Depuis son inauguration dans la mouvance d’une campagne présidentielle, (dans la campagne présidentielle de 2020)le stade d’Ebimpé continue d’être au centre des polémiques. Aussi bien dans l’univers sportif ivoirien que coutumier. L’actualité sportive en Côte d’Ivoire, tourne autour de l’inondation de la pelouse réhabilitée à grand frais par l’Etat de Côte d’Ivoire,(sur le ,dos du contribuable ivoirien) consécutivement ( au match amical contre le onze national du Mali et les autres rencontres des Eléphants). Malheureusement, une forte pluie s’est abattue (heureusement), le 12 Septembre 2023 sur Abidjan et ses alentours, provoquant la dégradation de la pelouse de ce stade flambant neuf ! Ce qui montre bien qu’il y a problème de drainage. Dans certains milieux, il se dit que « les mannes ancestrales(ancestraux) et partant, des propriétaires terriens ne sont pas contents, et qu’ils attendent toujours la purge effective de leurs droits coutumiers. »

En 2020, alors journaliste au quotidien Le Temps, lorsque nous avions eu vent d’une « affaire de 8 milliards de Fcfa détournés », nous avons investigué et publié un dossier dans lequel, l’Office nationale des sports, (Ons) accusé, nous avait donné sa version des faits en toute franchise. (Dire ce que disait cette version en quelques mots)Plus après, l’Etat de Côte d’Ivoire a-t-il vraiment purgé les droits coutumiers sur le site abritant cette infrastructure sportive ?

Réédition

Après l’inauguration du stade Olympique Alassane Ouattara d’Ebimpé, une affaire de 8 milliards de Fcfa décaissés par l’Etat avait fait grand bruit. Pourtant, les travaux à la charge de l’Etat ivoirien, ne sont n’étaient pas encore achevés. Accusé, l’Office national des sports(Ons) explique tout. Dossier….

Depuis début octobre 2020, le Stade Olympique Alassane Ouattara d’Ebimpé est ouverts aux compétitions nationales et internationales. Après son inauguration en grande pompe en présence du Chef de l’Etat ivoirien Alassane Dramane Ouattara et l’ambassadeur de la Chine en Côte d’Ivoire, SEM Wan Li. Selon les sources officielles, le Coût des travaux de ce bijou, avoisinerait plus de 64 milliards de Fcfa investis par la partie chinoise qui a fait don dudit joyau à la Côte d’Ivoire.

Somme qui selon nos sources a servi à la construction de la pelouse, des gros œuvres et des tribunes. Quant à la partie ivoirienne, elle doit prendre en charge, la construction d’une cité olympique. Il est prévu également la construction d’un parking de 5000 mille places autour du stade et des voies d’accès entre autres. Mais à la réalité, une fois sur le site, aucune de ces ouvrages n’est encore sorti de terre (aucun de ces ouvrages n’est encore sortis de terre). Le constat est vite faite (fait), une fois sur le site l’on se rend bien compte, que ces parures manquent à ce joyaux(joyau) architectural sur lequel, il y a des choses à parfaire.

Bref, le stade Alassane Ouattara a été livré, pardon inauguré sans ces infrastructures annexes qui ne sont pas encore sorties de terre. Pourtant, dans le cadre de la réalisation des infrastructures de la Coupe d’Afrique des Nations 2023, (Can foot2023), l’Etat de Côte d’Ivoire a inscrit dans sa loi de finance 2020, de l’argent pour ces travaux entre autres. « La construction des infrastructures de la Can 2023 (20,0 milliards de Fcfa). Pendant qu’il a été affecté à la construction du stade d’Ebimpé 8,0 milliards de Fcfa ». Très précisément, il est écrit noir sur blanc, à la Page 10, dans la communication présentée en Conseil des ministres, présentée par le ministre auprès du Premier Ministre, chargé du budget et portefeuille de l’Etat que : «(…) Il est également inscrit un montant total de 79,1 milliards de Fcfa pour la réalisation des projets inscrits dans le cadre du Programme Social du Gouvernement. Ces dépenses intègrent aussi d’autres projets spécifiques tels que (…) la construction des infrastructures de la Can 2023 (20,0 milliards deFcfa) ; la construction du stade d’Ebimpé (8,0 milliards de Fcfa(…) ».Ces dotations en ce qui concerne les infrastructures de la Can23 et spécifiquement pour le stade d’Ebimpé ont-elles été mises à disposition du ministère des Sports ou alors de l’Office national des sports(Ons) ? Si oui à quoi ont-elles servis, étant donné qu’à Ebimpé le ‘nid d’oiseau’ a été livré sans les annexes annoncées (annoncés) par l’Etat de Côte d’Ivoire.

Pour avoir une idée précise du dossier en question, nous avons joint le cabinet du ministre des Sports, Paulin-Claude Danho. Précisément Madame Yao, la responsable du service communication dudit ministère, le dimanche 15 novembre 2020. Ce à travers un message ainsi libellé : « Bonsoir Madame, nous venons par le présent message, solliciter un Rendez-vous avec Monsieur le ministre des sports, pour avoir son éclairage sur la gestion des 8 milliards de Fcfa inscrits au budget 2020 et affectés spécifiquement au stade d’Ebimpé.(…) ». Quelques heures plus tard, nous recevons un message retour ainsi libellé : « Monsieur nous avons bien vu votre message. Prière vous rapprocher de la Direction des infrastructures de l’Office national(Ons) sise à la Piscine d’Etat de Treichville (…) Merci ». Ce que nous avons fait.

La première porte à laquelle nous frappons est celle de la consœur Eugénie Agoh, en sa qualité de chargée de relations avec la presse de ladite structure placée sous la tutelle technique du ministère des Sports. Quand nous nous déclinons l’objet de nos investigations auprès la Dg de l’Ons, elle met du temps à nous donner une réponse. Un jour, puis deux jours, avant de nous orienter vers Madame Diop, la ravissante assistante de la Directrice générale de l’Ons. Qui n’est autre que madame Koné Mariame Yoda.

L’assistante mettra du temps à obtenir un rendez-vous pour nous avec la Dg, actualité au moment de notre passage étant la mort de Sidy Diallo, ex- président de la Fédération ivoirienne de football. Dans tous les cas, il faut s’armer de courage et obtenir la vraie information. Il faut que l’Ons nous dise ce qu’il a fait des huit milliards de Fcfa qui devrait servir entre autres, à la purge des droits coutumiers. Il nous faut donner une réponse précise à ce fameux collectif de propriétaires terriens qui dit attendre de l’Etat de Côte d’Ivoire des centaines de millions de Fcfa de dédommagement. Nous avons continué de persister au téléphone auprès de la Direction générale de l’Ons. Ce qui a fini par payer lorsque nous recevons un soir ce message : « Monsieur, pour préparer le Rendez-vous avec Madame la Dg, prière nous envoyer vos préoccupations, un questionnaire et préciser vos sources (…) ». Si nous n’avons pas hésité à envoyer le questionnaire demandé, ça n’a pas été le cas pour « la source ». La tension est même même montée dans les différents messages. Les doyens F.D et E.K bien connus pour être des mémoires vivantes et leur intégrité morale dans l’univers de la presse sportive dans notre pays qui nous ont beaucoup aidés dans nos investigations, finiront par nous ouvrir les portes des bureaux de la patronne de l’Ons.

Rendez-vous est donc pris par Madame Yoda, elle-même, pour le lundi 21 décembre 2020. Puis le mardi 22 à 12 heures à la Direction générale de l’Ons, à la Piscine d’Etat de Treichville. Avant l’heure H prévue pour la rencontre, nous y sommes.

La réaction de l’Ons sur la gestion des 8 milliards de Fcfa de l’Etat

A l’entame de notre entretien, la Directrice générale de l’Ons nous propose de faire un point global sur les chantiers en cours dans le cadre de la réalisation des infrastructures de la Can 2023 et particulièrement les travaux en cours au niveau du Stade Olympique Allassane Ouattara d’Ebimpé.( Voir encadré). Ce que nous acceptons volontiers.

A la question de savoir si les 8 milliards de Fcfa prévus au budget d’Etat 2020 ont été décaissés effectivement et à quoi cette dotation a servi, Madame Yoda nous explique : « Le stade d’Ebimpé est la première composante réalisée de la cité olympique. Il a été cofinancé par le trésor public ivoirien et le gouvernement chinois. La convention signée avec le gouvernement chinois prévoit la réalisation d’un certain nombre d’éléments par la partie ivoirienne. A savoir : « La purge des droits coutumiers et les travaux de voiries, réseaux divers ( Vrd). La partie ivoirienne prend également en charge, les études, le contrôle et le suivi des travaux des parties ivoirienne et chinoise. Les voix(voies) de contournements du stade, les voix(voies) d’accès, la clôture et les parkings d’une capacité de 8400 places aussi. Sans oublier la purge des droits coutumiers sur les 267 hectares qui est de six milliards de Fcfa payable sur quatre ans. Commencé en 2016, ce montant a été séquencé à raison d’un milliard cinq cent mille de Fcfa par an. Les six milliards ont été pris en charge et les paiements se font normalement, sauf pour les parcelles qui connaissent des soit des problèmes de internes de familles, soit des problèmes de morcellement. Ce sont des problèmes qui ne sont pas liés à l’Office National des Sports ». Contrairement à ce qu’avancent des propriétaires terriens, l’argent est bien disponible. Mais des problèmes de famille entre autres entravent le processus de dédommagement. Sur ce point Madame Yoda détaille : « Pour les problèmes de familles, le montant est de : 71 000 000 de Fcfa pour l’exercice budgétaire 2017 et 271 000 000 Fcfa bloqué pour l’exercice 2018 soit un total de 342 000 000 de Fcfa bloqué parce que situation pendante devant les tribunaux entre les personnes d’une même famille. Pour les problèmes de morcellement, le montant est de 847 000 000 bloqué pour ceux qui ont morcelé leur terrain et vendu. Ces ayant droit étaient informés qu’ils ne pouvaient pas morceler et vendre ce site déclaré d’utilité publique »

Et d’ajouter que dans ce cas précis, l’Ons est obligé de bloquer les paiements en attendant que le litige soit réglé et que l’on sache à qui payé cet argent : Aux ayants-droit qui ont morcelé et vendu ? ou aux personnes qui ont acheté ces terrains morcelés ? Heureusement que des échanges et des pourparlers entre le Ministère de la construction et les concernés pour régler cette situation ont lieu. Mais l’Ons attend. « Sinon précise-t-elle, les ayants droits dont les parcelles ne souffrent d’aucun problème ont été correctement payés. Au jour d’aujourd’hui l’Ons a payé 1 189 000 000 Fcfa ». C’est en 2014, qu’un accord a été signé entre l’Etat de Côte d’Ivoire et la Chine, pour la construction du stade Olympique d’Ebimpé situé dans la commune d’Anyama. La République populaire de Chine s’est ainsi engagée auprès de la Côte d’Ivoire, pour traduire en acte, cet important projet de développement du sport, secteur clé d’encadrement de la jeunesse.

Bamba Mafoumgbé,Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Légende photo : Le stade Olympique Alassane Ouattara d’Ebimpé, don de la république populaire de Chine à la Côte d’Ivoire, le mauvais état de sa pelouse continue