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vendredi 3 mai 2024
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Transport sur le plan d’eau lagunaire d’Abidjan// Quand la concurrence fait l’affaire des usagers abidjanais

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Transport sur le plan d’eau lagunaire d’Abidjan//   Quand la concurrence  fait l’affaire des  usagers abidjanais

Pas facile de se déplacer dans le District d’Abidjan. Une meilleure structuration du transport fluvio-lagunaire dans le District d’Abidjan, peut aider les abidjanais à se déplacer rapidement et à moindre coût.. Reportage
Ce mardi 16 octobre 2018, il est dix heures. Le soleil qui se lève progressivement vers le Zenith commence à de déployer ses rayons sur notre visage. Nous sommes sur le front lagunaire du Plateau, le centre des affaires d’Abidjan. Plus précisément sur ce que les abidjanais avaient coutume d’appeler la ‘ gare lagunaire sud de la Sotra’. Nous sommes en route pour Yopougon. Devant nous, la plate- forme où accostaient les embarcations du transporteur public, est endommagée depuis quelques mois, par les grosses vagues et l’érosion côtière. La plate-forme est en train de s’engloutir progressivement dans la lagune. Désormais, les bateaux bus de la Société de transport abidjanais(Sotra)n’accostent plus en ce point précis. Pour emprunter un bateau bus de la Sotra , il faut se rendre sur la gare en chantier d’un autre conçurent ; la Compagnie ivoirienne de transports lagunaires (Citrans). Qui se trouve à quelques mètres de l’ex- gare lagunaire de la Société de transport abidjanais. Qui sur le segment de transport fluvio-lagunaire, doit faire face à la concurrence engagée de front par deux autres concessionnaires qui exploitent depuis fin 2015, sur le plan d’eau lagunaire dans le District d’Abidjan : Citons La Citrans comme indiqué plus haut et la Société de transports lagunaires( Stl)( voir encadré). Sans oublier les exploitants de navires de fortune communément appelées pinasses. Une fois sur ce qui fait pour l’instant office de gare lagunaire, nous notons d’un côté, une longue file d’attente sous une bâche de couleurs vert et noir avec le logo du transporteur public et une autre file d’attente d’usager d’un des concurrents. En partance pour Yopougon, nous avons donc un choix à faire pour emprunter soit un des bateaux qui est à l’amarre pour arriver en moins de dix à Yopougon. soit prendre en cours un taxi- compteur. Ce qui qui nous reviendrait plus cher. Ou alors aller à l’une gare de taxi- intercommunaux pour débourser tout au plus au 600 Fcfa. Sans oublier les embouteillages consécutifs aux bouchons interminables aux heures de pointe. Juste à côté à gauche, est quasiment sorti de terre, une immense bâtisse imposante. Mais comment avec peu de moyens nous pouvons arriver à notre destination du jour ; le sous quartier ‘ Toit rouge’ de Yopougon ? Une fois devant l’agent Sotra de service, nous aurons davantage de précisions. In fine, nous optons pour un bateau bus dont le ticket nous revient soit à 200fcfa, la traversée simple soit à 300FCfa qui donne la possibilité de continuer le voyage sur d’autres lignes de la Sotra. Citons l’autobus 42 dont le terminus est au sous quartier Sideci. Le 47 qui termine à Sicogi et le 44 qui va jusqu’ à la « Cité verte ». A bord d’un des bateaux bus, nous avons le temps d’échanger avec notre voisine. K. Francine, fonctionnaire d’Etat en poste à la Direction de la Solde au Plateau. « Depuis bien longtemps, j’ai opté pour le bateau bus et ça me revient moins cher. Notamment ceux de la Sotra sont solides certes. Mais, ils ne sont pas réguliers comme les pinasses. De plus, le long rang dans lequel on doit patienter avant d’avoir accès à bord, décourage. », nous apprend notre voisine d’un jour qui habite le sous quartier Lokodjoro dans la commune d’Attecoubé. Une fois sur la terre ferme, nous nous rendrons compte de la présence d’un groupe de jeunes. Qui sont chargés de la surveillance d’un parking. Renseignement pris, il y en a aussi bien à Abobo-Doumé qu’à Blokauss( Cocody) : Ces parkings sont gérés par des jeunes qui gardent les véhicules des travailleurs qui empruntent les lignes de bateaux bus aussi bien de la Sotra que des deux autres concessionnaires se déplacer( Voir encadré) Ce contre rétribution.
Dans l’univers des pinasses d’Abidjan
Ce mercredi 17 octobre 2018, il est 6heures du matin. Nous sommes revenus sur nos pas dans la commune du Plateau. Précisément à la gare lagunaire non loin du Pont Felix Houphouët Boigny,( Pont Fhb). Il s’agit d’une gare de pinasses ; sorte d’embarcation de fortune faite de planches et équipée d’un moteur hors- bord. Les pinasses rallient la commune de Treichville à Abobo-Doumé, et Locodjro dans la commune d’Attécoubé. Elles sont très utilisées par des usagers abidjanais. Qui sans grand moyen, et pour gagner du temps et arriver à temps au boulot, semblent abonnés à ce mode de déplacement dont le ticket pour la traversée ne coûte que 150Fcfa. Au nombre des usagers que nous trouvons sur la gare, M. Poussy Marc, la trentaine bien sonnée est employé dans une entreprise de vente de ciment et fer à béton à Attécoubé. Il doit faire vite et arriver à temps à son service. Partagé entre soucis de faire des économies et assurer la pitance quotidienne, Poussy a décidé de prendre les pinasses pour se rendre au travail. Poussy explique : « La pinasse est moins chère parce que cela ne coûte que 150 francs la traversée et c’est plus rapide(…) » A titre d’illustration, le voyage entre Treichville et Abobo-Doumé ne dure que 20 minutes. Après avoir payé son ticket, notre interlocuteur fini par prendre place à bord de l’embarcation de fortune. Sur l’une rangées de bancs en bois, installées au milieu de l’embarcation, qui font office de sièges, il est solidement assis. Vroummmmmm , la pinasse commence à déchirer l’eau de lagune non sans nous jeter au visage une opaque fumé de son pot d’échappement. Direction, Attecoubé où elle devra décharger ses passagers et refaire le même parcours. Les pinasses, dans l’histoire des transports dans le District d’Abidjan ont un passé aussi vieux que la présence des bateaux bus de la Sotra sur la Lagune Ebrié. (Voir encadré). Il est dix heures, en sortant de la gare lagunaire, en compagnie de notre guide du jour, nous prenons quelques minutes pour prendre au goulot une bouteille d’eau fraiche. C’est alors que M. Koné, la soixantaine environ, s’invite dans nos échanges. Ses propos indiquent bien qu’il est un abonné aux pinasses. Il nous apprend : « A bord des pinasses, il n’y a ni classe affaires ni classe économique. Les usagers sont logés à la même enseigne. Le voyage s’apparente à une véritable aventure. Les pinasses sont de différentes tailles. Certaines sont assez grandes et peuvent embarquer jusqu’à 100 passagers voire plus aux heures de pointes. D’autres ont une capacité d’environ 70 places »
Malgré les risques, de milliers d’abidjanais empruntent les pinasses
Chaque jour que dieu fait, ce sont de milliers de personnes qui bravent le danger, pour traverser la Lagune Ebrié grâce à des pinasses. Certaines embarcations ne disposent pas de tableau de bord. D’autres ont cependant un tableau de bord artisanal, qui ne rassure pas les passagers. Pour nous en rendre compte, le jeudi 18 octobre 2018, nous avons mis le cap sur la gare lagunaire d’Abobo-Doumé. Ce jour-là, il est 7heures. Un beau monde au quai affecté aux pinassiers. Très rapidement nous payons notre ticket et nous nous mettons dans le rang rien que pour pouvoir échanger avec des usagers sur le confort et leur point de vue sur le risque encourue, en empruntant les fameuses pinasses. Zadi G. est technicien de surface dans une compagnie d’assurance de la place. Depuis une dizaine d’année, il dit emprunter les pinasses pour aller et revenir du travail. Pour cet habitué de ce moyen de locomotion, « la pinasse ne présente pas de danger particulier » et d’ajouter que : « Depuis plusieurs années, j’emprunte régulièrement la pinasse pour aller au travail. Il n’y a jamais eu d’incident. C’est rapide et moins cher. Au lieu d’aller passer tout mon temps à l’arrêt du bus, je prends la pinasse. Dans tous les cas, c’est dieu qui nous protège. Celui qui doit mourir par noyade, ne va jamais mourir par pendaison. Dieu est au contrôle » ajoute en nous exhibant sa bible. N’empêche que ce mode de transport, bien qu’utile, expose à de grands risques. Dans ces embarcations, quelques pneus usés servent de bouée de sauvetage. Dans d’autres, il y a 4 ou 5 bouées, pour une centaine de passagers. B. K., pilote de pinasse sur le trajet Koumassi-M’Pouto, soutient qu’une bouée peut servir en cas de danger, pour secourir au moins quatre personnes. « Dans une pinasse, il y a environ 10 bouées » dit-il. Quoiqu’il en soit, si une bouée peut aider 4 personnes en cas de danger, comme le prétend le pilote, 10 bouées ne pourront en cas de nécessité servir, que pour 40 personnes. Faut-il pour autant attendre qu’un drame se produise pour passer à la sensibilisation ou la répression ? Le ministère des Transports via la Direction générale des affaires maritimes et portuaires,( Dgam) qui a tiré des leçons des naufrages survenus en Tanzanie, au Sénégal et en République du Congo, a lancé la campagne dénommée : «Rentrée scolaire 2018-2019, zéro surcharge, zéro accident». La police maritime a été instruite pour mettre en œuvre le dispositif de contrôle en vue du respect strict des cosignes. «Nous allons redéployer des équipes qui vont contrôler les documents et les passagers qui montent à bord, pour voir si le nombre inscrit sur la police d’assurance est conforme au nombre de voyageurs à bord. Cela va se dérouler sur toute l’étendue de la Côte d’Ivoire», avait confié au site Acturoutes, le Directeur général des affaires maritimes et portuaires, le Colonel Tanoh Koffi Bertin. La campagne cible particulièrement les pinasses, bateaux artisanaux qui exercent dans une certaine anarchie sur l’étendue de la lagune Ebrié à Abidjan et sur des cours d’eau dans des localités périphériques. A l’occasion du lancement de ladite campagne de sensibilisation, M. Benjamin Soro, le directeur de cabinet de ministre des transports , a précisé qu’il s’agit de «mettre fin à des pratiques qui mettent en danger des vies humaines et de sensibiliser usagers et acteurs sur les effets néfastes du non- respect du nombre de passagers prescrit à bord des embarcations» Aussi, M. Benjamin Soro n’avait pas manqué j’aouter : «En réponse aux attentes de la population abidjanaise, l’Etat a jugé nécessaire d’introduire aux côtés de la Sotra deux nouvelles sociétés exploitant les bateaux-bus neufs et moderne. La nouvelle configuration ainsi créée a entrai né une densité de trafic lagunaire. Il est de plus en plus constaté dans le transport lagunaire des désagréments tels que les chavirements, les incendies et surtout la surcharge» La pratique de la surcharge n’est pas la seule faille dans l’activité de transport fluvio-lagunaire. Les engins sont souvent pilotés par des agents sans grande qualification. Se prononçant sur le dynamisme constaté sur le plan d’eau lagunaire, Lamine Coulibaly, un professionnel de communication estime que le gouvernement ivoirien devra profiter de l’occasion pour davantage professionnaliser le secteur. Car mieux structuré le transport fluvio-lagunaire permettra aux populations des communes environnantes telles que Songon, Bingerville et autres, de rallier facilement à la capitale économique, sans forcément passer par la voie terrestre. « Abidjan continue de grossir. Se loger et se déplacer deviennent de plus en plus difficile. Il faut exploiter de façon efficiente, le plan d’eau fluvio –lagunaire pour davantage faciliter et fluidifier la mobilité dans le District d’Abidjan avec des connexions entre le centre- ville et la périphérie » Environ 15 millions de passagers transitent annuellement par l’étendue lagunaire qui a pour avantage une fluidité du trafic et une interconnexion entre plusieurs communes du District d’Abidjan.
Bamba Mafoumgbé, Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Légende photo : ( Bateau bus de la Sotra) Mieux structurer , le transport fluvio-lagunaire devrait davantage accroitre la mobilité dans le District d’Abidjan.

Encadré 1 :

Les acteurs en présence face à la concurrence
Avec la libéralisation de l’exploitation des bateaux bus sur le plan d’eau lagunaire abidjanais, deux opérateurs privés ont fait leur entrée en force dans le secteur depuis2016. Nous avons d’abord la Sotra qui exploite le plan d’eau depuis 1980, transporte annuellement plus de 13 millions de passagers sur trois lignes : La 501,502 et la 503. Une Malgré la concurrence, elle résiste aux vagues de la lagune Ebrié avec ses bateaux bus. Pour M. Meité Bouaké, son directeur général, « La Sotra n’ a pas peur de la concurrence sur le plan d’eau lagunaire et il y a de la place pour tout le monde. En 2018, nous attendons acquérir 20 bateaux-bus et nous n’entendons pas nous arrêter en si bon chemin » Au niveau du transport lagunaire, ce transporteur public, a décidé de renforcer son parc par l’acquisition de 20 bateaux-bus de nouvelle génération de 150 à 250 places. Aussi, en début d’année 2018, M. Meité Bouaké s’était engagé à développer les infrastructures d’exploitation lagunaire par l’amélioration de la déserte sur le plan d’eau lagunaire, la réhabilitation des quatre anciennes gares lagunaires et la construction de pontons améliorés. Rappelons qu’à fin 2013, la Sotra disposait de 12 bateaux-bus et la société entendait réhabiliter pour l’année 2014, 10 bateaux-bus en acheter dix autres. Quoiqu’on dise, avec l’arrivée des deux opérateurs privés, la concurrence c’est véritablement installée dans le secteur. Ensuite, la Société de transport lagunaire( Stl) qui est une filiale à 100 % du groupe Société nationale d’édition de documents administratifs et d’identification (Snedai). La Stl prévoit un investissement global de 45 milliards de F Cfa sur cinq ans et financé à la fois par des fonds propres et par le secteur bancaire. L’entreprise, qui compte déjà deux gares opérationnelles à Treichville et à Cocody Riviera et doit en ouvrir au Plateau et à Yopougon, dessert depuis le 1er avril 2017, le tronçon Plateau-Treichville-Riviera, soit une rotation de trente minutes assurée par une dizaine de bateaux. « Nous avons estimé qu’Abidjan bénéficie d’un plan d’eau extraordinaire et le plus beau d’Afrique. C’était anormal que les ivoiriens se bousculent qu’aux portières des taxis, des bus et des cars. Alors qu’en deux minutes du Plateau, vous êtes à Treichville. Les premiers mois, nous transportions 9 à 10 mille passagers mensuellement. Mais à ce jour nous sommes à 14 mille passagers par jours sur deux lignes. Dans les prochains mois, nous allons passer à huit lignes. Nous sommes passés de dix mille passagers par mois, à 200 mille passagers par mois. En l’espace de six mois, pour une expérience nouvelle, nous pensons que nous avons atteint plus de 1,5 million de passagers transportés » nous avait indiqué à Adama Bictogo, le Pdg de Snedai dont Stl est l’une des filiale. C’était en 2017 en Novembre 2017. Enfin, la Compagnie ivoirienne de transport maritime,( Citrans). Cette dernière depuis 12 octobre 2018, a enregistré l’arrivée dans sa flotille, de deux nouveaux bateaux. « Ces deux bateaux de type catamaran et de 240 places chacun, ont permis d’ouvrir une ou deux nouvelles lignes. Nous avons en option la ligne d’Azito et la ligne de Koumassi ou de Marcory pour couvrir autant que faire se peut le plan d’eau lagunaire actuel », indique le directeur des opérations du groupe, Koffi Ahibo. Transportant quotidiennement 8000 à 9000 personnes entre Yopougon-Plateau-Treichville, la compagnie compte passer à 12 000 clients avec ces deux nouveaux bateaux. Au dire de Koffi Ahibo( ancien cadre de la Sotra retraité), « le groupe table sur l’acquisition de 40 bateaux d’ici 2024. Et dans un premier temps, les villes comme Assinie, Dabou, Bingerville pourront être desservies » Enfin, Avec 200Fcfa comme on le dit à Abidjan, ça roule. Même si cela ne fait pas forcement l’affaire des pinassiers.
B. Mafoumgbé
Encadré 2 : De bonnes affaires dans le désordre et l’insécurité

Les chiffres officiels de la Direction générale des affaires maritimes et portuaires,( Dgamp) indiquent que 80 pinasses assurent le transport de personne sur la lagune Ebrié. Les heures de pointe,les exploitants vont de 5 heures 30 minutes à 9 heures, le matin et de 16 heures à 20 heures l’après-midi. La fréquence à ces heures est d’environ 5 minutes. En termes de rentabilité, les recettes journalières, oscillent entre 80.000 et 110.000 francs, en fonction de la taille de l’embarcation. De cette somme, il faut déduire, les frais de carburant, soit environ 50 litres par jour et le salaire des employés, qui sont 3 ou 4 par pinasse. Ledit salaire varie entre 2000 et 5000 francs par jour et par personne. Des chiffres qu’il faut revoir à la baisse avec l’arrivée des deux concessionnaires privés. Pour exercer l’activité sur le plan d’eau lagunaire, certaines pièces administratives sont requises. Ce sont l’assurance, la visite technique, l’autorisation de ligne et le permis de conduire du pilote. Ces pièces sont délivrées par la Direction des affaires administratives et portuaires, sauf l’assurance que l’on doit payer auprès des agences agréées. Mais, comme dans le secteur du transport routier, certains conducteurs de pinasses ne sont pas en règle et doivent souvent marchander avec la police maritime. Selon un opérateur qui a requis l’anonymat, une pinasse de grande capacité peut coûter 8 millions de francs Cfa, dont 3 millions de Fcfa pour l’achat du moteur hors - bord. « Il est fabriqué avec un bois spécial coûteux. Ceux de taille moyenne valent environ 3 millions, soit 1 million pour la coque et 2 millions pour le moteur » dit-il. Au quai 32 de Koumassi Akromiabla, ce sont près de 14 opérateurs qui font leurs affaires sur la lagune. Seules deux pinasses assurent la traversée chaque jour, en fonction d’une programmation. Cela permet à ceux qui travaillent de manœuvrer avec sérénité, sans avoir à faire face à la concurrence et éviter par la même occasion le désordre. Chacun des deux exploitants peut encaisser plus de 90000 francs la journée. « Les gens pensent que nous gagnons beaucoup d’argent, alors que chacun travaille une seule fois par semaine. Avec l’argent qu’on gagne, on doit payer le pilote à 5000 francs. Les 2 ou 3 employés qui travaillent avec le pilote, perçoivent chacun 2500 francs. Ensuite il y a le carburant, et l’huile. Après toutes ces dépenses, il ne nous reste plus grand-chose pour la semaine. C’est juste de la débrouillardise », précise notre interlocuteur qui n’est autre qu’ un pilote du secteur. La traversée entre Koumassi et Mpouto, dans la commune de Cocody, dure 5 à 7 minutes. Au quai 05 dans la commune de Koumassi, les pinasses font le trajet Koumassi-M’Badon, village situé dans la commune de Cocody. Comme au quai 32, seuls deux exploitants assurent le transport par jour. La traversée coûte 200 francs. La fréquence des départs est de 30 minutes. Comme dans d’autres quais, ce sont essentiellement les pneus usés, qui servent de bouée de sauvetage aux opérateurs du quai 05. Précisons que la présence des pinasses sur les eaux ivoiriennes remonte aux années 1920. Elles servaient à transporter les marchandises entre les côtes ivoiriennes et la puissance coloniale avec les bateaux traditionnels.
Bamba M.
Légende photo : ( photo pinasses ) Les pinasses malgré les risques soulagent beaucoup les abidjanais

 

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