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dimanche 19 mai 2024
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Archibat 2023// Panel de haut niveau sur l’architecture durable et industries locales du bâtiment// Koné Bruno Nabagné( Mclu) « Il s’agit d’impacter positivement le cadre de vie actuel(…) »

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Archibat 2023// Panel de haut niveau sur l’architecture durable et industries locales du bâtiment// Koné Bruno Nabagné( Mclu)  « Il s’agit  d’impacter positivement le cadre de vie actuel(…) »

« Monsieur le Maire de la Commune de Port-Bouët ;

• Monsieur le Directeur de Cabinet ;

• Monsieur le Président du Conseil National de l’Ordre National des Architectes de Côte d’Ivoire ;

• Monsieur le Président de la Chambre Nationale des Promoteurs et Constructeurs Agréés de Côte d’Ivoire ;

• Mesdames, Messieurs les Directeurs Généraux et Directeurs Centraux de l’Administration Publique ;

• Mesdames et Messieurs les Urbanistes, Architectes, Aménageurs, Promoteurs Immobiliers et membres des Organisations Professionnelles des secteurs, de la Construction, de l’Urbanisme et du Logement ;

• Chers Experts et praticiens ;

• Chers Amis de la presse ;

• Honorables participants ;

• Mesdames et Messieurs ;

 

 

 

Je suis particulièrement heureux de me retrouver ce jour et en ce lieu, avec l’ensemble des acteurs majeurs du développement urbain en Côte d’Ivoire, à l’occasion du Salon ARCHIBAT 2023, qui se tient pour la première fois, en ce lieu majestueux, le Parc des expositions d’Abidjan. Nous en avons ensemble rêvé, c’est aujourd’hui une réalité.
Ma joie est d’autant plus grande, que cette rencontre, ARCHIBAT, est devenu au fil des ans, une véritable institution, un salon aujourd’hui incontournable, l’un des plus grands organisés annuellement en Côte d’Ivoire.
Je voudrais donc remercier et féliciter très chaleureusement, le Conseil National de l’Ordre des Architectes de Côte d’ivoire, et son président, M. Joseph AMON.
D’abord pour le travail abattu à la tête de l’Ordre des Architectes de CI, ensuite, pour l’organisation réussie d’Archibat 2023 (cette réussite est en déjà visible), enfin, pour l’initiative de ce panel sur un thème d’actualité « architecture durable et industries locales du bâtiment ».
Ce thème, qui vise à promouvoir une architecture responsable et consciente de son rôle dans l’amélioration du cadre de vie de nos populations, sera débattu au moment même où la COP28 continue de se tenir et où les enjeux pour la préservation de la planète sont plus que jamais d’actualité.
Je remercie également les différents ordres professionnels des secteurs de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme, pour leur soutien constant à ARCHIBAT qui, disais-je, est devenu au fil des années, le salon de référence pour tout ce qui traite de l’architecture et du bâtiment.
J’associe enfin à ces remerciements, tous les participants, experts, représentants d’institutions publiques ou privées, les professionnels de l’architecture, et les industries productrices de matériaux de construction, qui ont bien voulu s’associer à cet important salon.

Honorables Invités,
Mesdames et messieurs ;
Le panel qui nous rassemble ce jour, est en effet une excellente occasion pour échanger avec les professionnels que vous êtes, et partager la vision de mon département sur les enjeux de l’architecture durable ainsi que sur les défis auxquels se trouve confronté le secteur industriel local de notre pays.
Le monde traverse d’importants bouleversements climatiques, qui se traduisent par des niveaux de pluviométrie exceptionnels qui causent malheureusement des inondations récurrentes et de nombreuses pertes en vies humaines.
Parallèlement, le réchauffement climatique induit des canicules et des vagues de froid jamais observées dans certains pays, Face à ces défis météorologiques, les gouvernants prennent de plus en plus conscience de l’amenuisement des ressources naturelles, qui pendant longtemps ont semblé inépuisables.
Le tableau est alarmant.
Notre pays la Côte d’Ivoire, quoique ne représentant que 0,1% des émissions de CO2, n’échappe pas aux effets du changement climatique.
Telle est en effet, la dure réalité de ces bouleversements climatiques, qui touchent de manière globale, indifférenciée et sans distinction, toutes les populations de la terre. Ce qui impose à tous, même aux régions et aux pays les moins émetteurs, comme la Côte d’Ivoire, un effort pour sauver notre planète commune.
L’urbanisation insuffisamment contrôlée et souvent anarchique subie par nos agglomérations, a entre autres effets la colonisation des zones à risques, ce qui expose les populations vulnérables aux conséquences désastreuses des effets du réchauffement climatique que j’évoquais tantôt.
Face à tous ces effets, il nous faut faire preuve d’une extrême agilité, en adaptant nos modes de vie, notre manière de nous loger, et plus globalement, notre manière de penser la ville.
Mesdames et messieurs ;

Dans ce contexte d’adaptation, les architectes, concepteurs, avec d’autres professionnels, de notre cadre de vie, ont un rôle important à jouer.
Il leur faudra proposer une architecture résiliente, et durable.
L’architecture durable se caractérise par l’utilisation raisonnée des ressources naturelles, la minimisation de l’impact écologique des bâtiments sur l’environnement, le respect de l’écosystème, et l’amélioration de la qualité de vie des habitants.
Il s’agit ni plus ni moins, d’impacter positivement le cadre de vie actuel, sans emprunter aux générations futures.
La démarche d’une architecture durable mérite donc de s’inscrire dans chaque étape du projet de construction, dès sa conception initiale.
De façon spécifique, pour ce qui est de l’architecture durable, d’éminents experts (et vous en faites partie), s’accordent sur la prise en compte en compte des éléments suivants :
- L’orientation des bâtiments, en privilégiant une aération naturelle des pièces intérieures ;
- La performance énergétique des bâtiments, en privilégiant les énergies renouvelables ;
- La gestion des déchets issus de la construction ;
- La création et la préservation d’espaces verts dans les milieux d’habitation et de travail ;
- Le traitement systématique des eaux usées avant leur rejet dans la nature (ce qui pose la question de la construction de stations d’épuration) ;
- L’utilisation de matériaux naturels (pierre, bois, brique en terre cuite…), recyclés ou recyclables, en privilégiant la réduction de la production de CO2 lors de la fabrication des matériaux et de leur transport sur le site d’utilisation.
- Etc.

Cependant, la soutenabilité d’une telle vision ne pourra se faire sans le soutien d’un secteur industriel local dans notre pays. En effet, la production locale de matériaux, est une exigence à l’architecture durable, en ce sens qu’elle permet de valoriser les ressources naturelles du pays, réduit la pollution au carbone liée au transport, réduit le coût de revient des constructions.
Enfin, il convient de mentionner que cette production industrielle locale est créatrice d’emplois, dans un contexte national marqué par un taux de population active sans cesse croissant.

Mesdames et Messieurs ;

Notre pays est en pleine transition urbaine, avec un taux d’urbanisation de plus de 52%, selon le Recensement Général de la Population et de l’Habitat de 2021. Aujourd’hui, plus de la moitié de la population vit en ville.
Planifier la ville nécessite donc que l’on intègre la diversité qui la compose, et que l’on prenne la pleine mesure des équilibres et tensions qui la traversent.
Parmi ces éléments de tension, il y a la maitrise de la matière foncière, qui est, elle aussi, une composante clé d’une architecture durable.
En conséquence, le Gouvernement ivoirien, via le MCLU, a axé son action sur la planification de nos villes, avec l’ambition de doter chacune d’elles d’outils de planification urbaine consensuels et pertinents, en mesure d’assurer une bonne maitrise de la croissance urbaine à l’échelle locale.
Il s’agit ni plus ni moins, d’anticiper sur la programmation et l’aménagement des équipements prioritaires, destinés au développement du potentiel économique de chaque ville, notamment des zones industrielles, commerciales, touristiques, artisanales etc.
A ce jour, toutes les trente-deux (32) villes chefs-lieux de régions, sont dotées de plans d’urbanisme directeurs. Ce travail est également en cours, au niveau de soixante-quinze chefs-lieux de département de notre pays.
Il se poursuivra avec les plans d’urbanisme de détail cette fois-ci, de certaines grandes agglomérations telles que Abidjan, Bouaké, San Pédro et Yamoussoukro, en vue d’affiner davantage notre impact sur le développement des villes ivoiriennes.

Mesdames et messieurs ;
A ce stade de mon propos, permettez-moi de rappeler les importantes réformes entreprises par mon département, qui sous-tendent cette démarche de planification urbaine durable, avec pour objectif de freiner et de maitriser l’étalement urbain.
Depuis 2020, nous avons en effet accompli des avancées notables sur le plan réglementaire, qu’il convient de rappeler.
Il s’agit notamment de :
- La loi instituant le code de l’urbanisme et du domaine foncier urbain, qui a pour objet d’organiser et de règlementer les matières relevant de la planification urbaine et de l’accès à la propriété foncière ;
- Le décret 2019-220 du 13 mars 2019, instituant un système de référence terrestre, un système de référence altimétrique, et un système de représentation plane ;
- Le décret 2019-221 du 13 mars 2019, instituant l’identifiant unique du foncier en Côte d’Ivoire ;
- Le décret instituant le système intégré de gestion du foncier urbain (SIGFU), dont le centre de production a été inauguré le 24 aout 2021.
Cette plateforme permettra d’instaurer dès 2024, une vision intégrée de la gestion du foncier urbain, en rupture avec la multiplicité et l’hétérogénéité des systèmes existants.
Elle permettra de renforcer la sécurité de l’ACD tout en réduisant de façon substantielle les procédures d’acquisition et les délais de délivrance de ce titre définitif de propriété ;

- Le décret portant organisation des procédures d’élaboration, d’approbation, et d’application des plans de lotissement, qui introduit l’obligation d’immatriculation préalable des terres avant tout projet de développement urbain (titrement massif) ;
-
- Le document cadre de la politique nationale de la ville (PNV), avec cinq (05) axes stratégiques que sont :
-
i) le renforcement de la gouvernance autour de la ville durable, ii) la promotion des villes inclusives, iii) la promotion des villes productives, iv) la promotion des villes vertes et résilientes, et de la prévention des risques, v) et le développement des capacités et des savoirs.

Mesdames et messieurs ;

En ce qui concerne la question de l’habitat, le cadre règlementaire et législatif a lui aussi été renforcé, afin de mieux organiser le secteur de la construction. On peut citer entre autres :
- La loi n°2019-576 du 26 juin 2019, instituant le code de la construction et de l’habitat, qui définit le rôle de chaque acteur de la construction et de l’habitat. Cette loi rappelle, entre autres, l’obligation faite aux maitres d’ouvrage de recourir à un architecte pour tout projet de construction.
Elle appelle également au respect des normes en vigueur en matière d’efficacité énergétique et environnementale ;

- L’arrêté interministériel 134/MPEER/MCLU, du 18 novembre 2020, qui fixe les mesures d’efficacité énergétique dans les bâtiments, leur domaine d’application, ainsi que les modalités d’évaluation de la conformité.
Notre pays est le premier dans l’espace communautaire, à avoir transposé cette directive de l’UEMOA.
Cela traduit clairement, la volonté du Gouvernement, de maitriser la consommation énergétique nationale, et de s’assurer d’une gestion optimale de la consommation énergétique par les usagers, à travers un audit énergétique périodique.

Enfin, en vue de redynamiser la production locale de logements abordables, le Gouvernement a procédé à une refonte du secteur de l’habitat, avec, entre autres, la création de l’Agence Nationale de l’Habitat (ANAH), dorénavant chargée de la mise en œuvre et de la coordination de la politique nationale de l’habitat en Côte d’Ivoire ainsi que des mécanismes et instruments financiers qui soutiennent cette nouvelle politique.

Mesdames et messieurs ;
Parallèlement à toutes ces réformes, certains projets confortent la volonté du Gouvernement à créer un écosystème favorable à une architecture durable. Il s’agit notamment de :

 

- La construction de la Tour F de la cité administrative du Plateau. Cette sera un bâtiment certifié EGDE, répondant aux standards des bâtiments dits écologiques, ce qui traduit la volonté du Gouvernement d’impulser la vulgarisation des bâtiments écologiques et de promouvoir une architecture durable ;

- L’élaboration en cours de standards minimums pour les bâtiments écologiques en Côte d’Ivoire, en lien avec le Ministère en charge de l’environnement et le Global Green Growth Institute (GGGI), qui prendront en compte nos réalités locales;

- Le projet de formation professionnelle dans les domaines des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique en Côte d’Ivoire (projet ProFERE), lancé en mars 2020.

Ce projet vise à augmenter la disponibilité en main d’œuvre qualifiée, et à favoriser une gestion locale spécialisée des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique;

- L’élaboration, en lien avec le Ministère en charge de l’industrie, d’une stratégie pour le développement d’un cluster dédié aux matériaux de construction, à l’ameublement et aux équipements, avec l’ambition d’en faire un véritable catalyseur du secteur de la construction.

Cette stratégie tiendra compte, bien évidemment, du contexte environnemental dans notre pays ;


- La réalisation d’une campagne de sensibilisation aux économies d’énergies dans les villes qui abriteront la CAN. Cette campagne est dénommée semaine de l’efficacité énergétique ;

- La réalisation du programme d’urgence de 25 000 logements sociaux à Abidjan, et à l’intérieur du pays, notamment à Korhogo, Bouaké, Yamoussoukro et San Pédro, qui devrait stimuler la production locale de matériaux de construction.


Mesdames et Messieurs ;
Telles sont quelques-unes des avancées récentes de mon département, avancées qui servent de socle à l’action quotidienne de vos nobles professions, vous acteurs du cadre bâti.
Le cadre d’échanges que nous offre ce panel et de façon plus générale, ce salon, est donc une lucarne à saisir collectivement, pour challenger nos idées, en proposer de nouvelles, et réviser nos approches si cela s’avère nécessaire, car, il n’existe pas de modèle universel d’une architecture durable, réplicable d’un pays à l’autre.
Notre pays doit se construire son propre modèle, soutenu par une industrie locale forte, tenant compte de ses spécificités, de son environnement, et des urgences du moment pour nos populations.
Ce modèle ne doit certainement pas s’arrêter aux portes de la ville d’Abidjan, qui cristallise l’essentiel de notre attention, vu son statut de capitale économique.

Conformément à la vision de Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara, Chef de l’Etat, ce modèle doit s’étendre vers les villes moyennes et secondaires de notre pays.
Cette ambition, qui nous engage sur le long terme, nécessitera la coopération de tous : l’Etat, les collectivités locales, les entreprises, les professionnels, mais également les citoyens et les associations.
Je reste donc particulièrement attentif, aux initiatives en provenance de tous les acteurs de notre secteur, qui vont dans le sens de la durabilité des constructions.

Honorables Invités,
Mesdames et messieurs ;

Je ne saurais terminer mes propos, sans renouveler mes remerciements, au nom de l’Etat de Côte d’Ivoire et du Gouvernement, aux organisateurs de ce salon, aux différents ordres professionnels, en particulier au Conseil National de l’Ordre des Architectes et à son partenaire, Axe Marketing, ainsi qu’aux entreprises du secteur de la construction.
Je souhaite à toutes et à tous, un excellent panel et des échanges à la fois fructueux et constructifs, qui j’en suis convaincu, nous permettront d’éclairer le concept d’architecture durable, d’esquisser des perspectives, de définir des priorités et des orientations, qui structureront notre action à venir.
Sur ce, je déclare ouvert le panel de haut niveau sur l’Architecture et les industries locales du bâtiment
Je vous remercie. »


Bruno Nabagné KONE
Conférence inaugurale


MARDI 12 DECEMBRE 2023

Parc des Expositions, route de l’aéroport FHB

 

 

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