Selon les estimations de la Banque Africaine de Développement, 130 à 170 milliards de dollars par an seraient nécessaires au développement des infrastructures du continent, avec un gap de financement de l’ordre de 68 à 108 milliards de dollars.

Mais comment attirer les investisseurs privés dans les projets d’infrastructure en Afrique, qui sont souvent perçus comme risqués ?

Plongeons ensemble dans l'univers complexe du risque de crédit dans les projets d'infrastructure.

Imaginez que vous voulez construire une maison en tant que personne physique. Vous avez besoin d’un prêt pour financer votre projet. Vous allez donc voir votre banquier, qui va vous demander de lui fournir des informations sur votre projet, vos revenus, vos garanties, etc. Il va ensuite analyser ces informations, et décider s’il vous accorde le prêt ou pas, et à quelles conditions. Ensuite, il va suivre l’évolution de votre projet, et vérifier que vous remboursez vos échéances à temps.
Ce que fait votre banquier, c’est ce qu’on appelle la gestion du risque de crédit.

Maintenant, transposez l’exemple ci-dessus dans le cadre de la construction, d’un pont, d’une route, d’une centrale électrique, ou tout autre type d’infrastructure. Ces infrastructures importantes, nécessitent un prêt beaucoup plus élevé, qui peut venir de plusieurs sources, comme des banques locales, des institutions financières internationales, des banques de développement, des fonds d’investissement, etc.

Vous allez donc voir ces prêteurs, qui vont vous demander de leur fournir des informations sur votre projet:
✔ une étude de marché,
✔ votre organisation et la gestion du projet,
✔ les aspects techniques du projet,
✔ les aspects financiers et économiques,
✔ une étude d’impact environnemental etc…

Ils vont ensuite analyser ces informations, et décider s’ils vous accordent le prêt ou pas, et à quelles conditions. Ils vont également suivre l’évolution de votre projet, et vérifier que vous remboursez vos échéances à temps.

Ce que font ces prêteurs, c’est ce qu’on appelle la gestion du risque de crédit dans les projets d’infrastructure.

Ainsi, le risque de crédit dans les projets d’infrastructure, c’est le risque de perdre de l’argent si vous ne remboursez pas votre prêt, ou si vous le remboursez en retard. Ce risque peut affecter la rentabilité des prêteurs, mais aussi la performance et la viabilité de votre projet.
Comment les prêteurs évaluent-ils et gèrent-ils ces risques ? Quelles sont les approches et les outils dont ils disposent pour minimiser les pertes potentielles ? Partagez vos avis et restez connectés pour le prochain poste
Par Yo Singoh, Spécialiste des Risques Financiers à la Banque Ouest-Africaine de Développement (BOAD)