Prix garanti bord champ (campagne 2023-2024): Cacao 1000 Fcfa/Kg;  Café  900 Fcfa/Kg

vendredi 17 mai 2024
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Intégration// Intégration commerciale régionale// Adjounami participe à un panel de haut niveau

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Intégration// Intégration commerciale régionale//    Adjounami participe à un panel de haut niveau

« L’intégration commerciale régionale » C’est autour de cette thématique que des panelistes Africains Européens ont échangé. C’était à la faveur de la cinquième conférence des ministres de l'agriculture UA-UE à Rome, le 30 juin .L Ivoirien, Alex Assanvo, Secrétaire Exécutif de l’ Initiative Côte d'Ivoire-Ghana pour le cacao ,soutenu par le Ministre d'Etat Ministre de l'Agriculture et du Développement Rural Monsieur KOBENAN KOUASSI ADJOUMANI, a présenté les atouts de la structure mise en place par les Présidents du Ghana et la Côte d’Ivoire pour défendre les producteurs de cacao de leurs deux pays.

Ci- dessous l’ intervention du Secrétaire Exécutif, Alex Assanvo


« L’Initiative Côte d'Ivoire-Ghana pour le cacao (CIGCI), qui a été créée en 2019 lorsque les présidents de ces deux pays - qui représentent ensemble plus de 60 % de la production mondiale de cacao - ont décidé d'unir leurs forces pour mieux contrôler le marché.

Tout comme la Zone de libre-échange continentale africaine, notre secrétariat est basé à Accra, au Ghana.

Ce partenariat unique a entrepris de relever les défis du marché les uns après les autres, afin que le prix du cacao corresponde à la valeur sociale du produit et qu’il garantisse un revenu décent à nos producteurs.

Il est impensable que sur une industrie du chocolat pesant 130 milliards de dollars, l’ensemble des pays producteurs - et pas seulement la Côte d'Ivoire et le Ghana - ne perçoivent que 6 % de la chaîne de valeur, alors que l'équation devrait être assez simple : il n'y a pas de chocolat sans cacao et il n'y a pas de cacao sans producteurs qui vivent de leur activité.

Ce qui n'était pas concevable il y a dix ans fait son chemin en Afrique : les pays producteurs peuvent s'associer pour faire fonctionner le marché à leur profit, et non l'inverse. Pratiquer des prix bas, sans rapport avec les coûts de production, ne peut être considéré comme une fatalité. Le Cameroun et le Nigeria envisagent à présent de se joindre à notre initiative en faveur d'un prix du cacao équitable et durable. Nous ne gagnerons pas cette bataille sans un vaste marché africain de produits transformés à base de cacao, qui protégera nos producteurs des fluctuations des prix terminaux fixés à Londres. C'est là que la ZLECAf joue un rôle essentiel. Dans cet effort pour une économie cacaoyère plus juste, nous avons bénéficié du soutien constant de l'UE - au niveau de la Commission et du Parlement. Dans cette bataille pour un cacao durable - ou marché du cacao 2.0 si vous voulez, l'UA et l'UE sont du même côté. Mais la bataille n'est pas terminée. Il reste à convaincre des parties prenantes, éliminer des résistances ici et là, instaurer de la confiance, et dépasser des intérêts personnels.

Actions concrètes à entreprendre
Mais permettez-moi de vous faire part de quelques actions concrètes qui peuvent être entreprises dans ce sens.

En Afrique, le cacao pourrait servir d'exemple pour illustrer la manière dont la ZLECAf peut être déployée pour encourager une plus grande transformation des matières premières sur le continent. Avec la zone de libre-échange, une opportunité se présente dans le cadre du Programme commun d’agro-parcs africains (CAAP) lancé par la Commission de l'Union africaine en 2019 pour établir des centres agro-industriels transfrontaliers sur le continent au sein du Programme détaillé pour l'agriculture africaine (PDDAA) et de l'Agenda 2063 de l'UA. L'Initiative a déjà été approchée et s'est engagée avec les équipes du CAAP pour explorer la faisabilité de la création d'un CAAP pour le cacao centré sur l'Afrique de l'Ouest qui conduira la transformation structurelle et la transition à partir d'un exportateur traditionnel de matières premières. En outre, dans la lignée de la ZLECAf, il pourrait être judicieux d'ouvrir des usines dans les pays d'Afrique centrale, d'Afrique du Nord ou d'Afrique australe et d'y envoyer le cacao pour qu'il y soit transformé. La promotion de l'agro-transformation du cacao et du commerce de ses produits dérivés permettrait d'accroître la valeur ajoutée, de répondre à la nouvelle demande locale et régionale et d'intégrer les petits exploitants de cacao dans des chaînes d'approvisionnement plus vastes. L'accord de libre-échange nord-américain favoriserait la fixation des prix au niveau local et la circulation des marchandises afin de tirer parti des différents niveaux de transformation et de consommation. Cette transformation agroalimentaire a des implications importantes pour la croissance économique, la sécurité alimentaire et nutritionnelle, la création d'emplois et la réduction de la pauvreté. De plus, cela faciliterait la création d'un marché terminal de produits de base essentiels - cacao et autres - au sein de l'Afrique. Cela permettrait de rapprocher les prix des éléments fondamentaux du marché et de refléter le coût réel de nos produits.

Entre le continent européen et africain, en s'appuyant sur la forte coordination mise en place entre la Côte d'Ivoire et le Ghana sous la direction du secrétariat de l'initiative, il est réaliste à moyen terme que le cacao devienne le premier produit de base hautement conforme aux critères de la réglementation de l'UE, intégrant l'ensemble des coûts de la durabilité dans son prix, permettant ainsi un revenu décent pour les producteurs. Cela démontrerait que les nouvelles réglementations de l'UE peuvent être bénéfiques pour les deux parties.

Cela m'amène à la question des normes, qui jouent un rôle essentiel dans la compétitivité des entreprises et doivent être privilégiées alors que le continent met en œuvre l'accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf). La norme ARS 1000 pour un cacao durable et traçable sera bientôt appliquée en Côte d'Ivoire, au Ghana mais aussi au Cameroun (rappel : approuvée par plus de XX pays). L'objectif de cette norme africaine est de promouvoir et de maintenir un cadre pour la production de fèves de cacao durables. Une telle harmonisation peut contribuer à promouvoir l'implication du secteur privé dans le commerce du cacao à travers le continent grâce à une norme unique qui peut garantir l'origine et la qualité du produit et améliorer la transparence des prix.

Conclusion
En conclusion, l'ARS 1000, le système de traçabilité et les éléments essentiels des politiques de lutte contre la déforestation et le travail des enfants pourraient être intégrés dans un "Chapitre sur le commerce et le développement durable" au sein de l'Accord de partenariat économique (APE).

Cela permettrait aux entreprises qui s'approvisionnent dans des pays tels que la Côte d'Ivoire et le Ghana de bénéficier d'une preuve de conformité à la norme ARS 1000. Cela renforcerait ainsi de facto la crédibilité de leur obligation de diligence, puisque cela s'appuie sur les dispositions d'un accord commercial en vigueur et qu'elle est donc transparente pour tous les acteurs. Le cacao ivoirien et ghanéen, dont respectivement 67% et 47% sont actuellement destinés à l'UE, bénéficierait de la norme ARS 1000 et aurait donc un accès quasi automatique au marché européen dès l'entrée en vigueur de la nouvelle réglementation.
Le cacao devrait donc être au centre de la stratégie Afrique-UE, en établissant un partenariat d'égal à égal pour développer des politiques dans les domaines de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, de l'action climatique, de la gestion durable des ressources, de la création d'emplois ruraux, de l'investissement durable et du commerce équitable. Le cacao sera un exemple à suivre sur la voie d'un avenir plus durable et plus prospère pour les communautés rurales d'Afrique et d'Europe.
Mesdames et Messieurs, le cacao peut être un élément clé de la lutte contre la pauvreté sur notre continent. Cependant, tant de personnes qui en dépendent vivent en dessous du seuil de pauvreté. Nous avons la possibilité de changer ce constat, de façon définitive.

Merci de votre attention. »
Source: Minemader


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