Prix garanti bord champ (campagne 2023-2024): CACAO 1800 Fcfa / KgCAFE 1500 Fcfa / Kg

samedi 9 novembre 2024
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Interviews

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Interview// Guido Brusco, (COO- Ressources naturelles de Eni Spa) // « Le gaz produit par Baleine sera entièrement dédié à l'approvisionnement du marché intérieur »

mercredi, 14 juin 2023 17:01 Written by

Pouvons-nous en savoir un peu plus sur la coopération entre Eni et la Côte d'Ivoire qui a conduit à la découverte d'hydrocarbures géants dans le champ de Baleine en 2021 ?

En Côte d'Ivoire, nous avons reconnu l'existence d'un cadre législatif, réglementaire et contractuel attrayant qui crée un environnement commercial favorable, attirant les investissements d'entreprises internationales telles qu'Eni. Permettez-moi d'évoquer notre exemple concret. Un exemple qui me rend particulièrement fier, ainsi que toute l'équipe d'Eni.

Je parle de la coopération solide et fiable entre Eni et la Côte d'Ivoire qui a conduit à la découverte d'hydrocarbures géants dans le champ de Baleine en 2021.
Eni est revenu en Côte d'Ivoire en 2015, après avoir été actif dans le pays dans les années 60 et 80. Nous sommes revenus parce que nous partagions une vision stratégique commune et un dialogue constructif et concret avec les institutions et les partenaires ivoiriens. Depuis la découverte de Baleine, en septembre 2021, Eni et toutes les parties impliquées travaillent à la mise en production du champ à la mi-2023. C'est un temps record, moins de deux ans après la découverte, et nous sommes vraiment proches de la ligne d'arrivée.

Que représente le gisement Baleine pour Eni ?

Baleine est une récompense énorme pour Eni et la Côte d'Ivoire. Il s'agit de la première découverte commerciale après plus de 20 ans, ce qui donne une nouvelle perspective à l'exploration pétrolière et gazière dans le pays.
Baleine contribuera au développement industriel de la Côte d'Ivoire, en soutenant sa croissance économique pour les années à venir et en favorisant le développement socio-économique. Le gaz associé à Baleine alimentera la demande intérieure, assurant l'accès à l'énergie à des millions de personnes et permettant à la Côte d'Ivoire de devenir un centre énergétique régional. En fait, le gaz produit par Baleine sera entièrement dédié à l'approvisionnement du marché intérieur. Cela représentera une augmentation d'environ +50% de la production actuelle de gaz du pays.

Dans un monde en pleine transition énergétique, que faites-vous pour atteindre la neutralité carbone ?

Le développement de Baleine s'inscrit dans la trajectoire de transition énergétique d'Eni. Il est parfaitement conforme à notre idée d'une transition juste, qui réconcilie le droit au développement avec la nécessité globale de réduire les émissions.
La décarbonisation est en effet au cœur du développement de Baleine depuis le tout début. Baleine sera le premier développement net zéro en Afrique pour les émissions de type 1 et 2, c'est-à-dire les émissions directement attribuables à la production d'hydrocarbures.

Trois mois seulement après la découverte de Baleine [décembre 2021], nous avons signé un protocole d'accord avec le ministère ivoirien des Mines, du Pétrole et de l'Énergie pour atteindre la neutralité carbone.

Pouvez- vous,  nous parler  un peu du cadre à la fois pour les initiatives visant à compenser les émissions de gaz à effet de serre... ?

En 3 mois seulement, nous avons pu fournir un cadre à la fois pour les initiatives visant à compenser les émissions de gaz à effet de serre et pour les projets de développement local. En conséquence, nous allons compenser les émissions de Baleine par un vaste programme de distribution de fourneaux améliorés. Ce programme a un double objectif : améliorer l'accès à l'énergie et réduire la déforestation et les émissions. De plus, les fourneaux sont fabriqués dans le pays, ce qui a un impact économique local direct. La distribution a commencé en juin 2022, avec un objectif de 300 000 foyers améliorés sur 7 ans, atteignant plus d'un million de bénéficiaires [à ce jour, 32 000 foyers améliorés ont été distribués En outre, Eni et le ministère des Eaux et Forêts ont convenu, le 20 septembre 2022, d'évaluer des projets REDD+ et d'autres solutions naturelles pour le climat sur une superficie de 380 000 hectares, afin de restaurer et de gérer les forêts et les savanes. Nous procédons rapidement : nous prévoyons de commencer la mise en œuvre du projet au quatrième trimestre 2023La combinaison et l'extension de ces initiatives permettront de compenser l'ensemble des émissions de CO2 de Baleine pendant toute sa durée de vie. Nous voyons la possibilité d'une coopération plus large sur les initiatives de transition énergétique, en particulier dans la chaîne de valeur de la mobilité durable. Nous évaluons la récupération des déchets oléagineux des chaînes de valeur agroalimentaires existantes, pour les presser en huile végétale qui sera ensuite transformée en biocarburant dans le système de bioraffinage d'Eni. Notre stratégie de développement prévoit une production précoce (phase 1) en 2023 avec une usine d'extraction existante.

Quels sont vos projets en faveur des populations ?

Dans le cadre des programmes de développement local et conformément à l'objectif d'une transition juste, Eni contribue à améliorer l'accès à une éducation de qualité. Nous requalifions 20 écoles primaires à Abidjan et dans le Sud Comoé, touchant ainsi plus de 8 000 élèves.
En outre, Eni investit dans le renforcement des capacités et la promotion du contenu local. En décembre 2021, l'université d'entreprise d'Eni et l'Institut national polytechnique Houphouët-Boigny ont convenu de coopérer sur des initiatives de renforcement des capacités, y compris des masters et des formations pour des techniciens qualifiés, ciblant 300 personnes au cours des 3 prochaines années.
Les initiatives d'Eni en Côte d'Ivoire amélioreront l'accès à l'énergie, soutiendront l'éducation et la santé, créeront de nouveaux emplois et de nouvelles entreprises, le tout dans le but de réduire les émissions et l'impact sur l'environnement. C'est ce que nous appelons une transition juste.
Les nouveaux projets pétroliers et gaziers, s'ils sont développés dans des délais courts, peuvent soutenir la croissance économique à court et moyen terme, ouvrant ainsi la voie aux énergies renouvelables et à d'autres sources d'énergie décarbonées.

Un mot  pour conclure ?

Permettez-moi de conclure en disant que toutes ces activités sur lesquelles nous travaillons en Côte d'Ivoire témoignent du fait qu'Eni, les autorités ivoiriennes et leurs partenaires regardent dans la même direction et avec une vision stratégique commune. Une vision qui va bien au-delà du développement d'un grand projet pétrolier et gazier autonome, mais qui établit un point de départ pour une création de valeur durable en Côte d'Ivoire, sur la voie de la transition énergétique.
Bamba Mafoumgbé,Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Légende photo : Guido Brusco, (COO- Ressources naturelles de Eni Spa) : « Les initiatives d'Eni en Côte d'Ivoire amélioreront l'accès à l'énergie »

 

Interview//Essoh Yanny Milie Blanche,épouse Abanet, présidente de la Commission de la Concurrence// «Nous sommes le gendarme de l’économie nationale.»

lundi, 12 juin 2023 16:01 Written by

Jusque-là discrète mais efficace dans l’ombre, la Commission de la concurrence, a décidé de monter en puissance…
Présentez- nous la Commission de la Concurrence ?
La Commission de la concurrence est instituée par l’art.7 de l’Ordonnance n°2013-662 du 20 septembre2013 relative à la concurrence. Elle est une Autorité administrative et indépendante(AII). Aux termes de l’article 1 du décret n°2017-411 portant attributions, organisation et fonctionnement, la Commission de la Concurrence est dotée d’une personnalité juridique et d’une autonomie financière.

En quoi ses missions diffèrent-elles de celles d’une autorité administrative indépendante comme l’Anrmp ?
L’Ordonnance n°2023-662 du 20 septembre 2013 relative à la concurrence est le texte de base qui détermine le champ d’application des activités de la Commission de la concurrence. Elle est le régulateur de toutes les activités économiques dans notre pays avec une compétence générale. Par contre, l’Anrmp est une autorité de régulation sectorielle portant sur les marchés publics. L’article 8 de l’Ordonnance citée supra définit la principale mission de la Commission : « la Commission de la Concurrence effectue une mission générale de surveillance du marché afin d’y déceler les dysfonctionnements liés aux pratiques anticoncurrentielles telles que prévues par le droit communautaire de la concurrence ». Elle est a aussi une mission consultative (art.3)
Pouvez- vous nous faire un point de vos actions sur le terrain ?
En termes de point des actions sur le terrain, la Commission de la concurrence fait des contrôles ou des enquêtes. Elle est le gendarme de l’économie nationale. Ces activités sont orientées sur des comportements des en/ses pour déceler des dysfonctionnements liés aux pratiques anticoncurrentielles (ententes illicites ou cartels, abus de position dominantes). Ensuite elle est compétente pour connaître des cas de pratiques de concurrence déloyale. Toutes ces actions et résultats sont compilés dans le tableau ci-après. (Voir encadré)
Bamba Mafoumgbé
Encadré : Plusieurs affaires ont été traitées par la Commission de la Concurrence, dans le cadre d’investigations dont les rapports ont été transmis et les dossiers avancent bien.
. Augmentation concertée des prix des journaux ivoiriens le 2 avril 2014. Les investigations ont eu lieu sur la période d’Avril-mai 2014.Le rapport transmis à l’Uemoa et elle est en attente de la décision finale.
. Enquête sur la concurrence dans le secteur de la brasserie et des boissons gazeuses sucrées. L’enquête a eu lieu du 19 septembre au 1er octobre2016. Le rapport a été transmis à l’Uemoa. Le rapport est en instruction devant la Commission de l’Uemoa. Le dossier est au stade de la décision finale
.Enquête relative à la mise en concession du 2eme Terminal à container du Port Autonome d’Abidjan. Les investigations ont eu lieu du 25 juillet 06 août 2016.Le Rapport transmis à l’Uemoa.
La Décision n°10/2019/COM/UEMOA du 05 novembre 2019 aux contrevenants en vue du paiement de l’amende pécuniaire. Recours des entreprises sanctionnées devant la Cour de Justice de l’Uemoa. Décision n°01/2019/COM/UEMOA du 11 février 2021 portant retrait de la décision du 05 novembre 2019.
(Source : Commission de la Concurrence)
B.M

Interview //Coût de la durabilité du cacao…// M. Alex ASSANVO, Secrétaire exécutif de l’Iccig : « Il ne doit pas se faire sur le dos de nos producteurs »

dimanche, 11 juin 2023 10:51 Written by

Trois ans après la mise en place de l’Initiative cacao Côte d’Ivoire Ghana(Iccig),son Secrétaire Exécutif, Alex Assanvo, fait le point des acquis et fixe le cap sur les prochaines batailles. Interview…

Comment évolue la bataille du cacao portée par la Côte d’Ivoire et le Ghana sur marché international ?

L’Initiative cacao Côte d’Ivoire Ghana, est née d’une vision de la Côte d’Ivoire et le Ghana à travers nos deux Chefs d’Etat : Le Président de la République Alassane Ouattara de Côte d’Ivoire et le Président Nana Akufo Addo du Ghana. Avec l’ambition de pouvoir influencer le marché international du cacao et peser sur le poids des deux pays qui sont les deux gros pays producteurs de fèves de cacao au monde.
Trois ans après la mise en place de cette initiative, beaucoup de choses se sont passées. Vous parlez de bataille, moi je dirais que c’est de bonne guerre. Nous sommes des pays producteurs et nous voulons le meilleur pour nos producteurs. Beaucoup de faits majeurs ces derniers temps. Modestement, nous avons pesé de notre poids pour dicter certaines choses sur le marché. Sur même le comportement des industriels. Cela montre que la Côte d’Ivoire et le Ghana ensemble certaines choses sur le marché et même sur le comportement des industriels.

Pouvez-vous être plus précis…. ?

Je vous donne deux exemples qui sont concluants : En Novembre 2022, nous avons décidé de ne plus participer à toute évènement de l’industrie jusqu’à nouvel ordre. Cela a porté ses fruits et ça ramener tout le monde autour de la table. La deuxième chose, lorsque la prime de qualité avait été utilisée pour neutraliser le Drd, nous avons décidé de le publier et cela à ramener la stabilité et de la sérénité dans le marché. Je peux dire que nous avons gagné la première bataille, ce n’est pas la dernière. Nous avons réussi à améliorer le prix du cacao. Donc la Côte d’Ivoire et le Ghana ensemble, nous pouvons faire de bonnes choses. Cela a joué un rôle très fort dans ce qui se passe aujourd’hui dans le marché qui est spéculatif.
C’est quoi votre stratégie ?
Nous ne sommes pas de grands consommateurs de chocolat donc nous ne pouvons pas parler de guerre. Il faut que ça soit un dialogue au niveau de l’industrie chocolatière in fine. Le consommateur veut un cacao durable. En Côte d’Ivoire et le Ghana bien avant que des régulations arrivent en Europe, nous avions déjà établi des processus pour recenser les producteurs et pour définir des programmes nationaux de traçabilité. De telle sorte qu’aujourd’hui, tous les planteurs auront leur carte professionnelle de producteurs aussi bien au Ghana qu’en Côte d’Ivoire. Pour donner de la valeur au cacao conformément à la vision de nos chefs d’Etat. La régulation est là et nous avons des outils qui nous permettent d’avancer et cela nous permet d’arriver au deuxième point.
Lequel ?
Nous avons réussi à faire comprendre à tout le monde que la durabilité a un coût qui ne peut pas être fait sur le dos de nos planteurs. Lors que nous parlions de meilleur prix aux producteurs, personne ne voulait nous croire. Aujourd’hui, les gouvernements européens sont d’accord pour dire qu’il ne peut avoir de durabilité sans un meilleur prix aux producteurs. Que ce soit au niveau des gouvernements européens que des autres acteurs, lors des conférences internationales, tout le monde admet l’amélioration du prix aux planteurs comme une condition de la durabilité. La Côte d’Ivoire et le Ghana ensemble, ça apporte du fruit. Mieux, nous sommes en discussion avec d’autres pays producteurs. Il a été officiellement mentionné à l’issue de la dernière rencontre du Comité de pilotage d’Accra, que le Nigeria et le Cameroun, devraient nous rejoindre dans l’Initiative. D’Abidjan, je vais me rendre au Cameroun, pour discuter avec leurs autorités. Contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, bientôt, vous verrez d’autres pays hors du continent africain qui commencent à réfléchir, s’ils ne feraient pas partie de cette alliance. Ce sont des actions à consolider avec l’appui du Conseil café et cacao et le Ghana Cocoabord.
Sur la question de durabilité, lors des discussions autour de la table, tout le monde semble d’accord mais, dans la faisabilité, on a l’impression que certains ne jouent pas franc jeu ?

C’est normal comme impression. Nous sommes dans une phase transitoire. Il y avait des comportements très déloyaux envers nos pays. Aujourd’hui les gens doivent changer de comportement. L’industrie doit démontrer aujourd’hui à leurs régulateurs d’où vient le cacao. Où est-ce qu’ils l’on acheté et comment il arrive sur le marché. Avant que le cacao n’arrive sur le marché, ils achetaient, stockaient sur deux ou trois ans et pouvaient faire même de la spéculation. Désormais, ils seront obligés de démontrer. Ça nous donne un peu plus de force. Parce qu’aujourd’hui, la spéculation nous ne la contrôlons pas. Nous allons reconnecter le produit physique au cacao spéculatif. Je pense que c’est un grand succès d’arriver à cette étape où l’on parle d’un cacao physique qui vient d’un planteur. Le planteur doit être rétribué à la hauteur de son travail. Ainsi, cela va amener un plus d’efforts tant au niveau des gouvernements que des importateurs.
C’est à croire que c’est maintenant les européens avec des normes alors qu’avant quelque chose était fait en interne dans les pays producteurs.
Les européens ont le droit de demander ce qu’ils veulent sur leurs territoires et nous avons le droit de définir ce qui sort de chez nous. Ce qui se passe aujourd’hui, ce n’est pas seulement hier. Nous devons nous préparer et c’est en cela que l’Initiative cacao Côte d’Ivoire - Ghana est très importante. Le marché d’aujourd’hui ne sera pas le même que celui de demain avec de nouvelles normes. La durabilité devient une nouvelle norme. Mais en même temps, nous sommes dans un marché multidirectionnel. Nos deux pays peuvent vendre leur cacao partout dans le monde. L’Europe est certes un grand acteur, mais nous avons aussi d’autres acteurs. Nous avons un rôle de diversification et nous devons anticiper tous les éléments du marché. Nous devons aller plus loin, dans la réflexion dans le cadre de la transformation locale de notre production.

Pouvez-vous nous en parler ?

Je ne parle pas de manger du chocolat seulement mais de tous les produits annexes du cacao. On parle de l’Energie et d’engrais à partir de la cabosse de cacao entre autres. Il y a des valeurs nutritives du cacao que nous devons promouvoir. La diversification devrait nous y aider.

Vous parlez de transformation locale. Est-ce que cela peut se faire sans de grandes capacités de stockage ?

La question n’est pas seulement au niveau du stockage. L’industrie peut aussi stocker à New-York par exemple. Le combat n’est pas seulement au niveau du stockage. En Côte d’Ivoire de grands projets sont en cours dans ce sens. Tout comme au Ghana. Comment s’assurer que nous sortons de la dépendance spéculative ? Nous pouvons certes augmenter les capacités de stockage, mais il faut transformer plus une partie et promouvoir la consommation locale. Pour in fine avoir le moins de cacao spéculatif.

C’est quoi le pacte économique mis en place par les deux pays ?

C’est une vision liée à la valeur du cacao auquel nous voulons que le planteur soit rétribué. C’est un cadre que nous avons mis en place, non pas pour parler entre nous ivoiriens et ghanéens de durabilité, mais entre nous et les autres acteurs du marché, pour réfléchir sur les responsabilités des différents acteurs notamment, les industriels entre autres. Nous avons signé avec une vingtaine d’entre eux pour parler de ces questions et tout cela se fait de façon multilatérale autour de la table avec des experts…

Comment se comporte aujourd’hui le marché et l’application du e différentiel de revenu décent, (Drd) ?

Comme nous l’indiquions plus haut, les actions qui nous avons posées, ont permis de ramener la stabilité sur le marché et les cours se portent bien. Nos deux pays vendent par anticipation. Je laisse la latitude aux régulateurs ivoirien et ghanéen, de mettre en place les mécanismes pour fixer le prix bord champs. Nous avons de belles possibilités devant nous. En ce qui concerne le Différentiel de revenu décent (Drd), nous avons réussir à sortir de toutes les actions qui avaient été misent en place pour le neutraliser. Le Drd est un élément intégré dans le marché du cacao, tous les acteurs s’y adaptent et il est intégralement répercuté.
Bamba Mafoumgbé, Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Légende photo : M. Alex ASSANVO, Secrétaire exécutif de l’Iccig : « Le Drd est un élément intégré dans le marché du cacao… »

 

Ceo africa Forum2023//Dr Adama Coulibaly, Dg de Conseil du Coton et de l’anacarde// «Nous repartons satisfaits de cette rencontre internationale… »

samedi, 10 juin 2023 13:42 Written by

Pouvez- vous nous expliquer les raisons de cette rencontre de haut niveau ?

Nous sommes partenaires au Ceo Africa Forum. Comme vous le savez, la filière cotonnière ivoirienne, c’est 200 à 250 mille tonnes de fibre de coton par an. Qui sont exportées quasiment à l’état brute. Notre préoccupation en venant ici, c’est de pouvoir intéresser d’éventuels investisseurs dans le domaine de la filature, du tissage et la confection, de telle sorte que nous puissions capter de la valeur ajoutée. Vous avez vu un des acteurs majeurs de cette filière signé en présence des hautes autorités ivoiriennes, avec des grands groupes internationaux. Nous venons en tant que régulateur, développeur de cette filière, créer des contacts et suivre les partenariats en vue d’investissements

Quid de la filière l’anacarde ?

Vous avez pu assister également à la signature d’un protocole d’accord avec un grand groupe qui ambitionne construire en Côte d’Ivoire, la plus grande usine au monde. Avec une capacité de 200 mille tonnes. Les documents d’engagements ont été signés en présence des plus hautes autorités du pays. Nous espérons voir construire cette unité dans les meilleurs délais. Rappelons qu’en ce moment se construit à Boundiali, une autre unité de transformation avec une capacité de plus de 100 mille tonnes et les travaux sont très avancés. Les machines sont en train d’être installées et les premiers essais vont démarrer cette année 2023. Avec les signatures d’accords de partenariats stratégiques qui ont eu lieu dans la mouvance de cette rencontre et les contacts que nous avons pu nouer, nous pouvons dire que nous sommes satisfaits.

Comment se déroule la campagne de commercialisation 2023 sur le terrain ?

Le marché de la noix brutes s’est effondré partout dans le monde. En ce qui concerne les opérations de ventes groupées, notre objectif c’est de maintenir le prix planché au niveau de la Côte d’Ivoire. Donc, ces ventes groupées, ont pour vocation de permettre aux paysans de bénéficier du respect du prix planché du Kg qui a été fixé pour le bord champs à 315 Fcfa. Ces ventes groupées sont supervisées par les préfets, sous – préfets, nos représentants et des forces de l’ordre entre autres dans les zones de production. Les populations sont très heureuses lorsque nous organisons une telle démarche. Parce que les offres qui leurs sont proposée oscillent entre 200 et de 250 Fcfa le kg. Ce qui est en dessous du prix planché fixé par le gouvernement. Nous les encourageons à ne pas vendre de façon isolée leur production mais à attendre l’occasion de ces ventes groupées pour gagner le juste prix.

Le Cca a-t-il pris des acheteurs qui ne respectent pas le prix planché, ont-ils été sanctionnés ?

Oui nous avons pris un dans la zone d’Odienné et le préfet l’a mis en prison. Tout comme dans la région du Poro. Celui qui a été pris dans ce dernier cas, a été mis également aux arrêts. Ca c’est la première étape et des mesures administratives vont suivre. Les préfets ont reçu plein pouvoir d’agir sur le terrain. Il est prévu de suspendre immédiatement l’agreement des faussaires qui seront pris.

La fuite des noix brutes vers les pays limitrophes. ?

Cette année c’est la tendance inverse. Ce sont des produits du Ghana, du Burkina et de la Guinée qui entrent chez nous. Nous avons des rapports des différents qui l’attestent cette réalité. La commercialisation est difficile certes chez nous cette année mais par rapport aux autres pays, nous nous en sortons mieux. Nous attirons les produits des pays indiqués plus haut. Nous ne souhaitons pas que notre production sorte mais, en même temps nous souhaitons pas recevoir celles des autres pays. C’est une question de qualité et d’image du labelle Côte d’Ivoire.
Par Bamba Mafoumgbé,Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Légende photo : Le Dr Adama Coulibaly, Dg du Conseil du coton et de l’anacarde, (Cca) ( à droite) en compagnie de certains de ses collaborateurs au stand du Cca au Ceo africa forum2023

Interview//Activités portuaires en Afrique//Hassan ABKARI, Dg Tanger Med Port Authority « Nous sommes amenés à faire face aux mêmes problématiques »

lundi, 29 mai 2023 17:27 Written by


En marge des travaux de la quatrième édition du Forum des ports africains, Hassan ABKARI, Directeur général de Tanger Med Port Authority,(Maroc),a indiqué les raisons du choix d’Abidjan, pour abriter l’édition 2023 pour abriter cette rencontre des ports africains.
Pourquoi un forum des ports africains ?
Ce forum est une sorte de conclave qui permet aux autorités portuaires africaines, d’échanger sur les défis de l’heure, partager les bonnes pratique et les erreurs à éviter. Surtout par rapport à l’évolution des ports et la gestion des crises qui se succèdent dans le monde. Nous devons gérer dans un cadre collaboratif plus affiner afin de pouvoir tirer des bénéfices de façon équitable (…) surtout que nous sommes amenés à faire face aux mêmes problématiques.
Pourquoi Abidjan ?
Nous avons des affinités toutes particulières entre Tanger Med et Abidjan et donc la Côte D’Ivoire. Ce forum se tient à chaque fois dans une capitale africaine portuaire. L’année prochaine, nous irons dans une autre capitale portuaire afin d’aller toucher à chaque fois les préoccupations de chaque port partenaires de cette initiative.
Quel est le secret du succès de Tanger Med ?
Il y a trois éléments qui me viennent à l’esprit. Le premier c’est la clarté de la vision royale. C’est un projet intégré et audacieux de Sa Majesté Mohammed VI que Dieu l’assiste qui a permis de façon cohérente de construire, un complexe portuaire, industriel et des zones activités économiques et industrielles. Sans oublier la connexion des infrastructures routes et rails ,pour connecter le port à ces zones de la création de valeurs et d’emplois. Le deuxième élément, c’est la situation géostratégique unique sur le Détroit de Gibraltar sur les routes du monde maritime est et ouest de la Péninsule ibérique et l’Europe. Tanger Med est situé à 14 Kilomètres de la péninsule Ibérique Ce qui permet de recevoir les plus gros porteurs du monde avec zéro déviation. Naturellement, un navire passe à moins de 3 km des côtes marocaines. Le fait d’intégrer le port à la route maritime, permet d’offrir aux armateurs des coûts compétitifs. Enfin, le troisième point, c’est la capacité des ressources humaines africaines, de relever défis à se former, à se remettre en cause pour hisser les standards de la qualité du port aux standards internationaux. Bref tout cela a permis non seulement de faire tourner le port mais attirer les gros armateurs. Pour faire tourner le port et d’assurer les volumes qui sont recherchés.
Comment vous vivez les effets de la crise russo-ukrainienne ?
Toutes les crises ont un impact sur l’activité économique mondial. Comme le dit le dicton, un battement d’ailes d’un papillon au Japon peut provoquer un Tsunami aux Usa. Chaque évènement international crée des perturbations dans le domaine du transport international. La fermeture par exemples des ports russes au commerce international impacte les programmes internationaux qui avaient été imposés aux armateurs par rapport à leurs stratégies dans le Trade international. Les complications qui s’en sont suivies, ont évidemment eu impact sur les complexes portuaires.
Comment vous vous adaptez à cela ?
Nous essayons à chaque fois d’aiguiser un peu plus nos avantages comparatifs pourque dans notre périmètre d’influence, nous restions le choix idéal des armateurs. En termes de concentration du trafic de transbordement vers l’export et l’export d’une part et la concentration et la distribution d’autre part. Sans oublier l’automatisation et la digitalisation des process dans le traitement des flux documentaires et financiers pour rester toujours leader. En 2022, nous avons traité 108 millions de tonnes de marchandises. Nous sommes passés de 0 à 108 millions de tonnes en 18 ans. Nous avons une prospective sur 2030, pour atteindre les 130 millions de tonnes.
Par Bamba Mafoumgbe,Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Interview// H.E Laila Rahhall (Fondatrice I AM AFRICA) // Aux jeunes africains : « Réveillons-nous, c’est l’âge d’or de notre continent… »

dimanche, 14 mai 2023 12:30 Written by

Vos impressions après l’édition 2023 de Afrifata qui vient de se tenir à Rabat au Maroc ?
Je suis très heureuse de vous recevoir au Maroc ; un pays de tolérance et d’amour. Le Maroc c’est le cœur de l’Afrique. Je suis très ravie d’être aux côtés de Madame Zaineb El Kadiri, la commissaire générale et fondatrice d’Afrifata. Qui est un festival qui regroupe tous les talents et tous les jeunes africains du secteur culturel et de la mode. Pour moi, Afrifata va au -delà d’un simple festival qui donne l’opportunité aux jeunes talents d’exister, de faire leur business et leur carrière. Si nous sommes là c’est pour construire « Mama Africa ». L’Afrique a besoin de nous. L’Afrique c’est la richesse et c’est aussi l’avenir et une mine d’or où sont enfouis des talents cachés. Des personnes viennent en Afrique et nous croyons qu’ils viennent nous aider. Il n’en est rien. Car, ils viennent prendre nos richesses. Il faudrait que les jeunes se réveiller. C’est l’âge d’or de notre continent. Réveillons - nous pour construire l’Afrique
Parlez- nous de votre concept « I Am Africa »
C’est une initiative personnelle. Nous sommes tous des africains. I’am Africa, est un concept qui invite à la construction de l’Afrique, du développement et de la valorisation de ses richesses. Pour y réussir, elle a besoin de tous ses fils que tu sois immigré ou non. Levons-nous pour manifester les talents que nous avons. L’Afrique a besoin de ses enfants qui sont au-delà des océans. Restons chez nous pour construire notre continent. C’est bien beau de rêver, c’est beau d’aller apprendre mais il faut savoir un jour revenir à la source.
Dites-nous comment c’est fait votre rencontre avec Zaineb El Kadiri et Mona Al Manssouri ?
Zaineb c’est une grande Dame très ouverte. Moi j’ai « I Am Africa » et elle a Afrifata. Elle aurait pu ne pas m’inviter. Mais elle m’a invité et j’ai été très touchée par son invitation à cette troisième édition de ce festival qui a été un franc succès. Mona Al Manssouri, c’est une grande Dame qui a son actif plus de trente ans dans le secteur de la mode. Je suis mariée à un émirati, basé à Dubai. Sur place, j’ai eu l’occasion de participer à ses défilés de mode. Elle aime la mode et elle s’y investi énormément. Nous sommes très honorées par sa présence. Elle a à travers la tribune d’Afrifata, su prodiguer beaucoup de conseils aux jeunes designers africains.
Un message aux jeunes africains ?
Jeunes africains, vous être les rayons. Mama Africa a besoin de vous. N’oubliez pas votre identité. Apprenez, étudier mais revenez contribuer à la construction de l’Afrique
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Légende photo : H.E Laila Rahhall (Fondatrice I AM AFRICA)

Finances publiques//Croissance économique, gestion budgétaire.../ / Assahoré Konan Jacques : « La Côte d’Ivoire se positionne désormais parmi les pays les mieux notés d’Afrique »

jeudi, 09 mars 2023 09:39 Written by

 


La question de la dette publique est au cœur de cette interview accordée à Fraternité Matin par le directeur général du Trésor et de la comptabilité publique.
La question de la dette est un sujet qui préoccupe les Ivoiriens qui s’inquiètent du niveau d’endettement de la Côte d’Ivoire. Mais avant d’aller plus loin, pouvez-vous nous dire ce qu’est la dette publique ?

Je voudrais tout d’abord vous remercier pour l’initiative de cette interview qui m’offre l’heureuse opportunité d’apporter des éléments de clarification sur la question du recours à l’endettement public, sujet de débats passionnés tant dans les milieux politiques qu’au sein de la population en général.

Et vous avez tout à fait raison, avant d’aller plus loin, il est important que nous ayons la même compréhension de la notion de dette publique. Pour répondre de manière prosaïque à votre question et permettre à l’ensemble des lecteurs de nous suivre dans la suite des échanges, retenons que la dette publique désigne l’ensemble des sommes d’argent empruntées par un État et ses démembrements (collectivités territoriales, établissements publics nationaux, organismes de sécurité sociales, etc.) pour financer leur développement.

Pourquoi les États ont-ils recours à l’endettement ?

Le recours à l’endettement est un instrument de politique économique comme tout autre. La principale raison pour laquelle les États y ont recours est l’insuffisance de leurs ressources intérieures ou domestiques pour couvrir l’ensemble de leurs dépenses.

En effet, comme vous le savez, chaque année, l’État élabore un cadrage budgétaire qui prévoit l’ensemble des dépenses à effectuer au cours de l’année (salaires, construction d’écoles, d’hôpitaux, de routes, etc.) et les ressources dont il dispose pour faire face à ces dépenses. Dans le meilleur des cas, les recettes intérieures d’un État, composées essentiellement des impôts, taxes et redevances devraient être à même de couvrir l’intégralité de ses dépenses.

Malheureusement, les ressources propres se révèlent en pratique toujours insuffisantes pour permettre à ces États de couvrir l’ensemble de leurs dépenses. Il se dégage donc un déficit qui est la différence entre le montant des dépenses que l’État est obligé d’assurer au cours de l’année et les ressources dont il dispose pour le faire.

La solution à laquelle ont donc recours tous les États, c’est d’aller emprunter sur les marchés financiers le montant du gap ou du déficit afin de pouvoir couvrir toutes les dépenses programmées. Vous comprenez donc que plus le montant du déficit est élevé, plus le montant à emprunter (donc la dette) sera élevé et vice versa.

J’insiste pour dire que cette situation n’est pas propre à notre pays. Aucun État au monde, encore moins nos États confrontées aux dépenses sociales pressantes et à la crise sécuritaire, n’arrive à couvrir ses dépenses (qui sont généralement incompressibles) avec ses ressources propres (qui sont toujours limitées). Le but de l’exercice est de faire en sorte que le déficit à combler soit le moins grand possible, afin d’avoir à emprunter moins.

A vous écouter, on a l’impression que notre pays n’a d’autres choix que de financer son déficit par la dette.

Vous posez là une préoccupation fondamentale. Comme je viens de l’indiquer, la dette est contractée pour financer le gap entre les dépenses et les ressources de l’État. Quand une telle situation se pose, nous avons trois solutions possibles : la première, qui paraît la plus simple, c’est de dire qu’il faut réduire les dépenses pour les aligner sur les ressources. A ceux qui sont tentés par cette solution, je voudrais les inviter aux arbitrages budgétaires pour voir combien il est difficile pour le ministre du Budget, de supprimer la construction d’une école, d’un hôpital ou la construction ou le bitumage d’une route.

Face au caractère prioritaire des dépenses de l’État, la deuxième solution, c’est d’accroître les ressources fiscales et non fiscales. Cette solution est la plus viable car elle a l’avantage d’augmenter les ressources de l’État sans créer la dette. De plus, le taux de pression fiscale d’environ 12% aujourd’hui est faible comparé à l’objectif de 20% que cherchent à atteindre nos États. Il y a donc de la marge. Mais combien sommes-nous aujourd’hui disposés à payer nos impôts ou à payer nos droits de douanes sans rechigner ou sans chercher à faire des arrangements ? Savons-nous que c’est en payant nos impôts que nous contribuerons à accroître les ressources propres de l’État et à réduire l’endettement ?

C’est donc à son corps défendant que l’État est obligé de se tourner vers l’endettement, sans bien sûr, renoncer aux deux autres solutions.

Parlant de stock de la dette, aujourd’hui en Côte d’Ivoire, d’aucuns pensent qu’il est excessif. Certains jugent alarmant le ratio du stock de la dette rapportée au PIB. Partagez-vous cette opinion ?

C’est une excellente question qui touche du doigt l’un des principaux points d’incompréhension dans les débats sur la problématique de la dette publique, celui des critères d’appréciation du niveau d’endettement d’un État.

L’erreur généralement commise par la plupart d’entre nous est d’estimer le niveau d’endettement acceptable ou non en nous fondant uniquement sur la valeur nominale de la dette publique, sans tenir compte d’autres critères d’appréciation et surtout de l’affectation de l’argent emprunté.

Il est vrai que le stock de notre dette publique à fin septembre 2022 s’établit, en valeur nominale, à 22 644,1 milliards de F Cfa (1). Mais ce chiffre ne suffit pas à dire que notre pays est surendetté. Il suffit de savoir que ce stock représente 51,8% du Pib et que la norme communautaire de l’Uemoa nous impose une norme de 70%. En d’autres termes, pour 100 francs de richesses produites dans le pays (Pib), nous ne devons pas affecter plus de 70 francs au remboursement de notre dette, les 30 francs restant devant servir à financer les dépenses sociales et l’investissement. Or, la Côte d’Ivoire affecte (je suis tenté de dire seulement) 51,8 francs de sa richesse au remboursement de sa dette. On ne peut donc dire, raisonnablement, que notre pays est surendetté.

Si vous estimez que la valeur nominale de la dette ne suffit pas à elle seule à analyser la dette publique, comment pouvez-vous rassurer autrement les Ivoiriens sur le niveau de notre endettement ?

Je voudrais rassurer les Ivoiriens : l’objectif de la gestion de la dette qui nous est confiée est d’établir une stratégie permettant de mobiliser les financements dont l’État a besoin pour son développement en recherchant les meilleurs coûts possibles. Nous le faisons en déployant plusieurs outils qui nous permettent de nous assurer que tous les voyants sont régulièrement au vert. L’un de ces outils, c’est ce qu’on appelle l’Analyse de la Viabilité de la Dette (AVD). Elle est un outil de gestion de la dette qui permet de déterminer le risque de surendettement, en tenant compte de la capacité du pays à s’endetter. Cette capacité d’endettement permet de fixer les seuils des indicateurs tels que la valeur actuelle de la dette extérieure/Pib, la valeur actuelle de la dette extérieure/exportations, le Service de la dette extérieure/exportations, la valeur actuelle de la dette totale/Pib.

L’AVD repose sur une méthodologie élaborée conjointement par le Fmi et la Banque mondiale. Il ressort des différentes AVD réalisées en 2022 que le risque de surendettement de la Côte d’Ivoire reste modéré au cours des 20 prochaines années, aussi bien sur la dette publique extérieure que sur la dette publique totale, au regard de notre richesse (Pib). En d’autres termes, aujourd’hui, la soutenabilité de la dette publique ivoirienne est incontestable.

Mais au-delà de la présentation du cadre de gestion de la dette que je viens de faire qui peut ne pas parler directement à toutes les sensibilités, la comparaison avec le niveau d’endettement d’autres pays notamment industrialisés contribuera, je le crois, à rassurer davantage ou à relativiser le regard que les Ivoiriens portent sur le niveau d’endettement de leur pays.

Le Japon, qui est le troisième pays le plus riche au monde, détient le record du pays le plus endetté avec un ratio de 245% du PIB. Viennent ensuite d’autres pays développés tels que l’Italie (157%), les États-Unis, première puissance mondiale, (141%), la France (117%) et l’Allemagne (72%).

En Afrique, on peut citer l’Égypte qui a un ratio de 93%, l’Afrique du Sud (81%), l’Algérie (63%) contre 51,8% pour la Côte d’Ivoire. Et on pourrait multiplier les exemples à souhait.

Enfin pour conclure sur cette question, il me semble extrêmement important, quand on évoque la question de la dette, de marquer un arrêt sur l’affectation des ressources qu’on emprunte. Parce que l’emprunt est destiné à être remboursé, il doit être affecté à la réalisation d’investissements productifs, qui permettent de créer de la richesse. Nul n’est besoin, sur ce point de dire aux Ivoiriens que les ressources que la Côte d’Ivoire emprunte sont bien affectées quand on voit les travaux d’envergure qui sont réalisés sous le leadership du Président Alassane Ouattara, en termes de construction de routes, d’infrastructures sociales de base, d’alimentation de nos localités en eau potable, etc.

Cet avis est-il partagé par les agences de notation financière ?

Pour répondre à votre question qui est de savoir si mon avis sur le caractère non excessif de la dette est partagé par les agences de notation financière, je voudrais préciser que la réalité de la soutenabilité de la dette publique ivoirienne n’est heureusement pas l’opinion personnelle du Directeur général du Trésor et de la Comptabilité publique ou la position du Trésor public sur le sujet. Il est le résultat de l’analyse de la viabilité de notre dette effectuée conjointement par le FMI, la Banque mondiale et nous-mêmes et corroboré par les institutions de notation financière.

En effet, l’analyse de la viabilité de notre dette, dont nous avons déjà parlé, réalisée avec le FMI et la Banque mondiale, aboutit à un niveau d’endettement, jugé modéré sur les 20 prochaines années. C’est également le constat qui découle de l’analyse des agences de notation financière régionales et internationales, en témoigne notre notation financière ou rating, en constante amélioration.

Ainsi, malgré le contexte de pandémie mondiale, la Côte d’Ivoire a été l’un des rares pays au monde à bénéficier du rehaussement de sa note par les agences internationales de notation.

En effet, le pays a obtenu une notation inaugurale auprès de Standard and Poor’s de «BB» en juillet 2021, tandis que Fitch Ratings rehaussait sa note de « B+ » à « BB- », soulignant entre autres la bonne gestion budgétaire et la vigueur de la croissance ivoirienne. Ces notes ont été confirmées et maintenues en 2022.

Ainsi, la Côte d’Ivoire est désormais fermement ancrée dans la catégorie « double B » et se positionne parmi les pays les mieux notés d’Afrique, aux côtés du Botswana, du Maroc et de l’Afrique du Sud.

En outre, l’Ocde a révisé la notation risque pays de la Côte d’Ivoire de 6 à 5 sur une échelle de 7, gratifiant ainsi la Côte d’Ivoire du niveau le plus élevé accordé à un pays d’Afrique de l’Ouest.

L’ensemble de ces notations traduit la confiance des investisseurs en la qualité de la signature de l’État de Côte d’Ivoire.

Je voudrais saisir l’opportunité de cette question pour saluer le rôle des agences de notation financière pour leur valeur ajoutée sur l’analyse du risque de solvabilité des États, des entreprises et des banques.

Les avantages de la notation financière sont multiples en ce sens qu’elle facilite l’émission de la dette par l’emprunteur noté et de fournir aussi un point de référence quant au type de risque que présente celui-ci et comble les asymétries d’information sur le marché financier, par la mise à disposition des parties en présence, d’une information exhaustive sur la capacité de l’emprunteur à rembourser ses créanciers.

Peut-on affirmer aujourd’hui que l’endettement a été profitable du point de vue socioéconomique ?

Je l’indiquais tantôt, l’endettement doit servir à réaliser des investissements productifs générateurs de valeur ajoutée au plan social et économique. Sous le leadership du Président Alassane Ouattara, plusieurs infrastructures ont été réalisées en Côte d’Ivoire, en partie, avec l’argent emprunté.

Dans le secteur de l’éducation, les chiffres sont éloquents. Ils témoignent de l’important travail réalisé par le gouvernement dans le secteur de l’éducation. Les capacités d’accueil ont connu une évolution remarquable. Le nombre de salles de classe (préscolaire et primaire) est passé de 64 645 en 2011 à 101 016 salles de classe en 2020. Pour l’année scolaire 2019-2020, le pays comptait 549 lycées et collèges contre 242 en 2011. Aujourd’hui en Côte d’Ivoire, grâce au programme de collèges de proximité, plus de 90% des élèves parcourent moins de 3 Km pour arriver à l’école dans les zones rurales.

Les investissements réalisés depuis 2011 ont permis de booster le Taux Brut de Scolarisation (TBS) qui était de 89,30% en 2011-2012. Il est passé à 100,5% en 2018-2019. Au niveau de la santé, le gouvernement ivoirien a fait de l’accès des populations aux soins de santé une priorité, en améliorant considérablement la qualité des infrastructures sur l’ensemble du territoire. Conséquence, les populations sont de plus en plus proches des centres de santé, avec 68 % qui vivent désormais à moins de 5 km d’un centre de santé, contre 44 % en 2012. En outre, les résultats obtenus par le secteur impactent positivement la vie des populations.

De 2012 à 2016, 300 Établissements sanitaires de premier contact ont été construits sur l’ensemble du territoire. Dans les pharmacies de santé publique, le taux de disponibilité des médicaments a atteint 90 % en 2017, contre 23% en 2011.

Par ailleurs, la construction/réhabilitation et rééquipement des hôpitaux et des centres de santé notamment 965 nouveaux Établissements sanitaires de premier contact (ESPC) entre 2016 et 2019 ont contribué à améliorer l’accès aux services de santé faisant passer le ratio ESPC-Population de 0,9 ESPC pour 10 000 habitants en 2017 à 1,2 ESPC pour 10 000 habitants en 2019.

De 2011 à 2019, ce sont 271 établissements sanitaires de premier contact qui ont été construits en plus de la réhabilitation de 317 autres. A cela s’ajoute la réhabilitation de 45 hôpitaux généraux et 11 centres hospitaliers régionaux. L’amélioration de l’accès aux services de santé s’est poursuivie par la construction du centre hospitalier universitaire (Chu) d’Angré, du Centre National d’oncologie médicale et de radiothérapie Alassane Ouattara et de l’Institut de médecine nucléaire d’Abidjan.Dans le secteur de l’énergie et de l’électrification, le gouvernement a mis en service le barrage de Soubré en 2017, renforcé la centrale de la Ciprel et la centrale à cycle combiné d’Azito faisant passer la capacité énergétique de 1975 MW en 2015 à 2229 MW à fin 2020. Ces performances ont permis de faire passer le taux de couverture national en besoins énergétiques de 49,6% en 2015 à 79,6% à fin 2020 et le taux d’accès à l’électricité de 97,98% de la population contre 33,1% en 2011.

Dans le secteur routier, d’importants projets d’investissements structurants ont été menés à travers l’aménagement et le bitumage de plusieurs routes, sections et axes d’Abidjan et de l’intérieur du pays. A titre d’illustration, on peut citer, parmi tant d’autres, les axes Boundiali-Odienné (135km), Adzopé-Yakassé Attobrou (25km), Agboville-Rubino-Cechi (61km), Mankono-Tieningboué (56Km), Tiébissou-Didiévi-Bocanda (42km), le bitumage de l’axe Kani-Fadiadougou (24km), Odienné-Gbéléban (72km), l’axe fleuve Mano, la section Danané-frontière Guinée (48km), le prolongement de l’autoroute du nord, etc. faisant ainsi passer le linéaire total de routes revêtues de 6 700 km en 2015 à 7150 Km en 2019. Notons également la construction de 340 km de nouvelles routes et la mise en route du projet de route Bouna‐Doropo‐frontière Burkina‐Faso (91Km).

L’objectif de ce tour d’horizon sur les principales réalisations conduites sous le leadership du Président Alassane Ouattara, touchant le quotidien des populations, est de mettre en évidence le fait que le recours à l’endettement n’est pas en soi un risque pour le pays mais plutôt une opportunité de développement et de prospérité pour les États et leurs populations pourvu que ces ressources soient bien affectées comme c’est le cas sous la gouvernance du Président Alassane Ouattara.

Avez-vous, pour terminer, nonobstant vos éclairages sur les notions de dette publique, de recours à l’endettement, de notation financière et d’impact concret des projets nationaux financés via les emprunts publics, un appel pour les personnes qui seraient toujours sceptiques ?

J’espère avoir contribué à faire évoluer le regard de nos concitoyens sur la dette publique, jusqu’ici perçue comme un risque à ne pas courir suscitant inquiétudes et méfiances au lieu d’y voir une perspective d’amener nos projets et rêves à la réalisation. Comme le dit un adage populaire de chez nous, « en matière de dette ou d’emprunt, il ne faut pas se focaliser sur le montant que vous avez dépensé mais sur ce que vous avez fait avec l’argent dépensé. »

A ceux qui demeureraient sceptiques, comme vous le dites, sur le principe du recours à l’endettement, je veux poser cette question simple : en définitive, qu’est-ce qui est plus inquiétant? Vivre dans un pays où la crainte de l’endettement excessif empêche toute vision de développement et maintient le pays dans le statu quo ou faire le choix et le pari de l’émergence et de l’industrialisation, grâce à un recours à l’endettement maîtrisé, pour un meilleur rayonnement national et un mieux-être des populations ?

réalisée par Amédée ASSI ( Source : www.fratmat.info)

Challenges// Entrepreneuriat ivoirien// M. Stéphane Eholié Pdg de Simat : « On ne peut pas être émergent, s'il n'y a pas un vivier fort de Pme locales qui croient en ce qu'elles font »

mardi, 21 juin 2022 11:56 Written by

De sa propre   expérience, en passant   les   conseils  et  astuces  pour  booster les  Pme,  pour   arriver  à   l’émergence   d’entrepreneurs nationaux   qui aiment le  goût  du risque, Stéphane  Eholie,  Président directeur général  de la  Société  ivoirienne  de manutention et   de transit( Simat),  à  cœur ouvert….  Pouvez-vous,  vous  présenter  à nos lecteurs  ?   Je  suis  Stéphane Eholié.  J'ai fait mes études scolaires et universitaires d'abord en Côte d'Ivoire et après j'ai fini à Paris, où j'ai eu un 3e cycle en finance des entreprises à Paris. Après cela,  j'ai travaillé dans un grand groupe en Europe. Et une autre qui a été pour moi une bonne école ;  Bolloré  d’où je suis  parti    en 1993.  De  93 jusqu'à maintenant,  j'ai crée des entreprises diverses. Et en 2001 je créé la Simat(Société, ivoirienne de manutention et de transit). De 2001 jusqu'à aujourd'hui, je suis toujours le Prédirent directeur général de cette entreprise qui emploie à peu près  700 personnes.
Quand et pourquoi avez -vous eu envie d'entreprendre ?
 J'ai toujours eu le goût du risque. Vous savez étant jeune,  j'ai toujours été , je ne vais pas dire un meneur d'hommes,  mais j'ai toujours mener des groupes, j'ai toujours voulu prendre mon destin en main. Ça toujours été difficile de me faire commander, parce que j'ai un caractère un peu trempé.Quand je suis rentré en Côte  d’Ivoire,  en 1993 et 1994, ce n'est pas une sinécure de créer une entreprise, ce n'est pas une sinécure d'être un manager. J'ai toujours voulu créer des entreprises et gérer des hommes et voulu voir ce que  être un entrepreneur , ce que c'est de créer une entreprise ou d'être un manager. Mais, je pense que le stress qu'il y a,  n'est pas négatif, mais tout à fait positif. Et qui permet de se remettre en question et j'ai l'habitude de  toujours dire que   aide-toi , le ciel t'aidera . Je ne vois pas qui va créer l'Afrique de demain, si ce n'est pas nous. Je pense qu'il y a matière à faire, des opportunités à créer. Il y a des secteurs d'activités qui demande tout ça. L'entrepreneuriat c'est un état d'esprit. J'ai toujours voulu créer et bâtir et j'ai créé et bâti ce que vous voyez aujourd'hui.Quelle sont les difficultés rencontrées lors de votre conversion de salarié à entrepreneur ?
Les premières difficultés sont déjà d'ordre pécuniaire ou financière. Pour créer il faut avoir un peu d'argent , il faut avoir la confiance des banques, la confiance des clients. C'était déjà ça les premières difficultés et puis après c'était les ressources humaines. Créer c'est avoir du personnel compétent, du personnel qui croient en vous. Au départ tout reposait sur moi seul, donc ce n'était pas évident et puis si c'était si simple tout le monde l'aurait fait.  La création d'une entreprise c'est d'abord le goût du risque.  Celui de ne pas se dire qu'à la première embuscade ou difficulté on ne va pas se décourager. La vie d'une entreprise c'est une remise en cause perpétuelle, c'est voir se projeter sur l'avenir. Comme j'ai l'habitude de le dire l'entrepreneuriat ivoirien doit être quelque chose s'agissant. Ce n'est pas une absurdité, mais je suis convaincu qu’il y a plusieurs personnes qui prennent leur destin en main, qui croient en ce qu'ils font , je vous assure qu'il y a beaucoup de choses qui seront faites. Ce que je voudrais ajouter qui est important, c'est de se lancer dans un domaine que vous maîtrisez pour exercer. Il ne faut pas exercer dans un domaine que vous ne maîtrisez pas. Donc, c'est un métier où je suis tombé dedans, que j'ai beaucoup apprécié , que j'aime et je maîtrise. Je me dis qu'il faut des logisticiens ivoiriens et africains qui permettent d'apporter un plus dans ce domaine.Votre entreprise la Simat , valorisée à des millions d'euros , est la première entreprise Africaine à être cotée en bourse Parisienne, que pouvez-vous nous dire à ce sujet ?
 Il faut qu'on soit clair, le marché français n'est pas mon marché originel, je suis parti là-bas parce que c'était en 2007 où la Côte d'Ivoire était en période de crise très forte. Où les risques étaient plus élevés. Où pour travailler, ce n'était pas du tout évident. Et en même temps j'ai bénéficié d'une opportunité historique, où le marché de Paris voulait s'ouvrir à l'extérieur et cherchait des entreprises comme les nôtres. Il y a avait   des entreprises chinoises et autres qui arrivaient.  J'étais en compétition avec des entreprises sénégalaises.   Heureusement pour moi, c'est moi qui ai été choisi. Mais, je dirai dans le terme d'aujourd'hui, ça m'a fait du buzz. Mais, ce n'est pas mon marché originel. Mais véritablement si on veut asseoir une entreprise pérenne, des objectifs de très longues durées, des objectifs prospectifs plus hautes, il est évident qu'il faut rentrer en bourse . Et je suis rentré en bourse à Paris, la deuxième étape c'était de rentrer en bourse en Côte d'Ivoire,  mais pour des problèmes endogènes et exogènes ça été remis en cause.  Surtout principalement à cause de la crise qu'on a vécu. Le futur pour des entrepreneurs comme moi,   c’est  de   pouvoir  aller   sur    des marchés et capter des capitaux et des ressources à longues durées il est inévitable qu'ils ne passent par la bourse. Je suis totalement convaincu de ça , c'est ma religion [...]
 L'essor d'un pays repose sur les petites et moyennes entreprises.  Encouragez-vous l'élite de la diaspora à entreprendre en Côte d'Ivoire ?Ça c'est clair aujourd'hui   en  Côte d'Ivoire,  on cherche à faire une croissance inclusive qui est tirée par le secteur privé. Regardez tous les pays émergents tels que la Corée , la Chine, le Brésil(…) dans tous ces pays la croissance est tirée par des Pme/Pmi locales. [...] L'Ivoirien doit s'approprier son pays.  L 'Ivoirien doit comprendre que c'est par lui-même que doit se faire la croissance, de la croissance durable. Comprendre qu'on ne peut pas être émergent, s'il n'y a pas un vivier fort de PME / PMI locales qui croient en ce qu'elles font . Des entrepreneurs qui investissent , qui embauchent, qui créent de la valeur ajoutée et  qui réinvestissent . C'est comme ça on rentre dans le cercle vertueux et cela permettra d'avoir un effet d'entraînement comme dans tous les domaines. Un effet d'entraînement c'est comme partout dans tout ce qu'on veut faire si ça marche , ça marche pour tout le monde. Je le dis toujours, j'invite la diaspora à rentrer. La Côte d'Ivoire est magnifique , comme partout il y a des problèmes.  La  Côte d'Ivoire a une particularité d'être un pays où il fait bon vivre , un pays où l'on a tout , toutes les commodités pour pouvoir vivre de manière décente , comme si nous étions aux Etats-Unis où nous étions en Europe. Et puis je le dis toujours à la diaspora c'est à la fin de la journée que tu sais qu'il y a de la tristesse, le manque du pays.   C'est ce qui fait que cette diaspora à cette capacité, cette envie de revenir d'investir l'argent qu'elle a gagné. Je suis convaincu qu'il y a beaucoup  de choses à faire surtout dans tous les domaines d'activités de la Côte d'Ivoire. Oui, je confirme on a besoin d'eux , on a besoin de la diaspora, on a besoin de PME , PMI locales. Oui , on a besoin de tirer nous-mêmes ce pays vers le haut. On a besoin d'une croissance inclusive gérer en grande partie par les ivoiriens.Quels conseils d'experts pourriez- vous partager avec la diaspora ?
 Le   fait de créer,  n'est pas une sinécure, ne vous dite pas que , si vous créez, ça va marcher tout de suite, non. Sinon, ce serait très simple, très facile et tout le monde va le faire.  Il faut avoir un projet, il faut avoir un métier,  il faut avoir cette envie. Un entrepreneur c'est un doux rêveur. Il faut se dire on rentre pour essayer de gagner et pour gagner. Il faut se donner les moyens de gagner. C'est sûr que tout le monde ne va pas gagner, c'est ça le jeu de la libre concurrence et de l'entreprise. Peut-être qu'on trébuche, mais on se relèvera. Si on a cette envie d’entreprendre, si on a ce goût du risque et l'on se dit que c'est par nous-mêmes qu'on va y arriver, je vous assure que beaucoup de choses se feront.  Je ne suis pas un expert.  Je  ne suis pas aussi un pionnier, mais je suis une personne qui croit en qu'elle fait. Mais, je dis aussi que je suis une personne qui aime l'amour dans son grand ''A'' et en tant que ressources humaines.   Je  suis un ivoirien, toujours qui croit en son pays et ce pays ne peut être tirer vers le haut que par les ivoiriens , que par nous-mêmes. L'expertise, tout le monde a une expertise , mais il faut vraiment identifier le métier le secteur d'activité dans lequel on vient. Le seul reproche que je fais toujours, c'est le fait que l'on dise qu'un secteur d'activité donné marche et tout le monde se jette là-dedans. Je dis non, ce n'est pas comme ça que ça marche. Si quelqu'un rentre dans un domaine, c'est parce qu'il a cette maîtrise, cette expertise. Donc que chacun exerce dans son domaine,  dans le secteur qu'il maîtrise .  En somme, ce que je peux vous dire,  est  que tous les experts qui sont capables de venir en Côte d'Ivoire et capables d'investir dans ce qu'ils font , ils sont les bienvenus. Je pense qu'il y a énormément de choses à faire parce que l'argent part là où , il y a un projet viable et bancable.

Interview réalisée par  Akwaba’n Work(  il y  quelques  années). Retranscrite  par    B.M. C  collaboration (  I Cisse)

Vœux 2022// Premier ministre Patrick Achi// Opération mains propres// « Les contrôles et audits seront amplifiés, leurs conclusions mises en œuvre »

vendredi, 07 janvier 2022 12:50 Written by

Le Président de la République, Alassane Ouattara, a présidé, le mercredi 5 janvier 2022, au Palais de la Présidence de la République, le premier Conseil des ministres de l’année 2022.

A l’entame du conseil, le Premier ministre Patrick Achi a présenté, au nom du gouvernement, les vœux de santé, de paix et de bonheur au Chef de l’Etat, à son épouse et à sa famille, et l’a assuré de la détermination de l’équipe gouvernementale à poursuivre les actions et les réformes pour l’amélioration des conditions de vie des Ivoiriens.

 


Excellence Monsieur le Président de la République,

C’est animée d’une joie sincère, que l’équipe gouvernementale que j’ai l’honneur de conduire, se rassemble ce matin autour de vous, à ce premier Conseil des Ministres de l’année consacré aux échanges de vœux traditionnels et où chacune et chacun de nous devra, chaque jour, se montrer digne de la confiance accordée. Permettez-moi ainsi, Excellence Monsieur le Président de la République, de vous adresser au nom du Gouvernement et en mon nom propre, nos vœux les meilleurs pour cette année 2022, des vœux de Santé, de Paix et de Bonheur pour vous, votre Epouse Madame la Première Dame Dominique Ouattara, ainsi que pour toute votre famille et tous vos proches. Que Dieu tout-puissant puisse continuer de vous accorder sa faveur et sa protection pour l’œuvre de développement économique que vous accomplissez à la tête de notre chère patrie, la Côte d’Ivoire. Excellence Monsieur le Président de la République, Après la perte douloureuse du Premier Ministre Amadou Gon Coulibaly en 2020, l’année qui vient de s’achever fut marquée par une autre soudaine et dure épreuve, pour vous-même comme pour nous tous, avec la perte du Premier Ministre Hamed Bakayoko, le 10 mars dernier. Je veux ici saluer la mémoire de nos frères, ces serviteurs talentueux de l’État et de la nation, engagés à vos côtés pour servir la Côte d’Ivoire et les Ivoiriens. Ils continuent chaque jour de guider nos pas, nous obligeant à nous dépasser, pour honorer leurs efforts.

Excellence Monsieur le Président de la République, Après la tenue d’élections législatives historiques, par leur inclusion, leur pluralisme et leur transparence, le 6 mars 2021, l’équipe Gouvernementale formée sous votre haute autorité a amorcé la mise en œuvre de la vision 2030 et de votre programme de société « La Côte d’Ivoire Solidaire », plébiscité par les Ivoiriens lors des dernières élections. En dépit de la conjoncture budgétaire difficile des deux dernières années, due principalement à la gestion de la pandémie, nous avons su maintenir les grands équilibres macroéconomiques et budgétaires. L’action du Gouvernement a été soutenue par des réformes ambitieuses et multisectorielles. Elles ont touché les infrastructures sociales essentielles, la santé, l’éducation et la formation, mais aussi le transport et l’urbanisme, le logement, le renforcement du dialogue avec le secteur privé, le développement des ressources animales et halieutiques et l’adoption en Conseil des Ministres du projet de loi portant création et organisation du pôle pénal économique et financier et des trois derniers projets de loi qui parachèvent la réforme du Code de la Famille. Elles n’ont pas oublié enfin l’avenir, avec la nouvelle politique forestière, l’innovation et l’économie numérique, la culture et les industries créatives, l’emploi des jeunes et l’autonomisation des femmes.

Excellence Monsieur le Président de la République, Au cours de l’année écoulée, vos orientations éclairées et votre soutien constant ont également permis au Gouvernement de traverser des périodes exigeantes, en faisant face aux crises qui pouvaient se présenter et en y apportant, du mieux possible, des réponses adaptées et réactives. Je veux ici mentionner : - La gestion de la crise sanitaire, avec l’accélération constante de la vaccination qui permet à la Côte d’Ivoire de présenter aujourd’hui l’un des meilleurs taux de vaccination de la sous-région, un succès qu’il nous faut encore amplifier face aux menaces des nouveaux variants, tout en poursuivant le respect strict des gestes barrières ; La crise de l’électricité, qui a pu être surmontée en préservant un équilibre entre la desserte des ménages, des entreprises et de la demande extérieure ; tout en opérant le renforcement de nos capacités de production tant structurelles que d’urgence ; - L’eau potable, avec les efforts entrepris pour la desserte de plusieurs points critiques dans des sous-quartiers d’Abidjan et à l’intérieur du pays ; - L’assainissement, avec les efforts également entrepris pour prévenir les risques d’inondations et de glissements de terrain ; - La reprise attendue du dialogue politique ; - Enfin, les menaces terroristes face auxquelles nos forces de défense et de sécurité affichent une résistance remarquable, grâce à votre leadership et au renforcement constant de leurs moyens techniques et humains.

 


Excellence Monsieur le Président de la République, Au-delà des grands enjeux de notre Nation, permettez-moi au nom des membres du Gouvernement, de saluer votre leadership puissant et constant, sur les grands enjeux sous-régions et internationaux, contribuant au nouveau rayonnement africain et mondial de la Côte d’Ivoire. En guise d’illustration, je voudrais rappeler votre plaidoyer à l’occasion de la 20ème reconstitution des fonds de l’Association Internationale de Développement- IDA de la Banque Mondiale qui vient d’être bouclée sur un succès historique de 93 milliards de dollars US mais également votre apport inestimable aux solutions de crise dans certains pays frères de notre sous-région.

Excellence Monsieur le Président de la République, Lors de votre adresse à la Nation le 31 décembre, vous avez donné les principales orientations de l’action gouvernementale pour cette année 2022, autour de trois priorités majeures, directement issues de votre vision 2030 et du PND 2021-25 la développant : la transformation de notre économie d’abord, l’emploi de notre jeunesse ensuite, la bonne gouvernance de notre État comme de notre société enfin. Ainsi, en ce qui concerne la transformation de notre économie, il s’agira en 2022 d’accélérer tous les projets de réforme et de modernisation en cours. Au premier chef desquels ceux concernant la modernisation de notre agriculture, mais aussi le développement de nos infrastructures économiques structurantes, en vue de toujours améliorer la compétitivité de notre économie comme la qualité des services délivrés aux usagers. Nos efforts porteront également sur le développement des infrastructures industrielles, notamment les zones industrielles d’Abidjan et celles jouxtant les grandes villes de l’intérieur du pays, souvent dédiées aux secteurs de la transformation de nos matières premières, mais également les zones économiques spéciales et les zones économiques portuaires. Le développement de ces infrastructures industrielles, et des bassins d’emploi puissants qu’elles structureront durablement, s’intègre pleinement dans votre vision d’un développement régional toujours plus équilibré pour la Côte d’Ivoire, permettant de mieux structurer l’espace économique national comme l’aménagement du territoire, en promettant à chaque Ivoirienne et chaque Ivoirien, une même qualité de vie, quel que soit l’endroit où il naît, grandit et choisit de bâtir son foyer et son destin. Pour soutenir la transformation de nos matières premières agricoles et minières au plus près des zones de production, nous veillerons à mettre en place un écosystème adapté et des systèmes publics d’amorçage du secteur privé, pour mieux favoriser une dynamique économique locale, créatrice d’emplois pour les jeunes comme pour les femmes.

A cet effet, le Gouvernement entreprendra des réformes aux plans institutionnel, financier et opérationnel en vue de promouvoir et soutenir les PME nationales, via le programme dit des « champions nationaux », ainsi que des chaines de valeurs entières, parmi la dizaine de secteurs stratégiques identifiés pour le renforcement de notre économie et de ses capacités exportatrices. Parallèlement, l’action du Gouvernement tendra à renforcer les bases structurelles des activités de production alimentaire, notamment le riz, le maïs, le soja, la banane plantain, les cultures maraichères, les produits d’élevage. L’objectif stratégique est clair : moderniser l’activité pour gagner en productivité, gagner en compétitivité, gagner en transformation locale, gagner en autosuffisance alimentaire nationale et enfin gagner à l’export ! Concernant votre deuxième priorité, l’emploi de notre jeunesse, elle sera au quotidien une préoccupation constante de ce gouvernement tant elle incarne la bataille la plus stratégique, la plus essentielle au regard de l’intensité de notre croissance démographique, du défi de l’inclusion de nos jeunes vers l’emploi et une vie décente, et donc in fine du caractère durable de notre stabilité nationale comme de notre prospérité commune. L’enjeu de la massification des emplois stables est indissociable de nos efforts pour le développement du secteur privé, et en particulier des Pme ivoiriennes.

A cet effet, nous renforcerons la synergie d’actions que nous menons aujourd’hui, entre le développement des formations techniques et professionnelles qualifiantes, l’école de la seconde chance, le service civique national et les mesures favorisant l’entreprenariat des jeunes. Par ailleurs, selon votre demande, le deuxième Programme Social du Gouvernement, prévu pour durer 3 ans jusqu’à fin 2024, sera déployé sur l’ensemble du territoire national, afin de poursuivre la réduction de la pauvreté, notamment à travers le financement des Activités Génératrices de Revenus au profit des communautés de personnes vulnérables, notamment dans le Nord du pays, agissant là comme un pilier complémentaire de lutte face à la menace terroriste, qui s’insère toujours plus facilement dans les zones fragiles.

Excellence Monsieur le Président de la République, Votre troisième priorité, la promotion de la Bonne Gouvernance et la Lutte contre la Corruption fut l’objet d’efforts soutenus de la part du Gouvernement au cours de l’année écoulée. Tous les ministres et moi-même avons bien noté la clarté et l’exigence de votre ambition et vos instructions pour amplifier en 2022 notre action dans ce domaine clé, où les attentes élevées de nos populations répondent légitimement à la hauteur des vôtres. L’exemplarité et la redevabilité seront plus que jamais au cœur de l’action administrative. Les contrôles et audits seront amplifiés, leurs conclusions mises en œuvre. La digitalisation de notre administration sera accélérée, pour faciliter et rendre plus efficients les services aux citoyens et accroitre les revenus de l’État. Nous veillerons à ce que la célérité, la rigueur et la discipline dans la gestion guident la mise en œuvre des programmes de travail au niveau de chaque département ministériel. La recherche d’une meilleure performance opérationnelle, en particulier en termes de capacité de taux d’engagement et de décaissement des crédits budgétaires fera l’objet de notre attention constante. Excellence Monsieur le Président de la République, Le Gouvernement a clairement compris le cap que vous avez bien voulu fixer lors de votre adresse à la Nation, pour une action administrative de qualité, en réponse aux attentes légitimes de nos concitoyens. C’est au nom de chacune et de chacun des Membres du Gouvernement ici présents, que je veux m’engager à ne ménager aucun effort en vue de mener avec dévouement, rigueur et efficacité ces actions stratégiques, pour la bonne marche en avant de notre Nation et la pleine réalisation de votre ambition.

Je veillerai particulièrement à la cohérence d’ensemble de l’action gouvernementale, tout en restant, constamment et humblement, à l’écoute de nos populations pour mieux anticiper leurs besoins, mieux comprendre leurs attentes, mieux expliquer le sens de notre action, mieux partager la prospérité nouvelle que nous bâtissons pour elles, sous votre leadership éclairé. Enfin, pour continuer à faire grandir notre climat de concorde civile, de paix et les avancées démocratiques que vous avez su construire, la cinquième phase du dialogue politique que nous avons lancée selon vos vœux, sera poursuivie. Excellence Monsieur le Président de la République, Je ne saurais terminer mon propos, sans vous traduire, à nouveau, les vœux et les prières de chacune et de chacun des membres du Gouvernement de notre République. Que l’Éternel dans son infinie miséricorde puisse, en 2022 comme depuis une décennie, vous assister, vous protéger, vous éclairer, vous inspirer pour qu’avec vous, la Côte d’Ivoire continue de grandir et les Ivoiriens, de mieux vivre.

Je vous remercie »

 

CACAO//Kouassi Edouard N’ Guessan (Ancien Dga Ccc et expert cacao)/ Mise en œuvre du Drd// « Il faut réduire la marge de manœuvre des industriels(…) »

vendredi, 15 octobre 2021 10:07 Written by

De la mise en œuvre du Différentiel de revenu décent (Drd)  dans la filière cacao, en passant par son impact sur le prix du  Kg aux producteurs au recensement  des planteurs de café-cacao,  M.Kouassi  Edouard N’ Guessan ,ancien Dga Ccc et expert  cacao,  décortique(…) Interview….
Le Différentiel de revenu décent (Drd) n’est pas une mauvaise idée. Toutefois, on a oublié que c’est le marché qui fait le prix. C’est la loi de l’offre et la demande. Une taxe fixée par nos Etats ne peut s’imposer au marché s'il n’y a pas de justification. Il aurait fallu lier le Drd à un effort sur la qualité de l’origine dans le cadre d’un cacao durable. Le marché l’aurait intégré plus facilement. On allait l’apprécier comme une prime qualité. Il y a déjà des primes qui sont liées aux programmes de certification et de durabilité privés.
Quelles sont les premières retombées de la mise en œuvre du Drd au niveau de la Côte d’ivoire ?
Pour le moment le Drd  n’a rien apporté de plus aux producteurs. Il a été mis en place pour maintenir a au moins 1000 Fcfa le prix aux producteurs. On se rend compte qu’il n’a pas encore atteint son objectif Son  impact  au niveau  du prix aux producteurs et  donc votre  commentaire  sur les  825 Fcfa servis aux  producteurs ; un prix  tenable ou  encore  un prix politique’ ?
Comme je l’ai dit plus haut, on ne perçoit pas son impact.  Le prix bord champ du cacao, fixé à 825 Fcfa est bas par rapport à  la campagne dernière. Quand on sait que les décotes sur le prix bord champ sont devenues systématiques on se rend compte que le revenu réel du producteur sera plus bas.  Les industriels  chocolatiers   joue t-il franc jeu? Mars  affiche  clairement  sa position. Ce qui  n'est pas le cas  des autres?
Qu’es ce que vous appelez, jouer franc jeu ?. Tous les industriels sont des commerçants et hommes d’affaires. Ce ne sont  pas des bons samaritains. Ils ne feront que ce qui les arrange. Ils se sont rendus compte que le Drd, de 400 dollars, la tonne donc environ 220Fcfa, le kg augmentait le prix des contrats de vente en côte d’ivoire et au Ghana. Ils ont privilégié les autres origines avant d’arriver sur les origines ivoire et Ghana. Ce qui a contribué a mettre la pression sur nos pays en ralentissant la commercialisation et en contribuant a la grogne des planteurs surtout en côte d’ivoire. Nos contrats étant plus chers que le marché beaucoup d’opérateurs, pour équilibrer leurs comptes sont obligés de spéculer et sous-payer les planteurs pour ne pas être à défaut.  .Des acteurs estiment qu’ il faut impliquer  d’autres pays africains  comme  le Cameroun  et le Nigeria. Que   répond l'expert que  vous êtes?  Peut-on, améliorer le Drd dans sa forme  actuelle?
L’objectif ultime, c’est que tous les pays producteurs adoptent le Drd. Cela aura pour effet, de s’imposer au marché. Si par contre, on a le Cameroun et le Nigéria on augmentera le volume de cacao sous Drd , on pourra alors réduire la marge de manœuvre des industriels.  Le   Conseil café cacao (Ccc)  affirme  que    l’application du Drd a généré 500 milliards Fcfa pour les producteurs en 2020/2021.  Ce montant aurait pu être plus?
Le Ccc est seul à faire ce calcul. Selon Reuters, les contrats étaient conclus à fin mai avec une décote de 150 livres à 200 livres par rapport au cours à Londres, alors qu'habituellement,  le cacao ivoirien bénéficiait d'une prime allant de 70 à 150 livres le Kg. Ce qui fait qu'en vendant avec une perte  de 220 à 450 livres , cela donne en moyenne218,6 Fcfa le Kg, on absorbe la prime sur le DRD de 400 dollars la tonne soit 220Fcfa, le Kg avec la décote globale. Au final , pour le moment , le Drd n'a aucun impact sur le revenu des producteurs.  Comment, peut-il avoir engrangé 500 milliards? Le Drd n'a pour le moment rien produit de plus que le marché.
Au Ghana on est au stade  de  l’achat du cacao par   paiement mobile  en tout  cas à partir  de cette campagne. Pourquoi pas  en  Côte  d’Ivoire , alors qu’on  a fait  un recensement qui  a permis de connaitre le nombre  de producteurs de café cacao, 993 031 producteurs ? Qu’est-ce  qui coince ?
C’est vrai que la Cocobod est en train d’expérimenter le paiement électronique. Leur avantage est qu'ils sont maitres des achats. Ils sont en contact direct avec les planteurs. Ils ont un répertoire fiable qui existe et en plus, ils payent directement le prix aux paysans. Quant au Ccc, il n’a pas fini le recensement contrairement à ce qu’il avance. Au demeurant, les informations que nous avons montrent que les données ne sont pas forcements fiables. Je conseille au Ccc de mettre en place, les cartes de paiement aux producteurs progressivement en demandant à ces derniers de venir s’inscrire dans les délégations ou ils vont installer des dispositifs pour recevoir les planteurs et leur délivrer les cartes électroniques pour les transactions. Je conseille également au Ccc de le faire de concert avec le système bancaire pour que les banques gèrent directement les transactions. Il faut surtout éviter de faire les transactions à partir des comptes du Ccc. Les transactions se feront   des exportateurs, acheteurs vers les coopératives et les producteurs à travers le système bancaire. Bien sûr, à  partir des terminaux de paiement. Le Ccc pourra alors prendre son temps pour affiner le recensement des producteurs et leurs vergers.  Que  faire pour  relancer la  caféiculture en Côte  d’Ivoire qui produit désormais moins  de  150 mille tonnes annuellement ?Votre commentaire  sur la présence de la Chine  sur le terrain  des pays   producteurs de cacao.
Un programme de relance caféière avait été mis en place en 2014. Il avait pour objectif, de porter la production de café à 200 000 tonnes en 2020. Le Ccc avec les difficultés de la commercialisation du café a abandonné le programme. La chine est  au  stade de l'expérimentation. Observons l’évolution de sa production et on avérera. J’ai connu la Malaisie un pays d’Asie grand producteur d’huile de palme  et d’hévéas se lancer dans le cacao. Il a atteint 120 000 tonnes et sa production a baissé pour être a moins de 5000 tonnes aujourd’hui. On peut aussi citer l’Indonésie, le plus grand producteur de cacao d’Asie. Sa production n’a jamais dépassé 600 000 tonnes pourtant tout le monde voyait ce pays dépasser plusieurs millions de tonnes avec ses rendements importants. Observons l’évolution de la production chinoise les années qui viennent.  Bamba Mafoumgbé,Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.égende photo : M.Kouassi  Edouard N’ Guessan ,ancien Dga Ccc et expert  cacao (  In LE TEMPS  DU 12 OCTOBRE 2021)De la mise en œuvre du Différentiel de revenu décent (Drd)  dans la filière cacao, en passant par son impact sur le prix du  Kg aux producteurs au recensement  des planteurs de café-cacao,  M.Kouassi  Edouard N’ Guessan ,ancien Dga Ccc et expert  cacao,  décortique(…) Interview….
Le Différentiel de revenu décent (Drd) n’est pas une mauvaise idée. Toutefois, on a oublié que c’est le marché qui fait le prix. C’est la loi de l’offre et la demande. Une taxe fixée par nos Etats ne peut s’imposer au marché s'il n’y a pas de justification. Il aurait fallu lier le Drd à un effort sur la qualité de l’origine dans le cadre d’un cacao durable. Le marché l’aurait intégré plus facilement. On allait l’apprécier comme une prime qualité. Il y a déjà des primes qui sont liées aux programmes de certification et de durabilité privés.
Quelles sont les premières retombées de la mise en œuvre du Drd au niveau de la Côte d’ivoire ?
Pour le moment le Drd  n’a rien apporté de plus aux producteurs. Il a été mis en place pour maintenir a au moins 1000 Fcfa le prix aux producteurs. On se rend compte qu’il n’a pas encore atteint son objectif Son  impact  au niveau  du prix aux producteurs et  donc votre  commentaire  sur les  825 Fcfa servis aux  producteurs ; un prix  tenable ou  encore  un prix politique’ ?
Comme je l’ai dit plus haut, on ne perçoit pas son impact.  Le prix bord champ du cacao, fixé à 825 Fcfa est bas par rapport à  la campagne dernière. Quand on sait que les décotes sur le prix bord champ sont devenues systématiques on se rend compte que le revenu réel du producteur sera plus bas.  Les industriels  chocolatiers   joue t-il franc jeu? Mars  affiche  clairement  sa position. Ce qui  n'est pas le cas  des autres?
Qu’es ce que vous appelez, jouer franc jeu ?. Tous les industriels sont des commerçants et hommes d’affaires. Ce ne sont  pas des bons samaritains. Ils ne feront que ce qui les arrange. Ils se sont rendus compte que le Drd, de 400 dollars, la tonne donc environ 220Fcfa, le kg augmentait le prix des contrats de vente en côte d’ivoire et au Ghana. Ils ont privilégié les autres origines avant d’arriver sur les origines ivoire et Ghana. Ce qui a contribué a mettre la pression sur nos pays en ralentissant la commercialisation et en contribuant a la grogne des planteurs surtout en côte d’ivoire. Nos contrats étant plus chers que le marché beaucoup d’opérateurs, pour équilibrer leurs comptes sont obligés de spéculer et sous-payer les planteurs pour ne pas être à défaut.  .Des acteurs estiment qu’ il faut impliquer  d’autres pays africains  comme  le Cameroun  et le Nigeria. Que   répond l'expert que  vous êtes?  Peut-on, améliorer le Drd dans sa forme  actuelle?
L’objectif ultime, c’est que tous les pays producteurs adoptent le Drd. Cela aura pour effet, de s’imposer au marché. Si par contre, on a le Cameroun et le Nigéria on augmentera le volume de cacao sous Drd , on pourra alors réduire la marge de manœuvre des industriels.  Le   Conseil café cacao (Ccc)  affirme  que    l’application du Drd a généré 500 milliards Fcfa pour les producteurs en 2020/2021.  Ce montant aurait pu être plus?
Le Ccc est seul à faire ce calcul. Selon Reuters, les contrats étaient conclus à fin mai avec une décote de 150 livres à 200 livres par rapport au cours à Londres, alors qu'habituellement,  le cacao ivoirien bénéficiait d'une prime allant de 70 à 150 livres le Kg. Ce qui fait qu'en vendant avec une perte  de 220 à 450 livres , cela donne en moyenne218,6 Fcfa le Kg, on absorbe la prime sur le DRD de 400 dollars la tonne soit 220Fcfa, le Kg avec la décote globale. Au final , pour le moment , le Drd n'a aucun impact sur le revenu des producteurs.  Comment, peut-il avoir engrangé 500 milliards? Le Drd n'a pour le moment rien produit de plus que le marché.
Au Ghana on est au stade  de  l’achat du cacao par   paiement mobile  en tout  cas à partir  de cette campagne. Pourquoi pas  en  Côte  d’Ivoire , alors qu’on  a fait  un recensement qui  a permis de connaitre le nombre  de producteurs de café cacao, 993 031 producteurs ? Qu’est-ce  qui coince ?
C’est vrai que la Cocobod est en train d’expérimenter le paiement électronique. Leur avantage est qu'ils sont maitres des achats. Ils sont en contact direct avec les planteurs. Ils ont un répertoire fiable qui existe et en plus, ils payent directement le prix aux paysans. Quant au Ccc, il n’a pas fini le recensement contrairement à ce qu’il avance. Au demeurant, les informations que nous avons montrent que les données ne sont pas forcements fiables. Je conseille au Ccc de mettre en place, les cartes de paiement aux producteurs progressivement en demandant à ces derniers de venir s’inscrire dans les délégations ou ils vont installer des dispositifs pour recevoir les planteurs et leur délivrer les cartes électroniques pour les transactions. Je conseille également au Ccc de le faire de concert avec le système bancaire pour que les banques gèrent directement les transactions. Il faut surtout éviter de faire les transactions à partir des comptes du Ccc. Les transactions se feront   des exportateurs, acheteurs vers les coopératives et les producteurs à travers le système bancaire. Bien sûr, à  partir des terminaux de paiement. Le Ccc pourra alors prendre son temps pour affiner le recensement des producteurs et leurs vergers.  Que  faire pour  relancer la  caféiculture en Côte  d’Ivoire qui produit désormais moins  de  150 mille tonnes annuellement ?Votre commentaire  sur la présence de la Chine  sur le terrain  des pays   producteurs de cacao.
Un programme de relance caféière avait été mis en place en 2014. Il avait pour objectif, de porter la production de café à 200 000 tonnes en 2020. Le Ccc avec les difficultés de la commercialisation du café a abandonné le programme. La chine est  au  stade de l'expérimentation. Observons l’évolution de sa production et on avérera. J’ai connu la Malaisie un pays d’Asie grand producteur d’huile de palme  et d’hévéas se lancer dans le cacao. Il a atteint 120 000 tonnes et sa production a baissé pour être a moins de 5000 tonnes aujourd’hui. On peut aussi citer l’Indonésie, le plus grand producteur de cacao d’Asie. Sa production n’a jamais dépassé 600 000 tonnes pourtant tout le monde voyait ce pays dépasser plusieurs millions de tonnes avec ses rendements importants. Observons l’évolution de la production chinoise les années qui viennent.  Bamba Mafoumgbé,Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.égende photo : M.Kouassi  Edouard N’ Guessan ,ancien Dga Ccc et expert  cacao (  In LE TEMPS  DU 12 OCTOBRE 2021)

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