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Coton et Anacarde// Dr Adama Coulibaly,DG Cca// Approvisionnement en amandes // «(…) Je ne perçois pas l’intérêt que les européens aillent se fournir en amandes au Vietnam »
jeudi, 02 septembre 2021 20:23 Written by ossey84Docteur Amada Coulibaly, directeur général du Conseil de régulation, de suivi et de développement des filières Coton et Anacarde (Cca) livre à CommodAfrica dans une interview sa perception de l'évolution des deux grandes filières agricoles, l'anacarde et le coton, des régions nord et centre de la Côte d'Ivoire.
Les filières coton et anacarde se sont considérablement développées ces dernières années, quel a été l’impact sur les régions Nord et centre du pays en termes de revenus des paysans, des infrastructures, de la réduction de la pauvreté ?
Dans centre et septentrional de la Côte d’Ivoire, les deux cultures de rapport sont le coton et l’anacarde. Le président de la République a voulu qu’il n’y ait pas de solution de discontinuité dans la création de richesse de la Côte d’Ivoire en particulier en zone rurale. C’est pourquoi, autant les filières café et cacao irriguent financièrement la partie sud autant les deux filières coton et anacarde irriguent financièrement les parties centre et nord. Ces deux cultures n’ont rien à voir l’une avec l’autre sauf qu’elles partagent la même région géographique. C’est véritablement, les principales sources de revenus des populations rurales dans ces régions. Le coton a rapporté 168 milliards de FCFA directement aux producteurs pour la campagne 2020/21.
Le prix du coton était particulièrement élevé l’année dernière !
Oui, il était de 300 fcfa le kilo. Le prix élevé a été fixé pour éviter de verser des filets sociaux. Il vaut mieux rémunérer même au-delà des efforts des populations que de leur donner des filets sociaux et donc encourager le travail.
Si vous prenez l’anacarde, ce sont 310 milliards de Fcfa qui ont été distribués directement aux producteurs au cours de cette campagne.
Entre la Côte d’Ivoire d’il y a dix ans et celle d’aujourd’hui, surtout les parties centre et nord, le changement est perceptible rien qu’au niveau de l’habitat. Et au delà de l’habitat, les populations ont un niveau de vie qui leur permettent d’accéder au téléviseur, aux antennes paraboliques, aux motos et même certains villages aux véhicules. C’est clair que cette politique a porté des fruits. Au niveau des infrastructures, 90% des villages sont électrifiés et l’accès à l’eau s’est considérablement amélioré.
Observe-t-on une concurrence entre ces deux cultures pour l’agriculteur ?
Ceux qui ont l’espace préfèrent avoir les deux. C’est au niveau de ceux qui ne disposent pas de suffisamment d’espace qu’il y a une compétition entre les deux spéculations. On ne peut pas nier qu’il y a une certaine concurrence mais elle était beaucoup plus vive il y a 4 à 5 ans que maintenant. Car le coton est aujourd’hui attractif et c’est une culture annuelle. S’ils veulent changer l’année prochaine, ils ont le choix.
Les choses se sont stabilisées. De plus, nous travaillons à ce qu’il n’y ait pas de nouvelles plantations de cajou. Les vielles plantations peuvent être redensifiées, rajeunies par toutes les techniques que nous développons aujourd’hui sur le terrain et qui permettent d’améliorer le rendement sans forcément créer de nouvelles parcelles. Pour ceux qui ont déjà une parcelle nous ne sommes pas pour l’expansion. Nous encourageons à recycler les vieux arbres.
Tout comme pour le coton vous misez sur la recherche variétale pour augmenter les rendements avec aussi en ligne de mire la déforestation ?
Sur la recherche variétale mais aussi agronomique. Nous avons aujourd’hui introduit de nouvelles techniques qui vont de la plantation avec des variétés améliorées à la régénération des veilles parcelles avec une mise aux normes. La vocation première des anacardes était lutter contre la désertification. On a pu basculer de l’écologie à l’économie. Les premières plantations qui ont été faites n’ont pas respecté les normes techniques que nous demandons aujourd’hui. Vous avez 300, 400 parfois 1000 arbres à l’hectare la où l’on recommande 100. Or une telle densification d’arbres ne produit pas ou très peu car tous les arbres partent en hauteur à la recherche du soleil.
Nous avons mis le cap sur 1000 kilos par hectare et nous sommes aujourd’hui autour de 500 à 600 pour l’anacarde. Pour le coton nous sommes au delà des 1000 kilos/ha à 1258 kilos pour la campagne qui vient de s’achever.
Comment se sont déroulées les exportations pour ces deux filières au niveau des disponibilités et du coût du transport durant cette année perturbée par la pandémie de la Covid-19 ?
Nous avons eu des difficultés avec des déficits en conteneurs, les conteneurs ayant été aspirés par la Chine et l’Asie. L’avantage avec la noix de cajou est que l’on peut exporter aussi en vrac. Finalement la combinaison de ces deux solutions, nous a permis de régler les expéditions pour la noix de cajou. Mais les coûts de fret ont augmenté, les prix de conteneurs ont été multipliés par quatre et la disponibilité a été le plus gros problème.
Au niveau de la noix de cajou, la transformation a progressé et les exportations des amandes ont été particulièrement dynamiques ces derniers mois. Est-ce conjoncturel, lié notamment à la pandémie de la Covid-19 et ses conséquences sur la disponibilité de bateau vous permettant de supplanter une partie l’offre en provenance du Vietnam ou est-ce une tendance de long terme ?
En 2 ans nous avons pratiquement doublé la transformation des noix de cajou passant de 57 000 tonnes en 2019 à 130 000 tonnes aujourd’hui.
Je pense que ce qui nous a manqué c’était un déficit de communication. De plus en plus d’acteurs pensent que la Côte d’Ivoire produit des amandes de cajou. Quand on parle Côte d’Ivoire on pense cacao. La noix de cajou était peu connue. Pendant longtemps dans le silence on a approvisionné les usines indiennes et vietnamiennes. Aujourd’hui, on a mis le cap sur la transformation et c’est un nouveau type de client que nous recherchons, ce qui nous amène à beaucoup plus communiquer. Donc je ne pense pas que cela soit conjoncturel mais que cela est un mouvement durable. A partir du moment où les Européens savent qu’on peut acheter des amandes de cajou en Côte d’Ivoire, je ne perçois pas l’intérêt qu’ils aillent se fournir au Vietnam.
Cela peut-être une question de prix, de coût ?
Peut-être. Maintenant si nos usines arrivent à être compétitives, ce à quoi nous travaillons tous les jours, nous allons au fur et à mesure effacer la différence de compétitivité entre le Vietnam et nous. Si nous ajoutons les coûts de transport, moins élevés, il y a des phénomènes de compensation. Je peux vous dire que beaucoup de distributeurs mais aussi de grandes chaînes comme Aldi, Lidl, sont en négociation directement avec les transformateurs ivoiriens. Nous avons aussi mis le cap sur la communication vers les Etats-Unis où je suis intervenu au Forum de l’AFI qui est l’association de l’industrie alimentaire avec son président Bobeur lors de l’atelier de démarrage de la certification des unités de transformation. Les Américains sont très intéressés. Notre défi est de aujourd’hui de pouvoir répondre à la demande. C’est le début d’un partenariat solide entre la Côte d’Ivoire et plus généralement l’Afrique de l’Ouest et l’Europe. L’année dernière c’était 103 000 tonnes aujourd’hui nous sommes à 130 000 tonnes et d’ici la fin de l’année nous allons conforter nos positions.
Si la transformation de l’anacarde porte ses fruits, il semble qu’en dépit du discours affiché, la transformation du coton n’avance guère voir pas du tout ?
Sauf que maintenant ce ne sont plus des discours politiques, les gens sont en train de passer à l’action. Nous avons eu en 2019 un atelier sur l’industrie textile et dans la foulée nous avons reçu la Chambre de commerce américaine de Hong Kong qui gère quasiment 40 marques de vêtement et qui est positionnée pour organiser l’industrie textile en Asie. Leur ambition est de délocaliser une partie de l’industrie textile en Afrique de l’Ouest. Pourquoi ? Pour la proximité et la diversité des origines car installer tout en Chine ou au Vietnam nous avons vu avec la pandémie que c’était difficile. Nous les avons reçus et ils ont été convaincus. Il reste pour nous une étape qui est celle de la mise en place de zones industrielles aménagées aux standards internationaux. Si la Côte d’Ivoire développe, comme nous le faisons pour l’anacarde, une zone industrielle textile dans les trois ans à venir on va avoir l’opportunité d’avoir des délocalisations
Source : www.commodafrica.com
Légende photo : Docteur Adama Coulibaly, Dg du Conseil coton et anacarde : « En 2 ans nous avons pratiquement doublé la transformation des noix de cajou »
Téléphonie// Regis Animan(Développeur freelance) //Passage de la numérotation à 10 chiffres// « Mes conseils aux consommateurs ivoiriens »
mardi, 19 janvier 2021 11:40 Written by ossey84 M. Regis Animan, est un jeune diplômé d’une grande École d’Ingénierie informatique française (Supinfo Lyon). Dans la perspective du passage de la numérotation téléphonique à 10 chiffres en Côte d’Ivoire, il propose des recettes qui pourraient bien aider les populations ivoiriennes
Depuis combien de temps faites-vous du développement ?
J’ai la chance d’évoluer dans ce domaine depuis maintenant une dizaine d’années. J’ai pu contribuer à des degrés divers à la conception et à la mise en œuvre de services innovants et réellement impactant dans des secteurs comme l’information en continue, la gestion de billetterie pour des évènements ou même la monétique. Sans oublier la téléphonie à mon humble niveau grâce au dernier projet qui a occupé mon temps ces dernières semaines.
Vous êtes bien l’auteur de l’application Contacts CI. Comment fonctionne-t-elle ?
Le fonctionnement de cette application se décline en 3 volets :
une première phase de découverte pendant laquelle l’application, après analyse de votre répertoire, va mettre en avant grâce à un code couleur les modifications qui seront nécessaires lors du passage au nouveau plan de numérotation. Pendant cette première phase, la fonction de mise à jour automatique du répertoire est volontairement désactivée. L’utilisateur peut explorer l’application et tester son comportement et sa capacité à attribuer correctement le bon préfixe en utilisant le clavier intelligent fourni. Tous les traitements étant effectués en local, il n’est pas nécessaire d’avoir une connexion internet. Et ce, dans le but de respecter la vie privée des utilisateurs. Ensuite, une deuxième phase de cohabitation et de correction, quelques jours avant la fin du mois de janvier. Durant cette phase, l’utilisateur pourra effectuer des mises à jour qui cohabiteront avec les numéros existants. En effet, nos répertoires étant utilisés par des services comme les messageries électroniques dans le but de nous connecter avec nos proches, une migration complète, remplaçant tous les numéros, pourrait causer des désagréments le temps que ces services prennent en compte le nouveau format. J’ai donc imaginé une solution transitoire qui fera cohabiter les 2 formats dans le répertoire de l’utilisateur. Tout cela dans le but d’assurer une transition très fluide, avec le moins de perturbations possible. Enfin, la 3e phase, le nettoyage du répertoire pour débarrasser celui-ci des numéros devenus inopérants. Cette phase s’exécutera à la fin de celle de cohabitation, lorsque suffisamment de proches auront mis à jour leur répertoire. L’action étant laissée à la discrétion de l’utilisateur.
Pourquoi avez-vous pris l’initiative de développer cette application ?
Cette application est née d’une volonté de répondre à un besoin, celui de faciliter la transition entre le plan de numérotation actuelle à 8 chiffres et le nouveau à 10 chiffres qui entrera en vigueur le 31 janvier 2021. Une autre raison réside aussi dans le fait pour moi de vouloir impacter positivement notre société. Ingénieur de formation et me sentant capable de relever le défi, je me le suis approprié personnellement pour rendre service au plus grand nombre et ainsi montrer mon utilité à la communauté.
Avez-vous démarré ce projet avec un cahier des charges ?
Au moment de me lancer dans la conception et après des discussions avec quelques proches ayant manifesté ce besoin, j’ai identifié les objectifs suivants à remplir : Une interface simple et intuitive qui aide à comprendre comment les nouveaux préfixes sont ajoutez et s’y familiariser. Sans nécessiter d’explication longues ni des schémas complexes. Rassurer l’utilisateur en préservant ses données en local. D’où la sauvegarde locale avant toutes modification. Enfin rendre ce service disponible le plus largement possible. Ce qui explique le modèle économique choisi, la gratuité.
Combien de temps cela vous a-t-il pris pour concevoir cette application ?
La version pour la plateforme iOS a nécessité environ 10 jours entre l’idée et la distribution sur le magasin AppStore. En ce qui concerne la version Android, elle devrait être disponible dans une semaine environ. Notez aussi que plusieurs mises à jour suivront pour prendre en compte les nombreux retours qui me sont adressés depuis la mise en ligne.
Quel intérêt aviez-vous à la rendre gratuite ?
L’accessibilité est pour moi une qualité essentielle de cette application. Le changement qui arrive est une nécessité pour les opérateurs téléphoniques au vue des futurs nouveaux usages dont nous bénéficierons grâce à la 5G et les objets connectés par exemple. Pour moi cette nécessité ne devrait être conditionnée par un prix. Mon intérêt est donc de faciliter le plus possible la diffusion de ma solution, pour aider le plus grand et ainsi faire reconnaître mes capacités en tant que créateur de solutions innovantes et utiles.
Quels sont les risques qu’un internaute pourrait rencontrer en utilisant cette application ?
L’application a subi de nombreux tests de fiabilité avant d’être distribuée. De plus, certaines précautions comme la sauvegarde en local du répertoire et la possibilité de revenir en arrière permettent de se prémunir des erreurs. Je reste donc confiant quant à la qualité du service qui est rendu. Nous avons lu sur les réseaux sociaux, un communiqué alertant les internautes sur l’usage de ce type d’application.
Quel est votre point de vue sur le sujet ?
Les utilisateurs doivent pouvoir placer leur confiance dans les services qu’ils utilisent. Il est donc de notre responsabilité en tant que créateur de ces services de mettre tout en œuvre pour ne pas briser cette confiance et ainsi respecter l’utilisateur et ces données. Cela passe aussi par de l’éducation aux bonnes pratiques à avoir du côté de l’utilisateur. Comme toujours privilégier les circuits de distributions officiels (les AppStore, les fournisseurs et entité de confiance), faire attention aux alertes de sécurités et autres demandes d’autorisation d’accès aux données personnelles que la plupart des smartphones modernes affiche. Les autorités sont dans leur rôle en appelant à la vigilance. Nous aussi en tant que créateur, il nous revient de respecter les réglementations en vigueur et surtout les utilisateurs ainsi que leurs données personnelles.
En tant que développeur Freelance, quelles sont vos attentes pour favoriser le développement du digital en Côte d’Ivoire?
Il nous revient de proposer des solutions digitales correspondant aux attentes du marché (local, Ivoirien, Africain et au-delà). Tout cela en respectant les réglementations en vigueur. Il revient donc au régulateur de proposer des règles qui pourront évoluer avec les besoins et les nouveaux usages tout en protégeant à la fois les utilisateurs, mais aussi les producteurs que nous sommes. Ma principale attente se situe donc dans l’application de règles juste et justement appliquée. Pour moi, une fois le jeu et les règles identifiés, on peut tous y prendre part et laisser la concurrence choisir les gagnants. Naturellement si la puissance publique souhaite accélérer la croissance du secteur en multipliant les promotions, les mesures d’accompagnements, des assouplissements ciblés voire un peu de discrimination positive
Avec vos compétences, seriez-vous disposer à rejoindre une entreprise de la place, ou préfériez-vous le Freelance ?
Mon objectif est et sera toujours d’être utile en participant à des projets innovants et originaux. Si je peux le faire seul, je le ferai. Mais si intégrer une équipe au sein d’une entreprise me permet de faire beaucoup mieux et offrir un meilleur produit aux utilisateurs, le choix devient simple et évident.
Bamba Mafoumgbé
Légende photo : Rgis Animan : « Mon objectif est d’être utile en participant à des projets innovants et originaux »
Source :https.abcdudigital.com
Adjoumani Kobenan aux producteurs//Après la fixation du prix du Kg du cacao// Refusez de céder ou de brader vos produits à des acheteurs véreux »
dimanche, 04 octobre 2020 19:24 Written by ossey84« Nous venons de vivre trois jours exceptionnels, trois jours d’intenses activités, trois jours qui nous ont permis de mesurer une fois de plus le dynamisme, la force et la vitalité d’une filière agricole, le Cacao. Une culture qui continue, après plusieurs décennies, de faire la fierté de notre beau pays, une culture qui continue de préserver jalousement sa place de locomotive de notre économie nationale, une culture qui offre enfin, de nouvelles et prometteuses perspectives pour tous les acteurs de sa chaine des valeurs.
Mesdames et Messieurs,Au moment où s’achèvent les présentes assises de la Journée Nationale du Cacao et du Chocolat, ce sont là quelques sentiments que nous voudrions partager. Nous voudrions, en cet instant solennel, exprimer à nouveau notre infinie gratitude au Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara, dont la présence et les bonnes nouvelles qu’il a annoncées, relativement à la principale campagne qui vient de démarrer, ont donné un cachet spécial à la cérémonie d’ouverture et garanti le succès des présentes assises des JNCC. La bonne nouvelle annoncée par le Président de la République a en effet, gagné tout le pays et les retours que nous avons, indiquent que nos parents paysans, tous les producteurs, ainsi que tous les acteurs de la chaîne des valeurs du Cacao sont heureux.C’est pourquoi, en votre nom à tous, nous voudrions encore une fois lui réaffirmer la reconnaissance profonde de tous les acteurs de la grande famille de la filière Cacao. En prenant cette décision de fixer le prix bord champ du cacao à 1 000 F/Kg, le Président de la République, Son Excellence Monsieur Ouattara confirme le contrat de confiance qu’il a signé avec le monde agricole et singulièrement avec les producteurs de cacao depuis sa prise de fonction à la tête du pays.Nous voudrions associer à ces remerciements, Monsieur le Premier Ministre, Ministre de la Défense et Chef du Gouvernement, Hamed Bakayoko, pour sa présence mais aussi pour la grand intérêt et le soutien qu’il a toujours manifestés à l’égard du monde agricole.Nous voudrions enfin saluer et remercier tous les Présidents d’Institutions, d’organisations internationales, tous les ambassadeurs et toutes les personnalités qui se sont associés à la réussite de cette 7è édition.Qu’il nous soit permis de faire une mention spéciale au Directeur Général de Ghana Cocoa Board, M. Joseph Boahen AIDOO et sa délégation. Leur présence à nos côtés constitue en effet, une autre preuve de la volonté de nos deux Etats de marcher désormais ensemble, afin de mieux adresser les problématiques liées au développement du secteur, dans l’intérêt bien compris de nos producteurs et de nos pays respectifs. A présent, nous aimerions nous tourner vers les dirigeants du Conseil Café-Cacao : M. le Président du Conseil d’Administration, le Ministre d’Etat Lambert Kouassi Konan et le Directeur Général M. Yves Koné à qui nous devons la parfaite organisation de ces assises. Monsieur le Président du Conseil d’Administration, Monsieur le Directeur Général, nous voudrions vous dire encore merci et félicitations pour votre professionnalisme. Tout a été préparé et exécuté avec une telle maitrise que, malgré le nombre important de participants et surtout de personnalités, vous n’aviez à aucun moment donné l’impression d’un quelconque débordement. Félicitations et bravo, bravo à vous et à toutes vos équipes.
Mesdames et Messieurs,Au terme de ces trois journées de célébration du Cacao et du Chocolat, nous voudrions nous réjouir de l’opportunité qui nous a été ainsi donnée d’échanger sur les enjeux liés à la préservation de l’environnement par le choix du thème : « tous engagés pour un cacao, Ami de la Forêt ». Nous voudrions nous féliciter de la présence nombreuse et active des participants, qui témoigne de l’intérêt et de la pertinence de cette célébration annuelle du cacao.Nous remercions les planteurs, pour avoir compris qu’il est dans leur intérêt et de celui de la Côte d’Ivoire de contribuer à redonner à notre pays son couvert forestier. Comptant sur leur dynamisme, nous savons que dans peu de temps, ils vont hisser la Côte d’Ivoire au rang des pays ayant un fort taux de couverture forestière.Nous saluons et remercions tous les intervenants, qui ont bien voulu accepter de venir nous instruire et nous enrichir de leurs expériences respectives sur le sujet. Nous croyons pouvoir réaffirmer que ces célébrations ont été un succès ; car on a pu bénéficier de partages, de retours d’expérience et d’exposés que nous devons capitaliser par une action concrète, en vue de clarifier la notion de durabilité de la filière Cacao à travers la préservation de nos forêts.C’est pourquoi, nous voudrions nous réjouir des conclusions du panel qui a clairement montré les avantages en matière de reboisement, et d’adopter des modèles d’agroforesterie typiques à la Côte d’Ivoire. Ceci permettra à nos producteurs de diversifier leur revenu tout en créant des micro climats, qui pourraient atténuer les effets du changement climatique. Quant au panel sur la traçabilité, il aura permis aux participants de comprendre les enjeux de ce mécanisme qui à terme va assurer une part plus importante de marché à notre cacao.Nous voudrions en outre, nous réjouir de l’engagement de la filière Cacao à apporter sa part à l’édification de notre couverture forestière et salue la déclaration de Monsieur le Directeur Général du Conseil du Café-Cacao de planter 60 millions d’arbres d’ici 2025, avec l’appui de la Recherche.Nous engageons par conséquent, le Conseil du Café-Cacao, en sa qualité d’organe en charge de la gestion et du développement de la filière cacao, à mettre en place un mécanisme de suivi de toutes les initiatives de la filière et à tout mettre en œuvre pour la réussite de ce projet structurant pour le couvert forestier de notre pays.Nous instruisons tous les services du Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural à soutenir ce projet et nous invitons le Ministère des Eaux et Forêts à répondre favorablement aux sollicitations qui lui seront adressées dans ce sens.Pour être en phase avec le thème de cette année, nous appelons toutes les filières agricoles à emboîter le pas à la filière Cacao afin de montrer que tout le secteur agricole est engagé pour la renaissance de nos forêts.
Mesdames et Messieurs,Chers parents producteurs,Lors de la cérémonie d’ouverture, le Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara, nous a annoncé une excellente nouvelle qui nous a réjoui tous. Nous avons senti dans la salle une adhésion totale des producteurs à l’annonce solennelle qu’il a faite de porter le prix bord champ du Cacao à 1 000 Francs CFA. La porte-parole des lauréats, en votre nom à tous, a exprimé toute la satisfaction de la grande famille des producteurs de cacao au Président de la République. Vous n’avez pas non plus manqué de répondre favorablement à l’appel que nous vous avons lancé à cette occasion. Vous avez décidé de soutenir toutes les initiatives, actions et combats du Président Alassane Ouattara, votre bienfaiteur, votre ami, votre protecteur. Vous avez promis de le soutenir et d’être à ses côtés lors des joutes électorales à venir, afin qu’il puisse continuer à protéger vos intérêts et à porter haut le flambeau du producteur du cacao Ivoirien.C’est pourquoi, nous vous engageons à œuvrer dans vos localités respectives pour le triomphe de cette ambition noble et légitime.Mesdames et Messieurs, Le Président de la République, en fixant le prix bord champ du cacao à 1000 Francs le kilogramme, a fait sa part. Il nous revient à présent, de faire en sorte que ce prix soit effectivement appliqué par tous. Nous voudrions donc vous exhorter à refuser de céder ou de brader vos produits à des acheteurs véreux qui seraient tentés d’user de subterfuges pour se détourner des directives officielles.
Chers parents paysans,Au moment même où le Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara, vous a annoncé la bonne nouvelle que vous attendiez, nous apprenions que des individus et groupements politiques, pour des intérêts qui leur sont propres, s’apprêteraient à créer du désordre dans le pays, bloquer les routes et instaurer le chaos. De toute évidence, ces agissements projetés mettent en danger les intérêts des planteurs qui s’apprêtent à écouler leurs productions sur Abidjan. Nous voudrions vous prier de ne pas les suivre et de demeurer sereins, parce que le Gouvernement va prendre toutes les dispositions utiles pour maintenir la paix, afin que vous puissiez vous rendre tranquillement à vos plantations pour faire sortir votre produit et les mettre à la disposition des acheteurs. Ne les écoutez pas ! Restez sourds à leurs appels. La paix et l’ordre seront maintenus.
Mesdames et Messieurs, Nous ne saurions clore notre propos, sans féliciter les lauréats primés cette année et les inviter à redoubler d’ardeur au travail, afin de poursuivre leur professionnalisation. Ils représentent les modèles de producteurs qui s’inscrivent dans la dynamique de la modernisation du secteur agricole ivoirien.C’est sur cette note d’hommage et au nom du Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara, que nous déclarons close la septième édition des Journées Nationales du Cacao et du Chocolat. Je vous remercie » Nb : Discours de M. Kobenan Adjoumani Innocent, ministre de l’Agriculture et du développement rural à la cérémonie de clôture de la 7e Jncc à Yamoussoukro
Election présidentielle du31 Octobre 2020// Adjoumani met les producteurs en mission sur le terrain
jeudi, 01 octobre 2020 19:23 Written by ossey84« Excellence Monsieur le Président de la République,
Grande est notre joie et forte est notre émotion, au moment où nous prenons la parole, en ce jour inaugural des festivités marquant la 7è édition de la Journée Nationale du Cacao et du Chocolat (JNCC).
Cette émotion s’explique par le fait que nous célébrons le cacao sur les terres natales de celui-là même qui, le premier, a cru au cacao Ivoirien et en a fait la locomotive de notre beau pays sur les rails du développement économique et social ; j’ai nommé le Président Félix Houphouët-Boigny, grand visionnaire, grand planteur, grand bâtisseur de la Côte d’Ivoire moderne.
Mesdames et Messieurs, notre émotion et notre fierté sont d’autant plus grandes que le plus illustre, l’héritier le plus digne du Président Félix Houphouët-Boigny, par ses œuvres et par ses réalisations gigantesques, en l’occurrence le Président de la République, SEM Alassane Ouattara, nous fait l’insigne honneur de présider en personne les assises de la présente édition des JNCC.
Excellence Monsieur le Président,
Il y a juste une semaine, vous étiez présent à nos côtés à Anyama, pour poser la première pierre de la construction de deux unités industrielles destinées à la transformation de notre cacao.
Aujourd’hui encore, en dépit d’un agenda très chargé, vous avez accepté d’être une fois de plus aux côtés de nos braves paysans, ces dynamiques acteurs du secteur agricole pour les honorer, les féliciter et leur réitérer toute votre solidarité et votre soutien.
Merci Excellence, pour cette marque d’attention, de considération et d’affection.
Chers parents paysans, en notre qualité de ministre en charge du secteur agricole, nous pouvons rendre témoignage de la profondeur de l’amour que le Président Alassane Ouattara vous porte. Il est votre ami, votre avocat, votre protecteur et j’ajouterais même, votre parapluie.
En effet, depuis son accession à la magistrature suprême, la filière Cacao n’est plus agitée par des bruits et par des scandales. Le producteur peut dormir tranquille. Il n’est plus hanté par le stress à la veille de chaque campagne. Nous n’assistons plus à des scènes de désespoir où le paysan était amené à brûler le fruit de sa récolte, en signe de protestation contre des prix parfois dérisoires qu’on lui imposait.
Excellence Monsieur le Président de la République,
Grâce aux réformes pertinentes que vous avez engagées, grâce aux nouveaux organes de régulation que vous avez mis en place, la filière Cacao fait l’objet d’une gestion plus rigoureuse et saine, et les paysans perçoivent un prix rémunérateur directement indexé sur les cours mondiaux du cacao.
En effet, dès votre prise de fonction, et dans un souci d’équité et de justice sociale, vous avez décidé, de reverser aux paysans 60% du prix CAF. Mais votre volonté d’améliorer sans cesse les conditions de vie et de travail des producteurs ne s’est pas arrêtée à cette règle de principe, puisque chaque fois que vous constatez que la conjoncture n’est pas favorable et que le prix du cacao connaît une tendance baissière sur le marché mondial, vous n’hésitez pas à consentir des sacrifices exceptionnels, pour accorder aux planteurs un prix d’achat au-delà des 60% du prix CAF. Car pour vous, Monsieur le Président, aucun sacrifice n’est de trop quand il s’agit de nos braves paysans qui sont là et qui ont soif de vous entendre.
Mesdames et Messieurs,
Les JNCC de cette année ont pour thème : « Tous engagés pour un cacao ami de la forêt ».
A une période où les questions environnementales et climatiques sont au centre des préoccupations de la planète toute entière, le choix de ce thème traduit, en réalité la volonté des acteurs de la filière Cacao de promouvoir une culture cacaoyère qui préserve notre patrimoine forestier. Une vision qui cadre parfaitement avec l’ambition du Gouvernement qui a lancé un programme visant à reconstituer 20% de notre couvert forestier, conformément aux directives du Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara. Car, la filière Cacao veut rendre à la forêt ce qu’elle lui a généreusement donné depuis plusieurs décennies.
Excellence Monsieur le Président de la République,
A l’occasion de ces journées, nous voudrions remercier Monsieur le Ministre d’État, Lambert Kouassi Konan, Président du Conseil d’Administration du Conseil du Café-Cacao, le Directeur Général du Conseil Café Cacao, M. Yves Ibrahima Koné, pour le dynamisme qu’ils ont su insuffler à la filière Cacao, afin de la rendre performante et viable, malgré les conséquences de la COVID-19 qui, comme chacun le sait, a impacté tous les secteurs d’activités.
Fort heureusement, nous avons pu limiter les conséquences de cette pandémie avec les ventes anticipées qui nous ont permis d’écouler plus de 60% de notre production cacaoyère avant la survenue de la crise sanitaire.
Excellence Monsieur le Président,
Nous voudrions exprimer de façon particulière et solennelle, la reconnaissance du monde agricole et singulièrement des producteurs de cacao à votre illustre épouse, Madame la Première Dame Dominique Ouattara, pour le combat sans relâche qu’elle mène contre le travail des enfants. Un combat vital qu’elle mène avec beaucoup de succès et qui a permis d’épargner notre production de cacao de certaines sanctions d’un marché international de plus en plus exigeant.
Veuillez, Excellence Monsieur le Président, lui transmettre l’expression de notre infinie gratitude.
Mesdames et Messieurs,
A ce stade de notre propos, nous aimerions rendre un hommage appuyé à toutes les productrices et à tous les producteurs de cacao, qui œuvrent chaque jour, pour alimenter toute la filière en fèves de qualité et en grande quantité.
« Excellence Monsieur le Président de la République,
Mesdames et Messieurs,
Nous voudrions, parmi toutes les personnes qui seront décorées, vous présenter deux récipiendaires particuliers. Ils sont de la même génération et qui ont fait des études supérieures dans le domaine des sciences de la terre.
En effet, l’un est agronome et l’autre géographe. Ils sont tous deux devenus des parlementaires et dans leur vie professionnelle, ils ont beaucoup travaillé dans le secteur agricole en général, et dans la filière cacao en particulier. On peut donc les assimiler à des jumeaux. Et c’est tout naturellement que vous et votre cher frère, le Président de la République sœur du Ghana, les avez placés à la tête des structures de régulation de la filière Cacao de nos deux pays.Excellence Monsieur le Président, nous proposons à votre décoration, l’Honorable Joseph Boahen Aidoo, Directeur Exécutif du Ghana Cocoa Board et Monsieur Yves Ibrahima Koné, Directeur Général du Conseil du Café-Cacao de Côte d’Ivoire, pour le travail formidable qu’ils accomplissent chaque jour à la tête de ces structures et pour l’obtention du Différentiel de Revenu Décent qui permet aujourd’hui d’octroyer 400 $ supplémentaire sur chaque tonne de fèves de cacao vendue ; ce qui permet d’améliorer considérablement le revenu des producteurs de cacao.Monsieur le Président de la République,
Avant de clore notre propos, nous aimerions au nom de la filière Cacao et en notre nom, vous exprimer toute notre gratitude, car votre présence à elle seule réhausse de façon particulière les présentes assises et leur assure un succès déjà éclatant.
Mesdames et Messieurs,
Chers parents paysans,
Nous nous tournons à présent vers vous. Le Président de la République, votre frère, votre avocat a fait beaucoup pour les producteurs de cacao que vous êtes. Nous avons rappelé tantôt les sacrifices qu’il a souvent consentis, pour l’amélioration de vos conditions de vie et de travail. En retour, vous avez envers lui un devoir de reconnaissance. Bientôt, le 31 octobre, vous serez appelés aux urnes pour choisir le futur Président de la République. Dieu merci, votre bienfaiteur est candidat à la demande générale des Ivoiriens épris de paix et désireux de voir leur pays aller de l’avant.
Chers parents producteurs, pouvez-vous, devant lui aujourd’hui, prendre solennellement l’engagement de vous mobiliser comme un seul homme derrière lui ?Acceptez-vous de voir le Président Alassane Ouattara continuer à défendre les producteurs que vous êtes ?Etes-vous prêts à l’accompagner dans cette nouvelle campagne présidentielle ?Alors, si c’est cela votre souhait, je vous prie de vous lever pour lui manifester votre soutien à travers des cris de joie. Maintenant que vous avez pris cet engagement solennel, je vous prie d’aller partout dans vos campements, dans vos villages, dans vos villes respectives, pour annoncer la bonne nouvelle de la candidature du Président Alassane Ouattara, le premier allié des planteurs de Côte d’Ivoire.Fasse Dieu que votre volonté de voir le Président Alassane Ouattara être reconduit au soir du 31 octobre 2020 s’accomplisse !
Je vous remercie de votre aimable attention »
Dr Diomandé Moussa F.( Gafa- pme) / L’après Covid-19 et tension politique en Ci// « L’impact de la crise politique sera pire que celui de la Covid-19 en Côte d`Ivoire
mercredi, 23 septembre 2020 23:19 Written by ossey84De l’impact de la Covid- 19 sur les Pme, en passant par la gestion du Fonds Pme, à la tension socio-politique qui monte en Côte d’Ivoire, le Docteur Diomandé Moussa Elias Farakhan, le président du Groupement des acteurs , fédérations et assimilés aux Pme( Gafa-Pme) se prononce....
Monsieur le président, pouvez-vous nous présenter le Gafa -Pme ?
Merci pour l’occasion que vous nous donnez de parler des Pme et de l’économie ivoirienne. Le Groupement des acteurs , fédérations et assimilés des Pme( Gafa-Pme), regroupe l’essentiel des acteurs des Petites et moyennes entreprises de Côte d’Ivoire. Nous sommes organisés au niveau de toutes les filières. Parce que nous pensons que pour développer une politique qui crée de la valeur, pour les Pme, il faut être en filières. Pour avoir des Pme qui sont associées et non des Pme qui soient disparates dans ce qu’elles font.
En tant que président de ce groupement, peut-on évaluer l’impact de la crise sanitaire à la Covid- 19 ?
Des études ont été réalisées dans ce sens. Elles ont montré de façon qualitative ou quantitative, l’impact de la pandémie sur les Pme. Par rapport à la réalité ivoirienne, il faut faire beaucoup attention. Il y a deux éléments qu’il faut prendre en compte. L’économie ivoirienne dans sa structuration, est une économie de rente qui est basée sur le café, le cacao, le coton, l’anacarde, le caoutchouc et l’huile de palme. Je ne pense pas que la pandémie à la Covid- 19 ai agi réellement sur ces spéculations -là. Le Ministre ivoirien de l’économie et des finances a dit que ces produits sortent. A ce niveau, je pense que la pandémie n’ a pas eu tellement d’impact. Etant donné que ces produits ont continué à sortir et les ports ivoiriens ont continué à fonctionner. Ce qui est une excellente chose. Deuxième élément, vous avez des Pme qui sont pour la plupart des sous-traitants. Du fait de la prise d’un certain nombre de mesures. Citons : le couvre-feu, la fermeture des bars, des salles de cinéma( …) Sans oublier les mesures relatives au secteur du tourisme et de l’hôtellerie. Face à un tel tableau, on peut dire que la pandémie a eu un impact réel sur les Pme. Ce qu’il ne faut pas oublier, c’est que cette catégorie d’entreprises fonctionne en synergie. Vous avez par exemple quelqu’un qui a un hôtel mais qui travaille avec une autre structure qui lui fournit des assiettes, des draps etc. Donc quand la machine s’arrête, il y a des répercussions sur toutes les Pme.
Pour aider les Pme à redécoller, le gouvernement ivoirien avait annoncé un soutien à ces entreprises-là. Dans la pratique, comment cela se passe sur le terrain ?
Au départ, personne ne pouvait parier sur cette imprévisibilité. Il fallait trouver des solutions. Dans un premier temps, il fallait maintenir les emplois, l’outil de production surtout les petites et moyennes entreprises manufacturières(…), mais aussi et surtout penser à la relance. Quand vous avez une crise comme cette crise sanitaire qui touche au capital le plus précieux ; c’est-à-dire le capital humain, il faut voir dans quelle mesure, il faut sauvegarder les emplois, l’outil de production et relancer les activités. A la suite des échanges que nous avons eu avec le gouvernement, il a été adopté une série de mesures pour permettre à l’économie ivoirienne, dans son volet business,( services , manufactures…) de redécoller. Il s’agissait d’apporter une aide financière aux Pme. Ce à travers la mise en place d’un fonds dédié et d’un fonds de garantie. Ceci pour permettre aux Pme, selon certains critères bien précis de pouvoir faire face à la situation et d’amortir le choc consécutivement à la pandémie. Mais aussi et surtout de garder les emplois et faire tourner leurs outils de production. Un comité a été mis en place et un décret a été pris ( celui du 08 Avril 2020).Ce décret est venu expliquer comment le Fonds dédié aux Pme devrait être organisé. Par la suite, il y a eu arrêté pour rendre plus explicite ce qui devrait être fait.
Quel bilan peut-on faire ?
Le bilan est mitigé. Je dirais même qu’il n’est pas bon. En ce sens qu’il n’ y a pas plus de 100 Pme qui ont eu accès au dit fonds selon les informations que nous avons reçues. A titre de rappel, le ministre de l’Economie et des finances devant les sénateurs à Yamoussoukro, avait dit que moins de 70 Pme ont pu bénéficier de cette manne, sur de plus de 400 qui travaillent dans les secteurs formel et informel.
Le ministre de l’Economie et des finances évoque l’incapacité des Pme à remplir les critères ?
Il ne faut pas poser le problème en termes d’incapacité. Les Pme avant la crise avaient des difficultés. Citons entre autres, la problématique du marché en ce concerne la commande privée ou publique. Les Pme se plaignent toujours de n’avoir pas accès à plus de commandes. Ajoutée à cela, la problématique du financement. Il faut de l’argent pour travailler. Puisque les banques accompagnent très peu cette catégorie d’entreprises. Elles disent que les Pme n’ont pas de business Plan. (…) Vous avez également les problèmes de fiscalité donc de taxation des Produits.
Pourquoi le Mef dit alors que les Pme n’ont pas bénéficié de ces fonds parce qu’elles ne remplissent pas les critères ?
Pour les critères qui ont été élaborés, il nous est demandé de fournir une attestation de régularité fiscale sur l’exercice 2019, d’être à jour de nos cotisations à la Cnps. Mais aussi et surtout de fournir des bilans et autres. Nous disons que pour que les Pme n’aient de problèmes de bilan, de cotisation à la Cnps, il faut qu’elles aient un carnet de commandes bien fournis. Pour construire un paiement d’impôts ou de cotisation à la Cnps, il faut avoir un chiffre d’affaires, des marchés pour faire tourner la machine. C’est à partir de là que nous pouvons faire face aux charges en question.
En tant que président du Groupement des acteurs, des fédérations, assimilés aux Pme, quelles pistes de solutions proposez-vous au gouvernement ?
Il n’ y a pas de dialogue de sourd entre le gouvernement et nous. Nous discutons toujours avec les autorités. Il y a de cela quelques semaines, dans le cadre du comité de gestion qui a été mis en place, nous avons eu des échanges pour voir si nous pouvions nous fixer des objectifs allant dans le sens d’un relèvement du nombre bénéficiaires. Les critères, de régularité fiscale ou le paiement de la Cnps ne sont plus des critères éliminatoires. Tout le monde est éligible désormais. Nous demandons aux Pme, de déposer leurs dossiers. La Côte d’Ivoire doit se positionner. Aujourd’hui, nous devons nous battre sur un certain nombre d’activités. Les ivoiriens ont l’avantage d’être très bien formés et d’avoir une bonne connaissance des problématiques économiques. Ça ne suffit pas. Il faut aller plus loin. Nos amis du Nigeria sont partout et ils viennent prendre des marchés. C’est ça la réalité. Les marchés sont ouverts. Aujourd’hui avec ce fonds dédié au Pme, nous devons être capables de travailler non seulement localement mais aussi permettre à nos Pme de sortir. Pour y réussir, il y a tout un mécanisme à mettre en place. Le fonds ne devrait pas être une distribution Per capita, mais il devrait aider à résoudre des problèmes. Citons : l’export et l’assurance pour nos marchandises que faisons sortir. En Côte d’Ivoire, on soutient plus les entreprises étrangères que nos entreprises. Cela est dommageable pour notre économie. Si vous estimez que les Pme locales n’ont pas la compétence, aidez- les à monter en puissance.(…) avec des produits innovants.
Au niveau de l’espace Cédéao, est-ce que la liberté d’entreprendre qui est écrite dans les textes est- elle une réalité ?
Au niveau des textes, tout est claire. C’est-à-dire qu’au niveau de la Cédéao, on peut aller faire les affaires partout et conquérir des marchés. Mais la réalité, c’est que les autres sont organisés en Cartel. Ils protègent leurs marchés au vrai sens du terme. Pendant que chez nous ici, nous faisons la part belle aux autres. Cette façon de faire doit changer parce que les ivoiriens deviennent de plus en plus pauvres. Le chômage augmente de plus en plus. Il ne faut pas avoir de complexe à poser les vrais problèmes. Il nous faut à travers des regroupements comme le Gafa- Pme aller à la conquête des marchés.
Nous sommes à plus d’un mois de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire. Quelles sont les appréhensions des membres du Gafa- Pme ?
Nous avons de grosses appréhensions. Pour nous, la Covid-19 n’aura pas assez d’impact que la crise qui se profile à l’horizon. Si on ne fait pas attention, cette crise sera aussi dévastatrice pour les Pme. L’impact de la crise politique sera pire que celui de la Covid-19 en Côte d`Ivoire. Chaque fois que nous avons des élections, nous sommes obligés d’arrêter l’économie. Les écoles aussi(…). Il faut arrêter cette façon de fonctionner. Nous voulons dire aux politiciens que nous avons besoins de travailler.
Bamba Mafoumgbé,Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Légende photo : Docteur Diomandé Moussa Elias Farakhan (Président Gafa- Pme) : « Les ivoiriens deviennent de plus en plus pauvres »
( Source : In Le Temps du 23 Septembre 2020)
M. Kinapara Coulibaly, Dg du Bnetd// A propos des Bureaux régionaux « Nous avons en interne un pôle dédié à ces zones extérieures »
mardi, 22 septembre 2020 16:57 Written by ossey84M. le Dg du Bureau national d’étude technique et de développement ( Bnetd), est régulièrement sollicité ces dernières années pour l’exécution d’importants projets initiés par le gouvernement. Quels sont ceux qui ont retenu votre attention ? Et pourquoi ?
Le Bnetd, pôle d’expertise technique au service de développement de la CI, est effectivement engagé dans la réalisation de nombreux projets entrepris par l’Etat ivoirien.
Plusieurs projets retiennent mon attention. Tout d’abord, le vaste programme de développement hospitalier, sur toute l’étendue du territoire national, initié par le gouvernement depuis l’année dernière. Il compte la réhabilitation de 8 hôpitaux dont 3 Centres Hospitaliers Régionaux (CHR) à Daloa, Yamoussoukro et Korhogo ; 5 Hôpitaux Généraux à Adjamé Yopougon Attie, Grand Bassam, Abobo nord et Abobo sud.
Il y a également la construction du CHR de Man, de l’hôpital général de Danané, de ceux de San Pédro et Méagui. Nous avons la construction des CHR d’Aboisso, d’Adzope, et de 5 services de renforcement des plateaux techniques dans les hôpitaux généraux de Séguéla, Toumodi, Daoukro, Abengourou et Bouna. Dans les prochaines semaines, 400 établissements sanitaires de premier contact répartis dans tout le pays verront leurs travaux démarrer. A cela, il faut ajouter la construction de CHR à Bouaké, Boundiali, Kouto et Minigna ainsi que deux hôpitaux généraux à Katiola et Ouangolodougou.
Les autres projets auxquels je pense sont ceux des travaux de la ligne 1 du métro d’Abidjan parce qu’il s’agit là d’une véritable innovation dans notre pays. Il y a aussi les projets relatifs au renforcement des infrastructures éducatives qui regroupent la construction de nombreux lycées, écoles primaires et universités. Enfin, je pense aux grands projets routiers et à ceux relatifs à l’accès à l’eau potable notamment celui du renforcement d’alimentation en eau de la ville d’Abidjan à partir de la rivière Mé.
Tous ces projets vont inévitablement transformer le visage de notre pays de manière significative et durable, profiter aux populations et participer à la dynamique de développement.
- Quel impact cette ère des grands travaux a eu sur le développement de votre entreprise ?
Notre entreprise se porte bien grâce à tous ces grands projets qui lui sont confiés. Le taux d’occupation des équipes est bon et nous continuons depuis plus de trois ans, à avoir des résultats d’exploitation en nette progression.
- Combien l’exécution de ces projets a-t-elle rapporté au BNETD ces trois dernières années ?
Notre résultat d’exploitation est en hausse depuis 2017, passant de 2,1 milliards à 3,8 milliards en 2018 pour finir à 5,2 milliards F CFA en 2019. La progression est vraiment encourageante.
- Quel est le résultat net de l’exercice 2019 du BNETD ? Comment expliquez-vous ce résultat ?
Comme je le disais, 2019 a été un cru d’exception avec des performances financières qui montrent une hausse de 31% du résultat net et de 35% du résultat d’exploitation par rapport à l’exercice 2018. Nous avons réalisé un chiffre d’affaires d’environ 34 milliards de F CFA. Cette performance est le fruit de la confiance du gouvernement, des efforts conjugués du personnel et d’une bonne maitrise des coûts.
- Comment se portent vos activités en dehors de la Côte d’Ivoire ?
Plutôt bien, nous avons aujourd’hui de nombreux projets en cours, dans divers domaines, disséminés en Afrique subsaharienne et en Afrique centrale. Nous avons actuellement plusieurs projets en cours au Gabon notamment dans les infrastructures routières et dans le domaine de l’environnement ; au Bénin, ce sont des projets dans le domaine aéroportuaire, routier et de l’environnement et enfin au Congo Brazzaville, des projets dans le bâtiment et l’aménagement du territoire.
- Quel poids représentent vos activités hors Côte bureaux régionaux d’Ivoire () dans votre total bilan en 2019 ?
A ce jour, environ 5% du total bilan 2019. Ce chiffre encore marginal, offre un potentiel certain que nous continuons d’explorer. Nous avons en interne un pôle dédié à ces zones extérieures qui recherchent et captent les opportunités d’affaires dans les treize (13) pays africains que nous couvrons.
- Quel est l’impact de la crise sanitaire de la COVID 19 sur vos activités ?
Les effets de la Covid-19 sur nos activités sont restés sous contrôle au cours de ce premier semestre 2020. Nous avons dû comme toutes les structures, mettre en place un plan hygiène et santé qui est toujours en cours, afin de sensibiliser, prévenir et faire adopter les mesures barrières sur nos différents sites et chantiers. Une adaptation de nos méthodes de travail a également été nécessaire pour nous permettre de continuer nos activités tout en sécurisant au maximum nos agents, notre force spéciale de développement. Et jusque-là, nos activités se poursuivent normalement.
- Le Moronou et la Marahoué bénéficient d’une attention particulière du Président de la République en ce moment. Quels sont les grands projets réalisés ou en cours de réalisation dans ces deux régions ?
Nous avons d’importants projets dans la région de la Marahoué. Tout d’abord dans le domaine du bâtiment, six (06) collèges de proximité sont en cours de construction dans le cadre du projet C2D 2 dans les localités de Maminigui, Paoufla, Zanzra, Voueboufla et Dananon. Plusieurs réhabilitations de bâtiments administratifs sont également en cours : c’est le cas à Bouaflé, avec la réhabilitation de la préfecture, des résidences du préfet, du sous-préfet et des deux secrétaires généraux. A Sinfra et Zuenoula, les résidences des préfets ont également été réhabilitées.
Toujours dans la Marahoué, plusieurs projets d’infrastructures routières sont en cours. Ce sont les travaux de renforcement de la route Yamoussoukro – Bouaflé - Daloa sur 145 km, les travaux des voiries de Bonon, Gonate et Sinfra. Des travaux de point à temps c’est-à-dire de traitement des zones dégradées sur les routes interurbaines entre Bouaflé et Zuenoula d’une longueur de 75 km et la construction du pont de Bouaflé. Dans le secteur de l’hydraulique, nous avons le projet d’alimentation en eau potable de la localité de Bannonfla ; les travaux de renforcement du système d'alimentation en eau potable de la ville de Bouaflé, la mise en place d’un système d'hydraulique urbaine dans les sous-préfectures de Kouetinfla et Maminigui dans le cadre du programme Eau pour tous en Côte d'Ivoire.
Dans le Moronou, nous comptons aussi de nombreux projets en cours. Dans le domaine routier, ce sont les travaux de renforcement de la route Akoupé-Kotobi-Boungouanou d’une longueur de 58 km, la construction d’un pont sur la rivière Agbo, la réhabilitation de la route Kotobi-Arrah-Bonahouin d’une longueur de 30 km, des travaux de réparation de la route Dimbokro-Bongouanou et des travaux de voiries à Bongouanou et Abongoua. Dans le secteur de l’hydraulique, on peut citer aussi la construction d'un château d'eau de 500 m3 à Bongouanou et des travaux d'alimentation en eau potable dans les localités de Kregbe, M’batto, Findimanou et Arrah.
- Quels seront leurs impacts sur les populations de ces régions ?
Ces projets ont un impact certain sur les populations. Tout d’abord, la construction de collèges de proximité aidera à accroître le taux d’alphabétisation et à favoriser l’éducation des jeunes filles. Ces localités amorceront également un développement à travers la construction de nouvelles infrastructures - les logements pour enseignants par exemple- et une activité économique générée par la présence de ces fonctionnaires. Pour l’administration locale, l’accès à des bâtiments fonctionnels sera appréciable.
L’impact des infrastructures routières pour ces régions est grand. Celles-ci verront leur accessibilité accrue avec un réseau routier performant, ce qui devrait booster l’économie locale tirée par les productions agricoles et apporter un gain en temps. Les différents projets hydrauliques visant à renforcer l’accès à l’eau potable auront un impact notable sur la qualité de vie des populations. Enfin, tous ces projets génèrent la création d’emplois directs et indirects ce qui est un élément appréciable.
- Au niveau national, quels sont les grands chantiers en cours et à venir ?
Je voudrais rappeler tous les projets cités au début de notre entretien : le vaste programme sanitaire national, les nombreux projets d’infrastructures éducatives et hydrauliques et l’emblématique projet de la ligne 1 du métro d’Abidjan.
A cela s’ajoute, la maitrise d’œuvre pour le prolongement de l’autoroute de Yamoussoukro à Bouaké. Il s’agit d’environ 120 kilomètres de routes qui permettront de rallier Yamoussoukro à Bouaké en 45 minutes au lieu d’à peu près 1h30 aujourd’hui. La construction des routes neuves d’une longueur cumulée de plus de 500 km dans différentes localités notamment entre Divo et Grand-Lahou, entre Mankono-Téningbioué et Séguéla, d’Odienné jusqu’à la frontière du Mali et de la Guinée, entre Bouaké –Satama et Sokoura, et bien d’autres tronçons… A Abidjan, les travaux de l’autoroute périphérique d’Abidjan d’une longueur de 24 km sont également prévus.
Enfin, nous poursuivrons les travaux des infrastructures sportives et d’hébergement de la CAN 2023 à Abidjan, San Pedro, Yamoussoukro, Bouaké et Korhogo.
- Quels sont les projections du BNETD en termes de développement ?
Les perspectives sont prometteuses pour les années à venir : il s’agira de continuer d’accompagner le gouvernement ivoirien dans le déploiement de ses priorités notamment dans les grands projets du Programme National de Développement et dans la mise en œuvre du Programme Social.
Tous les projets en cours et en perspective cités se poursuivront et nous continuerons nos interventions dans les autres domaines d’activités du BNETD que sont l’information géographique, le numérique et l’économie tant en Côte d’Ivoire que sur le continent africain. Un accent particulier sera mis sur l’innovation dans les années à venir, tant dans les projets que dans nos outils et méthodes de travail.
Moussa Charles Kader
Légende Photo : M. Kinapkara Coulibaly, Dg du Bnetd : « Tous les projets en cours et en perspective cités se poursuivront »
Covid -19/Professeur Benié Bi Vroh Joseph (Directeur Inhp )// « Il ne faut pas banaliser la maladie, le virus continue de circuler »
samedi, 13 juin 2020 11:21 Written by ossey84
Professeur doit-on dire que vous êtes le président du Comité de crise Covid-19 ou le Directeur de l’Inhp tout cours ?
Je ne suis pas le président du Comité de crise de lutte contre la Covid-19. Mais le Directeur de l’Institut national d’hygiène publique de Côte d’Ivoire. L’Inhp a dans ces missions, la surveillance des maladies à potentiel endémique. Il est également coordonnateur du Règlement sanitaire international, (Rsi). Par ailleurs, il est le point focal de la Sécurité sanitaire mondiale. A ce titre, et conformément au décret présidentiel d’Avril 2019, qui dit que nous avons à travers le Centre des opérations d’urgence, la gestion des urgences endémiques et de façon générale et des épidémies de façon particulière, l’Inhp est en charge de cette épidémie. Par ailleurs, il existe un autre arrêté qui donne aussi des responsabilités à l’Inhp pour le dépistage et le confinement(…).
Combien de sites dépistages disposent à ce jour la Côte d’Ivoire ?
Nous avons 11 sites fonctionnels, le mercredi 03 juin 2020 nous avons ouvert le deux derniers sites qui portent à 11 et il est prévu de porter à 13. Il nous reste juste deux sites : Ceux de Grand Bassam et Anyama. Ainsi, nous aurons bouclé pour le Grand Abidjan.
Qu’est- ce qu’on fait concrètement sur ces sites ?
Quand on y vient, on y reçoit des informations, des conseils et un dépistage. Dans le cadre de cette maladie, le plus important, c’est lorsqu’on fait les signes qu’on est plus à même de transmettre la maladie. C’est ce que l’on appelle être symptomatique. Quand on présente les signes, c’est en ce moment- là que la charge de virus est plus au niveau du nez. Parce que le virus, il s’accumule au niveau du nez et de la bouche. Mais plus au niveau du nez. Quand on fait la fièvre, on atteint le niveau plus élevé en termes de présence de virus dans le nez. C’est en ce moment qu’on est le plus contaminant. Le choix qui a été fait par la Côte d’Ivoire, c’est de faire un dépistage ciblé. C’est-à-dire de pouvoir identifier les personnes qui sont le plus à risques de transmettre la maladie que nous mettons en priorité. Ce n’est pas un dépistage massif. Quand vous arrivez dans ces centres de dépistage, on vous reçoit, on vous accueille, on vous donne un masque, on vous donne le gel et on vous installe. Vous la salle d’attente et vous prodigue des conseils et des informations sur la maladie(…). Quand vous sortez de cette salle, vous allez à l’enregistrement. Ici ce sont des infirmiers ou infirmières qui vont prendre vos caractéristiques(Le nom, prénoms, l’âge, le sexe…) Après quoi, vous allez voir un médecin. Il faut préciser que dans tous ces centres, il y a des médecins qui vont vous interroger. Sur l’histoire de votre maladie. (Depuis quand ça commencé ? Quels sont les signes ?). C’est à l’issue de cet entretien va dire que « je pense qu’avec les signes et le contexte que vous nous situés, c’est mieux qu’on vous fasse un dépistage (prélèvement).Mais si vous ne remplissez pas ces conditions, le médecin va dire, c’est quand vous présenter les signes, ils ne sont pas apparentés à la Covid-19. Nous allons vous soulager par rapport au mal que vous avez. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, sur chacun de ces sites, nous avons une pharmacie. Par la suite, on l’encourage à observer les mesures de protection. Celui qui a été dépisté, lui, il va attendre son résultat. S’il est déclaré positif, automatiquement, il sera pris en charge dans un service. Si vous avez été en contact avec une personne qui a été déclaré positif, on peut vous prélever aussi. Parce que vous êtes aussi à risque. Si vous présenter les signes d’une maladie chronique : Diabète, hypertension artériel ou une maladie cardio-vasculaire, vous êtes aussi à risque. On vous prélève aussi. C’est ça l’intérêt de présence du médecin qui se trouve sur le site à même de pouvoir faire interrogatoire de ceux qui y entrent.
A ce jour quel est le taux de fréquentation au niveau des 11 centres ?
Le taux de fréquentation est variable. Notamment au niveau des derniers sites que nous venons d’ouvrir. Sur les deux derniers sites, ce n’est pas encore la grande affluence. Ça se comprend. Mais pour les premiers, au départ, on n’avait dit que nous nous allions sur la base de cent tests par jour et par centre. Nous avons eu la période du mi- mai où il y avait beaucoup de personnes qui sortaient d’Abidjan. On est allé à 200 voire 300 prélèvements par jour centre. Mais aujourd’hui, la tendance est revenue à un taux un peu plus raisonnable. Nous n’avons pas encore atteint le rythme de croisière pour certains centres.
Les ivoiriens ont des difficultés à lire et comprendre le point fait chaque jour par le ministère de la Santé. Le point en question porte-t-il sur les prélèvements au jour J ?On a dit qu’on attendait les résultats dans les 24 à 48 heures. Donc on peut se retrouver avec des prélèvements de la veille. Ce ne sont pas des tests rapides que nous faisons. Le test rapidement, faut –il préciser, porte sur un prélèvement qu’on fait dans le sang. Dans les 15 à 20 minutes qui suivent, on a le résultat. Ce test rapide peut nous faire passer à côté du diagnostic. Ce n’est pas ce genre de test que nous faisons en Côte d’Ivoire. Le test rapide nous dit juste qu’on a rencontré le virus à un moment donné et qu’on a développé des anticorps qui nous permettent de nous protéger. Mais ne nous dit pas que le virus est dans notre nez. C’est la Pcr qui est pratiquée en Côte d’Ivoire, qui nous permet de dire ça. C’est lui qui donne la réalité de la présence du virus dans notre nez. Evidemment, c’est tout un processus qui peut prendre du temps. On ne pourra le faire en deux heures. C’est quand on recueilli tous les prélèvements de la veille qu’on peut avoir le résultat. Il faut dire que les derniers résultats que nous avons, depuis un certain temps, ce ne sont plus les six jours. Rappelons qu’à un moment donné, il y avait eu des voyageurs qui sont arrivés et des gens qui sont sortis. Nous avons eu alors eu alors beaucoup de tests. Cela a pris beaucoup de temps. Maintenant, nous avons d’autres laboratoires qui sont dans le processus et qui vont faire des analyses aussi. Nous n’aurons plus les six jours, nous sommes autour de 24 à 48 heures.
Professeur, tous les cas détectés à l’intérieur du pays, ce sont des personnes qui ont séjourné juste avant. Est-ce à dire qu’Abidjan est toujours l’épicentre de la pandémie ?
C’est connu depuis le début de la crise sanitaire. Nous avons toujours a dit que l’Epicentre, c’est Abidjan. C’est le point chaud. On dit toujours, le virus circule plus toujours à Cocody, Marcory et Treichville. Le virus peut aussi se propager dans les autres quartiers si on ne respecte pas les mesures de prévention qui ont été édictées. S’agissant des cas détectés à l’intérieur, on ne dit que se sont seulement des enseignants. C’est vrai qu’on a dépisté les enseignants qui sont retournés à leurs postes. Ils n’ont pas attendu leurs résultats et puis ils sont partis. C’est pourquoi, on les a fait retourner sur Abidjan, en vue d’une prise en charge. Le principe, c’est de détecter, d’isoler et surtout de prendre en charge. Mais aussi et surtout de suivre aussi les contacts. Donc si on les extrait de leur milieu, ça va nous servir à rompre la chaine de transmission. Pour revenir au dépistage dont vous parlez au tout début. On ne pouvait pas dépister tous les enseignants, dans la mesures ou si vous êtes négatif aujourd’hui, rien ne dit que vous ne pouvez être positifs demain. Puisque vous pouvez être dans la phase de latence et puis présenter les signes quelques jours après. (…).
Qu’est-ce qui est prévu pour l’intérieur dans dispositif ?
Nous avons constaté qu’il n’y a beaucoup de cas à l’intérieur. C’est une bonne chose, dieu merci. Mais il faut renforcer les capacités des Districts. De telle sorte qu’ils puissent prendre le relais localement au niveau de l’intérieur. Nous avons 6 à 7 laboratoires à ce niveau-là. Il y aura un laboratoire à Man, Korhogo, Abengourou, Daloa et San Pedro. Nous avons également Bouaké et Odienné. Dans ces villes, les prélèvements seront analysés sur place. Pas question de venir à Abidjan. Nous aurons les résultats et nous prendrons les dispositions nécessaires. Nous sommes en train de décentraliser les laboratoires.
Selon l’Institut Pasteur de Côte d’Ivoire, notre pays a commandé deux cent mille tests. Si la pandémie devrait s’inscrire dans la durée, est – ce que cette quantité pourrait suffire ?
Si nous avons les 200 mille tests, nous pouvons être à l’aise et on pourra encore faire d’autres commandes si cela s’impose. Cette épidémie comme vous l’avez dit, il faudra faire avec et il faut que nous puissions nous adapter. Les défis majeurs, c’est de s’habituer aux mesures barrières. Lors de la crise à Ebola, quand on disait qu’il faut se laver régulièrement les mains, ça choquait mais aujourd’hui, cela commence à rentrer dans les mœurs. Le port des masques culturellement, ce n’est pas dans nos habitudes. Tout changement de comportement est difficile. Progressivement nous allons y arriver.
Votre commentaire sur le déverrouillage du ciel au quel l’on assiste depuis plus d’une semaine, en vue de la reprise du transport aérien ?
Dans tous les cas, à un moment donné, on n’a pas le choix. Il y a des mesures d’accompagnement à prendre. Le déverrouillage du ciel dans la cadre du transport aérien va s’accompagner de certaines mesures. Les avions seront constamment désinfectés, ils ne pourront pas faire le plein comme d’habitude. Ça créer un manque à gagner. Il faut qu’on se déplace, faire des échanges sinon les économies au plan mondial vont mourir. Nous constatons qu’en ce qui concerne la Côte d’Ivoire, le nombre de cas augmentent, c’est vrai. Cela prouve que nous dépistons beaucoup. Nous prenons en priorité les personnes qui présentent les signes. Ça peut se comprendre que plus on prend ces personnes- là, plus le chiffre sera élevé. Il ne faut pas avoir peur des chiffres. En même temps, il est bon de rappeler aux populations que le virus circule et qu’il est parmi nous. Il ne faut pas banaliser cette maladie. Si les chiffres augmente, c’est parce que nous avons relâché dans l’observance des mesures.
Bamba Mafoumgbé In Le Temps du 09 juin 2020
Légende photo : Professeur Bénié Bi Vroh Joseph, Directeur de l’Inhp : « S’habituer aux mesures barrières, sont des défis majeurs »
Barthélemy Kouamé (Commissaire Général de The Africa Road Builders – Trophée Babacar NDIAYE)// « Pour nous, M. Adesina est innocent jusqu’à ce qu’il soit prouvé le contraire »
samedi, 06 juin 2020 19:59 Written by ossey84Finalement, la conférence inaugurale de la 5e édition de The Africa Road Builders – Trophée Babacar NDIAYE aura lieu le 13 juillet par visioconférence. Une conférence en ligne garantit-elle les objectifs que vous poursuivez ?Le coronavirus ne nous a pas donné d’autres choix que de reporter cet important rendez-vous qui devait se tenir à Dakar au Sénégal le 26 mars dernier. La salle avait bien été réservée à l’hôtel Pullman Terranga, d’autres dispositions pratiques avaient également été prises et c’est avec beaucoup de peine que nous avons été obligés de reporter. En reportant, nous espérions un retour à la normale dans des délais relativement courts. Ce qui n’est pas le cas. Aussi, faut-il noter que la conférence inaugurale se tient en prélude à une seconde conférence qui est la conférence finale. Cette dernière doit absolument se tenir à l’occasion des Assemblées Annuelles de la BAD dont les nouvelles dates sont désormais fixées à fin août. C’est donc en tenant compte de tous ces paramètres que nous avons fixé la nouvelle date de la conférence inaugurale au 13 juillet. Et comme le contexte de crise sanitaire n’est pas encore évacué, la visioconférence est la meilleure option qui s’offre à nous. Nous pensons qu’elle est tout aussi pratique mais elle fait mieux que garantir nos objectifs. Je pense que cette crise, malgré sa violence, nous aura permis de faire des avancées qu’on pourra capitaliser en toutes circonstances. Par exemple, la conférence inaugurale de cette année pourra toucher en temps réel tout le continent et même au-delà, et accentuer la promotion de la route et des transports. Ce qui n’était pas le cas pour les quatre précédentes éditions. Votre communiqué souligne que le président de la BAD est le parrain, alors que des voix s’élèvent pour réclamer sa démission. Que pensez-vous de l’actualité de la BAD en ce moment ?Effectivement le président de la BAD est le parrain de l’événement. Cela ne date pas de maintenant. Cela dure depuis 5 ans, depuis la première édition. Que des voix s’élèvent pour que le président Adesina démissionne, cela relève du bon fonctionnement de la démocratie et de la liberté d’expression. C’est le droit des auteurs de ces voix de s’exprimer dans ce sens. Mais nous sommes dans une société organisée et on n’agit pas parce que quelqu’un ou des gens ont crié. Nous apprenons que les Etats-Unis demandent une enquête indépendante sur les allégations d’un groupe de lanceurs d’alertes. Ce qui est également tout à fait légitime et normal. Pour moi le président Donald Trump est l’un des plus grands présidents des Etats-Unis que notre génération connait. Il est pragmatique et il travaille pour l’efficacité. Que son administration demande une enquête indépendante après les dénonciations du groupe de lanceurs d’alertes, cela me parait tout à fait cohérent. Mais cela ne signifie pas que le président de la BAD va démissionner immédiatement. Il peut le faire, selon ses convictions propres mais il n’est pas obligé de le faire. On ne peut pas appliquer les conclusions d’une enquête qui n’existent pas encore. Je lui conseille donc de ne pas démissionner. Je vais prendre l’exemple du président Trump qui subit des pressions et des coups tous les jours. On lui a même collé une enquête visant à le destituer. Les auteurs espéraient qu’il démissionne avant la fin de la procédure mais il a tenu bon. A la fin, il a été maintenu à son poste et je peux dire que c’est toute l’Amérique qui a gagné. Ici aussi, il faut que l’institution, la BAD, soit le grand gagnant au bout de la procédure. Il faut que l’Afrique soit le grand gagnant. La période difficile que le monde entier traverse à cause du COVID-19 ne nous autorise pas des raccourcis qui vont fragiliser davantage l’Afrique. Cela ne ternit-il pas l’image de votre événement ?Non. Une image se construit avec un peu de toutes les circonstances. Tout le monde souhaite vivre constamment dans des circonstances heureuses mais il faut savoir qu’il y aura toujours des circonstances malheureuses. Au lieu de les fuir, il faut plutôt chercher à les comprendre et à œuvrer pour des vents favorables. Ce qui se joue actuellement, c’est l’intérêt de la BAD. Il s’agit donc de l’intérêt de l’Afrique. Je sais que des gens voudraient voir M. Adesina quitter ses fonctions dès aujourd’hui mais ce n’est dans l’intérêt de la BAD et de l’Afrique de brusquer le mandat du président de la BAD. La présidente du Bureau du Conseil des gouverneurs, la ministre ivoirienne Mme Nialé Kaba, a précisé mercredi dans un communiqué de presse que la démission n’est pas à l’ordre du jour. Cela va dans le bon sens. Il faut donc laisser les procédures se poursuivre, y compris l’enquête indépendante si elle a lieu. Au bout de la chaine, on fera le point et chacun tirera toutes les conclusions qui en découlent. Pour nous, M. Adesina est innocent jusqu’à ce qu’il soit prouvé le contraire. D’ailleurs, le comité d’éthique interne l’a déjà blanchi une fois. Ce qui renforce son innocence jusqu’à ce que le contraire soit démontré. L’année dernière, c’est le président Adama Barrow qui a remporté le Trophée Babacar NDIAYE. Pouvez-vous nous dire quel est le Chef d’Etat qui sera couronné cette année ?Chez nous aussi, il y a des procédures. Avant la conférence inaugurale, il y a un comité de sélection qui se réunit et qui choisit le lauréat. Les membres du comité sont issus des médias de toutes les parties de l’Afrique. Et le choix peut conduire à un vote. Vous me donnez donc l’occasion de féliciter encore le président Barrow dont le trophée a été réceptionné l’an dernier par le ministre finances de la Gambie, M. Mambury Njie. Je me souviens que le président Barrow a été désigné au deuxième tour du vote. Cette année, le comité de sélection se réunira à nouveau quelques jours avant la conférence inaugurale qui est prévue pour le 13 juillet. Ce sont les résultats du comité de sélection qui seront proclamés à la conférence inaugurale, par le comité lui-même. Mais il faut noter qu’il s’agit aussi d’une conférence avec des communications. Le thème 2020 est : « Routes et transports pour améliorer la qualité de vie des populations en Afrique ». Je voudrais dès maintenant inviter tous les Africains et tous ceux qui ont un intérêt en Afrique à se mobiliser pour le succès de cette conférence. L’objectif au bout, c’est de voir en Afrique des routes moderne et développés, avoir des transports agréables et pratiques pour tous. L’Afrique a un très gros retard dans le domaine. Cela n’est pas dû à un manque de moyens. Il y a une volonté agissante permanente que nous devons avoir. Source : Financial Afrik
Solidarité Covid-19 /Pr Koné Mariatou, Ministre de la Solidarité, cohésion sociale et lutte contre la pauvrette// « Nos actions ne tiennent pas compte de l’appartenance politique »
dimanche, 17 mai 2020 13:46 Written by ossey84Quels sont les critères de répartition des dons que vous recevezJe voudrais, avant tout propos, saluer l’élan de solidarité et la générosité des donateurs, personnes morales ou physiques, notamment des entreprises citoyennes, des représentations diplomatiques, des groupements professionnels, des organisations de la société civile. Depuis l’appel du Gouvernement et le lancement de la chaine de solidarité pour lutter contre la maladie à Coronavirus et en amortir les effets sur les populations, nous recevons des dons que nous redistribuons, sans distinction aucune, aux plus vulnérables à travers les collectivités, les Ong et associations, S’agissant des collectivités, une programmation est faite chaque semaine et nous insistons pour que les élus de chaque région soient présents. Je puis vous assurer qu’à ce jour, plusieurs régions et communes ont été servies. L’opération de redistribution se poursuit au fur et à mesure que nous recevons les dons.
Qu’en est –il des Ong ?Pour les Ong et associations, pour bénéficier de ces dons, nous exigeons que celles-ci disposent d’un siège, de documents administratifs afférents, notamment ceux délivrés par le Ministère de l’intérieur et/ou d’autres documents spécifiques en fonction de la nature, de la nomenclature ou de l’objet figurant sur leur récépissé de déclaration.
Il se dit que vous faites la part belle aux populations pro Rhdp. Que répondez-Vous ?Toute surprise, je vous réponds par la négative. Les actions du Ministère de la Solidarité, de la Cohésion Sociale et de la Lutte contre la Pauvreté ne tiennent pas compte de l’appartenance politique, ethnique ou religieuse. Il ne faut pas confondre les actions du Gouvernement, à travers les actions que nous menons, et celles des organisations politiques qui sont des structures privées, avec un mode de fonctionnement qui leur est propre. Nous sommes un ministère en charge de la solidarité, de la cohésion sociale et de la lutte contre la pauvreté, trois domaines qui sont en interrelation étroite. Qui dit cohésion sociale dit minimisation des frustrations et ressentiments, sens de la justice et de l’équité. C’est ensemble, dans la paix et dans un esprit de solidarité, que nous pouvons créer les conditions d’un développement inclusif, participatif pour lutter efficacement contre la pauvreté et la vulnérabilité. Les dons reçus sont redistribués aux collectivités territoriales, régions et communes, et aux organisations non gouvernementales, sans aucune discrimination fondée sur leur origine géographique, leur composition ethno-démographique et leur appartenance religieuse ou politique. A titre d’illustration, plusieurs leaders de partis politiques différents sont venus réceptionner des dons pour leurs populations. Ainsi, en dehors de ceux du Rhdp tels que les Ministres Anne Ouloto, Raymonde Goudou, Félix Anoblé, Mamadou Sanogo et Roland Zakpa Komenan. Nous pouvons citer Monsieur Affi N’Guessan( Fpi) et président du Conseil régional du Moronou, Alphonse Djédjé Mady, président du Conseil régional du Haut-Sassandra, Jean-Marc Yacé, maire de Cocody, Monsieur Raoul Aby, maire de Marcory et Monsieur Sylvestre Emmou, maire de Port-Bouët, sont tous issus Pdci. Egalement nous avons Mamadou Koulibaly, qui s’est fait représenter pour la réception des dons de la commune d’Azaguié, est de Lider et Guibessongui Ouattara, maire de Kasséré, est du Raci. Le Ministère est au service des Ivoiriens. La maladie à Coronavirus touche tout le monde sans choisir l’appartenance politique, ethnique ou religieuse. Toutes les redistributions sont couvertes par la presse et publiées sur les pages et sites du Ministère. Il en est de même pour les dons que nous recevons.
Je vous invite à parcourir nos pages et comptes sur les réseaux sociaux pour voir nos actions et le caractère impartial de cette opération. Textes, photos, témoignages, vidéos y sont publiés quotidiennement.
Parlez-nous du processus de sélection des bénéficiaires des dépôts monétaires ?
Dans le cadre de la lutte contre la Covid-19, le Gouvernement a mis en place un plan de riposte Économique, Social et Humanitaire en vue de soulager les entreprises, les Pme et les personnes vulnérables. C’est dans ce cadre que l’opération des transferts monétaires a été initiée. Elle consiste à soutenir les ménages vulnérables et les personnes indigentes à hauteur de 25 000Fcfa par mois durant 3 mois, soit 75 000 Fcfa. Les bénéficiaires reçoivent donc des transferts monétaires. La première phase cette opération concerne le grand Abidjan. Elle s’étendra sur l’ensemble du territoire à compter du mois de Mai. Je voudrais préciser que la sélection des bénéficiaires n’est pas faite par le Ministère en charge de la solidarité, mais plutôt par les comités de veille ou de riposte installés sur l’ensemble du territoire et composés du corps préfectoral, des élus locaux, des organisations de la société civile, des leaders communautaires, des chefs de village, des chefs de quartier, des chefs de communauté ...).
Je voudrais qu’on insiste sur les critères de sélection et le ciblage des bénéficiaires
Les critères sont partagés par la communauté qui identifie en son sein les personnes ou ménages rendues vulnérables du fait de la Covid-19 et qu’elle éligibles pour bénéficier d’une assistance humanitaire. Le ciblage tient également compte des zones géographiques dans lesquelles les populations ont besoin d’assistance en lien avec les indicateurs de pauvreté, d’insécurité alimentaire et nutritionnelle. Nous avons les personnes vulnérables confinées et leurs familles, particulièrement les personnes âgées, personnes en situation de handicap et les femmes chefs de famille. Sans oublier les familles des personnes décédées du fait de la Covid-19. Aussi, nous avons les malades indigents. Citons les enfants et adolescents vulnérables des orphelinats, pouponnières et les enfants en situation de rue confinés du fait de la Covid-19, les personnes souffrant de maladies chroniques, les artisans, les petits commerçants, petits acteurs du secteur du transport .Bref toute personne Toute personne en détresse du fait de la pandémie. On aurait pu définir des quotas par région ou zone en fonction des données statistiques récentes et déterminer le nombre de personnes qui y sont éligibles. Mais il y a toujours un décalage entre ces données statistiques récoltées à un moment précis et les réalités du terrain telles qu’elles se présentent au temps présent. Une personne indigente en 2015 peut ne plus l’être en 2020. A l’inverse, une personne relativement aisée en 2015 peut être frappée par la vulnérabilité en 2020. Il ne faut pas non plus oublier, du fait des déplacements de populations, une variabilité démographique dans le temps et dans l’espace. L’intervention de la communauté et de tous les acteurs locaux permet de réajuster les choix pour un meilleur ciblage. Le ciblage communautaire est important parce ce qu’il permet d’appréhender la précarité ou la vulnérabilité en temps réel.
Combien avez-vous distribué pour l’instant dans le cadre des transferts monétaires ?
L’opération se poursuit, un point sera fait très bientôt. La presse sera conviée. En ce qui concerne les différents points, vous êtes journaliste, je vous invite à visiter notre site internet et nos pages pour voir la traçabilité des dons que nous recevons et redistribuons. La liste des donateurs et des dons y est publiée et pouvez la consulter. Nous publions les listes toutes les fins de semaine en plus des publications dans la presse. La transparence et la question de la bonne gouvernance constituent des atouts pour notre ministère, car elles sont source de confiance.
Bamba Mafoumgbé( In Le Temps du 15 mai 2020)
Légende photo : Le professeur Koné Mariatou, Ministre de la Solidarité, de la cohésion sociale et de la lutte contre la pauvreté : « Le ciblage tient également compte des zones géographiques(…) »
Transmissions du Covid-19, approvisionnement de la Ci en viande // Les révélations du président de l’Ordre des vétérinaires
samedi, 09 mai 2020 20:07 Written by ossey84 Le Docteur Komissiri Dagnogo, est le président de l’Ordre des médecins vétérinaires de Côte d’Ivoire. Mais aussi Directeur général des abattoirs et de l’hygiène alimentaire au District d’Abidjan. Dans cette interview, il donne des informations croustillantes sur le Covid-19 et l’approvisionnement du marché en viande…Interview.. Depuis le début 11 Mars 2020, la Côte d’Ivoire à l’instar des autres pays du monde traverse la crise sanitaire liée au Covid-19, vous le président de l’Ordre des vétérinaires, Directeur général des abattoirs et de l’hygiène du District d’Abidjan, comment avez-vous accueilli cette nouvelle ? Disons qu’aucun pays ne souhaitait que cette maladie se déclare chez lui. Tout le monde souhaitait être à l’abri, être protégé soit par nos comportements, notre vigilance soit par le seigneur. Mais toujours est-il qu’avec la mondialisation aujourd’hui, il est difficile qu’une maladie se déclare quelque part et que celle –ci reste là-bas. Parce que nous bougeons beaucoup, échangeons beaucoup. C’est une situation difficile que nous vivons et nous essayons d’appliquer toutes les mesures barrières qui ont été arrêtées par nos autorités, afin que cette maladie puisse quitter la Côte d’Ivoire. Beaucoup d’informations circulent sur la transmission du Covid-19. On parle du chien, du pangolin. Que dit le vétérinaire que vous êtes ? Il y a beaucoup d’informations qui circulent sur le Covid-19 et il y a beaucoup d’hypothèses sont émises. La première, qui avait été émise par rapport au Covid-19, c’est que le virus serrait partie de la Chauve sourie, en transitant par le pangolin pour atteindre l’homme. Aujourd’hui, il y a une autre hypothèse qui est encore émise. Elle dit que le virus se serrait développé chez le chien au niveau intestinal pour atteindre par la suite l’homme. Donc, c’est pour vous dire qu’en tant que vétérinaire, nous sommes très attentifs et nous souhaitons apporter notre contribution pour la lutte contre cette pandémie. Que ça soit nos collègues du privé ou du public, nous sommes disponibles et essayons d’apporter notre pierre à la sensibilisation de la population.
Docteur, vous avez parlé tout à l’heure du chien, est-ce que l’on devrait s’attendre au niveau de la Côte d’Ivoire, à un traitement de masse des chiens ? En ce qui concerne le chien, il est scientifiquement prouvé que le Covid-19, se transmet au chien. Ça été le cas sur deux chiens à Hong- Kong dont les propriétaires avaient été contaminés et qui ont contaminés leurs chiens. Mais n’ayant pas présenté de symptômes, ils sont devenus négatifs par la suite. Il a été également scientifiquement démontré en Belgique, qu’un chat entré en contact avec son propriétaire qui était aussi malade, ce chat a présenté des symptômes respiratoires et digestifs après avoir été contaminé. Donc sur ce point, on est sûr que le Covid-19, se transmet bien aux animaux notamment aux carnivores domestiques. En ce qui concerne les vaccins, il faut attendre. Pour le traitement, il y a beaucoup de discussions.(…) Le Coronavirus dont on parle aujourd’hui, appartient à une grande famille qu’on appelle les Coronavirudés. Ce Coronavirus existe et ces différents virus existent. Que ce soit chez les animaux, chez le poulet, le Coronavirus existe et il est responsable de la maladie que nous appelons la bronchite infectieuse qui est à la base des troubles respiratoires. (…). Il existe un vaccin contre cette forme-là qui n’est pas du tout transmissible à l’homme. Vous êtes également, Directeur général des abattoirs et de l’hygiène alimentaire du District d’Abidjan. Dès que le premier cas a été découvert qu’avez-vous fait à ce niveau ? Etant donné que le grand Abidjan était isolé du pays, nous avons eu quelques inquiétudes, par rapport à l’approvisionnement de nos marchés. Car, la Côte d’Ivoire n’est pas autosuffisante en protéine animale. Nous dépendons beaucoup, surtout en ce qui concerne le bétail vif, des pays de l’Hinterland : le Burkina Faso et le Mali. En ce qui concerne le lait par exemple, nous dépendons des pays européens. Nous étions inquiets mais , le ministère des ressources animales et halieutiques avec le District d’Abidjan, ont souhaité que les commerçants qui viennent nous ravitailler, puissent profiter du couloir humanitaire afin que le cycle d’approvisionnement de nos marchés ne soit pas rompu. Voilà comment nous avons réussi à rassurer les commerçants. Nous avons connu une baisse vers la fin du mois de mars à début avril, parce que les commerçants qui arrivaient ne pouvaient pas repartir, tant que cette mesure de leur prise en compte dans le couloir humanitaire n’étaient mise en place. Depuis, que ces mesures sont effectives et que ceux qui nous ravitaillent peuvent retourner par vague, en respectant bien les mesures sanitaires, il se trouve que l’approvisionnement a repris. D’un marché à un autre, l’on constate une variation au niveau du prix du Kg de la viande de bœuf. Pourquoi ? C’est une réalité que les prix ont augmenté. Dès que le premier cas a été détecté en Côte d’Ivoire, le 11 mars 2020, et que par la suite on a commencé à détecter d’autres cas, et que le Conseil national de sécurité( Cns) a été amené à prendre un certain nombre de mesures, toute la population a voulu s’approvisionner en même temps. Donc, les gens se sont rués sur la viande. Il était donc difficile de contrôler, les gens ici à l’abattoir, parce que tout le monde voulait faire son stock, pour être à l’ abri d’une éventuelle pénurie. Ce qui a fait que des commerçants dépassés par la demande, ont profité de l’occasion pour augmenter les prix. Nous avons dû communiquer dessus pour leur dire de ne pas profiter de cette occasion, pour augmenter les prix à la consommation. Au niveau de l’abattoir central, quelles sont les dispositions qui ont été prises, pour casser la chaine de propagation du Covid-19 ? Disons dieu merci, nous n’avons pas encore enregistré de cas de contamination ici au niveau de l’abattoir. Nous souhaitons que cela n’arrive pas. Rappelons que dès la découverte du premier cas, le Cns a pris des mesures et ce sont les mêmes que nous appliquons sur notre site ici. Que ça soit à la salle d’abattage, dans les boucheries ou au centre commercial, les mesures sont rigoureusement appliquées. Nous avons fermé hermétiquement le pavillon de la rôtisserie. Nous demandons qu’il y ait des seaux d’eau, du savon un peu partout, à l’entrée de l’abattoir et des boucheries pour que les acteurs eux-mêmes, puissent se laver les mains. Il en va de même chez les clients qui arrivent. Nous demandons aussi que la distanciation sociale qui est de 1 m et 1,50 mètre soit respectée. Nous exigions aussi le port du masque aussi bien par les acteurs que les clients afin de se protéger et de protéger l’autre. Quel est l’impact de la fermeture des restaurants et maquis sur les activités d’approvisionnement et de l’abattoir Nous pensons que l’approvisionnement ne pose pas problème aujourd’hui. Ceux qui nous approvisionnent vont s’adapter. Ils ont leurs représentants sur place. Qui, en fonction du marché, leurs disent qu’il faut envoyer telle quantité. Ça se passe ainsi tous les ans, le seul fait majeur, c’est la pandémie sanitaire. Nous n’avons pas d’inquiétude à ce niveau. Mais, il faut reconnaitre que la production a baissé. Ce à cause de la fermeture des maquis sont fermés tout comme les rôtisseries. Sans oublier les restaurants. Bamba Mafoumgbé,Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. Légende photo : Docteur Dagnogo Komissiri, président de l’Ordre des médecins vétérinaires de Côte d’Ivoire : « Il n y a aucune inquiétude au niveau de l’approvisionnement du marché »( Source : in Le Temps du 06 mai 20)
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Pr Zirihi Guédé Noel,(Université Fhb de Cocody) //Lutte contre le Coronavirus// « Voici la recette que je pourrais proposer (…)»
mardi, 31 mars 2020 08:55 Written by ossey84 Le Professeur Zirihi Guédé Noel est Titulaire de Botanique et Ethnopharmacologie et enseignant Chercheur à l'Université Félix Houphouët Boigny de Cocody. Face à la pandémie du Covid- 19, il lance un appel aux autorités ivoiriennes pour la création d'un comité d'experts scientifiques (Ethnobotanistes, Pharmaciens, Biochimistes, Physiologistes, Médecins, Sociologues, Tradipraticiens de santé.....). Interview
Professeur, vous préconisé la mise en place d’un comité d’experts scientifiques. Pour quoi faire ?
Ce comité va sélectionner des médicaments issus de notre pharmacopée traditionnelle et organiser des essais cliniques sur les malades du Corona virus. Pour terminer, je demande aux Professeur Dosso, Institut Pasteur de CI, au Professeur Koné Bamba Djeneba, de l’Unité de formation et de recherches des Sciences pharmaceutique, qui sont nos aînées de porter notre parole et de la transmettre aux autorités.
Vous étiez récemment en Europe quand la crise du Covid 19 est survenue. Comment avez-vous cela ?
Oui au début le 6 mars, j'ai effectué un voyage, je suis allé en France pour 3 semaines, le retour était prévu pour le 27 mars. La situation était déjà compliquée en France. Il fallait faire le rang à la pharmacie, au supermarché, à la banque, à l'hôpital. La circulation était réduite et plusieurs services fermés et quelques jours après, il fallait des autorisations pour sortir et finalement un couvre-feu a été instauré. C'était la psychose.
Vous avez donc écourté votre séjour pour retour en Côte d’Ivoire. En passant par le centre de confinement de l’Institut national de la jeunesse et des sports( Injs). Racontez-nous un peu votre parcours…
J’ai écourté mon séjour et j'ai décidé de revenir en Côte d'Ivoire le vendredi 20 mars 2020. A l'aéroport en France, une fiche qui prévoyait notre confinement à l'arrivée nous a été remise. Avant l'atterrissage de l'avion une autre fiche de renseignement a été remplie. A l'aéroport, la température a été contrôlée, après vérification, nos passeports ont confisqués. Après le retrait de nos bagages, par bus spéciaux nous sommes arrivés à l'Injs. Non, on ne nous a pas fait subir des examens spéciaux mais la température a été à nouveau contrôlée. On m'a demandé d'aller récupérer mon passeport et de rentrer à la maison. Nous étions nombreux à rentrer chez nous. Et une fois sur place, il fallait éviter les contacts avec la famille d'après les conseils des autorités.
Avez-vous rendu visite à des personnes confinées à l’Injs ?
Non je n'ai pas visité des personnes confinées à l’Injs. Mon souci à cette étape du parcours, c'est de rentrer chez moi. Oui suivant les instructions des autorités j'ai décidé de mettre en quarantaine, dans un appartement pas loin de chez moi et c'est depuis ce lieu que je réponds à vos questions. Cette crise sanitaire est très grave, et on ne sait pas encore quand elle va être stoppée. Cette pandémie décime les populations, riches ou pauvres, jeunes ou vieux, toutes les personnes sont concernées.
Vous êtes experts et ethnobotaniste et pharmacologue. Qu’attendez-vous pour apporter votre contribution dans la lutte contre cette pandémie ?
J’ai soutenu un doctorat de troisième cycle sur les plantes médicinales de Côte d'Ivoire (1991) sous la direction de feu le Professeur Laurent Aké Assi, puis un Doctorat d'Etat en phytochimie et pharmacologie des substances naturelles (2006) sous la direction des Professeurs Traoré Dossahoua et feu le Professeur Frédéric Guédé Gunia. J'ai ensuite été formé à l'Institut de Biologie pharmaceutique à Fribourg en Allemagne, formé en développement clinique des médicaments à Caen et Rouen en France. J'ai fait une spécialisation en chimie des substances naturelles et en parasitologie au Muséum national d'histoire naturelle en France. Bref, ce sont ces spécialisations qui permettent de formuler des médicaments dérivés de plantes médicinales ouest-africaines.
Quels sont les médicaments que vous avez fabriqués à ce jour et qui sont disponibles ?
5 médicaments sont disponibles, il s'agit de: Kohi, Palutaz, Diabetaz, Tensiotaz et Protataz. Plusieurs autres Chercheurs et Tradipraticiens détiennent des recettes, moi pour les essais sur Covid-19, j'allais proposer Kohi et Palutaz en association. Oui ces deux produits parce que le premier est antiviral et renforce l'immunité, le deuxième est antiparasitaire, antipaludique et lutte efficacement contre la fièvre.
Pensez-vous que la création de ce comité est possible ?
Oui c'est mon souhait, nous avons les compétences dans toutes les universités et instituts de recherches. Je vous signale que de tels comités sur le Covid- 19 ont vu le jour au Burkina, au Bénin et le développement de leurs médicaments est bien avancé.
Que pensez- vous de la chloroquine et que dites-vous sur le débat ?
Bonne question. Pour moi, ce qui est important c'est de savoir si le produit guérit les malades. Aux dernières nouvelles, le produit soigne donc c'est un bon produit. Précisons que la chloroquine dérive de la Quinine isolée dans les plantes du genre Cinchona de la famille des Rubiacées. Plusieurs autres plantes contiennent des alcaloïdes dont les structures chimiques sont proches de celles de la chloroquine. Il existe aussi des molécules de nature terpéniques et phénoliques capables de tuer ce virus.
Pourtant l’Afrique regorge de plantes et substances naturelles qui pourraient aider à soigner les africains à bas coûts. ?
L’Afrique contrairement à l’Europe, dispose d’une diversité floristique. C’est-à-dire que sur périmètre d’un Km2, nous avons dix fois plus de plantes que dans les pays européens. Nous avons en Afrique, une certaine diversité et ces plantes n’ont pas encore fait l’objet d’études approfondies. Nous sommes seulement peut-être à 20% de notre potentiel qui est exploité. Donc, nous avons encore 80% de notre réserve qui n’a pas encore fait l’objet de recherche. Les pays en voie de développement constituent pour moi, une réserve de plantes médicinales à même de fournir des molécules capables d’intervenir dans le traitement du cancer, du paludisme voire même du Vih Sida.
Bamba Mafoumgbé, Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. ( In Le Temps du 30 mars 2020)
Légende photo : Professeur Zirihi Guédé Noel, Titulaire de Botanique et Ethnopharmacologie. Enseignant Chercheur à l'Université Félix Houphouët Boigny : « Je demande à nos aînés de porter notre parole aux autorités »
Fuite de l’anacarde/Dr Adama Coulibaly Dg du Cca // « Le phénomène menace sérieusement la filière(…) »
mardi, 18 février 2020 21:23 Written by ossey84 M. Directeur général, pouvez-vous nous faire un point sur la fuite de l’anacarde durant la campagne de commercialisation 2019 ?
Il est difficile de donner un chiffre précis. Nous pouvons juste faire des extrapolations pour donner ce que nous estimons à partir de la production nationale. Il s’agit de chiffres que nous avons que nous avons enregistré dans nos bases de données en termes de commercialisation. Il convient à ce niveau de faire la part des choses entre ce qui est commercialisé en interne et la production nationale. Nous sommes d’accord pour dire que la production ivoirienne dépasse les 800 mille tonnes. Il se trouve que pour l’année 2019, nous n’avons enregistré que 634 641 tonnes. Nous sommes conscients qu’il une bonne parti du produit qui passe par les frontières terrestres. Ces deux dernières années, le phénomène a pris une ampleur telle qu’il commence à menacer sérieusement la filière.Mais pourquoi ?Au titre de la parafiscalité, il y a un manque à gagner de plusieurs milliards de Fcfa. Nos estimations indiquent que nous ne sommes pas loin des 17 milliards de manque à gagner. Ceci étant, pour le producteur, il n’y a pas eu de perte étant donné qu’il a vendu son produit. Même si ce produit a pris une destination extérieure, il est reste que le producteur a fait sa recette. La production nationale a certes atteint les 800 mille tonnes de noix brutes, mais ce que nous avons atteint dans nos bases de données c’est 634641 tonnes. Le gap représente la quantité qui s’est retrouvé hors de nos frontières et qui oscille en 150 mille et 200 mille tonnes. Précisons que ce n’est pas une seule frontière qui est poreuse. Tous les pays qui nous entourent considèrent qu’ils ont droit à une part de l’éléphant. Dans le Gontougo on est passé de plus de 130mille tonnes à 17 mille tonnes sur 4 à 5 ans. Qu’est ce qui a pu se passer alors qu’il n’y a pas eu de catastrophe naturelle, de feu de brousse ? La pluviométrie a été bonne. Cela interpelle. En ce qui concerne le respect du prix du Kg, nous avons sur le terrain nos dispositifs de commercialisation avec des documents que l’acheteur doit renseigner. Vous ne pouvez pas acheter un Kg de noix sans renseigner notre carnet d’achat documents dont une copie reste avec le producteur. Mais, malheureusement, il se trouve que des producteurs se rendent complices de certains acheteurs véreux. Ce sont ces données qui permettent au comité de veille dans chaque département de surveiller l’application et le respect des prix sur le terrain. C’est l’une des difficultés sur le terrain. Des exportateurs et acheteurs agrées par le Conseil du coton et de l’anacarde ont également décidé d’aller s’installer au Ghana, le long de la frontière d’avec la Côte d’Ivoire pour mieux capter la production ivoirienne. Des sanctions sont prévues dans ce sens ?Oui , il y a des installations le long des frontières. Les multinationales qui sont basées ici, sont les mêmes que dans les pays voisins. Ils travaillent également avec des acteurs qu’on trouve dans nos zones de production et vice versa. Ce qui nous gêne, c’est ceux qui est achètent dans l’intention de réexporter. Le port de Tema est devenu le premier port d’exportation mondiale de noix brutes avec plus de 391 mille tonnes pour une production nationale qui ne peut pas dépasser 125 mille tonnes. Il nous revient que le Burkina exporte aussi par ce port. La différence ne vient pas forcement de nos plantations mais il y a un gros volume qui vient de chez nous. Ce n’est pas ce qui est transformé au Ghana qui nous pose problème. Sa capacité de transformation est d’environ 20 mille tonnes. Ce pays a une grosse unité qui est installée à Tema qui décortique entre 12 et 13 mille tonnes. Le reste, ce sont des petites unités qui sont installées. Ce n’est pas ça aussi qui nous gêne fondamentalement. La Côte d’Ivoire est quatrième transformateur mondial d’anacarde malgré la faiblesse de nos volumes et récemment nous avons conforté notre position sur le marché européen en termes d’exportation d’amande en tant que quatrième fournisseur en amende après le Vietnam, l’Inde et le Brésil.
Pour lutter contre la fuite de la noix de cajou, le Cca va s’appuyer sur une ordonnance. Pouvez-vous nous en parler ?Cette ordonnance N°2018-437 du 03 Mai 2018 portant répression de la commercialisation et de l’exportation illicites des produits agricoles, en son article 3 dit très clairement : « Sont confisqués aux profits de l’organe en charge de la régulation de la filière agricole concernée, les produits des infractions prévues par la présente ordonnance. Peuvent être confisqués, les moyens de transports ayant servi à commettre l’infraction ». C’est le Conseil du coton et de l’anacarde qui a initié cette ordonnance et le gouvernement a estimé que ça ne pouvait-être spécifique à l’anacarde. Donc elle a été élargie à l’ensemble des filières dont les produits sont l’objet d’exportation frauduleuse. Nous sommes en train d’actionner tous les acteurs afin que nous puissions parler le même langage.2019, nous avons apporté notre contribution dans le cadre de l’opération qui avait été initiée précédemment mais ce dispositif ne nous a pas donné satisfaction. Nous allons voir comment nous allons renforcer ce dispositif et apporter notre contribution en termes de mobilité aux forces qui sont basées à Ouagolo, Ferkessedougou et Bondoukou. En plus de ce que va faire l’Etat lui-même.
M. le Directeur général, pouvez-vous nous faire un petit bilan de la campagne 2019, le taux de transformation et les prévisions pour 2020 ?
En 2019, la production ivoirienne a été de 634641tonnes comme indiqué plus haut, contre 761731tonnes en 2018. C’est une baisse de 17% d’une année à l’autre. En ce qui concerne la transformation, nous avons enregistré 68mille tonnes en 2018 contre 57 mille tonnes en 2019. Au titre des exportations locales, 574 mille tonnes en 2019 contre 642 mille tonnes en 2018. Notre plus grande satisfaction, c’est qu’il y a une véritable dynamique au niveau de la transformation. C’est qu’entre 2018 et 2019, le volume a baissé mais, entre- temps il y a 9 nouvelles unités qui ont été créées en 2019 d’une capacité d’environ 170 mille tonnes. Au moment où nous vous parlons, il y a 9 nouvelles unités qui sont en construction et qui vont démarrer leurs activités en 2020. Nous ne parlons pas des projets qui sont prêts et qui vont démarrer en 2020. Au total, sur les deux années, nous allons avoir une capacité additionnelle de l’ordre de 165 mille tonnes. Ce qui nous fonde à espérer que la Côte d’Ivoire va atteindre en fin 2020, le seuil psychologique de 100 mille tonnes transformées localement. D’ici 2023, la capacité de transformation installée sera d’environ 500 mille tonnes.Bamba Mafoumgbé Légende photo : Dr Adama Coulibaly, Directeur général du Conseil du Coton et anacarde : « D’ici 2023, la capacité de transformation installée sera d’environ 500 mille tonnes » ( In Le Temps du 13 février 2020)
M. MONDHER MIMOUNI (Chef de l’intelligence commerciale ITC)// « (…) beaucoup d’obstacles au commerce en Côte d’Ivoire »
mercredi, 29 janvier 2020 10:33 Written by ossey84« (…) beaucoup d’obstacles au commerce en Côte d’Ivoire »
C’est en principe en ce mois de Janvier 2020, que sera opérationnelle, la Zone de libre- échange continentale africaine(Zlecaf). En attendant, M. MONDHER MIMOUNI, chef de l’Intelligence commerciale au Centre de commerce international(Cci) situe les enjeux de l’appui de la structure dans la redynamisation du commerce intra africain.
De manière concrète qu’ est ce qui a été déjà fait sur le terrain en Afrique ?
Le Centre de commerce international( Cci), ou Itc en anglais existe depuis 1964. Il a été créé en même temps que la Cnuced et le Gatt( actuel Omc). En plus que 50 ans, le Cci a énormément fait dans le cadre de son mandat. Qui est principalement d’aider et de soutenir le secteur privé. En travaillant directement avec celui-ci mais aussi en travaillant avec les institutions d’appui à l’investissement. Mais aussi les ministères du Commerce, de l’Industrie. Sans oublier ceux de la Jeunesse et de la Femme, puisque nous avons des activités qui se diversifient de plus en plus. En vue d’un développement inclusive qui va jusqu’ à l’Environnement. Notre mandat, c’est d’aider et de soutenir le secteur privé dans les différents pays. Etant donné que toute la richesse vient du secteur privé. Nous sommes présents dans des pays, où le tissu industriel est composé de Petites et moyennes entreprises( Pme) qui ont besoin de beaucoup de soutiens. Dans le cadre de la gestion de l’information commerciale, nous aidons principalement les pays à mieux utiliser l’information commerciale. Nous sommes dans un monde où le plus fort, c’est celui qui détient l’information. Les plus grosses entreprises, ce n’est pas Bouygues, Airbus ou General Electric. Mais les entreprises de communication et d’informations. Citons : Google, Facebook, Amazone entre autres. Ce sont ces entreprises-là qui tiennent l’information et qui savent la sortir le moment précis. Notre mandat aussi, c’est d’aider les plus petites entreprises à avoir accès à l’information et la rendre digeste. Afin de les aider à mieux s’orienter et savoir vers qui exporter. Nous sommes leaders mondial sur l’information commerciale et nous donnons libre accès à celle dont nous disposons. C’est la principale raison pour quelle, nous entendons bien travailler en synergie avec vous, pour aider les Pme à avoir accès à l’information juste qui puisse aider les Pme à prendre la décision juste.
Dans ce cadre vous avez montez des projets sur l’Ile des Comores. Pouvez-vous nous en parler ?
Nous avons monté un petit projet sur l’Ile des Comores. Qui exporte actuellement trois principaux produits. Citons entre autres, la Vanille et le girofle. Avant, ils exportaient 12 produits et petit à petit, ils sont arrivés à trois. Chaque année, les acheteurs venaient et c’est eux qui fixaient les prix. Pendant que les producteurs n’avaient aucune idée sur les prix qui sont pratiqués ailleurs. Pour tout dire, ils abusaient d’eux. Vu qu’ils se trouvaient à la période de la récolte où ils étaient obligés de vendre. Soit ils vendent soit ils se trouvaient en surproduction( …) C’est ce qui a entrainé petit à petit à la disparition du tissu productif de ce pays.
Qu’avez-vous fait pour sauver la situation ?
Nous avons implémenté un applicatif que nous avons lancé il y a deux ans. Celui-ci nous donne au jour le jour, les prix pratiqués sur le marché mondial. Ainsi, l’acheteur ne viendra fixer un autre prix bas aux producteurs. Là où le Kg de la vanille vaut plus. Ce ne sont pas les producteurs seulement, mais les chambres de commerce qui peuvent utiliser les prix donnés par l’applicatif pour mieux les diffuser auprès des producteurs qui sont connectés aux différentes chambres de commerce. Ainsi, plus jamais quelqu’un ne viendra leur dicter un prix dérisoire.
En Afrique de l’ouest, il se dit que c’est difficile d’avoir accès aux informations commerciales. Quel est le problème ?
C’est un problème général. On ne peut pas indexer l’Afrique de l’Ouest. Par ce qu’en Afrique centrale, l’information commerciale laisse à désirer tout comme en Afrique du nord. ( …). Quand un gouvernement ou un chef d’entreprise décide, il le fait en fonction de l’information la plus récente. Dans plusieurs pays de la région, le problème auquel l’on fait face, c’est que même si l’information existe, elle est caduque. Si vous allez à la Banque centrale, à l’institut national de la statistique ou au ministère du Commerce, vous allez trouver parfois des informations contradictoires. Sur quelle base prendre une décision étant donné que l’information commerciale est un outil de décision ? De deux, quand l’information idoine existe, elle se trouve dans des bureaux mais pas centralisée dans un endroit précis. D’où on peut la partager avec les institutions et autres potentiels utilisateurs. Des efforts sont faits de la part des différents Etats. Au niveau de l’Union économique et monétaire ouest africain( Uemoa), un formidable travail est en train d’être fait à travers la mise en place d’un portail d’informations commerciales. Mais ça ne suffit pas. Ce portail n’est pas opérationnel. Si je voudrais voir ce que la Côte d’Ivoire a exporté le mois dernier et les prix réels, je ne peux pas. Le secteur privé a besoin d’informations très récentes et très rapidement. En Côte d’Ivoire, par exemple, nous avons mis en place, il y de cela trois ans, un système d’alerte aux obstacles au commerce. Ce système est logé à la chambre de commerce et d’industrie de Côte d’Ivoire. Pour exporter, plusieurs institutions entrent en jeu. Nous avons les ministères de la Santé, de l’industrie, du Commerce, de l’Economie et des finances. Cela dépend du produit mais nous avons plusieurs institutions qui entrent dans la régulation d’un produit. Nous avons fait une enquête au niveau de la Côte d’Ivoire, nous sommes arrivés à conclusion qu’il y avait beaucoup d’obstacles au commerce et beaucoup d’obstacles procéduraux qui sont longues. Ce qui affecte la compétitivité du pays. Quand nous avons mis ce système en place, au début c’était excellent. Après une campagne de communication, plusieurs dizaines de personnes aussi bien des hommes d’affaires, des petits que de grands exportateurs ont commencé à l’utiliser. Dès que votre produit est bloqué au niveau de la Douane, vous envoyez un message qui arrive à un point focal. Qui à son tour, va le redistribuer à l’institution qui est en charge de ça. Ce dernier va régler immédiatement. Cela fait gagner beaucoup d’argent au pays. Au début le système a marché mais petit à petit, le nombre d’utilisateurs a baissé.
Pourquoi ce relâchement ?
Les utilisateurs n’ont pas maintenu ce système d’alerte. Nous au niveau de l’Europe, il y a ce genre de système qui marche très bien. Tous les exportateurs et tous ceux qui sont dans le secteur économique, l’utilise et il y a une communication autour de ça. La presse économique, les centres de promotion du commerce doivent utiliser les mécanismes qui sont en place. Mais si on n’améliore pas la communication, ils seront sous utilisés. Par exemple, en ce qui concerne la Côte d’Ivoire, le système mis en place, nous
a permis de régler beaucoup de problèmes au niveau des importateurs et exportateurs. Notamment ceux liés au certificat d’origine qui devrait passer par la Chambre de commerce et d’industrie. Nous l’avons fait en Ile Maurice où beaucoup de taxes qui ont été éliminées. Des structures font des ajouts et oublient de faire des nettoyages au fur et à mesure. Si on ne procède pas à des nettoyages, sans le vouloir, on peut avoir des procédures qui se dupliquent. Avec à la clé des coûts additionnels à la charge des opérateurs économiques. Or on doit faire en sorte de gagner des points de compétitivité. A chaque fois qu’on laisse passer des éléments de ce style- là, cela affecte la compétitivité nationale. Nous avons aidé en Côte d’Ivoire travaillé sur le Pacir et formé des opérateurs à l’analyse commercial. Ce sont ce genre d’intelligence que nous voulons aider à créer au niveau des pays.
Vous avez dit que vous essayez de rendre l’information digeste de telle sorte qu’elle puisse profiter aux petits exploitants. Quels sont les moyens au niveau de l’Afrique pour atteindre vos cibles qui n’ont souvent pas accès à internet ?
C’est un problème majeur. Quand on a des micro- entreprises, c’est difficile d’atteindre les producteurs et les petits exportateurs. Raison pour laquelle, nous voulons renforcer notre collaboration avec les chambres de commerce en leur mettant à disposition toutes les informations et les moyens. Malheureusement, dans certaines régions, l’accès à l’internet est difficile.(…) Un accord qui a permis d’augmenter les exportations, c’est bien Agoa. Mais il y a beaucoup de technicité dedans. Pour toute l’Afrique de l’Ouest, nous avons fait des guides qui les aident à mieux tirer profits de l’Agoa de A à z. Ce pour différents secteurs. Cela a eu tellement de succès que nous avons été invités par des ambassadeurs africains à Washington pour leur présenter ça et renforcer à la communication. Malheureusement, quel que soit le budget que vous mettez en place, quel que soit la volonté que vous mettez en place, si vous n’avez pas le soutien du pays lui-même, c’est difficile d’atteindre les résultats escomptés. Si nous développons un système qu’on fournit à un partenaire, ce que nous attendons de lui, c’est de maintenir le cap en consolidant les acquis par lui-même. Surtout quand il y a un avantage. C’est vrai nous aidons mais il faut que la partie tierce, prenne la relève. Nous ne comprenons pas pourquoi, ce n’est pas le cas.
Et au Cameroun… ?
Personnellement je n’ai pas travaillé sur le Cameroun ces dernières années. Mais avons un grand projet financé par l’Angleterre, dans le cadre de l’observatoire à mettre en place. La Côte d’Ivoire et le Cameroun sont deux pays pilotes avec l’observatoire que nous sommes en train de mettre en place. Nous allons sélectionner un ou deux secteurs clés par pays sur les lesquels nous allons travailler sur les 24 pays sélectionnés. En travaillant par exemple sur la chaine des valeurs et la promotion des exportations.
Avec la Zlecaf, comment entendez-vous travailler avec le secteur privé africain pour le rendre plus compétitif ?
Le Centre de commerce international(Itc) croit beaucoup en l’accord sur la Zone de libre -échange continentale africaine. Nous ne sommes pas le seul d’ailleurs. Il n’y a qu’à voir l’engouement au niveau de certains pays du G20. Ils sont très intéressés par tout ce qui concerne cet accord aussi bien au sein de l’Union africaine( Ua) que des différents pays. Afin d’aider à booster le commerce intra-africain par exemple d’une part et avoir une relation plus approfondie avec l’Afrique d’autre part. S’ils le font, c’est qu’ils croient au potentiel qui est énorme dans plusieurs régions d’Afrique. Quand on regarde la structure du commerce de l’Afrique, il y a beaucoup de produits de base, beaucoup de commerce de produits semi-transformés. L’inconvénient avec un tel tableau, par exemple pour les pays qui exportent 80% de pétrole et du bois, même si on déclare que le pays exporte pour 20 milliards de dollars de pétrole, ce sont les multinationales qui exportent. Mais combien va revenir au pays en termes de royalties. Combien d’emplois sont créés par l’exportation des produits de base? C’est très peu d’emplois dans le pays. Donc si la transformation ne se fait pas sur place, dans les pays producteurs, les problèmes de chômage des jeunes et la lutte contre la pauvreté ne vont pas être réglés. En somme, le pays qui continue à exporter des produits bruts, il exporte des produits à très peu de valeur ajoutée.
Qu’entend donc concrètement voir le Centre de commerce international en Afrique ?
Quand on exporte en dollars en Afrique, 60% sont en valeur ajoutée alors que quand on exporte vers le reste du monde, il n’y a que 30% de produits finis. En augmentant vos exportations vers l’Afrique, vous avez plus de création de richesses. Souvent on voit que plusieurs pays exportent vers les pays traditionnels, avec des contrats déjà prédéfinis. Dans ce cas de figures, le producteur ou l’exportateur ne cherche pas à identifier de nouvelles opportunités. Parce qu’il connait la transaction et la procédure. C’est peut-être partiellement la faute au producteur ou à l’exportateur qui ne cherche pas à diversifier ses partenariats mais aussi c’est la faute aux institutions en charge de son environnement de commerce qui ne l’informe pas sur le potentiel qui existe. Quand je prends un pays comme le Togo, les exportations c’est vers la France( …). Quand vous regardez la liste des exportateurs de café au monde, dans les Top 5, il y a plusieurs pays qui ne produisent pas un grain de café.
Qu’en est –il de l’Intégration régionale ?
Il faut la renforcer que d’exporter sur le reste du monde. C’est important. Mais pour y réussir, il faut développer une certaine intelligence commerciale pour identifier les potentialités. Une fois que cela est fait, il faut voir comment donner plus de valeurs aux produits existants. Souvent on parle de transformation mais souvent c’est sur le packaging. Si vous arrivez à respecter les normes et les standards, le secteur privé peut gagner beaucoup. Ce dernier pour prospérer, il a besoin qu’on le guide un peu en améliorant l’environnement du commerce. Notamment le coût du transport qui est souvent moins cher de la Chine au Nigeria que du Nigeria au Sénégal. Le coût du transport intra- africain est très élevé. L’insécurité joue un rôle tout comme le manque d’infrastructure qui est un sérieux problème(…) Il faut réduire aussi les obstacles au commerce qui existent entre les pays. Une fois que vous arrivez à faire ça, l’idée c’est de fournir des informations aux entreprises sur les potentiels qui peuvent avoir ou dégager de l’Afrique, afin de bénéficier c’est le but de l’observatoire que nous sommes en train de mettre en place. Ce pour les aider à avoir les informations au jour le jour. Nous voulons aussi connecter les entreprises. Théoriquement, il y a du potentiel, il faut mettre les infrastructures en place pour booster le commerce en Afrique. Sans oublier l’assurance. Il faut assurer les transactions c’est important.
En ce qui concerne l’observatoire africain du Commerce, vous avez commencé avec 14 pays, quand allez-vous atteindre l’étape des 54 pays ?
L’observatoire est un projet sur 4 voire 4 et demi. Nous avons défini un calendrier que nous sommes en train de respecter d’ailleurs. Dans plusieurs pays, nous sommes en train et nous voulons avoir l’information en temps réel. C’est difficile et c’est pourquoi nous avons voulu commencer avec 5 pays. Ainsi, dès que tous les mécanismes d’implémentation sont mis en place, nous allons l’élargir à un plus grand nombre. Quand nous avons dit ça, nous avons enregistré une demande très forte que ce que nous avions prévu. C’est ainsi que nous sommes retrouvé à 14 pays. Avec lesquels nous avons commencé le projet. Qui est de travailler avec toutes les institutions du pays, dans la transparence en temps réel et fournir ces données à toutes les entreprises des systèmes quasi-automatiques d’informations. Afin de mettre les africains au top des tops de l’information commerciale. Pour être membre de l’observatoire, nous voulons l’engagement du pays à contribuer activement. Aussi le pays doit être prêt et disposé à nous donner l’information.
Bamba Mafoumgbé,Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.( In Le Temps decembre 2019)
Légende photo : M. MONDHER MIMOUNI Chef de l’Intelligence commerciale au Cci. : « Il faut mettre les infrastructures en place pour booster le commerce en Afrique »
Arancha Gonzalés,( Dg Cci) /Actions du Cci en Afrique « Nous appuyons le commerce et les Pme..»
dimanche, 22 décembre 2019 08:40 Written by ossey84Concrètement en quoi a consisté cette semaine de l’industrialisation de l’Afrique ?
Le Centre de commerce international( Cci) a parlé de l’industrialisation de l’Afrique. Nous avons échangé avec les entreprises, parlé de commerce international et creuser un peu plus dans la gouvernance. Mais il y a eu aussi, tout un volet d’échange avec les entreprises qui sont venues ici à Addis Abeba, pour parler entre elles de commerce international. Nous avons enregistré la participation d’acheteurs, des demandeurs, des investisseurs et des gouvernements qui veulent attirer des investisseurs notamment en Ethiopie. Plus spécifiquement, cette semaine a comporté trois volets : Le premier dédié aux femmes dans le commerce en Afrique. Ce dans le contexte de la Zone de libre -échange continentale africaine,( Zlecaf). Un accord signé par les Chefs d’Etat africains. C’est quelque chose de nouveau, par rapport à ce que nous avions vu par le passé est en train de se réaliser. Après donc sa signature, cet accord doit maintenant être concrétisé et mis en œuvre. Nous avons échangé avec les femmes entrepreneurs parce qu’elles constatent que dans la Zlecaf, qu’il manque la prise en compte des aspirations des femmes entrepreneurs. Il a eu le volet Industrialisation de l’Afrique. Quelles ont été les activités majeures Nous nous sommes focalisés sur les jeunes entrepreneurs ; c’est-à-dire les Start up. Nous avons voulu leur donner un espace spécifique. Parce qu’on doit écouter les jeunes. Ce n’est pas simplement parler d’eux dans une grande conférence mais leur donner la parole. Il faut leur donner un espace afin qu’ils nous disent leur souhait par rapport à l’intégration commerciale. Nous avons eu le forum mondial pour les exportations. Jusqu’ en 2013, nous ne l’avions jamais organisé une édition en Afrique. Après le Rwanda, nous étions en Zambie et donc c’est la troisième fois que nous l’organisons sur le continent africain. Précisément à Addis Abeba où se trouve le centre de gravité de la Zlecaf.
En quoi consiste l’apport du Centre de commerce international(Cci) à la mise en place de la Zlecaf ?
Nous assistons et soutenons l’Union africaine( Ua) sur des volets. Nous sommes en train de créer un observatoire pour le commerce en Afrique. Cet observatoire va être appuyé par des mandats pris par l’Ua. Ces mandats aideront à faire en sorte que cet instrument permette aux Etats membres de mesurer comment l’intégration économique africaine avance. Mais Donc on ne peut pas savoir si l’intégration économique avance ou pas. Nous allons donc mettre en place cet observatoire pour le commerce africain qui est financé par l’Ue et mandaté par l’Union africain et mis en œuvre par le Centre de commerce international. Egalement, nous sommes en train de développer un en ligne un outil qui va permettre aux pays de simuler l’impact d’élimination des tarifs douaniers dans chaque pays, pour qu’ils puissent voir comment ils procèdent à la réduction desdits tarifs et la réduction des barrières non tarifaires.
Nous imaginons que ce n’est pas tout ?
Nous allons également travailler avec les institutions d’appuis au commerce. C’est-à-dire les chambres de commerce et les agences de promotion du commerce et de l’investissement que l’Ocde à aider afin de bénéficier de la Zone de libre –échange africaine. Au mois de Mai 2020, nous serons à Accra au Ghana où, nous allons rassembler toutes agences de promotion de commerce et d’investissement du monde. Aussi, nous travaillons sur la chaine des valeurs sur le continent africain. Pour les aider à devenir plus compétitives. Nous travaillons sur l’habillement et le textile au Mali, au Burkina Faso, les Tic au Sénégal(…). Sans oublier les femmes entrepreneurs en Zambie et au Zimbabwé… Bref, nous appuyons la mise en place de la Zlecaf, ses institutions d’appui au commerce et les Petites et moyennes entreprises.
Si l’Union européenne( Ue) a réussi c’est parce qu’il y avait un petit groupe au départ. Alorsqu ’en Afrique nous avons 55 Etats. Est-ce que cela ne pose pas déjà problème ?
C’est vrai qu’avec l’Ue il y avait un petit noyau dur ( La France, l’Allemagne (…) mais qui a subi des aléas. En termes de grandes économies, en Afrique, vous avez l’Egypte, le Nigeria, le Kenya et l’Afrique du Sud et l’Angola. Après nous avons les moyennes économies. Après ce qui s’est passé, cette fois-ci la Zlecaf a été signée par trois de ces cinq. Egypte, Angola, Kenya. Pendant ce temps, les deux autres : l’Afrique du sud et le Nigeria qui étaient dans un processus électoral. Par la suite, ils ont décidé de prendre le train en marche quand ils ont bouclé leur processus électoral respectif. Ici la différence n’est pas assez grande parce qu’il y a eu ça dans l’Ue. La plus grande différence entre l’Ue et l’Union africaine, c’est ce que la Commission de l’Ua ce n’est la Commission européenne. C’est bien ça la différence. Au niveau de la Commission de l’Ue vous avez des institutions qui poussent à l’intégration. Qui a un pouvoir fort. En Afrique nous n’avons pas ça. C’est un secrétariat au service des Etats membres et qui n’ a pas de pouvoir fort. Une paneliste a dit ce matin que ce n’est pas la disponibilité des financements qui pose problème mais c’est le fait de ne pas oser.
Votre commentaire ?
Il n’ y a pas fondamentalement un problème de financement ou de liquidité. Il y a plein de fonds qui ne cherchent à être injecter dans l’économie. Le problème que nous avons, c’est qu’il n’y pas de connexion entre la liquidité et les entreprises. Précisément les Pme qui ont besoin de crédits ne sont reliées aux fonds qui existent. Les Pme ne peuvent pas se payer le risque les exigences imposées par les banques traditionnelles. Ce qu’il faut donc, c’est de les interconnecter entre elles.
Pour une semaine aussi importante, nous avons eu l’impression que le volet exposition a été carrément ignoré ?
Nous n’organisons pas de foire. Ce n’est pas notre métier. Nous organisons des B to B six que nous préparons six mois à l’avance. Avec un point d’honneur aux produits agro-alimentaires parce que ça intéresse beaucoup. Nous avons aussi les services autours de l’agro-transformation. C’est aussi la machinerie et l’équipement. Bref, nous avons pensé que c’est un secteur qui a du potentiel intégrateur aussi bien au niveau des pays francophones qu’anglophones ont comme atout. Nous avons commencé dès à présent la rencontre de l’année prochaine. Les acheteurs s’enregistrent aujourd’hui et nous disent ce qui les intéresse. De leur côté, les vendeurs s’enregistrent également et disent ce qu’ils ont à offrir. Chacun d’entre eux arrivent avec des échantillons(…), ses catalogues mais nous ne faisons pas de foires. Le prochain forum aura lieu en Mongolie en Asie.
Bamba M.
Légende photo : Madame Arancha Gonzalés, Dg du Cci : « Il faut donc, interconnecter les Pme aux financements qui existent »
Encadré : Les ivoiriens, les grands absents
Durant la célébration de la semaine de l’industrialisation de l’Afrique, le siège de l’Union africaine à Addis- Abeba ( Ethiopie), a été pris d’assaut par plus de 500 femmes d’affaires venues de par le continent africain, pour parler d’affaires et d’opportunités de partenariats entre elles. Encore une fois, les ivoiriennes et partant les femmes de l’espace francophone ont été moins visibles. Pourquoi ? Nous ne pouvons en dire plus. Et pourtant dans le secteur de l’Agrobusiness ivoirien, elles sont nombreuses à bien se défendre et à avoir du talent à revendre. Durant ces manifestations aussi, les hommes et femmes d’affaires ivoiriens ont brillé par leur absence. Pour tout dire, les femmes anglophones et leurs hommes ont ‘pris le pourvoir’ et ont certainement noué de bons partenariats. A travers un corps à corps, des promotrices venues du Ghana, du Nigeria, du Zimbabwé et de l’Uganda, ont bien fait la promotion de leur She Butter ou beurre de Karité. Heureusement que Madame Dé Yacine de l’entreprise Sadia du Sénégal était présente avec ses échantillons d’engrais organiques.
B. Mafoumgbé , envoyé spécial
Encadré : Les pays signataires et les instruments du traité
Après la signature du Bénin et du Nigeria en Juillet 2019, l’Érythrée est le seul pays du continent n’ayant pas signé l’accord portant création de la Zlecaf. Vingt-sept pays l’ont ratifié : on compte notamment le Burkina Faso, le Tchad, le Congo, la Côte d’Ivoire, Djibouti, la Guinée, le Gabon, le Ghana, la Gambie, le Kenya, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Rwanda, la Sierra Leone, l’Afrique du Sud, le Togo, l’Ouganda ou le Zimbabwe. La République arabe sahraouie démocratique (Rasd) et le Maroc ont annoncé dans la mouvance, qu’ils déposeraient les instruments de ratification dans les jours qui suivaient. Les 5 instruments du traité ont été adoptés. Ils portent sur les règles des produits d’origine, les offres tarifaires, la suppression des barrières tarifaires, le système de paiement numérique de dédouanement et l’observatoire africain de facilité du commerce.
B. M ( in Le Temps du 20 décembre 19