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Yacouba Dembélé ( Dg Aderiz)/ Réexportation du riz à partir de la Ci// « Le Nigeria a fermé sa frontière à cause du riz de Côte d'Ivoire(…) »
mercredi, 11 décembre 2019 23:01 Written by ossey84 De la mise en œuvre de la Stratégie nationale de développement de la riziculture( Sndr), à la réexportation du riz importé vers les autres pays de la Sous- région, M. Yacouba Dembélé, Dg de l’Agence de développement de la filière riz( Aderiz) à la faveur du Sara 2019 a fait des révélations… Interview
Toute à l’heure, vous n'avez pas évoqué l'alternative du protectionnisme comme cadre pour développer la filière rizicole, comme le fait le Nigeria ? Or, le prix du riz vietnamien est très faible... C'est la fuite en avant ?
En Afrique, vous avez deux pays qui s'aiment bien, qui se regardent, mais qui ont deux dispositions tout à fait différentes : c'est le Sénégal et la Côte d'Ivoire. Le Sénégal a un marché du riz protégé : si vous importez X quantité de riz, on vous demande de commercialiser X quantités de riz local. En Côte d'Ivoire, nous avons choisi le libéralisme total. Car, d'une manière ou d'autre autre, une protection vous rattrape tôt ou tard. Il vaut mieux être dans les difficultés maintenant et trouver les solutions, augmenter la productivité, mettre en place des systèmes innovants pour que notre riz soit compétitif au même titre que les petits producteurs thaïlandais. C'est très important pour nous. L'autre avantage que nous avons est que l'ivoirien aime le riz produit chez lui. Au Sénégal, ils ont du riz brisé, c'est-à-dire qu'il faut produire, puis retravailler le riz pour le casser. L'Ivoirien, quant à lui, aime le riz de saison, le riz qui est mou, le riz qui sent bon et le riz qui après deux heures de préparation reste encore mou et peut donc être consommé bien après avoir été préparé. Des enquêtes distinctes sur l'ensemble du marché ivoirien ont été conduites et sont arrivées aux mêmes conclusions : le premier riz apprécié des Ivoiriens est une variété locale. Le riz importé n'est arrivé qu'en quatrième position. C'est un atout pour nous. A nous maintenant d'envahir le marché avec ce riz qui est aimé des Ivoiriens à un prix compétitif. Mais si on regarde les autres filières, notamment le cacao, on se rend compte que même après des années d'une très belle performance ivoirienne, le cacaoculteur n'arrive pas à trouver son compte. D'où toutes les mesures qui sont prises ces derniers mois.
Cette course en avant pour atteindre un riz à un prix très compétitif face au riz importé permettra peut-être d'atteindre l'autosuffisance, de parvenir à de très bons rendements, mais le riziculteur va-t-il gagner sa vie ?
C'est une des directives de l'Etat. L'Etat nous dit que même si vous parvenez à l'autosuffisance, si le paddy ne s'achète pas à un prix rémunérateur pour le producteur, je ne suis pas d'accord avec vous. On nous demande simultanément un riz de bonne qualité et en quantité, rémunérateur pour le producteur et dont le prix est accessible aux ménages ivoiriens. Nous sommes encadrés par ça.
Est-il vrai que vous produisez du riz en Côte d’Ivoire sans marge ?
Quand nous avons rassemblé tous les acteurs, nous nous sommes rendu compte que nous produisons, sans marge, un riz à 289 Fcfa le Kg. Or, le riz sur le marché est à environ 400 Fcfa/Kg. Ensuite, nous nous sommes dits : à quel autre riz pouvons-nous comparer le nôtre ? Au riz semi-luxe. Or, il existe au moins six variétés de riz semi-luxe sur le marché (il y a le luxe, le semi-luxe, etc.). Le luxe représente 2% du marché, le semi-luxe 80% et le riz bas de gamme 18%. Donc, nous avons voulu nous comparer au riz importé de même valeur. En ce faisant, on passerait de 289 à 400 Fcfa. Mais nous avons voulu nous arrêter à 370 Fcfa. Car, rappelons que le prix de 289 Fcfa/kg est un prix de riz brut, sans marge. Donc c'est une marge sur laquelle on peut jouer à tout moment, qu'on peut répartir entre les acteurs. On a même mis de l'argent de côté pour les questions de semences, etc. Nous avons a vraiment une bonne marge parce qu'un de nos objectifs est d'aller vers la productivité, que chaque maillon de la filière fasse de la compression de charges pour avoir des marges suffisantes. Pour prendre l’exemple sur la filière palmier à huile que je connais bien, pour y avoir travaillé, on produisait la tonne à 350 de Fcfa /Kg, en Malaisie ils étaient à 275 de Fcfa kg. Quand la crise est arrivée, elle a touché tout le monde, même les malaisiens. Les malaisiens ont tout arrêté. Mais deux ans après, ils ont continué à produire car ils se sont dit que c'était la concurrence, le marché international. Il faut produire à un niveau auquel le marché international ne va jamais venir. En fait, c'est ça notre objectif et c'est comme ça qu'on peut réussir dans le village planétaire.
Les autorités poursuivent une politique de libéralisation depuis plusieurs années maintenant. Or, depuis 2015, la production stagne. Peut-on parler d'échec de cette politique ?
La stagnation vient de l'accès aux financements (Voir encadré). Il y a deux types de financements : les investissements qui sont réservés à l'Etat et tout ce qui est exploitation, et là on n'a pas besoin de l'Etat. On a trouvé la solution avec la mise en place de la contractualisation et un financement aligné. La première année, on a fait 690 millions de Fcfa de crédit avec 100% de remboursement. Le paysan qui a besoin d'engrais, va voir un prestataire de service qui lui fournit une facture pro forma qu'il envoie à la structure de micro-crédit. De suite, le compte du débiteur est débité pour créditer le compte du prestataire. A la récolte, quand le paysan vend à un usinier, ce dernier lui fait un bon que le paysan remettra à la banque. Aussi, tout le monde est dans la même banque qui créditera le compte du producteur et débitera le compte du transformateur. Bref, nous avons mis en place un système aligné. Ce sont nos amis japonais qui nous soutiennent et ils nous ont dit que ça marchait et de l'essayer. Et ça marche. Aujourd'hui, certains sont prêts à nous créer notre fonds de refinancement. C'est ce qu'il nous manque. Il faut que les gens sachent se débrouiller sans recourir à l'Etat ou à d'autres. En fait, c'est notre bataille. Mais ça va être dur, nous sommes d'accords.
Au niveau mondial, les Etats-Unis, l'Ue, la Chine, maintenant le Nigeria, tout le monde a pratiqué une politique protectionniste en matière agricole...
Le Nigeria a fermé sa frontière principalement à cause du riz de Côte d'Ivoire. Parce que le riz qui est importé est réexporté. Donc ce n'est pas un riz Cedeao. Mais il n'est pas produit en Côte d'Ivoire, il n'y fait que transiter. Il est reconditionné en Côte d'Ivoire. C'est ça le problème du Nigeria. J'y suis allé plusieurs fois et ils nous ont bien attrapés, nous de Côte d'Ivoire, du Liberia, du Togo, du Bénin...ils ne veulent pas nous voir ! Mais ce n'est pas nous, ce sont les opérateurs privés, les commerçants ivoiriens qui ont acheté ce riz. Nous devons aller ensemble pour solutionner ce problème. Nous, nous sommes faibles. On nous dit qu'il ne faut pas de subvention dans l'agriculture, mais il en faut. Au Sénégal, le gouvernement est derrière. Nous, on a demandé un fonds de garantie ; on n'a rien eu. Au Sénégal, ils ont donné 8 milliards de fcfa
Mais qu'est-ce qui freine ?
Nous étions à une réunion de l'Uemoa et nous leur avons demandé de mettre en place une politique sous-régionale. Car nous sommes rendu compte que si chacun va à l'autosuffisance, que va-t-il se passer? Où allons-nous envoyer notre riz ? Qui va exporter où? Il faut qu'on mette en place une politique sous-régionale dans laquelle c'est l'ensemble de la sous-région qui va à l’autosuffisance. Les Africains sont d'accord sur tout sauf s'entraider ! Nous sommes en train de forcer les gouvernements pour qu'on y arrive. Le Mali, par exemple, a un million de terres irrigables donc il y a des Ivoiriens qui peuvent faire du riz et s'installer là-bas. Nous, nous sommes en train d'installer 7 centres de conditionnement de semences et nous avons pensé à eux. Parmi les 7 centres, celui de Korhogo produit pour la région de Korhogo mais est destiné à produire la semence pour el Mali. Celui de Man est pour la région de Man et aussi pour le Liberia. Celui de Djenné, pour la région de Djenné et pour la Guinée. Car déjà, ces pays - là viennent prendre la semence chez nous. Donc nous nous préparons déjà à cette demande sous-régionale.
Bamba Mafoumgbé,Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Légende photo : Yacouba Dembelé, (Dg de l’Aderiz) « Nous avons demandé un fonds de garantie, nous n’ avons rien eu… »
Encadré :
Des risques d’insécurité alimentaire demeurent…
M. Apporture Kouakou, est le directeur de cabinet du ministre de la promotion de la riziculture. A la faveur d’un panel sur la relance de la riziculture en Côte d’Ivoire dispose d’1,5 million d’hectares de terres cultivables, des ressources en eaux abondantes et un environnement macro-économique et institutionnel satisfaisant. C’est bien pour mieux titrer profit de ces atouts, qu’ en février 2012, le gouvernement a lancé la Stratégie nationale de développement de la riziculture( Sndr). Il a saisi l’occasion pour présenter les acquis de Selon lui, « La production de riz est en hausse en Côte d’Ivoire passant de 984 000 tonnes en 2012 à 1,3millions de riz blanchi en 2018 ».Toutefois dira-t-il. Avant d’ajouter que « malgré ces résultats encourageants, des risques d’insécurité alimentaire demeurent, au niveau de la consommation du riz, les modifications de la qualité du riz, la commercialisation et la stagnation de la production ivoirienne ces 5 dernières années est de nature à accroitre ses risques ». Des défis majeurs restent à relever pour un développement durable de la filière. Citons le faible taux de superficie, la maitrise de l’eau, la maitrise de la variabilité des phénomènes climatiques, le problème des semences améliorées et autres intrants, faible niveau de mécanisation, l’absence d’un mécanisme de régulation, faible promotion du riz ivoirien. M. Kouakou Apporture ajoutera que « des actions d’envergure s’imposent pour asseoir une agriculture moderne, rentable et durable. Mais cela suppose une politique volontariste de la maitrise de l’eau, ainsi que la réhabilitation des infrastructures existantes, une promotion d’un dispositif d’irrigation moderne, accessible financièrement, avec des semences améliorées, résilientes et conformes, développer la mécanisation avec la prestation des professionnels disposant d’u matériel de qualité. C’est pourquoi, un accent particulier sera mis sur la chaine de valeur, les capacités de transformations et d’accès au marché. Cela suppose l’implication d’un secteur privé dynamique résolument engagé vers le développement de la filière riz en Côte d’Ivoire ». Pour Marc Desenfants, Dg de Solevo et initiateur de la conférence- débat, a pour sa part dit : « L’objectif de cette rencontre est de susciter le débat sur les défis à relever dans la filière riz pour aller vers l’autosuffisance en riz, trouver des pistes de valorisation des différents maillons de la chaîne de valeur et construire une croissance pérenne et durable car l’objectif de la Cote d’Ivoire est d’être auto-suffisant en riz ».Belle occasion également pour ses collaborateurs de présenter le projet en cours dans la partie nord de la Côte d’Ivoire en matière de riziculture. En effet, la du Région du Poro dispose d’un bassin de 100 000 hectares de cultures rizicoles mais seulement 17 000 structurés. Le projet prend en compte 950 agriculteurs réunis en 40 coopératives en les rendant compétitives et en leur favorisant l’accès à des intrants.
Bamba M.( In Le Temps du vendredi 06 décembre 19)
Légende photo La Côte d’Ivoire dispose de plus de 1,5 million d’hectares de terre cultivable
(Encadré) Siandou Fofana (Ministre du Tourisme et des Loisirs) // « Le tourisme, un eldorado qui rime avec paix et stabilité »
lundi, 28 octobre 2019 22:00 Written by ossey84Interview bilan Sem Ali Bongo Ondimba// « Dans dix ans, le Gabon doit être dans les cinq pays moteurs en Afrique »
jeudi, 17 octobre 2019 21:24 Written by ossey84
Monsieur le Président de la République, vous avez traversé une période très difficile consécutive à des problèmes de santé, ce qui a suscité des inquiétudes. Comment vous sentez-vous aujourd’hui ?
Je me sens bien. Et de mieux en mieux chaque jour. Je veux remercier très chaleureusement le peuple gabonais pour son soutien et son affection dans l’adversité. Quand vous avez traversé pareille épreuve, vous prenez conscience de beaucoup de choses. Aujourd’hui, je suis plus que jamais déterminé à rendre à mon pays ce qu’il m’a donné, à lui être utile et le conduire vers un avenir meilleur.
Il y a dix ans le peuple gabonais vous confiait la conduite du Gabon et son destin. Quels sentiments vous animent aujourd’hui ?
Un sentiment de fierté, mais surtout d’humilité et de responsabilité. Depuis 2009, j’ai souhaité associer toutes les intelligences et les sensibilités du pays à la réussite de notre projet. Nous avons conduit ensemble des réformes majeures sur le plan économique, social et environnemental.
Mais je ne me satisfais pas de ce bilan. Je suis conscient à la fois des difficultés qui continuent de peser sur la vie de nos concitoyens et du chemin qui nous reste à parcourir. Aujourd’hui, je voudrais que les réformes mises en œuvre passent à un niveau supérieur, et que les Gabonais en ressentent concrètement les effets dans leur vie quotidienne. La croissance, c’est bien. Mais la croissance, ça ne se mange pas !
Politique
En 10 ans vous avez eu autant de premiers ministres que votre prédécesseur en plus de 40 ans. Certains y voient une forme d’instabilité dans le choix des hommes et des femmes pour vous accompagner.
Dans une équipe, pour trouver la meilleure configuration, il faut parfois faire plusieurs essais.
Ce qui compte pour moi, ce sont les résultats concrets de nos politiques publiques. Pas la stabilité gouvernementale. Je le répète, j’ai une seule obsession : les Gabonais doivent ressentir concrètement, dans leur quotidien, les effets des réformes. Les membres du Gouvernement doivent être évalués et jugés à l’aide de la feuille de route et des objectifs qui leurs ont été assignés pour conserver leur place au sein du Gouvernement de la République.
Economie
Sur le plan économique, beaucoup de choses ont été faites. Vous avez toujours fait de la diversification de l’économie votre cheval de bataille. En dix ans, les choses ont-elles suffisamment avancé ?
Si nous avons mieux résisté que les autres pays de la sous-région à la crise du secteur pétrolier, c’est bien parce que j’ai engagé ce mouvement de diversification dès 2010.
C’est une action de long terme qui commence à porter ses fruits.
En 2010, le secteur des hydrocarbures représentait 29,3 % de notre PIB. En 2019, seulement 21,7 %.
Depuis 2010, le bois est transformé localement avant d’être exporté. Aujourd’hui, on importe même du bois pour le transformer au Gabon et nous sommes devenus le premier producteur de bois contre-plaqué en Afrique et le deuxième au niveau mondial. Le secteur des mines a suivi la même évolution avec la création d’une filière de transformation locale du manganèse.
J’ai aussi mis l’accent sur l’agriculture, un secteur particulièrement important en raison de ses effets positifs sur l’emploi, la balance commerciale ou sur le développement territorial. Le secteur agricole est aujourd’hui le 1er employeur privé du pays. Il nous faut encore aller plus loin pour assurer notre indépendance alimentaire. C’est tout l’enjeu de la phase 2 du programme Graine que j’ai lancé ces dernières semaines.
Enfin, le Gabon occupe le 1er rang dans la sous-région en matière de technologie 4G. Notre pays est reconnu comme étant à l’avant-garde du secteur numérique et des télécommunications.
Que faut-il faire, Monsieur le Président, pour booster l’emploi dans notre pays ?
Le meilleur moyen de retrouver le chemin d’une croissance qui soit profitable à tous, est de contribuer à créer des emplois dans le secteur privé, plus comme hier, dans le secteur public. Ce sont les entreprises qui sont créatrices d’emplois, et non l’Etat.
Nous devons être capables, à court et à moyen terme, de créer 20 000 emplois par an dans le secteur privé formel afin d’intégrer au marché du travail tous les jeunes qui, chaque année, frappent à sa porte.
Je mets aujourd’hui toute mon énergie pour que le Gabon attire davantage d’investissements étrangers. Nous avons tous les atouts pour cela. Cela implique bien évidemment, un environnement des affaires plus transparent, des règles juridiques plus claires pour les entreprises, une fiscalité plus attractive et des démarches administratives facilitées. Toutes choses que nous avons mises en œuvre au sein de la zone économique spéciale de Nkok et dont les résultats sont probants.
Nous avons également ces dernières années encouragé une meilleure gouvernance, ainsi que l’entrepreneuriat à travers la mise en place d’incubateurs.
Enfin, j’ai demandé que soit complètement réformé, en 2018, le système de formation pour privilégier l’enseignement technique et professionnel. Ce sont là des réponses claires à la problématique du chômage.
Bonne gouvernance
L’opération Mamba semble s’être essoufflée. Où en est aujourd’hui la lutte contre la corruption au Gabon ?
Jamais autant qu’aujourd’hui l’accent a été mis sur la lutte contre la corruption au Gabon.
Je suis farouchement déterminé à ce que ce combat continue. Le Gabon ne saurait être à la traîne des exigences internationales. C’est une question d’éthique, de morale, mais aussi d’efficacité.
L’opération Mamba reste plus que jamais d’actualité. Mais reconnaissons que conduire des enquêtes rigoureuses dans le strict respect des règles de procédure demande du temps et de l’objectivité. Et le temps de la justice n’est pas le temps médiatique, ni même le temps politique.
Compte tenu de la gravité des faits reprochés aux personnes incriminées, il faut être extrêmement précautionneux.
Mais notre appareil de lutte anti-corruption ne se résume pas à l’opération Mamba. Un ministre dédié à la lutte contre la corruption a été nommé en juin dernier. Et il y a quelques mois, j’ai promulgué un nouveau code pénal qui renforce les sanctions en matière de corruption. Ses dispositions sont parmi les plus sévères en Afrique. Toutes choses qui font du Gabon un pays qui a décidé de prendre ses responsabilités sur cette question.
Infrastructures / Routes
Concernant les infrastructures, on constate que l’élan pris au début de votre magistère s’est un peu ralenti. Et on déplore l’état de nos routes aussi bien au niveau des voiries urbaines que dans les grands axes reliant les localités du pays. Pourquoi ce relâchement et comment reprendre la dynamique initiale?
75 % du réseau routier construit au Gabon depuis 40 ans l’a été ces dix dernières années.
La plupart des voies qui traversent les quartiers de Libreville, d’Akanda et d’Owendo sont en chantier.
Et nous avons achevé la construction de la route PK5-PK12 qui a totalement désenclavé les PK. Aujourd’hui en moins 15 minutes, il est désormais possible d’aller du PK5 au PK12. C’est un grand soulagement pour les usagers.
Cependant, loin de moi l’idée de m’en satisfaire. Nous devons permettre à nos compatriotes de parcourir le Gabon en toute saison, permettre la circulation des personnes et des marchandises en tout point du territoire, désenclaver les localités de l’intérieur du pays. C’est l’ambition de la Transgabonaise, une infrastructure routière hors-norme de 780 km qui ira de Libreville à Franceville, en traversant cinq des neuf provinces du pays.
Le financement est prêt. J’ai exigé que le démarrage des travaux intervienne au plus vite pour que les Gabonaises et les Gabonais puissent en saisir les opportunités dans les prochaines années.
Décentralisation
Le Fond d’Initiative Départementale (FID) mis en place pour permettre le développement de l’intérieur du pays semble bloqué, car depuis son annonce, rien n’a concrètement bougé. Comment expliquer ce retard ?
En effet, aucun financement n’a à ce jour été octroyé en ce qui concerne le Fonds d’Initiative Départementale (FID). Le processus de validation des projets est long et minutieux. Les équipes en charge de ce dossier travaillent avec professionnalisme sur ce chantier prioritaire pour la vitalité de nos départements. Un nouveau ministre vient d’être nommé, et il est notamment chargé d’en accélérer la cadence.
Fonction publique
Au niveau du ministère de la fonction publique plusieurs recensements ont été effectués. En quoi celui initié par le ministre actuel est-il différent ?
C’est la toute première fois que dans notre pays, un recensement est entrepris avec la technologie biométrique. Celui-ci est beaucoup plus fiable que les précédents. Ce recensement permettra de moderniser nos systèmes de gestion des ressources humaines, avec une base de données sûre et un système d’information et de gestion plus efficace. Il est donc dans l’intérêt des agents publics et des usagers.
Des économies seront ainsi réalisées. Elles permettront d’investir dans des domaines qui auront un impact direct sur le quotidien des Gabonaises et des Gabonais. Optimiser les dépenses publiques de fonctionnement et réduire le train de vie de l’État nous autorisent à investir davantage dans les infrastructures utiles et dans le social, comme la santé, l’assurance-maladie.
Logement
Le logement figure également au rang de vos priorités. Au terme de votre premier mandat, vous avez reconnu qu’on était très loin du compte. Les erreurs commises ont-elles depuis été corrigées ? Avez-vous trouvé des mécanismes plus efficaces pour faire face au déficit criant de logements sociaux dans notre pays ?
Notre ambition reste la même : loger les Gabonais, notamment les plus vulnérables, dans des conditions décentes. Je ne reviendrai pas ici sur les erreurs et errements du passé.
En revanche, j’en ai tiré toutes les conséquences pour l’avenir, sur le plan politique comme administratif. Par exemple, la Société Nationale Immobilière (SNI), qui commercialisait les logements sociaux, a été jumelée avec la Société Nationale de Logements Sociaux (SNLS). Ce qui est plus efficace.
Aujourd’hui, la SNI a relancé plusieurs chantiers et a entrepris de passer à la commercialisation des logements en l’état. Certains de nos compatriotes souhaitaient eux-mêmes construire alors que d’autres veulent simplement acquérir une parcelle de terre avec titre foncier.
Le ministère de l’Habitat chargé de ces questions, a toute ma confiance, d’autant qu’il est désormais fortement appuyé par la Caisse des Dépôts et Consignation qui a fait du financement de la construction des logements l’une de ses priorités.
Social / Solidarité
Sur le plan social, de nombreux efforts ont été réalisés, notamment dans le domaine de la santé avec la construction de structures hospitalières modernes, ou de la protection sociale avec la mise en place de l’assurance maladie. Cependant, il y a parfois un manque de médicaments et un sous-effectif de personnels spécialisés. Comment y remédier ?
La santé a toujours été pour moi une préoccupation et vous avez raison de souligner, que le Gouvernement y a consacré de nombreux moyens.
Concernant les nécessaires ajustements que vous mentionnez, j’ai instruit les services compétents en la matière de me faire un point de situation sur l’expression des besoins en personnels et en équipements pour une prise en compte efficiente de ce dossier.
Mon ambition est forte : je veux que les Gabonais disposent d’un système de santé moderne et performant.
D’après vous, quelles réformes ont eu le plus d’impact sur la vie quotidienne de vos compatriotes ?
Toutes les réformes sont utiles. Le fait de rééquilibrer nos finances publiques, réduire la dette et le déficit, le train de vie de l’Etat nous permet de dégager des marges de manœuvre pour réinvestir dans le social, la santé, l’éducation, et toutes autres questions jugées prioritaires.
Les réformes ont pour vocation de changer voir de transformer la vie de nos compatriotes en améliorant leur quotidien. C’est pourquoi j’ai été si déterminé dans le déploiement de la couverture d’assurance-santé, via la CNAMGS, qui fait désormais partie de nos acquis sociaux. La gratuité des frais d’accouchement constitue également une avancée majeure pour nos compatriotes.
De la même manière dans le domaine de l’éducation, la réforme sur l’orientation de nos jeunes vers des formations techniques et professionnelles aura un impact déterminant sur l’avenir de nos enfants.
Enfin, je veux évoquer la place des femmes dans notre société, et donc le sujet de l’égalité hommes-femmes. Vous le savez, j’en ai fait d’emblée ma priorité en décrétant les années 2010 « décennie de la femme ». Les instances politiques ont été féminisées, que ce soit au niveau du gouvernement, à l’Assemblée Nationale et au Sénat, mais aussi au niveau de la haute fonction publique.
Promouvoir l’égalité hommes-femmes, c’est une question de justice sociale, mais c’est aussi une question d’efficacité collective. Plus le vivier de talents est large, meilleure sera notre Nation.
Environnement
Monsieur le Président de la République, vous avez été coordonnateur du Comité des chefs d’État africains sur le changement climatique (CAHOSCC). Au terme de votre mandat à la tête de cette institution, quels avantages avez-vous pu obtenir pour l’Afrique, et pour le Gabon en particulier ?
Feu le Président Omar Bongo Ondimba disait à juste titre : « nous avons un seul pays ». J’ajouterais, de la même manière, que « nous n’avons qu’une seule planète ». Il n’y en a pas d’autre de rechange.
En matière d’environnement, j’ai toujours mis un accent sur la nécessaire préservation de notre patrimoine naturel doté d’une très grande richesse. Je me suis engagé tant sur notre continent que sur la scène internationale pour faire un plaidoyer sur la lutte contre le réchauffement climatique et la perte de notre biodiversité. Aujourd’hui, cette cause semble être entendue par les dirigeants de la planète.
Le Gabon est aujourd’hui en première ligne. Notre forêt tropicale est, avec l’Amazonie, l’un des deux derniers poumons verts de la planète. Elle accueille la biodiversité la plus riche d’Afrique. C’est le fruit de choix très clairs et assumés : au moment où beaucoup détruisent par l’exploitation leurs écosystèmes naturels, le Gabon a fait le choix de sanctuariser via notamment nos 13 parcs nationaux. J’ai, par ailleurs, toujours exigé pour notre pays les normes environnementales les plus élevées en matière d’exploitation forestière et d’agriculture.
Aujourd’hui, le Gabon est considéré comme un modèle en Afrique sur ces questions et nos initiatives sont suivies de près, en Afrique comme dans le reste du monde.
Récemment, la Norvège, pays reconnu pour sa gestion durable des ressources forestières, a décidé de soutenir nos efforts en nous octroyant 90 milliards de Francs CFA pour protéger nos forêts sur dix ans. C’est une reconnaissance formidable de nos efforts, et je sais que notre ministre de l’Environnement connu pour son engagement sincère et son exigence, mettra toute son énergie pour cette cause chère à mon cœur.
Agriculture
Il y a deux ans, les vacances agricoles ont été lancées pour intéresser les jeunes beaucoup plus tôt aux métiers de la terre. Selon vous, la formation de plus de jeunes dans ce secteur est-elle la solution ?
Il s’agit en l’espèce d’une solution parmi d’autres. La bataille de l’emploi et du développement territorial sera gagnée avec la prise en compte de la question agricole. Quel que soit le domaine, la formation est toujours nécessaire. Le programme de vacances agricoles dont l’objectif est d’initier le plus tôt possible les jeunes à l’agriculture ne peut que conforter notre politique de retour à la terre, portée sur le plan national par le projet GRAINE.
Je suis convaincu que plus il y aura de jeunes formés aux métiers de la terre, plus nous développerons une culture agricole, et plus nous aurons de belles réussites dans ce domaine. Des réussites exemplaires qui donneront assurément l’envie aux jeunes gabonaises et gabonais de s’engager dans cette voie.
Education
Lors de votre discours à la Nation du 16 août dernier, vous avez dit que « former les jeunes dans des métiers qui ne sont pas porteurs est criminel ».
Vous prônez donc la formation professionnelle pour ces jeunes. Cependant, notre pays fait face à un manque de structure d’accueil et de formateurs qualifiés. Qu’avez-vous prévu de mettre en place pour répondre à ces besoins ?
Je réitère mes propos : envoyer nos jeunes dans des filières générales qui n’offrent pas suffisamment de débouchés et d’alternatives sur le marché du travail est criminel. C’est pour cette raison que j’ai voulu en 2018 réformer le système de formation. Nous agissons en ce sens. Un exemple : un établissement de formation professionnelle est actuellement en construction dans la zone économique de Nkok. Des milliers de jeunes Gabonais, qualifiés dans les métiers techniques et professionnels, y seront formés. La fin des travaux est prévue pour 2020. Des formations post-bac de 6, 12 ou 18 mois seront dès lors dispensées. Les entreprises qui souhaiteront renforcer les capacités de leurs employés y trouveront également leur compte.
International / diplomatie
Le Gabon a une diplomatie très active. En dix ans, quel en a été le bilan ?
D’abord, nos liens avec les pays de la sous-région ont été renforcés. Le Gabon entretient des relations d’amitié et de coopération avec ses voisins et amis, par un dialogue permanent et des concertations qui reposent sur une franchise réciproque. En ma qualité de Président de la CEEAC, j’ai impulsé une réforme de notre organisation pour en améliorer le fonctionnement. Sur le plan économique, j’ai également contribué au renforcement de l’intégration économique et monétaire au niveau régional au cours de mon mandat de Président de la CEMAC.
Enfin sur le plan de la sécurité et de la stabilité de la région, je me félicite que nous ayons su contribuer avec les Forces Gabonaises à la Mission Multi-dimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en Centrafrique (MINUSCA) à Bangui, à apporter une plus-value à l’ensemble du dispositif sécuritaire existant en République Centrafricaine.
Sur le plan économique, je n’ai ménagé aucun effort pour donner au Gabon la place qu’il mérite au sein du concert des nations. Je me suis ainsi rendus aux sommets Inde-Afrique en octobre 2015, Chine-Afrique en septembre 2018 et à la Conférence Internationale de Tokyo sur le Développement de l’Afrique (TICAD VII) en août 2019. Le Gabon sera également présent au premier Sommet Russie-Afrique prévu le 24 octobre prochain à Sotchi en Russie.
Enfin, je ne saurai oublier les efforts menés en matière de diplomatie environnementale où la voix du Gabon, comme je le disais, est attendue et entendue. En tant que Président du CAHOSCC, j’ai en particulier impulsé un plan de mobilisation de fonds d’urgence continental pour anticiper les besoins de financement liés à l’adaptation de nos pays au changement climatique. Ce plan a été discuté, lors d’une grande tournée internationale menée par le ministre des Affaires Etrangères, avec plus d’une dizaine de pays partenaires.
Indiscutablement, le Gabon est aujourd’hui un acteur reconnu, crédible et influent tant au niveau sous-régional que continental et international. Nous le devons en large partie à notre stabilité politique et à la cohérence et la constance des idées que nous défendons depuis longtemps auprès de nos partenaires.
Bilan personnel
S’il y avait un conseil que vous aimeriez donner au jeune Président Ali Bongo Ondimba du 16 Octobre 2009, quel serait-il ?
A cette question, Steeve Jobs, le fondateur d’Apple, répondait par cette formule qui m’a beaucoup marquée : « Stay hungry, stay foolish »… Je dirais au jeune Ali Bongo d’être optimiste, d’être toujours audacieux, de ne jamais se résigner, de ne pas hésiter parfois à remettre en cause les codes d’une ancienne manière de faire de la politique. Mais c’est toujours aisé à dire a posteriori… Les changements de mentalité et de cultures sont parfois les plus longs à accomplir.
A 4 ans de la fin de votre second mandat, comment rassurer les Gabonais sur la réalisation des promesses faites ?
Les Gabonais jugeront sur pièce. En dix ans, le Gabon s’est profondément modernisé. Durant les quatre prochaines années, le rythme des réformes sera accéléré. Ce qui compte, et tous les membres du gouvernement l’ont compris, ce ne sont pas les paroles et les effets d’annonce, ce sont les actions et les résultats. Des erreurs ont été commises par le passé. Elles ne sauraient être renouvelées à l’avenir.
Nous avons changé d’époque.
La méthode n’est plus la même.
L’ambition aussi a changé.
Et c’est sans doute un effet de l’expérience, mais aussi la conséquence de l’épreuve que j’ai surmontée. Avec le temps, mon niveau d’exigence à l’égard des membres du Gouvernement a augmenté alors que mon degré de patience, lui, a diminué.
Quelle est votre ambition pour l’avenir ?
Que mes compatriotes vivent beaucoup mieux demain qu’aujourd’hui, et encore mieux après-demain. Dans dix ans, le Gabon doit être dans les cinq pays moteurs en Afrique.
Pour y parvenir, nous devons atteindre l’objectif de plein emploi, donner la priorité à la formation, développer notre agriculture, davantage produire ce que nous consommons localement au lieu de l’importer, tirer davantage partie des richesses de notre sous-sol pour asseoir notre développement, consolider notre système de santé et de protection sociale et tirer pleinement profit de l’économie verte. Le respect de l’environnement ne doit pas être perçu comme une contrainte mais une opportunité pour innover.
Monsieur le Président de la République, nous sommes arrivés au terme de cet entretien, quel message de fin souhaiteriez-vous adresser ?
Ma détermination à poursuivre l’œuvre que j’ai entreprise au service des Gabonaises et des Gabonais est totale. J’ai une grande ambition pour mon pays, une grande confiance dans le potentiel de notre peuple. C’est ensemble que nous y parviendrons, pas les uns contre les autres, mais les uns avec les autres. J’irai jusqu’au bout de ma mission pour répondre à l’appel de nos compatriotes, en particulier les nécessiteux. Nous avons le devoir de léguer aux générations futures, un pays prospère et uni. Rien ne saurait être bâti sur la division. La cohésion est en revanche, source de miracles. Source : Présidence du Gabon Légende photo : Sem Ali Bongo Ondimba rassure ses compatriotes et les amis du Gabon
Joseph Owona K.( Président Afruibana)/Avenir de la Banane Acp// « Nous déplorons la non- mise en œuvre du mécanisme de sauvegarde »
jeudi, 10 octobre 2019 06:37 Written by ossey84La filière de la banane Acp, pourrait faire face d’ici quelques mois, à la rude concurrence des bananes dollars sur le marché de l’Union Européenne( Ue). Face à la menace, Joseph Owona, le président de l’Association africaine des producteurs de bananes( Afruibana) interpelle et fait des propositions. Interview..
Monsieur le président comment se porte la filière de la banane Acp?
La filière bananière africaine connait de manière plus globale un très grand dynamisme. Il se trouve malheureusement que nous sommes confrontés à des difficultés sur le marché européen. En termes de droit sur ce dernier marché. En décembre 2019, l’accord de Genève qui a été signé sur la Banane entre les Etats unis d’Amérique( Usa) et l’Europe qui est lié à un démantèlement tarifaire, s’avèrerait dommageable pour nos productions. Parce que sans protection contre les pays latinoamericains, à la faveur des accords de libres échanges, nous perdons cette protection que nous avions déjà sur ces bananes. De l’autre côté, nous déplorons la non- mise en œuvre du mécanisme de sauvegarde. Lequel mécanisme nous permettait qu’en cas de dépassement de quotas par les producteurs latinos américains de fermer la porte à des importations supplémentaires en Europe. Toutes ces protections disparaissent mettant ainsi en difficulté, notre filière. Comme vous le savez par ailleurs, c’est une filière extrêmement dynamique comme indiqué plus haut mais c’est également une filière pourvoyeuse de mains d’œuvres, de devises pour nos pays. Bref, c’est une filière qui est un facteur limitant de l’immigration. Avec la culture de la banane, nous pouvons fixer les populations dans les zones rurales.
Face à la situation que dites- vous concrètement à l’Europe ?
Nous disons à l’Europe que nous sommes dans un partenariat gagnant-gagnant sur secteur d’activité comme indiqué plus haut. Par voie de conséquence, nous avons tous à y gagner, c’est-à-dire aussi bien l’Europe que les producteurs Acp. Rappelons qu’ au terme de l’accord signé en 2009, il était prévu que le droit de douane à imposer aux bananes en provenance des pays latino-amricain serait réduit de manière dégressive. Mais il se trouve que nous sommes aujourd’hui dans une situation où tout ce que nous avons prévu au départ, nous sommes à 75 euros la tonne alors que normalement nous devrions être à 114euros la tonnes. Nous avons également la volonté d’une agriculture propre ou soucieuse de la protection de l’environnement. Nous limitons autant que possible l’emploi des pesticides et des engrais. Tout cela nous l’avons pris en compte et nous l’avons rappelé dans l’Appel d’Abidjan. Depuis plusieurs années, les pays Acp se sont engagés dans cette voie. La République dominicaine produit de la banane bio, le Ghana presque toute sa production est bio, une partie en Côte d’Ivoire l’est. En revanche, au Cameroun, on ne peut pas faire de la banane bio en raison de l’humidité par contre elle est équitable. Mais que cela soit pour la banane équitable ou bio, cela reste des marchés de niche et la consommation n’est pas élastique.
Et dans les Caraïbes ?
La République dominicaine aujourd’hui, arrive juste après la Côte d’Ivoire, l’un des gros producteurs de bananes bio dans les Acp. Il y a cette particularité à souligner que mériterait que cette origine- là soit mieux rémunérée sur le marché européen.
Les producteurs de bananes Acp viennent de lancer en Côte d’Ivoire l’Appel d’Abidjan, quelle est la teneur de cet appel ?
Il s’inscrit dans des accords successifs sur la banane qui tournent autour du système de préférence que l’Europe avait mis en place pour protéger les bananes originaires des pays Afrique caraïbes pacifique (Acp), ses fournisseurs traditionnels. Aux termes des accords de Genève qui consacrent la fin de la guerre de la banane. L’Union européenne a donc conclu un accord avec les Etats-Unis et les pays d’Amérique Latine, au terme duquel ont été mis en place des barrières tarifaires qui allaient progressivement être démantelées. Nous avons malheureusement constaté que l’Europe a multiplié les accords bilatéraux avec ces pays et donc procédé de manière extrêmement rapide au démantèlement des barrières tarifaires. Par exemple, en 2019 nous aurions dû nous retrouver à114 Euros soit plus de 74670 Fcfa la tonne de tarif douanier appliqué aux exportations en provenance des pays latino-américains et nous sommes en réalité à 75 Euros soit 49125 Fcfa la tonne. Nous avons donc saisi l’Europe à travers la plate-forme Afruibana pour qu’elle ne descende pas en dessous du niveau actuel de barrière tarifaire qui est de 75 Euros soit 49125 Fcfa la tonne. C’est le premier point. Le deuxième point est de mettre en place un mécanisme de sauvegarde, de stabilisation du marché. Sur le marché européen, l’offre est chroniquement supérieure à la demande. Or, un marché qui n’est pas régulé s’effondre au niveau des prix. Le mécanisme mis en place pour protéger les bananes communautaires et Acp n’a donc jamais été appliqué, a été inopérant ou trop lourd. Nous pensons donc que nous pouvons mettre en place un mécanisme beaucoup plus transparent et beaucoup plus souple. Le troisième point que nous réclamons est de prendre des mesures d’accompagnement pour permettre aux bananes de nos origines de continuer à améliorer leur compétitivité. Voici les trois points principaux. Mais, nous avons aussi tenu à rappeler à l’Europe que la banane est un produit extrêmement important pour nos économies dans la mesure où cette industrie est pourvoyeuse d’emplois car grande consommatrice de main d’œuvre, qu’elle génère des devises mais aussi qu’elle fixe les populations dans les zones rurales et participe ainsi à limiter les migrations. Nous avons dit ce que nous avions dans le ventre mais c’est ce qui se fait entre amis. Nous ne sommes pas des ennemis de l’Europe. Au contraire, mais il faut parfois se dire des vérités.
Que peuvent les producteurs Acp face aux multinationales, Doll, Delmonte… ?
Il ne faudrait pas aborder le problème sur cet angle. Ce n’est pas cela le problème. En tant qu’africains, on peut emballer pour Doll, Del Monte. Le problème n’est pas à ce niveau. Le problème, c’est celui qu’on a avec les européens. Nous leur disons, voilà ce qu’on peut faire, nous sommes partenaires écoutez-nous(…)
Vous avez mentionné, une offre supérieure à la demande, mais elle l’est au niveau mondial et provient essentiellement de la banane dollar. Comment pouvez-vous réguler cette offre sur le marché européen ?
Il existe des accords aux termes desquels on a accordé des quotas au Brésil, au Pérou, etc. Une fois que ces quotas sont dépassés ou en voie de l’être, on doit automatiquement déclencher le mécanisme de sauvegarde qui oblige les pays à ne pas aller au-delà du quota. Voici ce que nous recherchons. Nous pensons que nous pouvons mettre un mécanisme sur le marché européen qui protège les bananes communautaires et les bananes Acp dont c’est le seul débouché. Car faut-il le rappeler les bananes dollars ont déjà leur marché naturel qui est les Etats-Unis.
La Chine est Elle importe surtout des bananes des pays d’Asie mais aussi du Mexique. Peut-on envisager que l’Afrique exporte vers ce pays ?
Les quantités que nous produisons aujourd’hui ne sont pas suffisantes et économiquement rentables pour exporter vers la Chine. Pourquoi le Mexique exporte vers la Chine ? En raison de l’étroitesse du marché européen et du volume de sa production. Le premier producteur mondial de banane ce sont les Philippines, et elles ne sont pas très éloignées de la Chine. Nous avons aussi des producteurs Acp comme la République dominicaine ou Belize, le Surinam, etc., qui ne vendent qu’en Europe. Vous ne pouvez pas vendre un seul gramme de banane sur le marché américain.
L’Europe est un marché dynamique, elle a encore importé des quantités record de banane l’année dernière sans que cela profite aux pays Acp. Comment l’expliquer ? Par un manque de compétitivité ?
Il y a plusieurs raisons. Aujourd’hui, ce que nous demandons c’est que nous puissions tenir. Par exemple, l’Equateur qui produit plus de 7 millions de tonnes de bananes par an contre 1,2 million de tonnes pour l’ensemble des pays Acp atteint rapidement des économies d’échelle. Il vend sur le marché américain et vient en fait faire du dumping sur le marché européen poussant les prix vers le bas. Le débat est double. C’est pour cela qu’aujourd’hui que nous mettons en avant qu’un des facteurs pouvant contribuer à la réduction des migrations c’est l’agriculture. Il faut regarder ce problème en terme de prospective.
Il nous revient que l’appétit pour les bananes bio et/ou équitable est grandissant en Europe. Or, les pays d’Afrique semblent les mieux préparés pour répondre à cette demande avec de nouvelles plantations en cours. Faut-il prospecter profondément sur cette niche ?
Nous l’avons envisagé. Il y a actuellement des démarches importantes pour exporter vers l’Afrique du Sud. Mais, par exemple dans le cas du Cameroun où plusieurs tentatives ont été menées. D’une manière globale, nous devons solliciter nos gouvernements, et nous l’avons fait, pour que les barrières artificielles entre les Etats soient levées, que les voies de communication soient développées. En réalité, la volonté est là, les quantités sont là, le savoir-faire aussi mais on a à faire à d’autres obstacles, parfois invisibles. Par exemple, dans le cas du Cameroun, nous avons livré jusqu’en 2015 à peu près 50 000 tonnes de bananes par an au Nigeria en passant par le Nord du pays. Avec Boko Haram tout est stoppé. Vers le Sud, l’insécurité dans les voies de communication, conséquence de la crise interne, fait que l’on ne peut plus exporter de bananes même par bateau vers Calabar. En Côte d’Ivoire, il y a des exportations sur certains pays comme le Sénégal ou la Mauritanie mais il y a des entraves sur lesquelles je ne voudrais pas m ‘étendre ici mais qui relèvent de la responsabilité de nos Etats. Les solutions ne sont pas toujours faciles à trouver mais je ne doute pas un seul instant de la volonté des pouvoirs publics d’accompagner dans tous nos pays les producteurs.
Comment l’Europe a- t-elle reçu votre appel et qu’elle a été sa réponse ?
Il faut dire que l’appel est symbolique, il est politique. Mais nous avons un dialogue permanent avec l’Europe. Cela ne s’arrête pas à l’appel. Les choses dont nous avons parlé aujourd’hui c’est pour leur donner une plus grande résonnance et montré que nous parlons d’une seule voix. Vous avez vu qu’à la cérémonie d’ouverture, l’un des orateurs était l’ambassadeur de l’UE en Côte d’Ivoire. Nous ne sommes pas tout à fait d’accord sur certaines approches mais le dialogue est permanent. Dans une ou deux semaines nous allons nous retrouver à Bruxelles pour rencontrer également les nouveaux responsables mis en place par la Commission.
Par Bamba Mafoumgbé,Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Légende photo : Joseph Owona , président d’Afriubana : « Nous allons nous retrouver à Bruxelles pour rencontre les nouveaux responsables… »
Interview /Jean Likane-Yagui(Député à l’Assemblée Nationale)// « La Côte d’Ivoire possède le plus grand potentiel aurifère de l’Afrique de l’Ouest »
jeudi, 26 septembre 2019 06:48 Written by ossey84L’orpaillage clandestin démeure une question d’actualité en Côte d’Ivoire. M. Jean Likane-Yagui, Député à l’Assemblée Nationale, et ancien Directeur général de la Société de développement minier,( Sodemi) Interview.
Honorable, vous avez été Directeur général de la Société pour le développement minier( Sodemi), donc un tout sachant sur le bassin minier ivoirien. Pourquoi tant d’agitation autour du sol ivoirien ces dernières années ?
La Côte d’Ivoire est un pays qui regorge d’importantes ressources minières telles que le Fer, le Nickel, le Manganèse, la Bauxite, le Diamant et surtout l’Or. En effet, le territoire ivoirien possède 35 % de roches birimiènnes (ceintures vertes) de l’Afrique de l’Ouest. Ces roches sont porteuses de gisements aurifères faisant de notre pays le plus grand potentiel aurifère de toute l’Afrique de l’Ouest devant les pays comme le Ghana, le Mali, le Burkina Faso, etc.. Cet atout géologique associé aux différents problèmes de sécurité dans les pays sahéliens entraînent la ruée vers l’or en Côte d’Ivoire, tant pour de grandes entreprises minières internationales que pour des orpailleurs.
C’est quoi l’orpaillage clandestin ?
L’orpaillage est la recherche et l’exploitation artisanale de l’Or dans les rivières et les placers aurifères. C’est donc une activité de type informel, exploitant cette ressource de manière non planifiée, en utilisant principalement des méthodes manuelles et recourant à des outils rudimentaires. L’orpaillage clandestin est donc celui non autorisé et par conséquent non encadré par l’Administration Minière.
Qui se cache derrière cette affaire qui fait grincer les dents ?
Rires ! Il n’y a pas quelqu’un en particulier qui se cache derrière cette affaire. En Côte d’Ivoire, l’orpaillage clandestin est d’abord une communauté d’intérêts de trois groupes bien identifiés : Les acheteurs d’or qui sont généralement des Burkinabés qui, à travers des comptoirs d’achat, travaillent pour de grandes sociétés de Négoce d’or ; les orpailleurs proprement dits constitués, selon les Nations Unis, à 80 % de non ivoiriens ; et enfin les propriétaires terriens qui sont essentiellement des ivoiriens riverains des zones aurifères qui louent leurs parcelles agricoles pour des activités d’orpaillage.
En quoi l’orpaillage pratiqué en Côte d’Ivoire diffère de celui pratiqué dans les pays voisins ?
Fondamentalement, l’orpaillage pratiqué en Côte d’Ivoire ne diffère pas de celui pratiqué dans les autres pays. L’orpaillage clandestin pratiqué en Côte d’Ivoire est d’abord une exploitation sauvage non autorisée donc non encadrée par le gouvernement. L’utilisation de gros engins motorisés et des produits chimiques est l’aspect le plus dévastateur de cette activité illégale.
Quelles pourraient être les conséquences pour les populations et l’environnement ?
Les conséquences pour les populations et pour l’environnement sont énormes : La déforestation d’importantes surfaces de forêts, la pollution mercurielle chronique lors de l’amalgamation de l’or, la destruction et la pollution des cours d’eau et le lessivage des sols ; la précarité sanitaire des populations sans suivi médical adapté et potentiellement vectrice de maladies ; le développement des trafics de drogues, d’armes et de personnes mettant en danger les populations.
Et particulièrement pour l’agriculture dans les zones d’exploitation ?
La déforestation, le lessivage des sols, la pollution des cours d’eau, la destruction des terres fertiles, qui rendent les sols impropres à l’agriculture avec pour conséquence, à terme, l’insécurité alimentaire.
Comment lutter contre un phénomène transnational ?
Le caractère transnational de l’orpaillage clandestin vient du fait que les ressortissants des pays limitrophes qui sont plus rompus aux techniques d’orpaillage viennent massivement en Côte d’Ivoire du fait de l’insécurité ambiante qui règne dans le Sahel. Le problème est qu’ils exercent en toute illégalité malgré toutes les campagnes de sensibilisation et les mesures prises par le gouvernement pour encadrer cette activité. En dépit des discours officiels (qui annoncent des mesures vigoureuses de rationalisation des activités d’orpaillage) et de quelques « opérations coup de poing » pour fermer des sites clandestins d’orpaillage, de nouveaux autres sites se créent et se développent régulièrement en dehors des conditions prévues par le code minier.
Que faire pour y remédier ?
Pour remédier à cela, il y’a lieu de persévérer dans l’effort déjà entrepris par le gouvernement et de mettre l’accent sur :
•La sensibilisation des propriétaires terriens afin que ceux- ci ne louent pas leurs parcelles agricoles pour des activités d’orpaillage clandestin.•La confiscation systématique de tout engin motorisé trouvé sur les sites clandestins d’exploitation. Il me revient que des équipements confisqués sont vendus aux enchères, mais malheureusement, il semble que les acheteurs sont généralement les personnes de qui les engins ont été confisqués.
•Le contrôle de la vente et la traçabilité du mercure sur l’ensemble du territoire. A ce sujet, les députés viennent d’adopter une loi ratifiant la convention de Minamata qui vise à protéger la santé humaine et l’environnement contre les effets néfastes du mercure. L’implication des Conseils Régionaux dans la lutte contre l’insécurité et la pollution sur les sites d’exploitation. La condamnation à des peines exemplaires des négociants qui achètent de l’or sur /ou en provenance des sites clandestins.
En tant que sachant et expert faut-il craindre des émeutes (conflits inter communautaire) sur les différents sites ?
Rires ! Je ne suis pas un expert en sécurité. Cependant, je peux dire que les conflits inter communautaire sont peu probables tant les intérêts sont si importants et liés. Plusieurs personnes sont impliquées dans la chaîne d’exploitation : Du gardien de site aux cadres, en passant par les propriétaires terriens, les fournisseurs de service, et plus encore. Tout le monde y gagne. Personne n’a intérêt à ce que la chaîne se brise. Tout au plus, des revendications des propriétaires terriens ou des creuseurs vers des acheteurs pourraient créer des mésententes.
La Côte d’Ivoire pourra-t-elle échapper au syndrome qu’a connu les pays africains au sous- sol riche ?
Vous voulez certainement parler des conflits liés à l’exploitation des ressources minérales. En ce qui concerne le secteur minier ivoirien, je dirai qu’il n’y a pas de risques majeurs de conflits. Je vous ai dit au début de cet entretien que la Côte d’Ivoire possédait le plus grand potentiel aurifère de toute l’Afrique de l’Ouest. Cependant, tous les gouvernements qui se sont succédés, depuis le Président Félix Houphouët Boigny, ont basé le développement de ce pays sur l’agriculture. C’est, harmonieusement depuis quelques années que le secteur minier apporte sa contribution au développement national avec une participation au Pib de moins de 5 %. Notre secteur minier est encore si petit au côté de la filière Café - Cacao pour attirer les convoitises extérieures et c’est mieux ainsi !
Bamba Mafoumgbé,Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Jean Likane-Yagui , Député à l’Assemblée Nationale : «(…) Personne n’a intérêt à ce que la chaîne se brise »(In Lginfos)
M. Siandou Fofana (Tourisme et loisirs)// Investissements// « Voici ce qui est prévu sur le site de la Sorbonne au Plateau »
lundi, 02 septembre 2019 08:47 Written by ossey84Profitant récemment de la cérémonie de remise de cartes à des agents assermentés, M. Siandou Fofana, le ministre du Tourisme et des Loisirs, a invité les opérateurs économiques du secteur touristique à mettre l’accent sur la démarche qualité..
Monsieur le ministre, 70 agents assermentés viennent de revoir leur carte des mains du ministre du Tourisme et des Loisirs. Que vont –ils faire concrètement sur le terrain ?
Il s’agit pour nous d’insuffler une nouvelle dynamique au secteur. Ce par la culture de résultat et de performance axées sur démarche qualité. C’est cette démarche qualité que nous recherchons. Vous conviendrez avec nous qu’en termes de démarche qualité, depuis plusieurs dizaines d’années, les classements de nos hôtels n’ont pas fait l’objet de révision. Au point que chacun se fixe les étoiles qu’il souhaite. Nous avons convenus de mettre de l’ordre dans tout ça. C’est ce qui permet avec Côte d’Ivoire normalisation( Codinorm), de mettre de l’ordre dans tout ça et aboutir à une classification de nos réceptifs hôteliers. Cela suppose qu’il faut avoir des agents sur le terrain, instaurer à la base des règles qui feront l’objet de suivi et de traitement. Si ce n’est pas le cas, nous aviserons. Ce que nous pouvons dire, c’est que ces agents vont sur le terrain, pour faire respecter les règles et qu’à partir de celles-ci, nous ayons la possibilité de faire respecter toute la règlementation.
Un message particulier à l’endroit des gestionnaires de réceptifs hôteliers ?
Que tous se conforment à la règlementation en vigueur. Que ceux qui opèrent illégalement sans agrément et sans avoir à renouveler leur autorisation, se conforment à la règlementation. Cela nous permettra de voir leur existence, de les codifier et de savoir ce qui s’y passe d’une parte, et de savoir que les normes sont respectées d’autre part. Ajoutons que l’essentiel pour nous, c’est la santé des visiteurs de sites touristiques et de loisirs. Il faut que les règles d’hygiènes, de propretés et de salubrité soient respectées. Une brigade de salubrité et d’hygiène sera mise à contribution dans ce sens. Pour que, In fine, à travers une politique commerciale bien structurée, nous arrivions non seulement à garder les clients mais aussi à les fidéliser sur la destination Côte d’Ivoire.
Faudrait –il s’attendre à des sanctions contre ceux qui ne vont pas respecter les normes ?
Ce n’est pas notre souhait, mais nous pensons que si des acteurs venaient à être interpelés et qu’ils ne se conforment pas à la règlementation, il est clair que des sanctions prévues par la loi vont tomber.
Monsieur le ministre peut-on que « Sublime Côte d’Ivoire » est en train de porter déjà des fruits ?
Tout à fait ! « Sublime Côte d’Ivoire » est en train de porter des fruits. Nous y croyons. Nous avons commencé et nous faisons une montée en puissance. Les résultats sont en train de nous parvenir par la grâce de dieu et du leadership de nos hautes autorités que nous voulons saluer ici. Pour revenir à « la Place de la Sorbonne » au Plateau, il sera construit une Smart City. C’est-à-dire un hôtel il y aura un espace commercial Vip de luxe. Le Tourisme commercial et d’affaires trouvera tout son sens à partir d’un pôle de croissance économique de cette nature. On peut rester dans la Sous- région et avoir tout à portée de mains sans Visa.
B. Mafoumgbé,( In Lginfos aout 2019 )
Legende photo : Ministre du Tourisme et des loisirs
Docteur Adama Coulibaly Dg Cca/ Redynamisation de la filière coton et textile // « Nous nous battons pour attirer les investisseurs »
lundi, 19 août 2019 18:53 Written by ossey84Le Directeur général du Conseil du Coton et de l’anacarde,( Ccc), le Docteur Adama Coulibaly, nous parle de l’approvisionnement en Matières premières des transformateurs locaux et la stratégie mise en place pour attirer les investisseurs dans la filière textile ivoirienne..
Monsieur le Directeur général, vous venez de participer au 18e Forum de l’Agoa à Abidjan. Que peut-on retenir ?
Nous avons noué beaucoup de contacts et échangé avec des acteurs majeurs de l’Agoa. Des rencontres qui s’inscrivaient dans la droite ligne de nos démarches et stratégies habituelles. Nous nous battons pour attirer des investisseurs dans la filière coton. Nous parlons beaucoup de la filière anacarde mais, il n’en démeure pas moins que la filière coton est l’objet d’une préoccupation majeure au même titre que la filière cajou. A ce titre nous pouvons vous faire la confidence que le 04 aout 2019, nous avons échangé avec le Directeur exécutif adjoint de Pvh qui est le leader mondial qui est entreprise N° 2 dans le domaine du textile et de l’habillement. Il s’est agissait au cours de cette séance de travail, de lui présenter les nombreuses opportunités qu’offre la Côte d’Ivoire en matière de développement des textiles et de l’habillement. Précisons que ce groupe est installé dans des pays qui ne produisent de coton. Ici nous avons non seulement une production locale mais la Côte d’Ivoire est une sorte entonnoir pour deux gros pays producteurs de coton en Afrique que sont le Mali et le Burkina Faso. La Côte d’Ivoire, la porte d’entrée de l’Uemoa et de la Cedeao qui in fine compte plus trois cent millions d’habitants et donc plus de trois cent millions de consommateurs. Ce sont tous ces avantages qu’offre notre pays sans compter sa proximité avec les Etats unis d’Amérique( Usa), qui leur ont été présentés.
Parlons un peu de l’approvisionnement de l’industrie textile locale. Des industriels de la place disent rencontrer des difficultés pour s’approvisionner en Matière première. Que répondez-vous ?
La Matière première existe dans le pays et tout le monde peut le constater. Maintenant est ce qu’on a le fonds de roulement nécessaire pour l’acheter ? Cela est un autre débat. Il n’appartient pas au Conseil du coton et de l’anacarde de répondre à cette question. Ce que nous faisons, comme ce que nous avons fait d’ailleurs dans la filière cajou, nous l’avons dans la filière coton avant la filière cajou. C’est de réserver une partie de la production nationale aux transformateurs locaux aussi bien en ce qui concerne la fibre de coton que la graine de coton. Maintenant quand on vous réserve un volume et que pour des raisons de contrats ou pour des difficultés au niveau de votre fonds de roulement, vous n’avez pas pu enlever, le débat change de nature.
Quel l’état des lieux dans le secteur des oléagineux en matière d’approvisionnement en graines de coton ?
Nous avons une usine de trituration qui marche bien et qui est implantée à Korhogo : Industrie de trituration de graines de coton et de raffinage d’huile végétales,( Cotraf). Elle a une politique d’approvisionnement a adéquate et vous pouvez aller visiter cette entreprise. Les responsables n’ont aucuns soucis d’approvisionnement en Matière première, sauf que par moment, ils remettent en cause les prix du Kg de graine de coton. A ce niveau, le régulateur que nous sommes intervient pour qu’il y ait un prix préférentiel pour l’industrie locale. A chaque fois qu’il y a problème, triturateurs, égreneurs et nous-mêmes, nous nous retrouvons pour trouver une solution au problème posé. La graine existe tout comme la fibre. Le reste relève d’une question commerciale entre entités privées. Nous faisons de la régulation. En tant que tel, nous ne pouvons pas nous substituer à un acteur privé pour son approvisionnement.
Olheol c’est finie avec l’Etat de Côte d’Ivoire ?
Nous n’en savons rien. Allez poser la question aux dirigeants de cette entreprise.
Bamba Mafoumgbé, Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.( in Lginfos du 14 aout 19)
Légende photo : Docteur Adama Coulibaly, Directeur général du Conseil coton et anacarde : « Nous ne pouvons pas nous substituer à un acteur privé pour son approvisionnement »
Ahmed Fodé Cissé(Dga de Cotivo/Utex-Ci)/Relance de la filière textile ivoirienne// Le cri de détresse d’un industriel local
mardi, 13 août 2019 21:00 Written by ossey84A la faveur du forum Agoa 2019, Ahmed Fodé Cissé,(Directeur général adjoint)de Cotivo/Utex-ci) tenu récemment à Abidjan, a levé un coin de voile sur l’état de santé de l’industrie textile locale.. Comment se portent se portent à ce jours les deux entreprises opérant dans le textile que vous avez rachetées il y a quelques années ?Ces deux entreprises essaient de se relever après avoir traversé des périodes difficiles. L’Union textile et industriel de Côte d’Ivoire, ( Utex-ci) a été rachetée par le Docteur Konaté Vassiriki en 2012. En 2015, il a racheté La Société la cotonnière ivoirienne (Cotivo) d'Agboville. Ce sont des grosses machines qu’il faut arriver à remettre sur pieds. Nous y travaillons. En termes de transformation du coton produit en Côte d’Ivoire, pouvez –vous nous indiquer la part des deux entreprises indiquées plus haut ?Pour l’instant, nous ne traitons même 1% de la fibre de coton produit en Côte d’ivoire. L’accès à la Matière première est déjà un gros problème. Bien que notre pays produise du coton, il est difficile pour nous d’y accéder. Parce que les égreneurs qui sont des multinationales, après usinage du coton graine, vendent la fibre obtenue à terme. C’est-à-dire que la production de 2019 est déjà vendue depuis 2017. Ainsi quand nous avons besoin de Matière première au moment de faire la transformation, nous n’ avons plus de produit disponible. Donc nous sommes obligés de courir à gauche et à droite sur des marchés parallèles ou avoir de la Matière Première qui n’est pas de très bonne qualité et qui abime nos machines. Qui sont calibrées pour une certaine qualité de coton. Si nous n’avons du coton d’une certaine qualité, cela nous crée beaucoup de problème. Qu’avez-vous dire à l’Etat de Côte d’Ivoire afin de remédier à cette situation ? Que l’Etat nous aide à avoir de la Matière première. L’Etat est censé être garant de l’approvisionnement en Matière première, pour l’industrie locale. Nous sommes en pourparlers avec le gouvernement. L’Etat sert d’arbitre. Dans ce dossier. Les sociétés d’égrenage sont du reste privées. Donc, il est un peu difficile à l’Etat de leur imposer quoi que ce soit. Nous sommes en pourparlers avec les différents acteurs. La contrefaçon devrait vous faire tout de même ? Non ! Nos produits sont 100% coton. Nous n’en connaissons pas qui en fait autant à part nos deux entités. Nous faisons soit de l’écru qui sert aux autres entreprises comme support pour faire de l’impression, soit nous faisons du Jean qui à l’époque avant le rachat de Cotivo, était vendu aux Etats unis d’Amérique et dans d’autres pays. Nos perspectives, c’est d’avoir une bonne source d’approvisionnement en Matière Première pour pouvoir permettre à nos usines de tourner. Ainsi se sont des régions entières qui tournent notamment Agboville et Dimbokro. Ça fait tourner la ville. Une fois que nous n’aurons, plus de difficulté d’approvisionnement, nous allons tenter d’arriver jusqu’ à la confection. C’est notre objectif. Nous envisageons également renouveler notre parc machine qui est vieillissant.
Bamba Mafoumgbé, Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. Légende photo : Ahmed Fodé Cissé(Dga de Cotivo/Utex-Ci ) :« Nous voulons davantage avoir accès à la Matière première » ( Lginfos du mardi 13 aout , 21 heures
Abdourahmane Cissé,(ministre pétrole, de l’énergie et des énergies renouvelables)/ Programme social du gouvernement// « Voici ce qui est prévu pour les campements et zones isolées »
vendredi, 26 juillet 2019 08:35 Written by ossey84A l’issue du séminaire sur le secteur pétrole et énergie qui vient de se tenir à Yamoussoukro, Addourahmane Cissé,le ministre du Pétrole, de l’énergie et des énergies renouvelables, nous a fait le point des acquis et des actions à mener dans ledit secteur… Interview
A quoi devrait –on s’attendre concrètement à l’issue des assises de Yamoussoukro, dans la configuration au niveau du secteur du pétrole et de l’énergie en Côte d’Ivoire ?
Je voudrais déjà remercier tous ceux qui étaient présents à ce séminaire de Yamoussoukro, remercier l’ensemble des participants, les organisateurs ainsi que mes collaborateurs. Ce n’est pas un séminaire qui a été uniquement au niveau de l’administration publique. C’était un séminaire dans lequel il y avait une parfaite collaboration entre le secteur privé et le secteur public. Parce que, c’est ensemble, entre le secteur privé et le secteur public que nous allons arriver à faire développer notre secteur. Au sortir de ce séminaire, 10 thèmes ont été adoptées dont 5 pour le secteur du pétrole et 5 pour le secteur de l’énergie. Et lorsqu’on regarde la composition de chacun des thèmes, vous avez à la fois des hommes du secteur privé et des personnes du secteur public. Au niveau même des personnes qui présidaient les commissions des différents thèmes, vous avez souvent des thèmes qui étaient présidés par les hommes du secteur privé et des thèmes présidés par les hommes du secteur public. C’était une réflexion consensuelle au cours de laquelle, pendant 2 jours, il y a eu des débats concrètement francs et ouverts. Imaginez-vous, quand on a un séminaire dont le thème a été présidé par un homme du secteur privé, on ne peut pas dire qu’on a un travail aussi facile et simple. Aujourd’hui, nous avons environ 167 actions qui ont été bien clairement élaborées, adoptées et énoncées. Sur chacune des actions, nous avons veillé à ce qu’on puisse expliquer qui était responsable des mises en œuvre et quel est le délai durant lequel les actions pouvaient être mises en exécution. Nous avons un tableau qui va faciliter les travaux et on pourra de façon régulière, faire le point, et dire est ce que telle action a été exécutées ou pas ? Qui était le responsable ? Qui a fait ou n’a pas fait sa part ? En ce moment, on pourrait situer les responsabilités. C’est un élément qui était vraiment important. Nous avons aujourd’hui ce document, qui est une vision qui nous permet de savoir exactement qu’est-ce que nous devrons faire sur les périodes 2019-2020 et au-delà même de la période 2020 ? Qu’est-ce que nous devrons faire sur la période 2021-2030.
Dites-nous concrètement comment vous allez aborder cela sur le terrain, pour que la population en tire profit ?
La vision, c’est de faire en sorte que nous puissions, au cours des prochaines années, avoir un secteur pétrolier qui se développe pour que nous puissions produire du pétrole, surtout de qualité et en quantité suffisante. Mais en n’oubliant pas les populations. Parce que, tout ce que nous faisons aujourd’hui, c’est pour améliorer les conditions de vie des populations. Avoir un impact positif en thème de réduction de la cherté de la vie et aussi créer des emplois pour les jeunes. L’objectif, c’est d’avoir un secteur qui se développe et qui contribue au développement de la Côte d’Ivoire. Mais aussi et surtout qui contribue à la création d’emplois. Permettez-moi de vous citer quelques mesures. Si nous prenons par exemple le secteur du pétrole, l’une des mesures principales consiste à la promotion et au développement du bassin sédimentaire. Aujourd’hui, nous produisons 40 milles barils de pétrole par jour. Quand vous regardez les pays de la sous-région, les quantités de pétrole sont largement au-dessus. Il est donc important de faire du bon travail pour que nous puissions augmenter clairement la production ivoirienne de pétrole. Nous avons échangé sur les actions de développement dans les prochains mois à venir. Il y a un deuxième élément important. C’est le contenu local. Nous voulons développer le bassin sédimentaire de la Côte d’Ivoire et faire de sorte que nos entreprises nationales participent entièrement au développement de ce secteur. Il a été retenu un projet de loi. Un projet de texte sera proposé au gouvernement pour qu’on puisse faire ensemble ce qu’il faut pour développer le secteur pétrolier. Pour la réalisation de ce projet, les Pme locales en matière du pétrole sont considérablement impliquées. Elles doivent contribuer au développement de ce secteur. C’est ensemble, entre le secteur privé et le secteur public que nous avons convenu de faire cela. Si nous voulons avoir un contenu de développement local, il faut que cela s’accompagne des ressources humaines. Un troisième aspect, c’est le secteur de la formation. Si nous voulons avoir un développement du contenu local, il faut bien entendu que cela s’accompagne des ressources humaines bien formées. C’est dans ce sens que nous avons proposé de créer en Côte d’Ivoire, l’Ecole supérieure de pétrole et d’énergie dans laquelle, on délivrera un double diplôme entre l’institut national polytechnique Houphouët-Boigny et aussi en collaboration avec l’institut de référence international. Nos jeunes, nos étudiants n’auront pas besoin d’aller à l’étranger. Ils resteront en Côte d’Ivoire. Ils seront formés ici. Ils auront un diplôme d’une école de référence. C’est un point qui est aussi très important. Pour terminer sur le secteur pétrolier, c’est bien entendu l’approvisionnement du pays en produits pétroliers. Nous ne souhaitons pas avoir de cas de défaillance ou de rupture. C’est une question essentielle sur laquelle nous avons échangé et aussi des propositions ont été faites. Il y a eu aussi la partie Energie. Nous avons également échangé longuement sur la question de l’énergie. Qu’est-ce que nous devrons faire pour avoir une énergie de qualité ? A ce volet-là, la première, une des recommandations qui est très importante, c’est de la poursuite du programme social du gouvernement. Nous allons poursuivre ce programme. Le programme d’électrification pour tous et le Programme national d’électrification rural (Proner) qui nous accompagne. Il faut que certaines localités qui sont très isolées, notamment, les campements lointains et enclavés qui n’ont pas accès à l’énergie, puissent jouir également de ce privilège étatique. Il a été proposé de poursuivre le programme social, de faire en sorte que les campements puissent eux- aussi, être pris en compte. Pour certains campements et certaines zones isolées où vous ne pouvez pas envoyer le réseau électrique. Il faut donc imaginer des solutions pour que de façon locale, on leur donne un accès à l’énergie.
Qu’envisagez-vous en matière de promotion des énergies renouvelables ?
Aujourd’hui, il est possible d’utiliser les énergies renouvelables qui peuvent avoir, non seulement un impact important en termes de climat et un impact aussi important en termes d’économie. Imaginez que vous utilisez les équipements solaires chez vous à la maison pour la production d’énergie. Economiquement, cela a un impact clair sur vos factures d’électricité. Nous souhaitons en termes de la cherté de la vie, des initiatives qui soient faites dans ce secteur. Nous sommes en ce moment en train de réfléchir à un cadre réglementaire que nous allons proposer, pour justement inciter la population ivoirienne, inciter l’ensemble des ménages à l’utilisation de ces mesures.
Et au niveau de la formation et ce qu’il faut pour aider les Pme locales ?
En matière de formation, nous entendons aller à la réouverture de l’Ecole supérieure internationale africaine de l’électricité. C’est une école qui est très importante, qu’il nous faut, compte tenu de l’ensemble que nous faisons pour penser à la formation de nos jeunes. Nous souhaitons la réouverture de cette école pour avoir des ingénieurs de qualité. Autres éléments qu’on peut indiquer, c’est celui de nos entreprises locales. Nous souhaitons avoir au niveau de toutes les entreprises qui sont dans le secteur d’énergie, au moins 30% soient affectés aux entreprises nationales. Ce ne sont pas des mesures pour prendre des mesures. Mais ce sont des mesures consensuelles qui ne sont pas imposées par l’Etat pour spéculer. Les deux parties sont tombées d’accord lors des assises pour aller dans ce sens. Nous avons identifié pour chacune d’elles, des responsables et la durée pendant laquelle nous pensons les réaliser. Nous allons rentrer à Abidjan et nous allons nous mettre au travail pour que nous puissions poursuivre l’objectif du gouvernement et faire en sorte pour que nous puissions réaliser ces actions et créer des emplois pour nos jeunes.
Monsieur le ministre, nous voudrons savoir s’il y a des inquiétudes au niveau des huiles qui sont utilisées ?
Je suis un ancien ministre du Budget. On ne peut donc pas dire que le matériel est trop taxé. Mais aujourd’hui, vous savez, si on veut promouvoir par exemple l’utilisation des énergies renouvelables, il faut que nous regardions quelles sont toutes les dispositions à prendre, si nous souhaitons que dans la plupart des ménages, nous puissions avoir un accès assez facile à la promotion solaire et autres. Il faut que nous réfléchissions à la fiscalité à mettre en place. Tous ces éléments aujourd’hui font partie des éléments sur lesquels nous réfléchissons. Nous allons faire un travail assez clair sur ce qui se passe dans les autres pays et voir ce qu’il faut à la Côte d’Ivoire et puis voir des actions que l’Etat peut faire justement pour inciter la population à utiliser ces éléments, avec bien entendu en perspective le bien-être de la population parce que si nous arrivons à faire ces éléments, cela aura un impact clair en matière de la cherté de la vie et la réduction de la cherté de la vie. Pour ce qui concerne les lubrifiants, il faut savoir qu’aujourd’hui, il n’y a pas d’entreprises en Côte d’Ivoire qui fabrique des lubrifiants. Tout est importé. Nous ne pouvons rester dans cette logique. Il faut s’assurer que le lubrifiant qui rentre est de bonne qualité. Déjà, c’est important et si cela n’est pas le cas, il faut se dire que malheureusement les consommateurs ivoiriens ont utilisé des produits qui ne sont pas de la bonne qualité qui pouvaient avoir des effets néfastes sur la population. Il faut s’assurer de la vérification de la qualité. Avoir un cadre réglementaire qui vérifie l’utilisation des lubrifiants. C’est une des recommandations qui a été arrêtée. Mettre en place ce cadre réglementaire pour créer des entreprises nationales, locales qui produisent ces lubrifiants.
A combien vous pouvez chiffrer les plans d’actions que vous avez abordez ?
C’est dur à dire. Parce que ce ne sont pas des dépenses en tant que telles. Ce sont plutôt des réflexions intellectuelles. Certaines mesures peuvent être l’argent. Lorsqu’on dit que nous voulons faire la réouverture de l’école supérieure, ça va nous demander des ressources. Mais ce sont des ressources que nous pensons mobiliser avec nos partenaires(…) La plupart des pays contribuent, les bailleurs de fonds contribuent. Il y a même des ressources disponibles pour la réouverture des écoles. Les mesures que nous avons aujourd’hui sont vraiment importantes. Retenez que tout n’est pas financier. Nous voulons qu’il y ait beaucoup plus d’entreprises ivoiriennes qui soient tout simplement dans le secteur du pétrole et l’énergie. Cela ne veut pas dire qu’on doit leur donner de l’argent, mais créer un cadre pour les entreprises puissantes d’avoir des moyens et des opportunités. Les Pme étaient présentes. Que ce soit le secteur du pétrole et l’énergie. Elles connaissent leurs difficultés. Nous avons échangé. La plupart a dit qu’il ne s’agit pas d’argent mais plutôt de savoir et traiter les vrais problèmes.
A l’époque, les frais de la formation étaient fixés à 3 millions Fcfa. Est-ce que les apprenants vont toujours payer ?
Pour revenir sur la question de l’école, il y a des écoles supérieures du pétrole et de l’énergie. Le plus important, c’est la vision du chef de l’Etat. C’est faire en sorte que, quelles que soient vos origines, vos compétences, vous puissiez avoir accès à ces écoles. L’argent ne doit pas être un problème encore moins un en frein. Nous aurons pu le dire que nous offrons des bourses d’études aux étudiants pour aller se former à l’étranger. On aurait pu le faire. Mais nous avons décidé que ces investissements soient faits ici pour permettre au grand nombre d’étudiants et à nos jeunes de bénéficier d’une formation de qualité. Nous voulons qu’il y ait des émulations d’excellence pour que la promotion d’excellence soit une réalité. Nous allons communiquer lorsque ces écoles seront prêtes. Les jeunes seront formés et les meilleurs seront mis au service de la Nation.
Bamba Mafoumgbé,Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Légende photo : Abdourahmane Cissé, ministre pétrole, de l’énergie et des énergies renouvelables : « Il n’y a pas d’entreprise en Côte d’Ivoire qui fabrique des lubrifiants » ( In Lginfos)
Abou Bamba( S. Exécutif convention d’Abidjan sur les Océans)// « Voici pourquoi il faut protéger les mangroves (…) »
jeudi, 11 juillet 2019 17:38 Written by ossey84 Abidjan a abrité récemment, la conférence sur la mangrove qui va enregistrer la participation des ministres de l'Environnement des 22 pays africains qui sont baignés par l'océan Atlantique. M. Abou Bamba, le secrétaire exécutif de la Convention d'Abidjan sur les océans, nous explique les enjeux…
Pourquoi est-il important de protéger les mangroves ?
Parce que les mangroves sont une zone de frayère, une zone de reproduction d’au moins 80% des espèces de poissons. Parce que les mangroves aussi nous protègent contre les catastrophes naturelles, parce que les mangroves nous protègent contre l’érosion côtière qui réduit tous les jours la superficie des pays africains. Il est important de protéger les mangroves, parce qu’elles séquestrent cinq fois plus de gaz carbonique que les autres couverts végétaux normaux.
Donc, moins il y a de mangroves, moins il y a de poissons ?
C’est bien ça. La corrélation entre la reproduction des poissons et l’existence des mangroves est très forte et puis les zones de protection aussi des poissons, c’est les mangroves. C’est un habitat naturel.
Quelles sont les mangroves qui sont aujourd’hui les plus menacées par la surpopulation ou par la pollution ?
Les mangroves les plus menacées se trouvent principalement dans des pays comme le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Nigeria, du fait de l’utilisation des bois de mangroves pour fumer le poisson, autre produit halieutique. Ces mangroves-là, dans les pays que je viens de citer, sont situées dans des zones où l’État ne verse pas suffisamment son contrôle sur ces écosystèmes-là, particulièrement importants pour la production halieutique. On peut parler peut-être du Nigeria un peu plus longtemps, parce que c’est le dernier massif, c’est le dernier bloc de mangroves qui existe en Afrique, dans la région du Delta justement, particulièrement polluée du fait de l’activité pétrolière. Mais les mangroves aussi jouent un rôle de filtration de l’eau, malheureusement particulièrement dégradée, particulièrement attaquée par les communautés de pêcheurs qui vivent dans ces contrées-là.
C’est-à-dire que les mangroves sont attaquées par les pêcheurs alors que ceux-ci ont besoin de la mangrove ?
Exactement. Ils utilisent la mangrove pour fumer le poisson si vous voulez.
Tout en sachant, évidemment, que moins il y aura de mangroves moins il y aura de poissons.Pas forcément qu’ils le savent. Il y a un gros travail d’éducation à faire à ce niveau et c’est un peu le rôle de la Convention d’Abidjan et les organisations comme la Fao d’expliquer aux pêcheurs que les mangroves sont des nurseries, des zones où les poissons se reproduisent, où ils sont protégés et où ils grossissent avant d’aller dans l’océan.En Guinée Conakry et en Guinée-Bissau, il y a aussi beaucoup de mangroves, est-ce qu’elles sont moins menacées que les autres ?Elles sont tout autant menacées que les autres de par leur utilisation du bois de chauffe et le fumage de poissons, mais aussi elles sont menacées du fait de la pollution, parce que les cours d’eau où se trouvent les mangroves servent d’exutoire à tout ce qui est pollution d’origine tellurique. Toute la pollution qui vient effectivement de l’hinterland de la terre atterrit effectivement dans les cours d’eau où se trouvent les mangroves.
Là, il s’agit des déchets qui viennent des zones minières, des zones de bauxite par exemple.
C’est bien çà. Ils viennent des zones minières, des zones industrielles, ils viennent aussi des ménages simplement, parce que les gens se sont branchés illégalement sur les collecteurs d’eaux de pluie pour collecter effectivement leurs eaux usées avec tous les polluants que cela comprend. Les quelques analyses que nous avons faites dans les lagunes au niveau de la Côte d’Ivoire, au niveau du Ghana et d’autres pays, nous ont montrées des concentrations particulièrement élevées en métaux lourds qui sont source de cancers pour des gens qui consomment des poissons et qui sont en contact avec l’eau polluée du fait des activités minières, des activités industrielles et des activités urbaines, tout simplement de rejet des eaux usées non traitées dans l’océan ou dans la lagune.
Alors voilà cinq ans que vous vous battez pour ces mangroves avec la mise en place d’un protocole. Où est-ce qu’on en est aujourd’hui et qu’attendez-vous de cette conférence d’Abidjan ?
Depuis près de six ans maintenant, nous avons sillonné toute l’Afrique côtière au niveau de l’océan Atlantique, de la Mauritanie jusqu’en Afrique du Sud, pour sensibiliser, pour justement avoir la première fois dans l’histoire de la gouvernance sur les océans, un instrument juridique contraignant. On va avoir force de loi et les mangroves ne seront plus, en tout cas de notre point de vue, exploitées comme elles le sont en ce moment.
Un instrument juridique contraignant c’est une loi, c’est ça, avec des pénalités pour ceux qui ne la respectent pas ?
C’est bien ça. Un instrument juridique contraignant avec des pénalités et avec des mécanismes aussi pour situer les responsabilités et éventuellement établir des mécanismes de compensations pour ceux qui se rendent coupables du non-respect de la loi.
Il ne faut pas punir les habitants riverains des mangroves ?
Effectivement, il ne faut pas punir les habitants riverains de ces mangroves qui utilisent cette mangrove-là pour leurs besoins quotidiens. Il y a donc un gros travail de sensibilisation par rapport à la loi qui va être faite vis-à-vis de ces communautés-là.
B. Mafoumgbé,( retranscrit sur Rfi)
Légende : Bamba Abou S. Exécutif convention d’Abidjan sur les Océans : « Des analyses faites dans les lagunes au niveau de la Côte d’Ivoire, au niveau du Ghana(…) ont montrées des concentrations élevées en métaux lourds »
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Lacina Tall( Pca Rotca-Ci )/ Lutte contre le tabagisme « Une taxation forte permettrait à l’Etat de collecter plus de ressources »
dimanche, 16 juin 2019 20:40 Written by ossey84M. Lacina Tall est le président du comité universitaire Unesco-Côte d’Ivoire pour la lutte contre la drogue et les autres pandémies. Il est par ailleurs le président du Conseil d’Administration du Réseau des Ong actives contre le Tabac en Côte d’Ivoire,Réseau des ONG Actives pour le Contrôle du Tabac en Côte d’Ivoire,( Rotca-CI). Il se prononce sur la campagne de sensibilisation en cours par son Ong et lève un coin de voile sur ce qui bloque l’application de la directive de décembre 2017 de l’Uemoa sur les produits de tabac
Que faites- vous concrètement sur le terrain en Côte d’Ivoire sur le front de la lutte contre le Tabagisme ?
En tant qu’organisation de la société civile, nous jouons notre rôle d’acteurs citoyens. Nous sensibilisons les populations sur les méfaits d’un certain nombre de fléaux dont le tabagisme. Mais aussi, de façon générale sur la toxicomanie, principalement la lutte contre la drogue et leurs conséquences sur la santé des populations.
Pouvez-nous présenter la situation du tabagisme en Côte d’Ivoire ?
Selon les données actuelles, la prévalence du tabagisme en Côte d’Ivoire est de l’ordre de 14%. Précisons que ce fléau est à la base de 9111 cas de décès. Il est à préciser que 26% des maladies non transmissibles (Cancer, l’obésité, l’hypertension artérielle etc.) sont causés par le tabac.
Quel est l’impact du tabagisme sur la jeunesse en Côte d’Ivoire ?
Notre population est majoritairement jeune avec une moyenne d’âge qui tourne autour de 35 ans et qui représente plus de 60% de la population ivoirienne. C’est cette tranche de la population que ciblent nos campagnes de sensibilisation. Quand on sait que les jeunes sont très sensibles à la publicité, ils sont les premières victimes du tabagisme dans notre pays.
Qu'en est- il de la taxation des produits du tabac en Côte d'Ivoire et au niveau régional?
En ce qui concerne la taxation, nous avons au niveau de l’Uemoa, la Directive de décembre 2017 dont la transposition dans les lois nationales devra s’achever en fin 2019. La Directive du 22 décembre 2017 de l'Uemoa, portant harmonisation des législations des Etats membres fondateurs des Droits d’accises sur les produits de tabac prévoit un taux minimum de 50% et un taux maximum de 150%. En ce qui concerne cette directive, nos Etats ont jusqu’ à fin décembre 2019, pour boucler sa transposition dans nos lois nationales. A ce niveau nous attendons. Nous pensons que d’ici la fin de l’année, le Gouvernement ivoirien va effectivement mettre en œuvre cette directive-là. Rappelons que cette norme communautaire a été adoptée depuis décembre 2017. Nous avions deux ans pour la mettre en œuvre. Si nous avons raté 2017, 2018, nous avons espoir qu’elle va transparaitre dans l’annexe fiscale 2020 qui se prépare actuellement. Nous attendons la prochaine session budgétaire pour être rassurés.
Dites –nous pourquoi les choses coincent au niveau de la Côte d’Ivoire qui dit-on , n'est pas un bon élève ?
En la matière, la première question que nous nous posons, c’est de savoir si nos autorités ivoiriennes sont conscientes des engagements qu’elles prennent. Si elles sont conscientes, la deuxième question qu’on pourrait se poser c’est pourquoi, elles n’appliquent pas les décisions qu’elles prennent. Notamment, les directives et autres traités. Citons par exemple la Convention de l’Oms sur la lutte anti -tabac. En même temps on se dit que l’Etat étant une continuité, même si les personnes changent, nous avons aujourd’hui des cadres bien formés dans notre administration qui sont très au fait de ces directives et traités. Vous nous posez la question de savoir ce qui bloque fondamentalement la transposition de la fameuse directive sur les produits de tabac. Nous accusons l’industrie du tabac d'ingérence dans les prises de décisions. Vous n’êtes pas sans ignorer qu’après la crise suite aux augmentations de taxe proposées dans l’annexe fiscale 2018, le gouvernement consulte désormais le secteur privé dans le cadre d’un comité de concertation composé de représentants du patronat et de l’Etat. Pour tout dire et être plus direct, c’est à ce niveau que les choses sont souvent bloquées.
Que préconisez- vous pour appuyer la lutte anti- tabac en Côte d'Ivoire et diminuer les charges de santé causées par le tabagisme?
Il faudrait que la Côte d’Ivoire revoie son modèle de taxation. Avec la Convention de l’Oms sur la lutte anti – tabac, c’est la conjugaison du mode de taxation Ad-valorem et la taxation spécifique qui est recommandée. Aussi, la directive de l’Uemoa, citée précédemment, recommande un taux minimum de 50%. En Côte d’Ivoire, nous sommes à 44%. Pour nous, il faut une taxation forte sur les produits de tabac pour lutter contre le tabagisme. Non seulement ça, mais il faut aussi revoir le mode de vente de cigarettes au détail. C’est comme que ça passe dans les pays développés. Les produits de tabac y sont soumis à une taxation forte. Bref, il y a un certain nombre de mesures cumulatives qu’il faut mettre en œuvre, notamment la taxation car cela va permettre à l’Etat d'obtenir des ressources conséquentes pour lutter contre le tabagisme dont les charges sont évaluées à 27 milliards de Fcfa par an pour l’Etat de Côte d’Ivoire.
Par Ayoko Mensah
Légende photo : Tall Lacina, Pca du Rotca-CI : « Les charges de la lutte contre le tabagisme sont évaluées à 27 milliards de Fcfa par an pour l’Etat de Côte d’Ivoire »
Mr. Gu Baogen, (Expert Fao en pesticides)/Utilisation des pesticides dans l’Agriculture en Afrique « Les pesticides causent plus de 220 mille décès chaque année »
jeudi, 30 mai 2019 08:15 Written by ossey84 Mr. Gu Baogen, est fonctionnaire supérieur de l’Organisation mondiale de l’Alimentation et de l’Agriculture( Fao) et expert en matière de pesticides. Dans cette interview, notre personne nous présente les conséquences de l’utilisation abusive des pesticides dans l’Agriculture en Afrique. Non sans donner des conseils avisés.
C’est quoi un pesticide? Un pesticide c’est toute substance ou mélange de substances contenant des ingrédients chimiques ou biologiques destiné à repousser, détruire ou contrôler un organisme nuisible ou à réguler la croissance des plantes dans les secteurs de l'agriculture, de la foresterie et de la santé publique.Vous parcourez certainement l’Afrique, vous est-il arrivé de constater que les producteurs africains en font un mauvais usage?L’utilisation abusive de pesticides doit être qualifiée « d’utilisations non intentionnelles » afin d’éviter de blâmer indûment les utilisateurs qui n’ont pas accès aux informations relatives aux risques pour la santé et à la sécurité (par exemple, le droit de savoir) / ou sont incapables d’interpréter les messages scientifiquement, (c'est-à-dire le droit de comprendre) (Rother, 2018). La réponse à cette question est donc faite en référence à une utilisation non optimale, non sécuritaire et / ou non intentionnelle de pesticides par les agriculteurs. Oui, l'utilisation non optimale, non sûre et non intentionnelle de pesticides par les agriculteurs des pays à faible revenu et à revenu intermédiaire en Afrique est courante et entraîne des risques pour la santé humaine, l'environnement et le commerce.Parlez –nous donc des utilisations sous-optimales et non intentionnelles de pesticides Les utilisations sous-optimales et non intentionnelles de pesticides comprennent :•La possibilité limitée de choix du produit pesticide à utiliser. Souvent, les agriculteurs, par désespoir et / ou par désinformation, utilisent tout type de pesticide disponible, pas nécessairement celui qui convient, parfois même le mauvais, qui n’a peut-être aucune efficacité pour lutter contre les organismes nuisibles ciblés.•Le dosage incorrect, souvent plus élevé, entraînant des résidus plus élevés.•Les méthodes d'application non conformes et l’utilisation d'un équipement d'application inapproprié..L’application des pesticides non recommandés.•Le non-respect des délais d'attente entre le traitement et la récolte entraine une consommation des produits traités.•Le mélange inapproprié de pesticides.•L’utilisation généralisée de pesticides très toxiques, même lorsque des alternatives à faible risque sont disponibles.•L’utilisation de pesticides non autorisés, ceux-ci peuvent être importés et vendus illégalement par des revendeurs non agréés.•L’utilisation de pesticides sur des cultures non enregistrées.•La très faible utilisation d'équipements de protection individuelle (tels que les combinaisons, bottes, gants, masques, lunettes de protection…).•Le mauvais stockage des pesticides, souvent les pesticides sont stockés dans des locaux d'habitation et sont facilement accessibles aux enfants.•Les semences enrobées de pesticides pour la plantation ou les céréales traitées et utilisées comme appâts sont souvent stockées sans étiquetage approprié et sans mesures de protection. Et l’Afrique dans tout ça ?Il existe des rapports anecdotiques de divers pays africains selon lesquels, en période de stress économique ou de pénurie alimentaire, les gens pourraient être tentés de manger les graines indiquées(semences) plus haut. L’élimination et / ou la réutilisation inappropriée d’emballages de pesticides vides à des fins domestiques, par exemple le stockage de l'eau qui est une pratique courante, présente des risques importants pour la santé. Il y a plus d'exemples et la réponse met en évidence les plus fréquents en Afrique. En outre, il est important de noter que des cas d'utilisation abusive intentionnelle de pesticides ont été reportés en Afrique. Ceux-ci incluent l'utilisation de pesticides pour le suicide, l'homicide et l'empoisonnement de la faune. Les principales causes d'abus sont l'incapacité de lire et de comprendre l'étiquette du pesticide, principalement en raison du taux élevé d'analphabétisme chez les agriculteurs / ouvriers agricoles ou lorsque les étiquettes des pesticides sont libellées dans une langue étrangère plutôt que dans la langue locale commune, aussi à cause de la faible capacité de gestion des pesticides et le manque de formation au raisonnement rationnel de l’utilisation de pesticides.
A quels dangers sont-ils exposés notamment les producteurs de cacao et de riz qui en matière d’application de ces produits-là, ne se protègent pas ou se protègent très peu? Les pesticides peuvent avoir des effets graves sur la santé à court terme et chroniques à long terme. L'intoxication aiguë par les pesticides est un grave problème de santé publique en Afrique. L'Organisation Mondiale de la Santé (Oms) estime qu'environ trois millions de cas d'intoxication aiguë par des pesticides causent plus de 220 000 décès chaque année, dont 20 000 parmi les travailleurs agricoles. Les coûts projetés de la maladie et des blessures pour les utilisateurs de pesticides en Afrique subsaharienne s'élèvent à 90 milliards USD pour la période 2015-2020. L'empoisonnement aigu aussi, peut provoquer divers symptômes chez les adultes et les enfants, en fonction du type de pesticide. Par exemple, les composés organophosphorés et les carbamates couramment utilisés peuvent avoir des effets sur le comportement neurologique, tels que la fatigue, les vertiges et la vision floue. Ils peuvent aussi causer la diarrhée, la nausée; des problèmes respiratoires tels que sécheresse de la gorge et la difficulté à respirer; des effets sur la peau et les muqueuses, tels que des picotements aux yeux, des démangeaisons de la peau et un nez brûlant; et des symptômes musculaires, tels que la raideur et la faiblesse. L'empoisonnement aigu par un pesticide peut entraîner la mort rapidement ou dans quelques semaines, selon les caractéristiques du produit et le type d'exposition. Les effets chroniques des pesticides sur la santé incluent le cancer, la perturbation des systèmes reproducteur, neurologique, endocrinien, immunitaire et respiratoire ainsi que divers troubles des tissus. Bien que l'exposition aux pesticides puisse présenter un risque pour tout le monde, les enfants sont généralement exposés à des risques plus élevés que les adultes, car ils peuvent être plus sensibles que certains adultes à certains pesticides. Ils sont souvent plus vulnérables que les adultes aux effets des pesticides en raison de leur petite taille ; des taux plus élevés d'exposition aux aliments, au sol, à l'eau et à l’air ; ils ont un métabolisme différent ; et des systèmes d'organes en croissance rapide et en développement. Ils ont tendance à explorer davantage leur environnement que les adultes et à mettre des choses dans leur bouche. Enfin, l'inexpérience, le manque de maturité, l'analphabétisme et l'incapacité d'évaluer les risques rendent les enfants plus susceptibles d'ingérer accidentellement des pesticides. Les enfants qui travaillent avec des pesticides font face à des risques supplémentaires d'empoisonnement grave.
Faut-il instruire les multinationales à prendre en main la formation via les réseaux de coopératives ?Le Code de conduite international Fao / Oms sur la gestion des pesticides constitue le cadre de gestion des pesticides pour toutes les entités publiques et privées engagées ou associées à la production, à la réglementation et à la gestion des pesticides. Ceux-ci comprennent les gouvernements, les organisations internationales, l’industrie des pesticides, l’industrie du matériel d’application, les marchands de pesticides, les opérateurs de lutte antiparasitaire, l’industrie alimentaire et les autres industries qui utilisent ou ont un intérêt pour les pesticides, les utilisateurs de pesticides et les groupes d’intérêt public tels que les organisations environnementales, les groupes de consommateurs et les syndicats .Le Code fournit des normes de conduite servant de référence pour les pratiques saines de gestion du cycle de vie des pesticides, en particulier pour les autorités gouvernementales et l'industrie des pesticides. Le Code décrit aussi la responsabilité partagée de nombreux secteurs de la société pour travailler ensemble afin que les avantages à tirer de l'utilisation nécessaire et acceptable des pesticides soient obtenus sans effets néfastes sur la santé humaine et animale et / ou l'environnement. À cette fin, l’article 3.5 du Code de conduite sur la gestion des pesticides stipule que l’industrie des pesticides et les commerçants doivent être en mesure de fournir un soutien technique efficace, étayé par une gestion intégrale du produit jusqu’au niveau de l’utilisateur final, y compris des conseils sur la mise en place de mécanismes de gestion efficace de pesticides inutilisés et obsolètes et les emballages vides. En outre, l'article 3.7 exhorte les entités concernées visées par le Code à prendre des mesures coordonnées pour produire et diffuser des supports pédagogiques pertinents et clairs, par le biais de tous les supports disponibles, aux services de vulgarisation, aux services de conseil en matière de santé, aux agriculteurs et aux organisations d'agriculteurs. En conclusion, les problèmes liés à l'utilisation des pesticides ne peuvent être résolus qu'avec l'engagement actif de toutes les parties prenantes concernées et compte tenu de la situation de l'utilisation des pesticides en Afrique, les formations sur l'utilisation rationnelle des pesticides sont absolument essentielles et urgentes.
Que prévoit la Fao comme formation pour les producteurs africains. Principalement de cacao de Côte d’Ivoire, du Ghana?La Fao collabore avec d'autres partenaires de développement pour aider les gouvernements à renforcer leurs capacités de gestion des parasites et des pesticides et à réduire les risques y associés. La formation fait partie intégrante de ces efforts. Une formation est nécessaire pour sensibiliser aux risques liés aux pesticides, à la surveillance et au signalement par les communautés en cas d'intoxication par les pesticides, à d'autres options de lutte antiparasitaire, notamment la lutte antiparasitaire intégrée et l'agriculture biologique. La Fao fait la promotion des Champs Ecoles des Producteurs (Ceps) en particulier pour la gestion rationnelle des nuisibles et des pesticides afin de favoriser une production durable. Les Ceps est une approche interactive et participative d'apprentissage par la pratique. Les participants améliorent leur compréhension des agroécosystèmes, ce qui conduit à des systèmes de production plus adaptés aux conditions locales tout en optimisant l'utilisation des ressources disponibles. Les Ceps pratiquant la lutte intégrée contre les ravageurs (Ipmffs) ont déjà fait leurs preuves en Afrique dans le cadre de programmes d'intensification durable de l'agriculture. Les agriculteurs de Côte d'Ivoire et du Ghana bénéficieraient en particulier d'une formation aux bonnes pratiques de gestion des parasites et des pesticides afin de réduire les impacts négatifs, notamment l'empoisonnement et les résidus issus de pesticides synthétiques toxiques, et d'adopter des systèmes de production plus durables qui ne reposent pas sur ces produits mais garantissent une productivité accrue et un meilleur accès au marché.
Etes-vous d’avis avec ceux qui disent que l’Afrique est le dépotoir de tous les pesticides obsolètes et très dangereux comme le glyphosate supposé cancérogène ? Question sans réponse.Dans une précédente interview, vous avez dit que le traitement chimique des chenilles légionnaires d’automne coûte chère. Pouvez-vous nous en dire plus ?En effet, la Fao recommande une approche de lutte intégrée contre les ravageurs, avec l'utilisation de pesticides à faible risque en dernier recours pour la lutte contre les chenilles légionnaires d’automne (Cla). La Fao a développé un guide pour la gestion intégrée des Cla sur le maïs, un guide destiné aux Ceps en Afrique. Dans le groupe des pesticides à faible risque, les biopesticides sont considérés comme la meilleure option. Toutefois, s’il existe des contraintes temporaires à l’utilisation de biopesticides, des pesticides à faible risque, par exemple les produits des classes de risque III et U de l’Oms (code de couleur bleu et vert) peuvent être utilisés. La Fao a publié un document d'orientation Cla intitulé « Réduction des risques pour la santé humaine et l'environnement des pesticides utilisés pour lutter contre la chenille légionnaire d'automne », afin de fournir des conseils sur la réduction des risques liés aux pesticides dans la gestion de ce ravageur.
Bamba Mafoumgbé, Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.( in Lginfos du 28 mai 19
Légende photo : Mr. Gu Baogen, (Expert Fao en pesticides) : « les formations sur l'utilisation rationnelle des pesticides sont absolument essentielles et urgentes »
Fidèle Neto (pdt Comtatci)/Directive 2017 de l’Uemoa sur les produits de Tabac // « La Côte d’Ivoire est bien en dessous du taux préconisé »
jeudi, 30 mai 2019 07:17 Written by ossey84A la faveur de « la journée mondiale sans tabac » qui a lieu tous les 31 mai, M. Fidèle Neto, le président de la Conférence des médias contre le Tabagisme, l’Alcoolisme et la Toxicomanie en Côte d’Ivoire (Comtatci) commente l’application de la Directive 2017 de l’Uemoa sur les produits de tabac.
Depuis décembre 2017, le conseil des ministres de la commission de l'Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) a pris une directive sur les taxes et les droits d’accises sur les produits de tabac dont la transposition devrait s’achever fin décembre 2019. Comment évolue le processus ?
Il faut dire que le processus évolue difficilement à cause de l’ingérence des firmes de tabac. En ce qui concerne la côte d’Ivoire, la taxe est de 43% contre le minimum de 50% qu’exige la directive de l’Uemoa sur les taxes et les droits d’accises. La Côte d’Ivoire, à ce jour et avant la date buttoir qui est fixé à fin décembre 2019, reste encore en dessous du minimum préconisé. On pourrait penser que la Côte d’Ivoire attend le délai de carence pour l’appliquer.Pensez-vous que cette norme communautaire pourrait permettre de lutter efficacement contre le tabagisme comme préconisée par l’Oms ?Non selon l’article 5 de cette directive, il s’agit de donner des indications sur le calcul des taxes et autres droits d’accises sur les produits de tabac. Notamment sur les produits fabriqués localement et sur ceux importés. C’est-à-dire que quand vous prenez le droit ad vadorem, qui est un système de taxation proposé par les industriels du tabac, ce qui n’est pas normal, la base d'imposition du droit ad valorem (…) Avez-vous une idée des taux applicables aujourd’hui dans les pays de l’Uemoa? Selon le directeur des douanes de la commission de la Cedeao, M. Salifou Tiemtoré, les pays de l’Afrique de l’ouest présentent les taux de taxation des produits du tabac les plus bas au monde. Les taxes appliquées par ces pays représentent moins de 40% du prix de vente des cigarettes, alors que dans les autres espaces économiques, elles sont supérieures à 65%.Quelle est la situation en Côte d'Ivoire ? Faut-il taxer davantage le tabac pour lutter efficacement contre ce fléau ?La Côte d’Ivoire est bien en dessous du taux préconisé et fait marquant le système de taxation ad valorem préconisé par la directive de l’Uemoa n’est pas conforme à celui recommandé par la Convention Cadre de la Lutte Antitabac (Cclat) de l’Oms. Cette convention recommande une taxation spécifique ou droit d’accise spécifique des produits du tabac. Un droit d’accise spécifique qui se fonde sur la quantité et consiste par exemple en un montant fixe par cigarette ou unité de poids de tabac. Alors que le droit ad valorem est assis sur la valeur. C’est-à-dire par exemple qu’on prend un pourcentage du prix de gros ou de détail. Pour nous, nous sommes d’avis qu’en augmentant la taxe sur les produits de tabac, elle favorisera la réduction de la consommation. Parce que plus la taxe est élevée, plus le produit devient cher et difficile d’accès à certaines bourses dont celle de la jeunesse. Toutefois, nous estimons que l’application de la directive peut véritablement nous permettre de régler ce problème. Pendant ce temps le tabac continue de tuer. Il est l’une des premières causes de décès dans le monde. Et, près de 50% des décès causés par le tabagisme ont lieu aujourd’hui dans les pays en voie de développement. Les projections annoncent même que ce taux atteindra 70% d’ici 20 ans. A l’instar des pays en voie de développement, la prévalence tabagique dans le contexte de la Côte d’Ivoire, pays situé en Afrique de l’Ouest, laisse entrevoir un tableau non plus lumineux. En effet, en Côte d’Ivoire, les études récentes font état d’une prévalence tabagique globale de 14% pour l’ensemble des jeunes de 8 à 22 ans pendant que 40% des travailleurs du secteur informel sont des fumeurs. En Côte d’Ivoire nous sommes autour de 9 000 décès annuels. Le tabac est le plus grand fléau évitable de santé publique jamais imposé au monde. Il est en effet la source de plusieurs maladies et aussi un facteur aggravant de certaines autres maladies. Le tabagisme n’a pas que des effets seulement sur le plan sanitaire, mais également sur le plan économique et sur le plan social.
Bamba Mafoumgbé,Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. ( in Lginfos du 29 mai 2019)
Légende photo : Fidèle Neto, le président de la Conférence des médias contre le Tabagisme, l’Alcoolisme et la Toxicomanie en Côte d’Ivoire (Comtatci) : « Le tabac est le plus grand fléau évitable de santé publique jamais imposé au monde »
Interview Kobenan Kouassi Adjoumani Affaire : « Amadou Gon Coulibaly est-il présidentiable »// « Le Rhdp n’a pas encore choisi son candidat(…) »
dimanche, 19 mai 2019 21:05 Written by ossey84Monsieur le Porte-Parole Principal du RHDP, depuis quelques jours, l’opposition tire à boulet rouge sur le Premier Ministre Amadou Gon Coulibaly qui est devenu sa cible privilégiée, dans son combat contre le RHDP. Comment réagissez-vous face à ces attaques ?
Bien évidemment, ces attaques du quotidien LE NOUVEAU REVEIL, porte-voix officiel du PDCI-RDA ne nous laisse pas indifférents. Car, après avoir perdu la bataille de la remobilisation de ses militants en raison des nombreuses défections en son sein, cette opposition en totale déroute tente de distraire l’opinion avec de faux débats, en essayant aussi de chatouiller des personnalités politiques d’exception qui ont la passion du travail et du service de l’Etat. Sinon, l’opposition et en particulier le PDCI-RDA a trop d’oignons qui pourrissent et qui rendent l’air de plus en plus irrespirable au sein de ses militants, pour s’intéresser à ce qui se passe ailleurs. Le PDCI-RDA n’a pas encore trouvé son compétiteur qu’il est déjà à la recherche de son potentiel adversaire. Quand on vous dit que ce parti a un réel problème de gouvernance et d’approche stratégiques, il y a des gens qui croient que ce sont des attaques. Non, c’est de la pure réalité. Si ce qui va se passer en 2020 au RHDP intéresse tant le PDCI, je lui conseille de rejoindre simplement le RHDP qui est sa famille naturelle. Ainsi, l’on comprendrait mieux sa préoccupation sur le choix du candidat du RDHP, pour la présidentielle de 2020. Autrement dit, il n’a pas qualité pour agir comme il le fait.
Nous sommes en politique et tout ce que fait l’adversaire est censé intéresser l’autre camp
Je vous le concède. Mais, le RHDP n’a pas encore choisi son candidat. Et un parti sérieux ne peut pas sur la base de rumeurs se forger une conviction. Pour revenir aux attaques dont le Premier Ministre Amadou Gon Coulibaly est la cible, je pense que c’est parce qu’il est craint et redouté qu’il suscite tant de levées de boucliers. Hier, c’était le supposé troisième mandat du Président Alassane Ouattara qui cristallisait toutes les passions et toutes les peurs de l’opposition. Aujourd’hui, c’est le Premier Ministre du Président de la République. Cette opposition me semble un peu fébrile, affolée même. Tout laisse croire que cette opposition manque de sérénité au point où elle affiche un mépris rampant vis-à-vis du Premier Ministre Amadou Gon Coulibaly, ce grand Homme d’Etat, ce technocrate dont les immenses compétences professionnelles ont toujours été reconnues, dans ce pays, même au-delà de nos frontières. Il a fait toutes ses classes dans les plus hautes sphères de l’administration publique. Ministre d’Etat, Secrétaire Général de la Présidence de la République et aujourd’hui Premier Ministre. Bien entendu, ceux qui n’ont jamais occupé ces fonctions ne peuvent pas mesurer les exigences et la complexité des taches qui s’y rattachent.
Le journal du PDCI estime que le Premier Ministre Amadou Gon Coulibaly n’est pas un rassembleur d’hommes. Qu’en dites-vous ?
Mais, là encore je suis surpris, parce que quelqu’un qui a eu à fédérer la machine du RDR durant la traversée du désert de ce parti, aux côtés de Madame Dagri Diabaté, quelqu’un qui a été le directeur national de campagne du Président Ouattara, à deux reprises et qui lui a permis de glaner des victoires éclatantes, si vous me dites qu’il n’est pas rassembleur, je me demande bien ce que le mot « rassembleur » veut dire pour ses détracteurs.
Par ailleurs, le Premier Ministre Amadou Gon Coulibaly fut Directeur Adjoint du BNETD. Par loyauté et fidélité pour le Président Alassane Ouattara, il a préféré, à un moment donné, mettre entre parenthèses ses opportunités de carrière personnelle pour suivre ses convictions politiques en prenant position pour le Président Alassane Ouattara et le RDR dans le combat contre l’exclusion.
Les gens jugent parfois à partir de clichés qu’ils ont développés sur la base de rumeurs, sans chercher à se forger leur propre conviction, à vivre leur propre expérience, au contact de cette personnalité.
Nous qui le pratiquons au quotidien, nous nous inscrivons en faux contre ces allégations mensongères. Il faut éviter de faire des amalgames et ne pas confondre la rigueur qu’il affiche dans l’exercice de ses fonctions et l’homme ouvert, amical, jovial qu’il peut être, en dehors du travail. Et il suffit de le fréquenter pour s’en rendre compte. Pour achever de vous convaincre, je voudrais inviter les uns et les autres à se poser une question. Comment se fait-il que le Président Alassane Ouattara, dont tout le monde connaît les compétences, la rigueur et le sérieux dans le travail, a toujours gardé le Premier Ministre Amadou Gon Coulibaly comme l’un de ses plus fidèles collaborateurs ? C’est en reconnaissance de cette marque de confiance totale que nous l’appelons affectueusement et à juste titre le « disque dur » du Président Alassane Ouattara. Aujourd’hui, au RHDP, ce qui nous préoccupe, c’est le rassemblement, la cohésion sociale, la paix, la stabilité politique et le bien-être des Ivoiriens. Et le Premier Ministre Amadou Gon Coulibaly, Président du Directoire du RHDP s’inscrit dans cette dynamique.
A votre avis, Monsieur le Porte-Parole du RHDP, pourquoi le journal du PDCI-RDA s’acharne tant sur Amadou Gon Coulibaly ?
Je vous demanderais de leur retourner la question. Pourquoi le Premier Ministre Amadou Gon Coulibaly leur donne tant de démangeaisons, pourquoi trouble-t-il tant leur sommeil ? C’est justement parce qu’ils ont peur. C’est justement parce qu’ils savent que c’est un homme compétent.
Pendant qu’ils font des offres politiques passées et dépassées relativement à la présidentielle de 2020, pendant qu’ils peinent également à mettre en place une plateforme annoncée depuis des lustres, le RHDP avance à pas de géant et avec sérénité vers 2020, avec à sa tête le Président Alassane Ouattara qui au moment venu nous indiquera la voie à suivre. Que les détracteurs du Premier Ministre Amadou Gon Coulibaly et du RHDP ne soient pas pressés.
Le journal du PDCI affirme que l’opposition applaudira si la candidature d’Amadou Gon est le choix du Président Alassane Ouattara et du RHDP. Quel commentaire faites-vous de cela ?
C’est tout simplement ridicule. Ce raisonnement n’obéit à aucune logique. Voici des personnes qui vont à une compétition pour gagner et qui disent à leurs adversaires que si vous alignez votre numéro 10, nous allons vous battre. Si tant est que leur souhait c’est de gagner effectivement, ils devraient plutôt nous pousser à le classer. Or, ici, ils tentent par tous les moyens de nous convaincre de ne pas le classer. De deux choses l’une, ou bien le PDCI va aux élections pour ne pas gagner, ou alors, leur adversaire le plus redouté c’est le Premier Ministre Amadou Gon Coulibaly. Pour tout dire, le PDCI sait très bien, qu’en aucune façon il ne peut battre le candidat du RHDP à l’élection présidentielle de 2020. Alors, qu’il arrête donc de nous distraire par ce faux débat.
Après Charles Koffi Diby, l’on annonce également le ralliement prochain du Président du Sénat, Ahoussou Jeannot, au RHDP
Ce qui se passe aujourd’hui ne nous surprend guère. Cela prouve bien au contraire que depuis le départ, nous avons vu juste et nous avons été les premiers à afficher notre adhésion au RHDP par la création du mouvement SUR LES TRACES D’HOUPHOUET-BOIGNY, nous en sommes mêmes les membres fondateurs. Et c’est pourquoi, nous avons interpellé le Président Henri Konan Bédié pour lui montrer la voix, qu’il n’y avait pas d’autres alternatives que le RHDP.
Nous sommes heureux que notre combat ait été finalement compris.
Les dirigeants actuels du PDCI ont pensé qu’ils pouvaient imposer leur volonté aux autres militants par la force. Hier, c’est à coups de radiations et de sanctions qu’ils géraient le PDCI-RDA. Aujourd’hui, ils se sont rendus compte que ce procédé a montré ses limites. Maintenant, ce sont les militants, les élus et les cadres du PDCI-RDA, eux-mêmes, qui claquent la porte pour rallier le RHDP, sans aucune contrainte.
Aujourd’hui, nous assistons à une véritable ruée des militants du PDCI-RDA vers leur famille naturelle, vers la grande maison des Houphouétistes qu’est le RHDP.
Au RHDP, nous accueillons, les bras ouverts, tous nos frères et sœurs qui ont compris la nécessité du rassemblement et qui décident de nous rejoindre. Nous savons que certains étaient restés au PDCI dans le secret espoir que la position du Président Bédié évoluerait en faveur du RHDP. Malheureusement, ce dernier vient de nous démontrer qu’il a lâché Houphouët pour se jeter dans les bras de Gbagbo.
Justement, comment voyez-vous cette alliance avec le FPI ?
A la vérité, le PDCI-RDA est à la recherche d’un second souffle. Il négocie un attelage pour se mettre à la remorque du FPI et de M. Gbagbo. D’ailleurs, cette alliance ne nous fait ni chaud ni froid. Le RHDP est un parti de bâtisseurs. Notre objectif est d’apporter des solutions dans le sens de l’amélioration des conditions de vie des Ivoiriens. En huit années de pouvoir, le Président Alassane Ouattara a réalisé de grandes et belles choses. Et cela, à l’heure du bilan, va être présenté aux Ivoiriens, afin qu’ils choisissent en connaissance de cause. A titre d’exemple, je voudrais ici donner quelques chiffres relatifs à la gouvernance de M. Bédié, de M. Gbagbo et du Président Ouattara concernant l’école. En sept ans de pouvoir, sous la gouvernance du Président Bédié, 500 salles de classes ont été bâties. Sous celle de Gbagbo, en dix ans, 1 700 classes ont été bâties alors qu’en huit ans, le Président Alassane Ouattara a construit 38 000 salles de classes. Lorsqu’on fait le pourcentage de ces réalisations, le Président Bédié obtient 1,02%, Gbagbo 4,22% et le Président Alassane Ouattara 94,52% Quand on fait le cumul des réalisations de M. Bédié et M. On a 5,48%. Jugez-en vous-mêmes. Et ce qui est valable dans le domaine de l’Education Nationale l’est aussi dans les autres secteurs d’activités.
Ce PDCI-RDA rabougri ne peut être la locomotive et le FPI ne peut accepter de jouer les seconds rôles. Le FPI a déjà exprimé son refus d’intégrer la plateforme proposée par M. Bédié, parce qu’il a déjà une plateforme de gauche, EDS.
M. Bédié, candidat du PDCI-RDA en 2020 ?
Je préfère réserver mon commentaire pour plus tard quand il se prononcera lui-même sur la question. De toute façon, le PDCI-RDA a annoncé sa Convention pour 2019. On n’est plus très loin. Il leur reste, en effet, six mois pour se décider. Chez nous, on dit que quand les danseurs font mouvement vers vous, vous n’avez plus besoin de tirer le cou pour les observer.
Un mot sur les événements de Béoumi
C’est une tragédie, un drame et je voudrais m’incliner devant la mémoire des disparus et dire « yako » aux familles éplorées et à toute la Côte d’Ivoire.
Ce qui s’est passé à Béoumi ces derniers jours, devrait nous interpeller tous face à la nécessité de la paix. Une banale altercation qui dégénère en affrontement intercommunautaire et qui fait plusieurs morts. Ce que je dénonce, c’est la tentative de récupération politique de ces malheureux événements. La question qu’il faut se poser ici c’est, comment une banale affaire de transporteurs a pu se transformer en affrontement entre deux communautés ? Vivement que les uns et les autres se ressaisissent pour pratiquer le vivre-ensemble, surtout qu’ils sont condamnés à vivre ensemble.
Réalisée par Ayoko Mesah
Légenge photo : Kobenan Kouassi Adjoumani, porte-parole principal du Rhdp : « Ce PDCI-RDA rabougri ne peut être la locomotive et le FPI ne peut accepter de jouer les seconds rôles »