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Interview//Koffi N’Guessan, Ministre de l’Enseignement technique, de la Formation professionnelle et de l’Apprentissage //: « L’École de la Deuxième Chance, une voie de sortie pour près de 4 à 6 millions de jeunes diplômés sans emploi ».
mardi, 26 décembre 2023 13:39 Written by AdminL’École de la deuxième chance (E2C) est l’un des deux programmes phares déployés par le ministre de l’Enseignement technique, de la Formation professionnelle et de l’Apprentissage, Koffi N’Guessan, afin de revaloriser son secteur. Grâce à l’E2C qui est une voie de sortie pour près de 4 à 6 millions de jeunes diplômés sans emploi, déscolarisés, non scolarisés ou mal insérés en emploi, 165 jeunes ont bénéficié de formations dans le Bâtiment et Travaux publics (BTP) en France depuis octobre 2022 et 15 000 apprentis sont déjà en formation dans les ateliers de mécanique, de couture, de soudure, etc., pour être insérés par l’État. Dans une interview accordée au Centre d’Information et de Communication gouvernementale (CICG), à son cabinet sis à Abidjan-Plateau, cet avocat des jeunes sortis trop tôt de l’école définit le concept E2C et présente les premiers acquis de la phase pilote.
Monsieur le Ministre, qu'est-ce c'est que l'École de la Deuxième Chance (E2C) ?
Près de 95% des enfants sont dans le système d’enseignement de type général. Cependant, il y a plusieurs goulots d’étranglement du CM2 à la Sixième, de la Troisième à la Seconde et de la Terminale à l’Université. Au regard des résultats du CEPE, du BEPC et du Baccalauréat, de nombreux jeunes sont sortis du système. Sur une population de près de 30 millions d’habitants, nous avons 4 à 6 millions de jeunes qui sont diplômés sans emploi, déscolarisés, non scolarisés ou mal insérés en emploi. Que faisons-nous pour ces jeunes qui sont sortis très tôt du système et qui veulent apprendre un métier ? C’est pour ce stock de jeunes que nous avons créé l'École de la Deuxième Chance pour leur donner cet espoir. Ce programme est destiné à requalifier, reconvertir ces jeunes aux métiers sur une courte durée et à garantir leur insertion professionnelle, avec l'appui, bien sûr, de nos partenaires du secteur productif et du gouvernement. Et cette École doit fonctionner en grande synergie avec tous les autres départements ministériels. Celui qui a eu la maîtrise peut être reconverti en informaticien. Un jeune qui n’a pas eu le BEPC, mais qui est à la maison, peut être reconverti en un grand conducteur d’engin. Un autre qui a eu le baccalauréat, mais qui n’a pas eu la chance d’aller à l’université, peut être reconverti en un spécialiste de la grande distribution. À partir de cette reconversion, il peut refaire son parcours et revenir encore à l’école pour s’inscrire. C’est ce type de passerelle que nous essayons de créer pour donner l’espoir à tous ces jeunes. L’apprenant peut commencer étant titulaire d’un CAP pour finir titulaire d’une maîtrise ou d’une licence professionnelle dans un domaine précis. C'est cela le projet de formation de 165 jeunes ivoiriens au BTP dans le Centre de Formation continue des Travaux publics (CFCTP) de Egletons, le Centre de Formation professionnelle initiale de Lyon et le Centre de Formation des Apprentis (CFA) de Bordeaux, en France. C’est cela le projet avec la grande distribution et c'est aussi cela les projets que nous allons avoir dans les autres secteurs au niveau de l'agriculture. L’idée de l’E2C, c’est qu’il ne s'agit pas de donner une formation ou une compétence à un jeune qui va encore retourner à la maison. Mais, c'est de donner l'occasion à un jeune d'avoir la compétence dans un domaine bien précis et d’aller travailler. C'est ce qui différencie l'E2C de tous les autres programmes.
Quels sont les acquis majeurs, à mi-parcours, de la mise en œuvre de l’E2C, surtout en cette année 2023 dédiée à la jeunesse, à travers le Programme Jeunesse du Gouvernement (PJ Gouv 2023-2025) ?
2023, année de la jeunesse avec le PJ Gouv 2023-2025, a été le lancement d'un processus, donc une année de départ. De façon globale, pour 2023 uniquement, ce sont près de 130 jeunes qu'on devait former en France et insérer en activité dans le milieu du BTP, notamment dans divers métiers : la topographie, la mécanique d'engins (pelles hydrauliques, tracteurs, niveleuses, compacteurs, etc.), la conduite d’engins, les métiers du bâtiment (maçonnerie, coffrage, menuiserie), les métiers de climatisation et froid effectués à Bordeau et les métiers audiovisuels (cameramen, photographes, etc.) avec d'autres partenaires qui sont allés à Lyon. Quant au taux d'insertion, il est de 100% d'autant plus que le secteur productif professionnel est à la base même de la sélection.
Au niveau du BTP, ce sont 165 jeunes formés en France entre trois à huit semaines, selon le métier. La phase expérimentale a commencé en 2022 avec près de 35 jeunes dont neuf filles, et la seconde phase en 2023, avec 130 jeunes dont 21 filles. La première cohorte a commencé en octobre 2022 pour finir avant la fin de l’année. La seconde cohorte a débuté en juin 2023 et la dernière vague de cette seconde cohorte à Egletons a fini le 9 décembre. Ȧ leur retour, ces jeunes font, dans l'entreprise qui les ont coptés au départ, une formation d'un stage d'à peu près trois mois où les méthodologues et les inspecteurs du ministère vont les suivre pour s'assurer qu’ils appliquent effectivement en Côte d'Ivoire les connaissances acquises en France. Ils sont ensuite évalués et c'est en ce moment qu'on leur délivre le Certificat de Qualification professionnelle (CQP) qui est le diplôme ivoirien sanctionnant ces formations. Les apprenants perçoivent également une prime mensuelle de stage pour faciliter leur transport.
Dans le secteur de la grande distribution (boucherie, boulangerie-pâtisserie, fruits et légumes, poissonnerie, charcuterie et fromage), en partenariat avec le consortium de la grande distribution en Côte d’Ivoire, nous avons déjà formé près de 500 jeunes de 18 à 35 ans ayant le niveau 3ème, pour un taux d'insertion d’environ 80%. Nous sommes en train de recruter actuellement sur la grande distribution une troisième cohorte de 650 jeunes dont on a fait les entretiens en octobre dernier.
En collaboration avec les ministères en charge des Sports et la Promotion de la Jeunesse, nous avons recruté et formé à peu près 5 000 jeunes aux métiers du sport, en prélude à la CAN prévue en Côte d’Ivoire. L'expérience d’autres pays dans la gestion des infrastructures post-CAN nous montre qu'après la compétition, ces infrastructures sont abandonnées. Ces jeunes sont formés à l'animation sportive, la maintenance des infrastructures sportives que sont le gazon, l'électricité, la climatisation, le bâtiment, voire dans la fabrication du matériel sportif que sont les ballons, les poteaux, les filets, etc.
Concernant le dispositif d'apprentissage qui fait partie de la composante essentielle de l'E2C, plusieurs projets ont été lancés. Le premier projet est celui de la formation qualifiante par apprentissage avec l'appui du C2D qui est appelé à former 6 000 apprentis de 2022 à 2023. Ces 6 000 apprentis ont fini leur formation au mois de septembre dernier. Nous sommes dans le processus d'insertion. Nous avons aussi des projets sectoriels, notamment le projet d'apprentissage d'éboulement qui est aussi en cours avec des entreprises agro-industrielles sur plusieurs mines qui concerne 75 apprentis. Il existe un projet d'apprentissage dans le Grand Nord dans le cadre de la gestion de la zone frontière post-crise et ce sont 1 500 apprentis qui y ont été formés. Nous avons aussi un volet apprentissage avec le Bureau international du Travail (BIT) qui a permis de former 80 jeunes sortis des plantations dans le cas de la lutte contre l’exploitation et la traite dans la cacaoculture. D’ailleurs, nous avons dans nos unités mobiles de formation près de 220 jeunes qui sont en cours de formation sur ce segment. Nous avons également le projet de formation-insertion avec les entreprises Kaydan avec 220 jeunes qui ont été recrutés dans les métiers du bâtiment qui sont en formation dans le cas des chantiers-écoles. Il y a encore près de 1 000 jeunes qui ont été recrutés par Palmci et Utexi.
Comment ont été sélectionnés ces jeunes au niveau du BTP ?
Bien avant, je voudrais relever que le secteur du BTP est devenu un secteur très florissant où la recherche de main d'œuvre qualifiée est forte. La sélection des bénéficiaires du projet BTP a été faite en deux cohortes. L'appel à candidature a été lancé au mois d’août 2022, via les médias et les communiqués sur le site du Ministère. Nous avons reçu près de 3 500 dossiers. Ȧ l’issue des entretiens avec le milieu professionnel, nous avons recruté à peu près 500 jeunes globalement qui étaient dans un noyau. Et après, nous avons pris les premiers 35 jeunes. Et lorsque les premiers 35 jeunes ont été formés, nous avons pris en 2023 ceux qui sont entre les 35 premiers et les 500, notamment 130. Ces différents jeunes ont été recrutés objectivement sur une cohorte de près 1 400. Ȧ la fin des entretiens avec les mises en situation dans les entreprises, ou par rapport aux différentes interrogations, ils ont été sélectionnés même préalablement par le secteur professionnel avant de commencer leurs stages. C'est une formation-insertion pour laquelle le ministère n'a fait que donner un cadre formel.
Qui s’est occupé de la prise en charge de ces bénéficiaires des projets BTP en France ?
Le ministère prend tout en charge via le Fonds de Développement et de la Formation professionnelle (FDFP), avec l'appui du gouvernement. Les billets d'avion, les frais de passeport, les frais médicaux, les frais de formation, les frais de transports et un forfait durant le séjour pour leurs petites dépenses sont pris en charge entièrement par l'État de Côte d'Ivoire. Le FDFP met également à la disposition de tous les jeunes les kits nécessaires pour l'apprentissage. Au passage, je tiens à remercier sincèrement S.E.M. l'ambassadeur de France en Côte d'Ivoire, Christophe Belliard. C'est grâce à lui que nous avons signé les premiers accords avec les entreprises du club Abidjan ville durable. Ce sont ces premières entreprises qui ont recruté nos premiers compatriotes formés dans le cadre du BTP à Egletons. L'ambassade de France nous a également appuyés en acceptant de délivrer les visas à nos compatriotes.
Ȧ ce stade, pourrait-on dire que l'E2C est un produit vendable ?
L’E2C est un concept nouveau en Côte d'Ivoire et certains n’y croyaient même pas. L'idée, c'est qu’il n'y a pas de sots métiers. Il faudra repenser le système et attirer les jeunes. Parmi les jeunes qui sont partis en Europe, certains ne croyaient pas à cette chance qu’on leur donnait. D’autres ne croyaient pas pouvoir avoir un métier et s'insérer si facilement en activité. Ils sont nombreux tous ces jeunes pour lesquels on doit fournir des efforts de formations nécessaires pour leur insertion. Autant on a décidé d’aller former certains en Europe, autant en interne des projets en apprentissage sont en œuvre sur toute l'étendue du territoire national pour d’autres. L’E2C est un point de départ. De plus en plus, le concept commence à être compris. Il appartient à toutes les structures de tous les ministères de pouvoir l’amplifier et d'informer les jeunes, parce que les possibilités existent. Que ce soit au niveau du sport, de l'agriculture, de l’industrie, du commerce, les offres sont là. Mais il y a un besoin de qualification. Aujourd’hui, on a besoin de bons plombiers, de bons menuisiers, de bons électriciens bâtiments, et autres. Le succès de ces projets pilotes est la preuve que l’E2C fonctionne bien et nous allons travailler justement avec les autres secteurs professionnels, avec les autres ministères pour aller à échelle. L’ambition du Président de la République, S.E.M. Alassane Ouattara, c’est de ne laisser personne en dehors du circuit. Avec l’E2C, la valorisation des métiers par la formation est possible.
Réalisée par le Cicg
Interview// Dr Adama Coulibaly (Dg Cca) : « Le Conseil du coton et de l’anacarde a prévu de construire une usine de valorisation de la coque de cajou en Cnsl »
mercredi, 06 décembre 2023 17:28 Written by AdminLa Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de noix de cajou, s’est hissé cette année à la place de deuxième exportateur mondial d’amande de cajou. Or qui dit transformation, dit valeur ajoutée mais aussi coques. Aujourd’hui, la coque est valorisée. Entretien avec Adama Coulibaly, directeur général du Conseil du coton et de l’anacarde, à l’occasion du Salon international de l’agriculture et des ressources animales (SARA 2023- du 29 septembre au 8 octobre à Abidjan).
On a assisté à une montée en puissance de la transformation de la noix de cajou jusqu’au point où la Côte d’Ivoire est devenue le deuxième exportateur mondial ? D’autres pistes sont exploitées pour la transformation de la noix de cajou ?
Oui. Nous sommes dans la dynamique de la transformation du cajou et vous savez que cela génère beaucoup de coques. Elles pourraient être nuisibles à l’environnement si le volume n’est pas maîtrisé. Si bien que la plupart des douze unités qui se sont installées n’avait pas prévu la transformation de la coque. Cela a commencé à poser des problèmes à certaines unités.
Nous sommes, au nom de l’État de Côte d’Ivoire, chargés de travailler sur un environnement favorable à la transformation. L’environnement de la transformation doit être un environnement sain, propre et rassurant. C’est dans cet esprit, que Conseil du coton et de l’anacarde a prévu de construire une usine de valorisation de la coque de cajou en Cnsl (Cashew Nut Shell Liquid) mais aussi en bien d’autres sous-produits comme les briquettes, comme source d’énergie dans la cuisine.
Où va se situer cette usine, quel est son coût ?
L’usine se situera à Yamoussoukro avec une capacité de 75 000 tonnes. L’investissement est de l’ordre de $12 millions. En 2024, les premiers tests de fonctionnement seront faits.
Pour nous c’est très important et nous avons également prévu sur les zones industrielles dédiées à la transformation de la noix de cajou un centre de valorisation des coques pour que les industriels qui vont s’installer sur ces zones ne soient pas gênés par les coques.
Je rappelle que nous sommes en train d’aménager 4 zones agro-industrielles dédiées à la transformation de la noix de cajou. La première, celle de Korhogo (7 unités industrielles vont s’installer), a été inaugurée samedi dernier (ndlr 29 septembre 2023). Puis celle de Bondoukou (4 unités) sera opérationnelle début 2024 et celle de Ségala (4 unités) au 1er trimestre 2024. Une sera aussi installée à Bouaké.
Sur chaque site nous avons prévu un centre de valorisation des coques. Le ratio est un kilo d’amande pour 4 kilos de coques pour 5 kilos de noix. Si on transforme 50 000 à 60 000 tonnes de cajou sur un site cela veut dire que l’on est au-delà de 40 000 à 50 000 tonnes de coques. Nous allons extraire du Cnsl, avoir des briquettes et tout cela dans un contexte de crise énergétique.
Outre le Cnsl comme biocombustible et ou pour l’industrie, d’autres développements sont prévus pour accroître la valeur ajoutée de la noix de cajou ?
Plus valoriser les amandes, utiliser les coques mais aussi les pommes avec au moins 4 millions de tonnes, en jus, en liqueur, en vinaigre, aliment de bétail et même en bioplastique.
La production va-t-elle suivre ?
Nous sommes à plus de 1 million de tonnes de noix de cajou brute et nous consommons tout au plus 250 000 tonnes. Nous avons de la marge. Et puis nous avons de petites plantations qui se créent. Surtout l’entretien des anciens vergers aujourd’hui avec la mise aux normes, les greffages, les sur greffages, etc. sont des techniques de plus en plus maîtrisées sur le terrain.
Le coton fait un peu pâle figure par rapport à l’anacarde ?
Nous sommes dans la dynamique de relancer l’industrie textile. Nous avons des candidats à l’investissement. C’est vrai que nous avons moins de visibilité que l’anacarde. Les perspectives commencent à se dessiner positivement. L’électricité est disponible et pas plus chère que dans beaucoup de pays.
Je milite à titre personnel pour l’intégration. Je ne pense pas qu’il faille avoir de la filature, du tissage, de la confection partout. Nous étions dans cette logique avec les investisseurs que nous avons rencontrés en 2019 pour que chacun profite de ses avantages comparatifs.
Le coton se cultivant aussi dans le Nord du pays comme l’anacarde, la compétition entre les deux cultures ne s’était-elle pas ravivée un peu plus ? Les cotonculteurs sont toujours motivés ?
Le prix varie. Après deux bonnes campagnes en 2021,2022, le prix de l’anacarde a chuté cette année avec une baisse du prix bord champs. Le coton est une culture annuelle, les cotonculteurs peuvent plus facilement passer sur une autre spéculation comme cela a été le cas sur le maïs, le maraîchage … Il faut continuer à les soutenir.
(Source : www.commodafrica.com)
Littérature//Eugene Zadi, auteur de, « L’âme cassée »// « J’ai vécu des situations extrêmement violentes et douloureuses »
mercredi, 22 novembre 2023 20:10 Written by AdminLe journaliste et directeur d’entreprise, Eugene Zadi, vient de publier aux éditions l’Harmattan, « L’âme cassée » recueil de 39 poèmes qui a été présenté officiellement le 22 novembre à la librairie Carrefour Siloé d’Abidjan.
”L’âme cassée” est le titre de votre recueil de poèmes. Avec quel autre titre a-t-il été en compétition avant de l’emporter ?
EZ: Il y a quelques titres auxquels j’avais pensé mais dès lors que j’ai trouvé « l’âme cassé », j’ai su
Aussitôt que c’était le bon titre.
Ce texte dans son atmosphère n’est pas loin des « quatrains du dégoût » de Zadi Zaourou, il
exhale la déception de l’homme. Est-ce volontaire ou atavique
EZ : Une chose est certaine, l’influence du poète Zadi Zaourou est manifeste dans ma poésie. Mais, comme je l’ai dit ailleurs, j’ai vécu des situations extrêmement violentes et douloureuses sans relâche durant ces dernières années. Lorsque les ennuis arrivent, ils volent en escadrille disait en substance Jacques Chirac mais aujourd’hui, je me sens mieux. J’ai une réelle paix intérieure même si les
cicatrices des épreuves sont encore légion en mon âme et sur mon corps.
S’agissant du caractère atavique que vous évoquez, il ne peut être que le tribut de deux valeurs -
misent à mal de nos jours qui caractérisent ma famille. Il s’agit de l’empathie et de la générosité.
L’empathie, c’est cette capacité à se mettre à la place d’autrui et à ressentir réellement sa souffrance et sa peine.
Autant mes parents que mes ainés, Marcel, Bernard, Louis etc. ils ont toujours secouru et
donné à autrui qui souffre, celui qui est tout simplement dans le besoin et cela sans compter sans
compter et sans discriminer. Ce sont deux valeurs qui produisent malheureusement ingratitude et trahison. Il faut pourtant vivre et croire en l’homme puisque de nombreux et nombreuses anonymes sont des femmes et des hommes de bien.
Faites-vous confiance en l’Homme en général, à la femme politique ?
EZ : Faire confiance en l’Homme en général ? Qu’est-ce qui est possible s’il est impossible de se faire confiance entre collègues, camarades ou amis et parfois même entre frères et sœurs ? La vie serait impossible du fait du règne de la méfiance, de la suspicion voir de la paranoïa. En réalité, la vraie problématique, c’est celle de la prudence. Il faut rentrer et vivre en relation avec l’autre en étant prudent, je dirai même très prudent. D’ailleurs St Mathieu le conseille vivement dans la bible lorsqu’il écrit : « je vous envoie comme des brebis au milieu des loups. Soyez donc prudents comme des
serpents » … Il faut donc faire confiance sans se livrer, faire confiance en étant réfléchi, faire
confiance tout en prenant des précautions. A cela, j’ajoute qu’il faut apprendre et apprendre vite de ses erreurs, de ses fautes et se doter d’une véritable capacité à se remettre en cause.
Si vous vous parez de cette armure qui prend sa source dans la sagesse et l’humilité, vous devriez pouvoir faire confiance sans grand risque. L’ennui est que l’on apprend tout cela dans les épreuves.
Quant à savoir si une femme politique est digne de confiance par à l’homme politique, je dirais que l’homme et la femme ont une différence de perception et d’approche des situations du fait de la différence de sensibilité.
Je suis tenté de penser que c’est à peu près tout ce qui pourrait rassurer dans le commerce avec la femme politique sur le terrain politique. Oublier que la femme politique reste et demeure un Homme politique est dangereux car l’instinct politique domine le genre à mon avis, mais je peux me tromper. Je reste cependant persuadé que quiconque fait une confusion à ce niveau prend des risques.
En revanche, les choses sont totalement différentes en matière de gestion où les femmes sont
beaucoup plus rigoureuses et moins dépensières que les hommes. Dans le couple, il me semble nécessaire voire primordiale que la confiance règne. Dans le cas contraire, je ne sais pas ce que le couple pourrait construire de solide et de durable. Evidemment, et je reste toujours prudent, c’est l’exception qui confirme la règle.
Pourquoi cette couverture avec une fenêtre entrouverte ?
EZ : Lorsque j’ai mis le point final à mon recueil, j’ai demandé à ma fille, Nahikey Zadi qui a fait des
études de publicité à Bordeaux de lire le recueil afin qu’elle me propose une couverture. A la deuxième tentative, j’ai été pleinement satisfait. C’est elle qui peut donc donner l’explication mais pour moi, c’est un vent de liberté après des années de confinement moral et de rudes épreuves qui se caractérisent par la vitre brisée. Cela dit, il appartient au lecteur de faire son interprétation en toute liberté selon son ressenti.
A quoi faites-vous allusion dans le poème « le tabouret » ?
EZ : C’est un mot qui était en vogue en Côte d’Ivoire et qui balise encore aujourd’hui la morale politique. Il m’a juste inspiré
Interview réalisée par BRIGITTE GUIRATHE
In FRATMAT N° 17668 du 20-11-2023
Affaires// Dr Moussa Elias Farakhan Diomandé, président de la CPUPME.CI // « Les Pme ivoiriennes ont besoin de renforcement de capacités »
mardi, 08 août 2023 09:16 Written by AdminDe retour d'une mission en Turquie, le président de la Confédération patronale unique des Pme, Moussa Élias Diomandé, livre les acquis d'un échange d'expériences enrichissant.
La Confédération patronale unique des Petites et moyennes entreprises de Côte d’Ivoire était en mission en Turquie, en juillet. A quoi obéissait un tel voyage ?
A la Confédération patronale unique des Pme de Côte d’Ivoire, nous sommes partis du constat que les Pme ivoiriennes ont besoin de renforcement de capacités sur plusieurs plans : managérial certes, mais aussi organisationnel, touchant à la connaissance, au savoir technologique, à la transformation et à l’industrialisation. Nous sommes donc partis prospecter pour voir comment nos homologues turcs sont organisés et travaillent.
Quels sont les supports, les ressorts qu’ils ont et qui leur permettent d’être présents partout dans le monde ?
D’où la visite des zones industrielles dédiées aux Pme telle Imes. Nous avons rendu visite au Kosgeb, une organisation patronale non seulement chargée d’accompagner les Pme, mais qui également finance l’économie locale. Nous avons rencontré nos homologues du Musiad qui est la plus puissante organisation patronale en Turquie pour les Pme. Les objectifs de ces organisations ne sont pas les mêmes. Cependant, la maîtrise de l’économie locale est l’affaire des Pme. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elles sont très bien organisées. Dans le même élan, nous avons voulu savoir comment on peut s’installer en Turquie.
Quels sont les critères pour le faire ? Quelles en sont les exigences ? De quoi les Turcs peuvent-ils avoir besoin venant de nous ?
Ce que je puis souligner, c’est que les Turcs contrôlent leur économie.
Et si l’on vous disait de faire le portrait des entrepreneurs et Pme turcs, comment les décrieriez-vous ?
Les Pme turques sont généralement familiales. On a ainsi une première, une deuxième génération d’entrepreneurs et la transmission se fait généralement de père en fils. C’est ce que j’ai remarqué dans un premier temps. Et cette organisation a du sens dans la stratification administrative et fiscale des entreprises. Chez nous, nous avions, à l’époque, demandé au gouvernement de ne pas se focaliser sur la nomenclature quantitative et fiscale des entreprises (Sa, Sarl), mais de mettre l’accent sur la nomenclature familiale, sociale, qualitative ; parce que dans l’entreprise familiale, les capitaux ne sont pas instables. Ils viennent de la contribution familiale et les risques de marché ne sont pas les mêmes. Cela explique, en partie, le fait que ses entreprises durent davantage. Elles ont une meilleure gouvernance. Elles ne sont pas sujettes à des crises systémiques dues à des chocs ou à une instabilité de la gouvernance, du management. La deuxième observation, c’est que les Turcs sont positionnés sur le plan industriel parce qu’ils font tout eux-mêmes. Ils ont la connaissance et le savoir-faire. Je prends un exemple : si nous devons fabriquer une voiture, nous devons avoir l’ingénierie, les ateliers de montage, avoir des Pme capables de fabriquer les différentes pièces et autres composantes (joints, cardans, réservoirs, pneus etc.). La Turquie dispose de cela. Troisième observation : ils sont organisés de manière complémentaire. Les organisations comme la nôtre y orchestrent tout. Il y a une synergie également avec le monde de la connaissance ; d’où leur regroupement dans des zones industrielles dédiées exclusivement aux Pme. Enfin, ils disposent d’un réseau business mondial redoutable. Nous allons nous inspirer de ce modèle pour demander au gouvernement de mettre en place des zones industrielles dédiées aux Pme.
En termes d’acquis, êtes-vous satisfaits ? Pouvez-vous en énumérer quelques-uns ?
Le monde des affaires ne fonctionne pas comme une partie de chasse. Dans le milieu des affaires, il faut créer le contact, puis la confiance. Ce n’est qu’à partir de ce moment que l’on peut convenir de construire quelque chose ensemble. C’est ce que nous avons réussi à faire. Nous nous sommes montrés, nous avons parlé avec nos hôtes et nous allons construire quelque chose ensemble. C’est ce qui est important. Il y a des Mou (Memorandum of understanding) qui vont être mis en place. Il y a même une délégation turque qui va bientôt venir à Abidjan.
Comment envisagez-vous la suite de cette mission ?
Cela passe par la mise en place d’un accord cadre. Toute chose qui pourra nous permettre, par exemple, en cas d’appel d’offres, de faire appel à nos homologues turcs. S’agissant de la fabrication de produits que nous ne faisons pas, nous pourrions, par exemple, nous associer en joint-venture. Nous avons eu la promesse que la société Dearsan souhaite s’installer en Côte d’Ivoire. Cela requiert des procédures. Les structures et spécialistes de la Cpupme.CI, en accord avec le gouvernement, doivent y travailler. Le gouvernement a son rôle à jouer et c’est en cela que l’accord entre la Côte d’Ivoire et la Turquie, signé par les présidents des deux États, est essentiel. Nous nous y engouffrons. Je pourrais donc dire que cette mission de la Cpupme.CI était une première en Côte d’Ivoire. Inédit de voir une structure patronale se déplacer, aller dans un pays, prendre des rendez-vous et parler avec les acteurs de l’économie de ce pays. C’est très enrichissant.
Quelles leçons tirer de cette expérience pour la Cpupme.CI et pour les Pme Ivoiriennes dans l’ensemble ?
Ce que l’on peut retenir de tout cela, c’est que l’initiative de la Confédération patronale des Pme doit se poursuivre. Nous sommes partis pour voir comment ils travaillent certes, mais nous allons nous aussi voir dans quelle mesure nous installer en Turquie. Nous avons des Pme, des structures qui veulent s’installer dans ce pays. Nous allons en discuter pour en apprécier la faisabilité et les Turcs se montrent disposés. Il nous faut être simplement plus ambitieux et pragmatiques. Autre élément à retenir : l’approche du gouvernement doit être une approche « Botton top ». Je veux dire par là qu’elle doit être dynamique et exploratoire. Ce que nous venons de faire, nous le faisons pour le rayonnement de la Côte d’Ivoire. Il faut mettre un budget en place pour nous accompagner dans ce que nous faisons. Il faut donc une répartition équitable des fruits de la taxe spéciale d’équipement pour nous permettre nous aussi de faire des investissements. La Cpupme.CI envisage de faire des investissements. La Cpupme.CI envisage de se projeter dans certains pays, forte de son savoir-faire et parce qu’elle est organisée en filières. Mais peut-on réaliser cela si tous les fonds, surtout les financements du secteur privé, sont captés par un groupe prétendant parler au nom du secteur privé ivoirien ? Qui leur a donné cette légitimité ? En Turquie, je n’ai pas vu cela. J’ai vu chacun faire son travail pour l’intérêt de l’économie turque. Il ne s’agit pas de dire que l’on veut faire un investissement pour les Pme. Il faut, au contraire, leur donner les moyens de faire leur investissement parce qu’elles savent ce qu’elles veulent. Leur mission, elles la connaissent : c’est l’économie locale, la sous-traitance, l’amélioration de la qualité de vie des Ivoiriens et des Ivoiriennes, la mise à disposition des populations de services et produits simples et pas chers.
Source : Fratmat.info et sercom
Affaires// Dr Moussa Elias Farakhan Diomandé, président de la CPUPME.CI // « Les Pme ivoiriennes ont besoin de renforcement de capacités »
mardi, 08 août 2023 09:16 Written by AdminDe retour d'une mission en Turquie, le président de la Confédération patronale unique des Pme, Moussa Élias Diomandé, livre les acquis d'un échange d'expériences enrichissant.
La Confédération patronale unique des Petites et moyennes entreprises de Côte d’Ivoire était en mission en Turquie, en juillet. A quoi obéissait un tel voyage ?
A la Confédération patronale unique des Pme de Côte d’Ivoire, nous sommes partis du constat que les Pme ivoiriennes ont besoin de renforcement de capacités sur plusieurs plans : managérial certes, mais aussi organisationnel, touchant à la connaissance, au savoir technologique, à la transformation et à l’industrialisation. Nous sommes donc partis prospecter pour voir comment nos homologues turcs sont organisés et travaillent.
Quels sont les supports, les ressorts qu’ils ont et qui leur permettent d’être présents partout dans le monde ?
D’où la visite des zones industrielles dédiées aux Pme telle Imes. Nous avons rendu visite au Kosgeb, une organisation patronale non seulement chargée d’accompagner les Pme, mais qui également finance l’économie locale. Nous avons rencontré nos homologues du Musiad qui est la plus puissante organisation patronale en Turquie pour les Pme. Les objectifs de ces organisations ne sont pas les mêmes. Cependant, la maîtrise de l’économie locale est l’affaire des Pme. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elles sont très bien organisées. Dans le même élan, nous avons voulu savoir comment on peut s’installer en Turquie.
Quels sont les critères pour le faire ? Quelles en sont les exigences ? De quoi les Turcs peuvent-ils avoir besoin venant de nous ?
Ce que je puis souligner, c’est que les Turcs contrôlent leur économie.
Et si l’on vous disait de faire le portrait des entrepreneurs et Pme turcs, comment les décrieriez-vous ?
Les Pme turques sont généralement familiales. On a ainsi une première, une deuxième génération d’entrepreneurs et la transmission se fait généralement de père en fils. C’est ce que j’ai remarqué dans un premier temps. Et cette organisation a du sens dans la stratification administrative et fiscale des entreprises. Chez nous, nous avions, à l’époque, demandé au gouvernement de ne pas se focaliser sur la nomenclature quantitative et fiscale des entreprises (Sa, Sarl), mais de mettre l’accent sur la nomenclature familiale, sociale, qualitative ; parce que dans l’entreprise familiale, les capitaux ne sont pas instables. Ils viennent de la contribution familiale et les risques de marché ne sont pas les mêmes. Cela explique, en partie, le fait que ses entreprises durent davantage. Elles ont une meilleure gouvernance. Elles ne sont pas sujettes à des crises systémiques dues à des chocs ou à une instabilité de la gouvernance, du management. La deuxième observation, c’est que les Turcs sont positionnés sur le plan industriel parce qu’ils font tout eux-mêmes. Ils ont la connaissance et le savoir-faire. Je prends un exemple : si nous devons fabriquer une voiture, nous devons avoir l’ingénierie, les ateliers de montage, avoir des Pme capables de fabriquer les différentes pièces et autres composantes (joints, cardans, réservoirs, pneus etc.). La Turquie dispose de cela. Troisième observation : ils sont organisés de manière complémentaire. Les organisations comme la nôtre y orchestrent tout. Il y a une synergie également avec le monde de la connaissance ; d’où leur regroupement dans des zones industrielles dédiées exclusivement aux Pme. Enfin, ils disposent d’un réseau business mondial redoutable. Nous allons nous inspirer de ce modèle pour demander au gouvernement de mettre en place des zones industrielles dédiées aux Pme.
En termes d’acquis, êtes-vous satisfaits ? Pouvez-vous en énumérer quelques-uns ?
Le monde des affaires ne fonctionne pas comme une partie de chasse. Dans le milieu des affaires, il faut créer le contact, puis la confiance. Ce n’est qu’à partir de ce moment que l’on peut convenir de construire quelque chose ensemble. C’est ce que nous avons réussi à faire. Nous nous sommes montrés, nous avons parlé avec nos hôtes et nous allons construire quelque chose ensemble. C’est ce qui est important. Il y a des Mou (Memorandum of understanding) qui vont être mis en place. Il y a même une délégation turque qui va bientôt venir à Abidjan.
Comment envisagez-vous la suite de cette mission ?
Cela passe par la mise en place d’un accord cadre. Toute chose qui pourra nous permettre, par exemple, en cas d’appel d’offres, de faire appel à nos homologues turcs. S’agissant de la fabrication de produits que nous ne faisons pas, nous pourrions, par exemple, nous associer en joint-venture. Nous avons eu la promesse que la société Dearsan souhaite s’installer en Côte d’Ivoire. Cela requiert des procédures. Les structures et spécialistes de la Cpupme.CI, en accord avec le gouvernement, doivent y travailler. Le gouvernement a son rôle à jouer et c’est en cela que l’accord entre la Côte d’Ivoire et la Turquie, signé par les présidents des deux États, est essentiel. Nous nous y engouffrons. Je pourrais donc dire que cette mission de la Cpupme.CI était une première en Côte d’Ivoire. Inédit de voir une structure patronale se déplacer, aller dans un pays, prendre des rendez-vous et parler avec les acteurs de l’économie de ce pays. C’est très enrichissant.
Quelles leçons tirer de cette expérience pour la Cpupme.CI et pour les Pme Ivoiriennes dans l’ensemble ?
Ce que l’on peut retenir de tout cela, c’est que l’initiative de la Confédération patronale des Pme doit se poursuivre. Nous sommes partis pour voir comment ils travaillent certes, mais nous allons nous aussi voir dans quelle mesure nous installer en Turquie. Nous avons des Pme, des structures qui veulent s’installer dans ce pays. Nous allons en discuter pour en apprécier la faisabilité et les Turcs se montrent disposés. Il nous faut être simplement plus ambitieux et pragmatiques. Autre élément à retenir : l’approche du gouvernement doit être une approche « Botton top ». Je veux dire par là qu’elle doit être dynamique et exploratoire. Ce que nous venons de faire, nous le faisons pour le rayonnement de la Côte d’Ivoire. Il faut mettre un budget en place pour nous accompagner dans ce que nous faisons. Il faut donc une répartition équitable des fruits de la taxe spéciale d’équipement pour nous permettre nous aussi de faire des investissements. La Cpupme.CI envisage de faire des investissements. La Cpupme.CI envisage de se projeter dans certains pays, forte de son savoir-faire et parce qu’elle est organisée en filières. Mais peut-on réaliser cela si tous les fonds, surtout les financements du secteur privé, sont captés par un groupe prétendant parler au nom du secteur privé ivoirien ? Qui leur a donné cette légitimité ? En Turquie, je n’ai pas vu cela. J’ai vu chacun faire son travail pour l’intérêt de l’économie turque. Il ne s’agit pas de dire que l’on veut faire un investissement pour les Pme. Il faut, au contraire, leur donner les moyens de faire leur investissement parce qu’elles savent ce qu’elles veulent. Leur mission, elles la connaissent : c’est l’économie locale, la sous-traitance, l’amélioration de la qualité de vie des Ivoiriens et des Ivoiriennes, la mise à disposition des populations de services et produits simples et pas chers.
Source : Fratmat.info et sercom
Interview//Gestion des déchets Covid-19 en Côte d’Ivoire//Professeur Kouadio Kouamé(Institut Pasteur) « L’objectif est de couvrir tout le territoire national. »
mercredi, 19 juillet 2023 07:33 Written by AdminLa Covid-19 est certes maitrisée en Côte d’Ivoire, mais que sont devenus les déchets Covid ? Le professeur Kouadio Kouamé, responsable de la gestion des déchets médicaux au département environnement et santé de l’Institut Pasteur Côte d’Ivoire) /chargé du traitement des déchets Covid-19 fait le point….
Qui êtes- vous ?
Je suis le Professeur KOUADIO Kouamé, Maître de Recherche en santé publique et médecine préventive. Je suis médecin de formation et titulaire d’un PhD en médecine préventive et environnementale obtenu au Japon. Je suis aussi titulaire d’un diplôme de Vaccinologie obtenue en 2008 à l’Institut Pasteur de Paris(France) et d’un Diplôme en épidémiologie et statistique obtenu à l’Université Libre de Bruxelles en Belgique. Je suis le chef de l’Unité éco épidémiologie, responsable de la gestion des déchets médicaux au département environnement et santé de Institut Pasteur Côte d’Ivoire)/chargé du traitement des déchets Covid-19
Pouvez-vous nous faire un point sur le traitement des déchets Covid-19 ?
Votre interview vient à point nommé. En effet, elle nous permet de dresser le bilan du traitement des déchets Covid -19. Il faut rappeler qu’à la faveur de la visite de feu le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly en Mai 2020, Paix à son âme, nous lui indiquions que 8 tonnes de déchets avaient déjà été incinérées par notre unité. Depuis cette date jusqu’ à ce jour, l’Institut Pasteur a détruit 198 tonnes de déchets Covid-19. Récemment, à la faveur d’une réunion organisée par l’Unité de coordination des projets-santé (Ucp Santé) Banque mondiale qui finance tout ce qui est gestion des déchets Covid pour la Côte d’Ivoire, il nous a été communiqué que plus de 400 tonnes de déchets ont été incinérés dans le cadre de la prise en charge des déchets sanitaires et ceux issus des centres de vaccination.
Quand la pandémie est apparue en mars 2020, chaque structure gérait comme elle le pouvait ses déchets. Le ministère de Santé et de la couverture maladie universelle représenté par le Direction de l’hygiène et de la santé publique Environnement (Dhpse) a demandé à l’Ucp Santé Banque mondiale, de prendre en charge la gestion des déchets Covid issus des tests de diagnostic afin de soutenir les efforts de la Côte d’Ivoire. Il est vrai qu’aujourd’hui, le virus ne circule plus avec la même ampleur, mais il faut souligner qu’il est bien présent. Il faut noter que l’Ucp santé s’occupe également des déchets issus des centres de vaccination. En 2021, les activités de gestion des déchets étaient concentrées seulement à Abidjan. Mais depuis l’année 2022, les structures en charge du transport de ces déchets, ont été étendues à des villes de l’intérieur du pays ; citons : Bouaké, Korhogo, Agboville et Aboisso pour ne citer que celles-là. Dans cette activité, tous les déchets médicaux récupérés sont acheminés vers des sites d’incinération. L’objectif de l’Etat de Côte d’Ivoire étant de couvrir tout le territoire national.
A combien de tonnes peut-on évaluer à ces déchets produits à traiter ?
Comme je l’ai souligné plutôt, nous au niveau de l’Institut Pasteur nous avons incinéré 198 tonnes de déchets Covid de 2020 à ce mois de juillet 2023. Au niveau d’Abidjan, nous sommes le deuxième site qui abrite un incinérateur. Celui de l’Institut national d’hygiène Publique (Inhp),d’Abobo étant plus volumineux que le nôtre, et donc a incinéré plus de déchets que nous. En ce qui concerne Abidjan, nous avons aussi l’incinérateur du Chu d’Angré
Professeur, est-ce que l’Institut Pasteur et les autres structures ont les moyens de traiter tous les déchets Covid ?
L’Etat fait ce qu’il peut. Comme je vous le disais plus haut, Quand la Covid est apparue, c’est la Banque Mondiale qui a soutenu l’Etat de Côte d’Ivoire pour pouvoir incinérer les déchets. Nous pensons que l’Etat de Côte d’Ivoire a beaucoup fait et dans ce sens. Il a appuyé et continue d’ailleurs de le faire pour les différentes structures afin de les approvisionner en gaz butane. Des perdîmes ont été octroyés pour intéresser le personnel qui s’occupe des activités d’incinération. Par ailleurs, d’autres bonnes volontés seraient les bienvenues dans la gestion des déchets. Etant donné qu’au ministère de la Santé et de la couverture maladie universelle, ce ne sera pas seulement es déchets Covid mais tous les autres déchets découlant des activités de soins
Pouvez -vous nous donner des précisions sur les catégories de déchets ?
Nous avons trois grandes catégories de déchets. La première catégorie, ce sont déchets ménagers et assimilés. La deuxième, ce sont les déchets d’activités de soins à risque infectieux et la troisième ce sont les déchets médicaux non infectieux. Ce sont les deux dernières catégories qui sont surtout pris en charges par notre unité. Comme dans le cadre de la pandémie, il ya aujourd’hui des réactifs périmés et des masques non utilisés périmés, il va falloir les détruire pour ne pas qu’ils se retrouvent dans l’environnement immédiats des ivoiriens.
Pour revenir aux masques usagés et abandonnés dans la nature, peuvent-ils être sources de contamination de certaines maladies ?
Evidement que les masques sont sources d’infection s’ils sont contaminés. L’Etat a fait beaucoup d’efforts dans ce sens. Les populations ne sont peut-être pas habituées à l’utilisation des masques. Ceux qui sont utilisés en milieu hospitalier restent à l’hôpital et beaucoup d’efforts sont faits dans ce sens. A ce niveau, le problème ne se pose pas, vu que nous avons l’habitude d’utiliser des masques. Au tout début de la crise sanitaire, les frontières étant fermées, chaque pays a demandé aux différentes structures l’utilisation des produits locaux ; notamment en tissu qu’on pouvait désinfecter et laver. Ces masques sont réutilisables et non périssables. Toutefois, la Côte d’Ivoire a fait de gros efforts pour arriver à une maitrise de la pandémie à travers la distribution gratuite de masques.
Quelle pourrait être la durée de vie de ces masques bleu très prisés au début de la pandémie s’ils sont abandonnés dans la nature ?
Ces masques ne sont pas du coton. Ils sont du polypropylène qui s’apparente à du plastique et peuvent rester des centaines d’année dans la nature. Normalement, Il ne faut pas les abandonner dans la nature. Nous les africains et précisément les Ivoiriens, nous avons cette habitude de jeter tout ce que nous utilisons n’importe où. Comme je le disais plus haut, beaucoup de masques ont été pris en charge par l’Etat de Côte d’Ivoire via le ministère de la Santé et de la couverture maladie universelle. Les déchets ont été convoyés dans les trois centres d’incinération des déchets Covid-19. Je voudrais parler des masques utilisés en milieux hospitaliers. Ceux qui ont été utilisés en dehors ont été jetés à la poubelle. Ces poubelles, ce sont les entreprises Ecoti. S.A et Eco eburnie qui s’occupent du transport vers le centre d’enfouissement technique de Kossihouen sur la route de Yamoussoukro. Ces masques sont en plastique, ils peuvent passer des centaines d’années dans la nature avant de se décomposer.
Faut-il prévoir un projet de recyclage de ces déchets covid à autre chose ?
Dans les pays développés, ces genres de déchets incinérés sont utilisés dans la fabrication des pavés, en vue de revêtement de certaines voies. Ça c’est une première solution. Pour terminer je voudrais remercier l’Etat de Côte d’Ivoire qui, à travers le ministère de la santé et de la couverture maladie universelle, n’a ménagé aucun effort, pour appuyer les structures comme l’Institut Pasteur qui dépend du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, pour nous équiper en intrants, masques, sacs poubelles, intrants de laboratoires et gaz qui nous ont permis de lutter efficacement contre la pandémie. Les résultats sont là. Au début de la pandémie à Corona virus, les occidentaux disaient que les africains allaient mourir en masses parce que les structures sanitaires n’étaient pas prêtes. Dieu merci, ça n’a pas été le cas. Ce sont plus tôt les européens qui en sont morts en grand nombre. Au niveau de notre pays, les résultats sont aussi l’aboutissement de processus qui avaient été mis en place par la Côte d’Ivoire dans le cadre de l’épidémie d’Ebola. Cela a permis la prise en charge rapide et efficace de la Covid-19 et de réduire les effets de la pandémie comme on le constate aujourd’hui.
Bamba Mafoumgbé, Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Légende photo : Professeur Kouadio Kouamé(Institut Pasteur) : « Les résultats sont aussi l’aboutissement de processus qui avaient été mis en place par la Côte d’Ivoire dans le cadre de l’épidémie d’Ebola. »
Interview //’Salma la Cavalière élégante’ //Liberté de la femme en Arabie Saoudite : « Les femmes sont très protégées par le gouvernement saoudien »
jeudi, 22 juin 2023 16:15 Written by AdminAbsence de liberté, fermeture au monde extérieur et oisiveté. Voici autant de stéréotypes véhiculés sur le compte de femme arabe voilée, notamment les saoudiennes. Le témoignage de ‘Salma la cavalière élégante’, une designer vivant en Arabie Saoudite, rencontrée à Rabat, au Maroc, lors du Festival Afrifata2023…
Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Je suis Salma, française d’origine marocaine. Je vis en Arabie Saoudite. Où je travaille en tant qu’ingénieur et je suis professeur d’équitation. J’élève et je vends des Pur- sang arabe.
Dans ce pays, il se dit que les femmes ne travaillent pas, vrai ?
Pas du tout. Les choses ont énormément évolué. Les femmes conduisent leurs voitures et investissent. Ce n’est pas du tout comme avant, les femmes sont beaucoup plus ouvertes et beaucoup plus entreprenantes de nos jours. Contrairement à ce que les gens disent, les femmes sont très protégées par le gouvernement saoudien et elles ont énormément de droits. Malheureusement, c’est la propagande médiatique, qui propage beaucoup de préjugés. Il faut voyager, connaitre la culture et la religion des autres pour pouvoir comprendre la diversité.
A vous entendre, si vous utilisez « Salma » tout cours, cela voudrait dire que la liberté d’expression n’est pas totale en Arabie Saoudite ?
La définition de la liberté change. Votre liberté n’est pas forcement ma définition à moi. Par exemple, chez vous les femmes ne se couvrent pas. Cela ne voudrait pas dire que celles qui ne se couvrent pas sont forcément libres. Il faut accepter que les gens soient différents et les cultures aussi. Le jour qu’on aura accepté qu’on est tous différents et que le monde est beau lorsqu’on est différents. Nous ne sommes pas des robots qui se ressemblent tous.
Comment peut-on définir votre art ?
A la base, je suis cavalière et j’ai commencé à monter à cheval avec ce qu’on appelle les Abaya. C’est -à dire les robes noires que les saoudiennes portent. C’est pour casser les stéréotypes qu’on a en Europe, qu’on sur la femme musulmane qui s’habillent en noir, qui ne peut rien faire que de rester à la maison et qui n’a pas de passion. Bref, c’est pour casser ces préjugés là que j’ai commencé par-là, pour passer un message à ces femmes-là. Pour dire que même si l’on s’habille de cette façon, l’on peut bien faire ce qu’on souhaite. Pratiquer des sports intenses comme l’équitation. Par la suite, j’ai commencé à designer des Abaya pour moi-même. J’ai commencé à comprendre que j’avais ma propre identité et qu’on aimait bien ça. C’est grâce à mes followers sur instagramme, que j’ai commencé à construire ma propre collection de cette créativité que j’ai commencée par l’équitation.
D’où vous ai venu cet amour pour le cheval ?
J’ai remarqué que l’équitation est un monde très fermé. Aussi, j’ai remarqué que dans chaque magasin, on trouvait presque la même chose. J’ai voulu être une cavalière à part, plus élégante et qui porte des ténues plus élégantes. Le cheval est un animal puissant et élégant. Donc je voudrais être une cavalière qui est belle et à la hauteur de cet animal.
Des saoudiens sont allés à l’école occidentale comme vous et sont revenus au pays. Quel est le regard de celles qui sont restées au pays sur vous ?
Honnêtement, 99% des femmes, sont très heureuses de voir une femme très ouverte. Ces femmes que vous dites orthodoxes, viennent très souvent me voir, pour prendre des cours et faire exactement la même chose que moi. Moi je pratique ma religion. Je suis de la religion musulmane et très ouverte sur ceux qui ne se voilent pas. Je vous apprends que j’ai vécu et grandi en France, j’ai une double culture et très ouverte à celles qui ne se couvrent pas. Autant j’accepte les autres, j’aimerais bien qu’on m’accepte ma voie et ma liberté.
En Arabie Saoudite, y a-t-il des femmes démocrates et engagées ?
Oui, je fais partie d’un groupe de 30 femmes entrepreneuses et nous nous voyons régulièrement, pour échanger et voir comment faire avancer nos activités. Je voudrais vous préciser que l’Arabie Saoudite d’avant était aussi très bien. Seulement, on ne savait pas comment les femmes vivaient. Les femmes avaient par exemple, leur chauffeur privé et il n’y avait pas assez de contraintes. C’est ce qu’elles m’ont dit. Aujourd’hui, elles conduisent leurs voitures et peuvent aller n’importe où et elles ont plus de liberté. Moi la femme voilée, quand je vais en France, je trouve zéro activité, je ne peux faire de gymnastique, par exemple. Par contre en Arabie Saoudite et avec toutes les infrastructures qui sont faites pour les femmes, je trouve que j’y ai beaucoup plus de liberté qu’en France.
Interview réalisée à Rabat, au Maroc, par Bamba Mafoumgbé,Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Légende photo : Salma La cavalière élégante : « Moi la femme voilée, quand je vais en France, je trouve zéro activité… »
Interview// Guido Brusco, (COO- Ressources naturelles de Eni Spa) // « Le gaz produit par Baleine sera entièrement dédié à l'approvisionnement du marché intérieur »
mercredi, 14 juin 2023 17:01 Written by AdminPouvons-nous en savoir un peu plus sur la coopération entre Eni et la Côte d'Ivoire qui a conduit à la découverte d'hydrocarbures géants dans le champ de Baleine en 2021 ?
En Côte d'Ivoire, nous avons reconnu l'existence d'un cadre législatif, réglementaire et contractuel attrayant qui crée un environnement commercial favorable, attirant les investissements d'entreprises internationales telles qu'Eni. Permettez-moi d'évoquer notre exemple concret. Un exemple qui me rend particulièrement fier, ainsi que toute l'équipe d'Eni.
Je parle de la coopération solide et fiable entre Eni et la Côte d'Ivoire qui a conduit à la découverte d'hydrocarbures géants dans le champ de Baleine en 2021.
Eni est revenu en Côte d'Ivoire en 2015, après avoir été actif dans le pays dans les années 60 et 80. Nous sommes revenus parce que nous partagions une vision stratégique commune et un dialogue constructif et concret avec les institutions et les partenaires ivoiriens. Depuis la découverte de Baleine, en septembre 2021, Eni et toutes les parties impliquées travaillent à la mise en production du champ à la mi-2023. C'est un temps record, moins de deux ans après la découverte, et nous sommes vraiment proches de la ligne d'arrivée.
Que représente le gisement Baleine pour Eni ?
Baleine est une récompense énorme pour Eni et la Côte d'Ivoire. Il s'agit de la première découverte commerciale après plus de 20 ans, ce qui donne une nouvelle perspective à l'exploration pétrolière et gazière dans le pays.
Baleine contribuera au développement industriel de la Côte d'Ivoire, en soutenant sa croissance économique pour les années à venir et en favorisant le développement socio-économique. Le gaz associé à Baleine alimentera la demande intérieure, assurant l'accès à l'énergie à des millions de personnes et permettant à la Côte d'Ivoire de devenir un centre énergétique régional. En fait, le gaz produit par Baleine sera entièrement dédié à l'approvisionnement du marché intérieur. Cela représentera une augmentation d'environ +50% de la production actuelle de gaz du pays.
Dans un monde en pleine transition énergétique, que faites-vous pour atteindre la neutralité carbone ?
Le développement de Baleine s'inscrit dans la trajectoire de transition énergétique d'Eni. Il est parfaitement conforme à notre idée d'une transition juste, qui réconcilie le droit au développement avec la nécessité globale de réduire les émissions.
La décarbonisation est en effet au cœur du développement de Baleine depuis le tout début. Baleine sera le premier développement net zéro en Afrique pour les émissions de type 1 et 2, c'est-à-dire les émissions directement attribuables à la production d'hydrocarbures.
Trois mois seulement après la découverte de Baleine [décembre 2021], nous avons signé un protocole d'accord avec le ministère ivoirien des Mines, du Pétrole et de l'Énergie pour atteindre la neutralité carbone.
Pouvez- vous, nous parler un peu du cadre à la fois pour les initiatives visant à compenser les émissions de gaz à effet de serre... ?
En 3 mois seulement, nous avons pu fournir un cadre à la fois pour les initiatives visant à compenser les émissions de gaz à effet de serre et pour les projets de développement local. En conséquence, nous allons compenser les émissions de Baleine par un vaste programme de distribution de fourneaux améliorés. Ce programme a un double objectif : améliorer l'accès à l'énergie et réduire la déforestation et les émissions. De plus, les fourneaux sont fabriqués dans le pays, ce qui a un impact économique local direct. La distribution a commencé en juin 2022, avec un objectif de 300 000 foyers améliorés sur 7 ans, atteignant plus d'un million de bénéficiaires [à ce jour, 32 000 foyers améliorés ont été distribués En outre, Eni et le ministère des Eaux et Forêts ont convenu, le 20 septembre 2022, d'évaluer des projets REDD+ et d'autres solutions naturelles pour le climat sur une superficie de 380 000 hectares, afin de restaurer et de gérer les forêts et les savanes. Nous procédons rapidement : nous prévoyons de commencer la mise en œuvre du projet au quatrième trimestre 2023La combinaison et l'extension de ces initiatives permettront de compenser l'ensemble des émissions de CO2 de Baleine pendant toute sa durée de vie. Nous voyons la possibilité d'une coopération plus large sur les initiatives de transition énergétique, en particulier dans la chaîne de valeur de la mobilité durable. Nous évaluons la récupération des déchets oléagineux des chaînes de valeur agroalimentaires existantes, pour les presser en huile végétale qui sera ensuite transformée en biocarburant dans le système de bioraffinage d'Eni. Notre stratégie de développement prévoit une production précoce (phase 1) en 2023 avec une usine d'extraction existante.
Quels sont vos projets en faveur des populations ?
Dans le cadre des programmes de développement local et conformément à l'objectif d'une transition juste, Eni contribue à améliorer l'accès à une éducation de qualité. Nous requalifions 20 écoles primaires à Abidjan et dans le Sud Comoé, touchant ainsi plus de 8 000 élèves.
En outre, Eni investit dans le renforcement des capacités et la promotion du contenu local. En décembre 2021, l'université d'entreprise d'Eni et l'Institut national polytechnique Houphouët-Boigny ont convenu de coopérer sur des initiatives de renforcement des capacités, y compris des masters et des formations pour des techniciens qualifiés, ciblant 300 personnes au cours des 3 prochaines années.
Les initiatives d'Eni en Côte d'Ivoire amélioreront l'accès à l'énergie, soutiendront l'éducation et la santé, créeront de nouveaux emplois et de nouvelles entreprises, le tout dans le but de réduire les émissions et l'impact sur l'environnement. C'est ce que nous appelons une transition juste.
Les nouveaux projets pétroliers et gaziers, s'ils sont développés dans des délais courts, peuvent soutenir la croissance économique à court et moyen terme, ouvrant ainsi la voie aux énergies renouvelables et à d'autres sources d'énergie décarbonées.
Un mot pour conclure ?
Permettez-moi de conclure en disant que toutes ces activités sur lesquelles nous travaillons en Côte d'Ivoire témoignent du fait qu'Eni, les autorités ivoiriennes et leurs partenaires regardent dans la même direction et avec une vision stratégique commune. Une vision qui va bien au-delà du développement d'un grand projet pétrolier et gazier autonome, mais qui établit un point de départ pour une création de valeur durable en Côte d'Ivoire, sur la voie de la transition énergétique.
Bamba Mafoumgbé,Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Légende photo : Guido Brusco, (COO- Ressources naturelles de Eni Spa) : « Les initiatives d'Eni en Côte d'Ivoire amélioreront l'accès à l'énergie »
Interview//Essoh Yanny Milie Blanche,épouse Abanet, présidente de la Commission de la Concurrence// «Nous sommes le gendarme de l’économie nationale.»
lundi, 12 juin 2023 16:01 Written by AdminJusque-là discrète mais efficace dans l’ombre, la Commission de la concurrence, a décidé de monter en puissance…
Présentez- nous la Commission de la Concurrence ?
La Commission de la concurrence est instituée par l’art.7 de l’Ordonnance n°2013-662 du 20 septembre2013 relative à la concurrence. Elle est une Autorité administrative et indépendante(AII). Aux termes de l’article 1 du décret n°2017-411 portant attributions, organisation et fonctionnement, la Commission de la Concurrence est dotée d’une personnalité juridique et d’une autonomie financière.
En quoi ses missions diffèrent-elles de celles d’une autorité administrative indépendante comme l’Anrmp ?
L’Ordonnance n°2023-662 du 20 septembre 2013 relative à la concurrence est le texte de base qui détermine le champ d’application des activités de la Commission de la concurrence. Elle est le régulateur de toutes les activités économiques dans notre pays avec une compétence générale. Par contre, l’Anrmp est une autorité de régulation sectorielle portant sur les marchés publics. L’article 8 de l’Ordonnance citée supra définit la principale mission de la Commission : « la Commission de la Concurrence effectue une mission générale de surveillance du marché afin d’y déceler les dysfonctionnements liés aux pratiques anticoncurrentielles telles que prévues par le droit communautaire de la concurrence ». Elle est a aussi une mission consultative (art.3)
Pouvez- vous nous faire un point de vos actions sur le terrain ?
En termes de point des actions sur le terrain, la Commission de la concurrence fait des contrôles ou des enquêtes. Elle est le gendarme de l’économie nationale. Ces activités sont orientées sur des comportements des en/ses pour déceler des dysfonctionnements liés aux pratiques anticoncurrentielles (ententes illicites ou cartels, abus de position dominantes). Ensuite elle est compétente pour connaître des cas de pratiques de concurrence déloyale. Toutes ces actions et résultats sont compilés dans le tableau ci-après. (Voir encadré)
Bamba Mafoumgbé
Encadré : Plusieurs affaires ont été traitées par la Commission de la Concurrence, dans le cadre d’investigations dont les rapports ont été transmis et les dossiers avancent bien.
. Augmentation concertée des prix des journaux ivoiriens le 2 avril 2014. Les investigations ont eu lieu sur la période d’Avril-mai 2014.Le rapport transmis à l’Uemoa et elle est en attente de la décision finale.
. Enquête sur la concurrence dans le secteur de la brasserie et des boissons gazeuses sucrées. L’enquête a eu lieu du 19 septembre au 1er octobre2016. Le rapport a été transmis à l’Uemoa. Le rapport est en instruction devant la Commission de l’Uemoa. Le dossier est au stade de la décision finale
.Enquête relative à la mise en concession du 2eme Terminal à container du Port Autonome d’Abidjan. Les investigations ont eu lieu du 25 juillet 06 août 2016.Le Rapport transmis à l’Uemoa.
La Décision n°10/2019/COM/UEMOA du 05 novembre 2019 aux contrevenants en vue du paiement de l’amende pécuniaire. Recours des entreprises sanctionnées devant la Cour de Justice de l’Uemoa. Décision n°01/2019/COM/UEMOA du 11 février 2021 portant retrait de la décision du 05 novembre 2019.
(Source : Commission de la Concurrence)
B.M
Interview //Coût de la durabilité du cacao…// M. Alex ASSANVO, Secrétaire exécutif de l’Iccig : « Il ne doit pas se faire sur le dos de nos producteurs »
dimanche, 11 juin 2023 10:51 Written by AdminTrois ans après la mise en place de l’Initiative cacao Côte d’Ivoire Ghana(Iccig),son Secrétaire Exécutif, Alex Assanvo, fait le point des acquis et fixe le cap sur les prochaines batailles. Interview…
Comment évolue la bataille du cacao portée par la Côte d’Ivoire et le Ghana sur marché international ?
L’Initiative cacao Côte d’Ivoire Ghana, est née d’une vision de la Côte d’Ivoire et le Ghana à travers nos deux Chefs d’Etat : Le Président de la République Alassane Ouattara de Côte d’Ivoire et le Président Nana Akufo Addo du Ghana. Avec l’ambition de pouvoir influencer le marché international du cacao et peser sur le poids des deux pays qui sont les deux gros pays producteurs de fèves de cacao au monde.
Trois ans après la mise en place de cette initiative, beaucoup de choses se sont passées. Vous parlez de bataille, moi je dirais que c’est de bonne guerre. Nous sommes des pays producteurs et nous voulons le meilleur pour nos producteurs. Beaucoup de faits majeurs ces derniers temps. Modestement, nous avons pesé de notre poids pour dicter certaines choses sur le marché. Sur même le comportement des industriels. Cela montre que la Côte d’Ivoire et le Ghana ensemble certaines choses sur le marché et même sur le comportement des industriels.
Pouvez-vous être plus précis…. ?
Je vous donne deux exemples qui sont concluants : En Novembre 2022, nous avons décidé de ne plus participer à toute évènement de l’industrie jusqu’à nouvel ordre. Cela a porté ses fruits et ça ramener tout le monde autour de la table. La deuxième chose, lorsque la prime de qualité avait été utilisée pour neutraliser le Drd, nous avons décidé de le publier et cela à ramener la stabilité et de la sérénité dans le marché. Je peux dire que nous avons gagné la première bataille, ce n’est pas la dernière. Nous avons réussi à améliorer le prix du cacao. Donc la Côte d’Ivoire et le Ghana ensemble, nous pouvons faire de bonnes choses. Cela a joué un rôle très fort dans ce qui se passe aujourd’hui dans le marché qui est spéculatif.
C’est quoi votre stratégie ?
Nous ne sommes pas de grands consommateurs de chocolat donc nous ne pouvons pas parler de guerre. Il faut que ça soit un dialogue au niveau de l’industrie chocolatière in fine. Le consommateur veut un cacao durable. En Côte d’Ivoire et le Ghana bien avant que des régulations arrivent en Europe, nous avions déjà établi des processus pour recenser les producteurs et pour définir des programmes nationaux de traçabilité. De telle sorte qu’aujourd’hui, tous les planteurs auront leur carte professionnelle de producteurs aussi bien au Ghana qu’en Côte d’Ivoire. Pour donner de la valeur au cacao conformément à la vision de nos chefs d’Etat. La régulation est là et nous avons des outils qui nous permettent d’avancer et cela nous permet d’arriver au deuxième point.
Lequel ?
Nous avons réussi à faire comprendre à tout le monde que la durabilité a un coût qui ne peut pas être fait sur le dos de nos planteurs. Lors que nous parlions de meilleur prix aux producteurs, personne ne voulait nous croire. Aujourd’hui, les gouvernements européens sont d’accord pour dire qu’il ne peut avoir de durabilité sans un meilleur prix aux producteurs. Que ce soit au niveau des gouvernements européens que des autres acteurs, lors des conférences internationales, tout le monde admet l’amélioration du prix aux planteurs comme une condition de la durabilité. La Côte d’Ivoire et le Ghana ensemble, ça apporte du fruit. Mieux, nous sommes en discussion avec d’autres pays producteurs. Il a été officiellement mentionné à l’issue de la dernière rencontre du Comité de pilotage d’Accra, que le Nigeria et le Cameroun, devraient nous rejoindre dans l’Initiative. D’Abidjan, je vais me rendre au Cameroun, pour discuter avec leurs autorités. Contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, bientôt, vous verrez d’autres pays hors du continent africain qui commencent à réfléchir, s’ils ne feraient pas partie de cette alliance. Ce sont des actions à consolider avec l’appui du Conseil café et cacao et le Ghana Cocoabord.
Sur la question de durabilité, lors des discussions autour de la table, tout le monde semble d’accord mais, dans la faisabilité, on a l’impression que certains ne jouent pas franc jeu ?
C’est normal comme impression. Nous sommes dans une phase transitoire. Il y avait des comportements très déloyaux envers nos pays. Aujourd’hui les gens doivent changer de comportement. L’industrie doit démontrer aujourd’hui à leurs régulateurs d’où vient le cacao. Où est-ce qu’ils l’on acheté et comment il arrive sur le marché. Avant que le cacao n’arrive sur le marché, ils achetaient, stockaient sur deux ou trois ans et pouvaient faire même de la spéculation. Désormais, ils seront obligés de démontrer. Ça nous donne un peu plus de force. Parce qu’aujourd’hui, la spéculation nous ne la contrôlons pas. Nous allons reconnecter le produit physique au cacao spéculatif. Je pense que c’est un grand succès d’arriver à cette étape où l’on parle d’un cacao physique qui vient d’un planteur. Le planteur doit être rétribué à la hauteur de son travail. Ainsi, cela va amener un plus d’efforts tant au niveau des gouvernements que des importateurs.
C’est à croire que c’est maintenant les européens avec des normes alors qu’avant quelque chose était fait en interne dans les pays producteurs.
Les européens ont le droit de demander ce qu’ils veulent sur leurs territoires et nous avons le droit de définir ce qui sort de chez nous. Ce qui se passe aujourd’hui, ce n’est pas seulement hier. Nous devons nous préparer et c’est en cela que l’Initiative cacao Côte d’Ivoire - Ghana est très importante. Le marché d’aujourd’hui ne sera pas le même que celui de demain avec de nouvelles normes. La durabilité devient une nouvelle norme. Mais en même temps, nous sommes dans un marché multidirectionnel. Nos deux pays peuvent vendre leur cacao partout dans le monde. L’Europe est certes un grand acteur, mais nous avons aussi d’autres acteurs. Nous avons un rôle de diversification et nous devons anticiper tous les éléments du marché. Nous devons aller plus loin, dans la réflexion dans le cadre de la transformation locale de notre production.
Pouvez-vous nous en parler ?
Je ne parle pas de manger du chocolat seulement mais de tous les produits annexes du cacao. On parle de l’Energie et d’engrais à partir de la cabosse de cacao entre autres. Il y a des valeurs nutritives du cacao que nous devons promouvoir. La diversification devrait nous y aider.
Vous parlez de transformation locale. Est-ce que cela peut se faire sans de grandes capacités de stockage ?
La question n’est pas seulement au niveau du stockage. L’industrie peut aussi stocker à New-York par exemple. Le combat n’est pas seulement au niveau du stockage. En Côte d’Ivoire de grands projets sont en cours dans ce sens. Tout comme au Ghana. Comment s’assurer que nous sortons de la dépendance spéculative ? Nous pouvons certes augmenter les capacités de stockage, mais il faut transformer plus une partie et promouvoir la consommation locale. Pour in fine avoir le moins de cacao spéculatif.
C’est quoi le pacte économique mis en place par les deux pays ?
C’est une vision liée à la valeur du cacao auquel nous voulons que le planteur soit rétribué. C’est un cadre que nous avons mis en place, non pas pour parler entre nous ivoiriens et ghanéens de durabilité, mais entre nous et les autres acteurs du marché, pour réfléchir sur les responsabilités des différents acteurs notamment, les industriels entre autres. Nous avons signé avec une vingtaine d’entre eux pour parler de ces questions et tout cela se fait de façon multilatérale autour de la table avec des experts…
Comment se comporte aujourd’hui le marché et l’application du e différentiel de revenu décent, (Drd) ?
Comme nous l’indiquions plus haut, les actions qui nous avons posées, ont permis de ramener la stabilité sur le marché et les cours se portent bien. Nos deux pays vendent par anticipation. Je laisse la latitude aux régulateurs ivoirien et ghanéen, de mettre en place les mécanismes pour fixer le prix bord champs. Nous avons de belles possibilités devant nous. En ce qui concerne le Différentiel de revenu décent (Drd), nous avons réussir à sortir de toutes les actions qui avaient été misent en place pour le neutraliser. Le Drd est un élément intégré dans le marché du cacao, tous les acteurs s’y adaptent et il est intégralement répercuté.
Bamba Mafoumgbé, Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Légende photo : M. Alex ASSANVO, Secrétaire exécutif de l’Iccig : « Le Drd est un élément intégré dans le marché du cacao… »
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Ceo africa Forum2023//Dr Adama Coulibaly, Dg de Conseil du Coton et de l’anacarde// «Nous repartons satisfaits de cette rencontre internationale… »
samedi, 10 juin 2023 13:42 Written by AdminPouvez- vous nous expliquer les raisons de cette rencontre de haut niveau ?
Nous sommes partenaires au Ceo Africa Forum. Comme vous le savez, la filière cotonnière ivoirienne, c’est 200 à 250 mille tonnes de fibre de coton par an. Qui sont exportées quasiment à l’état brute. Notre préoccupation en venant ici, c’est de pouvoir intéresser d’éventuels investisseurs dans le domaine de la filature, du tissage et la confection, de telle sorte que nous puissions capter de la valeur ajoutée. Vous avez vu un des acteurs majeurs de cette filière signé en présence des hautes autorités ivoiriennes, avec des grands groupes internationaux. Nous venons en tant que régulateur, développeur de cette filière, créer des contacts et suivre les partenariats en vue d’investissements
Quid de la filière l’anacarde ?
Vous avez pu assister également à la signature d’un protocole d’accord avec un grand groupe qui ambitionne construire en Côte d’Ivoire, la plus grande usine au monde. Avec une capacité de 200 mille tonnes. Les documents d’engagements ont été signés en présence des plus hautes autorités du pays. Nous espérons voir construire cette unité dans les meilleurs délais. Rappelons qu’en ce moment se construit à Boundiali, une autre unité de transformation avec une capacité de plus de 100 mille tonnes et les travaux sont très avancés. Les machines sont en train d’être installées et les premiers essais vont démarrer cette année 2023. Avec les signatures d’accords de partenariats stratégiques qui ont eu lieu dans la mouvance de cette rencontre et les contacts que nous avons pu nouer, nous pouvons dire que nous sommes satisfaits.
Comment se déroule la campagne de commercialisation 2023 sur le terrain ?
Le marché de la noix brutes s’est effondré partout dans le monde. En ce qui concerne les opérations de ventes groupées, notre objectif c’est de maintenir le prix planché au niveau de la Côte d’Ivoire. Donc, ces ventes groupées, ont pour vocation de permettre aux paysans de bénéficier du respect du prix planché du Kg qui a été fixé pour le bord champs à 315 Fcfa. Ces ventes groupées sont supervisées par les préfets, sous – préfets, nos représentants et des forces de l’ordre entre autres dans les zones de production. Les populations sont très heureuses lorsque nous organisons une telle démarche. Parce que les offres qui leurs sont proposée oscillent entre 200 et de 250 Fcfa le kg. Ce qui est en dessous du prix planché fixé par le gouvernement. Nous les encourageons à ne pas vendre de façon isolée leur production mais à attendre l’occasion de ces ventes groupées pour gagner le juste prix.
Le Cca a-t-il pris des acheteurs qui ne respectent pas le prix planché, ont-ils été sanctionnés ?
Oui nous avons pris un dans la zone d’Odienné et le préfet l’a mis en prison. Tout comme dans la région du Poro. Celui qui a été pris dans ce dernier cas, a été mis également aux arrêts. Ca c’est la première étape et des mesures administratives vont suivre. Les préfets ont reçu plein pouvoir d’agir sur le terrain. Il est prévu de suspendre immédiatement l’agreement des faussaires qui seront pris.
La fuite des noix brutes vers les pays limitrophes. ?
Cette année c’est la tendance inverse. Ce sont des produits du Ghana, du Burkina et de la Guinée qui entrent chez nous. Nous avons des rapports des différents qui l’attestent cette réalité. La commercialisation est difficile certes chez nous cette année mais par rapport aux autres pays, nous nous en sortons mieux. Nous attirons les produits des pays indiqués plus haut. Nous ne souhaitons pas que notre production sorte mais, en même temps nous souhaitons pas recevoir celles des autres pays. C’est une question de qualité et d’image du labelle Côte d’Ivoire.
Par Bamba Mafoumgbé,Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Légende photo : Le Dr Adama Coulibaly, Dg du Conseil du coton et de l’anacarde, (Cca) ( à droite) en compagnie de certains de ses collaborateurs au stand du Cca au Ceo africa forum2023
Interview//Activités portuaires en Afrique//Hassan ABKARI, Dg Tanger Med Port Authority « Nous sommes amenés à faire face aux mêmes problématiques »
lundi, 29 mai 2023 17:27 Written by Admin
En marge des travaux de la quatrième édition du Forum des ports africains, Hassan ABKARI, Directeur général de Tanger Med Port Authority,(Maroc),a indiqué les raisons du choix d’Abidjan, pour abriter l’édition 2023 pour abriter cette rencontre des ports africains.
Pourquoi un forum des ports africains ?
Ce forum est une sorte de conclave qui permet aux autorités portuaires africaines, d’échanger sur les défis de l’heure, partager les bonnes pratique et les erreurs à éviter. Surtout par rapport à l’évolution des ports et la gestion des crises qui se succèdent dans le monde. Nous devons gérer dans un cadre collaboratif plus affiner afin de pouvoir tirer des bénéfices de façon équitable (…) surtout que nous sommes amenés à faire face aux mêmes problématiques.
Pourquoi Abidjan ?
Nous avons des affinités toutes particulières entre Tanger Med et Abidjan et donc la Côte D’Ivoire. Ce forum se tient à chaque fois dans une capitale africaine portuaire. L’année prochaine, nous irons dans une autre capitale portuaire afin d’aller toucher à chaque fois les préoccupations de chaque port partenaires de cette initiative.
Quel est le secret du succès de Tanger Med ?
Il y a trois éléments qui me viennent à l’esprit. Le premier c’est la clarté de la vision royale. C’est un projet intégré et audacieux de Sa Majesté Mohammed VI que Dieu l’assiste qui a permis de façon cohérente de construire, un complexe portuaire, industriel et des zones activités économiques et industrielles. Sans oublier la connexion des infrastructures routes et rails ,pour connecter le port à ces zones de la création de valeurs et d’emplois. Le deuxième élément, c’est la situation géostratégique unique sur le Détroit de Gibraltar sur les routes du monde maritime est et ouest de la Péninsule ibérique et l’Europe. Tanger Med est situé à 14 Kilomètres de la péninsule Ibérique Ce qui permet de recevoir les plus gros porteurs du monde avec zéro déviation. Naturellement, un navire passe à moins de 3 km des côtes marocaines. Le fait d’intégrer le port à la route maritime, permet d’offrir aux armateurs des coûts compétitifs. Enfin, le troisième point, c’est la capacité des ressources humaines africaines, de relever défis à se former, à se remettre en cause pour hisser les standards de la qualité du port aux standards internationaux. Bref tout cela a permis non seulement de faire tourner le port mais attirer les gros armateurs. Pour faire tourner le port et d’assurer les volumes qui sont recherchés.
Comment vous vivez les effets de la crise russo-ukrainienne ?
Toutes les crises ont un impact sur l’activité économique mondial. Comme le dit le dicton, un battement d’ailes d’un papillon au Japon peut provoquer un Tsunami aux Usa. Chaque évènement international crée des perturbations dans le domaine du transport international. La fermeture par exemples des ports russes au commerce international impacte les programmes internationaux qui avaient été imposés aux armateurs par rapport à leurs stratégies dans le Trade international. Les complications qui s’en sont suivies, ont évidemment eu impact sur les complexes portuaires.
Comment vous vous adaptez à cela ?
Nous essayons à chaque fois d’aiguiser un peu plus nos avantages comparatifs pourque dans notre périmètre d’influence, nous restions le choix idéal des armateurs. En termes de concentration du trafic de transbordement vers l’export et l’export d’une part et la concentration et la distribution d’autre part. Sans oublier l’automatisation et la digitalisation des process dans le traitement des flux documentaires et financiers pour rester toujours leader. En 2022, nous avons traité 108 millions de tonnes de marchandises. Nous sommes passés de 0 à 108 millions de tonnes en 18 ans. Nous avons une prospective sur 2030, pour atteindre les 130 millions de tonnes.
Par Bamba Mafoumgbe,Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Interview// H.E Laila Rahhall (Fondatrice I AM AFRICA) // Aux jeunes africains : « Réveillons-nous, c’est l’âge d’or de notre continent… »
dimanche, 14 mai 2023 12:30 Written by AdminVos impressions après l’édition 2023 de Afrifata qui vient de se tenir à Rabat au Maroc ?
Je suis très heureuse de vous recevoir au Maroc ; un pays de tolérance et d’amour. Le Maroc c’est le cœur de l’Afrique. Je suis très ravie d’être aux côtés de Madame Zaineb El Kadiri, la commissaire générale et fondatrice d’Afrifata. Qui est un festival qui regroupe tous les talents et tous les jeunes africains du secteur culturel et de la mode. Pour moi, Afrifata va au -delà d’un simple festival qui donne l’opportunité aux jeunes talents d’exister, de faire leur business et leur carrière. Si nous sommes là c’est pour construire « Mama Africa ». L’Afrique a besoin de nous. L’Afrique c’est la richesse et c’est aussi l’avenir et une mine d’or où sont enfouis des talents cachés. Des personnes viennent en Afrique et nous croyons qu’ils viennent nous aider. Il n’en est rien. Car, ils viennent prendre nos richesses. Il faudrait que les jeunes se réveiller. C’est l’âge d’or de notre continent. Réveillons - nous pour construire l’Afrique
Parlez- nous de votre concept « I Am Africa »
C’est une initiative personnelle. Nous sommes tous des africains. I’am Africa, est un concept qui invite à la construction de l’Afrique, du développement et de la valorisation de ses richesses. Pour y réussir, elle a besoin de tous ses fils que tu sois immigré ou non. Levons-nous pour manifester les talents que nous avons. L’Afrique a besoin de ses enfants qui sont au-delà des océans. Restons chez nous pour construire notre continent. C’est bien beau de rêver, c’est beau d’aller apprendre mais il faut savoir un jour revenir à la source.
Dites-nous comment c’est fait votre rencontre avec Zaineb El Kadiri et Mona Al Manssouri ?
Zaineb c’est une grande Dame très ouverte. Moi j’ai « I Am Africa » et elle a Afrifata. Elle aurait pu ne pas m’inviter. Mais elle m’a invité et j’ai été très touchée par son invitation à cette troisième édition de ce festival qui a été un franc succès. Mona Al Manssouri, c’est une grande Dame qui a son actif plus de trente ans dans le secteur de la mode. Je suis mariée à un émirati, basé à Dubai. Sur place, j’ai eu l’occasion de participer à ses défilés de mode. Elle aime la mode et elle s’y investi énormément. Nous sommes très honorées par sa présence. Elle a à travers la tribune d’Afrifata, su prodiguer beaucoup de conseils aux jeunes designers africains.
Un message aux jeunes africains ?
Jeunes africains, vous être les rayons. Mama Africa a besoin de vous. N’oubliez pas votre identité. Apprenez, étudier mais revenez contribuer à la construction de l’Afrique
Bamba Mafoumgbé,Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Légende photo : H.E Laila Rahhall (Fondatrice I AM AFRICA)
Finances publiques//Croissance économique, gestion budgétaire.../ / Assahoré Konan Jacques : « La Côte d’Ivoire se positionne désormais parmi les pays les mieux notés d’Afrique »
jeudi, 09 mars 2023 09:39 Written by Admin
La question de la dette publique est au cœur de cette interview accordée à Fraternité Matin par le directeur général du Trésor et de la comptabilité publique.
La question de la dette est un sujet qui préoccupe les Ivoiriens qui s’inquiètent du niveau d’endettement de la Côte d’Ivoire. Mais avant d’aller plus loin, pouvez-vous nous dire ce qu’est la dette publique ?
Je voudrais tout d’abord vous remercier pour l’initiative de cette interview qui m’offre l’heureuse opportunité d’apporter des éléments de clarification sur la question du recours à l’endettement public, sujet de débats passionnés tant dans les milieux politiques qu’au sein de la population en général.
Et vous avez tout à fait raison, avant d’aller plus loin, il est important que nous ayons la même compréhension de la notion de dette publique. Pour répondre de manière prosaïque à votre question et permettre à l’ensemble des lecteurs de nous suivre dans la suite des échanges, retenons que la dette publique désigne l’ensemble des sommes d’argent empruntées par un État et ses démembrements (collectivités territoriales, établissements publics nationaux, organismes de sécurité sociales, etc.) pour financer leur développement.
Pourquoi les États ont-ils recours à l’endettement ?
Le recours à l’endettement est un instrument de politique économique comme tout autre. La principale raison pour laquelle les États y ont recours est l’insuffisance de leurs ressources intérieures ou domestiques pour couvrir l’ensemble de leurs dépenses.
En effet, comme vous le savez, chaque année, l’État élabore un cadrage budgétaire qui prévoit l’ensemble des dépenses à effectuer au cours de l’année (salaires, construction d’écoles, d’hôpitaux, de routes, etc.) et les ressources dont il dispose pour faire face à ces dépenses. Dans le meilleur des cas, les recettes intérieures d’un État, composées essentiellement des impôts, taxes et redevances devraient être à même de couvrir l’intégralité de ses dépenses.
Malheureusement, les ressources propres se révèlent en pratique toujours insuffisantes pour permettre à ces États de couvrir l’ensemble de leurs dépenses. Il se dégage donc un déficit qui est la différence entre le montant des dépenses que l’État est obligé d’assurer au cours de l’année et les ressources dont il dispose pour le faire.
La solution à laquelle ont donc recours tous les États, c’est d’aller emprunter sur les marchés financiers le montant du gap ou du déficit afin de pouvoir couvrir toutes les dépenses programmées. Vous comprenez donc que plus le montant du déficit est élevé, plus le montant à emprunter (donc la dette) sera élevé et vice versa.
J’insiste pour dire que cette situation n’est pas propre à notre pays. Aucun État au monde, encore moins nos États confrontées aux dépenses sociales pressantes et à la crise sécuritaire, n’arrive à couvrir ses dépenses (qui sont généralement incompressibles) avec ses ressources propres (qui sont toujours limitées). Le but de l’exercice est de faire en sorte que le déficit à combler soit le moins grand possible, afin d’avoir à emprunter moins.
A vous écouter, on a l’impression que notre pays n’a d’autres choix que de financer son déficit par la dette.
Vous posez là une préoccupation fondamentale. Comme je viens de l’indiquer, la dette est contractée pour financer le gap entre les dépenses et les ressources de l’État. Quand une telle situation se pose, nous avons trois solutions possibles : la première, qui paraît la plus simple, c’est de dire qu’il faut réduire les dépenses pour les aligner sur les ressources. A ceux qui sont tentés par cette solution, je voudrais les inviter aux arbitrages budgétaires pour voir combien il est difficile pour le ministre du Budget, de supprimer la construction d’une école, d’un hôpital ou la construction ou le bitumage d’une route.
Face au caractère prioritaire des dépenses de l’État, la deuxième solution, c’est d’accroître les ressources fiscales et non fiscales. Cette solution est la plus viable car elle a l’avantage d’augmenter les ressources de l’État sans créer la dette. De plus, le taux de pression fiscale d’environ 12% aujourd’hui est faible comparé à l’objectif de 20% que cherchent à atteindre nos États. Il y a donc de la marge. Mais combien sommes-nous aujourd’hui disposés à payer nos impôts ou à payer nos droits de douanes sans rechigner ou sans chercher à faire des arrangements ? Savons-nous que c’est en payant nos impôts que nous contribuerons à accroître les ressources propres de l’État et à réduire l’endettement ?
C’est donc à son corps défendant que l’État est obligé de se tourner vers l’endettement, sans bien sûr, renoncer aux deux autres solutions.
Parlant de stock de la dette, aujourd’hui en Côte d’Ivoire, d’aucuns pensent qu’il est excessif. Certains jugent alarmant le ratio du stock de la dette rapportée au PIB. Partagez-vous cette opinion ?
C’est une excellente question qui touche du doigt l’un des principaux points d’incompréhension dans les débats sur la problématique de la dette publique, celui des critères d’appréciation du niveau d’endettement d’un État.
L’erreur généralement commise par la plupart d’entre nous est d’estimer le niveau d’endettement acceptable ou non en nous fondant uniquement sur la valeur nominale de la dette publique, sans tenir compte d’autres critères d’appréciation et surtout de l’affectation de l’argent emprunté.
Il est vrai que le stock de notre dette publique à fin septembre 2022 s’établit, en valeur nominale, à 22 644,1 milliards de F Cfa (1). Mais ce chiffre ne suffit pas à dire que notre pays est surendetté. Il suffit de savoir que ce stock représente 51,8% du Pib et que la norme communautaire de l’Uemoa nous impose une norme de 70%. En d’autres termes, pour 100 francs de richesses produites dans le pays (Pib), nous ne devons pas affecter plus de 70 francs au remboursement de notre dette, les 30 francs restant devant servir à financer les dépenses sociales et l’investissement. Or, la Côte d’Ivoire affecte (je suis tenté de dire seulement) 51,8 francs de sa richesse au remboursement de sa dette. On ne peut donc dire, raisonnablement, que notre pays est surendetté.
Si vous estimez que la valeur nominale de la dette ne suffit pas à elle seule à analyser la dette publique, comment pouvez-vous rassurer autrement les Ivoiriens sur le niveau de notre endettement ?
Je voudrais rassurer les Ivoiriens : l’objectif de la gestion de la dette qui nous est confiée est d’établir une stratégie permettant de mobiliser les financements dont l’État a besoin pour son développement en recherchant les meilleurs coûts possibles. Nous le faisons en déployant plusieurs outils qui nous permettent de nous assurer que tous les voyants sont régulièrement au vert. L’un de ces outils, c’est ce qu’on appelle l’Analyse de la Viabilité de la Dette (AVD). Elle est un outil de gestion de la dette qui permet de déterminer le risque de surendettement, en tenant compte de la capacité du pays à s’endetter. Cette capacité d’endettement permet de fixer les seuils des indicateurs tels que la valeur actuelle de la dette extérieure/Pib, la valeur actuelle de la dette extérieure/exportations, le Service de la dette extérieure/exportations, la valeur actuelle de la dette totale/Pib.
L’AVD repose sur une méthodologie élaborée conjointement par le Fmi et la Banque mondiale. Il ressort des différentes AVD réalisées en 2022 que le risque de surendettement de la Côte d’Ivoire reste modéré au cours des 20 prochaines années, aussi bien sur la dette publique extérieure que sur la dette publique totale, au regard de notre richesse (Pib). En d’autres termes, aujourd’hui, la soutenabilité de la dette publique ivoirienne est incontestable.
Mais au-delà de la présentation du cadre de gestion de la dette que je viens de faire qui peut ne pas parler directement à toutes les sensibilités, la comparaison avec le niveau d’endettement d’autres pays notamment industrialisés contribuera, je le crois, à rassurer davantage ou à relativiser le regard que les Ivoiriens portent sur le niveau d’endettement de leur pays.
Le Japon, qui est le troisième pays le plus riche au monde, détient le record du pays le plus endetté avec un ratio de 245% du PIB. Viennent ensuite d’autres pays développés tels que l’Italie (157%), les États-Unis, première puissance mondiale, (141%), la France (117%) et l’Allemagne (72%).
En Afrique, on peut citer l’Égypte qui a un ratio de 93%, l’Afrique du Sud (81%), l’Algérie (63%) contre 51,8% pour la Côte d’Ivoire. Et on pourrait multiplier les exemples à souhait.
Enfin pour conclure sur cette question, il me semble extrêmement important, quand on évoque la question de la dette, de marquer un arrêt sur l’affectation des ressources qu’on emprunte. Parce que l’emprunt est destiné à être remboursé, il doit être affecté à la réalisation d’investissements productifs, qui permettent de créer de la richesse. Nul n’est besoin, sur ce point de dire aux Ivoiriens que les ressources que la Côte d’Ivoire emprunte sont bien affectées quand on voit les travaux d’envergure qui sont réalisés sous le leadership du Président Alassane Ouattara, en termes de construction de routes, d’infrastructures sociales de base, d’alimentation de nos localités en eau potable, etc.
Cet avis est-il partagé par les agences de notation financière ?
Pour répondre à votre question qui est de savoir si mon avis sur le caractère non excessif de la dette est partagé par les agences de notation financière, je voudrais préciser que la réalité de la soutenabilité de la dette publique ivoirienne n’est heureusement pas l’opinion personnelle du Directeur général du Trésor et de la Comptabilité publique ou la position du Trésor public sur le sujet. Il est le résultat de l’analyse de la viabilité de notre dette effectuée conjointement par le FMI, la Banque mondiale et nous-mêmes et corroboré par les institutions de notation financière.
En effet, l’analyse de la viabilité de notre dette, dont nous avons déjà parlé, réalisée avec le FMI et la Banque mondiale, aboutit à un niveau d’endettement, jugé modéré sur les 20 prochaines années. C’est également le constat qui découle de l’analyse des agences de notation financière régionales et internationales, en témoigne notre notation financière ou rating, en constante amélioration.
Ainsi, malgré le contexte de pandémie mondiale, la Côte d’Ivoire a été l’un des rares pays au monde à bénéficier du rehaussement de sa note par les agences internationales de notation.
En effet, le pays a obtenu une notation inaugurale auprès de Standard and Poor’s de «BB» en juillet 2021, tandis que Fitch Ratings rehaussait sa note de « B+ » à « BB- », soulignant entre autres la bonne gestion budgétaire et la vigueur de la croissance ivoirienne. Ces notes ont été confirmées et maintenues en 2022.
Ainsi, la Côte d’Ivoire est désormais fermement ancrée dans la catégorie « double B » et se positionne parmi les pays les mieux notés d’Afrique, aux côtés du Botswana, du Maroc et de l’Afrique du Sud.
En outre, l’Ocde a révisé la notation risque pays de la Côte d’Ivoire de 6 à 5 sur une échelle de 7, gratifiant ainsi la Côte d’Ivoire du niveau le plus élevé accordé à un pays d’Afrique de l’Ouest.
L’ensemble de ces notations traduit la confiance des investisseurs en la qualité de la signature de l’État de Côte d’Ivoire.
Je voudrais saisir l’opportunité de cette question pour saluer le rôle des agences de notation financière pour leur valeur ajoutée sur l’analyse du risque de solvabilité des États, des entreprises et des banques.
Les avantages de la notation financière sont multiples en ce sens qu’elle facilite l’émission de la dette par l’emprunteur noté et de fournir aussi un point de référence quant au type de risque que présente celui-ci et comble les asymétries d’information sur le marché financier, par la mise à disposition des parties en présence, d’une information exhaustive sur la capacité de l’emprunteur à rembourser ses créanciers.
Peut-on affirmer aujourd’hui que l’endettement a été profitable du point de vue socioéconomique ?
Je l’indiquais tantôt, l’endettement doit servir à réaliser des investissements productifs générateurs de valeur ajoutée au plan social et économique. Sous le leadership du Président Alassane Ouattara, plusieurs infrastructures ont été réalisées en Côte d’Ivoire, en partie, avec l’argent emprunté.
Dans le secteur de l’éducation, les chiffres sont éloquents. Ils témoignent de l’important travail réalisé par le gouvernement dans le secteur de l’éducation. Les capacités d’accueil ont connu une évolution remarquable. Le nombre de salles de classe (préscolaire et primaire) est passé de 64 645 en 2011 à 101 016 salles de classe en 2020. Pour l’année scolaire 2019-2020, le pays comptait 549 lycées et collèges contre 242 en 2011. Aujourd’hui en Côte d’Ivoire, grâce au programme de collèges de proximité, plus de 90% des élèves parcourent moins de 3 Km pour arriver à l’école dans les zones rurales.
Les investissements réalisés depuis 2011 ont permis de booster le Taux Brut de Scolarisation (TBS) qui était de 89,30% en 2011-2012. Il est passé à 100,5% en 2018-2019. Au niveau de la santé, le gouvernement ivoirien a fait de l’accès des populations aux soins de santé une priorité, en améliorant considérablement la qualité des infrastructures sur l’ensemble du territoire. Conséquence, les populations sont de plus en plus proches des centres de santé, avec 68 % qui vivent désormais à moins de 5 km d’un centre de santé, contre 44 % en 2012. En outre, les résultats obtenus par le secteur impactent positivement la vie des populations.
De 2012 à 2016, 300 Établissements sanitaires de premier contact ont été construits sur l’ensemble du territoire. Dans les pharmacies de santé publique, le taux de disponibilité des médicaments a atteint 90 % en 2017, contre 23% en 2011.
Par ailleurs, la construction/réhabilitation et rééquipement des hôpitaux et des centres de santé notamment 965 nouveaux Établissements sanitaires de premier contact (ESPC) entre 2016 et 2019 ont contribué à améliorer l’accès aux services de santé faisant passer le ratio ESPC-Population de 0,9 ESPC pour 10 000 habitants en 2017 à 1,2 ESPC pour 10 000 habitants en 2019.
De 2011 à 2019, ce sont 271 établissements sanitaires de premier contact qui ont été construits en plus de la réhabilitation de 317 autres. A cela s’ajoute la réhabilitation de 45 hôpitaux généraux et 11 centres hospitaliers régionaux. L’amélioration de l’accès aux services de santé s’est poursuivie par la construction du centre hospitalier universitaire (Chu) d’Angré, du Centre National d’oncologie médicale et de radiothérapie Alassane Ouattara et de l’Institut de médecine nucléaire d’Abidjan.Dans le secteur de l’énergie et de l’électrification, le gouvernement a mis en service le barrage de Soubré en 2017, renforcé la centrale de la Ciprel et la centrale à cycle combiné d’Azito faisant passer la capacité énergétique de 1975 MW en 2015 à 2229 MW à fin 2020. Ces performances ont permis de faire passer le taux de couverture national en besoins énergétiques de 49,6% en 2015 à 79,6% à fin 2020 et le taux d’accès à l’électricité de 97,98% de la population contre 33,1% en 2011.
Dans le secteur routier, d’importants projets d’investissements structurants ont été menés à travers l’aménagement et le bitumage de plusieurs routes, sections et axes d’Abidjan et de l’intérieur du pays. A titre d’illustration, on peut citer, parmi tant d’autres, les axes Boundiali-Odienné (135km), Adzopé-Yakassé Attobrou (25km), Agboville-Rubino-Cechi (61km), Mankono-Tieningboué (56Km), Tiébissou-Didiévi-Bocanda (42km), le bitumage de l’axe Kani-Fadiadougou (24km), Odienné-Gbéléban (72km), l’axe fleuve Mano, la section Danané-frontière Guinée (48km), le prolongement de l’autoroute du nord, etc. faisant ainsi passer le linéaire total de routes revêtues de 6 700 km en 2015 à 7150 Km en 2019. Notons également la construction de 340 km de nouvelles routes et la mise en route du projet de route Bouna‐Doropo‐frontière Burkina‐Faso (91Km).
L’objectif de ce tour d’horizon sur les principales réalisations conduites sous le leadership du Président Alassane Ouattara, touchant le quotidien des populations, est de mettre en évidence le fait que le recours à l’endettement n’est pas en soi un risque pour le pays mais plutôt une opportunité de développement et de prospérité pour les États et leurs populations pourvu que ces ressources soient bien affectées comme c’est le cas sous la gouvernance du Président Alassane Ouattara.
Avez-vous, pour terminer, nonobstant vos éclairages sur les notions de dette publique, de recours à l’endettement, de notation financière et d’impact concret des projets nationaux financés via les emprunts publics, un appel pour les personnes qui seraient toujours sceptiques ?
J’espère avoir contribué à faire évoluer le regard de nos concitoyens sur la dette publique, jusqu’ici perçue comme un risque à ne pas courir suscitant inquiétudes et méfiances au lieu d’y voir une perspective d’amener nos projets et rêves à la réalisation. Comme le dit un adage populaire de chez nous, « en matière de dette ou d’emprunt, il ne faut pas se focaliser sur le montant que vous avez dépensé mais sur ce que vous avez fait avec l’argent dépensé. »
A ceux qui demeureraient sceptiques, comme vous le dites, sur le principe du recours à l’endettement, je veux poser cette question simple : en définitive, qu’est-ce qui est plus inquiétant? Vivre dans un pays où la crainte de l’endettement excessif empêche toute vision de développement et maintient le pays dans le statu quo ou faire le choix et le pari de l’émergence et de l’industrialisation, grâce à un recours à l’endettement maîtrisé, pour un meilleur rayonnement national et un mieux-être des populations ?
réalisée par Amédée ASSI ( Source : www.fratmat.info)