La tribune mensuelle du Groupement des éditeurs de presse (Gepci) a reçu comme invité, le jeudi 25 octobre 2018, le Docteur Coulibaly Adama, directeur général du Conseil du coton et de l’anacarde. Ce autour du thème central, « Evolutions récentes et perspectives de développement des filières coton et anacarde ». Il a axé sa présentation autour de trois points principaux. A savoir les changements structurels, les acquis et les résultats et les défis et les perspectives. Abordant le cas de l’anacarde, le conférencier s’est longuement appesanti sur la transformation de la production locale, solution aux difficultés que fait face la filière. Ce d’autant que, a-t-il dit, la Côte d’Ivoire demeure toujours le 1er producteur mondial avec une production de plus de 700 000 T/an (+20 % Production mondiale). «La Côte d’Ivoire est le premier exportateur mondial de noix brutes de cajou avec 614 784 tonnes en 2017 et deuxième produit agricole d’exportation en Côte d’Ivoire (+ 40% Offre mondiale) et génère un revenu de plus de 508 milliards Fcfa aux producteurs en 2017. Dont un rendement en hausse passant de 300 kg à 524 kg en 2018. Un prix minimum obligatoire en hausse, passant de 200 F/kg en 2013 à 500 F/kg en 2018 », a indiqué le Directeur général, ajoutant que l’on note nette augmentation de la capacité de transformation. « Mais cela reste toujours un défi », a-t-il insisté. Toutefois le conférencier a évoqué la fuite de noix de cajou vers les pays voisins, notamment vers le Ghana. A ce propos, Coulibaly Adama a déploré cette situation, tout en notant trois conséquences qui impactent l’économie nationale. D’abord, Bondoukou qui perd d’intention d’investissements, puis la fuite crée aussi une distorsion dans les statistiques internationales ne défaveur de la Côte d’ivoire au profit du Ghana et enfin, c’est la qualité qui profite au Ghana. Or, cette zone produit la meilleure qualité de cajou, dira-t-il. « Je ne pourrai jamais endiguer la fraude tant que le comportement de l’ivoirien n’a pas changé. Même cette fraude se passe aussi au Port », a affirmé le Dg du Conseil anacarde et du coton. Qui a révélé que Ghana a fait exempter des taxes. Ce qui justifierait peut-être la fuite ? Dans tous les cas, pour le conférencier, malgré tout, des mesures efficaces sont prises pour freiner le phénomène. Concernant la mévente de la production, le conférencier a jugé le terme « trop excessif ». Car, a-t-il dit, seulement 18000 tonnes de noix de cajou restent encore sur le terrain. 738000 Tonnes ayant été déjà commercialisées. « Les producteurs de cajou vivent dans les meilleures conditions. Mais le plus gros défi reste la transformation. La Côte d’Ivoire doit parvenir à transformer sa production », croit savoir le Docteur Adama Coulibaly qui annoncé de bonnes perspectives pour 2019. Au niveau de la filière coton, le conférencier a relevé quelques acquis, qui se résument entre autres à l’effectivité d’un système d’attribution de zones exclusives d’activité à chaque société cotonnière depuis la campagne 2017-2018, appelé le zoning, la mise en place de la mutualisation du processus de production, de multiplication et de distribution des semences coton aux producteurs, l’application d’un mécanisme transparent de fixation du prix au producteur adossé à un fonds de lissage et de soutien pour la gestion des risques liés au prix. Quant aux résultats, Docteur Adama Coulibaly a noté une hausse de la production de coton atteignant 413 205 tonnes sur 2017/2018 contre 360 000 en 2013-2014 et 220 000 en 2010-2011. Qui fait la Côte d’ivoire, le 4ème pays africain producteur. Non sans passer sous silence, un accroissement du rendement moyen au champ (1 263 kg/ha en 2017-2018 contre 955 kg/ha en 2016-2017 et 771 kg/ha en 2015-2016). En d’autres termes, la meilleure performance dans la sous région Ouest africaine. Ainsi qu’une hausse du niveau de prix au producteur de 250 à 265 F/kg (+15F/CFA et une augmentation du revenu du producteur évalué à 108 milliards de F cfa en 2017 contre 86 milliards en 2016 et 77 milliards en 2015. Poursuivant le conférencier a conclu sur une annonce forte : La Côte d’Ivoire est désignée, pour la première fois, pour abriter du 02 au 10 décembre 2018, la 77ème plénière du Comité Consultatif International du Coton (Cci/Icac) sur le thème: Défis du Coton, Solutions innovantes et durables. « Une première pour la Côte d’Ivoire » a souligné l’hôte du Gepci. Concernant les défis et les perspectives dans le secteur du coton, Adama Coulibaly a noté la constitution et l’opérationnalisation du fonds de lissage et de soutien du prix d’un montant optimal de 21 milliards de Fcfa et surtout la relance des industries de filature-tissage de la fibre et de trituration de la graine par des mesures d’appui à l’approvisionnement en matières premières. « L’industrialisation reste un défi à relever », a-t-il dit.
Moussa Kader Légende photo : Docteur Adama Coulibaly, Dg du Conseil du coton et de l’anacarde