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Finances publiques//Croissance économique, gestion budgétaire.../ / Assahoré Konan Jacques : « La Côte d’Ivoire se positionne désormais parmi les pays les mieux notés d’Afrique »
jeudi, 09 mars 2023 09:39 Written by Admin
La question de la dette publique est au cœur de cette interview accordée à Fraternité Matin par le directeur général du Trésor et de la comptabilité publique.
La question de la dette est un sujet qui préoccupe les Ivoiriens qui s’inquiètent du niveau d’endettement de la Côte d’Ivoire. Mais avant d’aller plus loin, pouvez-vous nous dire ce qu’est la dette publique ?
Je voudrais tout d’abord vous remercier pour l’initiative de cette interview qui m’offre l’heureuse opportunité d’apporter des éléments de clarification sur la question du recours à l’endettement public, sujet de débats passionnés tant dans les milieux politiques qu’au sein de la population en général.
Et vous avez tout à fait raison, avant d’aller plus loin, il est important que nous ayons la même compréhension de la notion de dette publique. Pour répondre de manière prosaïque à votre question et permettre à l’ensemble des lecteurs de nous suivre dans la suite des échanges, retenons que la dette publique désigne l’ensemble des sommes d’argent empruntées par un État et ses démembrements (collectivités territoriales, établissements publics nationaux, organismes de sécurité sociales, etc.) pour financer leur développement.
Pourquoi les États ont-ils recours à l’endettement ?
Le recours à l’endettement est un instrument de politique économique comme tout autre. La principale raison pour laquelle les États y ont recours est l’insuffisance de leurs ressources intérieures ou domestiques pour couvrir l’ensemble de leurs dépenses.
En effet, comme vous le savez, chaque année, l’État élabore un cadrage budgétaire qui prévoit l’ensemble des dépenses à effectuer au cours de l’année (salaires, construction d’écoles, d’hôpitaux, de routes, etc.) et les ressources dont il dispose pour faire face à ces dépenses. Dans le meilleur des cas, les recettes intérieures d’un État, composées essentiellement des impôts, taxes et redevances devraient être à même de couvrir l’intégralité de ses dépenses.
Malheureusement, les ressources propres se révèlent en pratique toujours insuffisantes pour permettre à ces États de couvrir l’ensemble de leurs dépenses. Il se dégage donc un déficit qui est la différence entre le montant des dépenses que l’État est obligé d’assurer au cours de l’année et les ressources dont il dispose pour le faire.
La solution à laquelle ont donc recours tous les États, c’est d’aller emprunter sur les marchés financiers le montant du gap ou du déficit afin de pouvoir couvrir toutes les dépenses programmées. Vous comprenez donc que plus le montant du déficit est élevé, plus le montant à emprunter (donc la dette) sera élevé et vice versa.
J’insiste pour dire que cette situation n’est pas propre à notre pays. Aucun État au monde, encore moins nos États confrontées aux dépenses sociales pressantes et à la crise sécuritaire, n’arrive à couvrir ses dépenses (qui sont généralement incompressibles) avec ses ressources propres (qui sont toujours limitées). Le but de l’exercice est de faire en sorte que le déficit à combler soit le moins grand possible, afin d’avoir à emprunter moins.
A vous écouter, on a l’impression que notre pays n’a d’autres choix que de financer son déficit par la dette.
Vous posez là une préoccupation fondamentale. Comme je viens de l’indiquer, la dette est contractée pour financer le gap entre les dépenses et les ressources de l’État. Quand une telle situation se pose, nous avons trois solutions possibles : la première, qui paraît la plus simple, c’est de dire qu’il faut réduire les dépenses pour les aligner sur les ressources. A ceux qui sont tentés par cette solution, je voudrais les inviter aux arbitrages budgétaires pour voir combien il est difficile pour le ministre du Budget, de supprimer la construction d’une école, d’un hôpital ou la construction ou le bitumage d’une route.
Face au caractère prioritaire des dépenses de l’État, la deuxième solution, c’est d’accroître les ressources fiscales et non fiscales. Cette solution est la plus viable car elle a l’avantage d’augmenter les ressources de l’État sans créer la dette. De plus, le taux de pression fiscale d’environ 12% aujourd’hui est faible comparé à l’objectif de 20% que cherchent à atteindre nos États. Il y a donc de la marge. Mais combien sommes-nous aujourd’hui disposés à payer nos impôts ou à payer nos droits de douanes sans rechigner ou sans chercher à faire des arrangements ? Savons-nous que c’est en payant nos impôts que nous contribuerons à accroître les ressources propres de l’État et à réduire l’endettement ?
C’est donc à son corps défendant que l’État est obligé de se tourner vers l’endettement, sans bien sûr, renoncer aux deux autres solutions.
Parlant de stock de la dette, aujourd’hui en Côte d’Ivoire, d’aucuns pensent qu’il est excessif. Certains jugent alarmant le ratio du stock de la dette rapportée au PIB. Partagez-vous cette opinion ?
C’est une excellente question qui touche du doigt l’un des principaux points d’incompréhension dans les débats sur la problématique de la dette publique, celui des critères d’appréciation du niveau d’endettement d’un État.
L’erreur généralement commise par la plupart d’entre nous est d’estimer le niveau d’endettement acceptable ou non en nous fondant uniquement sur la valeur nominale de la dette publique, sans tenir compte d’autres critères d’appréciation et surtout de l’affectation de l’argent emprunté.
Il est vrai que le stock de notre dette publique à fin septembre 2022 s’établit, en valeur nominale, à 22 644,1 milliards de F Cfa (1). Mais ce chiffre ne suffit pas à dire que notre pays est surendetté. Il suffit de savoir que ce stock représente 51,8% du Pib et que la norme communautaire de l’Uemoa nous impose une norme de 70%. En d’autres termes, pour 100 francs de richesses produites dans le pays (Pib), nous ne devons pas affecter plus de 70 francs au remboursement de notre dette, les 30 francs restant devant servir à financer les dépenses sociales et l’investissement. Or, la Côte d’Ivoire affecte (je suis tenté de dire seulement) 51,8 francs de sa richesse au remboursement de sa dette. On ne peut donc dire, raisonnablement, que notre pays est surendetté.
Si vous estimez que la valeur nominale de la dette ne suffit pas à elle seule à analyser la dette publique, comment pouvez-vous rassurer autrement les Ivoiriens sur le niveau de notre endettement ?
Je voudrais rassurer les Ivoiriens : l’objectif de la gestion de la dette qui nous est confiée est d’établir une stratégie permettant de mobiliser les financements dont l’État a besoin pour son développement en recherchant les meilleurs coûts possibles. Nous le faisons en déployant plusieurs outils qui nous permettent de nous assurer que tous les voyants sont régulièrement au vert. L’un de ces outils, c’est ce qu’on appelle l’Analyse de la Viabilité de la Dette (AVD). Elle est un outil de gestion de la dette qui permet de déterminer le risque de surendettement, en tenant compte de la capacité du pays à s’endetter. Cette capacité d’endettement permet de fixer les seuils des indicateurs tels que la valeur actuelle de la dette extérieure/Pib, la valeur actuelle de la dette extérieure/exportations, le Service de la dette extérieure/exportations, la valeur actuelle de la dette totale/Pib.
L’AVD repose sur une méthodologie élaborée conjointement par le Fmi et la Banque mondiale. Il ressort des différentes AVD réalisées en 2022 que le risque de surendettement de la Côte d’Ivoire reste modéré au cours des 20 prochaines années, aussi bien sur la dette publique extérieure que sur la dette publique totale, au regard de notre richesse (Pib). En d’autres termes, aujourd’hui, la soutenabilité de la dette publique ivoirienne est incontestable.
Mais au-delà de la présentation du cadre de gestion de la dette que je viens de faire qui peut ne pas parler directement à toutes les sensibilités, la comparaison avec le niveau d’endettement d’autres pays notamment industrialisés contribuera, je le crois, à rassurer davantage ou à relativiser le regard que les Ivoiriens portent sur le niveau d’endettement de leur pays.
Le Japon, qui est le troisième pays le plus riche au monde, détient le record du pays le plus endetté avec un ratio de 245% du PIB. Viennent ensuite d’autres pays développés tels que l’Italie (157%), les États-Unis, première puissance mondiale, (141%), la France (117%) et l’Allemagne (72%).
En Afrique, on peut citer l’Égypte qui a un ratio de 93%, l’Afrique du Sud (81%), l’Algérie (63%) contre 51,8% pour la Côte d’Ivoire. Et on pourrait multiplier les exemples à souhait.
Enfin pour conclure sur cette question, il me semble extrêmement important, quand on évoque la question de la dette, de marquer un arrêt sur l’affectation des ressources qu’on emprunte. Parce que l’emprunt est destiné à être remboursé, il doit être affecté à la réalisation d’investissements productifs, qui permettent de créer de la richesse. Nul n’est besoin, sur ce point de dire aux Ivoiriens que les ressources que la Côte d’Ivoire emprunte sont bien affectées quand on voit les travaux d’envergure qui sont réalisés sous le leadership du Président Alassane Ouattara, en termes de construction de routes, d’infrastructures sociales de base, d’alimentation de nos localités en eau potable, etc.
Cet avis est-il partagé par les agences de notation financière ?
Pour répondre à votre question qui est de savoir si mon avis sur le caractère non excessif de la dette est partagé par les agences de notation financière, je voudrais préciser que la réalité de la soutenabilité de la dette publique ivoirienne n’est heureusement pas l’opinion personnelle du Directeur général du Trésor et de la Comptabilité publique ou la position du Trésor public sur le sujet. Il est le résultat de l’analyse de la viabilité de notre dette effectuée conjointement par le FMI, la Banque mondiale et nous-mêmes et corroboré par les institutions de notation financière.
En effet, l’analyse de la viabilité de notre dette, dont nous avons déjà parlé, réalisée avec le FMI et la Banque mondiale, aboutit à un niveau d’endettement, jugé modéré sur les 20 prochaines années. C’est également le constat qui découle de l’analyse des agences de notation financière régionales et internationales, en témoigne notre notation financière ou rating, en constante amélioration.
Ainsi, malgré le contexte de pandémie mondiale, la Côte d’Ivoire a été l’un des rares pays au monde à bénéficier du rehaussement de sa note par les agences internationales de notation.
En effet, le pays a obtenu une notation inaugurale auprès de Standard and Poor’s de «BB» en juillet 2021, tandis que Fitch Ratings rehaussait sa note de « B+ » à « BB- », soulignant entre autres la bonne gestion budgétaire et la vigueur de la croissance ivoirienne. Ces notes ont été confirmées et maintenues en 2022.
Ainsi, la Côte d’Ivoire est désormais fermement ancrée dans la catégorie « double B » et se positionne parmi les pays les mieux notés d’Afrique, aux côtés du Botswana, du Maroc et de l’Afrique du Sud.
En outre, l’Ocde a révisé la notation risque pays de la Côte d’Ivoire de 6 à 5 sur une échelle de 7, gratifiant ainsi la Côte d’Ivoire du niveau le plus élevé accordé à un pays d’Afrique de l’Ouest.
L’ensemble de ces notations traduit la confiance des investisseurs en la qualité de la signature de l’État de Côte d’Ivoire.
Je voudrais saisir l’opportunité de cette question pour saluer le rôle des agences de notation financière pour leur valeur ajoutée sur l’analyse du risque de solvabilité des États, des entreprises et des banques.
Les avantages de la notation financière sont multiples en ce sens qu’elle facilite l’émission de la dette par l’emprunteur noté et de fournir aussi un point de référence quant au type de risque que présente celui-ci et comble les asymétries d’information sur le marché financier, par la mise à disposition des parties en présence, d’une information exhaustive sur la capacité de l’emprunteur à rembourser ses créanciers.
Peut-on affirmer aujourd’hui que l’endettement a été profitable du point de vue socioéconomique ?
Je l’indiquais tantôt, l’endettement doit servir à réaliser des investissements productifs générateurs de valeur ajoutée au plan social et économique. Sous le leadership du Président Alassane Ouattara, plusieurs infrastructures ont été réalisées en Côte d’Ivoire, en partie, avec l’argent emprunté.
Dans le secteur de l’éducation, les chiffres sont éloquents. Ils témoignent de l’important travail réalisé par le gouvernement dans le secteur de l’éducation. Les capacités d’accueil ont connu une évolution remarquable. Le nombre de salles de classe (préscolaire et primaire) est passé de 64 645 en 2011 à 101 016 salles de classe en 2020. Pour l’année scolaire 2019-2020, le pays comptait 549 lycées et collèges contre 242 en 2011. Aujourd’hui en Côte d’Ivoire, grâce au programme de collèges de proximité, plus de 90% des élèves parcourent moins de 3 Km pour arriver à l’école dans les zones rurales.
Les investissements réalisés depuis 2011 ont permis de booster le Taux Brut de Scolarisation (TBS) qui était de 89,30% en 2011-2012. Il est passé à 100,5% en 2018-2019. Au niveau de la santé, le gouvernement ivoirien a fait de l’accès des populations aux soins de santé une priorité, en améliorant considérablement la qualité des infrastructures sur l’ensemble du territoire. Conséquence, les populations sont de plus en plus proches des centres de santé, avec 68 % qui vivent désormais à moins de 5 km d’un centre de santé, contre 44 % en 2012. En outre, les résultats obtenus par le secteur impactent positivement la vie des populations.
De 2012 à 2016, 300 Établissements sanitaires de premier contact ont été construits sur l’ensemble du territoire. Dans les pharmacies de santé publique, le taux de disponibilité des médicaments a atteint 90 % en 2017, contre 23% en 2011.
Par ailleurs, la construction/réhabilitation et rééquipement des hôpitaux et des centres de santé notamment 965 nouveaux Établissements sanitaires de premier contact (ESPC) entre 2016 et 2019 ont contribué à améliorer l’accès aux services de santé faisant passer le ratio ESPC-Population de 0,9 ESPC pour 10 000 habitants en 2017 à 1,2 ESPC pour 10 000 habitants en 2019.
De 2011 à 2019, ce sont 271 établissements sanitaires de premier contact qui ont été construits en plus de la réhabilitation de 317 autres. A cela s’ajoute la réhabilitation de 45 hôpitaux généraux et 11 centres hospitaliers régionaux. L’amélioration de l’accès aux services de santé s’est poursuivie par la construction du centre hospitalier universitaire (Chu) d’Angré, du Centre National d’oncologie médicale et de radiothérapie Alassane Ouattara et de l’Institut de médecine nucléaire d’Abidjan.Dans le secteur de l’énergie et de l’électrification, le gouvernement a mis en service le barrage de Soubré en 2017, renforcé la centrale de la Ciprel et la centrale à cycle combiné d’Azito faisant passer la capacité énergétique de 1975 MW en 2015 à 2229 MW à fin 2020. Ces performances ont permis de faire passer le taux de couverture national en besoins énergétiques de 49,6% en 2015 à 79,6% à fin 2020 et le taux d’accès à l’électricité de 97,98% de la population contre 33,1% en 2011.
Dans le secteur routier, d’importants projets d’investissements structurants ont été menés à travers l’aménagement et le bitumage de plusieurs routes, sections et axes d’Abidjan et de l’intérieur du pays. A titre d’illustration, on peut citer, parmi tant d’autres, les axes Boundiali-Odienné (135km), Adzopé-Yakassé Attobrou (25km), Agboville-Rubino-Cechi (61km), Mankono-Tieningboué (56Km), Tiébissou-Didiévi-Bocanda (42km), le bitumage de l’axe Kani-Fadiadougou (24km), Odienné-Gbéléban (72km), l’axe fleuve Mano, la section Danané-frontière Guinée (48km), le prolongement de l’autoroute du nord, etc. faisant ainsi passer le linéaire total de routes revêtues de 6 700 km en 2015 à 7150 Km en 2019. Notons également la construction de 340 km de nouvelles routes et la mise en route du projet de route Bouna‐Doropo‐frontière Burkina‐Faso (91Km).
L’objectif de ce tour d’horizon sur les principales réalisations conduites sous le leadership du Président Alassane Ouattara, touchant le quotidien des populations, est de mettre en évidence le fait que le recours à l’endettement n’est pas en soi un risque pour le pays mais plutôt une opportunité de développement et de prospérité pour les États et leurs populations pourvu que ces ressources soient bien affectées comme c’est le cas sous la gouvernance du Président Alassane Ouattara.
Avez-vous, pour terminer, nonobstant vos éclairages sur les notions de dette publique, de recours à l’endettement, de notation financière et d’impact concret des projets nationaux financés via les emprunts publics, un appel pour les personnes qui seraient toujours sceptiques ?
J’espère avoir contribué à faire évoluer le regard de nos concitoyens sur la dette publique, jusqu’ici perçue comme un risque à ne pas courir suscitant inquiétudes et méfiances au lieu d’y voir une perspective d’amener nos projets et rêves à la réalisation. Comme le dit un adage populaire de chez nous, « en matière de dette ou d’emprunt, il ne faut pas se focaliser sur le montant que vous avez dépensé mais sur ce que vous avez fait avec l’argent dépensé. »
A ceux qui demeureraient sceptiques, comme vous le dites, sur le principe du recours à l’endettement, je veux poser cette question simple : en définitive, qu’est-ce qui est plus inquiétant? Vivre dans un pays où la crainte de l’endettement excessif empêche toute vision de développement et maintient le pays dans le statu quo ou faire le choix et le pari de l’émergence et de l’industrialisation, grâce à un recours à l’endettement maîtrisé, pour un meilleur rayonnement national et un mieux-être des populations ?
réalisée par Amédée ASSI ( Source : www.fratmat.info)
Challenges// Entrepreneuriat ivoirien// M. Stéphane Eholié Pdg de Simat : « On ne peut pas être émergent, s'il n'y a pas un vivier fort de Pme locales qui croient en ce qu'elles font »
mardi, 21 juin 2022 11:56 Written by ossey84De sa propre expérience, en passant les conseils et astuces pour booster les Pme, pour arriver à l’émergence d’entrepreneurs nationaux qui aiment le goût du risque, Stéphane Eholie, Président directeur général de la Société ivoirienne de manutention et de transit( Simat), à cœur ouvert…. Pouvez-vous, vous présenter à nos lecteurs ? Je suis Stéphane Eholié. J'ai fait mes études scolaires et universitaires d'abord en Côte d'Ivoire et après j'ai fini à Paris, où j'ai eu un 3e cycle en finance des entreprises à Paris. Après cela, j'ai travaillé dans un grand groupe en Europe. Et une autre qui a été pour moi une bonne école ; Bolloré d’où je suis parti en 1993. De 93 jusqu'à maintenant, j'ai crée des entreprises diverses. Et en 2001 je créé la Simat(Société, ivoirienne de manutention et de transit). De 2001 jusqu'à aujourd'hui, je suis toujours le Prédirent directeur général de cette entreprise qui emploie à peu près 700 personnes.
Quand et pourquoi avez -vous eu envie d'entreprendre ?
J'ai toujours eu le goût du risque. Vous savez étant jeune, j'ai toujours été , je ne vais pas dire un meneur d'hommes, mais j'ai toujours mener des groupes, j'ai toujours voulu prendre mon destin en main. Ça toujours été difficile de me faire commander, parce que j'ai un caractère un peu trempé.Quand je suis rentré en Côte d’Ivoire, en 1993 et 1994, ce n'est pas une sinécure de créer une entreprise, ce n'est pas une sinécure d'être un manager. J'ai toujours voulu créer des entreprises et gérer des hommes et voulu voir ce que être un entrepreneur , ce que c'est de créer une entreprise ou d'être un manager. Mais, je pense que le stress qu'il y a, n'est pas négatif, mais tout à fait positif. Et qui permet de se remettre en question et j'ai l'habitude de toujours dire que aide-toi , le ciel t'aidera . Je ne vois pas qui va créer l'Afrique de demain, si ce n'est pas nous. Je pense qu'il y a matière à faire, des opportunités à créer. Il y a des secteurs d'activités qui demande tout ça. L'entrepreneuriat c'est un état d'esprit. J'ai toujours voulu créer et bâtir et j'ai créé et bâti ce que vous voyez aujourd'hui.Quelle sont les difficultés rencontrées lors de votre conversion de salarié à entrepreneur ?
Les premières difficultés sont déjà d'ordre pécuniaire ou financière. Pour créer il faut avoir un peu d'argent , il faut avoir la confiance des banques, la confiance des clients. C'était déjà ça les premières difficultés et puis après c'était les ressources humaines. Créer c'est avoir du personnel compétent, du personnel qui croient en vous. Au départ tout reposait sur moi seul, donc ce n'était pas évident et puis si c'était si simple tout le monde l'aurait fait. La création d'une entreprise c'est d'abord le goût du risque. Celui de ne pas se dire qu'à la première embuscade ou difficulté on ne va pas se décourager. La vie d'une entreprise c'est une remise en cause perpétuelle, c'est voir se projeter sur l'avenir. Comme j'ai l'habitude de le dire l'entrepreneuriat ivoirien doit être quelque chose s'agissant. Ce n'est pas une absurdité, mais je suis convaincu qu’il y a plusieurs personnes qui prennent leur destin en main, qui croient en ce qu'ils font , je vous assure qu'il y a beaucoup de choses qui seront faites. Ce que je voudrais ajouter qui est important, c'est de se lancer dans un domaine que vous maîtrisez pour exercer. Il ne faut pas exercer dans un domaine que vous ne maîtrisez pas. Donc, c'est un métier où je suis tombé dedans, que j'ai beaucoup apprécié , que j'aime et je maîtrise. Je me dis qu'il faut des logisticiens ivoiriens et africains qui permettent d'apporter un plus dans ce domaine.Votre entreprise la Simat , valorisée à des millions d'euros , est la première entreprise Africaine à être cotée en bourse Parisienne, que pouvez-vous nous dire à ce sujet ?
Il faut qu'on soit clair, le marché français n'est pas mon marché originel, je suis parti là-bas parce que c'était en 2007 où la Côte d'Ivoire était en période de crise très forte. Où les risques étaient plus élevés. Où pour travailler, ce n'était pas du tout évident. Et en même temps j'ai bénéficié d'une opportunité historique, où le marché de Paris voulait s'ouvrir à l'extérieur et cherchait des entreprises comme les nôtres. Il y a avait des entreprises chinoises et autres qui arrivaient. J'étais en compétition avec des entreprises sénégalaises. Heureusement pour moi, c'est moi qui ai été choisi. Mais, je dirai dans le terme d'aujourd'hui, ça m'a fait du buzz. Mais, ce n'est pas mon marché originel. Mais véritablement si on veut asseoir une entreprise pérenne, des objectifs de très longues durées, des objectifs prospectifs plus hautes, il est évident qu'il faut rentrer en bourse . Et je suis rentré en bourse à Paris, la deuxième étape c'était de rentrer en bourse en Côte d'Ivoire, mais pour des problèmes endogènes et exogènes ça été remis en cause. Surtout principalement à cause de la crise qu'on a vécu. Le futur pour des entrepreneurs comme moi, c’est de pouvoir aller sur des marchés et capter des capitaux et des ressources à longues durées il est inévitable qu'ils ne passent par la bourse. Je suis totalement convaincu de ça , c'est ma religion [...]
L'essor d'un pays repose sur les petites et moyennes entreprises. Encouragez-vous l'élite de la diaspora à entreprendre en Côte d'Ivoire ?Ça c'est clair aujourd'hui en Côte d'Ivoire, on cherche à faire une croissance inclusive qui est tirée par le secteur privé. Regardez tous les pays émergents tels que la Corée , la Chine, le Brésil(…) dans tous ces pays la croissance est tirée par des Pme/Pmi locales. [...] L'Ivoirien doit s'approprier son pays. L 'Ivoirien doit comprendre que c'est par lui-même que doit se faire la croissance, de la croissance durable. Comprendre qu'on ne peut pas être émergent, s'il n'y a pas un vivier fort de PME / PMI locales qui croient en ce qu'elles font . Des entrepreneurs qui investissent , qui embauchent, qui créent de la valeur ajoutée et qui réinvestissent . C'est comme ça on rentre dans le cercle vertueux et cela permettra d'avoir un effet d'entraînement comme dans tous les domaines. Un effet d'entraînement c'est comme partout dans tout ce qu'on veut faire si ça marche , ça marche pour tout le monde. Je le dis toujours, j'invite la diaspora à rentrer. La Côte d'Ivoire est magnifique , comme partout il y a des problèmes. La Côte d'Ivoire a une particularité d'être un pays où il fait bon vivre , un pays où l'on a tout , toutes les commodités pour pouvoir vivre de manière décente , comme si nous étions aux Etats-Unis où nous étions en Europe. Et puis je le dis toujours à la diaspora c'est à la fin de la journée que tu sais qu'il y a de la tristesse, le manque du pays. C'est ce qui fait que cette diaspora à cette capacité, cette envie de revenir d'investir l'argent qu'elle a gagné. Je suis convaincu qu'il y a beaucoup de choses à faire surtout dans tous les domaines d'activités de la Côte d'Ivoire. Oui, je confirme on a besoin d'eux , on a besoin de la diaspora, on a besoin de PME , PMI locales. Oui , on a besoin de tirer nous-mêmes ce pays vers le haut. On a besoin d'une croissance inclusive gérer en grande partie par les ivoiriens.Quels conseils d'experts pourriez- vous partager avec la diaspora ?
Le fait de créer, n'est pas une sinécure, ne vous dite pas que , si vous créez, ça va marcher tout de suite, non. Sinon, ce serait très simple, très facile et tout le monde va le faire. Il faut avoir un projet, il faut avoir un métier, il faut avoir cette envie. Un entrepreneur c'est un doux rêveur. Il faut se dire on rentre pour essayer de gagner et pour gagner. Il faut se donner les moyens de gagner. C'est sûr que tout le monde ne va pas gagner, c'est ça le jeu de la libre concurrence et de l'entreprise. Peut-être qu'on trébuche, mais on se relèvera. Si on a cette envie d’entreprendre, si on a ce goût du risque et l'on se dit que c'est par nous-mêmes qu'on va y arriver, je vous assure que beaucoup de choses se feront. Je ne suis pas un expert. Je ne suis pas aussi un pionnier, mais je suis une personne qui croit en qu'elle fait. Mais, je dis aussi que je suis une personne qui aime l'amour dans son grand ''A'' et en tant que ressources humaines. Je suis un ivoirien, toujours qui croit en son pays et ce pays ne peut être tirer vers le haut que par les ivoiriens , que par nous-mêmes. L'expertise, tout le monde a une expertise , mais il faut vraiment identifier le métier le secteur d'activité dans lequel on vient. Le seul reproche que je fais toujours, c'est le fait que l'on dise qu'un secteur d'activité donné marche et tout le monde se jette là-dedans. Je dis non, ce n'est pas comme ça que ça marche. Si quelqu'un rentre dans un domaine, c'est parce qu'il a cette maîtrise, cette expertise. Donc que chacun exerce dans son domaine, dans le secteur qu'il maîtrise . En somme, ce que je peux vous dire, est que tous les experts qui sont capables de venir en Côte d'Ivoire et capables d'investir dans ce qu'ils font , ils sont les bienvenus. Je pense qu'il y a énormément de choses à faire parce que l'argent part là où , il y a un projet viable et bancable.
Interview réalisée par Akwaba’n Work( il y quelques années). Retranscrite par B.M. C collaboration ( I Cisse)
Vœux 2022// Premier ministre Patrick Achi// Opération mains propres// « Les contrôles et audits seront amplifiés, leurs conclusions mises en œuvre »
vendredi, 07 janvier 2022 12:50 Written by ossey84Le Président de la République, Alassane Ouattara, a présidé, le mercredi 5 janvier 2022, au Palais de la Présidence de la République, le premier Conseil des ministres de l’année 2022.
A l’entame du conseil, le Premier ministre Patrick Achi a présenté, au nom du gouvernement, les vœux de santé, de paix et de bonheur au Chef de l’Etat, à son épouse et à sa famille, et l’a assuré de la détermination de l’équipe gouvernementale à poursuivre les actions et les réformes pour l’amélioration des conditions de vie des Ivoiriens.
Excellence Monsieur le Président de la République,
C’est animée d’une joie sincère, que l’équipe gouvernementale que j’ai l’honneur de conduire, se rassemble ce matin autour de vous, à ce premier Conseil des Ministres de l’année consacré aux échanges de vœux traditionnels et où chacune et chacun de nous devra, chaque jour, se montrer digne de la confiance accordée. Permettez-moi ainsi, Excellence Monsieur le Président de la République, de vous adresser au nom du Gouvernement et en mon nom propre, nos vœux les meilleurs pour cette année 2022, des vœux de Santé, de Paix et de Bonheur pour vous, votre Epouse Madame la Première Dame Dominique Ouattara, ainsi que pour toute votre famille et tous vos proches. Que Dieu tout-puissant puisse continuer de vous accorder sa faveur et sa protection pour l’œuvre de développement économique que vous accomplissez à la tête de notre chère patrie, la Côte d’Ivoire. Excellence Monsieur le Président de la République, Après la perte douloureuse du Premier Ministre Amadou Gon Coulibaly en 2020, l’année qui vient de s’achever fut marquée par une autre soudaine et dure épreuve, pour vous-même comme pour nous tous, avec la perte du Premier Ministre Hamed Bakayoko, le 10 mars dernier. Je veux ici saluer la mémoire de nos frères, ces serviteurs talentueux de l’État et de la nation, engagés à vos côtés pour servir la Côte d’Ivoire et les Ivoiriens. Ils continuent chaque jour de guider nos pas, nous obligeant à nous dépasser, pour honorer leurs efforts.
Excellence Monsieur le Président de la République, Après la tenue d’élections législatives historiques, par leur inclusion, leur pluralisme et leur transparence, le 6 mars 2021, l’équipe Gouvernementale formée sous votre haute autorité a amorcé la mise en œuvre de la vision 2030 et de votre programme de société « La Côte d’Ivoire Solidaire », plébiscité par les Ivoiriens lors des dernières élections. En dépit de la conjoncture budgétaire difficile des deux dernières années, due principalement à la gestion de la pandémie, nous avons su maintenir les grands équilibres macroéconomiques et budgétaires. L’action du Gouvernement a été soutenue par des réformes ambitieuses et multisectorielles. Elles ont touché les infrastructures sociales essentielles, la santé, l’éducation et la formation, mais aussi le transport et l’urbanisme, le logement, le renforcement du dialogue avec le secteur privé, le développement des ressources animales et halieutiques et l’adoption en Conseil des Ministres du projet de loi portant création et organisation du pôle pénal économique et financier et des trois derniers projets de loi qui parachèvent la réforme du Code de la Famille. Elles n’ont pas oublié enfin l’avenir, avec la nouvelle politique forestière, l’innovation et l’économie numérique, la culture et les industries créatives, l’emploi des jeunes et l’autonomisation des femmes.
Excellence Monsieur le Président de la République, Au cours de l’année écoulée, vos orientations éclairées et votre soutien constant ont également permis au Gouvernement de traverser des périodes exigeantes, en faisant face aux crises qui pouvaient se présenter et en y apportant, du mieux possible, des réponses adaptées et réactives. Je veux ici mentionner : - La gestion de la crise sanitaire, avec l’accélération constante de la vaccination qui permet à la Côte d’Ivoire de présenter aujourd’hui l’un des meilleurs taux de vaccination de la sous-région, un succès qu’il nous faut encore amplifier face aux menaces des nouveaux variants, tout en poursuivant le respect strict des gestes barrières ; La crise de l’électricité, qui a pu être surmontée en préservant un équilibre entre la desserte des ménages, des entreprises et de la demande extérieure ; tout en opérant le renforcement de nos capacités de production tant structurelles que d’urgence ; - L’eau potable, avec les efforts entrepris pour la desserte de plusieurs points critiques dans des sous-quartiers d’Abidjan et à l’intérieur du pays ; - L’assainissement, avec les efforts également entrepris pour prévenir les risques d’inondations et de glissements de terrain ; - La reprise attendue du dialogue politique ; - Enfin, les menaces terroristes face auxquelles nos forces de défense et de sécurité affichent une résistance remarquable, grâce à votre leadership et au renforcement constant de leurs moyens techniques et humains.
Excellence Monsieur le Président de la République, Au-delà des grands enjeux de notre Nation, permettez-moi au nom des membres du Gouvernement, de saluer votre leadership puissant et constant, sur les grands enjeux sous-régions et internationaux, contribuant au nouveau rayonnement africain et mondial de la Côte d’Ivoire. En guise d’illustration, je voudrais rappeler votre plaidoyer à l’occasion de la 20ème reconstitution des fonds de l’Association Internationale de Développement- IDA de la Banque Mondiale qui vient d’être bouclée sur un succès historique de 93 milliards de dollars US mais également votre apport inestimable aux solutions de crise dans certains pays frères de notre sous-région.
Excellence Monsieur le Président de la République, Lors de votre adresse à la Nation le 31 décembre, vous avez donné les principales orientations de l’action gouvernementale pour cette année 2022, autour de trois priorités majeures, directement issues de votre vision 2030 et du PND 2021-25 la développant : la transformation de notre économie d’abord, l’emploi de notre jeunesse ensuite, la bonne gouvernance de notre État comme de notre société enfin. Ainsi, en ce qui concerne la transformation de notre économie, il s’agira en 2022 d’accélérer tous les projets de réforme et de modernisation en cours. Au premier chef desquels ceux concernant la modernisation de notre agriculture, mais aussi le développement de nos infrastructures économiques structurantes, en vue de toujours améliorer la compétitivité de notre économie comme la qualité des services délivrés aux usagers. Nos efforts porteront également sur le développement des infrastructures industrielles, notamment les zones industrielles d’Abidjan et celles jouxtant les grandes villes de l’intérieur du pays, souvent dédiées aux secteurs de la transformation de nos matières premières, mais également les zones économiques spéciales et les zones économiques portuaires. Le développement de ces infrastructures industrielles, et des bassins d’emploi puissants qu’elles structureront durablement, s’intègre pleinement dans votre vision d’un développement régional toujours plus équilibré pour la Côte d’Ivoire, permettant de mieux structurer l’espace économique national comme l’aménagement du territoire, en promettant à chaque Ivoirienne et chaque Ivoirien, une même qualité de vie, quel que soit l’endroit où il naît, grandit et choisit de bâtir son foyer et son destin. Pour soutenir la transformation de nos matières premières agricoles et minières au plus près des zones de production, nous veillerons à mettre en place un écosystème adapté et des systèmes publics d’amorçage du secteur privé, pour mieux favoriser une dynamique économique locale, créatrice d’emplois pour les jeunes comme pour les femmes.
A cet effet, le Gouvernement entreprendra des réformes aux plans institutionnel, financier et opérationnel en vue de promouvoir et soutenir les PME nationales, via le programme dit des « champions nationaux », ainsi que des chaines de valeurs entières, parmi la dizaine de secteurs stratégiques identifiés pour le renforcement de notre économie et de ses capacités exportatrices. Parallèlement, l’action du Gouvernement tendra à renforcer les bases structurelles des activités de production alimentaire, notamment le riz, le maïs, le soja, la banane plantain, les cultures maraichères, les produits d’élevage. L’objectif stratégique est clair : moderniser l’activité pour gagner en productivité, gagner en compétitivité, gagner en transformation locale, gagner en autosuffisance alimentaire nationale et enfin gagner à l’export ! Concernant votre deuxième priorité, l’emploi de notre jeunesse, elle sera au quotidien une préoccupation constante de ce gouvernement tant elle incarne la bataille la plus stratégique, la plus essentielle au regard de l’intensité de notre croissance démographique, du défi de l’inclusion de nos jeunes vers l’emploi et une vie décente, et donc in fine du caractère durable de notre stabilité nationale comme de notre prospérité commune. L’enjeu de la massification des emplois stables est indissociable de nos efforts pour le développement du secteur privé, et en particulier des Pme ivoiriennes.
A cet effet, nous renforcerons la synergie d’actions que nous menons aujourd’hui, entre le développement des formations techniques et professionnelles qualifiantes, l’école de la seconde chance, le service civique national et les mesures favorisant l’entreprenariat des jeunes. Par ailleurs, selon votre demande, le deuxième Programme Social du Gouvernement, prévu pour durer 3 ans jusqu’à fin 2024, sera déployé sur l’ensemble du territoire national, afin de poursuivre la réduction de la pauvreté, notamment à travers le financement des Activités Génératrices de Revenus au profit des communautés de personnes vulnérables, notamment dans le Nord du pays, agissant là comme un pilier complémentaire de lutte face à la menace terroriste, qui s’insère toujours plus facilement dans les zones fragiles.
Excellence Monsieur le Président de la République, Votre troisième priorité, la promotion de la Bonne Gouvernance et la Lutte contre la Corruption fut l’objet d’efforts soutenus de la part du Gouvernement au cours de l’année écoulée. Tous les ministres et moi-même avons bien noté la clarté et l’exigence de votre ambition et vos instructions pour amplifier en 2022 notre action dans ce domaine clé, où les attentes élevées de nos populations répondent légitimement à la hauteur des vôtres. L’exemplarité et la redevabilité seront plus que jamais au cœur de l’action administrative. Les contrôles et audits seront amplifiés, leurs conclusions mises en œuvre. La digitalisation de notre administration sera accélérée, pour faciliter et rendre plus efficients les services aux citoyens et accroitre les revenus de l’État. Nous veillerons à ce que la célérité, la rigueur et la discipline dans la gestion guident la mise en œuvre des programmes de travail au niveau de chaque département ministériel. La recherche d’une meilleure performance opérationnelle, en particulier en termes de capacité de taux d’engagement et de décaissement des crédits budgétaires fera l’objet de notre attention constante. Excellence Monsieur le Président de la République, Le Gouvernement a clairement compris le cap que vous avez bien voulu fixer lors de votre adresse à la Nation, pour une action administrative de qualité, en réponse aux attentes légitimes de nos concitoyens. C’est au nom de chacune et de chacun des Membres du Gouvernement ici présents, que je veux m’engager à ne ménager aucun effort en vue de mener avec dévouement, rigueur et efficacité ces actions stratégiques, pour la bonne marche en avant de notre Nation et la pleine réalisation de votre ambition.
Je veillerai particulièrement à la cohérence d’ensemble de l’action gouvernementale, tout en restant, constamment et humblement, à l’écoute de nos populations pour mieux anticiper leurs besoins, mieux comprendre leurs attentes, mieux expliquer le sens de notre action, mieux partager la prospérité nouvelle que nous bâtissons pour elles, sous votre leadership éclairé. Enfin, pour continuer à faire grandir notre climat de concorde civile, de paix et les avancées démocratiques que vous avez su construire, la cinquième phase du dialogue politique que nous avons lancée selon vos vœux, sera poursuivie. Excellence Monsieur le Président de la République, Je ne saurais terminer mon propos, sans vous traduire, à nouveau, les vœux et les prières de chacune et de chacun des membres du Gouvernement de notre République. Que l’Éternel dans son infinie miséricorde puisse, en 2022 comme depuis une décennie, vous assister, vous protéger, vous éclairer, vous inspirer pour qu’avec vous, la Côte d’Ivoire continue de grandir et les Ivoiriens, de mieux vivre.
Je vous remercie »
CACAO//Kouassi Edouard N’ Guessan (Ancien Dga Ccc et expert cacao)/ Mise en œuvre du Drd// « Il faut réduire la marge de manœuvre des industriels(…) »
vendredi, 15 octobre 2021 10:07 Written by ossey84De la mise en œuvre du Différentiel de revenu décent (Drd) dans la filière cacao, en passant par son impact sur le prix du Kg aux producteurs au recensement des planteurs de café-cacao, M.Kouassi Edouard N’ Guessan ,ancien Dga Ccc et expert cacao, décortique(…) Interview….
Le Différentiel de revenu décent (Drd) n’est pas une mauvaise idée. Toutefois, on a oublié que c’est le marché qui fait le prix. C’est la loi de l’offre et la demande. Une taxe fixée par nos Etats ne peut s’imposer au marché s'il n’y a pas de justification. Il aurait fallu lier le Drd à un effort sur la qualité de l’origine dans le cadre d’un cacao durable. Le marché l’aurait intégré plus facilement. On allait l’apprécier comme une prime qualité. Il y a déjà des primes qui sont liées aux programmes de certification et de durabilité privés.
Quelles sont les premières retombées de la mise en œuvre du Drd au niveau de la Côte d’ivoire ?
Pour le moment le Drd n’a rien apporté de plus aux producteurs. Il a été mis en place pour maintenir a au moins 1000 Fcfa le prix aux producteurs. On se rend compte qu’il n’a pas encore atteint son objectif Son impact au niveau du prix aux producteurs et donc votre commentaire sur les 825 Fcfa servis aux producteurs ; un prix tenable ou encore un prix politique’ ?
Comme je l’ai dit plus haut, on ne perçoit pas son impact. Le prix bord champ du cacao, fixé à 825 Fcfa est bas par rapport à la campagne dernière. Quand on sait que les décotes sur le prix bord champ sont devenues systématiques on se rend compte que le revenu réel du producteur sera plus bas. Les industriels chocolatiers joue t-il franc jeu? Mars affiche clairement sa position. Ce qui n'est pas le cas des autres?
Qu’es ce que vous appelez, jouer franc jeu ?. Tous les industriels sont des commerçants et hommes d’affaires. Ce ne sont pas des bons samaritains. Ils ne feront que ce qui les arrange. Ils se sont rendus compte que le Drd, de 400 dollars, la tonne donc environ 220Fcfa, le kg augmentait le prix des contrats de vente en côte d’ivoire et au Ghana. Ils ont privilégié les autres origines avant d’arriver sur les origines ivoire et Ghana. Ce qui a contribué a mettre la pression sur nos pays en ralentissant la commercialisation et en contribuant a la grogne des planteurs surtout en côte d’ivoire. Nos contrats étant plus chers que le marché beaucoup d’opérateurs, pour équilibrer leurs comptes sont obligés de spéculer et sous-payer les planteurs pour ne pas être à défaut. .Des acteurs estiment qu’ il faut impliquer d’autres pays africains comme le Cameroun et le Nigeria. Que répond l'expert que vous êtes? Peut-on, améliorer le Drd dans sa forme actuelle?
L’objectif ultime, c’est que tous les pays producteurs adoptent le Drd. Cela aura pour effet, de s’imposer au marché. Si par contre, on a le Cameroun et le Nigéria on augmentera le volume de cacao sous Drd , on pourra alors réduire la marge de manœuvre des industriels. Le Conseil café cacao (Ccc) affirme que l’application du Drd a généré 500 milliards Fcfa pour les producteurs en 2020/2021. Ce montant aurait pu être plus?
Le Ccc est seul à faire ce calcul. Selon Reuters, les contrats étaient conclus à fin mai avec une décote de 150 livres à 200 livres par rapport au cours à Londres, alors qu'habituellement, le cacao ivoirien bénéficiait d'une prime allant de 70 à 150 livres le Kg. Ce qui fait qu'en vendant avec une perte de 220 à 450 livres , cela donne en moyenne218,6 Fcfa le Kg, on absorbe la prime sur le DRD de 400 dollars la tonne soit 220Fcfa, le Kg avec la décote globale. Au final , pour le moment , le Drd n'a aucun impact sur le revenu des producteurs. Comment, peut-il avoir engrangé 500 milliards? Le Drd n'a pour le moment rien produit de plus que le marché.
Au Ghana on est au stade de l’achat du cacao par paiement mobile en tout cas à partir de cette campagne. Pourquoi pas en Côte d’Ivoire , alors qu’on a fait un recensement qui a permis de connaitre le nombre de producteurs de café cacao, 993 031 producteurs ? Qu’est-ce qui coince ?
C’est vrai que la Cocobod est en train d’expérimenter le paiement électronique. Leur avantage est qu'ils sont maitres des achats. Ils sont en contact direct avec les planteurs. Ils ont un répertoire fiable qui existe et en plus, ils payent directement le prix aux paysans. Quant au Ccc, il n’a pas fini le recensement contrairement à ce qu’il avance. Au demeurant, les informations que nous avons montrent que les données ne sont pas forcements fiables. Je conseille au Ccc de mettre en place, les cartes de paiement aux producteurs progressivement en demandant à ces derniers de venir s’inscrire dans les délégations ou ils vont installer des dispositifs pour recevoir les planteurs et leur délivrer les cartes électroniques pour les transactions. Je conseille également au Ccc de le faire de concert avec le système bancaire pour que les banques gèrent directement les transactions. Il faut surtout éviter de faire les transactions à partir des comptes du Ccc. Les transactions se feront des exportateurs, acheteurs vers les coopératives et les producteurs à travers le système bancaire. Bien sûr, à partir des terminaux de paiement. Le Ccc pourra alors prendre son temps pour affiner le recensement des producteurs et leurs vergers. Que faire pour relancer la caféiculture en Côte d’Ivoire qui produit désormais moins de 150 mille tonnes annuellement ?Votre commentaire sur la présence de la Chine sur le terrain des pays producteurs de cacao.
Un programme de relance caféière avait été mis en place en 2014. Il avait pour objectif, de porter la production de café à 200 000 tonnes en 2020. Le Ccc avec les difficultés de la commercialisation du café a abandonné le programme. La chine est au stade de l'expérimentation. Observons l’évolution de sa production et on avérera. J’ai connu la Malaisie un pays d’Asie grand producteur d’huile de palme et d’hévéas se lancer dans le cacao. Il a atteint 120 000 tonnes et sa production a baissé pour être a moins de 5000 tonnes aujourd’hui. On peut aussi citer l’Indonésie, le plus grand producteur de cacao d’Asie. Sa production n’a jamais dépassé 600 000 tonnes pourtant tout le monde voyait ce pays dépasser plusieurs millions de tonnes avec ses rendements importants. Observons l’évolution de la production chinoise les années qui viennent. Bamba Mafoumgbé,Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.égende photo : M.Kouassi Edouard N’ Guessan ,ancien Dga Ccc et expert cacao ( In LE TEMPS DU 12 OCTOBRE 2021)De la mise en œuvre du Différentiel de revenu décent (Drd) dans la filière cacao, en passant par son impact sur le prix du Kg aux producteurs au recensement des planteurs de café-cacao, M.Kouassi Edouard N’ Guessan ,ancien Dga Ccc et expert cacao, décortique(…) Interview….
Le Différentiel de revenu décent (Drd) n’est pas une mauvaise idée. Toutefois, on a oublié que c’est le marché qui fait le prix. C’est la loi de l’offre et la demande. Une taxe fixée par nos Etats ne peut s’imposer au marché s'il n’y a pas de justification. Il aurait fallu lier le Drd à un effort sur la qualité de l’origine dans le cadre d’un cacao durable. Le marché l’aurait intégré plus facilement. On allait l’apprécier comme une prime qualité. Il y a déjà des primes qui sont liées aux programmes de certification et de durabilité privés.
Quelles sont les premières retombées de la mise en œuvre du Drd au niveau de la Côte d’ivoire ?
Pour le moment le Drd n’a rien apporté de plus aux producteurs. Il a été mis en place pour maintenir a au moins 1000 Fcfa le prix aux producteurs. On se rend compte qu’il n’a pas encore atteint son objectif Son impact au niveau du prix aux producteurs et donc votre commentaire sur les 825 Fcfa servis aux producteurs ; un prix tenable ou encore un prix politique’ ?
Comme je l’ai dit plus haut, on ne perçoit pas son impact. Le prix bord champ du cacao, fixé à 825 Fcfa est bas par rapport à la campagne dernière. Quand on sait que les décotes sur le prix bord champ sont devenues systématiques on se rend compte que le revenu réel du producteur sera plus bas. Les industriels chocolatiers joue t-il franc jeu? Mars affiche clairement sa position. Ce qui n'est pas le cas des autres?
Qu’es ce que vous appelez, jouer franc jeu ?. Tous les industriels sont des commerçants et hommes d’affaires. Ce ne sont pas des bons samaritains. Ils ne feront que ce qui les arrange. Ils se sont rendus compte que le Drd, de 400 dollars, la tonne donc environ 220Fcfa, le kg augmentait le prix des contrats de vente en côte d’ivoire et au Ghana. Ils ont privilégié les autres origines avant d’arriver sur les origines ivoire et Ghana. Ce qui a contribué a mettre la pression sur nos pays en ralentissant la commercialisation et en contribuant a la grogne des planteurs surtout en côte d’ivoire. Nos contrats étant plus chers que le marché beaucoup d’opérateurs, pour équilibrer leurs comptes sont obligés de spéculer et sous-payer les planteurs pour ne pas être à défaut. .Des acteurs estiment qu’ il faut impliquer d’autres pays africains comme le Cameroun et le Nigeria. Que répond l'expert que vous êtes? Peut-on, améliorer le Drd dans sa forme actuelle?
L’objectif ultime, c’est que tous les pays producteurs adoptent le Drd. Cela aura pour effet, de s’imposer au marché. Si par contre, on a le Cameroun et le Nigéria on augmentera le volume de cacao sous Drd , on pourra alors réduire la marge de manœuvre des industriels. Le Conseil café cacao (Ccc) affirme que l’application du Drd a généré 500 milliards Fcfa pour les producteurs en 2020/2021. Ce montant aurait pu être plus?
Le Ccc est seul à faire ce calcul. Selon Reuters, les contrats étaient conclus à fin mai avec une décote de 150 livres à 200 livres par rapport au cours à Londres, alors qu'habituellement, le cacao ivoirien bénéficiait d'une prime allant de 70 à 150 livres le Kg. Ce qui fait qu'en vendant avec une perte de 220 à 450 livres , cela donne en moyenne218,6 Fcfa le Kg, on absorbe la prime sur le DRD de 400 dollars la tonne soit 220Fcfa, le Kg avec la décote globale. Au final , pour le moment , le Drd n'a aucun impact sur le revenu des producteurs. Comment, peut-il avoir engrangé 500 milliards? Le Drd n'a pour le moment rien produit de plus que le marché.
Au Ghana on est au stade de l’achat du cacao par paiement mobile en tout cas à partir de cette campagne. Pourquoi pas en Côte d’Ivoire , alors qu’on a fait un recensement qui a permis de connaitre le nombre de producteurs de café cacao, 993 031 producteurs ? Qu’est-ce qui coince ?
C’est vrai que la Cocobod est en train d’expérimenter le paiement électronique. Leur avantage est qu'ils sont maitres des achats. Ils sont en contact direct avec les planteurs. Ils ont un répertoire fiable qui existe et en plus, ils payent directement le prix aux paysans. Quant au Ccc, il n’a pas fini le recensement contrairement à ce qu’il avance. Au demeurant, les informations que nous avons montrent que les données ne sont pas forcements fiables. Je conseille au Ccc de mettre en place, les cartes de paiement aux producteurs progressivement en demandant à ces derniers de venir s’inscrire dans les délégations ou ils vont installer des dispositifs pour recevoir les planteurs et leur délivrer les cartes électroniques pour les transactions. Je conseille également au Ccc de le faire de concert avec le système bancaire pour que les banques gèrent directement les transactions. Il faut surtout éviter de faire les transactions à partir des comptes du Ccc. Les transactions se feront des exportateurs, acheteurs vers les coopératives et les producteurs à travers le système bancaire. Bien sûr, à partir des terminaux de paiement. Le Ccc pourra alors prendre son temps pour affiner le recensement des producteurs et leurs vergers. Que faire pour relancer la caféiculture en Côte d’Ivoire qui produit désormais moins de 150 mille tonnes annuellement ?Votre commentaire sur la présence de la Chine sur le terrain des pays producteurs de cacao.
Un programme de relance caféière avait été mis en place en 2014. Il avait pour objectif, de porter la production de café à 200 000 tonnes en 2020. Le Ccc avec les difficultés de la commercialisation du café a abandonné le programme. La chine est au stade de l'expérimentation. Observons l’évolution de sa production et on avérera. J’ai connu la Malaisie un pays d’Asie grand producteur d’huile de palme et d’hévéas se lancer dans le cacao. Il a atteint 120 000 tonnes et sa production a baissé pour être a moins de 5000 tonnes aujourd’hui. On peut aussi citer l’Indonésie, le plus grand producteur de cacao d’Asie. Sa production n’a jamais dépassé 600 000 tonnes pourtant tout le monde voyait ce pays dépasser plusieurs millions de tonnes avec ses rendements importants. Observons l’évolution de la production chinoise les années qui viennent. Bamba Mafoumgbé,Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.égende photo : M.Kouassi Edouard N’ Guessan ,ancien Dga Ccc et expert cacao ( In LE TEMPS DU 12 OCTOBRE 2021)
Coton et Anacarde// Dr Adama Coulibaly,DG Cca// Approvisionnement en amandes // «(…) Je ne perçois pas l’intérêt que les européens aillent se fournir en amandes au Vietnam »
jeudi, 02 septembre 2021 20:23 Written by ossey84Docteur Amada Coulibaly, directeur général du Conseil de régulation, de suivi et de développement des filières Coton et Anacarde (Cca) livre à CommodAfrica dans une interview sa perception de l'évolution des deux grandes filières agricoles, l'anacarde et le coton, des régions nord et centre de la Côte d'Ivoire.
Les filières coton et anacarde se sont considérablement développées ces dernières années, quel a été l’impact sur les régions Nord et centre du pays en termes de revenus des paysans, des infrastructures, de la réduction de la pauvreté ?
Dans centre et septentrional de la Côte d’Ivoire, les deux cultures de rapport sont le coton et l’anacarde. Le président de la République a voulu qu’il n’y ait pas de solution de discontinuité dans la création de richesse de la Côte d’Ivoire en particulier en zone rurale. C’est pourquoi, autant les filières café et cacao irriguent financièrement la partie sud autant les deux filières coton et anacarde irriguent financièrement les parties centre et nord. Ces deux cultures n’ont rien à voir l’une avec l’autre sauf qu’elles partagent la même région géographique. C’est véritablement, les principales sources de revenus des populations rurales dans ces régions. Le coton a rapporté 168 milliards de FCFA directement aux producteurs pour la campagne 2020/21.
Le prix du coton était particulièrement élevé l’année dernière !
Oui, il était de 300 fcfa le kilo. Le prix élevé a été fixé pour éviter de verser des filets sociaux. Il vaut mieux rémunérer même au-delà des efforts des populations que de leur donner des filets sociaux et donc encourager le travail.
Si vous prenez l’anacarde, ce sont 310 milliards de Fcfa qui ont été distribués directement aux producteurs au cours de cette campagne.
Entre la Côte d’Ivoire d’il y a dix ans et celle d’aujourd’hui, surtout les parties centre et nord, le changement est perceptible rien qu’au niveau de l’habitat. Et au delà de l’habitat, les populations ont un niveau de vie qui leur permettent d’accéder au téléviseur, aux antennes paraboliques, aux motos et même certains villages aux véhicules. C’est clair que cette politique a porté des fruits. Au niveau des infrastructures, 90% des villages sont électrifiés et l’accès à l’eau s’est considérablement amélioré.
Observe-t-on une concurrence entre ces deux cultures pour l’agriculteur ?
Ceux qui ont l’espace préfèrent avoir les deux. C’est au niveau de ceux qui ne disposent pas de suffisamment d’espace qu’il y a une compétition entre les deux spéculations. On ne peut pas nier qu’il y a une certaine concurrence mais elle était beaucoup plus vive il y a 4 à 5 ans que maintenant. Car le coton est aujourd’hui attractif et c’est une culture annuelle. S’ils veulent changer l’année prochaine, ils ont le choix.
Les choses se sont stabilisées. De plus, nous travaillons à ce qu’il n’y ait pas de nouvelles plantations de cajou. Les vielles plantations peuvent être redensifiées, rajeunies par toutes les techniques que nous développons aujourd’hui sur le terrain et qui permettent d’améliorer le rendement sans forcément créer de nouvelles parcelles. Pour ceux qui ont déjà une parcelle nous ne sommes pas pour l’expansion. Nous encourageons à recycler les vieux arbres.
Tout comme pour le coton vous misez sur la recherche variétale pour augmenter les rendements avec aussi en ligne de mire la déforestation ?
Sur la recherche variétale mais aussi agronomique. Nous avons aujourd’hui introduit de nouvelles techniques qui vont de la plantation avec des variétés améliorées à la régénération des veilles parcelles avec une mise aux normes. La vocation première des anacardes était lutter contre la désertification. On a pu basculer de l’écologie à l’économie. Les premières plantations qui ont été faites n’ont pas respecté les normes techniques que nous demandons aujourd’hui. Vous avez 300, 400 parfois 1000 arbres à l’hectare la où l’on recommande 100. Or une telle densification d’arbres ne produit pas ou très peu car tous les arbres partent en hauteur à la recherche du soleil.
Nous avons mis le cap sur 1000 kilos par hectare et nous sommes aujourd’hui autour de 500 à 600 pour l’anacarde. Pour le coton nous sommes au delà des 1000 kilos/ha à 1258 kilos pour la campagne qui vient de s’achever.
Comment se sont déroulées les exportations pour ces deux filières au niveau des disponibilités et du coût du transport durant cette année perturbée par la pandémie de la Covid-19 ?
Nous avons eu des difficultés avec des déficits en conteneurs, les conteneurs ayant été aspirés par la Chine et l’Asie. L’avantage avec la noix de cajou est que l’on peut exporter aussi en vrac. Finalement la combinaison de ces deux solutions, nous a permis de régler les expéditions pour la noix de cajou. Mais les coûts de fret ont augmenté, les prix de conteneurs ont été multipliés par quatre et la disponibilité a été le plus gros problème.
Au niveau de la noix de cajou, la transformation a progressé et les exportations des amandes ont été particulièrement dynamiques ces derniers mois. Est-ce conjoncturel, lié notamment à la pandémie de la Covid-19 et ses conséquences sur la disponibilité de bateau vous permettant de supplanter une partie l’offre en provenance du Vietnam ou est-ce une tendance de long terme ?
En 2 ans nous avons pratiquement doublé la transformation des noix de cajou passant de 57 000 tonnes en 2019 à 130 000 tonnes aujourd’hui.
Je pense que ce qui nous a manqué c’était un déficit de communication. De plus en plus d’acteurs pensent que la Côte d’Ivoire produit des amandes de cajou. Quand on parle Côte d’Ivoire on pense cacao. La noix de cajou était peu connue. Pendant longtemps dans le silence on a approvisionné les usines indiennes et vietnamiennes. Aujourd’hui, on a mis le cap sur la transformation et c’est un nouveau type de client que nous recherchons, ce qui nous amène à beaucoup plus communiquer. Donc je ne pense pas que cela soit conjoncturel mais que cela est un mouvement durable. A partir du moment où les Européens savent qu’on peut acheter des amandes de cajou en Côte d’Ivoire, je ne perçois pas l’intérêt qu’ils aillent se fournir au Vietnam.
Cela peut-être une question de prix, de coût ?
Peut-être. Maintenant si nos usines arrivent à être compétitives, ce à quoi nous travaillons tous les jours, nous allons au fur et à mesure effacer la différence de compétitivité entre le Vietnam et nous. Si nous ajoutons les coûts de transport, moins élevés, il y a des phénomènes de compensation. Je peux vous dire que beaucoup de distributeurs mais aussi de grandes chaînes comme Aldi, Lidl, sont en négociation directement avec les transformateurs ivoiriens. Nous avons aussi mis le cap sur la communication vers les Etats-Unis où je suis intervenu au Forum de l’AFI qui est l’association de l’industrie alimentaire avec son président Bobeur lors de l’atelier de démarrage de la certification des unités de transformation. Les Américains sont très intéressés. Notre défi est de aujourd’hui de pouvoir répondre à la demande. C’est le début d’un partenariat solide entre la Côte d’Ivoire et plus généralement l’Afrique de l’Ouest et l’Europe. L’année dernière c’était 103 000 tonnes aujourd’hui nous sommes à 130 000 tonnes et d’ici la fin de l’année nous allons conforter nos positions.
Si la transformation de l’anacarde porte ses fruits, il semble qu’en dépit du discours affiché, la transformation du coton n’avance guère voir pas du tout ?
Sauf que maintenant ce ne sont plus des discours politiques, les gens sont en train de passer à l’action. Nous avons eu en 2019 un atelier sur l’industrie textile et dans la foulée nous avons reçu la Chambre de commerce américaine de Hong Kong qui gère quasiment 40 marques de vêtement et qui est positionnée pour organiser l’industrie textile en Asie. Leur ambition est de délocaliser une partie de l’industrie textile en Afrique de l’Ouest. Pourquoi ? Pour la proximité et la diversité des origines car installer tout en Chine ou au Vietnam nous avons vu avec la pandémie que c’était difficile. Nous les avons reçus et ils ont été convaincus. Il reste pour nous une étape qui est celle de la mise en place de zones industrielles aménagées aux standards internationaux. Si la Côte d’Ivoire développe, comme nous le faisons pour l’anacarde, une zone industrielle textile dans les trois ans à venir on va avoir l’opportunité d’avoir des délocalisations
Source : www.commodafrica.com
Légende photo : Docteur Adama Coulibaly, Dg du Conseil coton et anacarde : « En 2 ans nous avons pratiquement doublé la transformation des noix de cajou »
Téléphonie// Regis Animan(Développeur freelance) //Passage de la numérotation à 10 chiffres// « Mes conseils aux consommateurs ivoiriens »
mardi, 19 janvier 2021 11:40 Written by ossey84 M. Regis Animan, est un jeune diplômé d’une grande École d’Ingénierie informatique française (Supinfo Lyon). Dans la perspective du passage de la numérotation téléphonique à 10 chiffres en Côte d’Ivoire, il propose des recettes qui pourraient bien aider les populations ivoiriennes
Depuis combien de temps faites-vous du développement ?
J’ai la chance d’évoluer dans ce domaine depuis maintenant une dizaine d’années. J’ai pu contribuer à des degrés divers à la conception et à la mise en œuvre de services innovants et réellement impactant dans des secteurs comme l’information en continue, la gestion de billetterie pour des évènements ou même la monétique. Sans oublier la téléphonie à mon humble niveau grâce au dernier projet qui a occupé mon temps ces dernières semaines.
Vous êtes bien l’auteur de l’application Contacts CI. Comment fonctionne-t-elle ?
Le fonctionnement de cette application se décline en 3 volets :
une première phase de découverte pendant laquelle l’application, après analyse de votre répertoire, va mettre en avant grâce à un code couleur les modifications qui seront nécessaires lors du passage au nouveau plan de numérotation. Pendant cette première phase, la fonction de mise à jour automatique du répertoire est volontairement désactivée. L’utilisateur peut explorer l’application et tester son comportement et sa capacité à attribuer correctement le bon préfixe en utilisant le clavier intelligent fourni. Tous les traitements étant effectués en local, il n’est pas nécessaire d’avoir une connexion internet. Et ce, dans le but de respecter la vie privée des utilisateurs. Ensuite, une deuxième phase de cohabitation et de correction, quelques jours avant la fin du mois de janvier. Durant cette phase, l’utilisateur pourra effectuer des mises à jour qui cohabiteront avec les numéros existants. En effet, nos répertoires étant utilisés par des services comme les messageries électroniques dans le but de nous connecter avec nos proches, une migration complète, remplaçant tous les numéros, pourrait causer des désagréments le temps que ces services prennent en compte le nouveau format. J’ai donc imaginé une solution transitoire qui fera cohabiter les 2 formats dans le répertoire de l’utilisateur. Tout cela dans le but d’assurer une transition très fluide, avec le moins de perturbations possible. Enfin, la 3e phase, le nettoyage du répertoire pour débarrasser celui-ci des numéros devenus inopérants. Cette phase s’exécutera à la fin de celle de cohabitation, lorsque suffisamment de proches auront mis à jour leur répertoire. L’action étant laissée à la discrétion de l’utilisateur.
Pourquoi avez-vous pris l’initiative de développer cette application ?
Cette application est née d’une volonté de répondre à un besoin, celui de faciliter la transition entre le plan de numérotation actuelle à 8 chiffres et le nouveau à 10 chiffres qui entrera en vigueur le 31 janvier 2021. Une autre raison réside aussi dans le fait pour moi de vouloir impacter positivement notre société. Ingénieur de formation et me sentant capable de relever le défi, je me le suis approprié personnellement pour rendre service au plus grand nombre et ainsi montrer mon utilité à la communauté.
Avez-vous démarré ce projet avec un cahier des charges ?
Au moment de me lancer dans la conception et après des discussions avec quelques proches ayant manifesté ce besoin, j’ai identifié les objectifs suivants à remplir : Une interface simple et intuitive qui aide à comprendre comment les nouveaux préfixes sont ajoutez et s’y familiariser. Sans nécessiter d’explication longues ni des schémas complexes. Rassurer l’utilisateur en préservant ses données en local. D’où la sauvegarde locale avant toutes modification. Enfin rendre ce service disponible le plus largement possible. Ce qui explique le modèle économique choisi, la gratuité.
Combien de temps cela vous a-t-il pris pour concevoir cette application ?
La version pour la plateforme iOS a nécessité environ 10 jours entre l’idée et la distribution sur le magasin AppStore. En ce qui concerne la version Android, elle devrait être disponible dans une semaine environ. Notez aussi que plusieurs mises à jour suivront pour prendre en compte les nombreux retours qui me sont adressés depuis la mise en ligne.
Quel intérêt aviez-vous à la rendre gratuite ?
L’accessibilité est pour moi une qualité essentielle de cette application. Le changement qui arrive est une nécessité pour les opérateurs téléphoniques au vue des futurs nouveaux usages dont nous bénéficierons grâce à la 5G et les objets connectés par exemple. Pour moi cette nécessité ne devrait être conditionnée par un prix. Mon intérêt est donc de faciliter le plus possible la diffusion de ma solution, pour aider le plus grand et ainsi faire reconnaître mes capacités en tant que créateur de solutions innovantes et utiles.
Quels sont les risques qu’un internaute pourrait rencontrer en utilisant cette application ?
L’application a subi de nombreux tests de fiabilité avant d’être distribuée. De plus, certaines précautions comme la sauvegarde en local du répertoire et la possibilité de revenir en arrière permettent de se prémunir des erreurs. Je reste donc confiant quant à la qualité du service qui est rendu. Nous avons lu sur les réseaux sociaux, un communiqué alertant les internautes sur l’usage de ce type d’application.
Quel est votre point de vue sur le sujet ?
Les utilisateurs doivent pouvoir placer leur confiance dans les services qu’ils utilisent. Il est donc de notre responsabilité en tant que créateur de ces services de mettre tout en œuvre pour ne pas briser cette confiance et ainsi respecter l’utilisateur et ces données. Cela passe aussi par de l’éducation aux bonnes pratiques à avoir du côté de l’utilisateur. Comme toujours privilégier les circuits de distributions officiels (les AppStore, les fournisseurs et entité de confiance), faire attention aux alertes de sécurités et autres demandes d’autorisation d’accès aux données personnelles que la plupart des smartphones modernes affiche. Les autorités sont dans leur rôle en appelant à la vigilance. Nous aussi en tant que créateur, il nous revient de respecter les réglementations en vigueur et surtout les utilisateurs ainsi que leurs données personnelles.
En tant que développeur Freelance, quelles sont vos attentes pour favoriser le développement du digital en Côte d’Ivoire?
Il nous revient de proposer des solutions digitales correspondant aux attentes du marché (local, Ivoirien, Africain et au-delà). Tout cela en respectant les réglementations en vigueur. Il revient donc au régulateur de proposer des règles qui pourront évoluer avec les besoins et les nouveaux usages tout en protégeant à la fois les utilisateurs, mais aussi les producteurs que nous sommes. Ma principale attente se situe donc dans l’application de règles juste et justement appliquée. Pour moi, une fois le jeu et les règles identifiés, on peut tous y prendre part et laisser la concurrence choisir les gagnants. Naturellement si la puissance publique souhaite accélérer la croissance du secteur en multipliant les promotions, les mesures d’accompagnements, des assouplissements ciblés voire un peu de discrimination positive
Avec vos compétences, seriez-vous disposer à rejoindre une entreprise de la place, ou préfériez-vous le Freelance ?
Mon objectif est et sera toujours d’être utile en participant à des projets innovants et originaux. Si je peux le faire seul, je le ferai. Mais si intégrer une équipe au sein d’une entreprise me permet de faire beaucoup mieux et offrir un meilleur produit aux utilisateurs, le choix devient simple et évident.
Bamba Mafoumgbé
Légende photo : Rgis Animan : « Mon objectif est d’être utile en participant à des projets innovants et originaux »
Source :https.abcdudigital.com
Adjoumani Kobenan aux producteurs//Après la fixation du prix du Kg du cacao// Refusez de céder ou de brader vos produits à des acheteurs véreux »
dimanche, 04 octobre 2020 19:24 Written by ossey84« Nous venons de vivre trois jours exceptionnels, trois jours d’intenses activités, trois jours qui nous ont permis de mesurer une fois de plus le dynamisme, la force et la vitalité d’une filière agricole, le Cacao. Une culture qui continue, après plusieurs décennies, de faire la fierté de notre beau pays, une culture qui continue de préserver jalousement sa place de locomotive de notre économie nationale, une culture qui offre enfin, de nouvelles et prometteuses perspectives pour tous les acteurs de sa chaine des valeurs.
Mesdames et Messieurs,Au moment où s’achèvent les présentes assises de la Journée Nationale du Cacao et du Chocolat, ce sont là quelques sentiments que nous voudrions partager. Nous voudrions, en cet instant solennel, exprimer à nouveau notre infinie gratitude au Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara, dont la présence et les bonnes nouvelles qu’il a annoncées, relativement à la principale campagne qui vient de démarrer, ont donné un cachet spécial à la cérémonie d’ouverture et garanti le succès des présentes assises des JNCC. La bonne nouvelle annoncée par le Président de la République a en effet, gagné tout le pays et les retours que nous avons, indiquent que nos parents paysans, tous les producteurs, ainsi que tous les acteurs de la chaîne des valeurs du Cacao sont heureux.C’est pourquoi, en votre nom à tous, nous voudrions encore une fois lui réaffirmer la reconnaissance profonde de tous les acteurs de la grande famille de la filière Cacao. En prenant cette décision de fixer le prix bord champ du cacao à 1 000 F/Kg, le Président de la République, Son Excellence Monsieur Ouattara confirme le contrat de confiance qu’il a signé avec le monde agricole et singulièrement avec les producteurs de cacao depuis sa prise de fonction à la tête du pays.Nous voudrions associer à ces remerciements, Monsieur le Premier Ministre, Ministre de la Défense et Chef du Gouvernement, Hamed Bakayoko, pour sa présence mais aussi pour la grand intérêt et le soutien qu’il a toujours manifestés à l’égard du monde agricole.Nous voudrions enfin saluer et remercier tous les Présidents d’Institutions, d’organisations internationales, tous les ambassadeurs et toutes les personnalités qui se sont associés à la réussite de cette 7è édition.Qu’il nous soit permis de faire une mention spéciale au Directeur Général de Ghana Cocoa Board, M. Joseph Boahen AIDOO et sa délégation. Leur présence à nos côtés constitue en effet, une autre preuve de la volonté de nos deux Etats de marcher désormais ensemble, afin de mieux adresser les problématiques liées au développement du secteur, dans l’intérêt bien compris de nos producteurs et de nos pays respectifs. A présent, nous aimerions nous tourner vers les dirigeants du Conseil Café-Cacao : M. le Président du Conseil d’Administration, le Ministre d’Etat Lambert Kouassi Konan et le Directeur Général M. Yves Koné à qui nous devons la parfaite organisation de ces assises. Monsieur le Président du Conseil d’Administration, Monsieur le Directeur Général, nous voudrions vous dire encore merci et félicitations pour votre professionnalisme. Tout a été préparé et exécuté avec une telle maitrise que, malgré le nombre important de participants et surtout de personnalités, vous n’aviez à aucun moment donné l’impression d’un quelconque débordement. Félicitations et bravo, bravo à vous et à toutes vos équipes.
Mesdames et Messieurs,Au terme de ces trois journées de célébration du Cacao et du Chocolat, nous voudrions nous réjouir de l’opportunité qui nous a été ainsi donnée d’échanger sur les enjeux liés à la préservation de l’environnement par le choix du thème : « tous engagés pour un cacao, Ami de la Forêt ». Nous voudrions nous féliciter de la présence nombreuse et active des participants, qui témoigne de l’intérêt et de la pertinence de cette célébration annuelle du cacao.Nous remercions les planteurs, pour avoir compris qu’il est dans leur intérêt et de celui de la Côte d’Ivoire de contribuer à redonner à notre pays son couvert forestier. Comptant sur leur dynamisme, nous savons que dans peu de temps, ils vont hisser la Côte d’Ivoire au rang des pays ayant un fort taux de couverture forestière.Nous saluons et remercions tous les intervenants, qui ont bien voulu accepter de venir nous instruire et nous enrichir de leurs expériences respectives sur le sujet. Nous croyons pouvoir réaffirmer que ces célébrations ont été un succès ; car on a pu bénéficier de partages, de retours d’expérience et d’exposés que nous devons capitaliser par une action concrète, en vue de clarifier la notion de durabilité de la filière Cacao à travers la préservation de nos forêts.C’est pourquoi, nous voudrions nous réjouir des conclusions du panel qui a clairement montré les avantages en matière de reboisement, et d’adopter des modèles d’agroforesterie typiques à la Côte d’Ivoire. Ceci permettra à nos producteurs de diversifier leur revenu tout en créant des micro climats, qui pourraient atténuer les effets du changement climatique. Quant au panel sur la traçabilité, il aura permis aux participants de comprendre les enjeux de ce mécanisme qui à terme va assurer une part plus importante de marché à notre cacao.Nous voudrions en outre, nous réjouir de l’engagement de la filière Cacao à apporter sa part à l’édification de notre couverture forestière et salue la déclaration de Monsieur le Directeur Général du Conseil du Café-Cacao de planter 60 millions d’arbres d’ici 2025, avec l’appui de la Recherche.Nous engageons par conséquent, le Conseil du Café-Cacao, en sa qualité d’organe en charge de la gestion et du développement de la filière cacao, à mettre en place un mécanisme de suivi de toutes les initiatives de la filière et à tout mettre en œuvre pour la réussite de ce projet structurant pour le couvert forestier de notre pays.Nous instruisons tous les services du Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural à soutenir ce projet et nous invitons le Ministère des Eaux et Forêts à répondre favorablement aux sollicitations qui lui seront adressées dans ce sens.Pour être en phase avec le thème de cette année, nous appelons toutes les filières agricoles à emboîter le pas à la filière Cacao afin de montrer que tout le secteur agricole est engagé pour la renaissance de nos forêts.
Mesdames et Messieurs,Chers parents producteurs,Lors de la cérémonie d’ouverture, le Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara, nous a annoncé une excellente nouvelle qui nous a réjoui tous. Nous avons senti dans la salle une adhésion totale des producteurs à l’annonce solennelle qu’il a faite de porter le prix bord champ du Cacao à 1 000 Francs CFA. La porte-parole des lauréats, en votre nom à tous, a exprimé toute la satisfaction de la grande famille des producteurs de cacao au Président de la République. Vous n’avez pas non plus manqué de répondre favorablement à l’appel que nous vous avons lancé à cette occasion. Vous avez décidé de soutenir toutes les initiatives, actions et combats du Président Alassane Ouattara, votre bienfaiteur, votre ami, votre protecteur. Vous avez promis de le soutenir et d’être à ses côtés lors des joutes électorales à venir, afin qu’il puisse continuer à protéger vos intérêts et à porter haut le flambeau du producteur du cacao Ivoirien.C’est pourquoi, nous vous engageons à œuvrer dans vos localités respectives pour le triomphe de cette ambition noble et légitime.Mesdames et Messieurs, Le Président de la République, en fixant le prix bord champ du cacao à 1000 Francs le kilogramme, a fait sa part. Il nous revient à présent, de faire en sorte que ce prix soit effectivement appliqué par tous. Nous voudrions donc vous exhorter à refuser de céder ou de brader vos produits à des acheteurs véreux qui seraient tentés d’user de subterfuges pour se détourner des directives officielles.
Chers parents paysans,Au moment même où le Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara, vous a annoncé la bonne nouvelle que vous attendiez, nous apprenions que des individus et groupements politiques, pour des intérêts qui leur sont propres, s’apprêteraient à créer du désordre dans le pays, bloquer les routes et instaurer le chaos. De toute évidence, ces agissements projetés mettent en danger les intérêts des planteurs qui s’apprêtent à écouler leurs productions sur Abidjan. Nous voudrions vous prier de ne pas les suivre et de demeurer sereins, parce que le Gouvernement va prendre toutes les dispositions utiles pour maintenir la paix, afin que vous puissiez vous rendre tranquillement à vos plantations pour faire sortir votre produit et les mettre à la disposition des acheteurs. Ne les écoutez pas ! Restez sourds à leurs appels. La paix et l’ordre seront maintenus.
Mesdames et Messieurs, Nous ne saurions clore notre propos, sans féliciter les lauréats primés cette année et les inviter à redoubler d’ardeur au travail, afin de poursuivre leur professionnalisation. Ils représentent les modèles de producteurs qui s’inscrivent dans la dynamique de la modernisation du secteur agricole ivoirien.C’est sur cette note d’hommage et au nom du Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara, que nous déclarons close la septième édition des Journées Nationales du Cacao et du Chocolat. Je vous remercie » Nb : Discours de M. Kobenan Adjoumani Innocent, ministre de l’Agriculture et du développement rural à la cérémonie de clôture de la 7e Jncc à Yamoussoukro
Election présidentielle du31 Octobre 2020// Adjoumani met les producteurs en mission sur le terrain
jeudi, 01 octobre 2020 19:23 Written by ossey84« Excellence Monsieur le Président de la République,
Grande est notre joie et forte est notre émotion, au moment où nous prenons la parole, en ce jour inaugural des festivités marquant la 7è édition de la Journée Nationale du Cacao et du Chocolat (JNCC).
Cette émotion s’explique par le fait que nous célébrons le cacao sur les terres natales de celui-là même qui, le premier, a cru au cacao Ivoirien et en a fait la locomotive de notre beau pays sur les rails du développement économique et social ; j’ai nommé le Président Félix Houphouët-Boigny, grand visionnaire, grand planteur, grand bâtisseur de la Côte d’Ivoire moderne.
Mesdames et Messieurs, notre émotion et notre fierté sont d’autant plus grandes que le plus illustre, l’héritier le plus digne du Président Félix Houphouët-Boigny, par ses œuvres et par ses réalisations gigantesques, en l’occurrence le Président de la République, SEM Alassane Ouattara, nous fait l’insigne honneur de présider en personne les assises de la présente édition des JNCC.
Excellence Monsieur le Président,
Il y a juste une semaine, vous étiez présent à nos côtés à Anyama, pour poser la première pierre de la construction de deux unités industrielles destinées à la transformation de notre cacao.
Aujourd’hui encore, en dépit d’un agenda très chargé, vous avez accepté d’être une fois de plus aux côtés de nos braves paysans, ces dynamiques acteurs du secteur agricole pour les honorer, les féliciter et leur réitérer toute votre solidarité et votre soutien.
Merci Excellence, pour cette marque d’attention, de considération et d’affection.
Chers parents paysans, en notre qualité de ministre en charge du secteur agricole, nous pouvons rendre témoignage de la profondeur de l’amour que le Président Alassane Ouattara vous porte. Il est votre ami, votre avocat, votre protecteur et j’ajouterais même, votre parapluie.
En effet, depuis son accession à la magistrature suprême, la filière Cacao n’est plus agitée par des bruits et par des scandales. Le producteur peut dormir tranquille. Il n’est plus hanté par le stress à la veille de chaque campagne. Nous n’assistons plus à des scènes de désespoir où le paysan était amené à brûler le fruit de sa récolte, en signe de protestation contre des prix parfois dérisoires qu’on lui imposait.
Excellence Monsieur le Président de la République,
Grâce aux réformes pertinentes que vous avez engagées, grâce aux nouveaux organes de régulation que vous avez mis en place, la filière Cacao fait l’objet d’une gestion plus rigoureuse et saine, et les paysans perçoivent un prix rémunérateur directement indexé sur les cours mondiaux du cacao.
En effet, dès votre prise de fonction, et dans un souci d’équité et de justice sociale, vous avez décidé, de reverser aux paysans 60% du prix CAF. Mais votre volonté d’améliorer sans cesse les conditions de vie et de travail des producteurs ne s’est pas arrêtée à cette règle de principe, puisque chaque fois que vous constatez que la conjoncture n’est pas favorable et que le prix du cacao connaît une tendance baissière sur le marché mondial, vous n’hésitez pas à consentir des sacrifices exceptionnels, pour accorder aux planteurs un prix d’achat au-delà des 60% du prix CAF. Car pour vous, Monsieur le Président, aucun sacrifice n’est de trop quand il s’agit de nos braves paysans qui sont là et qui ont soif de vous entendre.
Mesdames et Messieurs,
Les JNCC de cette année ont pour thème : « Tous engagés pour un cacao ami de la forêt ».
A une période où les questions environnementales et climatiques sont au centre des préoccupations de la planète toute entière, le choix de ce thème traduit, en réalité la volonté des acteurs de la filière Cacao de promouvoir une culture cacaoyère qui préserve notre patrimoine forestier. Une vision qui cadre parfaitement avec l’ambition du Gouvernement qui a lancé un programme visant à reconstituer 20% de notre couvert forestier, conformément aux directives du Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara. Car, la filière Cacao veut rendre à la forêt ce qu’elle lui a généreusement donné depuis plusieurs décennies.
Excellence Monsieur le Président de la République,
A l’occasion de ces journées, nous voudrions remercier Monsieur le Ministre d’État, Lambert Kouassi Konan, Président du Conseil d’Administration du Conseil du Café-Cacao, le Directeur Général du Conseil Café Cacao, M. Yves Ibrahima Koné, pour le dynamisme qu’ils ont su insuffler à la filière Cacao, afin de la rendre performante et viable, malgré les conséquences de la COVID-19 qui, comme chacun le sait, a impacté tous les secteurs d’activités.
Fort heureusement, nous avons pu limiter les conséquences de cette pandémie avec les ventes anticipées qui nous ont permis d’écouler plus de 60% de notre production cacaoyère avant la survenue de la crise sanitaire.
Excellence Monsieur le Président,
Nous voudrions exprimer de façon particulière et solennelle, la reconnaissance du monde agricole et singulièrement des producteurs de cacao à votre illustre épouse, Madame la Première Dame Dominique Ouattara, pour le combat sans relâche qu’elle mène contre le travail des enfants. Un combat vital qu’elle mène avec beaucoup de succès et qui a permis d’épargner notre production de cacao de certaines sanctions d’un marché international de plus en plus exigeant.
Veuillez, Excellence Monsieur le Président, lui transmettre l’expression de notre infinie gratitude.
Mesdames et Messieurs,
A ce stade de notre propos, nous aimerions rendre un hommage appuyé à toutes les productrices et à tous les producteurs de cacao, qui œuvrent chaque jour, pour alimenter toute la filière en fèves de qualité et en grande quantité.
« Excellence Monsieur le Président de la République,
Mesdames et Messieurs,
Nous voudrions, parmi toutes les personnes qui seront décorées, vous présenter deux récipiendaires particuliers. Ils sont de la même génération et qui ont fait des études supérieures dans le domaine des sciences de la terre.
En effet, l’un est agronome et l’autre géographe. Ils sont tous deux devenus des parlementaires et dans leur vie professionnelle, ils ont beaucoup travaillé dans le secteur agricole en général, et dans la filière cacao en particulier. On peut donc les assimiler à des jumeaux. Et c’est tout naturellement que vous et votre cher frère, le Président de la République sœur du Ghana, les avez placés à la tête des structures de régulation de la filière Cacao de nos deux pays.Excellence Monsieur le Président, nous proposons à votre décoration, l’Honorable Joseph Boahen Aidoo, Directeur Exécutif du Ghana Cocoa Board et Monsieur Yves Ibrahima Koné, Directeur Général du Conseil du Café-Cacao de Côte d’Ivoire, pour le travail formidable qu’ils accomplissent chaque jour à la tête de ces structures et pour l’obtention du Différentiel de Revenu Décent qui permet aujourd’hui d’octroyer 400 $ supplémentaire sur chaque tonne de fèves de cacao vendue ; ce qui permet d’améliorer considérablement le revenu des producteurs de cacao.Monsieur le Président de la République,
Avant de clore notre propos, nous aimerions au nom de la filière Cacao et en notre nom, vous exprimer toute notre gratitude, car votre présence à elle seule réhausse de façon particulière les présentes assises et leur assure un succès déjà éclatant.
Mesdames et Messieurs,
Chers parents paysans,
Nous nous tournons à présent vers vous. Le Président de la République, votre frère, votre avocat a fait beaucoup pour les producteurs de cacao que vous êtes. Nous avons rappelé tantôt les sacrifices qu’il a souvent consentis, pour l’amélioration de vos conditions de vie et de travail. En retour, vous avez envers lui un devoir de reconnaissance. Bientôt, le 31 octobre, vous serez appelés aux urnes pour choisir le futur Président de la République. Dieu merci, votre bienfaiteur est candidat à la demande générale des Ivoiriens épris de paix et désireux de voir leur pays aller de l’avant.
Chers parents producteurs, pouvez-vous, devant lui aujourd’hui, prendre solennellement l’engagement de vous mobiliser comme un seul homme derrière lui ?Acceptez-vous de voir le Président Alassane Ouattara continuer à défendre les producteurs que vous êtes ?Etes-vous prêts à l’accompagner dans cette nouvelle campagne présidentielle ?Alors, si c’est cela votre souhait, je vous prie de vous lever pour lui manifester votre soutien à travers des cris de joie. Maintenant que vous avez pris cet engagement solennel, je vous prie d’aller partout dans vos campements, dans vos villages, dans vos villes respectives, pour annoncer la bonne nouvelle de la candidature du Président Alassane Ouattara, le premier allié des planteurs de Côte d’Ivoire.Fasse Dieu que votre volonté de voir le Président Alassane Ouattara être reconduit au soir du 31 octobre 2020 s’accomplisse !
Je vous remercie de votre aimable attention »
Dr Diomandé Moussa F.( Gafa- pme) / L’après Covid-19 et tension politique en Ci// « L’impact de la crise politique sera pire que celui de la Covid-19 en Côte d`Ivoire
mercredi, 23 septembre 2020 23:19 Written by ossey84De l’impact de la Covid- 19 sur les Pme, en passant par la gestion du Fonds Pme, à la tension socio-politique qui monte en Côte d’Ivoire, le Docteur Diomandé Moussa Elias Farakhan, le président du Groupement des acteurs , fédérations et assimilés aux Pme( Gafa-Pme) se prononce....
Monsieur le président, pouvez-vous nous présenter le Gafa -Pme ?
Merci pour l’occasion que vous nous donnez de parler des Pme et de l’économie ivoirienne. Le Groupement des acteurs , fédérations et assimilés des Pme( Gafa-Pme), regroupe l’essentiel des acteurs des Petites et moyennes entreprises de Côte d’Ivoire. Nous sommes organisés au niveau de toutes les filières. Parce que nous pensons que pour développer une politique qui crée de la valeur, pour les Pme, il faut être en filières. Pour avoir des Pme qui sont associées et non des Pme qui soient disparates dans ce qu’elles font.
En tant que président de ce groupement, peut-on évaluer l’impact de la crise sanitaire à la Covid- 19 ?
Des études ont été réalisées dans ce sens. Elles ont montré de façon qualitative ou quantitative, l’impact de la pandémie sur les Pme. Par rapport à la réalité ivoirienne, il faut faire beaucoup attention. Il y a deux éléments qu’il faut prendre en compte. L’économie ivoirienne dans sa structuration, est une économie de rente qui est basée sur le café, le cacao, le coton, l’anacarde, le caoutchouc et l’huile de palme. Je ne pense pas que la pandémie à la Covid- 19 ai agi réellement sur ces spéculations -là. Le Ministre ivoirien de l’économie et des finances a dit que ces produits sortent. A ce niveau, je pense que la pandémie n’ a pas eu tellement d’impact. Etant donné que ces produits ont continué à sortir et les ports ivoiriens ont continué à fonctionner. Ce qui est une excellente chose. Deuxième élément, vous avez des Pme qui sont pour la plupart des sous-traitants. Du fait de la prise d’un certain nombre de mesures. Citons : le couvre-feu, la fermeture des bars, des salles de cinéma( …) Sans oublier les mesures relatives au secteur du tourisme et de l’hôtellerie. Face à un tel tableau, on peut dire que la pandémie a eu un impact réel sur les Pme. Ce qu’il ne faut pas oublier, c’est que cette catégorie d’entreprises fonctionne en synergie. Vous avez par exemple quelqu’un qui a un hôtel mais qui travaille avec une autre structure qui lui fournit des assiettes, des draps etc. Donc quand la machine s’arrête, il y a des répercussions sur toutes les Pme.
Pour aider les Pme à redécoller, le gouvernement ivoirien avait annoncé un soutien à ces entreprises-là. Dans la pratique, comment cela se passe sur le terrain ?
Au départ, personne ne pouvait parier sur cette imprévisibilité. Il fallait trouver des solutions. Dans un premier temps, il fallait maintenir les emplois, l’outil de production surtout les petites et moyennes entreprises manufacturières(…), mais aussi et surtout penser à la relance. Quand vous avez une crise comme cette crise sanitaire qui touche au capital le plus précieux ; c’est-à-dire le capital humain, il faut voir dans quelle mesure, il faut sauvegarder les emplois, l’outil de production et relancer les activités. A la suite des échanges que nous avons eu avec le gouvernement, il a été adopté une série de mesures pour permettre à l’économie ivoirienne, dans son volet business,( services , manufactures…) de redécoller. Il s’agissait d’apporter une aide financière aux Pme. Ce à travers la mise en place d’un fonds dédié et d’un fonds de garantie. Ceci pour permettre aux Pme, selon certains critères bien précis de pouvoir faire face à la situation et d’amortir le choc consécutivement à la pandémie. Mais aussi et surtout de garder les emplois et faire tourner leurs outils de production. Un comité a été mis en place et un décret a été pris ( celui du 08 Avril 2020).Ce décret est venu expliquer comment le Fonds dédié aux Pme devrait être organisé. Par la suite, il y a eu arrêté pour rendre plus explicite ce qui devrait être fait.
Quel bilan peut-on faire ?
Le bilan est mitigé. Je dirais même qu’il n’est pas bon. En ce sens qu’il n’ y a pas plus de 100 Pme qui ont eu accès au dit fonds selon les informations que nous avons reçues. A titre de rappel, le ministre de l’Economie et des finances devant les sénateurs à Yamoussoukro, avait dit que moins de 70 Pme ont pu bénéficier de cette manne, sur de plus de 400 qui travaillent dans les secteurs formel et informel.
Le ministre de l’Economie et des finances évoque l’incapacité des Pme à remplir les critères ?
Il ne faut pas poser le problème en termes d’incapacité. Les Pme avant la crise avaient des difficultés. Citons entre autres, la problématique du marché en ce concerne la commande privée ou publique. Les Pme se plaignent toujours de n’avoir pas accès à plus de commandes. Ajoutée à cela, la problématique du financement. Il faut de l’argent pour travailler. Puisque les banques accompagnent très peu cette catégorie d’entreprises. Elles disent que les Pme n’ont pas de business Plan. (…) Vous avez également les problèmes de fiscalité donc de taxation des Produits.
Pourquoi le Mef dit alors que les Pme n’ont pas bénéficié de ces fonds parce qu’elles ne remplissent pas les critères ?
Pour les critères qui ont été élaborés, il nous est demandé de fournir une attestation de régularité fiscale sur l’exercice 2019, d’être à jour de nos cotisations à la Cnps. Mais aussi et surtout de fournir des bilans et autres. Nous disons que pour que les Pme n’aient de problèmes de bilan, de cotisation à la Cnps, il faut qu’elles aient un carnet de commandes bien fournis. Pour construire un paiement d’impôts ou de cotisation à la Cnps, il faut avoir un chiffre d’affaires, des marchés pour faire tourner la machine. C’est à partir de là que nous pouvons faire face aux charges en question.
En tant que président du Groupement des acteurs, des fédérations, assimilés aux Pme, quelles pistes de solutions proposez-vous au gouvernement ?
Il n’ y a pas de dialogue de sourd entre le gouvernement et nous. Nous discutons toujours avec les autorités. Il y a de cela quelques semaines, dans le cadre du comité de gestion qui a été mis en place, nous avons eu des échanges pour voir si nous pouvions nous fixer des objectifs allant dans le sens d’un relèvement du nombre bénéficiaires. Les critères, de régularité fiscale ou le paiement de la Cnps ne sont plus des critères éliminatoires. Tout le monde est éligible désormais. Nous demandons aux Pme, de déposer leurs dossiers. La Côte d’Ivoire doit se positionner. Aujourd’hui, nous devons nous battre sur un certain nombre d’activités. Les ivoiriens ont l’avantage d’être très bien formés et d’avoir une bonne connaissance des problématiques économiques. Ça ne suffit pas. Il faut aller plus loin. Nos amis du Nigeria sont partout et ils viennent prendre des marchés. C’est ça la réalité. Les marchés sont ouverts. Aujourd’hui avec ce fonds dédié au Pme, nous devons être capables de travailler non seulement localement mais aussi permettre à nos Pme de sortir. Pour y réussir, il y a tout un mécanisme à mettre en place. Le fonds ne devrait pas être une distribution Per capita, mais il devrait aider à résoudre des problèmes. Citons : l’export et l’assurance pour nos marchandises que faisons sortir. En Côte d’Ivoire, on soutient plus les entreprises étrangères que nos entreprises. Cela est dommageable pour notre économie. Si vous estimez que les Pme locales n’ont pas la compétence, aidez- les à monter en puissance.(…) avec des produits innovants.
Au niveau de l’espace Cédéao, est-ce que la liberté d’entreprendre qui est écrite dans les textes est- elle une réalité ?
Au niveau des textes, tout est claire. C’est-à-dire qu’au niveau de la Cédéao, on peut aller faire les affaires partout et conquérir des marchés. Mais la réalité, c’est que les autres sont organisés en Cartel. Ils protègent leurs marchés au vrai sens du terme. Pendant que chez nous ici, nous faisons la part belle aux autres. Cette façon de faire doit changer parce que les ivoiriens deviennent de plus en plus pauvres. Le chômage augmente de plus en plus. Il ne faut pas avoir de complexe à poser les vrais problèmes. Il nous faut à travers des regroupements comme le Gafa- Pme aller à la conquête des marchés.
Nous sommes à plus d’un mois de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire. Quelles sont les appréhensions des membres du Gafa- Pme ?
Nous avons de grosses appréhensions. Pour nous, la Covid-19 n’aura pas assez d’impact que la crise qui se profile à l’horizon. Si on ne fait pas attention, cette crise sera aussi dévastatrice pour les Pme. L’impact de la crise politique sera pire que celui de la Covid-19 en Côte d`Ivoire. Chaque fois que nous avons des élections, nous sommes obligés d’arrêter l’économie. Les écoles aussi(…). Il faut arrêter cette façon de fonctionner. Nous voulons dire aux politiciens que nous avons besoins de travailler.
Bamba Mafoumgbé,Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Légende photo : Docteur Diomandé Moussa Elias Farakhan (Président Gafa- Pme) : « Les ivoiriens deviennent de plus en plus pauvres »
( Source : In Le Temps du 23 Septembre 2020)
M. Kinapara Coulibaly, Dg du Bnetd// A propos des Bureaux régionaux « Nous avons en interne un pôle dédié à ces zones extérieures »
mardi, 22 septembre 2020 16:57 Written by ossey84M. le Dg du Bureau national d’étude technique et de développement ( Bnetd), est régulièrement sollicité ces dernières années pour l’exécution d’importants projets initiés par le gouvernement. Quels sont ceux qui ont retenu votre attention ? Et pourquoi ?
Le Bnetd, pôle d’expertise technique au service de développement de la CI, est effectivement engagé dans la réalisation de nombreux projets entrepris par l’Etat ivoirien.
Plusieurs projets retiennent mon attention. Tout d’abord, le vaste programme de développement hospitalier, sur toute l’étendue du territoire national, initié par le gouvernement depuis l’année dernière. Il compte la réhabilitation de 8 hôpitaux dont 3 Centres Hospitaliers Régionaux (CHR) à Daloa, Yamoussoukro et Korhogo ; 5 Hôpitaux Généraux à Adjamé Yopougon Attie, Grand Bassam, Abobo nord et Abobo sud.
Il y a également la construction du CHR de Man, de l’hôpital général de Danané, de ceux de San Pédro et Méagui. Nous avons la construction des CHR d’Aboisso, d’Adzope, et de 5 services de renforcement des plateaux techniques dans les hôpitaux généraux de Séguéla, Toumodi, Daoukro, Abengourou et Bouna. Dans les prochaines semaines, 400 établissements sanitaires de premier contact répartis dans tout le pays verront leurs travaux démarrer. A cela, il faut ajouter la construction de CHR à Bouaké, Boundiali, Kouto et Minigna ainsi que deux hôpitaux généraux à Katiola et Ouangolodougou.
Les autres projets auxquels je pense sont ceux des travaux de la ligne 1 du métro d’Abidjan parce qu’il s’agit là d’une véritable innovation dans notre pays. Il y a aussi les projets relatifs au renforcement des infrastructures éducatives qui regroupent la construction de nombreux lycées, écoles primaires et universités. Enfin, je pense aux grands projets routiers et à ceux relatifs à l’accès à l’eau potable notamment celui du renforcement d’alimentation en eau de la ville d’Abidjan à partir de la rivière Mé.
Tous ces projets vont inévitablement transformer le visage de notre pays de manière significative et durable, profiter aux populations et participer à la dynamique de développement.
- Quel impact cette ère des grands travaux a eu sur le développement de votre entreprise ?
Notre entreprise se porte bien grâce à tous ces grands projets qui lui sont confiés. Le taux d’occupation des équipes est bon et nous continuons depuis plus de trois ans, à avoir des résultats d’exploitation en nette progression.
- Combien l’exécution de ces projets a-t-elle rapporté au BNETD ces trois dernières années ?
Notre résultat d’exploitation est en hausse depuis 2017, passant de 2,1 milliards à 3,8 milliards en 2018 pour finir à 5,2 milliards F CFA en 2019. La progression est vraiment encourageante.
- Quel est le résultat net de l’exercice 2019 du BNETD ? Comment expliquez-vous ce résultat ?
Comme je le disais, 2019 a été un cru d’exception avec des performances financières qui montrent une hausse de 31% du résultat net et de 35% du résultat d’exploitation par rapport à l’exercice 2018. Nous avons réalisé un chiffre d’affaires d’environ 34 milliards de F CFA. Cette performance est le fruit de la confiance du gouvernement, des efforts conjugués du personnel et d’une bonne maitrise des coûts.
- Comment se portent vos activités en dehors de la Côte d’Ivoire ?
Plutôt bien, nous avons aujourd’hui de nombreux projets en cours, dans divers domaines, disséminés en Afrique subsaharienne et en Afrique centrale. Nous avons actuellement plusieurs projets en cours au Gabon notamment dans les infrastructures routières et dans le domaine de l’environnement ; au Bénin, ce sont des projets dans le domaine aéroportuaire, routier et de l’environnement et enfin au Congo Brazzaville, des projets dans le bâtiment et l’aménagement du territoire.
- Quel poids représentent vos activités hors Côte bureaux régionaux d’Ivoire () dans votre total bilan en 2019 ?
A ce jour, environ 5% du total bilan 2019. Ce chiffre encore marginal, offre un potentiel certain que nous continuons d’explorer. Nous avons en interne un pôle dédié à ces zones extérieures qui recherchent et captent les opportunités d’affaires dans les treize (13) pays africains que nous couvrons.
- Quel est l’impact de la crise sanitaire de la COVID 19 sur vos activités ?
Les effets de la Covid-19 sur nos activités sont restés sous contrôle au cours de ce premier semestre 2020. Nous avons dû comme toutes les structures, mettre en place un plan hygiène et santé qui est toujours en cours, afin de sensibiliser, prévenir et faire adopter les mesures barrières sur nos différents sites et chantiers. Une adaptation de nos méthodes de travail a également été nécessaire pour nous permettre de continuer nos activités tout en sécurisant au maximum nos agents, notre force spéciale de développement. Et jusque-là, nos activités se poursuivent normalement.
- Le Moronou et la Marahoué bénéficient d’une attention particulière du Président de la République en ce moment. Quels sont les grands projets réalisés ou en cours de réalisation dans ces deux régions ?
Nous avons d’importants projets dans la région de la Marahoué. Tout d’abord dans le domaine du bâtiment, six (06) collèges de proximité sont en cours de construction dans le cadre du projet C2D 2 dans les localités de Maminigui, Paoufla, Zanzra, Voueboufla et Dananon. Plusieurs réhabilitations de bâtiments administratifs sont également en cours : c’est le cas à Bouaflé, avec la réhabilitation de la préfecture, des résidences du préfet, du sous-préfet et des deux secrétaires généraux. A Sinfra et Zuenoula, les résidences des préfets ont également été réhabilitées.
Toujours dans la Marahoué, plusieurs projets d’infrastructures routières sont en cours. Ce sont les travaux de renforcement de la route Yamoussoukro – Bouaflé - Daloa sur 145 km, les travaux des voiries de Bonon, Gonate et Sinfra. Des travaux de point à temps c’est-à-dire de traitement des zones dégradées sur les routes interurbaines entre Bouaflé et Zuenoula d’une longueur de 75 km et la construction du pont de Bouaflé. Dans le secteur de l’hydraulique, nous avons le projet d’alimentation en eau potable de la localité de Bannonfla ; les travaux de renforcement du système d'alimentation en eau potable de la ville de Bouaflé, la mise en place d’un système d'hydraulique urbaine dans les sous-préfectures de Kouetinfla et Maminigui dans le cadre du programme Eau pour tous en Côte d'Ivoire.
Dans le Moronou, nous comptons aussi de nombreux projets en cours. Dans le domaine routier, ce sont les travaux de renforcement de la route Akoupé-Kotobi-Boungouanou d’une longueur de 58 km, la construction d’un pont sur la rivière Agbo, la réhabilitation de la route Kotobi-Arrah-Bonahouin d’une longueur de 30 km, des travaux de réparation de la route Dimbokro-Bongouanou et des travaux de voiries à Bongouanou et Abongoua. Dans le secteur de l’hydraulique, on peut citer aussi la construction d'un château d'eau de 500 m3 à Bongouanou et des travaux d'alimentation en eau potable dans les localités de Kregbe, M’batto, Findimanou et Arrah.
- Quels seront leurs impacts sur les populations de ces régions ?
Ces projets ont un impact certain sur les populations. Tout d’abord, la construction de collèges de proximité aidera à accroître le taux d’alphabétisation et à favoriser l’éducation des jeunes filles. Ces localités amorceront également un développement à travers la construction de nouvelles infrastructures - les logements pour enseignants par exemple- et une activité économique générée par la présence de ces fonctionnaires. Pour l’administration locale, l’accès à des bâtiments fonctionnels sera appréciable.
L’impact des infrastructures routières pour ces régions est grand. Celles-ci verront leur accessibilité accrue avec un réseau routier performant, ce qui devrait booster l’économie locale tirée par les productions agricoles et apporter un gain en temps. Les différents projets hydrauliques visant à renforcer l’accès à l’eau potable auront un impact notable sur la qualité de vie des populations. Enfin, tous ces projets génèrent la création d’emplois directs et indirects ce qui est un élément appréciable.
- Au niveau national, quels sont les grands chantiers en cours et à venir ?
Je voudrais rappeler tous les projets cités au début de notre entretien : le vaste programme sanitaire national, les nombreux projets d’infrastructures éducatives et hydrauliques et l’emblématique projet de la ligne 1 du métro d’Abidjan.
A cela s’ajoute, la maitrise d’œuvre pour le prolongement de l’autoroute de Yamoussoukro à Bouaké. Il s’agit d’environ 120 kilomètres de routes qui permettront de rallier Yamoussoukro à Bouaké en 45 minutes au lieu d’à peu près 1h30 aujourd’hui. La construction des routes neuves d’une longueur cumulée de plus de 500 km dans différentes localités notamment entre Divo et Grand-Lahou, entre Mankono-Téningbioué et Séguéla, d’Odienné jusqu’à la frontière du Mali et de la Guinée, entre Bouaké –Satama et Sokoura, et bien d’autres tronçons… A Abidjan, les travaux de l’autoroute périphérique d’Abidjan d’une longueur de 24 km sont également prévus.
Enfin, nous poursuivrons les travaux des infrastructures sportives et d’hébergement de la CAN 2023 à Abidjan, San Pedro, Yamoussoukro, Bouaké et Korhogo.
- Quels sont les projections du BNETD en termes de développement ?
Les perspectives sont prometteuses pour les années à venir : il s’agira de continuer d’accompagner le gouvernement ivoirien dans le déploiement de ses priorités notamment dans les grands projets du Programme National de Développement et dans la mise en œuvre du Programme Social.
Tous les projets en cours et en perspective cités se poursuivront et nous continuerons nos interventions dans les autres domaines d’activités du BNETD que sont l’information géographique, le numérique et l’économie tant en Côte d’Ivoire que sur le continent africain. Un accent particulier sera mis sur l’innovation dans les années à venir, tant dans les projets que dans nos outils et méthodes de travail.
Moussa Charles Kader
Légende Photo : M. Kinapkara Coulibaly, Dg du Bnetd : « Tous les projets en cours et en perspective cités se poursuivront »
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Covid -19/Professeur Benié Bi Vroh Joseph (Directeur Inhp )// « Il ne faut pas banaliser la maladie, le virus continue de circuler »
samedi, 13 juin 2020 11:21 Written by ossey84
Professeur doit-on dire que vous êtes le président du Comité de crise Covid-19 ou le Directeur de l’Inhp tout cours ?
Je ne suis pas le président du Comité de crise de lutte contre la Covid-19. Mais le Directeur de l’Institut national d’hygiène publique de Côte d’Ivoire. L’Inhp a dans ces missions, la surveillance des maladies à potentiel endémique. Il est également coordonnateur du Règlement sanitaire international, (Rsi). Par ailleurs, il est le point focal de la Sécurité sanitaire mondiale. A ce titre, et conformément au décret présidentiel d’Avril 2019, qui dit que nous avons à travers le Centre des opérations d’urgence, la gestion des urgences endémiques et de façon générale et des épidémies de façon particulière, l’Inhp est en charge de cette épidémie. Par ailleurs, il existe un autre arrêté qui donne aussi des responsabilités à l’Inhp pour le dépistage et le confinement(…).
Combien de sites dépistages disposent à ce jour la Côte d’Ivoire ?
Nous avons 11 sites fonctionnels, le mercredi 03 juin 2020 nous avons ouvert le deux derniers sites qui portent à 11 et il est prévu de porter à 13. Il nous reste juste deux sites : Ceux de Grand Bassam et Anyama. Ainsi, nous aurons bouclé pour le Grand Abidjan.
Qu’est- ce qu’on fait concrètement sur ces sites ?
Quand on y vient, on y reçoit des informations, des conseils et un dépistage. Dans le cadre de cette maladie, le plus important, c’est lorsqu’on fait les signes qu’on est plus à même de transmettre la maladie. C’est ce que l’on appelle être symptomatique. Quand on présente les signes, c’est en ce moment- là que la charge de virus est plus au niveau du nez. Parce que le virus, il s’accumule au niveau du nez et de la bouche. Mais plus au niveau du nez. Quand on fait la fièvre, on atteint le niveau plus élevé en termes de présence de virus dans le nez. C’est en ce moment qu’on est le plus contaminant. Le choix qui a été fait par la Côte d’Ivoire, c’est de faire un dépistage ciblé. C’est-à-dire de pouvoir identifier les personnes qui sont le plus à risques de transmettre la maladie que nous mettons en priorité. Ce n’est pas un dépistage massif. Quand vous arrivez dans ces centres de dépistage, on vous reçoit, on vous accueille, on vous donne un masque, on vous donne le gel et on vous installe. Vous la salle d’attente et vous prodigue des conseils et des informations sur la maladie(…). Quand vous sortez de cette salle, vous allez à l’enregistrement. Ici ce sont des infirmiers ou infirmières qui vont prendre vos caractéristiques(Le nom, prénoms, l’âge, le sexe…) Après quoi, vous allez voir un médecin. Il faut préciser que dans tous ces centres, il y a des médecins qui vont vous interroger. Sur l’histoire de votre maladie. (Depuis quand ça commencé ? Quels sont les signes ?). C’est à l’issue de cet entretien va dire que « je pense qu’avec les signes et le contexte que vous nous situés, c’est mieux qu’on vous fasse un dépistage (prélèvement).Mais si vous ne remplissez pas ces conditions, le médecin va dire, c’est quand vous présenter les signes, ils ne sont pas apparentés à la Covid-19. Nous allons vous soulager par rapport au mal que vous avez. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, sur chacun de ces sites, nous avons une pharmacie. Par la suite, on l’encourage à observer les mesures de protection. Celui qui a été dépisté, lui, il va attendre son résultat. S’il est déclaré positif, automatiquement, il sera pris en charge dans un service. Si vous avez été en contact avec une personne qui a été déclaré positif, on peut vous prélever aussi. Parce que vous êtes aussi à risque. Si vous présenter les signes d’une maladie chronique : Diabète, hypertension artériel ou une maladie cardio-vasculaire, vous êtes aussi à risque. On vous prélève aussi. C’est ça l’intérêt de présence du médecin qui se trouve sur le site à même de pouvoir faire interrogatoire de ceux qui y entrent.
A ce jour quel est le taux de fréquentation au niveau des 11 centres ?
Le taux de fréquentation est variable. Notamment au niveau des derniers sites que nous venons d’ouvrir. Sur les deux derniers sites, ce n’est pas encore la grande affluence. Ça se comprend. Mais pour les premiers, au départ, on n’avait dit que nous nous allions sur la base de cent tests par jour et par centre. Nous avons eu la période du mi- mai où il y avait beaucoup de personnes qui sortaient d’Abidjan. On est allé à 200 voire 300 prélèvements par jour centre. Mais aujourd’hui, la tendance est revenue à un taux un peu plus raisonnable. Nous n’avons pas encore atteint le rythme de croisière pour certains centres.
Les ivoiriens ont des difficultés à lire et comprendre le point fait chaque jour par le ministère de la Santé. Le point en question porte-t-il sur les prélèvements au jour J ?On a dit qu’on attendait les résultats dans les 24 à 48 heures. Donc on peut se retrouver avec des prélèvements de la veille. Ce ne sont pas des tests rapides que nous faisons. Le test rapidement, faut –il préciser, porte sur un prélèvement qu’on fait dans le sang. Dans les 15 à 20 minutes qui suivent, on a le résultat. Ce test rapide peut nous faire passer à côté du diagnostic. Ce n’est pas ce genre de test que nous faisons en Côte d’Ivoire. Le test rapide nous dit juste qu’on a rencontré le virus à un moment donné et qu’on a développé des anticorps qui nous permettent de nous protéger. Mais ne nous dit pas que le virus est dans notre nez. C’est la Pcr qui est pratiquée en Côte d’Ivoire, qui nous permet de dire ça. C’est lui qui donne la réalité de la présence du virus dans notre nez. Evidemment, c’est tout un processus qui peut prendre du temps. On ne pourra le faire en deux heures. C’est quand on recueilli tous les prélèvements de la veille qu’on peut avoir le résultat. Il faut dire que les derniers résultats que nous avons, depuis un certain temps, ce ne sont plus les six jours. Rappelons qu’à un moment donné, il y avait eu des voyageurs qui sont arrivés et des gens qui sont sortis. Nous avons eu alors eu alors beaucoup de tests. Cela a pris beaucoup de temps. Maintenant, nous avons d’autres laboratoires qui sont dans le processus et qui vont faire des analyses aussi. Nous n’aurons plus les six jours, nous sommes autour de 24 à 48 heures.
Professeur, tous les cas détectés à l’intérieur du pays, ce sont des personnes qui ont séjourné juste avant. Est-ce à dire qu’Abidjan est toujours l’épicentre de la pandémie ?
C’est connu depuis le début de la crise sanitaire. Nous avons toujours a dit que l’Epicentre, c’est Abidjan. C’est le point chaud. On dit toujours, le virus circule plus toujours à Cocody, Marcory et Treichville. Le virus peut aussi se propager dans les autres quartiers si on ne respecte pas les mesures de prévention qui ont été édictées. S’agissant des cas détectés à l’intérieur, on ne dit que se sont seulement des enseignants. C’est vrai qu’on a dépisté les enseignants qui sont retournés à leurs postes. Ils n’ont pas attendu leurs résultats et puis ils sont partis. C’est pourquoi, on les a fait retourner sur Abidjan, en vue d’une prise en charge. Le principe, c’est de détecter, d’isoler et surtout de prendre en charge. Mais aussi et surtout de suivre aussi les contacts. Donc si on les extrait de leur milieu, ça va nous servir à rompre la chaine de transmission. Pour revenir au dépistage dont vous parlez au tout début. On ne pouvait pas dépister tous les enseignants, dans la mesures ou si vous êtes négatif aujourd’hui, rien ne dit que vous ne pouvez être positifs demain. Puisque vous pouvez être dans la phase de latence et puis présenter les signes quelques jours après. (…).
Qu’est-ce qui est prévu pour l’intérieur dans dispositif ?
Nous avons constaté qu’il n’y a beaucoup de cas à l’intérieur. C’est une bonne chose, dieu merci. Mais il faut renforcer les capacités des Districts. De telle sorte qu’ils puissent prendre le relais localement au niveau de l’intérieur. Nous avons 6 à 7 laboratoires à ce niveau-là. Il y aura un laboratoire à Man, Korhogo, Abengourou, Daloa et San Pedro. Nous avons également Bouaké et Odienné. Dans ces villes, les prélèvements seront analysés sur place. Pas question de venir à Abidjan. Nous aurons les résultats et nous prendrons les dispositions nécessaires. Nous sommes en train de décentraliser les laboratoires.
Selon l’Institut Pasteur de Côte d’Ivoire, notre pays a commandé deux cent mille tests. Si la pandémie devrait s’inscrire dans la durée, est – ce que cette quantité pourrait suffire ?
Si nous avons les 200 mille tests, nous pouvons être à l’aise et on pourra encore faire d’autres commandes si cela s’impose. Cette épidémie comme vous l’avez dit, il faudra faire avec et il faut que nous puissions nous adapter. Les défis majeurs, c’est de s’habituer aux mesures barrières. Lors de la crise à Ebola, quand on disait qu’il faut se laver régulièrement les mains, ça choquait mais aujourd’hui, cela commence à rentrer dans les mœurs. Le port des masques culturellement, ce n’est pas dans nos habitudes. Tout changement de comportement est difficile. Progressivement nous allons y arriver.
Votre commentaire sur le déverrouillage du ciel au quel l’on assiste depuis plus d’une semaine, en vue de la reprise du transport aérien ?
Dans tous les cas, à un moment donné, on n’a pas le choix. Il y a des mesures d’accompagnement à prendre. Le déverrouillage du ciel dans la cadre du transport aérien va s’accompagner de certaines mesures. Les avions seront constamment désinfectés, ils ne pourront pas faire le plein comme d’habitude. Ça créer un manque à gagner. Il faut qu’on se déplace, faire des échanges sinon les économies au plan mondial vont mourir. Nous constatons qu’en ce qui concerne la Côte d’Ivoire, le nombre de cas augmentent, c’est vrai. Cela prouve que nous dépistons beaucoup. Nous prenons en priorité les personnes qui présentent les signes. Ça peut se comprendre que plus on prend ces personnes- là, plus le chiffre sera élevé. Il ne faut pas avoir peur des chiffres. En même temps, il est bon de rappeler aux populations que le virus circule et qu’il est parmi nous. Il ne faut pas banaliser cette maladie. Si les chiffres augmente, c’est parce que nous avons relâché dans l’observance des mesures.
Bamba Mafoumgbé In Le Temps du 09 juin 2020
Légende photo : Professeur Bénié Bi Vroh Joseph, Directeur de l’Inhp : « S’habituer aux mesures barrières, sont des défis majeurs »
Barthélemy Kouamé (Commissaire Général de The Africa Road Builders – Trophée Babacar NDIAYE)// « Pour nous, M. Adesina est innocent jusqu’à ce qu’il soit prouvé le contraire »
samedi, 06 juin 2020 19:59 Written by ossey84Finalement, la conférence inaugurale de la 5e édition de The Africa Road Builders – Trophée Babacar NDIAYE aura lieu le 13 juillet par visioconférence. Une conférence en ligne garantit-elle les objectifs que vous poursuivez ?Le coronavirus ne nous a pas donné d’autres choix que de reporter cet important rendez-vous qui devait se tenir à Dakar au Sénégal le 26 mars dernier. La salle avait bien été réservée à l’hôtel Pullman Terranga, d’autres dispositions pratiques avaient également été prises et c’est avec beaucoup de peine que nous avons été obligés de reporter. En reportant, nous espérions un retour à la normale dans des délais relativement courts. Ce qui n’est pas le cas. Aussi, faut-il noter que la conférence inaugurale se tient en prélude à une seconde conférence qui est la conférence finale. Cette dernière doit absolument se tenir à l’occasion des Assemblées Annuelles de la BAD dont les nouvelles dates sont désormais fixées à fin août. C’est donc en tenant compte de tous ces paramètres que nous avons fixé la nouvelle date de la conférence inaugurale au 13 juillet. Et comme le contexte de crise sanitaire n’est pas encore évacué, la visioconférence est la meilleure option qui s’offre à nous. Nous pensons qu’elle est tout aussi pratique mais elle fait mieux que garantir nos objectifs. Je pense que cette crise, malgré sa violence, nous aura permis de faire des avancées qu’on pourra capitaliser en toutes circonstances. Par exemple, la conférence inaugurale de cette année pourra toucher en temps réel tout le continent et même au-delà, et accentuer la promotion de la route et des transports. Ce qui n’était pas le cas pour les quatre précédentes éditions. Votre communiqué souligne que le président de la BAD est le parrain, alors que des voix s’élèvent pour réclamer sa démission. Que pensez-vous de l’actualité de la BAD en ce moment ?Effectivement le président de la BAD est le parrain de l’événement. Cela ne date pas de maintenant. Cela dure depuis 5 ans, depuis la première édition. Que des voix s’élèvent pour que le président Adesina démissionne, cela relève du bon fonctionnement de la démocratie et de la liberté d’expression. C’est le droit des auteurs de ces voix de s’exprimer dans ce sens. Mais nous sommes dans une société organisée et on n’agit pas parce que quelqu’un ou des gens ont crié. Nous apprenons que les Etats-Unis demandent une enquête indépendante sur les allégations d’un groupe de lanceurs d’alertes. Ce qui est également tout à fait légitime et normal. Pour moi le président Donald Trump est l’un des plus grands présidents des Etats-Unis que notre génération connait. Il est pragmatique et il travaille pour l’efficacité. Que son administration demande une enquête indépendante après les dénonciations du groupe de lanceurs d’alertes, cela me parait tout à fait cohérent. Mais cela ne signifie pas que le président de la BAD va démissionner immédiatement. Il peut le faire, selon ses convictions propres mais il n’est pas obligé de le faire. On ne peut pas appliquer les conclusions d’une enquête qui n’existent pas encore. Je lui conseille donc de ne pas démissionner. Je vais prendre l’exemple du président Trump qui subit des pressions et des coups tous les jours. On lui a même collé une enquête visant à le destituer. Les auteurs espéraient qu’il démissionne avant la fin de la procédure mais il a tenu bon. A la fin, il a été maintenu à son poste et je peux dire que c’est toute l’Amérique qui a gagné. Ici aussi, il faut que l’institution, la BAD, soit le grand gagnant au bout de la procédure. Il faut que l’Afrique soit le grand gagnant. La période difficile que le monde entier traverse à cause du COVID-19 ne nous autorise pas des raccourcis qui vont fragiliser davantage l’Afrique. Cela ne ternit-il pas l’image de votre événement ?Non. Une image se construit avec un peu de toutes les circonstances. Tout le monde souhaite vivre constamment dans des circonstances heureuses mais il faut savoir qu’il y aura toujours des circonstances malheureuses. Au lieu de les fuir, il faut plutôt chercher à les comprendre et à œuvrer pour des vents favorables. Ce qui se joue actuellement, c’est l’intérêt de la BAD. Il s’agit donc de l’intérêt de l’Afrique. Je sais que des gens voudraient voir M. Adesina quitter ses fonctions dès aujourd’hui mais ce n’est dans l’intérêt de la BAD et de l’Afrique de brusquer le mandat du président de la BAD. La présidente du Bureau du Conseil des gouverneurs, la ministre ivoirienne Mme Nialé Kaba, a précisé mercredi dans un communiqué de presse que la démission n’est pas à l’ordre du jour. Cela va dans le bon sens. Il faut donc laisser les procédures se poursuivre, y compris l’enquête indépendante si elle a lieu. Au bout de la chaine, on fera le point et chacun tirera toutes les conclusions qui en découlent. Pour nous, M. Adesina est innocent jusqu’à ce qu’il soit prouvé le contraire. D’ailleurs, le comité d’éthique interne l’a déjà blanchi une fois. Ce qui renforce son innocence jusqu’à ce que le contraire soit démontré. L’année dernière, c’est le président Adama Barrow qui a remporté le Trophée Babacar NDIAYE. Pouvez-vous nous dire quel est le Chef d’Etat qui sera couronné cette année ?Chez nous aussi, il y a des procédures. Avant la conférence inaugurale, il y a un comité de sélection qui se réunit et qui choisit le lauréat. Les membres du comité sont issus des médias de toutes les parties de l’Afrique. Et le choix peut conduire à un vote. Vous me donnez donc l’occasion de féliciter encore le président Barrow dont le trophée a été réceptionné l’an dernier par le ministre finances de la Gambie, M. Mambury Njie. Je me souviens que le président Barrow a été désigné au deuxième tour du vote. Cette année, le comité de sélection se réunira à nouveau quelques jours avant la conférence inaugurale qui est prévue pour le 13 juillet. Ce sont les résultats du comité de sélection qui seront proclamés à la conférence inaugurale, par le comité lui-même. Mais il faut noter qu’il s’agit aussi d’une conférence avec des communications. Le thème 2020 est : « Routes et transports pour améliorer la qualité de vie des populations en Afrique ». Je voudrais dès maintenant inviter tous les Africains et tous ceux qui ont un intérêt en Afrique à se mobiliser pour le succès de cette conférence. L’objectif au bout, c’est de voir en Afrique des routes moderne et développés, avoir des transports agréables et pratiques pour tous. L’Afrique a un très gros retard dans le domaine. Cela n’est pas dû à un manque de moyens. Il y a une volonté agissante permanente que nous devons avoir. Source : Financial Afrik
Solidarité Covid-19 /Pr Koné Mariatou, Ministre de la Solidarité, cohésion sociale et lutte contre la pauvrette// « Nos actions ne tiennent pas compte de l’appartenance politique »
dimanche, 17 mai 2020 13:46 Written by ossey84Quels sont les critères de répartition des dons que vous recevezJe voudrais, avant tout propos, saluer l’élan de solidarité et la générosité des donateurs, personnes morales ou physiques, notamment des entreprises citoyennes, des représentations diplomatiques, des groupements professionnels, des organisations de la société civile. Depuis l’appel du Gouvernement et le lancement de la chaine de solidarité pour lutter contre la maladie à Coronavirus et en amortir les effets sur les populations, nous recevons des dons que nous redistribuons, sans distinction aucune, aux plus vulnérables à travers les collectivités, les Ong et associations, S’agissant des collectivités, une programmation est faite chaque semaine et nous insistons pour que les élus de chaque région soient présents. Je puis vous assurer qu’à ce jour, plusieurs régions et communes ont été servies. L’opération de redistribution se poursuit au fur et à mesure que nous recevons les dons.
Qu’en est –il des Ong ?Pour les Ong et associations, pour bénéficier de ces dons, nous exigeons que celles-ci disposent d’un siège, de documents administratifs afférents, notamment ceux délivrés par le Ministère de l’intérieur et/ou d’autres documents spécifiques en fonction de la nature, de la nomenclature ou de l’objet figurant sur leur récépissé de déclaration.
Il se dit que vous faites la part belle aux populations pro Rhdp. Que répondez-Vous ?Toute surprise, je vous réponds par la négative. Les actions du Ministère de la Solidarité, de la Cohésion Sociale et de la Lutte contre la Pauvreté ne tiennent pas compte de l’appartenance politique, ethnique ou religieuse. Il ne faut pas confondre les actions du Gouvernement, à travers les actions que nous menons, et celles des organisations politiques qui sont des structures privées, avec un mode de fonctionnement qui leur est propre. Nous sommes un ministère en charge de la solidarité, de la cohésion sociale et de la lutte contre la pauvreté, trois domaines qui sont en interrelation étroite. Qui dit cohésion sociale dit minimisation des frustrations et ressentiments, sens de la justice et de l’équité. C’est ensemble, dans la paix et dans un esprit de solidarité, que nous pouvons créer les conditions d’un développement inclusif, participatif pour lutter efficacement contre la pauvreté et la vulnérabilité. Les dons reçus sont redistribués aux collectivités territoriales, régions et communes, et aux organisations non gouvernementales, sans aucune discrimination fondée sur leur origine géographique, leur composition ethno-démographique et leur appartenance religieuse ou politique. A titre d’illustration, plusieurs leaders de partis politiques différents sont venus réceptionner des dons pour leurs populations. Ainsi, en dehors de ceux du Rhdp tels que les Ministres Anne Ouloto, Raymonde Goudou, Félix Anoblé, Mamadou Sanogo et Roland Zakpa Komenan. Nous pouvons citer Monsieur Affi N’Guessan( Fpi) et président du Conseil régional du Moronou, Alphonse Djédjé Mady, président du Conseil régional du Haut-Sassandra, Jean-Marc Yacé, maire de Cocody, Monsieur Raoul Aby, maire de Marcory et Monsieur Sylvestre Emmou, maire de Port-Bouët, sont tous issus Pdci. Egalement nous avons Mamadou Koulibaly, qui s’est fait représenter pour la réception des dons de la commune d’Azaguié, est de Lider et Guibessongui Ouattara, maire de Kasséré, est du Raci. Le Ministère est au service des Ivoiriens. La maladie à Coronavirus touche tout le monde sans choisir l’appartenance politique, ethnique ou religieuse. Toutes les redistributions sont couvertes par la presse et publiées sur les pages et sites du Ministère. Il en est de même pour les dons que nous recevons.
Je vous invite à parcourir nos pages et comptes sur les réseaux sociaux pour voir nos actions et le caractère impartial de cette opération. Textes, photos, témoignages, vidéos y sont publiés quotidiennement.
Parlez-nous du processus de sélection des bénéficiaires des dépôts monétaires ?
Dans le cadre de la lutte contre la Covid-19, le Gouvernement a mis en place un plan de riposte Économique, Social et Humanitaire en vue de soulager les entreprises, les Pme et les personnes vulnérables. C’est dans ce cadre que l’opération des transferts monétaires a été initiée. Elle consiste à soutenir les ménages vulnérables et les personnes indigentes à hauteur de 25 000Fcfa par mois durant 3 mois, soit 75 000 Fcfa. Les bénéficiaires reçoivent donc des transferts monétaires. La première phase cette opération concerne le grand Abidjan. Elle s’étendra sur l’ensemble du territoire à compter du mois de Mai. Je voudrais préciser que la sélection des bénéficiaires n’est pas faite par le Ministère en charge de la solidarité, mais plutôt par les comités de veille ou de riposte installés sur l’ensemble du territoire et composés du corps préfectoral, des élus locaux, des organisations de la société civile, des leaders communautaires, des chefs de village, des chefs de quartier, des chefs de communauté ...).
Je voudrais qu’on insiste sur les critères de sélection et le ciblage des bénéficiaires
Les critères sont partagés par la communauté qui identifie en son sein les personnes ou ménages rendues vulnérables du fait de la Covid-19 et qu’elle éligibles pour bénéficier d’une assistance humanitaire. Le ciblage tient également compte des zones géographiques dans lesquelles les populations ont besoin d’assistance en lien avec les indicateurs de pauvreté, d’insécurité alimentaire et nutritionnelle. Nous avons les personnes vulnérables confinées et leurs familles, particulièrement les personnes âgées, personnes en situation de handicap et les femmes chefs de famille. Sans oublier les familles des personnes décédées du fait de la Covid-19. Aussi, nous avons les malades indigents. Citons les enfants et adolescents vulnérables des orphelinats, pouponnières et les enfants en situation de rue confinés du fait de la Covid-19, les personnes souffrant de maladies chroniques, les artisans, les petits commerçants, petits acteurs du secteur du transport .Bref toute personne Toute personne en détresse du fait de la pandémie. On aurait pu définir des quotas par région ou zone en fonction des données statistiques récentes et déterminer le nombre de personnes qui y sont éligibles. Mais il y a toujours un décalage entre ces données statistiques récoltées à un moment précis et les réalités du terrain telles qu’elles se présentent au temps présent. Une personne indigente en 2015 peut ne plus l’être en 2020. A l’inverse, une personne relativement aisée en 2015 peut être frappée par la vulnérabilité en 2020. Il ne faut pas non plus oublier, du fait des déplacements de populations, une variabilité démographique dans le temps et dans l’espace. L’intervention de la communauté et de tous les acteurs locaux permet de réajuster les choix pour un meilleur ciblage. Le ciblage communautaire est important parce ce qu’il permet d’appréhender la précarité ou la vulnérabilité en temps réel.
Combien avez-vous distribué pour l’instant dans le cadre des transferts monétaires ?
L’opération se poursuit, un point sera fait très bientôt. La presse sera conviée. En ce qui concerne les différents points, vous êtes journaliste, je vous invite à visiter notre site internet et nos pages pour voir la traçabilité des dons que nous recevons et redistribuons. La liste des donateurs et des dons y est publiée et pouvez la consulter. Nous publions les listes toutes les fins de semaine en plus des publications dans la presse. La transparence et la question de la bonne gouvernance constituent des atouts pour notre ministère, car elles sont source de confiance.
Bamba Mafoumgbé( In Le Temps du 15 mai 2020)
Légende photo : Le professeur Koné Mariatou, Ministre de la Solidarité, de la cohésion sociale et de la lutte contre la pauvreté : « Le ciblage tient également compte des zones géographiques(…) »
Transmissions du Covid-19, approvisionnement de la Ci en viande // Les révélations du président de l’Ordre des vétérinaires
samedi, 09 mai 2020 20:07 Written by ossey84 Le Docteur Komissiri Dagnogo, est le président de l’Ordre des médecins vétérinaires de Côte d’Ivoire. Mais aussi Directeur général des abattoirs et de l’hygiène alimentaire au District d’Abidjan. Dans cette interview, il donne des informations croustillantes sur le Covid-19 et l’approvisionnement du marché en viande…Interview.. Depuis le début 11 Mars 2020, la Côte d’Ivoire à l’instar des autres pays du monde traverse la crise sanitaire liée au Covid-19, vous le président de l’Ordre des vétérinaires, Directeur général des abattoirs et de l’hygiène du District d’Abidjan, comment avez-vous accueilli cette nouvelle ? Disons qu’aucun pays ne souhaitait que cette maladie se déclare chez lui. Tout le monde souhaitait être à l’abri, être protégé soit par nos comportements, notre vigilance soit par le seigneur. Mais toujours est-il qu’avec la mondialisation aujourd’hui, il est difficile qu’une maladie se déclare quelque part et que celle –ci reste là-bas. Parce que nous bougeons beaucoup, échangeons beaucoup. C’est une situation difficile que nous vivons et nous essayons d’appliquer toutes les mesures barrières qui ont été arrêtées par nos autorités, afin que cette maladie puisse quitter la Côte d’Ivoire. Beaucoup d’informations circulent sur la transmission du Covid-19. On parle du chien, du pangolin. Que dit le vétérinaire que vous êtes ? Il y a beaucoup d’informations qui circulent sur le Covid-19 et il y a beaucoup d’hypothèses sont émises. La première, qui avait été émise par rapport au Covid-19, c’est que le virus serrait partie de la Chauve sourie, en transitant par le pangolin pour atteindre l’homme. Aujourd’hui, il y a une autre hypothèse qui est encore émise. Elle dit que le virus se serrait développé chez le chien au niveau intestinal pour atteindre par la suite l’homme. Donc, c’est pour vous dire qu’en tant que vétérinaire, nous sommes très attentifs et nous souhaitons apporter notre contribution pour la lutte contre cette pandémie. Que ça soit nos collègues du privé ou du public, nous sommes disponibles et essayons d’apporter notre pierre à la sensibilisation de la population.
Docteur, vous avez parlé tout à l’heure du chien, est-ce que l’on devrait s’attendre au niveau de la Côte d’Ivoire, à un traitement de masse des chiens ? En ce qui concerne le chien, il est scientifiquement prouvé que le Covid-19, se transmet au chien. Ça été le cas sur deux chiens à Hong- Kong dont les propriétaires avaient été contaminés et qui ont contaminés leurs chiens. Mais n’ayant pas présenté de symptômes, ils sont devenus négatifs par la suite. Il a été également scientifiquement démontré en Belgique, qu’un chat entré en contact avec son propriétaire qui était aussi malade, ce chat a présenté des symptômes respiratoires et digestifs après avoir été contaminé. Donc sur ce point, on est sûr que le Covid-19, se transmet bien aux animaux notamment aux carnivores domestiques. En ce qui concerne les vaccins, il faut attendre. Pour le traitement, il y a beaucoup de discussions.(…) Le Coronavirus dont on parle aujourd’hui, appartient à une grande famille qu’on appelle les Coronavirudés. Ce Coronavirus existe et ces différents virus existent. Que ce soit chez les animaux, chez le poulet, le Coronavirus existe et il est responsable de la maladie que nous appelons la bronchite infectieuse qui est à la base des troubles respiratoires. (…). Il existe un vaccin contre cette forme-là qui n’est pas du tout transmissible à l’homme. Vous êtes également, Directeur général des abattoirs et de l’hygiène alimentaire du District d’Abidjan. Dès que le premier cas a été découvert qu’avez-vous fait à ce niveau ? Etant donné que le grand Abidjan était isolé du pays, nous avons eu quelques inquiétudes, par rapport à l’approvisionnement de nos marchés. Car, la Côte d’Ivoire n’est pas autosuffisante en protéine animale. Nous dépendons beaucoup, surtout en ce qui concerne le bétail vif, des pays de l’Hinterland : le Burkina Faso et le Mali. En ce qui concerne le lait par exemple, nous dépendons des pays européens. Nous étions inquiets mais , le ministère des ressources animales et halieutiques avec le District d’Abidjan, ont souhaité que les commerçants qui viennent nous ravitailler, puissent profiter du couloir humanitaire afin que le cycle d’approvisionnement de nos marchés ne soit pas rompu. Voilà comment nous avons réussi à rassurer les commerçants. Nous avons connu une baisse vers la fin du mois de mars à début avril, parce que les commerçants qui arrivaient ne pouvaient pas repartir, tant que cette mesure de leur prise en compte dans le couloir humanitaire n’étaient mise en place. Depuis, que ces mesures sont effectives et que ceux qui nous ravitaillent peuvent retourner par vague, en respectant bien les mesures sanitaires, il se trouve que l’approvisionnement a repris. D’un marché à un autre, l’on constate une variation au niveau du prix du Kg de la viande de bœuf. Pourquoi ? C’est une réalité que les prix ont augmenté. Dès que le premier cas a été détecté en Côte d’Ivoire, le 11 mars 2020, et que par la suite on a commencé à détecter d’autres cas, et que le Conseil national de sécurité( Cns) a été amené à prendre un certain nombre de mesures, toute la population a voulu s’approvisionner en même temps. Donc, les gens se sont rués sur la viande. Il était donc difficile de contrôler, les gens ici à l’abattoir, parce que tout le monde voulait faire son stock, pour être à l’ abri d’une éventuelle pénurie. Ce qui a fait que des commerçants dépassés par la demande, ont profité de l’occasion pour augmenter les prix. Nous avons dû communiquer dessus pour leur dire de ne pas profiter de cette occasion, pour augmenter les prix à la consommation. Au niveau de l’abattoir central, quelles sont les dispositions qui ont été prises, pour casser la chaine de propagation du Covid-19 ? Disons dieu merci, nous n’avons pas encore enregistré de cas de contamination ici au niveau de l’abattoir. Nous souhaitons que cela n’arrive pas. Rappelons que dès la découverte du premier cas, le Cns a pris des mesures et ce sont les mêmes que nous appliquons sur notre site ici. Que ça soit à la salle d’abattage, dans les boucheries ou au centre commercial, les mesures sont rigoureusement appliquées. Nous avons fermé hermétiquement le pavillon de la rôtisserie. Nous demandons qu’il y ait des seaux d’eau, du savon un peu partout, à l’entrée de l’abattoir et des boucheries pour que les acteurs eux-mêmes, puissent se laver les mains. Il en va de même chez les clients qui arrivent. Nous demandons aussi que la distanciation sociale qui est de 1 m et 1,50 mètre soit respectée. Nous exigions aussi le port du masque aussi bien par les acteurs que les clients afin de se protéger et de protéger l’autre. Quel est l’impact de la fermeture des restaurants et maquis sur les activités d’approvisionnement et de l’abattoir Nous pensons que l’approvisionnement ne pose pas problème aujourd’hui. Ceux qui nous approvisionnent vont s’adapter. Ils ont leurs représentants sur place. Qui, en fonction du marché, leurs disent qu’il faut envoyer telle quantité. Ça se passe ainsi tous les ans, le seul fait majeur, c’est la pandémie sanitaire. Nous n’avons pas d’inquiétude à ce niveau. Mais, il faut reconnaitre que la production a baissé. Ce à cause de la fermeture des maquis sont fermés tout comme les rôtisseries. Sans oublier les restaurants. Bamba Mafoumgbé,Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. Légende photo : Docteur Dagnogo Komissiri, président de l’Ordre des médecins vétérinaires de Côte d’Ivoire : « Il n y a aucune inquiétude au niveau de l’approvisionnement du marché »( Source : in Le Temps du 06 mai 20)