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vendredi 3 mai 2024
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Agro-industrie// Marché mondial de l’huile de palme// A court terme, les prix vont grimper face au resserrement de l’offre

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Agro-industrie// Marché mondial de l’huile de palme// A court terme, les prix vont grimper face au resserrement de l’offre

La faiblesse de l’offre et des stocks vont soutenir les prix de l’huile de palme brute (Cpo) dans les prochaines semaines ont estimé les opérateurs et analystes de la filière lors Palm & Lauric Oils Price Outlook Conference & Exhibition (POC2024), qui s’est déroulée la semaine dernière à Kuala Lumpur. Ils devraient se situer au-dessus de 4000 ringgits la tonne ($854). Rapporte commodafrica.com.
Selon le confrère, la production d’huile de palme en Indonésie et en Malaisie, qui représente l’essentiel de la production mondiale, ne devrait que légèrement augmenter, voir diminuer cette année. En cause le vieillissement des plantations et le manque d’expansion. Thomas Mielke, directeur exécutif du prévisionniste basé à Hambourg, Oil World, estime que la croissance annuelle de la production d’huile de palme en 2023/24 devrait être la plus faible depuis quatre ans, entre 0,2 et 0,3 million de tonnes (Mt). De son côté, il estime même que la production de l’Indonésie et de la Malaisie stagnera tandis que celle de l’Amérique latine et l’Afrique semble légèrement plus élevée.

« La production de palmiers en Asie du Sud-Est ne répond pas aux attentes », a déclaré Dorab Mistry, directeur de la société indienne de biens de consommation Godrej International. Il estime que la production d’huile de palme en 2024 devrait chuter d’un million de tonnes en Indonésie, le plus grand producteur mondial, et rester stagnante en Malaisie. Sur le mois de février, la production malaisienne est tombée à un plus bas de dix mois pour atteindre 1,26 Mt, en baisse de 10,18% selon le Malaysian Palm Oil Board (MPOB). Ainsi, les stocks en Malaisie sont au plus bas de sept mois à 1,92 Mt en février, en baisse de 5% par rapport au mois de janvier.

En ce qui concerne la demande, en Malaisie, sur le mois de février les exportations ont plongé de 24,75% à 1,02 Mt. L’Inde, le premier consommateur et importateur mondial d’huile comestible, verrait ses importations d’huile de palme chuter à un plus bas de neuf mois en février à 9 mois à 504 000 tonnes, soit une chute de 35,6 % en glissement mensuel. Mais pour Dorab Mistry, la demande mondiale d’huile végétale provenant des secteurs alimentaire et énergétique devrait augmenter de 6 Mt en 2023/24, tandis que les approvisionnements ne devraient augmenter que de 3,1 Mt. Le ministre malaisien des Plantations et des matières premières, Johari Abdul Ghani, estime que la demande en provenance de l’Inde, de la Chine et l’Union européenne devrait connaître une croissance robuste cette année. “La demande est en outre soutenue par l’intérêt de reconstituer les stocks pour assurer la sécurité alimentaire et la viabilité globale des activités commerciales“, a déclaré le ministre.Les exportations d’huile de palme devraient augmenter de 3,3 % sur un an pour atteindre 15,6 Mt en 2024, tandis que la valeur des exportations d’huile de palme et de produits à base de palme devrait augmenter de 4,3 % pour atteindre 110 milliards de ringgits malais (M$) estime Independent Commodity Intelligence Services.

Une demande qui devrait être affectée par le nouveau règlement de l’Union européenne sur la déforestation (EUDR), en vigueur à la fin de l’année. « Nous pensons que la production des petites plantations pourrait avoir du mal à être absorbée par les producteurs d’huile de palme en raison de la mauvaise traçabilité et du manque de transparence, et que leur production de brunchs de fruits frais (FFB) pourrait être absorbée à un prix réduit pour être vendue à d’autres régions.», estime Public Investment Bank Bhd, basée en Malaisie.
En ce qui concerne la Côte d’Ivoire, la filière palmier à huile a été l’une des plus performantes à l’export sur ces 5 dernières années. D’après le dernier rapport du Département américain de l’agriculture (Usda), les expéditions d’huile de palme brute (Crude Palm Oil-Cpo) ont en effet affiché une croissance moyenne de 20 % par an, passant de seulement 163 000 tonnes en 2016 à 300 000 tonnes en 2021. Souligne agence Ecofin.
Cette progression a été soutenue d’une part grâce à l’accroissement de la production ivoirienne de Cpo qui a dépassé chaque année depuis 2018 les 500 000 tonnes en moyenne et a atteint 620 000 tonnes en 2021.

D’autre part, selon cette source, la filière a profité de la demande croissante sur les marchés à l’export d’abord au niveau régional où la consommation humaine ainsi que les usages industriels de l’oléagineuse (fabrication de produits cosmétiques entre autres) sont en pleine croissance.
La Côte d’Ivoire est ainsi le premier exportateur africain de CPO et la locomotive du commerce de l’huile de palme au sein de la Cédéao fournissant ainsi le Mali, le Ghana, le Burkina Faso et le Niger et le Sénégal.
Plus récemment en 2021, le Cameroun s’est ajouté à la liste de ses débouchés africains en dehors du bloc économique alors qu’au niveau extra-africain les débouchés majeurs sont l’Espagne, les Pays-Bas et l’Inde.

Globalement, d’après l’Usda, les bons résultats à l’export ne doivent pas faire oublier l’importance de sa consommation domestique. En effet, près de 90 % des Ivoiriens utilisent le produit quotidiennement sous diverses formes tandis que plus de 75 % de la production est autoconsommée.
Dans un tel contexte, l’organisme américain souligne qu’un renforcement des efforts afin de stabiliser les prix des noix et une maîtrise des coûts de production (notamment des engrais) au niveau des acteurs artisanaux qui comptent pour 70 % des superficies plantées restent un des points clés pour limiter la hausse des prix des produits dérivés pour les consommateurs. La Côte d’Ivoire est le second producteur africain d’huile de palme derrière le Nigeria.

Quelle prévision pour les prix ?

Le prix de l’huile de palme en Malaisie devrait s’échanger entre 3 800 et 4 300 ringgits au cours des trois prochains mois, en raison du resserrement de l’offre estime Thomas Mielke. Précisant « Les prix de l’huile de palme ont atteint leur plus bas niveau. Ils augmenteront et resteront bien au-dessus de la moyenne en 2024 et 2025, principalement en raison de l’insuffisance des approvisionnements en huile de palme ». Le directeur d’ Oil World ajoute que la prime actuelle de l’huile de palme par rapport aux prix de l’huile de tournesol et de soja devrait cependant disparaître dans les prochaines semaines.

De son côté Dorab Mistry, l’huile de palme malaisienne devrait s’échanger entre 3 900 et 4 500 ringgits la tonne d’ici juin.

Enfin, la Public Investment Bank Berhad table sur RM 3 800 la tonne et le singapourien Fastmarkets Palm Oil Analytics entre RM 3 500 à RM 3700 la tonne.
B. Mafoumgbé

 

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