«Madame la Représentante résidente du Programme des Nations Unies pour le Développement, Monsieur le Vice-Président de la Cei, Chers collègues des Etats membres de l’Union européenne, Mesdames et messieurs les journalistes, Nous sommes réunis ce matin pour officialiser la contribution que l’Union européenne apporte au Projet d'Appui aux Elections en Côte d'Ivoire mis en œuvre par le PNUD. Organiser des élections, c’est comme cuisiner un plat pour sa famille ou des amis. Il faut avoir les bons ingrédients, puis savoir les préparer. S’il vous manque des ingrédients, même si vous savez bien cuisiner, le plat ne pourra pas être complètement réussi. Et si vous avez tous les ingrédients mais que vous ne savez pas les accommoder, le résultat sera aussi décevant. Un grand partenaire international comme l’Union européenne peut fournir quelques ingrédients pour la réussite des élections à venir, ou quelques savoir-faire pour les préparer : en apportant une expertise technique complémentaire à la CEI via le PNUD, en soutenant la société civile, et aussi en dialoguant avec l’ensemble des acteurs politiques de façon neutre. Mais ces ingrédients à eux seuls ne garantiront pas la réussite des élections et la satisfaction des citoyens ivoiriens. La réussite du scrutin du 31 octobre dépend avant tout des Ivoiriens. Nous ne soutenons pas un candidat, nous soutenons un processus, car nous, Union européenne – et j’ai à mes côtés les représentants des Etats membres représentés en Côte d’Ivoire – nous croyons profondément que l’élection est le meilleur moyen de désigner les gouvernants et qu’il est dans l’intérêt de tous – opposition comme gouvernement – que ce processus se passe bien et que les Ivoiriens aient confiance dans le résultat qui sera proclamé début novembre. C’est pour cela que l’une des actions que l’Union européenne a souhaité soutenir à travers son partenariat avec le PNUD vise à permettre sur un plan technique la publication des résultats provisoires bureau de vote par bureau de vote afin que chaque citoyen puisse vérifier que le résultat du dépouillement dans son propre bureau de vote est bien celui qui été pris en compte. Nous soutenons aussi la formation des agents électoraux, qui vont accueillir les électeurs dans les bureaux, mais aussi les campagnes de sensibilisation notamment en direction des femmes et des jeunes, car ce sont des acteurs importants de ces élections. En faisant cela, nous ne nous substituons pas à ce que la Côte d’Ivoire sait faire mais nous venons compléter, grâce à l’expertise de nos partenaires et amis du PNUD. Cette action s’inscrit dans une approche plus large. A côté de ce projet PACE, l’Union européenne soutient un ensemble d’actions menées par la société civile en faveur d’élection pacifiques et inclusives, notamment par des actions menées auprès des enseignants, des jeunes, des personnes en situation de handicap, par des formations de dessinateurs, de jeunes journalistes... Pourquoi l’Union européenne fait-elle cela ? Parce qu’elle a un intérêt partagé avec la Côte d’Ivoire : que les prochaines élections se passent pacifiquement et sans que leur résultat soit contesté. Et aujourd’hui, à près de deux mois du scrutin présidentiel, nous affirmons que nous avons toujours confiance dans la capacité des Ivoiriens à refuser la violence, à se parler et à faire des concessions mutuelles quand c’est nécessaire pour mener à bien ce cycle électoral dans la paix. Il n’y a pas de fatalité, il n’est écrit nulle part que les élections en Côte d’Ivoire doivent se passer violemment. Mais je le redis : notre appui à ce processus électoral n’est qu’une goutte d’eau par rapport à la responsabilité des acteurs ivoiriens. C’est sur cette note qui se veut positive que je voudrais passer la parole à Carol Flore-Smereczniak. Je vous remercie »
Source : Signature de la convention de contribution de l’Union européenne au Projet d’Appui aux Elections (Pace) . Allocution de Laurent d’Ersu, chargé d’affaires de l’Union européenne, Abidjan, le 25 août 2020