Au sortir de la crise militaro –politique de la décennie 2002 à début 2011, l’administration publique ivoirienne a connu le phénomène du rattrapage, marqué par le recrutement massif de nouveaux travailleurs et le licenciement massif d’agents en poste depuis des décennies, souvent pour « motif économique ». Alors qu’on croyait sortie de ces licenciements à « forte coloration politique », la Côte d’Ivoire du moins l’administration publique est entrée dans une zone de turbulence avec des bruits de limogeages les limogeages effectif. Ce qui fait dire à des observateurs bien avertis, que depuis quelques mois, il ne fait pas beau d’être dirigeants d’un établissements publics ou démembrement de l’administration centrale en Côte d’Ivoire. Surtout si tu n’as pas la couverture du Rassemblement des Houphouetistes pour la paix et la démocratie, ( Rhdp- Unifié). L’avant -goût qui avait été donné quand le groupe parlementaire pdci Rda s’était opposés aux projets de lois sur l’égalité de sexe entre homme et femme, et qui a entrainé la dissolution d’un gouvernement sous le Premier ministre Duncan. Il en a été ainsi, plus tard quand Mabri et Gnamien Konan ont émis des réserves sur le principe d’aller en Rhdp aux législative 2017. En claire, désormais la nouvelle trouvaille pour amener ‘les rebelles’ et les anti-Rhdp à plier l’échine, est d’y adhérer Que ça soit dans la mouvance de la création aux forceps du Rhdp unifié, en passant par les dernières élections municipales couplées aux régionales, la recette est en marche. Ils sont nombreux déjà ces cadres qui ont été sautés sans galanterie en Conseil des ministres. Le dernier en date, s’appelle le Docteur Soumaila Kouassi Bredoumy Cadre du ministère de l’Agriculture et du développement rurale, son mérite et sa compétence est reconnu de tous aussi bien en Côte d’Ivoire qu’à l’international. Surtout en ce qui concerne l’agriculture vivrière et la lutte contre la sécurité alimentaire. C’est à juste titre que le Docteur Soumaila Kouassi Bredoumy a été durant de longues années, Directeur générale des Productions et de la Sécurité Alimentaire, au Ministère de l’agriculture et développement rural. Selon des sources non officielles et recoupées dans le Gontougo, il lui est reproché de n’avoir pas soutenu le candidat du Rhdp dans sa région, ce cadre émérite et très au fait de l’évolution de l’agriculture ivoirienne, a été dégommé le temps de siffloter une tasse de thé. Juste avant lui, Abdoulaye Bah, chef du service passation des marchés au Conseil café-cacao, par ailleurs directeur de campagne du candidat indépendant Meité Sindou à la Mairie à Abengourou,a été cassé et nommé conseiller du Dg. Au ministère des affaires étrangères, même si la décision de dégommage de Patrice Vangah Koffi, jusque-là Directeur général du Protocole d’Etat et affecté en qualité d’ambassadeur de la République de Côte d’Ivoire, près la République d’Israël a été rapporté, Jean Claude N’dri, neveu direct de Mme Bédié a été sauté. La liste dans les prochains mois devrait s’allonger avec le départ de d’autres cadres du Pdci Rda. On cite pèle mêle, du départ du gouvernement de Thiery Tanoh, ministre du Pétrole, de l’énergie et du développement des énergies renouvelables ( cadre Pdci Rda) et très pro- Bedié. Sans oublier Georges Ezaley, qui est à la tête de la Société de développement d’exploitations aéronautiques et météorologique( Sodexam). Ce bien avant l’arrivée de Laurent Gbagbo aux affaires en octobre 2000. Mais aussi et surtout Luisette Bedié, Directeur général adjointe de la Société des Palaces de Cocody ,( Sdpc). C’est dans un tel contexte fébrilité et d’angoisse dans l’administration centrale en Côte d’Ivoire, que Sanogo Moussa,le secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre chargé du Budget et du portefeuille de l’Etat a dit le vendredi 26 octobre 2018 qu’en ce qui concerne les finances que « les trois derniers mois de l’année budgétaire en cours seront très difficiles ». Pouvait-il en être autrement dans un pays la méritocratie est en train de prendre le pas sur les nominations très politique. Comment les principales régies financières voire l’administration publique dans son ensemble peuvent être performantes et donc produire de bons, résultats si des responsables pour des divergences idéologiques peuvent être débarqués à tout moment. Où s’ils veulent garder leurs postes, ils sont obligés de s’afficher Rhdp-unifié ?
Les collectivités territoriales déjà plombées
Quelques jours après les dernières élections municipales couplées des régionales, le gouvernement ivoirien a décidé de donner à fond dans le débauchage des nouveaux élus qui ont été élus soit sur une liste d’indépendants soit sous la bannière du Pdci Rda. Il en va de même au niveau des collectivités territoriales si désormais les maires ou président de Rhdp-unifié qui ont la certitude de bien travailler parce que eux ont la chance de connaitre le Premier ministre ou le Président de la République. Le Premier ministre Amadou Gon recevant 25 maires et un président de région élus ayant opté pour le Rhdp-unifié a dit le 25 octobre 2018 dans les colonnes du quotidien l’Expression( extrait page 2 : « Le Président de la République sera toujours à l’écoute de l’ensemble de son peuple. Pour que nous puissions consolider l’action qui été engagée depuis 2011. Félicitations à tous pour vos victoires et rendez-vous bientôt avec le Chef de l’Etat. Pour fêter Bientôt le Président de la République pour fêter la grande victoire du Rhdp. Mais fêter surtout le rassemblement des ivoiriens et permettre d’offrir des perspectives de paix et de progrès à notre pays » Et les autres élus locaux qui sont des indépendants et issus des autres formations politiques dont le Pdci-Rda ? Le ton étant donné, des membres du gouvernement peuvent désormais lever le lièvre sur ce qui attend les élus locaux non membres du Rhdp-unifié. Entre autres propos révélateurs, citons ceux de M. Pascale Abinan Kouakou, ancien Dg des impôts et ministre de l’Emploi et de la protection sociale, après sa réélection dans l'Indénié-Djuablin incline à cette conclusion: « Si je ne suis pas dans le Rhdp, où j’aurai les moyens pour réaliser mes promesses de campagne ? Ma candidature en indépendant était un choix très stratégique » C’est à croire qu’après leur entrée en fonction, les conseils régionaux et mairies qui ne sont pas du Rhdp n’auront pas une portion de la dotation budgétaire que l’Etat de Côte d’Ivoire avait prévu au Budget 2018. Sur une prévision de 149, 3 milliards de Fcfa en début d’exercice budgétaire 2018, l’enveloppe affectée aux conseils régionaux et mairies a été revu à la baisse en juin 2018 à 135,9 milliards de Fcfa. Pour l’année 2019, les prévisions contenues dans le document de cadrage budgetaire2018-2019 indique une dotation de 160,7milliards de Fcfa. Quand cela vient de l'actuel ministre de l’Emploi et de la Protection Sociale, l’on peut dire sans se tromper qu’il y a lieu de désespérer pour notre pays qui veut être émergent à l’horizon 2020. Une option gouvernementale qui pourrait fâcher davantage des partenaires au développement et des structures comme l’Union européenne dont l’appui budgétaire est très appréciés par les collectivités territoriales. L’aide européenne au pays ouest-africain se monte à 273 millions d’euros, soit plus de 178 milliards de fcfa pour la période 2014-2020, à quoi s’ajoutent des aides bilatérales, notamment de la France et de l’Allemagne.
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légende photo: Amadou Gon Coulibaly , Premier ministre, ministre du Budget et du portefeuille de l'Etat