Interviews (75)
M. Siandou Fofana (Tourisme et loisirs)// Investissements// « Voici ce qui est prévu sur le site de la Sorbonne au Plateau »
lundi, 02 septembre 2019 08:47 Written by ossey84Profitant récemment de la cérémonie de remise de cartes à des agents assermentés, M. Siandou Fofana, le ministre du Tourisme et des Loisirs, a invité les opérateurs économiques du secteur touristique à mettre l’accent sur la démarche qualité..
Monsieur le ministre, 70 agents assermentés viennent de revoir leur carte des mains du ministre du Tourisme et des Loisirs. Que vont –ils faire concrètement sur le terrain ?
Il s’agit pour nous d’insuffler une nouvelle dynamique au secteur. Ce par la culture de résultat et de performance axées sur démarche qualité. C’est cette démarche qualité que nous recherchons. Vous conviendrez avec nous qu’en termes de démarche qualité, depuis plusieurs dizaines d’années, les classements de nos hôtels n’ont pas fait l’objet de révision. Au point que chacun se fixe les étoiles qu’il souhaite. Nous avons convenus de mettre de l’ordre dans tout ça. C’est ce qui permet avec Côte d’Ivoire normalisation( Codinorm), de mettre de l’ordre dans tout ça et aboutir à une classification de nos réceptifs hôteliers. Cela suppose qu’il faut avoir des agents sur le terrain, instaurer à la base des règles qui feront l’objet de suivi et de traitement. Si ce n’est pas le cas, nous aviserons. Ce que nous pouvons dire, c’est que ces agents vont sur le terrain, pour faire respecter les règles et qu’à partir de celles-ci, nous ayons la possibilité de faire respecter toute la règlementation.
Un message particulier à l’endroit des gestionnaires de réceptifs hôteliers ?
Que tous se conforment à la règlementation en vigueur. Que ceux qui opèrent illégalement sans agrément et sans avoir à renouveler leur autorisation, se conforment à la règlementation. Cela nous permettra de voir leur existence, de les codifier et de savoir ce qui s’y passe d’une parte, et de savoir que les normes sont respectées d’autre part. Ajoutons que l’essentiel pour nous, c’est la santé des visiteurs de sites touristiques et de loisirs. Il faut que les règles d’hygiènes, de propretés et de salubrité soient respectées. Une brigade de salubrité et d’hygiène sera mise à contribution dans ce sens. Pour que, In fine, à travers une politique commerciale bien structurée, nous arrivions non seulement à garder les clients mais aussi à les fidéliser sur la destination Côte d’Ivoire.
Faudrait –il s’attendre à des sanctions contre ceux qui ne vont pas respecter les normes ?
Ce n’est pas notre souhait, mais nous pensons que si des acteurs venaient à être interpelés et qu’ils ne se conforment pas à la règlementation, il est clair que des sanctions prévues par la loi vont tomber.
Monsieur le ministre peut-on que « Sublime Côte d’Ivoire » est en train de porter déjà des fruits ?
Tout à fait ! « Sublime Côte d’Ivoire » est en train de porter des fruits. Nous y croyons. Nous avons commencé et nous faisons une montée en puissance. Les résultats sont en train de nous parvenir par la grâce de dieu et du leadership de nos hautes autorités que nous voulons saluer ici. Pour revenir à « la Place de la Sorbonne » au Plateau, il sera construit une Smart City. C’est-à-dire un hôtel il y aura un espace commercial Vip de luxe. Le Tourisme commercial et d’affaires trouvera tout son sens à partir d’un pôle de croissance économique de cette nature. On peut rester dans la Sous- région et avoir tout à portée de mains sans Visa.
B. Mafoumgbé,( In Lginfos aout 2019 )
Legende photo : Ministre du Tourisme et des loisirs
Docteur Adama Coulibaly Dg Cca/ Redynamisation de la filière coton et textile // « Nous nous battons pour attirer les investisseurs »
lundi, 19 août 2019 18:53 Written by ossey84Le Directeur général du Conseil du Coton et de l’anacarde,( Ccc), le Docteur Adama Coulibaly, nous parle de l’approvisionnement en Matières premières des transformateurs locaux et la stratégie mise en place pour attirer les investisseurs dans la filière textile ivoirienne..
Monsieur le Directeur général, vous venez de participer au 18e Forum de l’Agoa à Abidjan. Que peut-on retenir ?
Nous avons noué beaucoup de contacts et échangé avec des acteurs majeurs de l’Agoa. Des rencontres qui s’inscrivaient dans la droite ligne de nos démarches et stratégies habituelles. Nous nous battons pour attirer des investisseurs dans la filière coton. Nous parlons beaucoup de la filière anacarde mais, il n’en démeure pas moins que la filière coton est l’objet d’une préoccupation majeure au même titre que la filière cajou. A ce titre nous pouvons vous faire la confidence que le 04 aout 2019, nous avons échangé avec le Directeur exécutif adjoint de Pvh qui est le leader mondial qui est entreprise N° 2 dans le domaine du textile et de l’habillement. Il s’est agissait au cours de cette séance de travail, de lui présenter les nombreuses opportunités qu’offre la Côte d’Ivoire en matière de développement des textiles et de l’habillement. Précisons que ce groupe est installé dans des pays qui ne produisent de coton. Ici nous avons non seulement une production locale mais la Côte d’Ivoire est une sorte entonnoir pour deux gros pays producteurs de coton en Afrique que sont le Mali et le Burkina Faso. La Côte d’Ivoire, la porte d’entrée de l’Uemoa et de la Cedeao qui in fine compte plus trois cent millions d’habitants et donc plus de trois cent millions de consommateurs. Ce sont tous ces avantages qu’offre notre pays sans compter sa proximité avec les Etats unis d’Amérique( Usa), qui leur ont été présentés.
Parlons un peu de l’approvisionnement de l’industrie textile locale. Des industriels de la place disent rencontrer des difficultés pour s’approvisionner en Matière première. Que répondez-vous ?
La Matière première existe dans le pays et tout le monde peut le constater. Maintenant est ce qu’on a le fonds de roulement nécessaire pour l’acheter ? Cela est un autre débat. Il n’appartient pas au Conseil du coton et de l’anacarde de répondre à cette question. Ce que nous faisons, comme ce que nous avons fait d’ailleurs dans la filière cajou, nous l’avons dans la filière coton avant la filière cajou. C’est de réserver une partie de la production nationale aux transformateurs locaux aussi bien en ce qui concerne la fibre de coton que la graine de coton. Maintenant quand on vous réserve un volume et que pour des raisons de contrats ou pour des difficultés au niveau de votre fonds de roulement, vous n’avez pas pu enlever, le débat change de nature.
Quel l’état des lieux dans le secteur des oléagineux en matière d’approvisionnement en graines de coton ?
Nous avons une usine de trituration qui marche bien et qui est implantée à Korhogo : Industrie de trituration de graines de coton et de raffinage d’huile végétales,( Cotraf). Elle a une politique d’approvisionnement a adéquate et vous pouvez aller visiter cette entreprise. Les responsables n’ont aucuns soucis d’approvisionnement en Matière première, sauf que par moment, ils remettent en cause les prix du Kg de graine de coton. A ce niveau, le régulateur que nous sommes intervient pour qu’il y ait un prix préférentiel pour l’industrie locale. A chaque fois qu’il y a problème, triturateurs, égreneurs et nous-mêmes, nous nous retrouvons pour trouver une solution au problème posé. La graine existe tout comme la fibre. Le reste relève d’une question commerciale entre entités privées. Nous faisons de la régulation. En tant que tel, nous ne pouvons pas nous substituer à un acteur privé pour son approvisionnement.
Olheol c’est finie avec l’Etat de Côte d’Ivoire ?
Nous n’en savons rien. Allez poser la question aux dirigeants de cette entreprise.
Bamba Mafoumgbé, Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.( in Lginfos du 14 aout 19)
Légende photo : Docteur Adama Coulibaly, Directeur général du Conseil coton et anacarde : « Nous ne pouvons pas nous substituer à un acteur privé pour son approvisionnement »
Ahmed Fodé Cissé(Dga de Cotivo/Utex-Ci)/Relance de la filière textile ivoirienne// Le cri de détresse d’un industriel local
mardi, 13 août 2019 21:00 Written by ossey84A la faveur du forum Agoa 2019, Ahmed Fodé Cissé,(Directeur général adjoint)de Cotivo/Utex-ci) tenu récemment à Abidjan, a levé un coin de voile sur l’état de santé de l’industrie textile locale.. Comment se portent se portent à ce jours les deux entreprises opérant dans le textile que vous avez rachetées il y a quelques années ?Ces deux entreprises essaient de se relever après avoir traversé des périodes difficiles. L’Union textile et industriel de Côte d’Ivoire, ( Utex-ci) a été rachetée par le Docteur Konaté Vassiriki en 2012. En 2015, il a racheté La Société la cotonnière ivoirienne (Cotivo) d'Agboville. Ce sont des grosses machines qu’il faut arriver à remettre sur pieds. Nous y travaillons. En termes de transformation du coton produit en Côte d’Ivoire, pouvez –vous nous indiquer la part des deux entreprises indiquées plus haut ?Pour l’instant, nous ne traitons même 1% de la fibre de coton produit en Côte d’ivoire. L’accès à la Matière première est déjà un gros problème. Bien que notre pays produise du coton, il est difficile pour nous d’y accéder. Parce que les égreneurs qui sont des multinationales, après usinage du coton graine, vendent la fibre obtenue à terme. C’est-à-dire que la production de 2019 est déjà vendue depuis 2017. Ainsi quand nous avons besoin de Matière première au moment de faire la transformation, nous n’ avons plus de produit disponible. Donc nous sommes obligés de courir à gauche et à droite sur des marchés parallèles ou avoir de la Matière Première qui n’est pas de très bonne qualité et qui abime nos machines. Qui sont calibrées pour une certaine qualité de coton. Si nous n’avons du coton d’une certaine qualité, cela nous crée beaucoup de problème. Qu’avez-vous dire à l’Etat de Côte d’Ivoire afin de remédier à cette situation ? Que l’Etat nous aide à avoir de la Matière première. L’Etat est censé être garant de l’approvisionnement en Matière première, pour l’industrie locale. Nous sommes en pourparlers avec le gouvernement. L’Etat sert d’arbitre. Dans ce dossier. Les sociétés d’égrenage sont du reste privées. Donc, il est un peu difficile à l’Etat de leur imposer quoi que ce soit. Nous sommes en pourparlers avec les différents acteurs. La contrefaçon devrait vous faire tout de même ? Non ! Nos produits sont 100% coton. Nous n’en connaissons pas qui en fait autant à part nos deux entités. Nous faisons soit de l’écru qui sert aux autres entreprises comme support pour faire de l’impression, soit nous faisons du Jean qui à l’époque avant le rachat de Cotivo, était vendu aux Etats unis d’Amérique et dans d’autres pays. Nos perspectives, c’est d’avoir une bonne source d’approvisionnement en Matière Première pour pouvoir permettre à nos usines de tourner. Ainsi se sont des régions entières qui tournent notamment Agboville et Dimbokro. Ça fait tourner la ville. Une fois que nous n’aurons, plus de difficulté d’approvisionnement, nous allons tenter d’arriver jusqu’ à la confection. C’est notre objectif. Nous envisageons également renouveler notre parc machine qui est vieillissant.
Bamba Mafoumgbé, Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. Légende photo : Ahmed Fodé Cissé(Dga de Cotivo/Utex-Ci ) :« Nous voulons davantage avoir accès à la Matière première » ( Lginfos du mardi 13 aout , 21 heures
Abdourahmane Cissé,(ministre pétrole, de l’énergie et des énergies renouvelables)/ Programme social du gouvernement// « Voici ce qui est prévu pour les campements et zones isolées »
vendredi, 26 juillet 2019 08:35 Written by ossey84A l’issue du séminaire sur le secteur pétrole et énergie qui vient de se tenir à Yamoussoukro, Addourahmane Cissé,le ministre du Pétrole, de l’énergie et des énergies renouvelables, nous a fait le point des acquis et des actions à mener dans ledit secteur… Interview
A quoi devrait –on s’attendre concrètement à l’issue des assises de Yamoussoukro, dans la configuration au niveau du secteur du pétrole et de l’énergie en Côte d’Ivoire ?
Je voudrais déjà remercier tous ceux qui étaient présents à ce séminaire de Yamoussoukro, remercier l’ensemble des participants, les organisateurs ainsi que mes collaborateurs. Ce n’est pas un séminaire qui a été uniquement au niveau de l’administration publique. C’était un séminaire dans lequel il y avait une parfaite collaboration entre le secteur privé et le secteur public. Parce que, c’est ensemble, entre le secteur privé et le secteur public que nous allons arriver à faire développer notre secteur. Au sortir de ce séminaire, 10 thèmes ont été adoptées dont 5 pour le secteur du pétrole et 5 pour le secteur de l’énergie. Et lorsqu’on regarde la composition de chacun des thèmes, vous avez à la fois des hommes du secteur privé et des personnes du secteur public. Au niveau même des personnes qui présidaient les commissions des différents thèmes, vous avez souvent des thèmes qui étaient présidés par les hommes du secteur privé et des thèmes présidés par les hommes du secteur public. C’était une réflexion consensuelle au cours de laquelle, pendant 2 jours, il y a eu des débats concrètement francs et ouverts. Imaginez-vous, quand on a un séminaire dont le thème a été présidé par un homme du secteur privé, on ne peut pas dire qu’on a un travail aussi facile et simple. Aujourd’hui, nous avons environ 167 actions qui ont été bien clairement élaborées, adoptées et énoncées. Sur chacune des actions, nous avons veillé à ce qu’on puisse expliquer qui était responsable des mises en œuvre et quel est le délai durant lequel les actions pouvaient être mises en exécution. Nous avons un tableau qui va faciliter les travaux et on pourra de façon régulière, faire le point, et dire est ce que telle action a été exécutées ou pas ? Qui était le responsable ? Qui a fait ou n’a pas fait sa part ? En ce moment, on pourrait situer les responsabilités. C’est un élément qui était vraiment important. Nous avons aujourd’hui ce document, qui est une vision qui nous permet de savoir exactement qu’est-ce que nous devrons faire sur les périodes 2019-2020 et au-delà même de la période 2020 ? Qu’est-ce que nous devrons faire sur la période 2021-2030.
Dites-nous concrètement comment vous allez aborder cela sur le terrain, pour que la population en tire profit ?
La vision, c’est de faire en sorte que nous puissions, au cours des prochaines années, avoir un secteur pétrolier qui se développe pour que nous puissions produire du pétrole, surtout de qualité et en quantité suffisante. Mais en n’oubliant pas les populations. Parce que, tout ce que nous faisons aujourd’hui, c’est pour améliorer les conditions de vie des populations. Avoir un impact positif en thème de réduction de la cherté de la vie et aussi créer des emplois pour les jeunes. L’objectif, c’est d’avoir un secteur qui se développe et qui contribue au développement de la Côte d’Ivoire. Mais aussi et surtout qui contribue à la création d’emplois. Permettez-moi de vous citer quelques mesures. Si nous prenons par exemple le secteur du pétrole, l’une des mesures principales consiste à la promotion et au développement du bassin sédimentaire. Aujourd’hui, nous produisons 40 milles barils de pétrole par jour. Quand vous regardez les pays de la sous-région, les quantités de pétrole sont largement au-dessus. Il est donc important de faire du bon travail pour que nous puissions augmenter clairement la production ivoirienne de pétrole. Nous avons échangé sur les actions de développement dans les prochains mois à venir. Il y a un deuxième élément important. C’est le contenu local. Nous voulons développer le bassin sédimentaire de la Côte d’Ivoire et faire de sorte que nos entreprises nationales participent entièrement au développement de ce secteur. Il a été retenu un projet de loi. Un projet de texte sera proposé au gouvernement pour qu’on puisse faire ensemble ce qu’il faut pour développer le secteur pétrolier. Pour la réalisation de ce projet, les Pme locales en matière du pétrole sont considérablement impliquées. Elles doivent contribuer au développement de ce secteur. C’est ensemble, entre le secteur privé et le secteur public que nous avons convenu de faire cela. Si nous voulons avoir un contenu de développement local, il faut que cela s’accompagne des ressources humaines. Un troisième aspect, c’est le secteur de la formation. Si nous voulons avoir un développement du contenu local, il faut bien entendu que cela s’accompagne des ressources humaines bien formées. C’est dans ce sens que nous avons proposé de créer en Côte d’Ivoire, l’Ecole supérieure de pétrole et d’énergie dans laquelle, on délivrera un double diplôme entre l’institut national polytechnique Houphouët-Boigny et aussi en collaboration avec l’institut de référence international. Nos jeunes, nos étudiants n’auront pas besoin d’aller à l’étranger. Ils resteront en Côte d’Ivoire. Ils seront formés ici. Ils auront un diplôme d’une école de référence. C’est un point qui est aussi très important. Pour terminer sur le secteur pétrolier, c’est bien entendu l’approvisionnement du pays en produits pétroliers. Nous ne souhaitons pas avoir de cas de défaillance ou de rupture. C’est une question essentielle sur laquelle nous avons échangé et aussi des propositions ont été faites. Il y a eu aussi la partie Energie. Nous avons également échangé longuement sur la question de l’énergie. Qu’est-ce que nous devrons faire pour avoir une énergie de qualité ? A ce volet-là, la première, une des recommandations qui est très importante, c’est de la poursuite du programme social du gouvernement. Nous allons poursuivre ce programme. Le programme d’électrification pour tous et le Programme national d’électrification rural (Proner) qui nous accompagne. Il faut que certaines localités qui sont très isolées, notamment, les campements lointains et enclavés qui n’ont pas accès à l’énergie, puissent jouir également de ce privilège étatique. Il a été proposé de poursuivre le programme social, de faire en sorte que les campements puissent eux- aussi, être pris en compte. Pour certains campements et certaines zones isolées où vous ne pouvez pas envoyer le réseau électrique. Il faut donc imaginer des solutions pour que de façon locale, on leur donne un accès à l’énergie.
Qu’envisagez-vous en matière de promotion des énergies renouvelables ?
Aujourd’hui, il est possible d’utiliser les énergies renouvelables qui peuvent avoir, non seulement un impact important en termes de climat et un impact aussi important en termes d’économie. Imaginez que vous utilisez les équipements solaires chez vous à la maison pour la production d’énergie. Economiquement, cela a un impact clair sur vos factures d’électricité. Nous souhaitons en termes de la cherté de la vie, des initiatives qui soient faites dans ce secteur. Nous sommes en ce moment en train de réfléchir à un cadre réglementaire que nous allons proposer, pour justement inciter la population ivoirienne, inciter l’ensemble des ménages à l’utilisation de ces mesures.
Et au niveau de la formation et ce qu’il faut pour aider les Pme locales ?
En matière de formation, nous entendons aller à la réouverture de l’Ecole supérieure internationale africaine de l’électricité. C’est une école qui est très importante, qu’il nous faut, compte tenu de l’ensemble que nous faisons pour penser à la formation de nos jeunes. Nous souhaitons la réouverture de cette école pour avoir des ingénieurs de qualité. Autres éléments qu’on peut indiquer, c’est celui de nos entreprises locales. Nous souhaitons avoir au niveau de toutes les entreprises qui sont dans le secteur d’énergie, au moins 30% soient affectés aux entreprises nationales. Ce ne sont pas des mesures pour prendre des mesures. Mais ce sont des mesures consensuelles qui ne sont pas imposées par l’Etat pour spéculer. Les deux parties sont tombées d’accord lors des assises pour aller dans ce sens. Nous avons identifié pour chacune d’elles, des responsables et la durée pendant laquelle nous pensons les réaliser. Nous allons rentrer à Abidjan et nous allons nous mettre au travail pour que nous puissions poursuivre l’objectif du gouvernement et faire en sorte pour que nous puissions réaliser ces actions et créer des emplois pour nos jeunes.
Monsieur le ministre, nous voudrons savoir s’il y a des inquiétudes au niveau des huiles qui sont utilisées ?
Je suis un ancien ministre du Budget. On ne peut donc pas dire que le matériel est trop taxé. Mais aujourd’hui, vous savez, si on veut promouvoir par exemple l’utilisation des énergies renouvelables, il faut que nous regardions quelles sont toutes les dispositions à prendre, si nous souhaitons que dans la plupart des ménages, nous puissions avoir un accès assez facile à la promotion solaire et autres. Il faut que nous réfléchissions à la fiscalité à mettre en place. Tous ces éléments aujourd’hui font partie des éléments sur lesquels nous réfléchissons. Nous allons faire un travail assez clair sur ce qui se passe dans les autres pays et voir ce qu’il faut à la Côte d’Ivoire et puis voir des actions que l’Etat peut faire justement pour inciter la population à utiliser ces éléments, avec bien entendu en perspective le bien-être de la population parce que si nous arrivons à faire ces éléments, cela aura un impact clair en matière de la cherté de la vie et la réduction de la cherté de la vie. Pour ce qui concerne les lubrifiants, il faut savoir qu’aujourd’hui, il n’y a pas d’entreprises en Côte d’Ivoire qui fabrique des lubrifiants. Tout est importé. Nous ne pouvons rester dans cette logique. Il faut s’assurer que le lubrifiant qui rentre est de bonne qualité. Déjà, c’est important et si cela n’est pas le cas, il faut se dire que malheureusement les consommateurs ivoiriens ont utilisé des produits qui ne sont pas de la bonne qualité qui pouvaient avoir des effets néfastes sur la population. Il faut s’assurer de la vérification de la qualité. Avoir un cadre réglementaire qui vérifie l’utilisation des lubrifiants. C’est une des recommandations qui a été arrêtée. Mettre en place ce cadre réglementaire pour créer des entreprises nationales, locales qui produisent ces lubrifiants.
A combien vous pouvez chiffrer les plans d’actions que vous avez abordez ?
C’est dur à dire. Parce que ce ne sont pas des dépenses en tant que telles. Ce sont plutôt des réflexions intellectuelles. Certaines mesures peuvent être l’argent. Lorsqu’on dit que nous voulons faire la réouverture de l’école supérieure, ça va nous demander des ressources. Mais ce sont des ressources que nous pensons mobiliser avec nos partenaires(…) La plupart des pays contribuent, les bailleurs de fonds contribuent. Il y a même des ressources disponibles pour la réouverture des écoles. Les mesures que nous avons aujourd’hui sont vraiment importantes. Retenez que tout n’est pas financier. Nous voulons qu’il y ait beaucoup plus d’entreprises ivoiriennes qui soient tout simplement dans le secteur du pétrole et l’énergie. Cela ne veut pas dire qu’on doit leur donner de l’argent, mais créer un cadre pour les entreprises puissantes d’avoir des moyens et des opportunités. Les Pme étaient présentes. Que ce soit le secteur du pétrole et l’énergie. Elles connaissent leurs difficultés. Nous avons échangé. La plupart a dit qu’il ne s’agit pas d’argent mais plutôt de savoir et traiter les vrais problèmes.
A l’époque, les frais de la formation étaient fixés à 3 millions Fcfa. Est-ce que les apprenants vont toujours payer ?
Pour revenir sur la question de l’école, il y a des écoles supérieures du pétrole et de l’énergie. Le plus important, c’est la vision du chef de l’Etat. C’est faire en sorte que, quelles que soient vos origines, vos compétences, vous puissiez avoir accès à ces écoles. L’argent ne doit pas être un problème encore moins un en frein. Nous aurons pu le dire que nous offrons des bourses d’études aux étudiants pour aller se former à l’étranger. On aurait pu le faire. Mais nous avons décidé que ces investissements soient faits ici pour permettre au grand nombre d’étudiants et à nos jeunes de bénéficier d’une formation de qualité. Nous voulons qu’il y ait des émulations d’excellence pour que la promotion d’excellence soit une réalité. Nous allons communiquer lorsque ces écoles seront prêtes. Les jeunes seront formés et les meilleurs seront mis au service de la Nation.
Bamba Mafoumgbé,Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Légende photo : Abdourahmane Cissé, ministre pétrole, de l’énergie et des énergies renouvelables : « Il n’y a pas d’entreprise en Côte d’Ivoire qui fabrique des lubrifiants » ( In Lginfos)
Abou Bamba( S. Exécutif convention d’Abidjan sur les Océans)// « Voici pourquoi il faut protéger les mangroves (…) »
jeudi, 11 juillet 2019 17:38 Written by ossey84 Abidjan a abrité récemment, la conférence sur la mangrove qui va enregistrer la participation des ministres de l'Environnement des 22 pays africains qui sont baignés par l'océan Atlantique. M. Abou Bamba, le secrétaire exécutif de la Convention d'Abidjan sur les océans, nous explique les enjeux…
Pourquoi est-il important de protéger les mangroves ?
Parce que les mangroves sont une zone de frayère, une zone de reproduction d’au moins 80% des espèces de poissons. Parce que les mangroves aussi nous protègent contre les catastrophes naturelles, parce que les mangroves nous protègent contre l’érosion côtière qui réduit tous les jours la superficie des pays africains. Il est important de protéger les mangroves, parce qu’elles séquestrent cinq fois plus de gaz carbonique que les autres couverts végétaux normaux.
Donc, moins il y a de mangroves, moins il y a de poissons ?
C’est bien ça. La corrélation entre la reproduction des poissons et l’existence des mangroves est très forte et puis les zones de protection aussi des poissons, c’est les mangroves. C’est un habitat naturel.
Quelles sont les mangroves qui sont aujourd’hui les plus menacées par la surpopulation ou par la pollution ?
Les mangroves les plus menacées se trouvent principalement dans des pays comme le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Nigeria, du fait de l’utilisation des bois de mangroves pour fumer le poisson, autre produit halieutique. Ces mangroves-là, dans les pays que je viens de citer, sont situées dans des zones où l’État ne verse pas suffisamment son contrôle sur ces écosystèmes-là, particulièrement importants pour la production halieutique. On peut parler peut-être du Nigeria un peu plus longtemps, parce que c’est le dernier massif, c’est le dernier bloc de mangroves qui existe en Afrique, dans la région du Delta justement, particulièrement polluée du fait de l’activité pétrolière. Mais les mangroves aussi jouent un rôle de filtration de l’eau, malheureusement particulièrement dégradée, particulièrement attaquée par les communautés de pêcheurs qui vivent dans ces contrées-là.
C’est-à-dire que les mangroves sont attaquées par les pêcheurs alors que ceux-ci ont besoin de la mangrove ?
Exactement. Ils utilisent la mangrove pour fumer le poisson si vous voulez.
Tout en sachant, évidemment, que moins il y aura de mangroves moins il y aura de poissons.Pas forcément qu’ils le savent. Il y a un gros travail d’éducation à faire à ce niveau et c’est un peu le rôle de la Convention d’Abidjan et les organisations comme la Fao d’expliquer aux pêcheurs que les mangroves sont des nurseries, des zones où les poissons se reproduisent, où ils sont protégés et où ils grossissent avant d’aller dans l’océan.En Guinée Conakry et en Guinée-Bissau, il y a aussi beaucoup de mangroves, est-ce qu’elles sont moins menacées que les autres ?Elles sont tout autant menacées que les autres de par leur utilisation du bois de chauffe et le fumage de poissons, mais aussi elles sont menacées du fait de la pollution, parce que les cours d’eau où se trouvent les mangroves servent d’exutoire à tout ce qui est pollution d’origine tellurique. Toute la pollution qui vient effectivement de l’hinterland de la terre atterrit effectivement dans les cours d’eau où se trouvent les mangroves.
Là, il s’agit des déchets qui viennent des zones minières, des zones de bauxite par exemple.
C’est bien çà. Ils viennent des zones minières, des zones industrielles, ils viennent aussi des ménages simplement, parce que les gens se sont branchés illégalement sur les collecteurs d’eaux de pluie pour collecter effectivement leurs eaux usées avec tous les polluants que cela comprend. Les quelques analyses que nous avons faites dans les lagunes au niveau de la Côte d’Ivoire, au niveau du Ghana et d’autres pays, nous ont montrées des concentrations particulièrement élevées en métaux lourds qui sont source de cancers pour des gens qui consomment des poissons et qui sont en contact avec l’eau polluée du fait des activités minières, des activités industrielles et des activités urbaines, tout simplement de rejet des eaux usées non traitées dans l’océan ou dans la lagune.
Alors voilà cinq ans que vous vous battez pour ces mangroves avec la mise en place d’un protocole. Où est-ce qu’on en est aujourd’hui et qu’attendez-vous de cette conférence d’Abidjan ?
Depuis près de six ans maintenant, nous avons sillonné toute l’Afrique côtière au niveau de l’océan Atlantique, de la Mauritanie jusqu’en Afrique du Sud, pour sensibiliser, pour justement avoir la première fois dans l’histoire de la gouvernance sur les océans, un instrument juridique contraignant. On va avoir force de loi et les mangroves ne seront plus, en tout cas de notre point de vue, exploitées comme elles le sont en ce moment.
Un instrument juridique contraignant c’est une loi, c’est ça, avec des pénalités pour ceux qui ne la respectent pas ?
C’est bien ça. Un instrument juridique contraignant avec des pénalités et avec des mécanismes aussi pour situer les responsabilités et éventuellement établir des mécanismes de compensations pour ceux qui se rendent coupables du non-respect de la loi.
Il ne faut pas punir les habitants riverains des mangroves ?
Effectivement, il ne faut pas punir les habitants riverains de ces mangroves qui utilisent cette mangrove-là pour leurs besoins quotidiens. Il y a donc un gros travail de sensibilisation par rapport à la loi qui va être faite vis-à-vis de ces communautés-là.
B. Mafoumgbé,( retranscrit sur Rfi)
Légende : Bamba Abou S. Exécutif convention d’Abidjan sur les Océans : « Des analyses faites dans les lagunes au niveau de la Côte d’Ivoire, au niveau du Ghana(…) ont montrées des concentrations élevées en métaux lourds »
Lacina Tall( Pca Rotca-Ci )/ Lutte contre le tabagisme « Une taxation forte permettrait à l’Etat de collecter plus de ressources »
dimanche, 16 juin 2019 20:40 Written by ossey84M. Lacina Tall est le président du comité universitaire Unesco-Côte d’Ivoire pour la lutte contre la drogue et les autres pandémies. Il est par ailleurs le président du Conseil d’Administration du Réseau des Ong actives contre le Tabac en Côte d’Ivoire,Réseau des ONG Actives pour le Contrôle du Tabac en Côte d’Ivoire,( Rotca-CI). Il se prononce sur la campagne de sensibilisation en cours par son Ong et lève un coin de voile sur ce qui bloque l’application de la directive de décembre 2017 de l’Uemoa sur les produits de tabac
Que faites- vous concrètement sur le terrain en Côte d’Ivoire sur le front de la lutte contre le Tabagisme ?
En tant qu’organisation de la société civile, nous jouons notre rôle d’acteurs citoyens. Nous sensibilisons les populations sur les méfaits d’un certain nombre de fléaux dont le tabagisme. Mais aussi, de façon générale sur la toxicomanie, principalement la lutte contre la drogue et leurs conséquences sur la santé des populations.
Pouvez-nous présenter la situation du tabagisme en Côte d’Ivoire ?
Selon les données actuelles, la prévalence du tabagisme en Côte d’Ivoire est de l’ordre de 14%. Précisons que ce fléau est à la base de 9111 cas de décès. Il est à préciser que 26% des maladies non transmissibles (Cancer, l’obésité, l’hypertension artérielle etc.) sont causés par le tabac.
Quel est l’impact du tabagisme sur la jeunesse en Côte d’Ivoire ?
Notre population est majoritairement jeune avec une moyenne d’âge qui tourne autour de 35 ans et qui représente plus de 60% de la population ivoirienne. C’est cette tranche de la population que ciblent nos campagnes de sensibilisation. Quand on sait que les jeunes sont très sensibles à la publicité, ils sont les premières victimes du tabagisme dans notre pays.
Qu'en est- il de la taxation des produits du tabac en Côte d'Ivoire et au niveau régional?
En ce qui concerne la taxation, nous avons au niveau de l’Uemoa, la Directive de décembre 2017 dont la transposition dans les lois nationales devra s’achever en fin 2019. La Directive du 22 décembre 2017 de l'Uemoa, portant harmonisation des législations des Etats membres fondateurs des Droits d’accises sur les produits de tabac prévoit un taux minimum de 50% et un taux maximum de 150%. En ce qui concerne cette directive, nos Etats ont jusqu’ à fin décembre 2019, pour boucler sa transposition dans nos lois nationales. A ce niveau nous attendons. Nous pensons que d’ici la fin de l’année, le Gouvernement ivoirien va effectivement mettre en œuvre cette directive-là. Rappelons que cette norme communautaire a été adoptée depuis décembre 2017. Nous avions deux ans pour la mettre en œuvre. Si nous avons raté 2017, 2018, nous avons espoir qu’elle va transparaitre dans l’annexe fiscale 2020 qui se prépare actuellement. Nous attendons la prochaine session budgétaire pour être rassurés.
Dites –nous pourquoi les choses coincent au niveau de la Côte d’Ivoire qui dit-on , n'est pas un bon élève ?
En la matière, la première question que nous nous posons, c’est de savoir si nos autorités ivoiriennes sont conscientes des engagements qu’elles prennent. Si elles sont conscientes, la deuxième question qu’on pourrait se poser c’est pourquoi, elles n’appliquent pas les décisions qu’elles prennent. Notamment, les directives et autres traités. Citons par exemple la Convention de l’Oms sur la lutte anti -tabac. En même temps on se dit que l’Etat étant une continuité, même si les personnes changent, nous avons aujourd’hui des cadres bien formés dans notre administration qui sont très au fait de ces directives et traités. Vous nous posez la question de savoir ce qui bloque fondamentalement la transposition de la fameuse directive sur les produits de tabac. Nous accusons l’industrie du tabac d'ingérence dans les prises de décisions. Vous n’êtes pas sans ignorer qu’après la crise suite aux augmentations de taxe proposées dans l’annexe fiscale 2018, le gouvernement consulte désormais le secteur privé dans le cadre d’un comité de concertation composé de représentants du patronat et de l’Etat. Pour tout dire et être plus direct, c’est à ce niveau que les choses sont souvent bloquées.
Que préconisez- vous pour appuyer la lutte anti- tabac en Côte d'Ivoire et diminuer les charges de santé causées par le tabagisme?
Il faudrait que la Côte d’Ivoire revoie son modèle de taxation. Avec la Convention de l’Oms sur la lutte anti – tabac, c’est la conjugaison du mode de taxation Ad-valorem et la taxation spécifique qui est recommandée. Aussi, la directive de l’Uemoa, citée précédemment, recommande un taux minimum de 50%. En Côte d’Ivoire, nous sommes à 44%. Pour nous, il faut une taxation forte sur les produits de tabac pour lutter contre le tabagisme. Non seulement ça, mais il faut aussi revoir le mode de vente de cigarettes au détail. C’est comme que ça passe dans les pays développés. Les produits de tabac y sont soumis à une taxation forte. Bref, il y a un certain nombre de mesures cumulatives qu’il faut mettre en œuvre, notamment la taxation car cela va permettre à l’Etat d'obtenir des ressources conséquentes pour lutter contre le tabagisme dont les charges sont évaluées à 27 milliards de Fcfa par an pour l’Etat de Côte d’Ivoire.
Par Ayoko Mensah
Légende photo : Tall Lacina, Pca du Rotca-CI : « Les charges de la lutte contre le tabagisme sont évaluées à 27 milliards de Fcfa par an pour l’Etat de Côte d’Ivoire »
Mr. Gu Baogen, (Expert Fao en pesticides)/Utilisation des pesticides dans l’Agriculture en Afrique « Les pesticides causent plus de 220 mille décès chaque année »
jeudi, 30 mai 2019 08:15 Written by ossey84 Mr. Gu Baogen, est fonctionnaire supérieur de l’Organisation mondiale de l’Alimentation et de l’Agriculture( Fao) et expert en matière de pesticides. Dans cette interview, notre personne nous présente les conséquences de l’utilisation abusive des pesticides dans l’Agriculture en Afrique. Non sans donner des conseils avisés.
C’est quoi un pesticide? Un pesticide c’est toute substance ou mélange de substances contenant des ingrédients chimiques ou biologiques destiné à repousser, détruire ou contrôler un organisme nuisible ou à réguler la croissance des plantes dans les secteurs de l'agriculture, de la foresterie et de la santé publique.Vous parcourez certainement l’Afrique, vous est-il arrivé de constater que les producteurs africains en font un mauvais usage?L’utilisation abusive de pesticides doit être qualifiée « d’utilisations non intentionnelles » afin d’éviter de blâmer indûment les utilisateurs qui n’ont pas accès aux informations relatives aux risques pour la santé et à la sécurité (par exemple, le droit de savoir) / ou sont incapables d’interpréter les messages scientifiquement, (c'est-à-dire le droit de comprendre) (Rother, 2018). La réponse à cette question est donc faite en référence à une utilisation non optimale, non sécuritaire et / ou non intentionnelle de pesticides par les agriculteurs. Oui, l'utilisation non optimale, non sûre et non intentionnelle de pesticides par les agriculteurs des pays à faible revenu et à revenu intermédiaire en Afrique est courante et entraîne des risques pour la santé humaine, l'environnement et le commerce.Parlez –nous donc des utilisations sous-optimales et non intentionnelles de pesticides Les utilisations sous-optimales et non intentionnelles de pesticides comprennent :•La possibilité limitée de choix du produit pesticide à utiliser. Souvent, les agriculteurs, par désespoir et / ou par désinformation, utilisent tout type de pesticide disponible, pas nécessairement celui qui convient, parfois même le mauvais, qui n’a peut-être aucune efficacité pour lutter contre les organismes nuisibles ciblés.•Le dosage incorrect, souvent plus élevé, entraînant des résidus plus élevés.•Les méthodes d'application non conformes et l’utilisation d'un équipement d'application inapproprié..L’application des pesticides non recommandés.•Le non-respect des délais d'attente entre le traitement et la récolte entraine une consommation des produits traités.•Le mélange inapproprié de pesticides.•L’utilisation généralisée de pesticides très toxiques, même lorsque des alternatives à faible risque sont disponibles.•L’utilisation de pesticides non autorisés, ceux-ci peuvent être importés et vendus illégalement par des revendeurs non agréés.•L’utilisation de pesticides sur des cultures non enregistrées.•La très faible utilisation d'équipements de protection individuelle (tels que les combinaisons, bottes, gants, masques, lunettes de protection…).•Le mauvais stockage des pesticides, souvent les pesticides sont stockés dans des locaux d'habitation et sont facilement accessibles aux enfants.•Les semences enrobées de pesticides pour la plantation ou les céréales traitées et utilisées comme appâts sont souvent stockées sans étiquetage approprié et sans mesures de protection. Et l’Afrique dans tout ça ?Il existe des rapports anecdotiques de divers pays africains selon lesquels, en période de stress économique ou de pénurie alimentaire, les gens pourraient être tentés de manger les graines indiquées(semences) plus haut. L’élimination et / ou la réutilisation inappropriée d’emballages de pesticides vides à des fins domestiques, par exemple le stockage de l'eau qui est une pratique courante, présente des risques importants pour la santé. Il y a plus d'exemples et la réponse met en évidence les plus fréquents en Afrique. En outre, il est important de noter que des cas d'utilisation abusive intentionnelle de pesticides ont été reportés en Afrique. Ceux-ci incluent l'utilisation de pesticides pour le suicide, l'homicide et l'empoisonnement de la faune. Les principales causes d'abus sont l'incapacité de lire et de comprendre l'étiquette du pesticide, principalement en raison du taux élevé d'analphabétisme chez les agriculteurs / ouvriers agricoles ou lorsque les étiquettes des pesticides sont libellées dans une langue étrangère plutôt que dans la langue locale commune, aussi à cause de la faible capacité de gestion des pesticides et le manque de formation au raisonnement rationnel de l’utilisation de pesticides.
A quels dangers sont-ils exposés notamment les producteurs de cacao et de riz qui en matière d’application de ces produits-là, ne se protègent pas ou se protègent très peu? Les pesticides peuvent avoir des effets graves sur la santé à court terme et chroniques à long terme. L'intoxication aiguë par les pesticides est un grave problème de santé publique en Afrique. L'Organisation Mondiale de la Santé (Oms) estime qu'environ trois millions de cas d'intoxication aiguë par des pesticides causent plus de 220 000 décès chaque année, dont 20 000 parmi les travailleurs agricoles. Les coûts projetés de la maladie et des blessures pour les utilisateurs de pesticides en Afrique subsaharienne s'élèvent à 90 milliards USD pour la période 2015-2020. L'empoisonnement aigu aussi, peut provoquer divers symptômes chez les adultes et les enfants, en fonction du type de pesticide. Par exemple, les composés organophosphorés et les carbamates couramment utilisés peuvent avoir des effets sur le comportement neurologique, tels que la fatigue, les vertiges et la vision floue. Ils peuvent aussi causer la diarrhée, la nausée; des problèmes respiratoires tels que sécheresse de la gorge et la difficulté à respirer; des effets sur la peau et les muqueuses, tels que des picotements aux yeux, des démangeaisons de la peau et un nez brûlant; et des symptômes musculaires, tels que la raideur et la faiblesse. L'empoisonnement aigu par un pesticide peut entraîner la mort rapidement ou dans quelques semaines, selon les caractéristiques du produit et le type d'exposition. Les effets chroniques des pesticides sur la santé incluent le cancer, la perturbation des systèmes reproducteur, neurologique, endocrinien, immunitaire et respiratoire ainsi que divers troubles des tissus. Bien que l'exposition aux pesticides puisse présenter un risque pour tout le monde, les enfants sont généralement exposés à des risques plus élevés que les adultes, car ils peuvent être plus sensibles que certains adultes à certains pesticides. Ils sont souvent plus vulnérables que les adultes aux effets des pesticides en raison de leur petite taille ; des taux plus élevés d'exposition aux aliments, au sol, à l'eau et à l’air ; ils ont un métabolisme différent ; et des systèmes d'organes en croissance rapide et en développement. Ils ont tendance à explorer davantage leur environnement que les adultes et à mettre des choses dans leur bouche. Enfin, l'inexpérience, le manque de maturité, l'analphabétisme et l'incapacité d'évaluer les risques rendent les enfants plus susceptibles d'ingérer accidentellement des pesticides. Les enfants qui travaillent avec des pesticides font face à des risques supplémentaires d'empoisonnement grave.
Faut-il instruire les multinationales à prendre en main la formation via les réseaux de coopératives ?Le Code de conduite international Fao / Oms sur la gestion des pesticides constitue le cadre de gestion des pesticides pour toutes les entités publiques et privées engagées ou associées à la production, à la réglementation et à la gestion des pesticides. Ceux-ci comprennent les gouvernements, les organisations internationales, l’industrie des pesticides, l’industrie du matériel d’application, les marchands de pesticides, les opérateurs de lutte antiparasitaire, l’industrie alimentaire et les autres industries qui utilisent ou ont un intérêt pour les pesticides, les utilisateurs de pesticides et les groupes d’intérêt public tels que les organisations environnementales, les groupes de consommateurs et les syndicats .Le Code fournit des normes de conduite servant de référence pour les pratiques saines de gestion du cycle de vie des pesticides, en particulier pour les autorités gouvernementales et l'industrie des pesticides. Le Code décrit aussi la responsabilité partagée de nombreux secteurs de la société pour travailler ensemble afin que les avantages à tirer de l'utilisation nécessaire et acceptable des pesticides soient obtenus sans effets néfastes sur la santé humaine et animale et / ou l'environnement. À cette fin, l’article 3.5 du Code de conduite sur la gestion des pesticides stipule que l’industrie des pesticides et les commerçants doivent être en mesure de fournir un soutien technique efficace, étayé par une gestion intégrale du produit jusqu’au niveau de l’utilisateur final, y compris des conseils sur la mise en place de mécanismes de gestion efficace de pesticides inutilisés et obsolètes et les emballages vides. En outre, l'article 3.7 exhorte les entités concernées visées par le Code à prendre des mesures coordonnées pour produire et diffuser des supports pédagogiques pertinents et clairs, par le biais de tous les supports disponibles, aux services de vulgarisation, aux services de conseil en matière de santé, aux agriculteurs et aux organisations d'agriculteurs. En conclusion, les problèmes liés à l'utilisation des pesticides ne peuvent être résolus qu'avec l'engagement actif de toutes les parties prenantes concernées et compte tenu de la situation de l'utilisation des pesticides en Afrique, les formations sur l'utilisation rationnelle des pesticides sont absolument essentielles et urgentes.
Que prévoit la Fao comme formation pour les producteurs africains. Principalement de cacao de Côte d’Ivoire, du Ghana?La Fao collabore avec d'autres partenaires de développement pour aider les gouvernements à renforcer leurs capacités de gestion des parasites et des pesticides et à réduire les risques y associés. La formation fait partie intégrante de ces efforts. Une formation est nécessaire pour sensibiliser aux risques liés aux pesticides, à la surveillance et au signalement par les communautés en cas d'intoxication par les pesticides, à d'autres options de lutte antiparasitaire, notamment la lutte antiparasitaire intégrée et l'agriculture biologique. La Fao fait la promotion des Champs Ecoles des Producteurs (Ceps) en particulier pour la gestion rationnelle des nuisibles et des pesticides afin de favoriser une production durable. Les Ceps est une approche interactive et participative d'apprentissage par la pratique. Les participants améliorent leur compréhension des agroécosystèmes, ce qui conduit à des systèmes de production plus adaptés aux conditions locales tout en optimisant l'utilisation des ressources disponibles. Les Ceps pratiquant la lutte intégrée contre les ravageurs (Ipmffs) ont déjà fait leurs preuves en Afrique dans le cadre de programmes d'intensification durable de l'agriculture. Les agriculteurs de Côte d'Ivoire et du Ghana bénéficieraient en particulier d'une formation aux bonnes pratiques de gestion des parasites et des pesticides afin de réduire les impacts négatifs, notamment l'empoisonnement et les résidus issus de pesticides synthétiques toxiques, et d'adopter des systèmes de production plus durables qui ne reposent pas sur ces produits mais garantissent une productivité accrue et un meilleur accès au marché.
Etes-vous d’avis avec ceux qui disent que l’Afrique est le dépotoir de tous les pesticides obsolètes et très dangereux comme le glyphosate supposé cancérogène ? Question sans réponse.Dans une précédente interview, vous avez dit que le traitement chimique des chenilles légionnaires d’automne coûte chère. Pouvez-vous nous en dire plus ?En effet, la Fao recommande une approche de lutte intégrée contre les ravageurs, avec l'utilisation de pesticides à faible risque en dernier recours pour la lutte contre les chenilles légionnaires d’automne (Cla). La Fao a développé un guide pour la gestion intégrée des Cla sur le maïs, un guide destiné aux Ceps en Afrique. Dans le groupe des pesticides à faible risque, les biopesticides sont considérés comme la meilleure option. Toutefois, s’il existe des contraintes temporaires à l’utilisation de biopesticides, des pesticides à faible risque, par exemple les produits des classes de risque III et U de l’Oms (code de couleur bleu et vert) peuvent être utilisés. La Fao a publié un document d'orientation Cla intitulé « Réduction des risques pour la santé humaine et l'environnement des pesticides utilisés pour lutter contre la chenille légionnaire d'automne », afin de fournir des conseils sur la réduction des risques liés aux pesticides dans la gestion de ce ravageur.
Bamba Mafoumgbé, Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.( in Lginfos du 28 mai 19
Légende photo : Mr. Gu Baogen, (Expert Fao en pesticides) : « les formations sur l'utilisation rationnelle des pesticides sont absolument essentielles et urgentes »
Fidèle Neto (pdt Comtatci)/Directive 2017 de l’Uemoa sur les produits de Tabac // « La Côte d’Ivoire est bien en dessous du taux préconisé »
jeudi, 30 mai 2019 07:17 Written by ossey84A la faveur de « la journée mondiale sans tabac » qui a lieu tous les 31 mai, M. Fidèle Neto, le président de la Conférence des médias contre le Tabagisme, l’Alcoolisme et la Toxicomanie en Côte d’Ivoire (Comtatci) commente l’application de la Directive 2017 de l’Uemoa sur les produits de tabac.
Depuis décembre 2017, le conseil des ministres de la commission de l'Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) a pris une directive sur les taxes et les droits d’accises sur les produits de tabac dont la transposition devrait s’achever fin décembre 2019. Comment évolue le processus ?
Il faut dire que le processus évolue difficilement à cause de l’ingérence des firmes de tabac. En ce qui concerne la côte d’Ivoire, la taxe est de 43% contre le minimum de 50% qu’exige la directive de l’Uemoa sur les taxes et les droits d’accises. La Côte d’Ivoire, à ce jour et avant la date buttoir qui est fixé à fin décembre 2019, reste encore en dessous du minimum préconisé. On pourrait penser que la Côte d’Ivoire attend le délai de carence pour l’appliquer.Pensez-vous que cette norme communautaire pourrait permettre de lutter efficacement contre le tabagisme comme préconisée par l’Oms ?Non selon l’article 5 de cette directive, il s’agit de donner des indications sur le calcul des taxes et autres droits d’accises sur les produits de tabac. Notamment sur les produits fabriqués localement et sur ceux importés. C’est-à-dire que quand vous prenez le droit ad vadorem, qui est un système de taxation proposé par les industriels du tabac, ce qui n’est pas normal, la base d'imposition du droit ad valorem (…) Avez-vous une idée des taux applicables aujourd’hui dans les pays de l’Uemoa? Selon le directeur des douanes de la commission de la Cedeao, M. Salifou Tiemtoré, les pays de l’Afrique de l’ouest présentent les taux de taxation des produits du tabac les plus bas au monde. Les taxes appliquées par ces pays représentent moins de 40% du prix de vente des cigarettes, alors que dans les autres espaces économiques, elles sont supérieures à 65%.Quelle est la situation en Côte d'Ivoire ? Faut-il taxer davantage le tabac pour lutter efficacement contre ce fléau ?La Côte d’Ivoire est bien en dessous du taux préconisé et fait marquant le système de taxation ad valorem préconisé par la directive de l’Uemoa n’est pas conforme à celui recommandé par la Convention Cadre de la Lutte Antitabac (Cclat) de l’Oms. Cette convention recommande une taxation spécifique ou droit d’accise spécifique des produits du tabac. Un droit d’accise spécifique qui se fonde sur la quantité et consiste par exemple en un montant fixe par cigarette ou unité de poids de tabac. Alors que le droit ad valorem est assis sur la valeur. C’est-à-dire par exemple qu’on prend un pourcentage du prix de gros ou de détail. Pour nous, nous sommes d’avis qu’en augmentant la taxe sur les produits de tabac, elle favorisera la réduction de la consommation. Parce que plus la taxe est élevée, plus le produit devient cher et difficile d’accès à certaines bourses dont celle de la jeunesse. Toutefois, nous estimons que l’application de la directive peut véritablement nous permettre de régler ce problème. Pendant ce temps le tabac continue de tuer. Il est l’une des premières causes de décès dans le monde. Et, près de 50% des décès causés par le tabagisme ont lieu aujourd’hui dans les pays en voie de développement. Les projections annoncent même que ce taux atteindra 70% d’ici 20 ans. A l’instar des pays en voie de développement, la prévalence tabagique dans le contexte de la Côte d’Ivoire, pays situé en Afrique de l’Ouest, laisse entrevoir un tableau non plus lumineux. En effet, en Côte d’Ivoire, les études récentes font état d’une prévalence tabagique globale de 14% pour l’ensemble des jeunes de 8 à 22 ans pendant que 40% des travailleurs du secteur informel sont des fumeurs. En Côte d’Ivoire nous sommes autour de 9 000 décès annuels. Le tabac est le plus grand fléau évitable de santé publique jamais imposé au monde. Il est en effet la source de plusieurs maladies et aussi un facteur aggravant de certaines autres maladies. Le tabagisme n’a pas que des effets seulement sur le plan sanitaire, mais également sur le plan économique et sur le plan social.
Bamba Mafoumgbé,Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. ( in Lginfos du 29 mai 2019)
Légende photo : Fidèle Neto, le président de la Conférence des médias contre le Tabagisme, l’Alcoolisme et la Toxicomanie en Côte d’Ivoire (Comtatci) : « Le tabac est le plus grand fléau évitable de santé publique jamais imposé au monde »
Interview Kobenan Kouassi Adjoumani Affaire : « Amadou Gon Coulibaly est-il présidentiable »// « Le Rhdp n’a pas encore choisi son candidat(…) »
dimanche, 19 mai 2019 21:05 Written by ossey84Monsieur le Porte-Parole Principal du RHDP, depuis quelques jours, l’opposition tire à boulet rouge sur le Premier Ministre Amadou Gon Coulibaly qui est devenu sa cible privilégiée, dans son combat contre le RHDP. Comment réagissez-vous face à ces attaques ?
Bien évidemment, ces attaques du quotidien LE NOUVEAU REVEIL, porte-voix officiel du PDCI-RDA ne nous laisse pas indifférents. Car, après avoir perdu la bataille de la remobilisation de ses militants en raison des nombreuses défections en son sein, cette opposition en totale déroute tente de distraire l’opinion avec de faux débats, en essayant aussi de chatouiller des personnalités politiques d’exception qui ont la passion du travail et du service de l’Etat. Sinon, l’opposition et en particulier le PDCI-RDA a trop d’oignons qui pourrissent et qui rendent l’air de plus en plus irrespirable au sein de ses militants, pour s’intéresser à ce qui se passe ailleurs. Le PDCI-RDA n’a pas encore trouvé son compétiteur qu’il est déjà à la recherche de son potentiel adversaire. Quand on vous dit que ce parti a un réel problème de gouvernance et d’approche stratégiques, il y a des gens qui croient que ce sont des attaques. Non, c’est de la pure réalité. Si ce qui va se passer en 2020 au RHDP intéresse tant le PDCI, je lui conseille de rejoindre simplement le RHDP qui est sa famille naturelle. Ainsi, l’on comprendrait mieux sa préoccupation sur le choix du candidat du RDHP, pour la présidentielle de 2020. Autrement dit, il n’a pas qualité pour agir comme il le fait.
Nous sommes en politique et tout ce que fait l’adversaire est censé intéresser l’autre camp
Je vous le concède. Mais, le RHDP n’a pas encore choisi son candidat. Et un parti sérieux ne peut pas sur la base de rumeurs se forger une conviction. Pour revenir aux attaques dont le Premier Ministre Amadou Gon Coulibaly est la cible, je pense que c’est parce qu’il est craint et redouté qu’il suscite tant de levées de boucliers. Hier, c’était le supposé troisième mandat du Président Alassane Ouattara qui cristallisait toutes les passions et toutes les peurs de l’opposition. Aujourd’hui, c’est le Premier Ministre du Président de la République. Cette opposition me semble un peu fébrile, affolée même. Tout laisse croire que cette opposition manque de sérénité au point où elle affiche un mépris rampant vis-à-vis du Premier Ministre Amadou Gon Coulibaly, ce grand Homme d’Etat, ce technocrate dont les immenses compétences professionnelles ont toujours été reconnues, dans ce pays, même au-delà de nos frontières. Il a fait toutes ses classes dans les plus hautes sphères de l’administration publique. Ministre d’Etat, Secrétaire Général de la Présidence de la République et aujourd’hui Premier Ministre. Bien entendu, ceux qui n’ont jamais occupé ces fonctions ne peuvent pas mesurer les exigences et la complexité des taches qui s’y rattachent.
Le journal du PDCI estime que le Premier Ministre Amadou Gon Coulibaly n’est pas un rassembleur d’hommes. Qu’en dites-vous ?
Mais, là encore je suis surpris, parce que quelqu’un qui a eu à fédérer la machine du RDR durant la traversée du désert de ce parti, aux côtés de Madame Dagri Diabaté, quelqu’un qui a été le directeur national de campagne du Président Ouattara, à deux reprises et qui lui a permis de glaner des victoires éclatantes, si vous me dites qu’il n’est pas rassembleur, je me demande bien ce que le mot « rassembleur » veut dire pour ses détracteurs.
Par ailleurs, le Premier Ministre Amadou Gon Coulibaly fut Directeur Adjoint du BNETD. Par loyauté et fidélité pour le Président Alassane Ouattara, il a préféré, à un moment donné, mettre entre parenthèses ses opportunités de carrière personnelle pour suivre ses convictions politiques en prenant position pour le Président Alassane Ouattara et le RDR dans le combat contre l’exclusion.
Les gens jugent parfois à partir de clichés qu’ils ont développés sur la base de rumeurs, sans chercher à se forger leur propre conviction, à vivre leur propre expérience, au contact de cette personnalité.
Nous qui le pratiquons au quotidien, nous nous inscrivons en faux contre ces allégations mensongères. Il faut éviter de faire des amalgames et ne pas confondre la rigueur qu’il affiche dans l’exercice de ses fonctions et l’homme ouvert, amical, jovial qu’il peut être, en dehors du travail. Et il suffit de le fréquenter pour s’en rendre compte. Pour achever de vous convaincre, je voudrais inviter les uns et les autres à se poser une question. Comment se fait-il que le Président Alassane Ouattara, dont tout le monde connaît les compétences, la rigueur et le sérieux dans le travail, a toujours gardé le Premier Ministre Amadou Gon Coulibaly comme l’un de ses plus fidèles collaborateurs ? C’est en reconnaissance de cette marque de confiance totale que nous l’appelons affectueusement et à juste titre le « disque dur » du Président Alassane Ouattara. Aujourd’hui, au RHDP, ce qui nous préoccupe, c’est le rassemblement, la cohésion sociale, la paix, la stabilité politique et le bien-être des Ivoiriens. Et le Premier Ministre Amadou Gon Coulibaly, Président du Directoire du RHDP s’inscrit dans cette dynamique.
A votre avis, Monsieur le Porte-Parole du RHDP, pourquoi le journal du PDCI-RDA s’acharne tant sur Amadou Gon Coulibaly ?
Je vous demanderais de leur retourner la question. Pourquoi le Premier Ministre Amadou Gon Coulibaly leur donne tant de démangeaisons, pourquoi trouble-t-il tant leur sommeil ? C’est justement parce qu’ils ont peur. C’est justement parce qu’ils savent que c’est un homme compétent.
Pendant qu’ils font des offres politiques passées et dépassées relativement à la présidentielle de 2020, pendant qu’ils peinent également à mettre en place une plateforme annoncée depuis des lustres, le RHDP avance à pas de géant et avec sérénité vers 2020, avec à sa tête le Président Alassane Ouattara qui au moment venu nous indiquera la voie à suivre. Que les détracteurs du Premier Ministre Amadou Gon Coulibaly et du RHDP ne soient pas pressés.
Le journal du PDCI affirme que l’opposition applaudira si la candidature d’Amadou Gon est le choix du Président Alassane Ouattara et du RHDP. Quel commentaire faites-vous de cela ?
C’est tout simplement ridicule. Ce raisonnement n’obéit à aucune logique. Voici des personnes qui vont à une compétition pour gagner et qui disent à leurs adversaires que si vous alignez votre numéro 10, nous allons vous battre. Si tant est que leur souhait c’est de gagner effectivement, ils devraient plutôt nous pousser à le classer. Or, ici, ils tentent par tous les moyens de nous convaincre de ne pas le classer. De deux choses l’une, ou bien le PDCI va aux élections pour ne pas gagner, ou alors, leur adversaire le plus redouté c’est le Premier Ministre Amadou Gon Coulibaly. Pour tout dire, le PDCI sait très bien, qu’en aucune façon il ne peut battre le candidat du RHDP à l’élection présidentielle de 2020. Alors, qu’il arrête donc de nous distraire par ce faux débat.
Après Charles Koffi Diby, l’on annonce également le ralliement prochain du Président du Sénat, Ahoussou Jeannot, au RHDP
Ce qui se passe aujourd’hui ne nous surprend guère. Cela prouve bien au contraire que depuis le départ, nous avons vu juste et nous avons été les premiers à afficher notre adhésion au RHDP par la création du mouvement SUR LES TRACES D’HOUPHOUET-BOIGNY, nous en sommes mêmes les membres fondateurs. Et c’est pourquoi, nous avons interpellé le Président Henri Konan Bédié pour lui montrer la voix, qu’il n’y avait pas d’autres alternatives que le RHDP.
Nous sommes heureux que notre combat ait été finalement compris.
Les dirigeants actuels du PDCI ont pensé qu’ils pouvaient imposer leur volonté aux autres militants par la force. Hier, c’est à coups de radiations et de sanctions qu’ils géraient le PDCI-RDA. Aujourd’hui, ils se sont rendus compte que ce procédé a montré ses limites. Maintenant, ce sont les militants, les élus et les cadres du PDCI-RDA, eux-mêmes, qui claquent la porte pour rallier le RHDP, sans aucune contrainte.
Aujourd’hui, nous assistons à une véritable ruée des militants du PDCI-RDA vers leur famille naturelle, vers la grande maison des Houphouétistes qu’est le RHDP.
Au RHDP, nous accueillons, les bras ouverts, tous nos frères et sœurs qui ont compris la nécessité du rassemblement et qui décident de nous rejoindre. Nous savons que certains étaient restés au PDCI dans le secret espoir que la position du Président Bédié évoluerait en faveur du RHDP. Malheureusement, ce dernier vient de nous démontrer qu’il a lâché Houphouët pour se jeter dans les bras de Gbagbo.
Justement, comment voyez-vous cette alliance avec le FPI ?
A la vérité, le PDCI-RDA est à la recherche d’un second souffle. Il négocie un attelage pour se mettre à la remorque du FPI et de M. Gbagbo. D’ailleurs, cette alliance ne nous fait ni chaud ni froid. Le RHDP est un parti de bâtisseurs. Notre objectif est d’apporter des solutions dans le sens de l’amélioration des conditions de vie des Ivoiriens. En huit années de pouvoir, le Président Alassane Ouattara a réalisé de grandes et belles choses. Et cela, à l’heure du bilan, va être présenté aux Ivoiriens, afin qu’ils choisissent en connaissance de cause. A titre d’exemple, je voudrais ici donner quelques chiffres relatifs à la gouvernance de M. Bédié, de M. Gbagbo et du Président Ouattara concernant l’école. En sept ans de pouvoir, sous la gouvernance du Président Bédié, 500 salles de classes ont été bâties. Sous celle de Gbagbo, en dix ans, 1 700 classes ont été bâties alors qu’en huit ans, le Président Alassane Ouattara a construit 38 000 salles de classes. Lorsqu’on fait le pourcentage de ces réalisations, le Président Bédié obtient 1,02%, Gbagbo 4,22% et le Président Alassane Ouattara 94,52% Quand on fait le cumul des réalisations de M. Bédié et M. On a 5,48%. Jugez-en vous-mêmes. Et ce qui est valable dans le domaine de l’Education Nationale l’est aussi dans les autres secteurs d’activités.
Ce PDCI-RDA rabougri ne peut être la locomotive et le FPI ne peut accepter de jouer les seconds rôles. Le FPI a déjà exprimé son refus d’intégrer la plateforme proposée par M. Bédié, parce qu’il a déjà une plateforme de gauche, EDS.
M. Bédié, candidat du PDCI-RDA en 2020 ?
Je préfère réserver mon commentaire pour plus tard quand il se prononcera lui-même sur la question. De toute façon, le PDCI-RDA a annoncé sa Convention pour 2019. On n’est plus très loin. Il leur reste, en effet, six mois pour se décider. Chez nous, on dit que quand les danseurs font mouvement vers vous, vous n’avez plus besoin de tirer le cou pour les observer.
Un mot sur les événements de Béoumi
C’est une tragédie, un drame et je voudrais m’incliner devant la mémoire des disparus et dire « yako » aux familles éplorées et à toute la Côte d’Ivoire.
Ce qui s’est passé à Béoumi ces derniers jours, devrait nous interpeller tous face à la nécessité de la paix. Une banale altercation qui dégénère en affrontement intercommunautaire et qui fait plusieurs morts. Ce que je dénonce, c’est la tentative de récupération politique de ces malheureux événements. La question qu’il faut se poser ici c’est, comment une banale affaire de transporteurs a pu se transformer en affrontement entre deux communautés ? Vivement que les uns et les autres se ressaisissent pour pratiquer le vivre-ensemble, surtout qu’ils sont condamnés à vivre ensemble.
Réalisée par Ayoko Mesah
Légenge photo : Kobenan Kouassi Adjoumani, porte-parole principal du Rhdp : « Ce PDCI-RDA rabougri ne peut être la locomotive et le FPI ne peut accepter de jouer les seconds rôles »
Siandou Fofana( Ministre du Tourisme et des Loisirs) : Mise en œuvre de ‘Sublime Côte d’Ivoire’ // « Bientôt, vous verrez les premiers résultats tangibles… »
dimanche, 05 mai 2019 08:37 Written by ossey84M. Siandou Fofana, ministre du Tourisme et des Loisirs fait ici, le bilan du Salon international tu tourisme d’Abidjan( Sita 2019, qui vient de se tenir à Abidjan, non sans lever un coin de voile sur les projets structurants en cours…interview.
Monsieur le ministre, l’édition 2019 du Salon international du Tourisme d’Abidjan( Sita2019) vient de prendre fin. Quel bilan ?
Merci de nous donner cette opportunité, en vue de dresser un bilan du Salon international du tourisme d’Abidjan( Sita2019).Ce salon est devenu un évènement incontournable de l’industrie touristique mondiale et particulièrement de la région subsaharienne. Nous voudrons profiter de votre plume pour saluer tous ceux qui de près ou de loin ont contribué à la réussite de ce salon. Nous ne manquerons de faire un clin d’œil à tous les acteurs qui se reconnaîtront dans cette organisation. A commencer par le commissariat général, tous les membres ainsi que tous les membres du ministère du Tourisme et Loisirs de Côte d’Ivoire Tourisme qui ont contribué à la réussite dudit salon. Nous faisons un bilan qui de notre point de vue satisfait nos attentes. Il y a eu un véritable engouement et les ivoiriens et les populations abidjanaises ont effectivement pris part à ce salon. Nous avons enregistré plus de 100 mille visiteurs qui sont venus découvrir les atouts touristiques de leur pays. Ce rendez-vous d’Abidjan a rassemblé du 27 avril au 1er mai 2019, 24 pays dont la France, l’Afrique du sud et le Territoire français d’outre-mer, la Guadeloupe. Sans oublier la participation d’experts internationaux pour les formations, de grands tours Opérateurs et plus de 200 exposants. Nous voudrons ici remercier les régions et l’ensemble des acteurs de l’industrie touristique, de l’hostellerie et des loisirs. Ajoutons que le Forum international du tourisme et de l’hôtellerie d’Afrique( Fitha), qui a lieu en marge dudit salon a été également un succès. Il a enregistré la participation des investisseurs et plusieurs institutions qui sont prêts à accompagner la Côte d’Ivoire, dans la mise en œuvre de nos différents projets. Plus spécifiquement.
Il est de plus en plus question de mettre l’accent sur la promotion de nos atouts culturels , traditionnels pour booster le tourisme ivoirien. Pouvez-vous lever un coin de voile sur les intentions d’investissement attendues ?
Nous avons à cœur de développer plusieurs circuits qui ont été développés autour de la richesse de notre environnement, de nos cultures et de nos traditions. Aujourd’hui, plusieurs circuits touristiques existent. Nous avons la « la route des éléphants » qui permettra de visiter la biodiversité et la richesse faunique de notre pays. Ce à partir des parcs et réserves. A commencer par les aires protégées de Tai, en remontant vers le Mont Sangbé jusqu’à Korhogo. Pour ensuite aboutir au parc de la Comoé. Vous allez voir « La route des rois et Trésors africains » qui met en lumière les cultures de nos braves populations, les traditions de chez nous en ce qui concerne la succession de chefferies traditionnelles C’est en synergie que nous entendons avec d’autres départements ministériels réussir. Citons le Ministère de l’Environnement, celui des Eaux et Forêt. Mais aussi et surtout les Ministères de la Culture et de l’Artisanat. Ensemble, nous allons conjuguer nos efforts afin de booster le secteur et créer des circuits touristiques très attractifs et que nous allons présenter au monde entier avec les tenues vestimentaires et les apparats de chez nous. En un mot, tous ces circuits permettrons à nos agences de voyages de vivre, d’avoir à réinventer leurs futures grâce à ces destinations que nous créons. Ce avec ces circuits et à participer plus efficacement au dynamisme et à l’embellie économique de nos régions.
« Sublime Côte d’Ivoire » est un projet qui vous tient à cœur. Quelles sont les attentes formulées en termes d’investissements à ce niveau ?
« Sublime Côte d’Ivoire » est née de la volonté de nos autorités. De tout mettre en œuvre pour que nous arrivions à se fixer des objectifs précis et de devenir la cinquième puissance touristique en Afrique d’une part, et de devenir co-leader du tourisme d’affaire en Afrique. Pour le moment, nous sommes troisièmes. « Sublime Côte d’Ivoire » qui est une stratégie touristique d’envergure définie par McKinsey permet aujourd’hui à notre pays de se positionner comme un pays à vocation touristique et tirer profits de ce que le tourisme apporte à l’économie des différents pays qui ont su mettre en place une stratégie idoine et qui marche merveilleusement .Citons le cas de la France, Maroc, de la Tunisie, du Kenya, de l’Afrique du Sud et du Zimbabwe. La Côte d’Ivoire est citée comme un exemple parmi ces pays que nous venons de citer. Il est à préciser que ce projet d’envergure à trois finalités dont le développement territorial hors d’Abidjan, en apportant des activités de loisirs, des revenus additionnels en créant des pôles économiques à partir du Tourisme et aussi à créer la croissance pour être contributeurs significatifs au Produit intérieur brut de notre pays. Pour y arriver on doit mobiliser un peu plus de 2300 milliards de Fcfa dont 1500 milliards de Fcfa par l’Etat contre plus de 1700 milliards de Fcfa par le secteur privé. Nous participons à des tables-rondes avec des investisseurs. Bientôt vous verrez les premiers résultats tangibles avec des hôtels qui sont en construction. Au nombre desquels, Four seasons. La capitale économique ivoirienne doit accueillir un hôtel Ritz-Carlton et un Four Seasons dans la commune huppée de Cocody et deux autres, un hôtel Kempiski et un hôtel Palmeraie (porté par le groupe marocain Palmeraie) verront le jour au Plateau, le centre des affaires. Nous avons aussi les projets en cours sur Assinie, Sanssandra et Yamoussoukro. Ce sont six cent milliards de Fcfa de cette stratégie qui iront à Yamoussoukro. Cela lui permettra d’être à mesure de faire les mutations nécessaires afin de jouer son rôle de capitale politique et administrative de la Côte d’Ivoire. Cette stratégie nous tient à cœur et elle a eu l’assentiment de tous les bailleurs de fonds et des acteurs de l’industrie touristique(…) L’ambition in fine, étant de fixer durablement le pays dans le Top 5 des destinations de l’Afrique à l’échéance 2025. Avec à la clé, plus de 5 millions de touristes internationaux, la création de 650 000 emplois cumulés et des investissements de l’ordre de 2300 milliards de Fcfa à capter.
La Côte d’Ivoire entend également développer dans cette stratégie nationale, le tourisme médicale à travers à travers Abidjan Medical city.
Effectivement ! En 9 projets structurants et 9 réformes adjuvantes, la stratégie implique un volet de tourisme médical ambitieux dont un pan est de faire de la capitale économique un hub de tourisme sanitaire régional : « Abidjan Medical City ».Dans deux mois, nous procèderons aux premiers décaissements pour la mise en œuvre de cette stratégie. Dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie et dans l’optique de faire d’Abidjan une destination de tourisme médical, nous sommes allés récemment présenter ce projet aux équipes du Dr Aka Aouélé. Cette autre déclinaison devrait, en phase de croisière, attirer près de 40 000 touristes pour 20 000 emplois générés, en captant, en période initiale, environ 70 milliards de FCfa dans l’estimation globale de 230 milliards de Fcfa.
Bamba Mafoumgbé( In le Temps du 04 mai 2019)
Légende photo : Siandou Fofana, ministre du Tourisme et des Loisirs « Nous œuvrons à mettre en place des circuits plus efficacement qui participent au dynamisme et à l’embellie économique de nos régions »
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Rémi Nono Womdim( Fao)// Invasion des Chenilles légionnaires en Afrique de l’Ouest// « Rien que sur le maïs, l’impact est de 3000 milliards de Fcfa »
mercredi, 01 mai 2019 15:47 Written by ossey84M. Rémi Nono Womdim, Directeur adjoint à la Division de la Production végétale et Protection des plantes au Siège de l’Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture( Fao) basée à Rom en Italie. Dans cette interview, il nous parle de la Chenille légionnaire et son impact sur l’Agriculture en Afrique de l’ouest.C’est quoi la chenille légionnaire ? La Chenille légionnaire, de son nom scientifique Spodoptera frugiperda est une chenille native des Amériques. Elle a été introduite en Afrique au début des années 2016. D’abord en Afrique de l’ouest et elle s’est ensuite rapidement propagée. Dès fin 2018, nous avions toute l’Afrique subsaharienne qui était donc infestée par cette chenille. Il convient d’indiquer que c’est une chenille qui, une fois qu’elle est introduite dans un endroit, elle est très difficile à éradiquer. Elle est très polyphage, c’est-à-dire qu’elle s’attaque à plusieurs espèces données. Dans les pays africains, elle s’attaque aux céréales de base. Principalement le maïs, le mil, le Sorgho. Mais aussi à certains produits maraichers comme le chou. Voilà ce que nous pouvons vous dire très rapidement sur cette chenille. Pour l’instant elle touche toute l’Afrique subsaharienne et il n’y a que l’Afrique du nord qui est épargnée. Fin 2018, elle a commencé à pénétrer l’Asie, en passant par le Yémen. Maintenant elle touche la Chine et la Thaïlande entre autres. Quelle est l’Etat de lieu au niveau de l’Afrique subsaharienne ?
Nous allons vous prendre les données actuelles dont nous disposons. L’impact des maladies et des ravageurs sur les plantes à l’échelle mondiale, nous parlons de 300 milliards de dollars soit plus de 150 mille milliards de Fcfa . Ce sont des montants énormes. Dès 2017, lorsque nous avons conduit les premières évaluations, concernant le coût financier des chenilles légionnaires sur les 12 pays africains principaux producteurs de maïs, nous avons constaté que si les pertes s’élevaient rien qu ’ à 20% cela représenteraient 16 millions de tonnes de maïs de perdues. Ce qui équivaut à six milliards de dollars soit 3000 milliards de Fcfa. ( Voir encadré).Nous n’avons pas véritablement de données encore de données. Au Nigeria, ils ont conduit des études et ils ont pu évaluer les pertes. C’était en 2016 et 2017. L’Atelier qui vient de se tenir à Abidjan visait à former les cadres, d’équiper les cadres des différents pays de l’espace Cedeao, afin de leur permettre de maitriser des outils misent en place par la Fao. Il s’agit d’outils d’évaluation des coûts et de l’impact des chenilles légionnaires et de prendre la bonne décision. Mais aussi et surtout voir quelle stratégie adopter. Il s’agira de stratégie durable. Parce qu’on ne peut pas éradiquer cette chenille. Il faut envisager une batterie de stratégies. Quelles sont ces stratégies ? La Fao a mis sur pied, un outil d’évaluation et d’alerte précoce. Il permet aux petits agriculteurs qui sont notre cible, de rapidement après les semis et quand il y a la levée, voir s’il y a des attaques. Plus on détecte mieux c’est pour commencer les traitements. Deuxième point, notre cible, ce sont les petits producteurs. Qui n’ont pas beaucoup de moyens. Parce que ça coûte très cher. Nous sommes en train d’envisager des méthodes qui permettent de ne pas dépenser beaucoup d’argent. Généralement lorsqu’on parle de maïs, ce sont des cultures qui ne sont pas à très haute valeur ajoutée pour la plupart du temps, ce sont des cultures de subsistance. Ce sont des producteurs qui n’ont pas beaucoup de moyens. Donc, il faut développer des stratégies qui leur permettent de ne pas beaucoup dépenser beaucoup d’argents. Nous avons entre autres stratégies, les pratiques culturales, la diversification et la lutte biologique. C’est une technique que nous sommes en train de mettre en œuvre et qui pourrait permettre aux petits producteurs de pouvoir contrôler la chenille légionnaire à des coûts limités. Y a-t-il péril quant à la sécurité alimentaire ? Nous ne pouvons pas aller jusque-là. Parce que nous vous disions plus haut, de la diversification des cultures. La chance que l’on a dans cette sous -région, c’est que l’alimentation est diversifiée. Nous avons d’autres cultures. Il n’y a pas que les céréales. Nous avons également les tubercules. Toujours est –il que nous sommes conscient que la chenille légionnaire pose un problème et qu’il très rapidement que les outils en notre disposition puissent être utilisés pour limiter son impact sur le terrain.Peut-on venir à bout la chenille légionnaire à travers le traitement chimique avec les produits phytosanitaires ? Nous vous indiquons plus haut que la cible, ce sont les petits producteurs. La lutte chimique comme vous le savez, coûte excessivement cher mais en même temps, c’est nocif pour l’environnement. Parce qu’il ne faut pas commettre les mêmes erreurs. Qu’on appelle les pesticides biologiques qui donnent des résultats assez encourageants. Il s’agit de pesticides à base de Trupogensus ou de Trichoderma. Nous avons là une opportunité comme ça se fait dans les Amériques, de mettre en place des unités de production de ces pesticides. Les pesticides conventionnels doivent être découragés. Non seulement ça coûte très cher mais encore, il y a la lutte biologique avec les ennemies naturelles qui ont été déjà identifiés. Dites-nous, quelles sont les missions assignées à la Division dont vous être le directeur adjoint ?La Division de la production végétale et de la protection des plantes (Agp) aide les pays à faire la transition vers des systèmes de production agricole durables. La Division collabore avec les pays et avec un large éventail de partenaires à l'élaboration et à la promotion d'approches agroécologiques visant à une production agricole durable, des approches qui tirent parti des services écosystémiques et permettent d'améliorer et de protéger la base de ressources naturelles. Missions que cette Division ne s’aurait réussir sans un mandat précis ? Tout à fait. La Division de la production végétale et de la protection des plantes, a un mandat précis qui est d’adopter une approche écosystémique vis à vis de la production agricole pour contribuer au développement des connaissances et des pratiques agro-écologiques qui accroissent la biodiversité et valorisent les services écosystémiques, et contribuer à l'adaptation et à la résilience au changement climatique. Promouvoir la diversification et la production durable des végétaux en vue d’améliorer la nutrition, les moyens de subsistance et les revenus dans les zones rurales et urbaines. Améliorer la rapidité et la productivité des opérations agricoles, et permettre un passage de l'agriculture de subsistance vers une agriculture plus axée sur le marché grâce à des systèmes et des technologies de mécanisation appropriés. Garantir l’accès à des cultures et des variétés bien adaptées, résilientes et nutritives, conserver le germoplasme des cultures et renforcer les systèmes de distribution de semences. Mais aussi surveiller et réagir face aux ravageurs et maladies transfrontières des plantes pour atténuer leur impact par la mise en place de systèmes de surveillance, d'alerte rapide et des systèmes efficaces de lutte contre les ravageurs. Réduire la dépendance à l’égard des pesticides en appliquant une approche intégrée de lutte raisonnée contre les ravageurs. Élaborer des normes de qualité internationales et des directives techniques pour réduire les risques liés à l’utilisation de pesticides, en vue d’améliorer la protection des consommateurs et de l’environnement. Bamba Mafoumgbé,Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. Légende photo : Rémi Nono Womdim, Directeur adjoint à la Division de la Production et Protection des plantes à la Fao : « L’utilisation des pesticides conventionnels doivent être découragés… »( In Lginfos du 30 Avril 2019)
Cissé sindou( ex- cadre des Forces nouvelles)/ Introduction des tricycles et taximotos « Nous avions là une solution à la mobilité des personnes et des biens »
jeudi, 18 avril 2019 21:50 Written by ossey84Il y a de cela une dizaine d’années vous avez, dans le cadre du programme de désarmement, démobilisation et de réinsertion( Pnddr) dirigé une opération de distribution de tricycles aux démobilisés. Quel était l’objectif visé ?
Effectivement, à l’époque, à la faveur du redéploiement de l’administration dans les zones ex- Centre nord et ouest( ex- Cno), nous avons géré le dossier de la distribution des engins à trois roues. Un projet qui entrait dans le processus de réinsertion des ex- combattants. Pour y pouvoir, il fallait sensibiliser les jeunes en leur disant que l’exploitation des tricycles pourrait être rentable dans le cadre de leur insertion. Cela est passé par une phase de sensibilisation et avec obligation d’avoir le permis de conduire. Cela nous a permis d’apaiser la tension sociale. Parce que ça nous a permis de mettre les jeunes au travail. Souvenez-vous que les zones ex- Cno il n’y avait pas assez de véhicules et taxis. Le transport était presqu’inexistant. Les engins à trois roues étaient donc, un moyen de substitution aux véhicules classiques que nous connaissions par le passé. Donc, en même temps que c’était une trouvaille, nous avions là une solution à la mobilité des personnes et des biens. Un exemple tout bête, il était difficile pour nos mamans de transporter des zones de production, leur manioc, ignames et bananes aux sites de commercialisation. Il leur fallait des moyens de locomotion. Ces tricycles étaient bien et plus adaptés dans sur ce segment de transport de marchandises. Nous les avons installés en son temps pour les opérateurs économiques de l’ex-zone Centre nord et ouest principalement à Korhogo et à Bouaké. Très vite, nous avons trouvé ces tricycles comme moyens de locomotion même avant la fin de la crise dans la partie sud de la Côte d’Ivoire.
Combien de jeunes vous avez installé dans les deux villes indiquées plus haut ?
Difficile pour nous de donner des statistiques fiables. Toutefois, pour vous donner une idée, nous recevions trois à quatre fois par semaine, un conteneur qui prenait entre 500 et 750 tricycles qui passaient Ouangolo en provenance du port de Lomé. Quand ça arrivait à Korhogo ou à Bouaké, ça s’arrachait comme des petits pains. (…).
Aujourd’hui, l’utilisation de ces tricycles a fait tache d’huile visiblement ?
Tout à fait. Mais force est de reconnaitre que les méthodes que nous utilisions a différé avec le retour de l’Etat. L’administration a voulu revenir immédiatement avec le transport par les véhicules classiques. Ce en terme de règlementations et ignorer les engins à deux et trois roues. Naturellement avec beaucoup de véhicules de ce type- là, avec de vieilles personnes et une bonne partie d’une population qui n’avaient de permis de conduire. Il faut le reconnaitre les tricycles sont plus commodes dans les zones rurales que les bâchées et bennes et véhicules vieillissants. Les réparations fréquentes font que les propriétaires ne font pas de gros bénéfices et donc on se rabat naturellement sur les engins à trois roues. Il y a des tricycles qui prennent jusqu’à 1,5 tonne alors que nous avons des bâchées qui ne peuvent même pas charger une tonne. Aussi avec un coût moyen de 15 mille Fcfa, vous pouvez aller d’un point à un autre grâce à un tricycle à un coût compétitif. Ce qui n’est pas le cas avec la bâchée dont le coût de location oscille entre 30 mille et 45 mille Fcfa. En sommes, nous pouvons dire que le tricycle est moyen efficace de transport à coût compétitif pour les usagers qui l’utilise.
Mais, il faut tout de même de l’ordre dans son utilisation ?
Nous sommes tout à fait d’accord avec vous. Nous avons dit plus haut, que nous avions bien organisé ce secteur. Toute crise génère des comportements nouveaux et avec, de nouvelles assiettes fiscales pour l’Etat. Avec le retour de l’administration dans cette partie de la Côte d’Ivoire, l’Etat n’a pas vite pris à bras le corps le problème. C’était au moins trois mille tricycles qui arrivaient chaque trois mois et nous pouvons dire que nous avons au moins un million d’engins en Côte d’Ivoire aux mains de personnes pas très bien formées et qui n’ont pas le permis de conduire. Ce qui est à la base des nombreux accidents. Fort heureusement, le Ministère ivoirien des transports a décidé d’engager la sensibilisation sur le port du casque et de la formation des exploitants à avoir non seulement le permis et souscrire à une police d’assurance. A titre d’exemple et qu’on pourrait bien implémenter aujourd’hui, nous avions demandé aux importateurs de contracter avec des assureurs. Pour que quand ils vendent un engin à un jeune, que ce soit avec les accessoires de sécurité dont le casque et la police d’assurance. Aussi, nous avons préconisé qu’avant la vente, que le vendeur exige le permis de conduire. Cela a été trouvé un peu dictatorial mais il le fallait pour mieux traiter au départ les petits dérapages que nous voyons aujourd’hui. On peut aujourd’hui explorer cette stratégie, si on veut réguler ce segment d’activités qui est une mine inestimable d’emplois pour nos jeunes.
Bamba Mafoumgbé,Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Légende photo : Cissé Sindou( ex- cadre des forces nouvelles) : «Ce segment d’activités est une mine inestimable d’emplois pour nos jeunes » ( In Lginfos du 18 avril 2019)
Interview / Production animale et ressources halieutiques en Ci// « Nous allons faire des efforts pour permettre aux ivoiriens de disposer d’un minimum(…) »
mercredi, 10 avril 2019 21:25 Written by ossey84M. Kobenan Kouassi Adjoumani était l’invité de « Rti1 reçoit » le mardi 09 avril 2019. Ce autour du thème: « Politique de production animale et halieutiques : Acquis et perspectives pour l’autosuffisance en Côte d’Ivoire »
Monsieur le ministre, quel est l’Etat des lieux de l’élevage aujourd’hui en Côte d’Ivoire?
Il faut reconnaitre que, comme l’a dit Feu Felix Houphouët, le succès de la Côte d’Ivoire repose essentiellement sur l’agriculture. Lorsque nous parlons d’agriculture, il y a le volet végétal et le volet ressources animales et halieutiques. De 1972 à 1973, il y a eu la longue sécheresse qui a frappé les pays du sahel ; et le Président Felix avait pris l’engagement de décréter l’élevage comme étant une priorité nationale. A ce titre, il a mis en place des structures d’encadrement, tel que la Sodepra, pour pouvoir développer l’élevage en Côte d’Ivoire quoique notre pays n’avait pas pour vocation l’élevage. Donc, nous ne sommes pas un pays à vocation pastorale. Malheureusement, en 1993, ces structures d’encadrement ont disparu, en raison des contraintes que nous avons connues. A l’occasion de ce que vous savez, il fallait restructurer nos différents organes concernés par le développement de différents secteurs d’activités. Et avec le Président Alassane Ouattara, dès qu’il a accédé au pouvoir en 2011, il nous a autorisé de mettre en place un plan stratégique de développement de la pêche, de l’élevage et de l’aquaculture. En ce qui concerne le volet élevage, il faut considérer que nous avons, d’une part, les filières volailles, porcins et viande bétails. La filière bétail est composée de deux types, les gros ruminants et les petits ruminants. Les gros concernent les bovins, les petits sont les caprins et les ovins. Lorsque vous tenez compte de nos statistiques, nous sommes passés de 2011 à aujourd’hui, à plusieurs étapes. En 2011, notre production était de l’ordre de 47.000tonnes équivalent carcasse, en ce qui concerne les viandes et les abats. Aujourd’hui, nous sommes à 63.000tonnes, soit une progression de l’ordre de 33%. Cela veut dire qu’il y a un bon prodigieux qui a été fait. Malheureusement, nous n’arrivons pas à couvrir l’ensemble de nos besoins. Nous sommes à 48% contre 52%. Cela veut dire qu’il y a eu déficit. Et ce déficit est comblé par les importations d’animaux vivants qui nous arrivent pour la plupart du Mali et du Burkina Faso. Dans tous les cas, nous avons mis en œuvre une politique de développement qui nous permet aujourd’hui d’atteindre progressivement nos objectifs. Au niveau de la Côte d’Ivoire, nous avons des stations d’élevage et nous avons une structure d’encadrement au niveau de ces stations d’élevage qu’on appelle Progirs, qui est un projet intégré de gestion des rentes et stations. Avec la crise que nous avons connue, ces rentes ont été décimées. Nous étions en 2002, à plus de 25.000 têtes de bovins ; malheureusement, après la crise, nous avons constaté qu’il n’en restait que 400 têtes. Et même ces 400 c’était des bovins devenus sauvages, puisqu’on allait les prendre, tirer sur ces animaux et ça été une lourde perte pour la Côte d’Ivoire. Nous avons, donc, tenté de délocaliser ces stations en mettant en place une station d’élevage du coté de Yamoussoukro et une autre à Toumodi. Nous avons décidé de faire du repeuplement en achetant des animaux et en essayant même de faire des croisements. Parce que l’objectif que nous visions était de faire en sorte que la Côte d’Ivoire dispose d’animaux performants. C’est en cela que nous avons fait venir des animaux d’Europe et nous avons fait des croisements, sur la base de ceux-ci, nous avons eu des animaux performants que nous mettons à la disposition d’autres structures d’encadrement tel que Padeci qui est un programme de développement de l’élevage en Côte d’Ivoire. C’est-à-dire que nous produisons et après nous mettons à la disposition des éleveurs des noyaux de bovins, comme par le passé. Avec le Président Alassane, nous avons connu un succès ; même si les objectifs ne sont pas complètement atteints.
Aujourd’hui pouvons-nous considérer que l’élevage est encore une priorité, parce qu’on ne voit pas ce qui a remplacé la Sodepra ?
Je vous parlais du plan stratégique de développement de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture. Ce plan est une déclinaison partielle du Pnia et nous avons prévu dans le cadre de ce plan, deux structures d’encadrement, présentées sous forme d’agence. L’agence d’encadrement de l’élevage en Côte d’Ivoire et une autre qui l’agence qui s’occupe de la pêche et de l’aquaculture. La disparition de la Sodepra, a été fatale pour la Côte d’Ivoire en ce qui concerne l’élevage. Autrefois, dans les villages, on voyait des agents de la Sodepra venir faire des vaccinations. A l’époque, l’on allait attraper soi-même les animaux pour les mettre à leur disposition. Et cet encadrement a disparu. C’est vrai qu’il y a l’Anader qui tente de faire ce qu’elle peut, mais est ce qu’aujourd’hui, nous ne pouvons pas aller au-delà de cette imagination pour mettre en place une politique adaptée qui tienne compte des réalités du moment. Donc, c’est ce travail que nous nous attelons à faire. Mais vous n’allez pas non plus dire que au niveau de la Côte d’Ivoire nous constatons de la pénurie, Nos marchés sont abondamment fournis, il suffit de s’y rendre pour se rendre compte de cette évidence.
Mais c’est fourni parce qu’il y a une bonne partie du bétail qui est importée !
Nous parlons, pour l’heure, de la filière bétail- viande. Mais nous disons que notre pays n’a pas de vocation pastorale.
Pourquoi est-ce que vous dites cela ?
Parcequ’ à un moment donné, l’on s’est plus intéressé aux productions végétales, le café, le cacao, ….
Ne peut-on pas inverser cela ?
On est en train d’inverser
Mais cela ne se sent pas vraiment ?
Vous avez mangez du poisson aujourd’hui, de la viande…
Souvent importé !
Pour l’heure nous en sommes à la filière bétail viande, mais tel que j’ai dit et soyez rassuré il y a des agences qui seront créées et qui vont permettre de booster notre élevage. Vous voyez que nous avons un salon de l’agriculture et souvent même nous effectuons des déplacements à l’extérieur pour cela. Nous avons fait venir des animaux, nous procédions par insémination artificielle. L’objectif c’est de pouvoir produire abondamment ; Aujourd’hui, rendez-vous dans nos stations, vous verrez que nous avons fait venir des animaux et effectuer des croisements avec la race locale qui sont des animaux rustiques et qui s’adaptent bien à notre climat. Mais, lorsque vous prenez les résultats que nous avons ici et que vous les comparer aux résultats de l’Europe, ils sont presque identiques. Et ici, nos animaux produisent un litre à deux litres de lait par jour par exemple, mais avec les croisements nous sommes à douze litres de lait par jour. Donc, il y a une avancée notable dans ce domaine. En matière d’animaux par rapport à la performance mentionnée plus tôt, suite aux croisements que nous faisons. Prenez un animal qui a le même âge que la race locale et un animal issu des croisements, lorsque vous les élevez, vous les mettez dans les mêmes conditions d’élevage, au bout de deux ans vous allez faire le constat que l’animal issu du croisement a plus de 200 kg de différence que l’animal local. C’est dire qu’il y a des efforts qui sont en train d’être faits.
Est-ce que la Côte d’Ivoire peut faire face à la dépendance de l’extérieur et de l’Intherland ?
Tout à l’heure, lorsque je parlais, j’ai fait allusions à ce que nous produisions et au niveau de ce que nous étions en 2011. Je vous ai dit que nous étions à 47.mille, aujourd’hui nous sommes à 63000tonnes et je vous ai dit qu’il y a 33% d’augmentation des productions. Mais voyez-vous, tout à l’heure, vous avez eu la chance de voir toutes ces stations qui n’existaient pratiquement plus et c’est en 2011 jusqu’à maintenant que nous avons procédé à leur réhabilitation. L’on a parlé de 10 stations d’élevage en Côte d’Ivoire. En son temps le Président Felix avait financé toutes ses stations à hauteur de 170 milliards de F Cfa. Elles ont été décimées. Le Président Alassane est arrivé, nous avons fait d’un programme de gestion de ses stations et aujourd’hui nous en sommes à ces résultats. Je vous dis qu’en 2011. Lorsque nous sommes allés sur le terrain, la station bovine de Béoumi n’existait pratiquement plus. Même les toits des maisons avaient été enlevés, cela veut dire qu’il y a une réhabilitation qui est en train d’être faite. Autrement dit, le gouvernement a pris à bras le corps cette question. Parce qu’autrefois on donnait des noyaux de bovins pour commencer. Il y a eu les différents témoignages des personnes bénéficiaires de ces projets. Mais c’est progressivement que nous allons atteindre nos objectifs. Nous sommes allés au-delà de nos espérances.
Vous parlez de progrès, mais le Plan stratégique, c’est 2014-2020 et à l’intérieur en 2020 nous devons atteint les objectifs. Or ici nous constatons que nous sommes très loin des objectifs. Que dites-vous ?
Le Plan stratégique ne nous dit pas qu’au bout de 2020, nous allons être auto-suffisants en protéines animales.
Mais ce sont les objectifs…
Nous allons faire des efforts pour permettre à la Côte d’Ivoire de disposer d’un minimum, pour faire face au besoin des ivoiriens.
Mais nous ne parlons pas de minimum, nous parlons d’atteintes des objectifs de l’autosuffisance
Oui, mais c’est progressivement qu’on va le faire.
Selon vous quand est ce que nous pourrons arriver à l’autosuffisance?
C’est ce que nous sommes en train de faire. Le Président Houphouët a toujours été le chantre de cette notion Après lui, des personnes sont arrivées, mais on n’a jamais atteint cet objectif, on ne peut pas dire qu’aujourd’hui d’un coup de baguette magique ça va se faire automatiquement.
Qu’est ce qui manque donc, Est-ce le financement ?
Ca dépend. Il y’a le problème de financement parce qu’aujourd’hui aucune banque n’est prête à financer le secteur de l’élevage.
Mais pourquoi ?
Il y a des programmes qui sont là. Allez-y demander aux opérateurs économiques. Même quand ils disposent d’élevage, qu’ils font des demandes pour qu’on leur mettent à disposition des moyens, cela ne marche pas. C’est pour cela que dans le cadre du Ppp, nous entendons relancer l’élevage en Côte d’Ivoire. Dieu merci aujourd’hui la Côte d’Ivoire est éligible au code d’investissement. Et je crois que lorsque les opérateurs vont venir en Côte d’Ivoire, ils trouveront qu’il y a des moyens qui sont mis en place pour faciliter leur insertion.
L’accès au financement est l’un des éléments du Plan stratégique dont vous parliez tout à l’heure. Alors comment Est-ce que vous vous arrangerez pour que les banques soient rassurés parce que si es banques ne prêtent ni n fiancent, c’est parce qu’elles constatent que peut être que les organisations fonctionnelles du secteur ne sont pas assez fiables ou solides ? Alors quel soutien l’Etat leur apporte pour qu’elles puissent bénéficier de financements ?
D’abord, au niveau de notre ministère, il ya des projets de développement dont je vous ai parlé. On a même installé des éleveurs avec les moyens que l’Etat met à notre disposition. Je vous ai parlé de repeuplement au niveau de nos différentes stations. Mais, lorsque nous faisons du repeuplement, nous les mettons à la disposition du Padeci. Mais, on ne peut pas tout faire d’un coup, il faut le faire progressivement. Mais quand vous voyez l’évolution qui a été faite de 2011, jusqu’à maintenant vous pouvez être rassurés que d’ici 5 ans ou 10 ans cet objectif peut être atteints ; C’est un plan qu’on a mis en place pour initier quelque chose et nous ne disons pas qu’au bout de ce plan, nous allons atteindre forcement l’autosuffisance en protéines animales.
Concernant la filière porcine et avicole, pouvez-vous dire que l’objectif est atteint?
La viande de porc est la troisième viande la plus consommée en Côte d’Ivoire. Et il faut dire qu’au niveau mondial, la viande porc est la plus consommée. 115 millions de T. Mais, en Côte d’Ivoire, comme je vous l’ai dit en 1996, il y a eu la peste porcine africaine qui a décimé nos élevages. Et c’était plus de 17 millions de F Cfa Il n’y a pas longtemps, il y a eu la peste porcine au niveau de San-Pedro, nos services sont intervenus efficacement pour éradiquer la maladie. Et plus tard après en 2017, c’était au tour de certaines localités du nord d’être touchées de cette maladie. Nous avons fait des efforts aussi, et chaque fois, l’Etat de Côte d’Ivoire est intervenu pour indemniser de façon partielle ces éleveurs. Mais aujourd’hui par la grâce de Dieu, nous avons mis en place vers Agboville une structure de développement de la filière porcine, à travers l’amélioration génétique qui fait qu’aujourd’hui nous avons pu distribuer 200 corps aux éleveurs, pour faire de la multiplication et je crois que tout à l’heure lorsque nous avons fait le point avec nos services, nous avons vu qu’il ya des efforts qui sont faits à ce niveau. Mais, il y a des grands éleveurs au niveau de la Côte d’Ivoire qui font des prouesses dans le domaine de la filière porcine. Mais, il faut que les ivoiriens s’intéressent à la viande de porc. Généralement, on dit la viande de porc n’est pas une bonne viande, alors que c’est l’une des meilleures viandes au monde, parce qu’il n’y a pas de graisse. Il faut dire que la graisse n’atteint pas la chair. Vous allez trouver la graisse au-dessus et lorsque vous enlevez la graisse, tout ce qui est en dessous, constitue la viande blanche. Et c’est cette viande qui mérite d’être connue, c’est pour cela que nous avons installé des structures ‘’Gaby Show’’, dans 8 localités du pays, en particulier à Yopougon, pour vulgariser la Consommation de la viande de porc. En ce qui concerne cet animal, c’est un élevage à cycle court, donc, vous ne pouvez que réussir parce que la multiplication est nette. Et on n’a pas besoin d’une truie et d’un mâle pour pouvoir atteindre l’objectif qu’on escompte, il suffit seulement d’avoir un mâle et deux femelles pour qu’au bout d’une année, on ait une production assez importante.
Les ivoiriens ne s’intéressent-ils pas à la viande de porc ?
Ils s’y intéressent ; mais il y a des tabous qui font que d’autres ne la consomment pas.
3- M. Seydou Traoré à Man ne comprend pas pourquoi notre pays importe la viande alors que nous avons les potentialités pour élever mes animaux sur place
L’un des intervenants a parlé d’agrément, c’est vrai que vous avez vu qu’il y a des élevages anarchiques qui se font partout. Vous allez dans un village, vous voyez des fermes qui se créent. Et à un moment donné de 2012 à 2014, nous avons procédé au recensement de l’ensemble des élevages en Côte d’Ivoire et également des éleveurs. L’objectif, c’est de savoir qui fait quoi dans le domaine des élevages au niveau de la Côte d’Ivoire et dans le cadre de la loi que nous avions adopté en ce qui concerne la loi sur la transhumance et le déplacement de bétail, il y a des dispositions qui vont nous permettre d’appliquer certaines règles. Parce que ne vient pas à l’élevage qui veut. Il faut d’abord s’assurer que l’espace même qui doit accueillir les animaux est un espace propice à cela. Et nous avons les services vétérinaires qui font ce travail. Donc, si vous voulez faire ce travail, vous venez à nos services, il y a les directions centrales qui sont là. Il y a la direction de l’élevage, il y a la direction des services vétérinaires, vous venez, ils vont vous orienter et vous dire ce qu’il fait faire pour atteindre l’objectif que vous visez. Donc, à ce niveau, ce sont ces réponses que je peux donner.
Est-ce qu’au niveau de notre ministère, il y a des appuis ? Vous avez vu avec l’élément (vidéo) qui est passé que Padecia installé de jeunes éleveurs. Mais, nous n’installons pas n’importe qui. Il y a des critères durs. Mais si vous remplissez ces critères, il n’y a pas de raison qu’on ne puisse intervenir pour vous aider. Mais, les moyens aussi sont limités parce que l’Etat fait des efforts dans plusieurs domaines d’activités. On ne va pas seulement donner tous les moyens à notre ministère pour faire face aux besoins de tous ceux qui veulent faire de l’élevage. Il y a des gens qui commencent, nous pouvons les appuyer, en développant leur élevage. Mais, ceux qui ne disposent de rien et qui s’adressent à nous, nous faisons aussi des études pour voir s’ils sont éligibles ou pas. Et puis, en la matière, ce n’est pas seulement dans le domaine d’élevage de bovins, il y a aussi l’élevage dans la filière volaille, avec des structures qui sont là telles que le projet de relance à la filière avicole et il y a un fonds de garantie qui permet aussi d’installer des jeunes qui veulent s’adonner à l’élevage. Il suffit de venir au niveau de notre ministère, des indications vont être données pour permettre à chacun d’être situé sur les différents appuis que nous donnons au niveau de notre ministère.
Nous avons vécu des crises sanitaires qui ont traumatisé les ivoiriens. Et comme quelqu’un l’a dit est-ce que vous pouvez nous rassurer que la qualité de la viande ne pose pas de problème ?
Il n’y a pas longtemps, nous avons vu sur les réseaux sociaux des images qui étaient présentées comme émanant de l’abattoir de Port-Bouët. Nous y sommes allés et nous y avons fait un reportage que vous avez présenté (la télévision nationale) et cela a fermé le caquet à tous nos détracteurs. Même quand on n’aime pas l’antilope, il faut admirer sa course. Qui pouvait croire que l’abattoir de Port-Bouët pouvait connaitre un tel résultat. Mais, la réhabilitation de cet abattoir a obéi à plusieurs étapes. D’abord, il y avait le parc à bétail, les petits ruminants comme les gros ruminants. Tout a été réhabilité. Après, nous avons réaménagé l’espace boucherie. Quand vous y êtes allés, vous avez vu que désormais chaque boucher a un domaine dans lequel il opère, et bien aménagé et bien entretenu aussi. Aujourd’hui, nous sommes au niveau de l’abattage des animaux. Avec tout ce dispositif que vous venez de voir, ce sont des efforts qu’il faut saluer. Le président de la République, Sem Alassane Ouattara et le Premier ministre sont au travail. Et nous voudrions profiter de ce micro pour leur dire merci de nous avoir permis d’atteindre ce résultat. Et dire merci aussi au gouverneur (du district d’Abidjan) M. Mambé (Beugré) qui dans le cadre du partenariat public-privé a pu permettre que nous ayons une telle structure au niveau de la Côte d’Ivoire. Vous avez dit aussi qu’il y a des abattoirs qui ne respectent pas les normes, c’est vrai. Mais ne pouvons pas tout faire à la fois. Et il y a un autre abattoir qui va être construit au niveau d’Anyama, l’abattoir Abidjan-Anyama, mais qui va bouleverser les donnes, parce que c’est un abattoir ultra-moderne qui va être érigé…
Sur l’abattoir de Port-Bouët, c’est encore en projet, cela veut dire que vous n’y avez pas encore abattu les animaux là-bas… donc la viande qu’on consomme… ?
Les animaux sont abattus là-bas, mais dans les mêmes conditions que ce que vous avez vu dans les abattoirs qui n’existent même pas… vous avez vu tout à l’heure les animaux qui sont trimballés d’ici et là, ce n’est pas à l’abattoir de Port-Bouët.
A quel moment, cet abattoir va être ouvert, ce site ultramoderne, à quel moment va-t-il être ouvert ?
On a presque fini. Vous avez vu. Bientôt, nous allons procéder à son inauguration. Vous avez vu qu’au niveau de l’espace boucherie, il y a eu un travail qui a été fait…
17 milliards investis, est-ce que ça ne fait pas craindre une hausse des prix du kilogramme de la viande ?
Moi, je ne parle pas de prix. Je suis là en tant que ministre des ressources animales et halieutiques. L’objectif de mon ministère, c’est d’approvisionner le marché suffisamment… pour que les prix soient bas. Mais quant aux prix, il y a un autre ministère qui s’en charge
Mais vous êtes quand même celui qui investit 17 milliards Fcfa
Pour cela, je voudrais rendre à César ce qui appartient à César. J’ai dit que c’est dans le cadre d’un partenariat public privé. Le district d’Abidjan a la tutelle financière des abattoirs. Et je profite de l’occasion pour dire que dès qu’on voit des difficultés au niveau des abattoirs, c’est notre ministère qui est indexé. Mais depuis 1986, il y a eu transfert de compétences. Et donc les abattoirs sont gérés par les communes et le district d’Abidjan pour ce qui concerne Abidjan. Nous ne sommes pas les gestionnaires des abattoirs. Tout ce que nous faisons, c’est que nous avons nos agents qui y vont pour faire les inspections et également pour vérifier si tout obéit aux normes. Sinon la tutelle financière, ce sont les mairies et ce qui concerne l’abattoir de Port-Bouët, c’est le district (d’Abidjan) qui en est le gestionnaire. Nous affectons des agents pour y travailler. Mais soyez rassurés, tout ce que nous consommons est inspecté par nos services. Bien sûr, si vous allez acheter de la viande issue des abattoirs ou de l’abattage clandestin, bien sûr que nous ne pouvons pas prendre cette responsabilité.
Mais les consommateurs ne peuvent pas le vérifier, ils ne peuvent pas savoir d’où provient la viande ?
Si quelqu’un décide d’abattre les animaux sans savoir comment mes services peuvent le savoir. Nous avons des services homologués.
Est-ce qu’il y a des saisies quand on découvre de la viande issue de l’abattage clandestin ?
Il y a toujours des saisies. Quand la viande présente des anomalies. Si on constate que l’animal a tel ou tel défaut… la viande ne va pas à l’abattoir
Est-ce que le ministère sait qui approvisionne les marchés notamment le marché Bagnon de Yopougon. Est-ce que le viande provient de Port-Bouët ou d’ailleurs, est-ce que le ministère en sait plus…
Je suis en train de vous dire que dans les abattoirs la viande est abattue. Mais si vous allez dans la broussaille pour abattre votre animal, moi en tant que ministre, je n’ai pas un don pour pouvoir détecter tous les sites anarchiques qui existent en Côte d’Ivoire…
Mais le ministère devait avoir des agents qui veillent à cela
Mais, nous avons des agents qui sont au niveau des sites reconnus. Mais, les agents ne peuvent pas aller dans la broussaille pour savoir qu’est-ce qu’on y fait
A quel degré donnez-vos une garantie à un consommateur que le produit qu’il va consommer ne lui créera aucun problème
Il faut que nous nous disions la vérité. Depuis 2011, jusqu’à maintenant, dites-moi à quel moment on a parlé de contamination dû au fait de l’insécurité alimentaire due aux animaux ou aux produits halieutiques. Parce que par exemple, il s’agit de l’importation de viande, avant même que le produit n’arrive, il y a des certificats sanitaires qui sont délivrés qui accompagnent le produit. Lorsque le produit arrive ici, il y a des prélèvements qui sont faits, qui sont analysés dans nos laboratoires et une fois que le produit peut être consommé, on délivre des certificats de salubrité. C’est ce qui existe partout dans le monde. Et en Côte d’Ivoire, nous ne sommes pas en marge de cela. Même aujourd’hui, tous les produits que vous consommez, vous devez vous dire que de la production jusqu’à la consommation finale, à tous les étapes, nos services veillent au grain, font des inspections. Et sur la base des inspections que le produit est mis sur le marché.
Je pose la question parce que je me disais quelles dispositions vos prenez pour assurer la sécurité alimentaire. Parce que des fois comme si pour la grippe aviaire ou la peste porcine vous avaient surpris
Ce sont des maladies animales qui existent. A tout moment, il peut avoir des alertes sanitaires. Et nous avons des équipes qui dans le cadre de ces alertes épidémiologiques jouent aussi leur rôle. Dès que nous constatons la survenue d’une maladie dans un secteur tel que la filière de volaille ou la peste porcine africaine, mais les équipes vont circonscrire les zones concernées par la maladie. Quand il s’agit de la volaille, on procède d’abord par des abattages pour ne pas que la maladie se propage. C’est la même chose pour les porcs. Soyez rassurés ! Mais une fois que cela est fait, il y a la désinfection qui est faite. Et nous veillons à ce que les produits ne puissent pas être déplacés dans d’autres localités. Vous avez vu que nous avons étouffé la grippe aviaire. Nous avons également éradiqué la peste porcine africaine. C’est comme l’Homme, à tout moment, on peut tomber malade. Masi à chaque fois qu’on tombe malade, nous allons à l’hôpital, on nous soigne, quand on est guéri, on nous demande de faire attention et c’est ce que nous faisons concernant les animaux.
Est-ce que le ministre à une politique de construction d’abattoir moderne dans les grandes régions de Côte d’Ivoire à l’image de celui de Port-Bouët ?
Je vous l’ai dit, le ministère des Ressources animales et halieutiques n’a pas en charge la gestion des abattoirs ; donc, ce n’est pas le ministère qui a la gestion des abattoirs. Ce sont les mairies qui doivent, en réalité, construire les abattoirs et en la matière, il y a des mairies qui l’ont fait. Mais, il y a aussi des promoteurs qui sont le domaine de la filière bétail qui, également, construisent les abattoirs. Quand vous allez à Ferké, il y a un abattoir ultra-moderne qui est construit par des italiens. Vous allez à Jacqueville, c’est la même chose. Notre ministère ne dispose pas des moyens conséquents pour construire des abattoirs. Même si on a des moyens, notre vocation n’est pas de construire des abattoirs qui ne sont pas sous notre tutelle. La tutelle technique, c’est le ministère des Ressources animales, mais la tutelle financière, ce sont les mairies, c’est le District d’Abidjan, il n’empêche que nous travaillons en collaboration.
Absolument, c’est comme cela que nous avion compris, mais nous posions la question de savoir, en tant que premier responsable du département, est-ce que si vous sentez le besoin vous pourrez attirer l’attention de ceux qui, techniquement, pourraient construire cela ?
Oui, mais justement ! C’est pour ça, je dis que dans le cadre d’un partenariat public privé. Mais quand on doit construire un abattoir, ce sont nos services qui vont pour faire des inspections. Une fois que l’abattoir est construit, ce sont nos services qui, également, vont réceptionner l’outil pour savoir s’il répond aux normes internationales.
Nous allons parler maintenant de la productivité de la pêche en Côte d’Ivoire. M le ministre, c’est le troisième point. Il manque du poisson en Côte d’Ivoire ?
Je ne sais pas s’il manque du poisson en Côte d’Ivoire. Le poisson est la protéine la plus consommée en Côte d’Ivoire…
Oui, mais il manque souvent du poisson.
Sur le marché, il y a du poisson. Est-ce que ce poisson que nous consommons provient de la production locale ou bien provient d’ailleurs ? Je crois que cette question que vous devriez, plutôt, me poser.
Mais justement, c’est de cela qu’il s’agit.
Moi, je vais vous faire savoir que, à chaque fois, où nous étions et au moment exact, où nous sommes arrivés. En 2011, notre production locale, en matière de ressources halieutiques, était dans l’ordre de 49.000 tonnes. Aujourd’hui, nous en sommes à 101.000 tonnes. Voyez donc un autre bond prodigieux qui a été fait. Mais cela ne permet pas de couvrir les besoins au niveau national. La différence, ce sont les importations. Mais quelle est la politique que nous mettons en place pour mettre fin aux importations ?
Et qu’est-ce que vous faites pour mettre fin aux importations ?
D’abord c’est d’attirer les investisseurs à venir en Côte d’Ivoire ; donc, une porte est ouverte grâce à laquelle ils peuvent arriver et il y a des facilités qui sont données. Vous voyez, notre flottille au niveau local est vieillissante et ça ne nous permet pas de pêcher convenablement. Dieu merci, nous avons des accords de pêche avec l’Union européenne qui vient pêcher dans nos eaux et, en compensation appuie la Côte d’Ivoire à développer la pêche et l’aquaculture qui sont des domaines privilégiés. Nous avons également la pêche artisanale qui ravitaille nos marchés. La pêche artisanale se fait en mer, en lagune, elle se fait de façon continentale ; c’est-à-dire, dans les fleuves, dans les lacs et dans les barrages. Mais la production ne peut pas suffire pour tous ivoiriens, c’est pour cela que nous sommes tenus de faire de l’importation.
Monsieur le ministre, sur la question de la pêche, on a ouvert le débarcadère Mohamed VI, aujourd’hui quel bilan faites-vous de cet ouvrage qui a été mis en place ?
D’abord, nous avons deux débarcadères qui ont été construits par sa Majesté le Roi Mohamed VI, que Dieu l’assiste. Nous sommes allés au Maroc, car le souci du Président de la République, c’est qu’il ait une coopération Sud Sud. Et dans le cadre de cette coopération, nous avons pu bénéficier d’abord du débarcadère de Locodjro qui a été construit, et après le débarcadère de Grand-Lahou. L’objectif de ces débarcadères, c’est de pouvoir d’abord rentabiliser la pêche au niveau de la Côte d’Ivoire. Parce que, figurez-vous, il y a des outils précieux qui y sont. Il y a des chambres froides, il y a des fours améliorés pour le fumage des poissons, il y a également toutes les dispositions qui sont prises pour permettre aux consommateurs de disposer de poisson de qualité et en abondance.
Mais est-ce que vous êtes informés que les dames qui y sont parties ont fui le coin ?
Elles n’ont pas fui. Nous avons des problèmes de ravitaillement de marché parce que les pêcheurs qui avaient leurs habitudes d’aller déverser le poisson à Abobodoumé font de la résistance. Nous avons négocié pour que ces pêcheurs-là arrivent, mais ils ont posé des conditions. Sur la base des conditions posées, nous avons introduit au Gouvernement une communication qui, bientôt, va régler leur problème.
L’un des problèmes, c’est la présence de la base navale. Il semble que les marins trouvent que, ce n’est pas sécurisant pour eux que les pirogues des Fanti passent devant leur base tous les jours ?
En tout cas, je n’en ai pas connaissance. Tout ce que nous savons, c’est que les pêcheurs avaient des engagements avec les populations d’Abobodoumé, donc en abandonnant le site d’Abobodoumé au profit du nouveau site, il y a des manques à gagner qu’il faut régler. C’est ce que nous sommes en train de régler. Par ailleurs, il y a d’autres opérateurs économiques qui veulent ravitailler ces débarcadères-là. Nous sommes en train d’y travailler et très bientôt, vous aller voir. Dans tous les cas, il y a toujours eu des réticences au départ. Mais progressivement, les choses vont s’arranger. Moi, j’étais au Maroc, ils sont partis d’un débarcadère, aujourd’hui ils sont à 42 débarcadères. Nous, nous avons commencé par un, nous sommes à deux. Et aujourd’hui, le Japon est en train de nous construire un autre débarcadère à Sassandra, c’est dire que, progressivement les choses vont s’arranger et très bientôt, toute la Côte d’Ivoire ira à Locodjro s’approvisionner en protéines halieutiques.
Le site d’Abobodoumé, considéré comme insalubre, continue de fonctionner ?
Oui, mais… Quand vous dites considéré comme insalubre…Avant, l’avènement de ce débarcadère-là à Locodjro, c’est là-bas que tout le monde partait. Mais il y a aussi des services qui sont là-bas qui vont des inspections des produits halieutiques. Et nous avons même avec la Fao nous avons mis des fours Fao –Thiaroye dont l’objet est de fumer le poisson dans des conditions vraiment saines.
M. le ministre est-ce qu’aujourd’hui, sur la pêche, la Côte d’Ivoire peut garder son leadership ; parce que, vous ne le dites pas suffisamment, tout à l’heure on parlait de déficit, mais vous parlez très peu de la pêche illicite qui a un impact incroyable. Jusqu’à présent, vous n’arrivez pas à faire face à cela ?
Mais, la pêche illicite est un drame pour toute l’Afrique et même pour le monde. Il y a des bateaux-pirates qui viennent pêcher dans nos eaux sans moyen de disposer d’une autorisation. Au niveau de la Côte d’Ivoire, avec les accords de pêche que nous avons avec l’Union européenne, nous avons mis en place, un système de surveillance satellitaire. Aujourd’hui, lorsque nous sommes dans nos bureaux au niveau des services des pêches, nous sommes à mesure de détecter tous les bateaux-pirates qui sont dans nos eaux et qui pêchent le poisson de façon frauduleuse. Dieu merci, le président de la République, S.E Alassane Ouattara, a mis à la disposition de la Côte d’Ivoire, quatre bateaux patrouilleurs, quatre navires patrouilleurs. Cela veut dire quoi ? Aujourd’hui, lorsque vous pêchez de façon illicite dans nos eaux, que vous êtes détecté à partir de notre système de surveillance, ces bateaux-là peuvent vous poursuivre. Et nous travaillons de concert avec la marine nationale. Il n’y a pas longtemps, nous avons fait des opérations de surveillance de nos eaux, et nous avons contrôlé cent (100) bateaux. Et 20 ont été arraisonnés qui ont payé des amendes de l’ordre de 120 millions Fcfa. Cela ne pouvait pas se faire. C’est pour cela je dis que le travail du Gouvernement, ce n’est pas seulement dans le domaine des routes, de la santé avec des bâtisses qui sont érigés par-ci, par-là, mais le président de la République travaille également dans tous les secteurs d’activité y compris le nôtre.
M. le ministre, quelle est la politique pour le développement de l’aquaculture en Côte d’Ivoire ; parce que j’attendais autre produit que le poisson, alors que le Brésil vous a tendu la main, nous en avons encore souvenance ; quelle est la politique que vous avez mis en place aujourd’hui ?
Plus que des mots, la politique est là sous vos yeux. Vous voyez, ce qui me plait dans cette émission, c’est que certes, nous répondons à vos questions, mais nous faisons l’effort de vous ramener sur le terrain et de vous permettre de faire le constat des réalisations qui ont été faites sous la gouvernance du Président Alassane Ouattara. Voyez-vous toutes ces stations d’alevinage n’existaient pratiquement plus avec les différentes crises qui sont intervenues. Mais nous sommes en train de les réveiller et pouvoir produire en quantité suffisante des alevins que nous allons mettre à la disposition des pisciculteurs et des aquaculteurs. Vous avez parlé de Brésil, en 1972, le Président Houphouët-Boigny a mis à la disposition des Brésiliens des Tilapias souche Bouaké. Ces Tilapias ont été développés sur la base des technologies appropriées et au bout de six mois, le Tilapia peut atteindre 1 Kg. Mais lorsque nous sommes allés au Brésil, le ministre m’a dit que les Tilapias dont ils sont bénéficiaires sont arrivés de la Côte d’Ivoire. Mais comme ils ont le monopole en matière de développement du Tilapia, ils allaient nous rétrocéder les Tilapias que la Côte d’ivoire a donnés en son temps. Et ces Tilapias ont été aéroportés par le ministre lui-même. Il est venu avec 2.400 Tilapias que nous avons confié au Cnra Bouaké, puisque nos stations que vous avez vu-là, pratiquement n’existaient pas. C’était après les crises. C’est après que nous avons pu procéder à leur réhabilitation. Aujourd’hui, nous sommes à des millions de Tilapias souche brésilien. Tenez-vous bien ! Le Ministre Brésilien nous a dit que, les mêmes Tilapias ivoiriens qui sont partis au Brésil, ce sont ces Tilapias-là qu’on a donné aux chinois. Aujourd’hui, on parle de carpe chinoise, mais la véritable origine, c’est la Côte d’Ivoire. Ce que je suis en train de vous dire est d’autant plus important qu’aujourd’hui, avec nos stations d’alevinage, nous sommes en train de faire de la vulgarisation, de la multiplication. Et nous allons multiplier ces alevins pour les mettre à la disposition des pisciculteurs, des aquaculteurs et nous allons même empoissonner nos lacs, nos fleuves à partir de ces tilapias. C’est ce que le Brésil a fait pour atteindre ce résultat. Dieu a fait que la Côte d’Ivoire a des fleuves, un plan d’eau extraordinaire et à partir de ces productions que vous voyez-là, empoissonner nos eaux. Il va arriver un moment où nous allons atteindre notre autosuffisance en protéines halieutiques.
On ne peut pas ne pas parler de volaille. M le ministre, il est presqu’inconcevable que la Côte d’Ivoire aille chercher dans des pays autour de nous (sans citer) du poulet. C’est inacceptable pour les ivoiriens, on consomme du poulet tous les jours ?
Je crois que, il faut suivre l’actualité. S’il y a un domaine dont nous sommes fiers, c’est bien dans la filière volaille qui a connu un véritable bond. Voyez-vous, avec le plan stratégique de développement avicole que nous avons mis en place, l’objectif c’était en 2020, 60.000 tonnes. Mais, nous sommes aujourd’hui en 2019, à 61.000 tonnes de production au niveau de la filière volaille. C’est dire qu’à ce niveau, nous avons vraiment un succès. Nous sommes à 96 % de notre couverture, au niveau des œufs nous sommes à 100 %, donc autosuffisant en protéine avicole et au niveau des œufs. En 2011, la consommation par habitant, et par an était de l’ordre de 0,84 Kg, aujourd’hui nous sommes à 2,1 Kg. Or, l’objectif que nous visions à travers notre plan, c’est d’atteindre 2 Kg à l’horizon 2020, nous avons dépassé cette étape. A cela s’ajoute la production traditionnelle qui est de l’ordre de 17.000 tonnes et vous savez que nous avons le projet une femme, un coq 10 poules qui, aujourd’hui, fait des heureux parce que nous avons pu installer 1800 femmes. D’après les résultats obtenus, ces installations doivent être multipliées parce que ces femmes qui en sont bénéficiaires, au bout de six mois de production, ce sont plus de 50.000 Fcfa de bénéfice qui sont générés. C’est dire que, dans le cadre de l’autonomisation de la femme et de lutte contre la pauvreté c’est un domaine privilégié qui peut nous permettre d’atteindre nos objectifs.
M. le ministre, quand on prend votre curriculum-vitae, ministre des Ressources animales et halieutiques depuis les années 2000 vous êtes au même poste ; est-ce que vous n’êtes pas fatigué un peu ? Beaucoup d’homme se posent la même question : Pourquoi lui, tous les jours, à ce même poste ?
C’est parce que grâce à mon essai tu manges tous les jours. Vous mangez le matin, vous mangez à midi, vous mangez le soir. Tout cela est dû à notre ministère parce que nous faisons de la production, de l’approvisionnement. Alors, si mes patrons me laissent à ce poste, c’est parce que quelque part, peut-être, ils estiment que je fais bien mon travail. Mais je rends gloire à Dieu pour cela.
M. le ministre quelles sont les perspectives dans votre département, et en même temps votre conclusion ?
Vous avez vu tout à l’heure tous ces projets que nous sommes en train de réveiller, que ce soit dans le domaine des ressources animales ou dans le domaine des ressources halieutiques il y a un champ d’action qui est très vaste. Les perspectives, c’est de faire de la production intensive afin d’être autosuffisant dans notre secteur d’activité en ce qui concerne toutes les filières. Vous savez, les ressources animales et halieutiques sont d’une importance capitale. Aujourd’hui, le matin, on arrive à manger. A midi, on mange, le soir on mange. C’est une prescription médicale importante, mais qui est naturelle, parce que l’organisme a toujours besoin d’être nourri. Quand vous allez dans les restaurants, le plat de résistance, c’est le poulet, la viande de mouton. Les autres autour ne sont que des accompagnements, allez en Europe, c’est la même chose. Quand vous allez au Salon de l’agriculture en France, le secteur qui attire le plus, c’est le secteur élevage. Je crois qu’aujourd’hui, le Président de la République a compris cet aspect des choses, c’est pour cela qu’il nous donne l’occasion de développer tous les secteurs d’activité depuis l’élevage jusqu’aux productions halieutiques. En la matière, vous avez vu sur le terrain tous ces efforts que font nos agents qui travaillent bien et qui maitrisent leur domaine. Vous avez dit tout à l’heure que je ne suis pas vétérinaire. Mais Dieu a fait que j’ai des agents qui réfléchissent et qui mettent à ma disposition des outils, parce que moi, en tant qu’homme politique, en tant qu’homme d’ouverture, je dois aller à la recherche des moyens pour aller développer notre secteur. Je profite du micro pour remercier le Japon qui, aujourd’hui, est en train de construire un débarcadère et qui a déjà bâti le marché dont le coût est de l’ordre de 17 milliards Fcfa présenté sous forme de don. Mais tout cela est possible grâce au leadership du Président Alassane Ouattara qui ne fait que travailler dans tous les secteurs. Partout en Côte d’Ivoire, tout est en chantier et je crois que l’opportunité que vous nous donnez aujourd’hui de parler des perspectives de notre ministère est salutaire.
Retranscrit par : Le Service Communication du Ministère des Ressources Animales et Halieutiques (SERCOM MIRAH)
Pr Kadjo kouamé Alphonse( Université Ao de Bouaké)/ Lutte contre le paludisme « Il faut mettre l’accent sur la gestion de notre environnement »
mardi, 09 avril 2019 09:55 Written by ossey84Nous sommes en plein dans la saison des pluies. Période propice à la prolifération des pandémies dont le paludisme. Le Professeur Kadjo Kouamé, Médecin interne et Directeur du Centre d’Entomologie médicale et vétérinaire de l’Université Allassane Ouattara parle aux populations ivoiriennes Concrètement qu’est qu’on fait exactement au Centre d’Entomologie médicale et vétérinaire,( Cemv) ? Le Centre d’entomologie médicale et vétérinaire étudie les insectes qui causent des nuisances aux populations. C’est également l’étude des insectes qui transmettent des maladies aux hommes. Certaines de ces maladies sont très graves et mortelles. Nous parlons du paludisme par exemple. Vous savez bien que cette maladie est causée par la première tueuse au monde ; le paludisme qui est transmis depuis la nuit des temps par les moustiques. Nous travaillons également sur la Trypanosomiase humaine ou la maladie du sommeil est transmise par ce qu’on appelle les mouches Tsé Tsé, les glaucine. Nous avons aussi la cécité des rivières. C’est-à-dire l’Onchocercose. Qui est transmise par des simulies. Egalement, nous avons la fièvre jaune qui a fait que la capitale de la Côte d’Ivoire a été transférée à l’époque coloniale, de Grand Bassam à Bingerville. Cette maladie est transmise également par des moustiques d’un type particulier, les Aedes. Il ne faudrait pas oublier aussi l’Ulcère de Burili que les spécialistes européens qualifient de nouvelles lèpres. Cette maladie est transmise par des insectes aquatiques. Elle va dans certaines régions du centre et de l’ouest, entrainer des ulcérations, disons tout simplement des plaies delabrentes.
Quel rôle joue votre centre dans la lutte contre ces maladies ?Disons que le centre joue un rôle pré- primaire. C’est-à-dire que les chercheurs du centre vont mettre sur pieds, des stratégies pour agir sur les vecteurs. Quand par exemple vous distribuez des moustiquaires imprégnés, c’est moustiquaires empêchent le moustique d’atteindre les populations donc, il n’y a pas de maladie. Notre rôle est de trouver toutes les stratégies visant à empêcher le contact entre les vecteurs qui transmettent les maladies et l’Homme. En principe, la prévention devrait être notre cheval de bataille. Puisque l’Afrique n’ a pas encore les moyens pour soigner ses malades. Qu’avez-vous fait pour lutter contre la mouche de fruit ?Nos chercheurs sont dans les hameaux les plus reculés. Ils échangent avec les populations. Ils leur donnent des conseils adéquats. En outre, la distribution de moustiquaires imprégnés avec de l’insecticide de longue durée, constituent une arme efficace pour faire reculer le paludisme.
Et la contamination à la fièvre Lassa ?
Ici aussi il faut mettre l’accent sur la gestion de notre environnement. Regardez Abidjan. C’est sale et comme c’est sale, évidemment, les souries vont se multiplier et transmettre cette maladies dangereuse dont vous parlez. Il faut donc dératiser. Même si vous dératisez chez vous, vous ne pourrez pas en faire autant chez le voisin. Nous devons tous comprendre que la fièvre Lassa est une maladie contre laquelle, nous devons lutter et cela passe par la propreté de notre environnement.( Voir encadré)
Vous avez toute à l’heure que vous avez parlez de médecine interne. C’est quoi la médecine interne ?La médecine interne, est une médecine qui est une spécialité d’organisme. Par opposition aux autres spécialités qui sont des spécialités d’organes. Pour revenir un peu sur la question, c’est Blaise Pascal le premier qui a mieux défini cette spécialité- là. L’interniste se dit qu’il est mieux l’essentiel de savoir toute chose, plutôt que de savoir tout d’une seule chose. C’est dire que le médecin interniste a une large culture en matière médicale et c’est le médecin qui va prendre le patient, qui va l’examiner de la tête aux pieds, avant de faire un diagnostic que la plupart du temps, là où les autres qui sont des spécialistes d’organe, lui pourra faire un diagnostic parce que lui est un spécialiste d’organisme.
Une autre préoccupation à deux volets : Par le passé le Cemv recevait des étudiants du Sénégal, du Mali et autres. Recevez –vous encore des stagiaires de l’extérieur et que faites- vous pour lutter contre la mouche des fruits ?
Pour répondre à votre première préoccupation, nous sommes allés au-delà. Le centre a été installé en Côte d’Ivoire, pour l’Afrique francophone. Mais à ce jour, nous formons des spécialistes venant du monde entier. Il y a trois ans lorsque nous avons signé un partenariat tripartite entre le Cemv de l’Université Allassane Ouattara de Bouaké, l’université de Montpellier et l’Institut de développement ( Ird) qui est l’ex- Orstom . Le partenariat permet de former des spécialistes non seulement de l’espace francophone mais aussi du reste du monde. En 2016 nous avions 9 apprenants pour six nationalités. ( …) pour ne citer que le cas de cette année seulement. Donc aujourd’hui, la formation est plutôt internationale. Ce qui est important, c’est une fois que vous êtes admis au Master, vous avez automatiquement deux diplômes : Un diplôme africain délivré par la partie ivoirienne et le diplôme étranger qui est délivré par l’université de Montpellier. Aussi vous avez parlé de l’éclosion de la mouche des fruits. N’allez pas loin, nous pensons qu’il faut voir notre environnement qui se dégrade de façon inadmissible. Les retenues d’eau sans oublier les sachets d’eau qui gisent partout avec de l’eau à l’intérieur. Tout ceci constitue des foyers favorables pour l’éclosion des moustiques. Il est fondamental que nous nous penchons sur la gestion de notre environnement. Un ministre a pris un décret d’Etat, pour interdire la production des sacs plastiques non biodégradable. Dans les pays développés, vous ne trouverez plus de sacs plastiques qui font des centaines d’années dans le sol. Ils font détruire le bétail et appauvrissent le sol. (…) manifestement les emballages plastiques constituent un véritable danger pour nos populations. Par ailleurs tout ce qui est retenue d’eau dans notre environnement et les carcasses de voitures constituent des retenues d’eau en temps de pluie.Bamba Mafoumgbé,Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.égende photo : Professeur Kadjo Alphonse, Directeur du Centre d’entomologie médicale et vétérinaire de l’Université Allassane Ouattara de Bouaké : « Les carcasses de voitures constituent des retenues d’eau en temps de pluie »