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samedi 18 mai 2024
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Zone de libre- échange continentale africaine,( Zlecaf)// Décloisonner 107 frontières pour en faire un marché global

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Zone de libre- échange continentale africaine,( Zlecaf)//  Décloisonner   107 frontières pour en faire un marché global

En principe, à partir de Janvier 2020, la Zone de libre – échange continentale africaine( Zeclaf) devraient être opérationnel. En attendant zoom sur ce qui se passe aussi bien au niveau de l’Union africaine( Ua) et ses partenaires dont le Centre de commerce international( Cci). Dossier….

L’Afrique, c’est 107 frontières et un ensemble de petits Etats avec plus de 1,5 milliard de consommateurs. Qu’il va falloir unifier dans de la mise en place de la Zone de libre- échange continentale africaine, ( Zlecaf). Qui en principe devrait être opérationnel à partir de janvier 2020. Dans un continent où les tentatives d’intégration régionales n’ont pas connu de succès que peut donner la Zlecaf ? Selon les données de la Conférence des nations unies pour le commerce et le développement( Cnuced), pour la période 2015-2017, « la part du commerce intracontinental ne représente actuellement que 15 % en Afrique, contre environ 47 % en Amérique, 61 % en Asie et 67 % en Europe. Si l’accord de libre-échange est pleinement mis en œuvre à partir de Janvier 2020, le produit intérieur brut ( Bip),de la plupart des pays africains pourrait augmenter de 1 à 3 % une fois tous les droits de douane supprimés, selon les estimations de l’agence onusienne basée à Genève. Cette précision devrait interpeller les gouvernants africains à aller très vite dans la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine » (Voir encadré). Selon les experts, la zone de libre-échange africaine entraînera plus de compétitivité et permettra aux petites et moyennes entreprises, qui constituent 90% du tissu entrepreneurial africain, de participer au commerce à travers l’insertion dans ce marché continental. Pour Dorothy N. Tembo, Directrice exécutive adjointe du Centre de commerce international, ( Itc), « 54 pays sur 55 ont signé , il faut que les signataires ratifient les textes. On avait pensé que l’opérationnalisation de le Zlecaf allait avoir lieu lors du dernier sommet des Chefs d’Etat. Ça n’ a pas été le cas. C’est prévu pour Janvier 2020. Il est impératif que le secteur privé africain participe au débat sur l’accord de libre-échange afin d’exposer ses préoccupations». Si l’opérationnalisation de la Zlecaf intervient en Janvier 2020, le niveau des échanges intra-africains qui est à ce jour de plus de 10% pourrait atteindre les 24% en 2030. Un véritable challenge pour les décideurs africains. Malheureusement, le défi auquel est confronté le continent africain est qu’il compte trop de petits marchés, trop cloisonnés qui rendent le développement des chaines de valeurs et de production très compliqué, au détriment des petits producteurs qui restent confinés à des marchés plus petits.

Investir dans les Tics et l’agro-business

Pour Madame Arancha Gonzalés, la Directrice exécutive du Centre international du Commerce, « il est indispensable que l’Afrique s’active sur le dossier de construction des infrastructures avec un accent sur les infrastructures de production énergétique. Un peu comme l’Éthiopie. En effet Addis-Abeba dispose aujourd’hui de 4000 Mw et vise 10 000 Mw d’ici 2025. Cette manne énergétique constitue le poumon de l’industrialisation en cours dans le pays. Plus, un pays dispose d’énergie, plus les coûts sont bas, plus il attire les capitaux industriels ». A la faveur de la dernière semaine de l’industrialisation qui a eu lieu du 18 au 22 novembre 2019 à Addis –Abeba(Ethiopie) autour du thème : « Commerce et investir dans une seule Afrique », la Directrice Exécutive du Cci a invité les dirigeants africains à joindre l’acte à la parole après de nombreuses années de discours mais aussi invité les pays africains à œuvrer afin de créer de la valeur. Car, il faut aider l’Afrique à s’industrialiser et aider les pays africains à développer leurs économies. « Au cours des 50 ans dernières années les pays qui n’ont pas diversifier leurs économies, n’ont pas beaucoup bénéficié des remontées des cours. Avec le nouvel accord, de nouvelles institutions seront créées. Il y aura des reformes à faire. Le commerce doit être intégré à l’économie d’une manière générale ». Et la place du secteur privé dans tout ça ? Il est impératif que le secteur privé participe à fin de monter ses contraintes et les medias y ont un grand rôle dans le partage de l’information. Mais dans quels secteurs d’activités les pays africains doivent davantage investir dans le développement des services. Pour absorber une partie des 12 millions de candidats qui arrivent annuellement sur le marché africain de l’emploi. Principale raison pour laquelle, elle invite le continent à davantage s’intéresser au secteur des services qui regorge d’un important potentiel en termes d’emplois. En outre, elle propose un investissement substantiel dans l’économie numérique question de permettre un changement radical de l’écosystème de l’économie africaine. « D’ici 2025 le secteur du numérique peut permettre la création de 3 millions d’emplois en Afrique » a-t-elle indiqué. Selon M. Mutchanga, Commissaire à l’industrie et au commerce à l’Ua, c’est en juillet 2020 que vont débuter les échanges commerciaux au sein de la Zlecaf. « Le secteur privé y a un grand rôle à jouer sur la présentation des produits. Notamment sur le packaging, la qualité. Il a été mise en place une Platte- forme dans les négociations pour booster nos échanges. Avec une implication efficiente des jeunes et des femmes entrepreneurs. Un accent particulier sera mis sur le développement du digital en Afrique » a –t-il dit. Justement, parlons de l’avenir du digital et des Tics en Afrique. Ashish Takkat, le Ceo de Maraphones, une entreprise opérant dans la fabrication de téléphones mobiles( Smartphones) estime qu’il faut aller vite et croire aux potentiels de l’Afrique. «La Zlecaf sera un avantage pour nous. Nous sommes des consommateurs de téléphone portable. Mais nous n’apportons pas de valeur ajoutée. Il y en a qui font des assemblages sur le continent. Ce n’est pas de cela qu’il s’agit. Pour fabriquer 3 mille portables, nous avons besoin de 3 mille composantes. Nous devons pouvoir raconter notre propre histoire » a dit M. Ashish. Non sans ajouter que la structure qu’il dirige est en train d’œuvrer dans ce sens au Rwanda et en Afrique du Sud. « Dans les deux pays, nous employons 400personnes avec une bonne partie de femmes, soit 60% de notre effectif. Bientôt nous allons ouvrir une filiale au Nigeria. Nous avons exporté vers 43 pays nos portables. L’Asie n’a pas l’exclusivité de l’exportation vers les pays africains ». Il est à rappeler que l’usine de Kigali, a coûté 24 millions de dollars soit plus de 12 milliards de Fcfa et devrait produire 1.200 smartphones par jour au départ, avec pour objectif d'atteindre 1,5 million par an. Celle qui a ouvert en Afrique du Sud devrait aller dans le même sens. « Nous sommes le tout premier fabricant de smartphones en Afrique. Kigali, qui a coûté 24 millions de dollars soit environ 12 milliards de Fcfa et devrait produire 1.200 smartphones par jour au départ, avec pour objectif d'atteindre 1,5 million par an » explique Ashish Takkat

…. l’énergie et les transports aussi.

Investir dans l’agro-business, pourrait aider l’Afrique non seulement, à nourrir sa nombreuse population mais davantage moderniser et mécaniser son agriculture. Sur ce point, Eng Haui Sombol, le Ceo Islamic Trade finance révèle que sur 75 millions de dollars soit 37,500 milliards de Fcfa mis en place par la structure qu’il dirige sont destinés aux agriculteurs africains. « L’Intégration et la solidarité font partie de notre environnement. Nous investissons 200 mille dollars soit plus de 100 millions de Fcfa à plus de 500 milliards de Fcfa par an en Afrique dans le secteur de l’agriculture et énergie. Nous sommes très contents de savoir que l’Afrique c’est le présent. Nous finançons les filières cotonnières en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso » Face à l’immensité des besoins des populations africaines, la Banque africaine de développement ( Bad) est en action. Ainsi, grâce aux investissements que la Banque africaine de développement (Bad) a effectués en 2015, 1,2 million d’utilisateurs des transports publics ont gagné en mobilité tandis que plus de 18 millions de personnes ont profité de meilleures infrastructures routières, et près de 200 000 emplois vont être créés dans le secteur des Tics. Ces conclusions ont été présentées dans le rapport annuel de la Bad sur ses investissements dans le secteur des transports et des Tic, publié le 1er juillet 2016. La même source ajoute que l’année 2015, « la Banque africaine de développement ( Bad) a investi pour plus de 2 milliards de dollars Eu soit environ mille milliards de Fcfa dans un total de 17 projets dans transports et les Tic. C’est moitié plus que ce que la Banque s’était fixé pour objectif ; ce qui s’explique notamment par l’ouverture d’une fenêtre d’accès aux financements Bad pour des pays auparavant éligibles au seul Fonds africain de développement (Fad), ainsi que par le recours croissant au co-financement via des fonds comme l’Africa Growing Together Fund (Agtf) » Quid des prochaines années ? « Au cours des prochaines années, l’impact de ces projets devrait être particulièrement important, contribuant à l’intégration régionale, libérant le potentiel agricole et facilitant l’industrialisation de l’Afrique », fait observer Amadou Oumarou, directeur du Département transport et Tics au sein de la Bad

Bamba Mafoumgbé,Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser., envoyé spécial à Addis- Abeba(Ethiopie)(  In Le Temps  du 20 décembre 19

Légende photo : Les africains doivent investir davantage des projets structurants comme l’aéroport international Bolle d’Addis Abeba

 

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