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Covid-19// Variants Delta, Omicron….// Ils mélangent les prévisions de reprises économiques
vendredi, 24 décembre 2021 16:21 Written by ossey84En plus de l’impact de la pandémie à Coronavirus, sur l’économie mondiale, les variants du Covid-19, sont en train de bouleverser toutes prévisions de croissance. Dossier…
Un véritable coup de gueule de Cyril Ramaphosa, Président sud-africain, parlant du variant Omicron du Covid-19 qui sévit dans son pays. Lors d’une visite de travail, le 2 décembre 2021 à Abidjan, le Chef de l’Etat sud- africain a dit que les « interdictions de voyage qui ne sont basées sur aucune donnée scientifique ». Toute chose qui, selon lui, « impacte négativement le commerce, l’économie et le tourisme » C’est pourquoi, il a invité « tous ces pays qui ont pris cette décision d’interdiction de voyage » non sans les inviter à reconsidérer leur position, et a demandé aux instances internationales de rendre les vaccins disponibles. De Marrakech, pôle touristique mondiale par excellence au Maroc, en passant par Durban en Afrique du Sud à Abidjan, l’angoisse et le désespoir gagnent à nouveau voyagistes, hôteliers et le secteur de la restauration. Bref, tous les acteurs de la chaine des valeurs de l’industrie touristique qui ont subi de plein fouet, l’impact négatif de la pandémie à Coronavirus en début 2020 sont dans l’angoisse. Le variant Delta du Covid- 19 a pesé pour beaucoup, dans le report du Hadj 2021 dans le format habituel (Tourisme religieux), le plus grand rassemblement annuel musulman en Terre sainte d’Arabie Saoudite. Le deuxième report après celui de 2020 du fait de la pandémie sanitaire mondiale. En moyenne, le hadj rapporte entre 10 et 15 milliards de dollars par an. Soit plus de 5000 milliards à 7500milliards de Fcfa au Royaume saoudien. À cette manne, il faut rajouter 4 à 5 milliards de dollars soit plus de 2 mille milliards à 2500 milliards de fcfa apportés par les huit millions de pèlerins accomplissant la omra, un pèlerinage, non obligatoire, à La Mecque qui peut s’effectuer à n’importe quelle date de l’année (en dehors du hadj) et qui atteint un pic pendant le ramadan. Malheureusement, Covid-19, a mélangé toutes ces prévisions. Sans oublier les grands rassemblements artistiques et sportifs,( Jeux Olympics, festival de Canne qui ont soit été reportés soit organisés à huit clos.
Que dire de l’impact du variant Omicron ?
Du fait de l’apparition du variant découvert en Afrique du Sud qui fait trembler le monde entier, les frontières de plusieurs pays se referment comme au début de l’année 2020. Ceux qui s’apprêtaient à les rouvrir renoncent à le faire. L’Afrique du Sud et ses pays voisins sont impuissants face à l’ostracisme dont ils sont de plus en plus victimes. « Omicron a déjà des conséquences économiques. Le secteur de l'hôtellerie-restauration était déjà en grande souffrance, car directement impacté par les fermetures de frontières et autres restrictions prises depuis le début de la pandémie. En Côte d'Ivoire, aucun cas de variant n'a pour l'instant été détecté mais l'augmentation exponentielle des malades dans d'autres pays du continent inquiètent les gérants et patrons d'établissements » Rapporte Radio France internationale,(Rfi) dans un reportage réalisé à Abidjan, sur le dossier. De l’avis de Jean-Jacques Biandji, un propriétaire de maquis du quartier Blockhaus l'Espace Port Royal, un restaurant qui draine près de 400 clients chaque jour en semaine. « La reprise est là(…) Mais le rebond de la pandémie et le nouveau variant Omicron lui font craindre le pire » avant de confier au confrère de la radio française : « Le nouveau variant peut couper les choses. Je crains un peu. On a repris à 70-80 %, mais avec le nouveau variant, si on doit encore fermer ce sera la catastrophe ». Quant à Daniel Karbownik, le directeur régional du groupe Accor pour l'Afrique de l'Ouest : « On commençait un petit peu à reprendre le cours des choses et on revenait à des niveaux qui s'approchaient à -15 voire- 10 % par rapport à 2019 et j'espère que ce nouveau variant ne va pas tout remettre en cause. Le risque, c'est que l'on retombe à une situation comme en 2020, et là, ce serait dramatique. Pour le reste, j'ai envie de dire "vaccinez-vous" et que très vite surtout l'Afrique puisse être dotée de toutes les doses de vaccin nécessaire pour vacciner les populations des différents pays d'Afrique ». Avec des pertes sèches de plus de 4000 milliards de dollars soit plus de 200 mille milliards de Fcfa, en 2021et plus de 70% de baisse de mobilité des touristes internationaux du fait des restrictions. Quid de la situation en Côte d’Ivoire ? Les statistiques de l’Autorité nationale de l’aviation civile de Côte d’Ivoire (Anac), pour l’année 2020 ne sont pas bonnes. Les chiffres relatifs au niveau d’activité de l’industrie aérienne du pays en 2020, révèlent une baisse remarquable du trafic aérien. Dans son rapport annuel de 2020 publié le vendredi 15 octobre 2021, l’organisme public garant de la sécurité aérienne et de la sûreté aéroportuaire indique que « le trafic passagers 2020 de l’aéroport Félix Houphouët Boigny (Fhb ) a chuté de 58,8%, comparé à 2019. Passant ainsi de 2 271 700 voyageurs à 935 130. Ce recul du niveau d’activité est attribué aux impacts de la crise sanitaire mondiale sur le secteur. Notamment aux restrictions de voyages en 2020 dont les conséquences se sont plus ressenties dans l’industrie aérienne ivoirienne durant le deuxième trimestre 2020, où le trafic passagers de l’aéroport Fhb qui frôlait la barre de 200 000 passagers par mois en période de fortes activités a fondu jusqu’à atteindre 2 156 passagers en avril 2020 » rapporte l’Anac. Heureusement, que l’aéroport Fhb n’est pas fermé et les tests Pcr se font sur place en toute transparence et pas de restrictions de voyager pour l'instant. Toujours à Abidjan, Omicron, a fait reporter sine die, un important forum économique organisé par la Banque africaine de développement(Bad). En effet, la 3è édition de l’Africa Investment Forum prévue se tenir du 1er décembre au 3 décembre 2021 sur les bords de la lagune Ebrié a été reportée à une date ultérieure. « Avec l'augmentation des restrictions de voyage à l'échelle mondiale, en raison du nouveau variant du Covid-19 appelé Omicron, et les inquiétudes accrues en matière de santé et de sécurité, il est nécessaire, avec regret, de reporter l'événement. La santé et la sécurité de chacun passent avant toute autre considération », a expliqué le Dr Akinwumi Adesina. Aussi, le président de la Bad a assuré que quand la situation sanitaire liée à la Covid-19 sera stable, l’événement sera organisé à Abidjan. Bien que l'Oms ait déconseillé l'adoption de restrictions de voyage, plusieurs pays, dont le Royaume-Uni, les États-Unis et des États de l'Union européenne, ont fermé leurs portes aux voyageurs en provenance d'Afrique du Sud, du Botswana, du Swaziland, du Lesotho, du Mozambique, de la Namibie et du Zimbabwe par crainte de la propagation de la nouvelle variante du virus qui cause le Covid-19. D'autres sont allés plus loin : Le Maroc a suspendu l'arrivée des vols internationaux pendant deux semaines et Israël a interdit l'entrée des étrangers sur son territoire. Selon la Banque mondiale, le tourisme qui demeure le 3e secteur exportateur au monde et représente 1/10e du réservoir d’employabilité selon la Banque mondiale, en dépit du bémol qu’implique la crise pandémique de la Covid-19. Malgré tout, il faut voyager.
Des prévisions de croissance compromises
Cela passe par une réouverture intégrale des frontières, notamment les frontières terrestres qui sont toujours officiellement fermées depuis l’apparition des premiers de Covid-19 en Afrique de l’Ouest. La session ordinaire du Conseil des ministres de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) tenue récemment à Abuja au Nigeria, a mis la question de la réouverture des frontières au 1er janvier 2022 et de l'harmonisation de la reconnaissance des tests Pcr sur la table alors que certaines d'entre elles sont restées fermées depuis plusieurs mois à cause de la pandémie de Covid-19. Bref, que ce soit aussi bien Covid-19 que ses variants sont en train de déjouer tous les pronostics. Par ailleurs, le Nigeria dans cette mouvance a décidé de suspendre les vols en provenance de la Grande-Bretagne, du Canada, de l'Argentine et de l’Arabie saoudite. L’annonce a été faite le dimanche 12 décembre 2021, par Hadi Sirika ministre nigérian de l’Aviation. « La mesure qui sera mise en œuvre cette semaine intervient en représailles à des mesures similaires qui ont ciblé Abuja, ces derniers jours. Comme plusieurs autres pays africains, le Nigeria a été placé sur la liste rouge de plusieurs pays européens et américains, en raison de l’apparition du variant Omicron de la covid-19 sur le continent » rapporte la presse locale. Et pourtant, « après s’être contractée de 2,1% en 2020,le Produit intérieur brut réel africain devrait croitre de 3,4% en 2021, selon les anticipations du Fonds monétaire international(Fmi) et de 2,8% selon la Banque mondiale(Bm) dans son rapport de juin2021. Une reprise prévue devrait être s’appuyer notamment sur une relance du tourisme, un rebond des prix des Matières premières et la levée des restrictions induites par la pandémie » indique l’ancien ministre, l’ivoirien Adama Koné dans « Croissance économique en Afrique: Etat des lieux et perspectives à l'ère du coronavirus, l'expérience de la Côte d’Ivoire » Les Edition Cerap, première, 2021
Bamba Mafoumgbé,Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. : In LE TEMPS
Légende photo : ( photo aéroport Fhb) Allons –nous un autre renforcement des restrictions au niveaux des frontières à travers le monde ?
Dossier //Audits et opérations mains propres dans les Epn// « Les seconds couteaux » risquent encore de payer…
dimanche, 28 novembre 2021 19:50 Written by ossey84
Depuis courant juillet 2021, une vague de limogeages de Directeurs généraux d’Etablissements publics nationaux( Epn), consécutive à des audits et opérations mains propres est en marche en Côte d’Ivoire. Dossier
Juste après son arrivée aux affaires d’Etat, après avril 2011, l’actuel Chef de l’Etat ivoirien Allassane Ouattara, a fait signer à son Premier ministre d’alors Guillaume Soro et ses ministres, une charte d’éthique, de déontologie et de bonne gouvernance. Plus d’un observateur, partenaires au développement et du secteur privé ont applaudi à tout rompre. Malheureusement, ce code de bonne conduite a été rangé au placard, pour ne pas dire « déchiré »par les premiers concernés. Ont suivi par la suite, plusieurs scandales qui ont éclaboussé des ministres du gouvernement. Citons entre autres : « L’affaire de Satarem Grennsol » impliquant clairement la ministre Anne Désirée Ouloto. Un marché qui a été annulé au finish par l’Agence Nationale des Marchés Publics,(Anrmp. Le Directeur de cabinet adjoint de Mme le ministre, Anne Ouleto pourtant soupçonné d’accointances avec l’entreprise ISP Pangola, c’est le pauvre Sekongo Laurent, qui a été limogé par la ministre. Cet ancien Meeciste nous a-t-on dit, aurait pris des engagements et promis d’aider l’un des soumissionnaires. Nous avons eu « l’affaire Celpaid » pour l’inscription en ligne dans les établissements scolaires publics » d’autres parts. Il est bon d’indiquer que dans ce dernier dossier, sont cités nommément deux barons du Rassemblement des Républicains( Rdr). Citons Mamadou Sanogo, alors ministre de la Construction et de l’Urbanisme, par ailleurs, propriétaire de Celpaid et Kandia Camara, ministre de l’Education Nationale qui a passé le juteux marché à son camarade de parti. Au scandale précité, ajoutons celui portant sur le marché de réhabilitation des universités publiques de Côte d’Ivoire. D’un coût de 110 milliards de Fcfa, au départ, ce vaste marché a été aussi passé de gré à gré avec la Société moderne de développement et de travaux de Côte d'Ivoire (Smdtci) de Séklaoui. Montant de la facture globale d’environ in fine, « plus 200 milliards de Fcfa selon Alassane Ouattara, le Chef de l’Etat ivoirien. ( Cf Frat- mat du 26 juin 2015) ». Jusqu’à ce jour, du moins officiellement, les résultats des audits et enquêtes annoncées n’ont pas été portés à la connaissance du contribuable ivoirien. Même si un second coûteau, le Daaf ( Meité Adama) de Cisse Bacongo, alors ministre de l’Enseignement supérieur, Nous sommes en 2021, soit près de 10 ans après, le Premier ministre ivoirien, Patrick Achi Jérôme, sur instruction de Allassane Ouattara engage un processus d’envergue « d’audits et d’opération mains propres » aux sommets des 81 établissements nationaux ( Epn) dont 27 sociétés d’Etat à capitaux publics de l’Etat de Côte d’Ivoire. Depuis, juillet 2021, la liste des Directeurs généraux suspendus ne fait que s’allonger. Du Dg de l’Artci, en passant par celui de l’Agence de gestion foncières( Agef) à ceux de la Société nationale d’opérations pétrolières en Côte d’ Ivoire( Petroci) et l’Autorité nationale de régulation de l’électricité en Côte d’Ivoire,(Anare-ci), ont été à la limite débarqués et les têtes continuent de tomber. Le Premier ministre Achi Patrick, lors de sa conférence de presse - bilan du 08 novembre2021 à l’auditorium de la Primature au Plateau, a ceux qui estiment que le processus est lent et tatillon, a rétorqué que « le processus des audits est irréversible » et que « le chef de l’Etat ne reculera pas ». Une sortie qui ressemble bien à une opération qui vise à maintenir l’Epé de Damoclès, sur la tête de ceux qui pensent être intouchables de la Case( Rdr), de se tenir à carreau. Mais jusqu’à où peut aller ? Pourquoi maintenant alors qu’on a pas fait rendre gorge aux premiers cités dans des soupçons de malversation et de corruption dans l’exercice de leurs charges quotidiennes de gestions des affaires publiques ? S’agit-il pour Ouattara de contenter un tant soit peu le secteur privé et la communauté des bailleurs de fonds, qui grognent de plus en plus en sourdine ? Ou pour gagner de précieux points aux prochains classements Doing business de la Banque mondiale et de l’Indice Mo Ibrahim de la Fondation du même nom ? Les deux tableaux sont plausibles.
Contenter l’Ue, le Mcc et le secteur privé…
En effet, en suspendant le Professeur Yapi Ange Désiré,Dg de la Nouvelle Pharmacie de la santé publique( Nouvelle Psp) , Diaby Lanciné, Dg du Fonds d’entretien routier( Fer) et M. Ouattara Youssouf, Dg de l’Agence de Gestion et de développement des infrastructures industrielles (Agedi), l’exécutif ivoirien voudrait aller à cela. Il ne faudrait pas oublier M. Coulibaly Lamine précédemment, directeur général de l’Agence de gestion foncière (Agef). Il a été suspendu en juin 2021. À ce jour, il est le seul en détention à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca). Le gouvernement de l’avis de certains observateurs, « veut envoyer un signal fort à l’ Union européenne( Ue) impliquée dans la réhabilitation de l’ex-pharmacie de santé publique ( Psp) devenue Nouvelle Psp, mais aussi les partenaires américains du Millenium Millenium Challenge Account – Côte d’Ivoire (Mca-Côte d’Ivoire) qui financent des projets pilotés par le Fer dans le cadre du « Programme Compact ». Le programme Compact, issu de la signature d’un protocole d’accord portant sur un don de 525 millions de dollars Us , soit environ 310 milliards de Fcfa) du Gouvernement américain, s’inscrit dans la dynamique de mobilisation de ressources de l’Etat de Côte d’Ivoire à l’effet d’améliorer les conditions de vie des populations. Ce don est destiné au financement de deux projets que sont : Le projet « skills employability and productivity » qui vise notamment la construction de 84 collèges de proximité, de 4 centres de formation professionnelle. Le projet « Abidjan Transport Project (Atp) » qui concerne notamment la réfection de 32 kilomètres de routes critiques à Abidjan, la construction d’aires stratégiques de stationnement et de mise en place d’un master en gestion des infrastructures routières ». En ce qui concerne l’Agedi, elle est cogérée par le secteur privé ivoirien qui met la main à la poche pour financer des investissements en principe , dans des infrastructures industrielles pilotés par l’Age« Nous a voulu au départ, que le Dg soit désigné par appel à candidature, on ne nous a pas suivi. Nous avons attiré l’attention du ministère du Commerce et de l’Industrie sur certaines déviations constatées, nous n’avons pas été aussi suivis… Nous en sommes là(…) » nous avait confié un membre du patronat ivoirien, juste avant la suspension de l’ex- Dg Ouattara Youssouf.
Pour gagner des points au Doing Business et l’Indice Mo Ibrahim ?
S’il s’agit d’une opération de charme pour gagner des précieux points aux prochains classements du Doing Business et l’indice Mo Ibrahim, l’on peut dire que le signal est fort. Tant, l’initiative est au centre de tous les débats d’experts ou non aussi bien dans les formations politiques que la presse, sur les bords de la Lagune Ebrié. C’est bien de s’engager pour combattre la corruption, le mal gouvernance en Côte d’Ivoire, il faudra certainement plus loin en remontant la chaine de commandement. Est-ce que se sont seulement « les seconds couteaux » qui doivent toujours payer ? Il faut changer la donne. En 2013, le pays s’était donné pour objectif d’être parmi les 50 premières économies du classement à l’horizon 2020. Challenge qu’Abidjan n’ a pas réussi pour l’instant. Même si du progrès a été fait dans le classement Doing Business de la Banque mondiale. L'édition 2019 du classement Doing Business établi par la Banque mondiale a été publiée le mercredi 31 octobre 2018. La Côte d’Ivoire est passée de la 139ème à la 122ème place des espaces où il fait bon de faire des affaires dans le monde. Enregistrant ainsi une progression de 17 rangs, certes. Attendons les prochains classements de la Côte d’Ivoire, dans le Doing Business et d’Indice Mo Ibrahim.
Bamba Mafoumgbé,Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. In LE TEMPS DU 25 NOVEMBRE2021
Légende photo : ( Photo Allassane Ouattara) Jusqu’ à où ira Allassane Ouattara, le Chef de l’Etat ivoirien ?
Pr PRAO YAO SERAPHIN// « La France sabote le projet monétaire souverainiste de la CEDEAO(…) »
jeudi, 21 mai 2020 13:35 Written by ossey84Le grand Sun Tzu disait que « la meilleure stratégie est celle qui permet d'atteindre ses objectifs sans avoir à se battre ». En tout cas, tout porte à croire que sous l’ère Macron, la France est décidé à maintenir ses positions dans toutefois apparaître impérialiste. L’adoption du projet de loi entérinant la transformation du franc CFA en ECO est un coup de maitre du gouvernement français. En réalité, c’est la suite logique de l’accord signé le 21 décembre 2019, entre le président Alassane Ouattara, au nom des pays de l’UEMOA et le président français, Emmanuel Macron, à Abidjan. Les ennemis du développement du continent africain veulent faire croire qu’il s’agit d’une révolution copernicienne alors que dans les faits, c’est une simple stratégie pour contrôler indirectement les économies de l’UEMOA sans paraître impérialiste. Nous montrons à travers ces quelques lignes, que le nouvel accord est purement symbolique puisque la France continuera de contrôler les économies africaines au profit de ses entreprises.Le projet de loi du 20 mai 2020 est purement symbolique Depuis 1945, la France pille les fabuleuses ressources des Pays Africains de la Zone Franc (PAZF), par le truchement de plusieurs canaux, dont le canal monétaire de l’accord de coopération monétaire. Avec l’accord du 21 décembre 2019, rien ne change sinon un aménagement de l’ancien accord pour briser l’élan patriotique des Africains quant à la reconquête de leur souveraineté monétaire. Pour ce faire, Macron n’a pas oublié la célèbre pensée de Léopold Sédar Senghor, qui disait que « l’émotion est nègre mais la raison est hellène ». Changer le nom et quelques dispositions marginales suffiront par calmer ces pauvres Africains, telle était l’idée qui a milité en faveur de la signature de l’accord du 21 décembre 2019, du côté de la France. D’ailleurs, la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye sur le perron de l'Elysée, est précise sur le sujet : « cette fin symbolique devait s'inscrire dans un renouvellement de la relation entre la France et l'Afrique et écrire une nouvelle page de notre histoire ». Pour celui qui a un minimum d’ingrédient intellectuel comprend sans effort, qu’il s’agit d’une arnaque monétaire de la France. Dans les faits, les trois changements dans cette réforme sont : le nom de FCFA qui devient ECO, l’arrêt des dépôts de la moitié de nos réserves de change auprès du Trésor français et le retrait des instances de gouvernance, des fonctionnaires français. En quoi est-ce que la décision de retrait d’un intrus de votre maison, doit constituer une prouesse de sa part ? Bien au contraire, de façon honteuse, la France reconnait qu’elle s’est immiscée dans les affaires monétaires des pays Africains sans invitation. De même, avec la pression des pays Africains et mêmes occidentaux (l’Italie et la Russie), la France est obligée de mettre fin à ce honteux pillage de nos réserves de change, à travers le dépôt de la moitié de nos réserves de change auprès du Trésor français. Cependant, la France va toujours contrôler les économies des pays de l’UEMOA avec l’accord du 21 décembre 2019.Le contrôle indirect des économies de la zone UEMOA par la France La France se retire des instances de gouvernance de la Banque centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest (BCEAO) sans retirer son influence sur les économies des pays Africains. Rappelons que jusqu'à présent, le ministre des Finances et le gouverneur de la Banque de France participaient aux deux réunions annuelles, dont l'une se déroulait à Paris. Comme pour interdire aux Africains, tout excès d’enthousiasme, le ministre des Affaires étrangères, de la France, Jean-Yves Le Drian, rappelle ceci : « le rôle de la France évolue pour devenir celui d'un strict garant financier de la zone ». Qui peut nous convaincre de ce qu’un pays tiers peut apporter sa garantie à un autre sans contrepartie. C’est donc une façon subtile pour la France de contrôler les économies Africaines. D’ailleurs, le concept de « garantie » de convertibilité employé par les officiels français et les partisans de la relique coloniale est d’autant plus absurde que nous vivons depuis les années 1970 une ère post-Etalon or, où la monnaie émise par les États est de nature essentiellement fiduciaire. La valeur de la monnaie dépend du dynamisme de son économie et de l’acceptabilité des agents économiques. La France est supposée fournir toutes les devises nécessaires aux pays de la zone franc, pour leurs importations. Or, le fonctionnement de la BCEAO (et de la BEAC) est paramétré pour qu’une situation de manque de devises arrive le plus rarement possible, voire jamais. Dès que ses réserves de change atteignent un niveau critique, la banque centrale prend des mesures restrictives, comme la limitation des possibilités de financement des économies de la zone – pour reconstituer ses avoirs extérieurs. Grâce à ce mode de gestion, la garantie a été rarement activée pour les pays de l’UEMOA entre 1960 et aujourd’hui. En dehors de cette supposée garantie, la parité fixe pose encore un problème car la France continuera de jouer son rôle de garant pour cette monnaie qui maintiendra également une parité fixe avec l'euro (1 euro = 655,96 francs CFA). Cette parité fixe permet aux entreprises françaises en zone franc, d’éviter un risque de change, c’est-à-dire, une perte liée à une variation du taux de change. Etant donné que les pays Africains constituent un déversoir de produits manufacturés et un réservoir de matières premières, il faut créer les arrangements monétaires qui sécurisent les investissements français en Afrique. C’est donc l’objet du maintien de la parité fixe. Du moment que la parité fixe avec l’euro est maintenue, les réserves de change, serviront d’abord et avant tout à la défense de cette parité. Ces réformes ne rendent donc pas la BCEAO plus autonome : elle demeure une annexe de la Banque de France, rivée à la politique monétaire de la Banque centrale européenne. Par-dessus tout, le projet de loi du 20 mai, en France, vise à saboter le projet monétaire souverainiste des pays de la CEDEAO. La vérité est que la France a peur de ce vaste projet des pays de la CEDEAO. On sait que le Nigeria, un pays anglophone est la première économie de la zone et le succès du projet est synonyme de la perte du pré carré français en Afrique de l’Ouest. En court-circuitant le projet d’intégration monétaire des pays de la CEDEAO, la France sait que les pays anglophones n’accepteront jamais cette vassalisation monétaire. Du coup, les pays de l’UEMOA resteront les seuls pays à utiliser l’ECO tout en restant dans une servitude monétaire sous le joug français. La preuve est que le franc CFA ne disparaît pas complètement : les six pays d'Afrique centrale (Cameroun, la Centrafrique, le Congo, le Gabon, la Guinée Equatoriale et le Tchad), qui forment une zone monétaire distincte, continueront à l'utiliser. En définitive, le projet de loi français est un épiphénomène et une reconnaissance honteuse du pillage des économies Africaines par la France. La crise du Covid-19 a montré la fragilité des Etats qui n’ont pas adopté une vision stratégique de l’industrialisation. Or, les pays africains ne sont même pas au stade de l’industrialisation. Il est urgent que ces pays utilisent pleinement tous les instruments à leur disposition pour aller très vite à l’industrialisation. La monnaie a sans aucun doute, un rôle primordial à jouer dans tout processus de développement. Les pays de l’UEMOA n’ont rien compris à ce niveau et c’est dommage. Entre le franc CFA et l’ECO version Macron, la différence n’est pas nette car, entre le cochon et le sanglier, la seule différence notable est que le premier est au village et le second en brousse. D’ailleurs, lorsqu’on a un litige avec le cochon, il ne faut pas appeler le sanglier comme témoin. Légende photo : Pr PRAO YAO SERAPHIN
Zone de libre- échange continentale africaine,( Zlecaf)// Décloisonner 107 frontières pour en faire un marché global
dimanche, 22 décembre 2019 08:32 Written by ossey84En principe, à partir de Janvier 2020, la Zone de libre – échange continentale africaine( Zeclaf) devraient être opérationnel. En attendant zoom sur ce qui se passe aussi bien au niveau de l’Union africaine( Ua) et ses partenaires dont le Centre de commerce international( Cci). Dossier….
L’Afrique, c’est 107 frontières et un ensemble de petits Etats avec plus de 1,5 milliard de consommateurs. Qu’il va falloir unifier dans de la mise en place de la Zone de libre- échange continentale africaine, ( Zlecaf). Qui en principe devrait être opérationnel à partir de janvier 2020. Dans un continent où les tentatives d’intégration régionales n’ont pas connu de succès que peut donner la Zlecaf ? Selon les données de la Conférence des nations unies pour le commerce et le développement( Cnuced), pour la période 2015-2017, « la part du commerce intracontinental ne représente actuellement que 15 % en Afrique, contre environ 47 % en Amérique, 61 % en Asie et 67 % en Europe. Si l’accord de libre-échange est pleinement mis en œuvre à partir de Janvier 2020, le produit intérieur brut ( Bip),de la plupart des pays africains pourrait augmenter de 1 à 3 % une fois tous les droits de douane supprimés, selon les estimations de l’agence onusienne basée à Genève. Cette précision devrait interpeller les gouvernants africains à aller très vite dans la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine » (Voir encadré). Selon les experts, la zone de libre-échange africaine entraînera plus de compétitivité et permettra aux petites et moyennes entreprises, qui constituent 90% du tissu entrepreneurial africain, de participer au commerce à travers l’insertion dans ce marché continental. Pour Dorothy N. Tembo, Directrice exécutive adjointe du Centre de commerce international, ( Itc), « 54 pays sur 55 ont signé , il faut que les signataires ratifient les textes. On avait pensé que l’opérationnalisation de le Zlecaf allait avoir lieu lors du dernier sommet des Chefs d’Etat. Ça n’ a pas été le cas. C’est prévu pour Janvier 2020. Il est impératif que le secteur privé africain participe au débat sur l’accord de libre-échange afin d’exposer ses préoccupations». Si l’opérationnalisation de la Zlecaf intervient en Janvier 2020, le niveau des échanges intra-africains qui est à ce jour de plus de 10% pourrait atteindre les 24% en 2030. Un véritable challenge pour les décideurs africains. Malheureusement, le défi auquel est confronté le continent africain est qu’il compte trop de petits marchés, trop cloisonnés qui rendent le développement des chaines de valeurs et de production très compliqué, au détriment des petits producteurs qui restent confinés à des marchés plus petits.
Investir dans les Tics et l’agro-business
Pour Madame Arancha Gonzalés, la Directrice exécutive du Centre international du Commerce, « il est indispensable que l’Afrique s’active sur le dossier de construction des infrastructures avec un accent sur les infrastructures de production énergétique. Un peu comme l’Éthiopie. En effet Addis-Abeba dispose aujourd’hui de 4000 Mw et vise 10 000 Mw d’ici 2025. Cette manne énergétique constitue le poumon de l’industrialisation en cours dans le pays. Plus, un pays dispose d’énergie, plus les coûts sont bas, plus il attire les capitaux industriels ». A la faveur de la dernière semaine de l’industrialisation qui a eu lieu du 18 au 22 novembre 2019 à Addis –Abeba(Ethiopie) autour du thème : « Commerce et investir dans une seule Afrique », la Directrice Exécutive du Cci a invité les dirigeants africains à joindre l’acte à la parole après de nombreuses années de discours mais aussi invité les pays africains à œuvrer afin de créer de la valeur. Car, il faut aider l’Afrique à s’industrialiser et aider les pays africains à développer leurs économies. « Au cours des 50 ans dernières années les pays qui n’ont pas diversifier leurs économies, n’ont pas beaucoup bénéficié des remontées des cours. Avec le nouvel accord, de nouvelles institutions seront créées. Il y aura des reformes à faire. Le commerce doit être intégré à l’économie d’une manière générale ». Et la place du secteur privé dans tout ça ? Il est impératif que le secteur privé participe à fin de monter ses contraintes et les medias y ont un grand rôle dans le partage de l’information. Mais dans quels secteurs d’activités les pays africains doivent davantage investir dans le développement des services. Pour absorber une partie des 12 millions de candidats qui arrivent annuellement sur le marché africain de l’emploi. Principale raison pour laquelle, elle invite le continent à davantage s’intéresser au secteur des services qui regorge d’un important potentiel en termes d’emplois. En outre, elle propose un investissement substantiel dans l’économie numérique question de permettre un changement radical de l’écosystème de l’économie africaine. « D’ici 2025 le secteur du numérique peut permettre la création de 3 millions d’emplois en Afrique » a-t-elle indiqué. Selon M. Mutchanga, Commissaire à l’industrie et au commerce à l’Ua, c’est en juillet 2020 que vont débuter les échanges commerciaux au sein de la Zlecaf. « Le secteur privé y a un grand rôle à jouer sur la présentation des produits. Notamment sur le packaging, la qualité. Il a été mise en place une Platte- forme dans les négociations pour booster nos échanges. Avec une implication efficiente des jeunes et des femmes entrepreneurs. Un accent particulier sera mis sur le développement du digital en Afrique » a –t-il dit. Justement, parlons de l’avenir du digital et des Tics en Afrique. Ashish Takkat, le Ceo de Maraphones, une entreprise opérant dans la fabrication de téléphones mobiles( Smartphones) estime qu’il faut aller vite et croire aux potentiels de l’Afrique. «La Zlecaf sera un avantage pour nous. Nous sommes des consommateurs de téléphone portable. Mais nous n’apportons pas de valeur ajoutée. Il y en a qui font des assemblages sur le continent. Ce n’est pas de cela qu’il s’agit. Pour fabriquer 3 mille portables, nous avons besoin de 3 mille composantes. Nous devons pouvoir raconter notre propre histoire » a dit M. Ashish. Non sans ajouter que la structure qu’il dirige est en train d’œuvrer dans ce sens au Rwanda et en Afrique du Sud. « Dans les deux pays, nous employons 400personnes avec une bonne partie de femmes, soit 60% de notre effectif. Bientôt nous allons ouvrir une filiale au Nigeria. Nous avons exporté vers 43 pays nos portables. L’Asie n’a pas l’exclusivité de l’exportation vers les pays africains ». Il est à rappeler que l’usine de Kigali, a coûté 24 millions de dollars soit plus de 12 milliards de Fcfa et devrait produire 1.200 smartphones par jour au départ, avec pour objectif d'atteindre 1,5 million par an. Celle qui a ouvert en Afrique du Sud devrait aller dans le même sens. « Nous sommes le tout premier fabricant de smartphones en Afrique. Kigali, qui a coûté 24 millions de dollars soit environ 12 milliards de Fcfa et devrait produire 1.200 smartphones par jour au départ, avec pour objectif d'atteindre 1,5 million par an » explique Ashish Takkat
…. l’énergie et les transports aussi.
Investir dans l’agro-business, pourrait aider l’Afrique non seulement, à nourrir sa nombreuse population mais davantage moderniser et mécaniser son agriculture. Sur ce point, Eng Haui Sombol, le Ceo Islamic Trade finance révèle que sur 75 millions de dollars soit 37,500 milliards de Fcfa mis en place par la structure qu’il dirige sont destinés aux agriculteurs africains. « L’Intégration et la solidarité font partie de notre environnement. Nous investissons 200 mille dollars soit plus de 100 millions de Fcfa à plus de 500 milliards de Fcfa par an en Afrique dans le secteur de l’agriculture et énergie. Nous sommes très contents de savoir que l’Afrique c’est le présent. Nous finançons les filières cotonnières en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso » Face à l’immensité des besoins des populations africaines, la Banque africaine de développement ( Bad) est en action. Ainsi, grâce aux investissements que la Banque africaine de développement (Bad) a effectués en 2015, 1,2 million d’utilisateurs des transports publics ont gagné en mobilité tandis que plus de 18 millions de personnes ont profité de meilleures infrastructures routières, et près de 200 000 emplois vont être créés dans le secteur des Tics. Ces conclusions ont été présentées dans le rapport annuel de la Bad sur ses investissements dans le secteur des transports et des Tic, publié le 1er juillet 2016. La même source ajoute que l’année 2015, « la Banque africaine de développement ( Bad) a investi pour plus de 2 milliards de dollars Eu soit environ mille milliards de Fcfa dans un total de 17 projets dans transports et les Tic. C’est moitié plus que ce que la Banque s’était fixé pour objectif ; ce qui s’explique notamment par l’ouverture d’une fenêtre d’accès aux financements Bad pour des pays auparavant éligibles au seul Fonds africain de développement (Fad), ainsi que par le recours croissant au co-financement via des fonds comme l’Africa Growing Together Fund (Agtf) » Quid des prochaines années ? « Au cours des prochaines années, l’impact de ces projets devrait être particulièrement important, contribuant à l’intégration régionale, libérant le potentiel agricole et facilitant l’industrialisation de l’Afrique », fait observer Amadou Oumarou, directeur du Département transport et Tics au sein de la Bad
Bamba Mafoumgbé,Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser., envoyé spécial à Addis- Abeba(Ethiopie)( In Le Temps du 20 décembre 19
Légende photo : Les africains doivent investir davantage des projets structurants comme l’aéroport international Bolle d’Addis Abeba
Contribution// Au pays de la complaisance et du bafouement
dimanche, 20 octobre 2019 21:19 Written by ossey84Le lundi 9 septembre 2019, M .Venance KONAN, dans un papier paru dans le quotidien Fraternité Matin No 16417 intitulé « vide spirituel », interpelle les ivoiriens sur la présence des ordures, du désordre urbanistique et des camps de prière partout.Si la démarche de M .Venance KONAN est salutaire, à quoi devrait-il s’attendre dans un pays où la complaisance et le bafouement sont présents dans le comportement des ivoiriens comme la saleté, le désordre urbanistique, l’incivisme.Il y a environ deux semaines, je me rendais à Jacqueville et au niveau de la station menant à la Manutention Africaine, j’ai assisté à une scène humiliante. Ce jour là, une dame avec son bébé, descend d’un gbaka et tend un billet de 500fcfa à l’apprenti. Ce dernier furieux de constater que la pauvre dame n’avait pas la monnaie exacte, va lui arracher violemment ses bagages pour les jeter à terre, tout en la couvrant d’injures, parce qu’elle lui a fait perdre du temps. La pauvre, humiliée, et toute en pleurs, a dû abandonner sa monnaie au délinquant.Une autre fois encore, en plein centre d’affaires au Plateau, une honnête dame s’est faite agressée par un délinquant en présence de tous, automobilistes, policiers et autres passants. Au pays de la complaisance et du bafouement, les corps habillés ne sont plus respectés, les enseignants sont moqués. Dans les administrations, banques, etc., les personnes âgées sont traitées comme de vulgaires individus, sans aucun respect. C’est la totale ! Lorsque M. Venance Konan attire notre attention sur le vide spirituel des ivoiriens, il n’a pas tord. Mais dans les pays où règnent l’ordre urbanistique, la propreté, le respect des lois et des textes, la foi est-elle pour quelque chose ?Ce qui manque à ce pays, c’est la dis-ci-pline !Cela passe par la vérité, le rétablissement de l’autorité publique et celle de la justice, de l’égalité de tous devant des textes impersonnels.Que dire d’un Ministre de la république, qui, dans la continuité de son prédécesseur et malgré les instructions du Premier Ministre, s’obstine à ne pas payer ce qui est dû aux Conseillers Techniques ? Comment voulez vous que l’on respecte nos institutions et ceux qui les incarne si ces derniers se comportent mal et bafouent le citoyen lambda ? C’est bizarre tout ça ! Comment comprendre de tels agissements ?
Si nous voulons construire une nation forte et respectée, le jeu démocratique doit être de mise pour permettre de renouveler les énergies, les compétences et les expériences.Nos institutions doivent être impersonnelles. Le clientélisme nous dessert. Parce que, lorsqu’on donne des responsabilités importantes à des incompétents, il faut s’attendre au retour du bâton, la corruption, la perte des valeurs, la destruction de notre nation, la présence des ordures, le désordre urbanistique et des camps de prière partout!Cher Venance KONAN, tu as certes dit vrai mais commençons par le départ. Remettons tout à plat.Tant que nous serons complaisants, il faudra s’attendre au bafouement des règles les plus élémentaires comme le bon voisinage, l’hygiène, le respect mutuel, le respect du code de la route, le respect des textes, le bien vivre ensemble (Diomandé, 2018).
DIOMANDE Moussa Elias Farakhan dmoussaeliasf@yahoo. Citoyen Ivoirien
Débrouillardise et petits commerces en Côte d’Ivoire // Sur les traces des travailleurs saisonniers nigériens à Abidjan
mercredi, 28 août 2019 22:48 Written by ossey84Tentés par l’aventure et l’envie de faire fortune, ils sont nombreux les aventuriers africains qui arrivent en Côte d’Ivoire par la route. Parmi ceux-ci, il y a les ressortissants nigériens vendeurs et de colas et tenanciers de rôtisseries communément appelées Choukouya. Enquête… Chétifs comme des enfants souffrant de la malnutrition et parfois habillés quasiment en aillons, ils arpentent tous les jours, les grandes artères et ruelles d’Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire, à la recherche d’éventuels clients. A qui, ces petits débrouillards venus du Sahel proposent leurs produits. Eux, ce sont les petits nigériens, vendeurs de colas et de consommables électroménagers. Ces petits commerçants dont l’âge oscille entre 15 et 20 ans sont pour la plupart d’origine nigérienne. Ils sont de jeunes Haoussa et des Zerma qui viennent plus précisément de Tahoua. Zone presque désertique située dans le Nord- Ouest du Niger. Leur activité principale, à Abidjan tourne autour du petit commerce ambulant de noix de colas et de petits colas. Soigneusement disposées sur un morceau de sac jute imbibé d’eau fraîche et le tout sur un plateau posé sur la main droite. (C’est selon). Des grosses noix de colas blanches en passant par celles de couleur rouge aux noisettes de petits colas fraîche ou séchées. En tous cas, il y en a de tous les goûts et pour toutes bourses. L’un d’entre eux, accosté à Adjamé 220 logements, se nomme Aguibou. Il a 16 ans environ et est de nationalité nigérienne, natif de la région de Zinder, située au Centre-est du pays et faisant frontière avec le Nigeria voisin. Aguibou vit depuis quelques années à Abobo, une commune populeuse située dans la partie Nord d’Abidjan. Aguibou a décidé de s’associer à d’autres petits compatriotes. Avec lesquels, il va s’approvisionner à Anyama ‘la cité de la Cola’ située plus au Nord du District d’Abidjan. « Au lieu d’aller me ravitailler à Adjamé., moi je vais prendre mes noix de colas à Anyama. Ensemble, nous achetons un panier de 50 kg à 65 mille Fcfa. Après la vente au détail nous arrivons à atteindre facilement les 85 mille Fcfa. Après la soustraction des différentes charges, nous mettons de côté notre bénéfice et retournons nous ravitailler à nouveau à Anyama » explique-t-il, avec son plateau de noix de cola sur la main. Autre vendeur, autre explication. Salifou Moussa, 19 ans est arrivé en Côte d’Ivoire depuis environ deux ans. Les dents jaunies à fosse de croquer de cola, squelettique et les cheveux ébouriffés témoignent de l’effort qu’il fournit dans la quête de la pitance journalière. A l’image de ses compatriotes, Salifou se rend quant à lui, régulièrement à Adjamé non loin du grand marché, plus précisément au « Black Market » (marché noir) pour s’approvisionner dans ses produits du cru. « J’ai 19 ans et je suis originaire de Maradi au Niger. C’est en début 2016 que je suis arrivé en Côte d’Ivoire. Avec le secret espoir de me faire de l’argent et retourner au pays pour aider mes parents et me marier. Pour l’instant, n’ayant pas trouvé mieux, je suis dans le petit commerce de colas, des petits colas et de datte », se confie-t-il, le visage sensiblement tuméfié par la fatigue. Pour gagner combien ? « Très tôt chaque matin, j’achète des noix de cola à 1100Fcfa le kg, un autre de datte et un autre de petit colas que je viens placer sur le marché auprès des consommateurs de la commune de Cocody. Ce, à 50Fcfa la noix. Ainsi à la fin de la journée, rien que sur les noix de cola, j’arrive à recouvrer mon prix d’achat, mais aussi je réalise un petit bénéfice de 600 Fcfa à 800Fcfa », soutient Salifou, l’air très frileux. Pour sa part, Moumouni Abdoulaye, originaire du Niger, de la région de Tahoua, la quinzaine révolue est quant à lui aussi vendeur de cola ambulant à Abidjan. Il y est arrivé pour la première fois, en 2018 grâce à un compatriote qui à l’époque était vendeur de « Garba » au sous quartier « Adjamé 220 logements » dans la commune d’Adjamé. Chaque matin, l’adolescent Marouane, habillé d’un tricot polo aux couleurs de l’équipe nationale de football de son pays natal, ‘Les mena du Niger’ va s’approvisionner dans un magasin de cola, non loin de son lieu d’habitation. Très fier et derrière un sourire que cachent ses yeux de gazelle perdue dans la savane, il nous apprend un peu plus. «Chaque jour, je vais acheter au moins deux kilogrammes de colas dont le kg oscille entre 1500 et 1400 Fcfa que j’arrive à placer en moins de deux jours sur le marché. Avec le petit bénéfice dégagé, j’arrive à me nourrir et envoyer un peu d’argent à ma mère restée au pays quand j’y retourne au par moment. »Mais que viennent-ils chercher en Côte d’Ivoire ? Les propos de Arouna, la vingtaine à peine, baragouinant à peine la langue de Molière et opérant dans la même filière donne plus de précisions quand il dit : « Il y a seulement 15 mois que je suis arrivé en Côte d’Ivoire, précisément à Abidjan. Sur conseil d’un cousin retourné au pays, mon père s’est engagé à payer le frais de transport qui s’élève à 45 mille Fcfa, de Tahoua à Abidjan via Niamey. Comme ce cousin, je suis venus non seulement à l’aventure mais aussi me faire de l’argent et retourner doter ma fiancée restée au pays. Mais pour l’instant, je n’ai trouvé mieux que vendre des noix de colas que j’achète régulièrement dans un grand magasin situé dans le sous quartier d’Adjamé où j’habite ».Une activité qui ne semble pas être facile à mener, selon lui. « Pas vraiment. C’est difficile. Très difficile. Quand nous finissons de nous approvisionner dans les noix dont le prix du kg varie en fonction de la qualité et de la couleur, il faut parcourir des dizaines de kilomètres d’Adjamé en passant par la Riviera jusqu’à Akouédo pour écouler nos marchandises. C’est très pénible mais, ça vaut mieux que voler… », nous indique Oumar, lui aussi originaire de Tahoua. Par ailleurs compagnie de route de Arouna que nous avons rencontré au Rond- Point de la Riviera II dans la commune de Cocody. Dans le petit commerce ambulant, des consommables d’appareil électroménagers aussi…Outre ce créneau de revendeurs de cola au détail, ces petits nigériens se retrouvent également dans l’univers de vente de consommables d’appareils électroménagers. Des télécommandes en passant par les antennes pour des postes téléviseurs, au fer à repasser, ces petits commerçants offrent pour toutes les bourses. Malheureusement, ces produits vendus à prix très abordables sont pour la plupart de mauvaises qualités. Ils sont nombreux les Abidjanais à avoir acheté ces consommables et qui ont été déçus par la suite, par la mauvaise qualité. Au nombre des victimes, T. M., employé de bureau dans une entreprise de communication de la place. Très déçu, Eugène D., un professionnel de la communication âgé de plus de quarante ans révèle : « J’ai acheté au moins trois fois des télécommandes avec ces petits vendeurs ambulants, mais à chaque fois elles n’ont pas fonctionné ». Avant d’être plus incisif : « Ce sont des arnaqueurs… ». Mais qui se cachent derrière ces petits travailleurs saisonniers qu’on trouve dans les rues de certaines capitales de la sous- région ? Existe-t-il une filière de placement de ‘petits esclaves nigériens’ ? Sur les activités de ces petits travailleurs saisonniers, les données du Bureau international du travail (Bit) ne donnent pas assez de détails mais en dit plus tout de même. Aux dires de M. Sigui Mokié Hyacinthe, alors administrateur national de Programme au Bit ( Bit/Ipec), « une enquête de 2010 indique que près de 9 000 enfants seraient victimes de traite en Côte d'Ivoire et 37 359 seraient contraints à travailler. Par ailleurs, le rapport en question ne parle pas spécifiquement des enfants Ahoussa. ( voir encadré) Aboki, Garbadrome et revendeurs dans les boutiques au détail… ces petites chasses-gardées.En attendant de prospérer comme les gros vendeurs de bois de construction, de fer à béton et autres matériaux pour bâtiment dont ils ont à la limite le monopole dans certaines villes ivoiriennes, d’autres ressortissants nigériens estimés à un million, tiennent pour certains, des café chaud et des points de ventes d’attiéké dont les noms riment avec leur nationalité. Il s’agit des Aboki et des Garbadromes. Quant à ces ressortissants nigériens, qui exploitent jalousement le segment de vente d’Attiéké( semoule de Manioc cuite à la vapeur) au thon grillé dans les « garbadrome », et de cafétéria populaire communément appelés ‘ Aboki’. En outre, nous avons ceux qui prospèrent dans la vente de bois de construction, de tôles, de fer à bêton et de vente d’oignon avec le célèbre ‘ violet de Galmi ‘( Oignon produit exclusivement au Niger et dont le brevet est déposé à l’Office africaine de la propriété intellectuelles, (Oapi). Désormais, il faut compter avec ceux qui enregistrent des percées ailleurs. Notamment la constitution d’un réseau de détaillants avec des boutiquiers d’ethnie Ahoussa et très interconnectés. Sans oublier la gestion des rôtisseries traditionnelles qu’ils maîtrisent à volonté avec le fameux choukouya bien épicé et très bien apprécié par les consommateurs ivoiriens. Le Choukouya ? Ce sont ces grillades de viande (poulet, bœuf…) bien assaisonnées, incroyablement bonnes et confectionné par des rôtisseurs artisanaux nigériens. Là aussi, selon des confidences à nous faites par le journaliste- formateur Zio Moussa, « le commerce du Choukouya en Côte d’Ivoire rapporte à la filière qui prend ses racines au Niger, plus de 9 milliards de Fcfa à ce dernier pays cité. Ces chiffres datent de dix ans (…) ». Donc, il faut les revoir à la hausse en tenant compte de la croissance rapide de la population, de l’évolution des habitudes alimentaires et du développement de l’industrie de la nuit en Côte d’Ivoire depuis quelques années. Bamba Mafoumgbé, Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.( In Lginfos du 27 aout 2019, 22heures 43mn) Légende photo : Les rôtisseries traditionnelles de Choukouya rapportent gros aux acteurs de cette filière transnationale Encadré : Aller à l’aventure ; un phénomène culturel… Aussi, l’éclairage de M. Alkassoum Atahirou, cadre nigérien et le représentant du Conseil Nigérien des Utilisateurs des transports publics( Cnut) nous donne davantage de précision sur ce phénomène transfrontalier. «Ces enfants sont majoritairement originaire de Tahoua, région du Nord –Ouest de notre pays. Au Niger, les ressortissants de Tahoua, une zone presque désertique, sont reconnus comme de grands aventuriers qu’on retrouve en grande majorité en Côte d’Ivoire, en Afrique Centrale au Cameroun et au Gabon mais aussi en Lybie ( de Kadaffi) La plupart des gens de Tahoua qui sont en Côte d’Ivoire, sont riches et ont fait fortune ici », fait-t-il savoir. Avant de révéler que c’est un phénomène culturel. «Plus qu’une pratique passagère, c’est un phénomène culturel qui ne date pas de maintenant. Ceux qui sont venus à Abidjan et qui ont fait fortune sont des modèles pour ceux qui sont restés au pays. La célèbre cantatrice Zabiya Houssey Bonbon qui est venue faire une tournée à Abidjan, incite, dans ses chansons, les Nigériens à venir y faire fortune », soutient notre interlocuteur. Tout comme ces petits acteurs du commerce informel qui vivent à Abidjan chez des parents et dans des maisons de fortunes dans les quartiers précaires, nous avons les travailleurs saisonniers et les vendeurs dans les boutiques au détail qui pullulent dans des quartiers du District d’Abidjan. B. Mafoumgbé Légende photo : La vente de Choukouya rapporte gros aux acteurs de cette filière transnationale
Agro-industrie/ De la production à l’industrialisation de la cola en Ci// Dans le secret d’une filière très rentable et peu explorée…
vendredi, 23 août 2019 15:32 Written by ossey84La noix de colas, est l’un des produits du cru dont la production, l’industrialisation et l’exportation rapportent gros aux acteurs de cette jeune filière qui ne cesse de se développer au fil des années. Mieux, Dame cola très sociable est dans une phase d’industrialisation active. Enquête…
La Côte d’Ivoire en plus d’être le premier pays producteur mondial de cacao avec environ 2 millions de tonnes, occupe également le même rang mondial avec la Cola, pour une production annuelle de 260 mille tonnes de noix fraiches. En 2016 dont, la Côte d’Ivoire a exporté plus de 200 mille tonnes de belles noix fraiches. Selon les chiffres officiels publiés en 2019, la filière a occupé plus de 2 mille producteurs et a généré au moins plus 78 milliards de Fcfa de chiffre d’affaires. Mieux des sources nous indiquent plus de 100 milliards de Fcfa de chiffre d’affaires. Le prix d’achat moyen du kilogramme est de 400 Fcfa. Rappelons que le colatier est un arbre typiquement africain, cultivé dans de nombreux pays du continent africain comme la Côte d’Ivoire, le Nigeria, le Cameroun mais aussi ailleurs comme en Jamaïque. Le colatier peut atteindre jusqu’à 20 m de hauteur, ses fruits sont constitués de 3 à 5 follicules dans lesquels sont logées des noix dont la couleur varie du rouge foncé au blanc crème, en passant par le rose. Mais pendant combien de temps, la Côte d’Ivoire, va –t-elle continuer à se comporter en importateur nette de noix brutes et donc de pourvoyeuses de Matières premières pour les transformateurs implantés en Europe et aux Etats unis d’Amérique( Usa). Dans ce dernier pays, nous dit-on, la noix de cola rouge foncée est très prisée.
La Cola : Ce produit aux atouts insoupçonnés
Les noix d’origine Côte d’Ivoire sont très prisées dans la pharmacie moderne, dans l’industrie textile (confection de la teinture), dans la cosmétologie. La noix de cola est utilisée aussi dans l’agroalimentaire, du fait de sa forte teneur en caféine, la noix de cola est utilisée pour la fabrication de boissons gazeuses, tonifiantes et énergisantes, de vins et de liqueurs. Egalement, la cola entre dans la composition de médicaments produits par la pharmacopée africaine qui traitent certaines maladies (toux, fontanelle, diarrhée, etc.). Par ailleurs, dans la zone soudano-sahéliennes à dominance musulmane,la cola exerce des fonctions sociales, culturelles et religieuses importantes. Elle a longtemps été considérée comme un produit de cueillette, les producteurs se contentant d’exploiter des arbres spontanés trouvés lors de la création des plantations de cacao et de café. Une option qui a désormais changée.
L’avènement des marchés nouveaux ; comme socle d’un tissue industriel local en devenir.
Aujourd’hui, avec l’avènement sur les marchés de nouveaux produits à base d’extraits de la noix de cola et l’exploitation abusive des forêts avec pour corollaire la disparition des colatiers spontanés, on assiste à la création de plantations de colaterais, la culture se substituant à la seule cueillette. La colaculture a toujours fait vivre bon nombre d’Ivoiriens et constitue une source de revenue substantielle pour de nombreuses familles. Depuis près d’une dizaine d’années, la culture de la cola en Côte d'Ivoire connaît une véritable révolution et un engouement réel dans le monde paysan, avec un nombre croissant de producteurs ivoiriens et des plantations allant jusqu’à 10 hectares d’un seul tenant. Autrefois produit de cueillette, l’on note un intérêt croissant des producteurs qui mettent, de plus en plus, en place des plantations de colatier en culture pure. La plupart de ces plantations se concentrent dans cinq principales régions : les Régions des Lagunes (Sikensi), de l’Agneby-Tiassa (Azaguié, Agboville), de l’Indénié (Abengourou et Bettié), du Sud-Comoé (Mafféré et Bianouan) et du Bas Sassandra (San-Pédro).Selon des informations recueillies sur le site du Fonds interprofessionnel pour la recherche et le conseil agricole,( Firca), « la filière ivoirienne de la cola est en plein dans l’organisation. Avec la cohésion au sein des acteurs très dynamiques mais qui ont jusque-là travaillé dans le désordre dans une filière pourtant très porteuse. Pourvu qu’on y mette de l’ordre. Partie de l’informel, l’interprofession de la Filière Cola de Côte d’Ivoire, ‘Intercola’ (Interprofession Cola) a été reconnu par décret n° 2018-716 du 12 septembre 2018. Son président du Conseil d’administration est M. Abou Cola. Qui est au four et au moulin avec les administrateurs, pour parler d’une même voix et asseoir solidement cette jeune filière »Désormais, les informations sur l’état de santé de la filière est difficile à obtenir. Toutes aussi précieuses que la tranche de Goulèh ou cola(Bété) durant la période de soudure dans nos contrées. Nous avons l’amer constat lors de notre enquête sur le terrain. Le Professeur Biego Henri, le Directeur exécutif de l’Intercola ne peut parler à la presse, sans autorisation du Conseil d’Administration. Ne disposant pas de programme de développement soutenue par l’Etat, la filière est confrontée à des difficultés tant au niveau de la production, de la transformation que de la commercialisation. Nos investigations et compilation de fonds documentaires nous ont permis de savoir que « la filière Cola ne faisant pas partie des filières cotisantes, le financement de ses projets se fait sur la Caisse de Solidarité du Firca. Ainsi, de 2009 à 2018, plus 425 millions de Fcfa ont été mis à disposition pour réaliser les projets aux profits de la filière Cola. Dans l’objectif de contribuer à son développement, le Firca a en accord avec les acteurs,a financé des actions/projets aux profits de la filière Cola dans les domaines des études d’accompagnement, de la recherche appliquée et du renforcement des capacités des acteurs ». Ainsi, des projets sont en cours de réalisation. Notamment des projets de recherche en vue de l’amélioration de l’itinéraire technique du colatier d’une part, et l’amélioration et la création variétale du colatier et d’autre part. Sans oublier l’appuis aux Organisations professionnelles agricoles( Opa). Ce n’est pas tout. Tout est mis en œuvre pour l’opérationnalisation de l’Intercola ainsi que l’appui à la mise en place d’un système de commercialisation et de cotisations professionnelles.
Seulement dix mille tonnes de noix transformées localement par an.
A travers ce projet, chaque année, le Firca mène des actions au profit de la filière Cola dans l’objectif de contribuer à son organisation, de l’aider ainsi à sortir de l’informel et de la rendre plus performante. Il s’agit de la formation des dirigeants à la gestion coopérative, du financement de tournées d’investiture des délégués régionaux et départementaux et de l’Assemblée générale constitutive de l’organisation interprofessionnelle Cola. L’ensemble de ces actions, conjuguées avec celles des acteurs de la filière, ont permis d’obtenir la reconnaissance par le gouvernement ivoirien de l’Intercola par décret n° 2018-716 du 12 septembre 2018. En vue de l’opérationnalisation de l’Intercola et de la mise en place d’un cadre formel de mobilisation des ressources suite à sa reconnaissance, les actions du Firca en direction de la filière Cola portent sur : Appui pour la mise en place de dix (10) représentations régionales de l’Intercola par le financement d’une tournée d’information et de sensibilisation des producteurs et des commerçants-exportateurs dans les zones de production et de transit de la cola pour permettre une adhésion et une forte implication des acteurs. Ces représentations auront pour rôles, d’appuyer le développement de la filière et d’assurer le suivi de la commercialisation intérieure, ainsi que les flux de cola à l’export. Le Firca a élaboré et introduit un décret portant institution de la cotisation professionnelle sur le kilogramme de noix de cola sur la période quinquennale 2019-2023, à la suite de concertations avec les acteurs de la filière, conformément à la procédure en la matière. Les efforts entrepris pour la production de la noix de cola ont propulsé les exportations de cette filière et le pays est devenu un leader africain en la matière. Il y a de fortes chances que le Coca-Cola ou le Pepsi que nous buvons résulte de la noix de cola récoltée en Côte d’Ivoire. Si ce n’est déjà fait. Élément essentiel dans l’économie du pays, la noix de cola est croqué partout en Afrique subsaharienne. Jadis, cette noix était tellement prisée, qu’elle était considérée comme une monnaie. Elle est réputée pour donner de la vigueur et de l’énergie. Nos investigations nous indiquent que la transformation locale est au stade embryonnaire. Une seule entreprise basée à Abidjan a décidé de s’engager dans la transformation locale et ne traite que 10 mille tonnes de noix brutes par an : Il s’agit de l’ Africaine d’échanges commerciaux,( Afreco) dont le Président n’est autre Jean Claude Gombert. Se confiant à des confrères, il a dit que «La Côte d’Ivoire est le premier pays exportateur de noix de cola. C’est une activité qui se perd dans la nuit des temps. Elle est séculaire voire millénaire. C’est une activité qui intervient entre les producteurs au sud en forêt et les consommateurs au nord en savane et depuis toujours » La production ivoirienne de noix de Cola attire les grands groupes comme Coca-Cola. Sur la période de 2010 à 2020, le géant américain aura investi 17 milliards de dollars soit plus de 8500 milliards de Fcfa sur le continent africain. «Ce niveau d’investissement est la preuve de notre confiance et de notre engagement en Afrique». Estime le président du Groupe Coca-Cola pour l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique, Brian Smith lors d’une visite en septembre 2017 à Abidjan. La Côte d’Ivoire passe à la vitesse supérieure. La filière cola en Côte d’Ivoire a décidé de s’organiser afin de booster ses opérations de production, de collecte, de stockage, de transformation, de commercialisation et de rentabilité.( voir encadré 1) Produit à forte symbolique d’intégration en Afrique de l’Ouest, le nom Cola était en compétition avec Afriki et Eco pour donner son nom à la future monnaie unique de la Communauté économique des états de l’Afrique de l’Ouest,( Cedeao). L’Eco a été retenu par les experts.
Bamba Mafoumgbé,Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Légende photo : Une vue d’un centre de traitement de noix de cola après la cueillette ténu par plusieurs dizaines de femmes ( In Lginfos du 22 aout 2019)
Encadré : Des résultats significatifs malgré le manque de financement
Une filière agricole ne pouvant être dynamique et compétitive, sans l’appui de la recherche, un partenariat avec le Centre nationale pour la recherche agronomique( Cnra) est en cours et soutenu par le Firca via sa caisse de solidarité. Ainsi, 05 fiches techniques de technologies éprouvées ont été produites en vue d’améliorer la productivité des vergers par des techniques culturales adaptées au colatier. Il a été également initié un projet de pré- germination des semences de colatier avec la technique de levée de la dormance. Mais aussi et surtout d’opérations de récolte et post-récolte de la Cola. Des actions sont en cours pour la mise à disposition de matériel végétal performant. Les résultats intermédiaires obtenus à ce jour sont encourageants et laissent entrevoir que 301 accessions paysannes avec de bonnes performances agronomiques collectées et multipliées par bouturage en vue de renforcer le potentiel génétique du colatier en Côte d’ivoire. Après la destruction du site expérimental et de recherche du Cnra sur la Cola de Bingerville, une station du Cnra à Divo a pris le relais. Ici, il est mis en place une collection de 1 ha à Divo avec 77 accessions, de deux collections à Man (0,75ha) avec 79 accessions et une collection à Abengourou (1 ha) avec 49 accessions. Pour aider les colaculteurs à avoir plus de débouchés à l’export notamment vers les pays de l’Union Européenne (espace aux directives et normes alimentaires très rigoureuses), un bio-pesticide (Top Bio) inhibant efficacement la croissance des moisissures avec une faible toxicité a été proposé pour réduire les pertes post-récoltes. « Des barquettes en polystyrène ont été proposées pour améliorer le conditionnement en lieu et place des paniers en rotin. Un diagramme révisé du processus de traitement de la noix de cola suivant la norme Brc a été proposé aux acteurs que nous sommes. Mais…. » Nous a indiqué un colaculteur basé à Sikensi. Un Plan stratégique de développement (Psd) 2017-2020 de la filière Cola servant de boussole au développement de la filière a été élaboré, à la suite d’un bilan diagnostic établi en 2009. Ce Psd 2017-2020 comporte un portefeuille de 25 projets/actions projets dans les domaines de l’organisation de la filière, de la production, de la commercialisation, du financement, de la Conservation et de la Transformation. Un cadre formel d’organisation de la collecte, de la commercialisation et de l’exportation de la noix de cola à partir d’une analyse pertinente du système de commercialisation existant a été proposé à la suite d’étude du système de commercialisation intérieure des précieuses noix de Cola.
Bamba M.
Légende photo : Une plantation de colatier grâce au concours de la recherche agronomique
( In LGINFOS DU 22 AOUT 19)
Légende photo :
Cacao : Ram Etwareea( Journaliste,analyste économique et financier)// « Les deux pays subiront des pressions(…) »
mardi, 18 juin 2019 08:32 Written by ossey84Juste après l’annonce de cette décision dite ‘ historique’ entre les deux pays, (Côte d’Ivoire et Ghana), nous avons interrogé des experts africains et suisse sur la viabilité et la mise œuvre d’une telle mesure devant laquelle les industriels chocolatiers ne resteront pas inactifs. Le confrère Ram Etewareea Journaliste, analyste (Economie et Finance) au quotidien suisse, Le Temps dit sans ambages : « Avec une telle décision, les deux pays risquent de se faire emmerder politiquement par les Etats où se trouvent les grands acheteurs (Suisse, Etats-Unis, France, Allemagne, Italie). Ce sont les capitales qui vont chanter la litanie de laisser les marchés faire. Les deux pays subiront des pressions monstres afin qu'ils reviennent sur leur décision. Ces Etats ne vont pas hésiter à faire du chantage en menaçant de couper dans l'aide publique » Avant d’ajouter qu’il n'est pas impossible que leurs exportations d'autres produits subissent des tracasseries à la douane en Europe et aux Etats-Unis.
Face à ces pressions, il sera difficile de tenir.
Aussi, notre confrère n’hésite pas d’ajouter que « les acheteurs vont aussi croiser le fer. Ils feront quelques gestes d'apaisement (mais gare aux promesses) mais sur le fond, ils vont tester les deux Etats dont les caisses ne sont pas solides. Ils devront payer les agriculteurs et ensuite, s'organiser pour stocker ce qu'ils ne mettent pas sur le marché. Cela demande des infrastructures et de l'expertise. Ce n'est pas dit que les deux pays en possèdent. Les acheteurs, eux, ont les reins solides » En claire, grâce à leurs énormes stocks, ils peuvent assurer sans acheter des fèves pendant une période relativement longue. « Les Etats et les acheteurs font presser l'un des deux pays en plus, celui qui est le maillon faible. Diviser pour régner, c'est une vieille arme. Prends l'exemple des producteurs de pétrole » dit-il. Prenant exemple sur la division au sein de l’Organisation des pays producteurs et exportateurs de pétrole(Opep) il ajoute : « L’Opep produit une masse critique pour peser sur les prix, mais la division en son sein ou encore l'un ou l'autre pays, le maillon faible ne joue pas le jeu jusqu'au bout. N'oublie pas que ce n'est pas la première fois que les producteurs de cacao tentent un forcing. Je me réjouis de voir jusqu'où le Ghana et la Côte d'Ivoire vont tenir » Pour un autre analyste et expert des Matières premières basé au Ghana et que nous avons pu joindre par téléphone, estime que la décision est certes historique et que les deux pays ont bien joué que la disponibilité de cacao sur le marché mondial. « Le marché est bien approvisionné actuellement. Donc les importateurs ne paniquent pas. Ils vont s'approvisionner en flux tendus pour ne pas avoir à porter les stocks qui coûtent chers. Les deux pays font 60 % de l'offre. Mais il y a possibilité de se voir offrir du cacao des 40 % du reste des producteurs. Bref ça va marcher une campagne mais pas deux. Trop de difficultés de trésoreries dans les deux pays. La côté 'ivoire est en train de négocier une rallonge budgétaire pour boucler son budget 2019. Les ministères vont réduire leur budget de 25% à cause des contreperformances de la douane et des impôts... Donc le système sera difficilement tenable à ce niveau de prix planché encore trop élevé(…) » Devraient-il associer d’autres pays producteurs africains et américains à leur stratégie ?A cette question, notre personne ressource affirme : « S'ils avaient associé ou le Cameroun ou le Nigeria ou les deux pays Cameroun et le Nigeria voire l’ Equateur , retenu le prix de référence bord champ Côte d'Ivoire ajusté de 5à 10% c'était tenable sur deux ans » Quid des aspects politiques d’une telle décision. Il dit voir les américains et les britanniques, un peu les allemands parler de laisser les forces du marché agir. Sur le fond technique, le marché qui a bien rebondit à l'annonce de la stratégie, va s’ajuster à la baisse dans moins de trois mois. Les importateurs ont assez de cacao.il ne sert à rien pour eux de se précipiter pour acheter à terme(…) Ils laisseront les producteurs porter les stocks(…) Ça coûte cher. En termes de loyer magasin, tiers détention, Agios bancaires, traitement phytosanitaire combien de temps on pourra tenir après octobre dès que la campagne sera ouverte. Le Conseil du Café- cacao n'a plus d'argent. Le Ghana croule sous une dette qui fait 70% de son Produit intérieur brut( Pib) après avoir bénéficié d'un Ppte en 2004. Plus de 1, 3 million de fcfa la tonne, c’est certes bon, c’est prenable pour le Ghana et non pour la Côte d’Ivoire. C’est limite pour la Côte d’ivoire surtout dont la parafiscalité sur chaque kilogramme de cacao est plus lourde qu’au Ghana. L’or brun représente 10 % du produit intérieur brut (Pib) de la Côte d’Ivoire, à peine moins pour le Ghana. A noter qu’en Côte d’Ivoire, le taux de transformation du cacao est de la Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao transforme environ 30% de sa production. L’accroissement de son volume de transformation à 50% devrait générer près de 100 000 emplois directs. En ce qui concerne le café, à ce jour, le taux de transformation oscille entre 20 et 25 % de la production Le produit de cette transformation est exporté en café en poudre. . Mettons l’accent sur la transformation locale pour dépendre moins des yoyos du marché mondial. Pour l’instant, il ne faudrait pas être rabat-joie. Attendons de voir.
B. Mafoumgbé( In Lginfos du 17 juin 19)
Légende photo : Pendant combien de temps, les pays producteurs africains devraient continuer d’être des exportateurs de fèves de cacao.( Voir photo de cacao au port d’Abidjan
Encadré
En pleine crise du cacao, les chocolatiers ont récolté plus 1750 milliards de Fcfa
Depuis des décennies, le cacao fait l’objet de débats, de politiques, d’accords internationaux, de contrats physiques ou financiers. Les Aztèques et les Mayas avaient vu juste en utilisant, dès les années 1960, la fève comme pièce de monnaie. Une pièce de référence. Aujourd’hui encore, le cacao figure comme l’une des grandes matières premières mondiales, cotées en bourses à l’instar de produits stratégiques comme l’or, le pétrole, le dollar ou encore les Bons du Trésor américain. Une fève dont le prix évolue, certes, selon ses propres fondamentaux de marché en fonction de l’offre et de la demande, mais aussi au gré des humeurs, rumeurs et intuitions des investisseurs, spéculatifs ou non. Un prix du cacao d’autant plus volatil qu’il est coté sur les marchés financiers de Londres et de New York, permettant aux intervenants sur les marchés de jongler entre les deux, d’arbitrer, en fonction des seuls taux de change…. Sans oublier l’impact des seuils de déclenchement, la baisse suscitant, automatiquement, la baisse. A l’heure de la durabilité, de la préoccupation croissante du consommateur, des Ong, des groupes de lobbying à l’égard de l’impact des cultures sur l’environnement, sur le travail des enfants, sur l’utilisation d’intrants chimiques, sur le respect sociétal, à l’heure aussi où en Europe, on s’inquiète des migrations, de ces jeunes qui rêvent d’un monde autre, de vivre bien, de gagner de l’argent, de vivre en ville plutôt que transpirer dans les champs, on commence à entendre peut-être pas encore à écouter, ceux qui veulent replacer le cacaoculteur au centre de la problématique de la filière, de la fève à la barre de chocolat. Vous avez dit Chocolat ! Les analystes et experts sont d’accord pour dire que les abymes dans lesquels la chute des prix en 2016-2017 a plongé les pays producteurs ont conduit ces derniers, une fois de plus, à réfléchir à autre chose, d’autres mécanismes, d’autres logiques de marché, d’autres alliances. Ce, d’autant plus, que, comme l’a rappelé l’ex- directeur exécutif de l’Organisation internationale du Cacao,( Icco) l’ivoirien Jean-Marc Anga, il y a de cela quelques années, « la grave zone de turbulences n’a pas été vécue de la même façon par les différents acteurs de la filière. Ainsi, entre 2015 et 2017, le prix moyen de la barre de chocolat est passé de 14,22 dollars,( soit plus de 7110 Fcfa) à 14,75 dollars( 7375 Fcfa)tandis que le prix du kilo de fèves de cacao payé au producteur a chuté en moyenne de 3,20 dollars ( soit plus 1600Fcfa à 2,01 dollars, ( soit 1005Fcfa) Cet écart a permis à l’industrie des produits du cacao et du chocolat d’engranger 3,5 milliards, soit 1750 milliards de Fcfa »
B. Mafoumgbé( In Lginfos du 17 juin 19)
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Cacao : Après la décision commune Côte d’Ivoire- Ghana// Ce que préparent les multinationales….
mardi, 18 juin 2019 08:23 Written by ossey84L’annonce de la décision commune sur la commercialisation du cacao sur le marché mondial, par la Côte d’Ivoire et le Ghana, est diversement appréciée au bien au niveau des pays producteurs que des analystes et observateurs du marché. Dossier sur les probables conséquences d’une décision historique.
La boucle est bouclée et un pas de géant vient d'être fait dans le monde du cacao. La Côte d'Ivoire et le Ghana, soit plus de 60% de l'approvisionnement mondial en fèves, ont fixé d'un commun accord un nouveau prix minimum d'achat du cacao pour la prochaine campagne principale 2019/20 qui démarre début octobre 2019 dans les deux pays. Une décision qualifiée d' "historique" par le patron du Cocobod ghanéen, Joseph Boahen Aidoo. Côté ivoirien, M. Yves Koné Brahima, Directeur général du Conseil Café-cacao ne cache pas aussi sa joie. Il s’agit d’« obtenir des industriels et des autres partenaires de la filière un prix qui puisse rémunérer le travail de l’homme décemment », a commenté M. Koné Brahima devant une télévision locale en marge de la rencontre ( Selon l’Afp). Le prix minimum est élevé, de l'ordre de 2 600 dollars soit plus de 1,3 million de Fcfa la tonne, identique pour les deux pays. Il est plus de 1 000 dollars soit plus de 500 mille Fcfa au-dessus des actuels prix bord champ et au-dessus des cotations sur les marchés à terme de Londres et de New York. Une rémunération décente pour le travail des cacaoculteurs. Rappelons que le prix garanti minimum actuel bord champ pratiqué en Côte d'Ivoire pour la campagne 2018/19 est de Fcfa 750 le kilogramme soit 1 290 de dollars soit de 640 mille Fcfa la tonne, et au Ghana de 7600 cedis soit 1 410 dollars soit plus de 705000 Fcfa la tonne. Quant aux marchés à terme, Londres a clôturé le soir du jeudi 13 juin 2019 très fortement en hausse en réaction aux réunions d'Accra, respectivement à 2 366 dollars soit 1 , 183 million de Fcfa et 2 541 dollars soit plus de 1 ,270 million de Fcfa la tonne sur l'échéance septembre2019. Aussi, « les deux pays ont aussi déclaré suspendre jusqu'à nouvel ordre la vente de fèves de cacao sur la campagne 2020/21 et, apparemment, jusqu'à ce que le prix planché entre en vigueur » ont annoncé les deux pays. Un prix minimum dont le principe a été accepté dans la foulée le mercredi juin 2019 à Accra, par les acteurs du marché, que ce soit les traders, les transformateurs et les industriels de la filière. Ils ont, toutefois, demandé la tenue d'une réunion le 3 juillet 2019 à Abidjan pour déterminer comment mettre en œuvre concrètement la mesure. Que pourrait cacher cette facilité palpable avec laquelle ce prix minimum a été accepté par ces acteurs du marché ? Si le principe du prix plancher est un acquis, sa mise en place pourrait mettre un an, plus ou moins. Rappelons que le marché mondial du cacao est actuellement plutôt bien approvisionné, avec un excédent estimé par l'Organisation internationale du cacao (Icco ) de 36 000 tonnes sur 2018/2019. Mais que disent les experts sur la rentabilité d’une telle décision dite ‘ historique’ aussi bien en Côte d’Ivoire qu’au Ghana ? ( Voir encadré 1) Pour la première fois depuis 2012, la Côte d'Ivoire vend en direct son cacao a arrêté de vendre son cacao aux enchères quotidiennes pour opter pour des contrats directs, de gré à gré, avec les grands acheteurs internationaux, se rapprochant du mécanisme de vente ghanéen. Puis, le mercredi dernier 5 juin 2019, le Conseil du café cacao ivoirien a cessé ses ventes anticipées de cacao sur 2019/20. Sur les 100 milliards de dollars soit plus de 50 mille milliards de Fcfa de la filière chocolat 6 milliards de dollars soit plus de 3 mille milliards de Fcfa seulement reviennent aux producteurs, (Encadré 2). Rappelons aussi que la Côte et le Ghana connaitront en 2020 une année électorale. Cette préoccupation de prendre davantage les rênes du marché mondial du cacao s'était exprimé lors de la conférence internationale du cacao à Berlin. L’échéance électorale 2020 en Côte d’Ivoire est une équation à plusieurs inconnues dont l’organisation nécessite un budget alimenté par une bonne trésorerie, donc de l’argent frais. Rappelons que pour les élections 2015, là où le Gouvernement ivoirien prévoyait 30 milliards de Fcfa dont plus de 20 milliards devraient aller à l’opérateur technique, la française Morpho selon la « La Lettre du Continent ». De son côté, la Commission électorale Indépendante( Cei) avait présenté un budget de 60 milliards de Fcfa et elle avait du mal boucler son budget, à 4 mois du premier tour de la présidentielle de 2015. Comme on le voit, le Régime d’Abidjan doit prendre les précautions pour avoir une bonne trésorerie afin de faire face à certaines échéances incompressives. Pour revenir à l’actualité cacaoyère, ministre de l'Agriculture d'Equateur, Ruben Flores Agreda, avait estimé il y a plus d’un an , lors d’une rencontre internationale sur le cacao à Berlin qu’il ne s’agit pas d’un problème de prix « mais de structure des prix ».Quand Luc Magloire Mbarga Antagana, ministre du Commerce du Cameroun a ajouté que « la structure de prix devra être modifiée pour atteindre une rémunération équitable du producteur ». Une rémunération qui est le fondement même de la lancinante question d'une économie durable du cacao. En toute logique, la prochaine étape pour la Côte d'Ivoire et le Ghana serait de prendre leur part de la Taxe à la valeur ajoutée( Tva) perçue sur les prix des produits finis vendus aux consommateurs, comme cela avait été évoqué, là aussi, à Berlin. Les pays producteurs mettraient alors un pied dans le marché de la consommation, en attendant qu'ils envisagent, le cas échéant, de prendre une part au capital des grandes multinationales chocolatières....
Bamba Mafoumgbé, Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. Koné Yves Brahima, Dg du Conseil café-cacao.( Lginfos du 17 juin 19)
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Maitrise d’eau/Précipitations abondantes sur la Côte d’Ivoire // Ces ressources abondantes mais très peu exploitées
mercredi, 12 juin 2019 22:43 Written by ossey84La Côte d’Ivoire est un pays constamment arrosé par une précipitation régulière et abondante qui fait parfois des dégâts matériels et humains. Mais qu’est-ce qui est fait en matière de maitrise de l’eau en Côte d’Ivoire qui pourrait l’aider à doper davantage son agriculture ? Dossier… La côte ouest africaine qui couvrent plusieurs pays dont la Côte d’Ivoire, est constamment arrosée par des pluies très souvent abondante. Rien que pour la saison en cours, experts internationaux et particulièrement ceux de la Société de développement et d’exploitation aéronautique et météorologique( Sodexam),prévoient de fortes pluies sur la Côte d’Ivoire en 2019. Les perspectives climatiques de la première saison des pluies allant de mars à juin 2019 indiquent des excédents pluviométriques de 1 à 5% par rapport à l’année 2018 dans le sud de la Côte d’Ivoire. Dans un document qui résume les perspectives climatiques pour la saison des pluies allant de mars à juillet 2019 en Côte d’Ivoire, l’on note une hausse de la pluviométrie dans plusieurs régions du pays par rapport à l’an dernier. « Au sud intérieur de la Côte d’Ivoire, pour les périodes de mars-avril-mai 2019, il est très probable que les cumuls pluviométriques soient supérieurs à ceux des moyennes saisonnières de 1981-2010, tandis que ceux de Avril-mai-juin 2019 pourraient être proches des cumuls de la normale saisonnière. Le cumul pluviométrique moyen serait compris entre 300 et 500 millimètres pour la période mars-avril-mai 2019, soit une hausse de 5% par rapport à l’année 2018», indique la note ajoutant qu’au cours de la période Avril-mai-juin 2019, il est attendu des cumuls pluviométriques entre 400 et 600 millimètres, soit une hausse de 28% par rapport à l’année 2018. Des hausses de pluies par rapport à l’année dernière sont également annoncées au centre (hausse de 2% pour la période de mars-avril-mai 2019 et une hausse de 10% pour la période avril-mai-juin 2019), et sur le littoral ivoirien une hausse de 1% pour la période de mars-avril-mai 2019 et une hausse de 4% pour la période avril-mai-juin 2019. La même source indique que seul dans le Nord ivoirien, une baisse de la pluviométrie est annoncée pour la période de mars-avril-mai 2019. Face à cette augmentation en vue de la quantité des pluies dans le pays pour cette saison des pluies 2019, plusieurs recommandations ont été formulées par la Sodexam en vue de réduire les risques d’inondations et de maladies. Ainsi, il est recommandé entre autres, la sensibilisation des populations des zones exposées, la création des réservoirs de collectes et de conservation d’eau de ruissellement, la mise en place des stocks de moustiquaires, d’antipaludéens, de chlore et d’autres produits de traitement de l’eau et la diffusion des informations d’alerte et de sensibilisation sur les maladies climato-sensibles en collaboration avec les services de la météorologie et de la santé. « Les prévisions saisonnières indiquées sont des profils attendus. Des mises à jour mensuelles seront effectuées en fonction de l’évolution des paramètres climatiques », souligne la note. La Côte d’Ivoire n’est donc pas sortie de grande saison pluvieuse. L’on se rappelle que sur la période allant de juin à juillet 2017, cette structure experte en la matière avait prévu sur 21 à 26 jours, un niveau de précipitation oscillant entre 335 mm à 378 mm sur le grand Abidjan. Pendant qu’à l’intérieur du pays, notamment à Bouaké, le climat a été humide avec 121 mm de pluie sur 22 jours. La météo s'est arrangée par rapport au mois précédent puisqu'en mai de cette année- là, on a enregistré en moyenne 221 mm de pluie sur 27 jours. Par ailleurs, le climat au mois de juin à Korhogo a été humide avec 99 mm de précipitations sur 14 jours. Il a été noté une aggravation par rapport au mois précédent puisqu'en mai, l’on enregistre en moyenne 88 mm de pluie sur 12 jours. De fortes précipitations qui causent souvent fois, des morts et des inondations de quartiers, de destructions avec des morts d’hommes Et pourtant ! ( voir encadré 1). Les origines de ces pluies diluviennes De l’avis de M. Abdoulaye Gadiéré , spécialiste principal en environnement et gestion des ressources naturelles à la Banque mondiale –Abidjan, que nous avons interrogé dans la mouvance de la Cop 21, ces pluies sont dues au changement climatique ou le dérèglement climatique. Qui n’est autre que « la variation des paramètres tels que la température, la pression, la pluviométrie etc. qui déterminent un état de l’atmosphère en un lieu donné pendant un temps déterminé. De ce fait, en climatologie l’observation des changements de ces différents paramètres doit être faite sur une période d’au moins 30 ans avant de statuer véritablement sur le changement d’un climat » Aussi, notre expert ajoute qu’en termes d’impacts « Aujourd’hui, ce dérèglement climatique a évidemment des impacts négatifs non seulement sur les prévisions de récoltes mais également sur les prévisions des gouvernements pour permettre aux populations de mieux faire face à ces chocs climatiques. En ce qui concerne les prévisions de récoltes, vous avez la tendance au développement des phénomènes extrêmes tels que les sècheresses et les inondations qui rendent hypothétique aujourd’hui toute prévision. Pour des pays sahéliens comme le Burkina Faso, le Mali et le Niger, vous avez des cultures agricoles qui sont développés en tenant compte de la hauteur d’eau qui tombait habituellement » Il ne manque pas d’ajouter : « Pour l’extrême nord de ces pays-là, vous avez autour de 3 à 4 voire 2 mois et demi de pluie par an. Dans le domaine de l’agriculture, les variétés qui sont cultivées prennent donc en compte ce paramètre d’où l’adoption de variétés dites à cycle court. De nos jours avec ce dérèglement climatique, certains de ces variétés sont arrosées plus que d’habitude compromettant ainsi leur potentiel productif tandis que sous d’autres cieux, les hauteurs d’eau couramment enregistrées accusent des baisses sensibles avec des poches de sècheresse allant de plusieurs jours voire des semaines produisant sensiblement le même résultat que pour les zones qui se trouvent dans le premier cas » Visiblement, tout cela engendre effectivement des conséquences au niveau des prévisions. L’agriculture ivoirienne, l’irrigation et la maitrise d’eau…Qu’est-ce qui est fait en matière de maitrise d’eau, au niveau de certains pays à vocation essentiellement agro-industrielle comme la Côte d’Ivoire sur laquelle, il tombe en moyenne, 1500 mm de précipitation par an. Que fait-on avec ces fortes précipitations qui se déversent sur le sol ivoirien ? Des dispositions sont prises pour mieux maitriser l’eau afin de redynamiser les cultures irriguées en Côte d’Ivoire ? Un questionnement qui nous a poussés à consulter des experts ivoiriens dont Yacouba Dembélé, Ingénieur et agroéconomiste de son état. La Côte d’Ivoire qui est constamment arrosée par des précipitations abondantes et régulières a décidé de mettre le cap sur l’autosuffisance en riz mai en vain. Face à cette préoccupation majeure, les réponses de M. Dembélé Yacouba, par ailleurs, directeur général de l'Agence pour le développement de la filière Riz (Aderiz) qui n’est autre que l’ ex- Office national pour le développement de la riziculture( Ondr), sont on ne peut précises quand il dit : « Il est bon d’indiquer qu’actuellement la Côte d’Ivoire avec 55 mille hectares qui sont aménagés sur toute l’étendue du territoire national(…) Pour être plus précis, il s’agit là des barrages, les grandes retenues, les petites retenues et les prises au fil de l’eau, nous avons environ 55 mille ha sur un potentiel de plus de 200 mille hectares. Qui nous permettent de faire les deux cycles par an. Pour un pays comme la Côte d’Ivoire tout comme les autres pays à vocation rizicole, il est bon de ne plus dépendre de la pluie , d’avoir des aménagements qui nous permettent de faire la maitrise de l’eau et de faire deux cycles par an » Tout cela doit pouvoir aider à faire monter la tendance entre riz irrigué et riz pluvial. C’est dans ce cadre- là que la Banque ouest africaine de développement( Boad) et un financement koweitien nous ont permis de construire un barrage dans la zone de M’Bahiakro. Ce barrage à ballon gonflable permet quand on a besoin d’eau pour l’irrigation de gonfler le ballon et quand on n’en a pas besoin, on lâche l’eau et elle passe. Il est à préciser que ce barrage permet d’irriguer 450 Ha d’un tenant. La première étude sur l’irrigation qui n’est autre que l’Etude du plan directeur de l’irrigation( Epdi) indique que la Côte d’Ivoire dispose de 200 mille ha de bas-fond qui peuvent être aménagés en condition de maitrise totale de l’eau. Ainsi on ne dépend plus de la pluie. Qu’il pleuve ou qu’il ne pleuve pas, on travaille en toute tranquillité grâce aux retenues d’eau et déviations, on arrive à faire un cycle durant la saison sèche. Pour un pays comme la Côte d’Ivoire tout comme les autres pays à vocation rizicole, il est bon de ne plus dépendre de la pluie , d’avoir des aménagements qui nous permettent de faire la maitrise de l’eau et de faire deux cycles par an.
Bamba Mafoumgbé,Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.( Lginfos du 11 juin 2019)
Légende photo : Une vue du barrage hyrdo- rizicole de M’bahiakro . Un modèle à implémenter.
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Agriculture et irrigation// La Côte d’Ivoire doit s’inspirer de l’expérience marocaine
mercredi, 12 juin 2019 11:19 Written by ossey84La production nationale de riz dépend à plus de 70% de riziculture pluviale contre 20% de riziculture irriguée à condition de maitrise de l’eau et à 10% de riziculture inondée. La riziculture inondée se pratique en général en grande partie dans la région d’Odienné et Touba d’une part, et d’autre part, dans une petite proportion dans la zone de Séguéla et Boundiali. Dans ces régions- là, quand il pleut, les cours d’eau débordent et vont envahir de grandes étendues de terres. Par la connaissance du comportement de l’eau, il y a des variétés de riz dite inondée ( Deepwatterrice) qu’on sème juste avant l’arrivée de l’eau. Au moment où l’eau arrive, elles ont déjà poussée et elles continuent de pousser dans l’eau. Quand l’eau se retire, elle laisse du limon sert de sel minéraux à l’eau. Selon l’agroéconomiste, Dembélé Yacouba que nous avons rencontré il y a quelques années, « les étendues d’eau qui apparaissent pendant la saison des pluies, disparaissent après la saison pluvieuse. C’est un peu plus compliqué de faire une retenue, il faut une certaine quantité d’eau dans le cas contraire, elle va s’évaporer. Aussi, la réalisation d’une retenue d’eau coûte un peu cher. Nous avons eu plusieurs cadres ivoiriens qui on fait ce genre de retenue d’eau. Quand nous sommes allés voir, nous leur avons dit que l’eau allait s’évaporer. Ils y ont investi beaucoup d’argent mais le lac c’est asséché par la suite. Parce que, pour que ça passe la période de la saison sèche, il faut vraiment une certaine quantité d’eau. En plus de l’évaporation, vous devez faire l’irrigation des cultures, ça ne va pas tenir longtemps. Il y a au préalable des études très serrées à réaliser qui peuvent prendre un à deux ans. Rien ne se fait au hasard et aussi, il faut connaitre le bassin versants qui ruissellent vers là, la quantité d’eau qui arrive là » L’ambition de la Côte d’Ivoire, c’est de faire le maximum de retenues d’eau à travers un programme chiffré en plusieurs milliards de Fcfa. «Un barrage, ça coûte cher. Pour aménager rien qu’un hectare, il faut au moins 17 millions de Fcfa et pour une prise au fil de l’eau c’est 1,8 million de Fcfa. C’est pourquoi, nous sommes en train de privilégier cette dernière option qui coûte moins chère » nous avait-il indiqué. Au niveau de la Côte d’Ivoire, la moyenne de précipitation est de 1500mm par an. Un pays comme le Maroc ne reçoit que 450mm de pluie par an mais a plus d’eau conservée que la Côte d’Ivoire. Parce qu’il a plus beaucoup de retenues d’eau qui lui permettent de pratiquer une agriculture irriguée très dynamique avec à la clé des produits de contre-saison à volonté bien souvent exportés( Agrumes) vers la Côte d’Ivoire. Parlant justement de ce pays, des informations glanées sur le site www.agriculture.gov.ma, font état de ce que l’agriculture irriguée s’est imposée comme composante de l’économie nationale et régionale en tant que levier de production de richesses et de création d’emplois. En effet, « l'agriculture irriguée au Maroc, bien qu'elle n’occupe que 15 % des superficies cultivées contribue à environ 45 % en moyenne de la valeur ajoutée agricole et intervient pour 75 % des exportations agricoles. Cette contribution est plus importante pendant les années de sècheresse où la production des zones Bour est sévèrement affectée. Durant la campagne 1994-1995, année sèche, cette contribution s’est par exemple située à 70% de cette valeur ajoutée. Le secteur irrigué contribue en moyenne à hauteur de 99% pour la production de sucre, 82% pour les cultures maraîchères, 100% pour les agrumes, 75% pour les fourrages et 75% pour le lait. En outre, ce secteur assure près de 120 millions de journées de travail par an, soit environ 1 million 65 mille emplois dont 250 mille permanents » ajoute la source. Qui ne manque de préciser qu’ à cela, il faut ajouter l'amélioration des revenus des agriculteurs qui, grâce à l'avènement de l'irrigation, ont été multipliés par 5 à 13 fois selon les périmètres, le désenclavement et l'accès aux autres services publics communaux comme l'eau potable, l'électrification, etc., ainsi que les retombées importantes à l'amont sur les secteurs des travaux publics, de l'industrie et des services, et à l'aval sur le secteur de l'agro-industrie. Cette vision marocaine doit inspirer la Côte d’Ivoire dont le succès dit-on repose sur l’agriculture.
Bamba Mafoumgbé
Légende photo : Ici, un site irrigué au Maroc. Cela doit inspirer la Côte d’Ivoire. ( In Lginfos du 11 juin 19)
Pluviométrie//Inondations en Côte d’Ivoire Le bilan chiffré des dégâts depuis 2013
mercredi, 12 juin 2019 11:18 Written by ossey84Rappelons qu’en 2013, la Côte d’ivoire a enregistré plus de 13 morts. En 2014, dans le District d’Abidjan, une petite mosquée dans laquelle dormait une trentaine de nigériens pauvres a disparu sous un torrent de boue, faisant six morts dans des glissements de terrain. En 2017, les décomptes macabres indiquent officieusement, toujours sur Abidjan, 23 tués en une quinzaine de jours. En 2017, les pluies diluviennes ont occasionné officiellement 20 morts, 43 blessés et plus d’une centaine de maisons détruites sur toute l’étendue du territoire national. Pendant qu’en 2018, de fortes pluies survenues dans la nuit du 18 au 19 juin ont fait 20 morts dans tout le pays dont 18 décès à Abidjan, la capitale économique ivoirienne, 1 mort à Tiassalé dans le sud de la Côte d’Ivoire et un autre à Guibéroua dans le centre-ouest ivoirien. «Il y a eu beaucoup de dégât dont des destructions de ponts sur des voix menant à San Pedro. Qui abrite le premier port mondial d’exportation de cacao. En tout, deux ponts ont cédé et une buse s’est affaissée. Ainsi, les trois principaux axes routiers qui mènent à San-Pedro n’ont pas été fonctionnels. Il a été donc impossible donc de joindre cette importante ville économique, pendant plus d’une semaine. En effet, le pont de Baba, situé sur la voie qui relie San Pedro à Grand-Béréby a offert le spectacle le plus désolant. Il s’est écroulé sous le poids des eaux de pluie comme dynamité » nous a rapport des correspondants locaux de presse. Par ailleurs, selon les résultats du Pdna (Post-Disaster Needs Assessment) 2018 de la Ville d’Abidjan, les pertes et dommages causés par les inondations de Juin 2018 à Abidjan sont estimés à près de 18 milliards Fcfa et la réparation des préjudices ressort à environ 200 milliards Fcfa. Le bilan en vie humaine est d’au moins 18 tuées dans les inondations. Pour M. Koutoua Claude Président de la commission Qualité Hygiène Sécurité Environnement( E-qhse) de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire( Cgeci), « A ces risques climatiques sont venus s’ajouter ceux liés aux incendies, dus au développement technologique et industriel. A telle enseigne qu'une lutte de simples bénévoles ne répondait plus au besoin et nécessitait la substitution de moyens organisés et efficaces » Toujours au selon le Patronat ivoirien, via sa Plateforme Humanitaire du Secteur privé de Côte d’Ivoire, en partenariat avec le programme des nations unies pour le développement,( Pnud), ont lors d’un atelier a donné des précisions sur l’ampleurs des dégâts les pluies diluviennes de 2018 qui étaient d’une violence inouïe ont non seulement provoqué des inondations dans beaucoup de localités de notre pays, mais ont aussi engendré des conséquences désastreuses tant sur le plan matériel que sur le plan humain. Ainsi, la plateforme humanitaire avance le chiffre de 35 décès et 6 950 familles affectées et cinq milliards de francs Cfa de pertes.
Bamba M. ( In Lginfos du 11 juin 2019)
Pluviométrie//Inondations en Côte d’Ivoire Le bilan chiffré des dégâts depuis 2013
mercredi, 12 juin 2019 11:11 Written by ossey84Rappelons qu’en 2013, la Côte d’ivoire a enregistré plus de 13 morts. En 2014, dans le District d’Abidjan, une petite mosquée dans laquelle dormait une trentaine de nigériens pauvres a disparu sous un torrent de boue, faisant six morts dans des glissements de terrain. En 2017, les décomptes macabres indiquent officieusement, toujours sur Abidjan, 23 tués en une quinzaine de jours. En 2017, les pluies diluviennes ont occasionné officiellement 20 morts, 43 blessés et plus d’une centaine de maisons détruites sur toute l’étendue du territoire national. Pendant qu’en 2018, de fortes pluies survenues dans la nuit du 18 au 19 juin ont fait 20 morts dans tout le pays dont 18 décès à Abidjan, la capitale économique ivoirienne, 1 mort à Tiassalé dans le sud de la Côte d’Ivoire et un autre à Guibéroua dans le centre-ouest ivoirien. «Il y a eu beaucoup de dégât dont des destructions de ponts sur des voix menant à San Pedro. Qui abrite le premier port mondial d’exportation de cacao. En tout, deux ponts ont cédé et une buse s’est affaissée. Ainsi, les trois principaux axes routiers qui mènent à San-Pedro n’ont pas été fonctionnels. Il a été donc impossible donc de joindre cette importante ville économique, pendant plus d’une semaine. En effet, le pont de Baba, situé sur la voie qui relie San Pedro à Grand-Béréby a offert le spectacle le plus désolant. Il s’est écroulé sous le poids des eaux de pluie comme dynamité » nous a rapport des correspondants locaux de presse. Par ailleurs, selon les résultats du Pdna (Post-Disaster Needs Assessment) 2018 de la Ville d’Abidjan, les pertes et dommages causés par les inondations de Juin 2018 à Abidjan sont estimés à près de 18 milliards Fcfa et la réparation des préjudices ressort à environ 200 milliards Fcfa. Le bilan en vie humaine est d’au moins 18 tuées dans les inondations. Pour M. Koutoua Claude Président de la commission Qualité Hygiène Sécurité Environnement( E-qhse) de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire( Cgeci), « A ces risques climatiques sont venus s’ajouter ceux liés aux incendies, dus au développement technologique et industriel. A telle enseigne qu'une lutte de simples bénévoles ne répondait plus au besoin et nécessitait la substitution de moyens organisés et efficaces » Toujours au selon le Patronat ivoirien, via sa Plateforme Humanitaire du Secteur privé de Côte d’Ivoire, en partenariat avec le programme des nations unies pour le développement,( Pnud), ont lors d’un atelier a donné des précisions sur l’ampleurs des dégâts les pluies diluviennes de 2018 qui étaient d’une violence inouïe ont non seulement provoqué des inondations dans beaucoup de localités de notre pays, mais ont aussi engendré des conséquences désastreuses tant sur le plan matériel que sur le plan humain. Ainsi, la plateforme humanitaire avance le chiffre de 35 décès et 6 950 familles affectées et cinq milliards de francs Cfa de pertes.
Bamba M. ( In Lginfos du 11 juin 2019)
Enquête/ Transports par tricycles et taxi-moto en Côte d’Ivoire:// Ces nouveaux moyens de transports qui en rajoutent à l’anarchie
jeudi, 18 avril 2019 22:17 Written by ossey84 D’Abidjan à Bouaké en passant par Yamoussoukro à Korhogo, l’utilisation des tricycles ou engins à trois roues motorisés et autres mototaxis dans le transport des personnes et des biens, est bien une réalité vivante depuis quelques années. Enquête sur un mal nécessaire qui monte en puissance…Ce mercredi 03 avril 2019, nous sommes au marché Mo Fêtai de Yamoussoukro. Il est 8 heures 30mn. C’est jour de marché à Yamoussoukro ; la capitale politique et administrative de la Côte d’Ivoire. Le vent frais des derniers jours d’harmattan nous frappent le visage. L’ambiance est au top. Les vendeuses de légumes et fruits font décharger leurs bagages des bennes des tricycles ; sorte d’engins à tête de moto et porté par trois roues qui tracte une de benne à capacités variables. Dans les alentours de ce marché de fortune, on les trouve dans les coins de rue, en attendant l’arrivée du premier client. Ici, les Peugeot bâchée et pousse-pousse en bois d’ordinaire très visibles, ont quasiment disparu. Renseignement pris, les pousse-poussiers se sont mués progressivement en conducteur de tricycles acquis au prix de mille une économies. Dans le désordre et le vacarme bien organisés les braves dames, lèves tôt suivent les différentes opérations de manutention de leurs cartons et autres marchandises à exposer ce jour de marché. Après avoir soigneusement observé les’ tricycliers’, nous nous approchons de l’un d’eux. La trentaine révolue, les cheveux ébouriffés, notre interlocuteur, dit s’appeler Traoré Issouf. Il y a de cela quelques mois, Traoré était serveur de café chaud dans l’un des sous –quartiers de Yamoussoukro. Assis à califourchon sur son engin, tenant les guidons en mains et prêt à embrailler, il nous apprend avec fierté : « Quand je suis venu du pays( Mali), des frères m’ont aidé à me trouver un point de vente de café chaud, au quartier Dioulabougou. Progressivement je me suis fait une petite économie qui m’a permis de m’offrir mon tricycle d’occasion à 500 mille Fcfa. Avec cet engin je transporte les bagages des femmes des villages aux différents de la ville matins et soirs. Entre temps, je transporte les bagages de ceux qui viennent faire le marché vers les gares des gros cars qui vont à Abidjan » Mais combien gagnent par jour ces débrouillards ? Après hésitation, Traoré Youssouf qui est à ce jour propriétaire de deux tricycles nous apprend : « Avant ça marchait bien. Maintenant ça assez. Il y a trop de tricycles sur le terrain. Un voyage par quartier peut se situer entre 5 00Fcfa et 1 000fcfa voire 1500fcfa. C’est bon à prendre(…) » Un autre jeune que nous avons pu accoster s’appelle Loukou Hycinthe. Il est également conducteur de trois roues, il y a un peu plus d’un an. Selon lui, « le coût des prestations est fixé en fonction de la distance. Si nous nous déplaçons d’un quartier à un autre, il varie entre 1 000Fcfa et 2 000Fcfa. Mais lorsque nous devons aller chercher les produits en brousse, notamment de la banane, du manioc et les produits maraîchers, le prix varie entre 5 000 Fcfa et 10 000 Fcfa par voyage. La recette journalière n’est pas fixe. Elle varie en fonction des jours. Le jour du marché du marché, c’est-à-dire le mercredi ça marche. On peut faire une recette de 3 000 Fcfa à 7 000Fcfa » Avant de démarrer en trombe. Tout en nous jetant au visage la fumée noire sortie du pot d’échappement de son véhicule. Tout comme lui, Adama K. , âgé de 25 ans, dispose d’un tricycle depuis bientôt un an. Par le passé, Adama K Travaillait avait deux brouettes qu’ il exploitait lui-même une. « Ces avec mes deux brouettes que je travaillais. Et j’ai constaté que cela n’était pas rentable et je ne pouvais pas de longues distances ni transporter une grande quantité de marchandises. J’ai vendu une d’elle et je suis par la suite allé voir mon grand frère à Bouaké, pour m’aider à aller à l’aventure. Après échange, il m’a déconseillé cette idée. Tout en promettant m’aider à obtenir un tricycle qui pouvait m’aider à me faire de l’argent » nous rapporte Adama K. Qui dit bien s’en sortir. Non sans remercier ce frère genereux qui est aussi propriétaire de plusieurs engins à Bouaké. Bouaké, faut –il le rappeler a été la capitale de l’ex-rébellion. Où en réalité, l’introduction cet autre moyen de substitution de transport des marchandises voire des personnes a pris forme dans la mouvance de la crise militaro-politique qui a éclaté dans la nuit du 18 Septembre 2002. Une opération de distribution de remise de tricycles a même a été initiée par l’entremise du programme national pour le désarmement, la démobilisation et la réintégration (Pnddr).Ce dans le cadre d’un projet d’auto-emploi auquel ils ont souscrit pour leur réinsertion socio-économique. En principe, avec ces engins, les bénéficiaires ne devraient que pour le transport des productions agricoles et des marchandises et non des personnes. Ce qui devrait aider les ex- combattants à s’insérer dans la société, en étant indépendants financièrement, mais de permettre l’évacuation des produits agricoles. M. Cissé Sindou, ex- cadre des Forces nouvelles ( ex- forces nouvelles) et actuel président du Conseil régional du Folon, qui a géré ce dossier à l’époque dans le cadre du programme national de désarmement, démobilisation et réinsertion( Pnddr) a sa petite idée de la chose. Il se souvient : «A l’époque à la faveur du redéploiement de l’administration dans les zones Centre nord et ouest( ex- Cno), nous avons géré le dossier de la distribution des engins à trois roues aux ex- combattants. Nous avons sensibilisé les jeunes en leur disant que l’exploitation des tricycles pourrait être rentable dans le cadre de leur insertion(…) ». (Voir interview encadré). Une autre opération similaire a eu lieu au sortir de la crise militaro- politique avec l’Autorité pour le désarmement, la démobilisation et la réinsertion,( Addr) Ce qu’en pensent les commerçantes et autres usagersCes jeunes débrouillards font l’affaire des commerçants qui dépensent désormais moins que par le passé quand ils louaient les véhicules bâchés. Des utilisateurs, ‘ les clients’ de trois roues sont satisfaits de leurs prestations.« Au niveau du transport du manioc là où les véhicules nous prenaient au moins 20 000Fcfa, les trois roues nous prennent entre 5 000Fcfa et 10 000Fcfa(…) J’ai juré de ne plus utiliser les bâchées parce que plusieurs fois j’ai été grugée par ces clients. Et je me suis retrouvée avec une dette de plus de 400 000Fcfa » Autres points soulevés est celui relatif à la taxe de la mairie. Le mode de paiement de cette taxe se fait sur la base d’un accord entre le service financier et les détenteurs de trois roues. Celui-ci peut choisir le règlement journalier, mensuel, trimestriel ou annuel. Ainsi on peut payer 2 000Fcfa le jour, 15 000Fcfa les trois mois ou encore 20 000f pour les six mois. Sans nous donner un nombre précis de tricycle en circulation dans la ville de Yamoussoukro, ces jeunes débrouillards payent des taxes à la mairie. De l’avis de M.Yao George, responsable du service transport à la mairie de Yamoussoukro, « le tricycle étant mu moyen de transport un particulier aux jeunes frères, ce que nous exigeons, c’est d’être à jour vis-à-vis de l’autorité. Et cette taxe est renouvelable » Mais pourquoi cette ruée des jeunes Yamoussoukrofouè vers cette activités de conducteurs de tricycles ? A cette question il nous apprend sans ambages : « Cela s’explique par le fait qu’il n’y a pas d’activités à Yamoussoukro. Ici, nous n’avons pas d’usines, pas d’entreprises pour résorber le chômage. Ceux qui veulent faire quelque chose, c'est-à-dire une activité passe au cap supérieur pour devenir soit un conducteur de Taxi soit un conducteur de Massa » Non sans déplorer les accidents réguliers causés par ces tricycles. Ces accidents sont selon lui dus au fait que la plupart des conducteurs ne sont pas formés. « Ils n’ont aucune notion du code de la route. C’est pourquoi souvent vous voyez des accidents, dits accidents bête » dit-il avec un brin de désolation. Il faut donc bien organiser l’activité et former au code de la route ces conducteurs de tricycle qui rendent de nombreux services dans le convoyage des marchandises.
Bamba Mafoumgbé,Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. Légende photo : Les tricycles et mototaxis sont désormais très actifs dans le convoyage des marchandises sur nos marchés( LGINFOS DU 18 AVRIL 2019)