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samedi 4 mai 2024
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Interview //’Salma la Cavalière élégante’ //Liberté de la femme en Arabie Saoudite : « Les femmes sont très protégées par le gouvernement saoudien »

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Interview //’Salma la Cavalière élégante’ //Liberté de la femme en Arabie Saoudite :    « Les femmes sont très protégées par le gouvernement saoudien »

Absence de liberté, fermeture au monde extérieur et oisiveté. Voici autant de stéréotypes véhiculés sur le compte de femme arabe voilée, notamment les saoudiennes. Le témoignage de ‘Salma la cavalière élégante’, une designer vivant en Arabie Saoudite, rencontrée à Rabat, au Maroc, lors du Festival Afrifata2023…
Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Je suis Salma, française d’origine marocaine. Je vis en Arabie Saoudite. Où je travaille en tant qu’ingénieur et je suis professeur d’équitation. J’élève et je vends des Pur- sang arabe.
Dans ce pays, il se dit que les femmes ne travaillent pas, vrai ?
Pas du tout. Les choses ont énormément évolué. Les femmes conduisent leurs voitures et investissent. Ce n’est pas du tout comme avant, les femmes sont beaucoup plus ouvertes et beaucoup plus entreprenantes de nos jours. Contrairement à ce que les gens disent, les femmes sont très protégées par le gouvernement saoudien et elles ont énormément de droits. Malheureusement, c’est la propagande médiatique, qui propage beaucoup de préjugés. Il faut voyager, connaitre la culture et la religion des autres pour pouvoir comprendre la diversité.

A vous entendre, si vous utilisez « Salma » tout cours, cela voudrait dire que la liberté d’expression n’est pas totale en Arabie Saoudite ?

La définition de la liberté change. Votre liberté n’est pas forcement ma définition à moi. Par exemple, chez vous les femmes ne se couvrent pas. Cela ne voudrait pas dire que celles qui ne se couvrent pas sont forcément libres. Il faut accepter que les gens soient différents et les cultures aussi. Le jour qu’on aura accepté qu’on est tous différents et que le monde est beau lorsqu’on est différents. Nous ne sommes pas des robots qui se ressemblent tous.
Comment peut-on définir votre art ?
A la base, je suis cavalière et j’ai commencé à monter à cheval avec ce qu’on appelle les Abaya. C’est -à dire les robes noires que les saoudiennes portent. C’est pour casser les stéréotypes qu’on a en Europe, qu’on sur la femme musulmane qui s’habillent en noir, qui ne peut rien faire que de rester à la maison et qui n’a pas de passion. Bref, c’est pour casser ces préjugés là que j’ai commencé par-là, pour passer un message à ces femmes-là. Pour dire que même si l’on s’habille de cette façon, l’on peut bien faire ce qu’on souhaite. Pratiquer des sports intenses comme l’équitation. Par la suite, j’ai commencé à designer des Abaya pour moi-même. J’ai commencé à comprendre que j’avais ma propre identité et qu’on aimait bien ça. C’est grâce à mes followers sur instagramme, que j’ai commencé à construire ma propre collection de cette créativité que j’ai commencée par l’équitation.
D’où vous ai venu cet amour pour le cheval ?
J’ai remarqué que l’équitation est un monde très fermé. Aussi, j’ai remarqué que dans chaque magasin, on trouvait presque la même chose. J’ai voulu être une cavalière à part, plus élégante et qui porte des ténues plus élégantes. Le cheval est un animal puissant et élégant. Donc je voudrais être une cavalière qui est belle et à la hauteur de cet animal.
Des saoudiens sont allés à l’école occidentale comme vous et sont revenus au pays. Quel est le regard de celles qui sont restées au pays sur vous ?
Honnêtement, 99% des femmes, sont très heureuses de voir une femme très ouverte. Ces femmes que vous dites orthodoxes, viennent très souvent me voir, pour prendre des cours et faire exactement la même chose que moi. Moi je pratique ma religion. Je suis de la religion musulmane et très ouverte sur ceux qui ne se voilent pas. Je vous apprends que j’ai vécu et grandi en France, j’ai une double culture et très ouverte à celles qui ne se couvrent pas. Autant j’accepte les autres, j’aimerais bien qu’on m’accepte ma voie et ma liberté.

En Arabie Saoudite, y a-t-il des femmes démocrates et engagées ?
Oui, je fais partie d’un groupe de 30 femmes entrepreneuses et nous nous voyons régulièrement, pour échanger et voir comment faire avancer nos activités. Je voudrais vous préciser que l’Arabie Saoudite d’avant était aussi très bien. Seulement, on ne savait pas comment les femmes vivaient. Les femmes avaient par exemple, leur chauffeur privé et il n’y avait pas assez de contraintes. C’est ce qu’elles m’ont dit. Aujourd’hui, elles conduisent leurs voitures et peuvent aller n’importe où et elles ont plus de liberté. Moi la femme voilée, quand je vais en France, je trouve zéro activité, je ne peux faire de gymnastique, par exemple. Par contre en Arabie Saoudite et avec toutes les infrastructures qui sont faites pour les femmes, je trouve que j’y ai beaucoup plus de liberté qu’en France.
Interview réalisée à Rabat, au Maroc, par Bamba Mafoumgbé,Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Légende photo : Salma La cavalière élégante : « Moi la femme voilée, quand je vais en France, je trouve zéro activité… »

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