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vendredi 17 mai 2024
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Commercialisation de l'anacarde 2018: Dr Adama Coulibaly Dg du Cca « Parlons de ralentissement et non de blocage(…) »

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Docteur Adama Coulibaly, Dg du Conseil du Coton et de l’Anacarde : «  La transformation locale nous permettra  de créer  des emplois sur place » Docteur Adama Coulibaly, Dg du Conseil du Coton et de l’Anacarde : « La transformation locale nous permettra de créer des emplois sur place »

Monsieur le Directeur général y a-t-il vraiment blocage dans la campagne de commercialisation de l’anacarde ?

Il n’y a pas de blocage au niveau de la commercialisation de la noix de cajou. Mais plutôt un ralentissement dans les activités d’exportations Chaque année, le mois de mai coïncide avec l’arrivée groupée de toutes les productions agricoles d’exportation au Port d’Abidjan. Citons le cacao, le coton, la mangue et la noix de cajou. Pour ne citer que ceux-là. A un moment donné, nous enregistrons un pic à ce niveau et le port est engorgé. Car, si les exportateurs n’arrivent pas à écouler ce qu’ils ont acheté, ils ralentissent les achats sur le terrain. Nous avons donc un ralentissement des achats sur le terrain. Nous insistons pour dire qu’il n’y a pas de blocage sur le terrain. Ce qui évidemment entraine depuis deux semaines, un ralentissement des achats sur le terrain. Jusqu’au 20 mai 2018, nous étions à 605120 tonnes ramassées et achetées déjà avec les producteurs. A la même date en 2017, nous étions à 578609 tonnes. Soit un gap positif en faveur de la campagne de commercialisation 2018 de 26511 tonnes. Si nous remontons deux ans en arrière( 2016), nous étions à 543 mille tonnes. Si vous comparez 543 mille tonnes à 605 mille tonnes, nous avons un peu plus de 60 mille tonnes de noix brutes de plus. Voilà la réalité des chiffres.

On parle aussi d’un différend entre exportateurs ivoiriens et partenaires Vietnamiens. Qu’en est –il exactement ?

Effectivement, il y a des contrats entre exportateurs vietnamiens qui ne sont pas tout à fait honorés comme cela se faisait les campagnes précédentes. Donc les Vietnamiens trainent les pieds pour payer les quantités de produits qui sont livrées. Nous avons eu le mercredi 23 mai 2018, une séance de travail avec l’ensemble de la communauté portuaire. Ce pour adresser toutes les difficultés qui nous avaient été signalées. Nous nous sommes rendus comme qu’il y avait des incompréhensions entre partenaires commerciaux. Mais il n’y avait pas de difficultés réelles quant à l’évacuation de la noix de cajou. Les problèmes spécifiques dans le cas d’espèce, les problèmes spécifiques ont été réglés de façon spécifique avec les acteurs cibles concernés. A partir de cette semaine ( 28 mai 2018) le problème va se résorber. Rappelons que des exportateurs avaient accumulé de gros stocks qui attendent d’être exportés. Donnons-nous deux à trois semaines et nous allons arriver à la normalité. Nous voulons profiter de votre plume pour dire aux acteurs que le prix de 500Fcfa par Kg est lié à la qualité du produit. Qui doit être bien séché, trié et donc ne comportant aucun corps étranger. Si vous envoyez une quantité de produits qui ne répond pas à ces critères, vous vous mettez dans une situation où vous êtes obligés de négocier. Ce qui n’est pas recommandé or les cinq cent francs ne sont pas négociables.

Il nous revient qu’il y a près de trois cent camions chargés d’anacarde qui bloqués au port. Que répondez- vous ?

Nous avons fait le point des véhicules en question. Un point fait avec les membres de la communauté portuaire nous donne 223 camions qui sont concernés non seulement dans la zone portuaire. En réalité, nous sommes allés au-delà de la zone portuaire avec les exportateurs et la pluparts des camions qui sont là ce sont des camions avec des chargements refoulés qu’on devrait aller sécher. Quand vous avez un chargement avec un taux d’humidité supérieur à 10%, vous ne pouvez pas déchargé conformément à nos principes et nos critères. Nos contrôleurs veillent à cela. Au lieu de refaire mouvement vers un espace où ils peuvent aller sécher, des personnes concernées attendent. Espérant qu’elles peuvent décharger. Ce qui n’est pas possible.

Malgré l’ordonnance du 03 mai 2018 prise par le gouvernement ivoirien en vue de lutter contre le trafic illicite hors frontières des produits agricoles notamment l’anacarde, il nous revient que la fuite du cajou ivoirien vers le Ghana… Où la parafiscalité est moins lourde se poursuit ?

Aucun ivoirien ne devrait soutenir ce genre de propos. Qui sont des propos inciviques. Cela traduit leur manque de patriotisme et leur très mauvaise appréciation de la notion de Nation. Je dis et j’affirme que la Côte d’Ivoire a basé son développement sur l’agriculture. Ce sont les prélèvements qui sont faits dans nos ports qui sont les principales sorties de nos produits d’exportation qui sont réinjectés dans notre économie. Pour construire des routes, des centres de santé. Lorsqu’on croit gagner 100Fcfa par kilogramme en faisant partir frauduleusement une partie de la production ivoirienne à l’extérieur, quand vous avez fini de gagner ces cent franc et que vous tombez malade et qu’il n’y a pas de centre de santé dans les environs, vous faites quoi ?(…) Ce sont des propos qui m’attristent. Parce que ce n’est qu’ en Côte d’Ivoire qu’on voit ça. Si le gouvernement ghanéen dit que l’exportation des noix de cajou par voie terrestre est interdite, il n’est pas passible qu’un ivoirien entre avec son véhicule au Ghana, parcourir des villages et charger et revenir en Côte d’Ivoire. Mais pourquoi les ghanéen le font en Côte d’Ivoire ? Quand ils viennent en Côte d’Ivoire, ce sont les ivoiriens qui font les chargements. Je trouve cela inadmissible.

Des sources régionales évaluent à plus de cent mille tonnes, la quantité de produits qui a déjà traversée la frontière est. Vrai ?

Les chiffres ont toujours été surévalués. Ils ne répondent à aucune réalité. Parceque, je ne peux pas avoir 1300acheteurs agrées en Côte d’Ivoire et 140 exportateurs et 1/6 du produit va sortir. Cent mille tonnes ? Cela veut ce sont plus de2000 camions qui traversent la frontière pour aller de l’autre côté. Le phénomène existe mais laissez-moi vous dire que les contrebandiers sont tellement traqués par le dispositif sur le terrain, qu’ils utilisent des tricycles et des motos. Ils sont devenus très astucieux avec des moyens de locomotion de petites capacités, il va falloir faire beaucoup de voyages. A chaque fois qu’il y a un kilogramme qui part hors des frontières, cela nous écœure. Nous amplifions nous même le phénomène mais en réalité, en termes de tonnage, ça n’atteint pas cinquante mille. Pour mieux lutter contre trafic, il faut mettre véritablement le cap sur la transformation locale. C’est humiliant pour nous de faire partir nos produits hors de notre pays. La transformation locale nous permettra de créer des emplois sur place et d’accroitre les ressources de l’Etat. D’ici trois à cinq ans, vous verrez l’impact de la transformation locale sur les prix aux producteurs.

Par Bamba Mafoumgbé,Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

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