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dimanche 19 mai 2024
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Transports aériens, agences de voyages et maritimes// Ces secteurs au bord de la faillite généralisée

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Transports  aériens, agences  de voyages  et  maritimes//  Ces   secteurs  au bord de la faillite généralisée

Ces secteurs au bord de la faillite généralisée


Le très minuscule et invisible Covid-19 est en train d’impacter tous les secteurs d’activités. S’il ne les a pas déjà tous déglingué. Du transport aérien en passant par les agences de voyages au maritime, ça ne va pas ! Dossier…
En ce qui concerne spécifiquement la Côte d’Ivoire, ce n’est vraiment pas le moment des bonnes affaires dans les transports aériens. Les avions assurant la desserte des lignes commerciales sont quasiment à l’arrêt. A l’exception de quelques vols humanitaires dans le cadre de la lutte contre le Covid-19. A titre d’illustration, les activités de la Compagnie nationale Air Côte d’Ivoire sont à l’arrêt. Juste après la mesure de fermeture des frontières décidée par le gouvernement ivoirien. Ainsi, l’aéroport international Felix Houphouët Boigny de Port-Bouet n’échappe pas à cette mesure rigoureuse. A noter qu’en ce qui concerne la Côte d’Ivoire, dans le secteur des transports aériens, les activités d’Air Côte d’Ivoire, sont au ralentie. Suite aux mesures sanitaires imposées dans les pays de desserte, est « en baisse de plus de 50% actuellement ». De ce fait, la compagnie aérienne a annoncé sur les lignes Abidjan-Douala et Abidjan-Yaoundé « aucun vol en raison de la fermeture de l’aéroport pour une durée non définie » puis la ligne Abidjan-Bamako «aucun vol en raison de la fermeture de l’aéroport» depuis le 19 mars 2020.Par ailleurs, face à l’évolution de la pandémie, AirCôtedIvoire a dû s’aligner sur les mesures prises de part et d’autres à travers le monde en ce qui concerne le déplacement des personnes et des biens. Le général Abdoulaye Coulibaly, président des Conseils d’administration de AirCôtedivoire et Aeria est formel quand il dit : « Tout est à l’arrêt. Nous ne pouvons rien. Même si la Côte d’Ivoire ouvrait ses frontières et que les autres pays ne le font pas, nous ne pouvons reprendre nos activités. Il s’agit de casser la chaine de propagation du virus, en limitant le déplacement des personnes. Nous sommes à l’arrêt même sur la desserte des villes de l’intérieur du pays. Nous étions bien partis mais nous gardons espoir. Certaines compagnies font des vols humanitaires. Comme ceux qui nous allons faire demain (jeudi 16 avril 2020) entre le Gabon et la Côte d’Ivoire en deux rotations. Mais ce n’est pas grand-chose Mais sachez que notre compagnie prépare déjà l’après Covid -19 ». Mais quel est l’impact du Covid- 19 sur les chiffres des Compagnies aériennes et les agences de voyages en Côte d’Ivoire ? Un point fait par l’Associations des compagnies aériennes de Côte d’Ivoire, (Arc) dont la présidente est Madame Patricia Aka donne l’ampleur du manque à gagner. Ce point fait lors du dernier Conseil national du tourisme ( Cnt) présidé par M. Aphing Kouassi, qui a eu lieu récemment à Eden Golf Club d’Abidjan indique en gros que : « Au premier trimestre 2019, le chiffre d’affaires global de l’ensemble du secteur était de 23 milliards de Fcfa contre 3 milliards de Fcfa en Mars 2020. Le mois d’Avril 2020 le chiffre d’affaires pourrait tomber à zéro, compte tenu de la fermeture des frontières ». Evidemment s’il n’y a pas d’avions et donc de vols aériens, il ne pourrait avoir d’agences de voyages qui fonctionnent convenablement. En Côte d’Ivoire, selon l’Association des professionnels de voyages de Côte d’Ivoire,( Apvci), « les 80 agences de voyages sont fermées avec ce que cela comporte comme manque à gagner (…)».Que faire pour relancer leurs activités dans l’après Codi-19 ? Des proposions bien chiffrées ont été adressées au ministre du Tourisme et des loisirs, Siandou Fofana. Que devrait les publier très bientôt. En ce qui concerne particulièrement la relance des Transports aériens en Afrique et particulière en Afrique de l’Ouest, nous sommes d’avis avec M. Tahir Ndiaye, Directeur général Ecole supérieure aéronautique( Esea) que , pour la relance des activités de certaines compagnies aériennes, notamment celles adossées à des Etats, il faudra le soutien et des apports massifs en argent frais des Etats.( Voir encadré 2)
Des millions de pertes d’emplois à travers le monde.
Appelant à des actions urgentes de la part des gouvernements du monde afin de sauver le secteur de l’effondrement, le Conseil mondial du voyage et du tourisme (Wttc), indique que jusqu'à 50 millions d'emplois à travers le monde sont menacés immédiatement, et jusqu'à 320 millions d'emplois sont confrontés à l'impact de « la perte spectaculaire d'entreprises ». Cette organisation ajoute que les voyages et le tourisme contribuent à 10,4% du Pib mondial, sont directement responsables de la création d'un emploi sur 10 dans le monde et pendant huit années consécutives, ont dépassé la croissance de l'économie mondiale. Dans un communiqué rendu public le vendredi 20 mars 2020, le Conseil mondial du voyage et du tourisme (Wttc) avait annoncé une perte d’un million d’emplois par jour dans le secteur au niveau mondial en raison de la crise liée à la pandémie de coronavirus. Selon cette organisation internationale basée à Londres qui représente le secteur privé mondial du voyage et du tourisme, les pertes d'emplois croissantes affectent tous les niveaux de l'industrie et s'accélèrent, alors que les pays prennent des mesures restrictives pour lutter contre le virus. Selon le Wttc, les voyages et le tourisme contribuent à 10,4% du Pib mondial, sont directement responsables de la création d'un emploi sur 10 dans le monde et pendant huit années consécutives, ont dépassé la croissance de l'économie mondiale.

Chappe de plombs sur le transport maritime
Par ailleurs, le secteur du transport maritime, n’est pas aussi épargné. Un secteur stratégique qui transporte environ 80% du commerce mondial. Selon les statistiques de la Conférence des nations unies pour le commerce et le développement, (Cnuced). S’agissant de la Côte d’Ivoire, ledit secteur est touché de plein fouet. S’agissant des exportations, elles se déroulent bien avec les exportations d’anacarde et de cacao. Pour ne citer que ces deux produits. Ce qui n’est pas le cas sur le segment import. Qui se trouve impacté négativement par les fermetures des usines en Europe e en Chine dans le cadre de la lutte contre le Covid-19. C’est de la Chine qui vient le gros lot des importations des pays de l’Afrique de l’ouest. La fermeture des ports chinois qui sont les premiers ports de ravitaillement des ports de la côte ouest africaine ne pouvait qu’impacter négativement l’activité portuaire en Afrique de l’Ouest. Selon M. Djedje Gnakalé, expert consultants en transports maritimes, « Il ne faut pas oublier que le gros lots des importations des pays de l’Afrique de l’ouest provient de la Chine. Aussi, relativement aux pays sans littorale, les activités d’importation se maintiennent grâce aux commandes d’engrais qui a avait été déjà passées. Il faut bien qu’on cultive(…) ». Soulignons au passage que le port naturel du Burkina Faso et du Mali c’est le port d’Abidjan. Les membres de cette communauté portuaire ivoirienne dont les transitaires ressentent également les effets collatéraux crise sanitaire mondiale. Selon M. Stéphane Eholié, Directeur général de la Société ivoirienne de manutention et de transit ( Simat), « La situation est très difficile et tout est bloqué. Les chiffres d’affaires vont baisser et faudra s’attendre à beaucoup de fermetures de sociétés dans notre secteur d’activité. Sans oublier de baisses réelles de recettes au niveau des impôts à l’horizon si la crise devrait s’installer dans la durée. Il n’est pas à écarter une crise économie généralisée aussi. Car nous risquons de faire face à un protectionnisme à tout va de la part certaines grandes puissances du monde. Il urge de faire de nouveaux marchés et aussi consommer des produits locaux. Les ivoiriens doivent consommer ivoiriens. Nous dépendons trop de l’extérieur et le continent africain doit se prendre en charge ». Estime M. Eholié. En attendant, l’expert Djedje Gnakalé pense qu’il est trop de faire une estimation plus détaillée de l’impact du Covid-19 sur le secteur maritime. « Il faudrait attendre d’ici fin Mai 2020 pour avoir une idée exacte de l’impact de la crise sanitaire que nous traversons.(…) Les cours de certaines Matières premières comme le coton.. Risquent d’être impactés négativement» dit-il. Mais qu’est-ce que l’Etat a prévu comme mesures de soutien aux opérateurs économiques du secteur maritime ?( Voir encadré). Face à l’importance stratégique des transports maritimes dans le commerce international, la Conférence des nations unies pour le commerce et le développement( Cnuced), une institution du Système des nations unies basée à Genève a pondu le 25 mars 2020, une note. Dans laquelle, elle plaide pour le maintien des flux de navires, l'ouverture des ports et la fluidité du commerce transfrontalier. Face à la pandémie du nouveau coronavirus,( Covid-19). « Alors que le monde lutte contre la pandémie de Covid-19, le transport maritime joue un rôle essentiel dans la réponse », déclare Mukhisa Kituyi, secrétaire général de la Cnuced, tout en ajoutant que l'accès des navires de commerce aux ports du monde entier et le changement d'équipage ne devraient pas rester "lettre morte". Un tel maintien en cette période de crise mondiale permettrait, selon la Cnuced de maintenir les chaînes d'approvisionnement. « Cela signifie qu'il faut maintenir les ports du monde ouverts aux escales des navires et à la circulation des équipages avec le moins d'obstacles possible. Le transit doit également être facilité », relève M. Kituyi qui souligne que « les pays enclavés doivent avoir accès aux denrées alimentaires et aux fournitures médicales par les ports maritimes des pays voisins ». Le secteur du transport maritime subit de plein fouet les conséquences de la pandémie du nouveau coronavirus, compliquant notamment l'acheminement des marchandises. Or selon la Cnuced, les restrictions au commerce et au transport transfrontalier peuvent interrompre l'aide et le soutien technique nécessaires. Elles pourraient perturber les entreprises et avoir des effets sociaux et économiques négatifs sur les pays touchés
Bamba Mafoumgbé,Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Légende photo : Des avions de la compagnie Aircôtedivoire, à l’arrêt. En attendant le passage de la tempête. ( In Le Temps du mercredi 22 avril 2020)
Encadré :
Les promesses du gouvernement ivoirien
Il a été décidé du réaménagement en liaison avec les Ports Autonomes d’Abidjan et de San Pedro du paiement des frais de magasinage durant la période de la pandémie pour surseoir aux pénalités et suspendre la facturation de surestaries, c’est-à-dire les pénalités dues en cas de dépassement des délais de présence des navires. Au titre des dispositions de préservation de l’outil de production et de l’emploi, les mesures retenues concernent entre autres : La mise en place d’un fonds de soutien au secteur privé pour un montant de 250 milliards de Fcfa, prenant en compte le renforcement du soutien aux Pme pour au moins 100 milliards de Fcfa et la mise en place de fonds de garantie, afin d’avoir un effet de levier sur l’accès au crédit. De bonnes promesses dont ils attendent la concrétisation par le gouvernement ivoirien.
B. M
Encadré 2
Les prévisions d’un expert en transports aériens
Selon M. Tahir Ndiaye, Directeur général Ecole supérieure aéronautique( Esea) l’on va assister dans l’après Coronavirus, à un retour en force de l’Etat régalien en tant que « seul sauveur ». « Je ne crois pas que, sans intervention massive, rigoureuse et volontaire des Etats, régaliens, aucune compagnie aérienne du monde, publique ou privé ne puisse s’en remettre. Il est impossible dans cette crise, et aussitôt après qu’avec seuls, les dynamiques propres et internes de l’économie des transports aériens, une autorégulation autonome puisse se faire. Il est constants de constater que depuis la dernière guerre, les marges internes dans les transports aériens ont été toujours faibles, incapables par elles- mêmes de générer, et d’assister seules, sans des transferts extérieurs, les massifs investissements capitalistiques que requiert le secteur ».( In Le Nouveau réveil , du lundi 20 avril 2020). Aussi, ajoute Tahir Ndiaye, que le Premier ministre français Edouard Philippe venait d’annoncer que « son pays n’hésitera pas à recourir au subterfuge de la renationalisation d’Airfrance, par l’Etat français, son sauvetage express de la crise actuelle ». En ce qui concerne l’Afrique, il évoque également des chamboulements par Covid-19. (…)« Les autres compagnies aériennes de la sous –région francophone, Air Côte d’Ivoire, la toute dernière- née, Air Sénégal Sa. Tacv, Air Burkina, Asky vont se retrouver étouffées par la montagne de dettes issues de leur endettement récent, qui a financé leurs derniers actifs d’avions, elles vont être fragilisées face aux Export crédit agency , face aux essors et avionneurs de qui ces actifs sont acquis. Si Asky suivra le sort que voudra lui réserver son mentor Ethiopian Airlines, les trois autres pavillons nationaux ( Air Côte d’Ivoire, Air Sénégal S.A et Air Burkina) qui voient leur destin très fortement lié à la volonté de leurs Etats respectifs seront paralysées, s’il n’ y a pas d’injection de plusieurs dizaines de milliards de Fcfa de leurs Etats, afin de réamorcer de bien pénibles redémarrages ». Prévoit M. Tahir Ndiaye. Va-t-on assister à un regroupement de ces compagnies pour donner naissance à des groupements plus forts et solides ? Attendons de voir.
B. Mafoumgbé

 

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