Le Docteur Komissiri Dagnogo, est le président de l’Ordre des médecins vétérinaires de Côte d’Ivoire. Mais aussi Directeur général des abattoirs et de l’hygiène alimentaire au District d’Abidjan. Dans cette interview, il donne des informations croustillantes sur le Covid-19 et l’approvisionnement du marché en viande…Interview.. Depuis le début 11 Mars 2020, la Côte d’Ivoire à l’instar des autres pays du monde traverse la crise sanitaire liée au Covid-19, vous le président de l’Ordre des vétérinaires, Directeur général des abattoirs et de l’hygiène du District d’Abidjan, comment avez-vous accueilli cette nouvelle ? Disons qu’aucun pays ne souhaitait que cette maladie se déclare chez lui. Tout le monde souhaitait être à l’abri, être protégé soit par nos comportements, notre vigilance soit par le seigneur. Mais toujours est-il qu’avec la mondialisation aujourd’hui, il est difficile qu’une maladie se déclare quelque part et que celle –ci reste là-bas. Parce que nous bougeons beaucoup, échangeons beaucoup. C’est une situation difficile que nous vivons et nous essayons d’appliquer toutes les mesures barrières qui ont été arrêtées par nos autorités, afin que cette maladie puisse quitter la Côte d’Ivoire. Beaucoup d’informations circulent sur la transmission du Covid-19. On parle du chien, du pangolin. Que dit le vétérinaire que vous êtes ? Il y a beaucoup d’informations qui circulent sur le Covid-19 et il y a beaucoup d’hypothèses sont émises. La première, qui avait été émise par rapport au Covid-19, c’est que le virus serrait partie de la Chauve sourie, en transitant par le pangolin pour atteindre l’homme. Aujourd’hui, il y a une autre hypothèse qui est encore émise. Elle dit que le virus se serrait développé chez le chien au niveau intestinal pour atteindre par la suite l’homme. Donc, c’est pour vous dire qu’en tant que vétérinaire, nous sommes très attentifs et nous souhaitons apporter notre contribution pour la lutte contre cette pandémie. Que ça soit nos collègues du privé ou du public, nous sommes disponibles et essayons d’apporter notre pierre à la sensibilisation de la population.
Docteur, vous avez parlé tout à l’heure du chien, est-ce que l’on devrait s’attendre au niveau de la Côte d’Ivoire, à un traitement de masse des chiens ? En ce qui concerne le chien, il est scientifiquement prouvé que le Covid-19, se transmet au chien. Ça été le cas sur deux chiens à Hong- Kong dont les propriétaires avaient été contaminés et qui ont contaminés leurs chiens. Mais n’ayant pas présenté de symptômes, ils sont devenus négatifs par la suite. Il a été également scientifiquement démontré en Belgique, qu’un chat entré en contact avec son propriétaire qui était aussi malade, ce chat a présenté des symptômes respiratoires et digestifs après avoir été contaminé. Donc sur ce point, on est sûr que le Covid-19, se transmet bien aux animaux notamment aux carnivores domestiques. En ce qui concerne les vaccins, il faut attendre. Pour le traitement, il y a beaucoup de discussions.(…) Le Coronavirus dont on parle aujourd’hui, appartient à une grande famille qu’on appelle les Coronavirudés. Ce Coronavirus existe et ces différents virus existent. Que ce soit chez les animaux, chez le poulet, le Coronavirus existe et il est responsable de la maladie que nous appelons la bronchite infectieuse qui est à la base des troubles respiratoires. (…). Il existe un vaccin contre cette forme-là qui n’est pas du tout transmissible à l’homme. Vous êtes également, Directeur général des abattoirs et de l’hygiène alimentaire du District d’Abidjan. Dès que le premier cas a été découvert qu’avez-vous fait à ce niveau ? Etant donné que le grand Abidjan était isolé du pays, nous avons eu quelques inquiétudes, par rapport à l’approvisionnement de nos marchés. Car, la Côte d’Ivoire n’est pas autosuffisante en protéine animale. Nous dépendons beaucoup, surtout en ce qui concerne le bétail vif, des pays de l’Hinterland : le Burkina Faso et le Mali. En ce qui concerne le lait par exemple, nous dépendons des pays européens. Nous étions inquiets mais , le ministère des ressources animales et halieutiques avec le District d’Abidjan, ont souhaité que les commerçants qui viennent nous ravitailler, puissent profiter du couloir humanitaire afin que le cycle d’approvisionnement de nos marchés ne soit pas rompu. Voilà comment nous avons réussi à rassurer les commerçants. Nous avons connu une baisse vers la fin du mois de mars à début avril, parce que les commerçants qui arrivaient ne pouvaient pas repartir, tant que cette mesure de leur prise en compte dans le couloir humanitaire n’étaient mise en place. Depuis, que ces mesures sont effectives et que ceux qui nous ravitaillent peuvent retourner par vague, en respectant bien les mesures sanitaires, il se trouve que l’approvisionnement a repris. D’un marché à un autre, l’on constate une variation au niveau du prix du Kg de la viande de bœuf. Pourquoi ? C’est une réalité que les prix ont augmenté. Dès que le premier cas a été détecté en Côte d’Ivoire, le 11 mars 2020, et que par la suite on a commencé à détecter d’autres cas, et que le Conseil national de sécurité( Cns) a été amené à prendre un certain nombre de mesures, toute la population a voulu s’approvisionner en même temps. Donc, les gens se sont rués sur la viande. Il était donc difficile de contrôler, les gens ici à l’abattoir, parce que tout le monde voulait faire son stock, pour être à l’ abri d’une éventuelle pénurie. Ce qui a fait que des commerçants dépassés par la demande, ont profité de l’occasion pour augmenter les prix. Nous avons dû communiquer dessus pour leur dire de ne pas profiter de cette occasion, pour augmenter les prix à la consommation. Au niveau de l’abattoir central, quelles sont les dispositions qui ont été prises, pour casser la chaine de propagation du Covid-19 ? Disons dieu merci, nous n’avons pas encore enregistré de cas de contamination ici au niveau de l’abattoir. Nous souhaitons que cela n’arrive pas. Rappelons que dès la découverte du premier cas, le Cns a pris des mesures et ce sont les mêmes que nous appliquons sur notre site ici. Que ça soit à la salle d’abattage, dans les boucheries ou au centre commercial, les mesures sont rigoureusement appliquées. Nous avons fermé hermétiquement le pavillon de la rôtisserie. Nous demandons qu’il y ait des seaux d’eau, du savon un peu partout, à l’entrée de l’abattoir et des boucheries pour que les acteurs eux-mêmes, puissent se laver les mains. Il en va de même chez les clients qui arrivent. Nous demandons aussi que la distanciation sociale qui est de 1 m et 1,50 mètre soit respectée. Nous exigions aussi le port du masque aussi bien par les acteurs que les clients afin de se protéger et de protéger l’autre. Quel est l’impact de la fermeture des restaurants et maquis sur les activités d’approvisionnement et de l’abattoir Nous pensons que l’approvisionnement ne pose pas problème aujourd’hui. Ceux qui nous approvisionnent vont s’adapter. Ils ont leurs représentants sur place. Qui, en fonction du marché, leurs disent qu’il faut envoyer telle quantité. Ça se passe ainsi tous les ans, le seul fait majeur, c’est la pandémie sanitaire. Nous n’avons pas d’inquiétude à ce niveau. Mais, il faut reconnaitre que la production a baissé. Ce à cause de la fermeture des maquis sont fermés tout comme les rôtisseries. Sans oublier les restaurants. Bamba Mafoumgbé,Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. Légende photo : Docteur Dagnogo Komissiri, président de l’Ordre des médecins vétérinaires de Côte d’Ivoire : « Il n y a aucune inquiétude au niveau de l’approvisionnement du marché »( Source : in Le Temps du 06 mai 20)
Transmissions du Covid-19, approvisionnement de la Ci en viande // Les révélations du président de l’Ordre des vétérinaires
Publié le 9 mai 2020