Depuis fin décembre 2017, la Côte d’Ivoire, a accru sa capacité de frappe contre le cancer ; ce tueur silencieux, avec l’ouverture du Centre Oncholo médical et radiothérapie logé au Centre hospitalier universitaire de Cocody. Reportage…. Ce lundi 1er Octobre 2018, Il est 9 heures 30 minutes. Nous sommes dans le périmètre du Centre hospitalier universitaire de Cocody,( Chu). Pas pour une consultation mais en route pour la découverte du Centre Oncholo médical et de radiothérapie Alassane Ouattara, inauguré le 18 décembre 2017. Qui a effectivement ouvert ses portes aux patients le 25 janvier 2018. Nous y sommes au poste de garde. Après des formalités d’usage, nous sommes dans la cours de ce vaste bâtiment imposant peint en gris et bleu nuit. Il est 9 heures 40 mn. Nous voici devant le portail du Centre national de radiothérapie. Au poste de garde, un vigile très chétif qui est de service qui nous reçoit, nous conduit vers un bureau. C’est celui de la conseillère en charge des affaires juridiques. Dans la cours, nous sommes frappés par la propreté des lieux. La pelouse est bien entretenue et les bâtiments peints en gris et bleu nuit et fenêtres bien vitrées recouvertes d’antivols soigneusement posés, laissent entrevoir, qu’il y a du sérieux ici. Surtout que la fiche technique nous indique l’existence d’un service de qualité et de sécurité. Le calme et la sérénité qui se lisent sur le visage du personnel d’accueil rassure. Un coup d’œil autour de nous confirme que la propreté est de mise. Le visiteur qui entre pour la première fois est aussi frappé par le calme olympien qui règne. Quelques pas et nous sommes devant un bureau légèrement fermé. La climatisation est au top. Celle que nous trouvons, s’appelle M. Françoise Krouzou qui nous accueille avec un large sourire qui pourrait redonner espoir à tout malade ou visiteur qui arrive dans ce centre de références. A elle, nous lui déclinons non seulement notre identité mais aussi l’objet de notre visite : boucler un reportage sur ce centre révolutionnaire où l’on traite le cancer, environ 9 mois après son ouverture effective au grand public. « Merci pour la cause et votre démarche. Mais celle qui peut vous donner plus de précisions ou nous autoriser à vous parler, c’est le Professeur Didi Kouko Judith Coulibaly. C’est la responsable du centre. Malheureusement, elle est hors du pays. Donnez-nous vos préoccupations que nous allons lui remonter et nous reviendrons très rapidement » nous répond prudemment la responsable du service juridique. Qui entre deux phrases tente d’attirer notre attention sur le pin rose épinglé à sa robe, juste au-dessus de son sein droit. La campagne ‘octobre rose’ oblige certainement. Malgré notre insistance, rien n’y fit. Il est 9 heures 45 mn. En sortant du centre, nous tombons sur M. Bamba, la soixantaine révolue, il a les cheveux grisonnants. Il nous apprendra qu’il était venu avec sa sœur, pour une consultation. Mais qu’on lui a donné « rendez-vous pour le 05 Octobre 2018 pour les résultats» Non sans nous indiquer que l’accueil est de qualité. D. M , la trentaine révolu et sous traitement du cancer, estime que c’est déjà une bonne chose que le malade soit pris en charge sur place à Abidjan. « Pour quelqu’un qui a une prise en charge et qui devrait aller se faire soigner par exemple au Maroc, n’aura plus à payer le billet d’avion et autres frais annexe de séjour. Sur ce point c’est une bonne chose(…) » Mais qu’est-ce qui a fondamentalement changé étant désormais ? Surtout que les malades du cancer ont la possibilité de se faire traiter désormais sur place, à combien le coût global du traitement ? « En si peu de temps, ce centre enregistre avec une affluence notable des patients » avons-nous de sources officielles et médicales. Ce premier établissement de traitement du cancer en Côte d’Ivoire ; doit permettre aux populations d’accéder aux thérapies de haut niveau et aux technologies développées pour le traitement et la prise en charge des patients atteints de cancer. Mais c’est quoi le cancer ? ( Voir encadré ). Point de la situation après l’ouverture du Centre Quel est le taux de fréquentation à ce jour ? Qu’est –ce qui change fondamentalement dans le coût du traitement comparativement à Casablanca au Maroc. Seule la responsable du Centre nationale de radiothérapie Alassane Ouattara pourrait nous en dire avec précisions. C’est tout de même le premier centre de radiothérapie qui suscite une forte affluence et réalise un taux d’utilisation supérieure aux normes requises. Un point fait par le Professeur Didi Kouko Coulibaly, directrice dudit Centre national dans un entretien avec une presse en ligne avait dit que « ce sont 57 patients pour 69 consultations qui ont été enregistrés, à ce jour » C’était bien avant aout 2018, lors d’une cérémonie lors de la cérémonie organisée à la salle de conférences du Ministère des affaires étrangères avec des partenaires sud -coréen. Ce jour- là, le Docteur Raymonde Goudou Coffi alors ministre de la Santé et de l’Hygiène publique avait dit qu’il s’agissait là « d’un ratio de présence qui montre une demande forte des malades du cancer» Les chiffres ont certainement évolué ? Nous n’en savons pas grand-chose. Malheureusement, malgré notre insistance et les nombreuses relances téléphoniques, la responsable juridique qui a remonté les informations à sa hiérarchie, nous apprendra le 03octobre 2018 que : « Monsieur, nous pouvons bien donner les chiffres que nous voulons, mais c’est elle seule qui peut vous les donner ou donner des instructions express pour que nous puissions vous les donner. Elle ne sera disponible qu’à partir du 12 octobre 2018(…)dans toute structure bien organisée c’est comme ainsi…. » Héla pour Un Etablissement public national( Epn). Toutefois, nous restons à l’entière disposition de la Direction du Centre Oncholo médical et de radiothérapie. Qui est rattaché au Centre hospitalier universitaire de Cocody. «Unique dans la sous-région» et pouvant accueillir entre 160 et 200 patients par jour, le nouvel établissement a nécessité un investissement de 13 milliards de francs Cfa. Il compte 4 bâtiments avec des services de radiothérapie et d'oncologie médicale. A cela s'ajoutent un laboratoire, une pharmacie et le tout sur une superficie d’environ 11 600 m2. Face à une prévalence du cancer estimée à 116 cas pour 100 000 habitants, la mission des équipes du centre est de entre autres de faire «la sensibilisation, la prévention, le dépistage, le diagnostic et la réinsertion des patients». Selon Professeur David Khayat cancérologue de son état et ancien chef du Service d’Oncologie Médicale de l ’ Hôpital de la Pitié Salpêtrière de Paris sont claires : « (…) En 2000, il a été détecté plus de 10 millions de nouveaux cas dont 6 millions de décès. En 2012 nous étions à 14 millions de nouveaux cas pour 8 millions de décès » Mais que disent les prévisions ? « En 2020, il est prévu 20 millions de nouveaux cas pour 10 millions de décès. En termes de pourcentage, 75% de ces décès surviendront dans des pays qui représentent moins de 5% du Produit intérieur brut ( Pib mondial) Par ailleurs, le cancer tue plus que la tuberculose, le Sida et la Malaria » Bamba Mafoumgbé, Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. Légende photo : Une vue du plateau technique présenté aux autorités ivoiriennes et marocaines lors de l’inauguration du Centre Oncholo médical et radiothérapie d’Abidjan. ( voir mail yacou, sekou et Eric Pkassou) Encadré : Une synergie africaine pour combattre le cancer.
Le centre comprend, entre autres, des services d’oncologie, de radiothérapie, d’oncologie médicale, un laboratoire, une pharmacie avec des équipements de pointe composés de deux accélérateurs linéaires des particules, un scanner de simulation, un appareil de curiethérapie et un détecteur de radioactivité. Constitué de 4 bâtiments et d’espaces aménagés, le Centre national de radiothérapie s’étend sur une surface de 11 599 m2. Un des bâtiments abritera l’accueil et l’administration de la radiothérapie. Il abritera aussi la consultation, la curiethérapie, le scanner et les salles de traitement 1 et 2. Un autre bâtiment comprendra les services de chimiothérapie et les laboratoires. La Direction du centre, la pharmacie, la salle de conférence seront dans un autre bâtiment. Le quatrième bâtiment abritera les services hygiéniques. Il est à noter que le coût du traitement du cancer est onéreux et la prise en charge est difficile. Dans ce centre, l’accent est mis, sur la radiothérapie, parce que la chimiothérapie est déjà pratiquée en Côte d’Ivoire, chez l’enfant et l’adulte au Chu de Treichville, depuis 1995. La spécificité de ce joyau est qu’il comprend deux bunkers qui, en plein régime, peuvent traiter, selon les spécialistes, entre 160 et 200 patients par jour et par bunker L'absence d'une structure locale de prise en charge de cette maladie accentuait la peine des patients qui étaient obligés de supporter, en plus de ce coût, des frais de déplacement élevés pour des soins à l'extérieur du pays, pour ceux qui en avaient les moyens. Quoiqu'entièrement construit sur fonds propres ivoiriens, la mise sur pied du centre a été réalisée grâce à un partenariat ivoiro-marocain. Partenaire technique au projet, la société Agentis à capitaux marocains y a beaucoup contribué. Ce centre fait de la Côte d'Ivoire «le pionnier de la région en matière de lutte contre le cancer», a avancé le Pdg de l'entreprise, Adil Mesfioui, lors de son inauguration. La contribution du royaume chérifien concerne également le fonctionnement du centre. Des équipes ivoirienne et marocaine assurent son fonctionnement. Mais c’est quoi le cancer ? Selon l’Organisation mondiale de la Santé( Oms), « le Cancer est un terme général appliqué à un grand groupe de maladies qui peuvent toucher n'importe quelle partie de l'organisme. L'une de ses caractéristiques est la prolifération rapide de cellules anormales qui peuvent essaimer dans d'autres organes, formant ce qu'on appelle des métastases. De nombreux cancers peuvent être prévenus en évitant les principaux facteurs de risque, comme le tabagisme. Un nombre significatif de cancers peuvent être soignés par la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie surtout s'ils sont détectés suffisamment tôt » Bamba M. Légende photo : Le Par ailleurs, le cancer tue plus que la tuberculose, le Sida et la Malaria