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vendredi 17 mai 2024
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Mécanisation de l’agriculture et maîtrise d’eau: Dr Cisse Sidiki (Dg Anader) « Voici ce que préconise l’ Anader… »

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Docteur Cissé Sidki, Dg  de l’Agence nationale d’appuis au  développement rural La « Côte d’Ivoire a le potentiel pour être autosuffisant en production de riz » Docteur Cissé Sidki, Dg de l’Agence nationale d’appuis au développement rural La « Côte d’Ivoire a le potentiel pour être autosuffisant en production de riz »

 

De la maitrise d’eau en vue de la culture irriguée, en passant par la lutte contre le Swollen shoot ou la maladie du cacaoyer à la mécanisation et la modernisation de l’agriculture ivoirienne, le Docteur Cissé Sidiki, le Directeur général de l’Agence nationale d’appui au développement rural,( Anader), donne sa vision…

 

Monsieur le Directeur général, la Côte d’Ivoire est abondamment arrosée. Malheureusement, nous avons du mal à maitriser l’eau. Où se trouve le problème ?

S’agissant à la maitrise de l’eau, disons que nous avons été victimes du fait que nous avons été suffisamment arrosés. Les dispositions n’avaient pas été prises suffisamment en son temps, pour avoir le maximum de barrages et de batardeaux pour retenir l’eau qui tombe au lieu de la laisser couler vers la mer. Aujourd’hui, c’est plus qu’une obligation que de maitriser l’eau. Pour pouvoir avoir de l’eau en quantité pour la culture irriguée. Sans eau, il n’ y a pas d’agriculture. Comme l’eau se fait très rare maintenant, l’Etat de Côte d’Ivoire a pris des dispositions pour qu’on puisse avoir beaucoup de lacs. C’est pourquoi depuis quelques temps, tous les périmètres rizicoles développés disposent en amont un plan d’eau. Aujourd’hui, c’est systématique. Les dispositifs d’irrigation ont un coût. Ça coûte cher. Souvent quand les gens viennent nous voir nous leur expliquons tous les paramètres. Si vous n’avez pas un plan de production pour rentabiliser votre investissement à la base, c’est très difficile d’y arriver.

Est-ce que les paysans font beaucoup d’enfants pour pouvoir les utiliser dans leurs exploitations. Etant donné que l’agriculture n’est pas mécanisée. Qu’est-ce qui est prévue dans le cadre la modernisation de notre agriculture, pour inciter davantage les jeunes s’y mettre ?

Dans le cadre du Programme national d’investissement agricole ( Pnia 2) , il y a un volet important qui est dédié à la mécanisation agricole. L’option est claire sur cet aspect. Le ministère de l’agriculture est conscient que si on veut de plus en plus attirer les jeunes vers l’agriculture, il faut aller à la mécanisation. Il s’agit d’avoir une jeunesse paysanne qui soit moderne. L’Anader a son programme d’appuis à la mécanisation dans le monde rural. A l’effet d’avoir une agriculture moderne et mécanisée. Nous avons un centre de formation à la mécanisation agricole où la vulgarisation du montage d’outillages dans ce sens.

Est-ce que la Côte d’Ivoire peut atteindre l’autosuffisance en riz ?

Il faudrait parler de sécurité alimentaire. Même les grands pays importent ou exportent des denrées alimentaires de grande consommation. La Côte d’Ivoire a le potentiel pour être autosuffisant en matière de production de riz. Que ce soit le Pnia 1 que le Pnia 2, l’option est de développer les agropoles qui permettre de développer ce que le paysans produit. Cela n’est possible qu’à travers une chaine des valeurs qui profite in fine au paysan qui est un acteur majeur dans le dispositif de production. La Côte d’Ivoire produits beaucoup d’autres produits comme l’igname, le manioc et la banane plantain. Le riz est devenu un aliment de base et faut faire face à la forte demande

Monsieur le Directeur général, cela fait tout de même une dizaine d’années qu’on parle du swollen shoot en Côte d’Ivoire. Pourquoi c’est maintenant qu’on parle de projet d’arrachage de pieds contaminés ?

Les premiers de cas de Swollen shoot signalés en Côte d’Ivoire datent de 1932. En son temps, l’administration coloniale a pris des mesures draconiennes d’arrachage intensives pour stopper la pandémie. Le constat est que depuis ce temps- la maladie a récidivé. Ça vient et ça va. C’est comme le ballet de la sorcière. Les premiers cas qui ont été signalé dans la zone de Sinfra en 2005. Quand on a vu les premier cas et que les exploitants agricoles ont commencé à se plaindre, parce qu’ils ne savaient pas ce que c’était, sauf les techniciens qui ont constaté que les arbres séchaient. Ainsi, ils ont commencé à s’inquiéter. Certains cacaoyers ont commencé à avoir des boursouflures, nous nous sommes dit attention, ça peut être le Swollen shoot. Entre temps, le Cnra a commencé à prendre ses dispositions en attendant, en terme de stratégie de lutte, de programme de recherche et de mise au point de variétés tolérante et résistante à la maladie, tout cela prend du temps. Ce sont des années de travail pour pouvoir arriver à une maitrise totale de la maladie et de la situation. Le temps de conception et construction de dispositifs pour engager la cela prend du temps.

Docteur, est-ce que les 100mille ha qui seront touchés vont être remplacés par des variétés de cacao améliorés ?

Ce n’est pas ce que nous conseillons. Nous leur conseillons de diversifier leur exploitation. Dans tous les cas, c’est eux qui décident de replanter entièrement ou pas leur plantation. Mais face à la situation qui prévaut au niveau de l’économie cacaoyère mondiale marquée par la déprime des cours mondiaux du cacao, la diversification s’avère la solution idoine. Aujourd’hui ce sont les cours du cacao, demain le cacao peut repartir et après ça peut- être le café. Les cultivars comme le cacao Mercedes que nous mettons à la disposition des exploitants agricoles sont plus productives que les vieux cultivars que nous avions. Aujourd’hui, si un exploitant agricole travaille très bien, au lieu de 300 ou 500 Kg à l’hectare, il peut aller à jusqu’à 900 Kg voire une tonne de cacao. Remarquez un peu, ceux qui sont dans l’hévéa et qui ont coupé leurs pieds de cacaoyers pour faire de l’hévéa tout comme dans la caféiculture quand les cours du café ont chuté, nous sommes encore victimes de cette fluctuation. Nous pensons que la meilleure solution c’est que les exploitants agricoles opèrent dans leurs exploitations comme un véritable entrepreneur. C’est pourquoi nous conseillons l’entreprenariat et dieu merci. Nos partenaires du monde agricole sont de plus en plus sensibles à cette notion

Dans le cadre de l’opération d’arrachage est-ce que l’abatage des gros arbres sont à la charge de l’exploitant ?

Ce ne sont pas tous les gros arbres qui sont à abattre. Il est conseillé d’avoir quelques gros arbres dans la plantation. Mais il y en a qui sont les hôtes des orchidées et intermédiaires de virus. Ceux –là, il faut les abattre. Ce sont des taches qui s’exécutent et qui sont à la charge du Conseil du Café-cacao.

L’exploitant dont la plantation subit une opération d’arrachage perçoit-il une indemnisation ?

Tout à fait. Le Conseil du café-cacao vue la situation qui prévaut, a décidé d’accompagner les producteurs avec cinquante mille Fcfa par ha. Aussi, l’arrachage du verger contaminé n’aura pas d’impact sur la production de cacao de la Côte d’Ivoire qui dispose d’un verger de 600 000 à 700 000 ha. Nous avons déjà arraché plus de 22 mille ha. Au terme de cette opération si nous constatons que la maladie n’est pas freinée, les autorités vont aviser pour qu’on puisse maitriser la maladie

 

Bamba Mafoumgb,Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

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