en cours d’eau. Ramené à la Côte d’Ivoire c’est aussi une grosse responsabilité d’apporter quelque chose qui peut améliorer la vie de nos concitoyens. Il faut aussi s’arrêter à la gouvernance qui encadre le travail de Pdg de cette entreprise d’État. On constate qu’il rend compte au conseil d’administration où ils travaillent ensemble avec le conseil d’administration pour faire évoluer la dynamique de la société. Mais la flexibilité que les Québécois ont de pouvoir escalader et parler au ministre bien entendu en rendant compte au président du conseil d’administration, élément qui nous a permis de savoir que le principal c’est de faire avancer la dynamique et de réussir les objectifs et les missions qui sont assignés, nous a inspiré que l’ensemble des innovations sur lesquels on attend la poste peuvent être des prétextes pour organiser des PPP nous permettant d’accélérer le processus de redynamisation de la poste » En sa qualité de président de la promotion désigné paire, il n’ a pas manqué de les remercier avant de préciser : « Je constate que ces personnalités qui m’ont investi de ce mandat sont pour la plupart de hauts fonctionnaires avec une plus grande expérience. Certains parmi eux ont participé à des programmes similaires, mais pour le compte du secteur privé(…) »
Bamba Mafoumgbé,Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Légende photo : Isaac Gnamba Yao, Dg de La Poste de Côte d’Ivoire : « Il faut que le citoyen sente qu’il y a quelque qui a changé… »

 

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