Prix garanti bord champ (campagne 2023-2024): Cacao 1000 Fcfa/Kg;  Café  900 Fcfa/Kg

jeudi 2 mai 2024
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Impacts du Covid-19 sur le secteur agricole// Kobenan Kouassi Adjoumani dresse un point détaillé

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Impacts du Covid-19  sur le secteur agricole//  Kobenan Kouassi Adjoumani dresse un point détaillé

 

  « Il n’est pas sans intérêt de rappeler que l’économie de la Côte d’Ivoire repose sur l’agriculture qui représente 22% du PIB, plus de 50% des recettes d’exportation et les deux tiers des emplois. C’est pourquoi, au sortir de la crise post-électorale, l’Etat a initié le Programme National d’Investissement Agricole (PNIA) pour redynamiser le secteur agricole avec plus de 3 000 milliards de F CFA d’investissements.  A travers ce vaste programme, la Côte d’Ivoire a réussi à préserver sa sécurité alimentaire. En effet, de 2012 à 2019, la production vivrière a augmenté d’environ onze millions neuf cent mille (11 900 000) tonnes à environ dix-huit millions six cent mille (18 600 000) tonnes. De même, la production des cultures de rentes est passée d’environ cinq millions (5 000 000) tonnes en 2012 à environ sept millions neuf cent mille (7 900 000) tonnes en 2019. Ce sont ces importants acquis qui sont aujourd’hui menacés par le COVID-19.1- Impacts probables de la crise du COVID 19 sur les cultures vivrièresA partir de 2020, la mise en œuvre du PNIA devrait booster la production vivrière sur toute l’étendue du territoire national. Les récentes estimations de nos services, attestées par les principaux acteurs du secteur Vivrier, montrent que les productions issues des semis de 2019 permettront d’assurer notre sécurité alimentaire jusqu’aux prochaines récoltes.  Cependant, si la crise sanitaire perdure, les stocks disponibles y compris les semences seront entièrement consommés.Ainsi, pour éviter une crise alimentaire, il faut prendre des mesures urgentes et des mesures post- COVID -19. A cet effet, le Premier Ministre Amadou Gon Coulibaly a annoncé cinquante (50) milliards de Francs CFA, pour soutenir le secteur Vivrier. 1.1. Au titre des dispositions urgentes à prendreCes dispositions urgentes et leur stratégie globale de mise en œuvre se résument comme suit :a) Acquérir des kits agricoles (semences, engrais, produits phytosanitaires, outillage agricole, etc.) ;b) Recenser les sites de production propices, avec une bonne répartition géographique sur le territoire national ;c) Distribuer les kits aux groupements de producteurs et à des producteurs individuels disposant de grandes superficies pouvant être mises en œuvre ;d) Appuyer le labour de certains sites de production avec l’utilisation des tracteurs ;e) Encadrer tous les producteurs pour s’assurer de l’effectivité de la production. Cet encadrement sera fait par ANADER ;f) Encadrer la récolte et la mise à marché des productions pour s’assurer qu’elles sont prioritairement consacrées à la consommation nationale. 1.2. Au titre des dispositions post COVID-19Il s’agit des mesures à prendre après la période du COVID-19 pour s’assurer de la non rupture de la production dans le cas où d’autres situations de crise devraient arriver. Il s’agit de : - L’aménagement des sites de production non pris en compte dans les mesures urgentes actuelles en systèmes d’irrigation ;- La construction d’infrastructures de stockage et la constitution d’une réserve alimentaire nationale ;- La vulgarisation du labour et des récoltes mécanisés.Ces mesures urgentes sont à prendre maintenant et à mettre en œuvre rapidement entre avril et juin 2020.  Elles concernent le maïs, le manioc, le maraicher (piment, tomate, aubergine, oignon, gombo et aussi la laitue, la carotte, le chou et le concombre), l’igname, la banane plantain, et la production fruitière (mangue, ananas et banane dessert).2- Impacts probables de la crise du COVID 19 sur les cultures d’exportationAujourd’hui, avec la pandémie, tous les pays importateurs ont gelé leurs commandes.Pour pallier les effets néfastes du Covid-19 sur les exportations agricoles, le Premier Ministre Amadou Gon Coulibaly a annoncé deux cent cinquante (250) milliards de Francs CFA, pour soutenir l’ensemble des acteurs de ce secteur. 2.1. La filière AnacardeLa campagne de commercialisation du cajou a été officiellement ouverte le 6 février 2020, sur la base d’un prix minimum bord champ de 400 F CFA/kg, d’un prix CAF de référence de 1 300 USD/T, d’un niveau de Droit Unique de Sortie (DUS) réduit de 7% à 5% du prix CAF et d’une prévision de production de 800 000 tonnes de noix brutes de cajou.Cependant, ces mesures ont été contrariées par la pandémie du Covid-19 qui a conduit aujourd’hui à une paralysie quasi totale de l’activité économique mondiale, entrainant ainsi une importante baisse des prix internationaux se situant entre 900 et 1 100 USD/T, en dessous du prix minimum CAF. Des mesures urgentes doivent être prises pour permettre l’enlèvement des stocks de noix de cajou aux mains des producteurs.Ces mesures d’urgence se présentent comme suit :- Achats de 200 000 tonnes aux producteurs au prix de 400 F CFA/kg par le Conseil du Coton et de l’Anacarde et le Groupement d’Intérêt Economique GEPPA ;- Mise en place d’un mécanisme de subvention aux Exportateurs pour faire face à la baisse des prix internationaux imposée par le COVID-19 afin d’inciter tous les Exportateurs à reprendre les achats malgré la conjoncture. Ces mesures sont bénéfiques à plusieurs titres :  D’une part, elles devraient permettre l’enlèvement rapide des noix de cajou aux mains des producteurs au prix minimum officiel avant le démarrage de la saison des pluies, un début structuration d’un nombre important de Coopératives de producteurs et d’Acheteurs. D’autre part, elles devraient permettre, à plus de 400 000 ménages défavorisés, de faire face aux difficultés financières accentuées par le COVID.19 et de répondre aux exigences sociales imminentes des fêtes de Pâques et du Ramadan. Notons que le succès de ces mesures est conditionné par leur mise en œuvre rapide et la surveillance stricte des frontières terrestres.2.2. La filière CotonL’évolution de la campagne indique que la production de coton graine pourrait atteindre un nouveau record de 510 000 tonnes. Au stade actuel, un volume de plus 450 000 tonnes est enregistré dans les usines de coton.A l’instar de la plupart des spéculations agricoles, le coton subit l’impact de la pandémie du COVID-19, qui se traduit par une baisse drastique des prix internationaux de la fibre, de difficultés d’exécution des contrats déjà signés et de surcharge des entrepôts.Bien qu’environ 60% de la production de fibre soit déjà vendu par anticipation, la difficulté réside dans les reports de livraison demandés par les clients internationaux en raison des effets du COVID-19. Les risques portent désormais sur la possibilité d’annulation des contrats par les clients si la situation ne s’améliore pas.Ainsi, il faut envisager le paiement du complément de subvention de prix aux producteurs et la prise en charge des effets du COVID-19 sur les prix internationaux.2.3. La filière Café - CacaoLa filière a anticipé en prenant des dispositions internes. Pour le moment, il n’y a pas de ruptures dans la commercialisation du café et du cacao. Cependant, la filière souhaite qu’une provision soit faite afin de pouvoir faire face à tout risque après juin 2020. Elle pourra compléter le montant de cette provision sur ressources propres.Pour la campagne intermédiaire, malgré la chute des cours internationaux, SEM le Président de la République a tenu à maintenir le prix d’achat bord champ à 825 Francs CFA le kilogramme, soit un effort supplémentaire de 200 Francs CFA/kilogramme pour soutenir les producteurs.2.4. Les filières Hévéa et Palmier à huile2.4.1. La filière HévéaLa production de caoutchouc naturelle en Côte d’Ivoire pour l’année 2019, ressort à un peu plus de 689 000 tonnes de caoutchouc sec. La totalité de cette production est exportée. Les principales destinations sont l’Europe (52%), l’Asie (30%), Amérique (11%). Les effets de la pandémie du COVID-19 se traduisent par des reports de contrats ou des reports d’embarquements ainsi que la chute drastique des cours mondiaux. Ces effets vont nécessairement impacter la trésorerie des entreprises et les revenus des producteurs.2.4.2. La filière Palmier à huileLa production d’huile de palme brute est estimée à plus de 535 000 tonnes en 2019. Pour la campagne en cours, les prix aux planteurs sont sensiblement à la baisse (44,32 FCFA/KG en avril contre 54,20 FCFA/kg en mars 2020). Cette baisse des revenus des producteurs, conjuguée à une stagnation des rendements, va provoquer un endettement des planteurs dans l’impossibilité de rembourser les crédits de campagne. Pour les filières Hévéa et Palmier à huile, les dispositions urgentes sont de :- soutenir les revenus des producteurs, pour les produits dont les exportations sont actuellement arrêtées ;- soutenir les usiniers à ce que les activités de leurs unités agro-industrielles ne soient pas interrompues.ConclusionLe Gouvernement Ivoirien fournit d’importants efforts pour atténuer les effets de la pandémie du COVID-19. Hormis les mesures fiscales, ce sont près de trois cent (300) milliards qui ont été dégagés par l’Etat pour soutenir le secteur agricole.Par ailleurs, le secteur agricole accompagne les actions du Gouvernement dans ses efforts. Ainsi, la filière Café Cacao a offert 65 millions de Francs CFA au ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique, dont quarante millions (40) de Francs CFA par le Conseil Café Cacao et vingt-cinq millions (25) de Francs CFA par le Groupement des Exportateurs Nationaux ». 

Source : Ministère de l’agriculture et du développement rural

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