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samedi 18 mai 2024
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Agro-industrie/ De la production à l’industrialisation de la cola en Ci// Dans le secret d’une filière très rentable et peu explorée…

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Agro-industrie/ De la  production à l’industrialisation  de la  cola en Ci//  Dans le secret   d’une  filière   très rentable et   peu explorée…

La noix de colas, est l’un des produits du cru dont la production, l’industrialisation et l’exportation rapportent gros aux acteurs de cette jeune filière qui ne cesse de se développer au fil des années. Mieux, Dame cola très sociable est dans une phase d’industrialisation active. Enquête…
La Côte d’Ivoire en plus d’être le premier pays producteur mondial de cacao avec environ 2 millions de tonnes, occupe également le même rang mondial avec la Cola, pour une production annuelle de 260 mille tonnes de noix fraiches. En 2016 dont, la Côte d’Ivoire a exporté plus de 200 mille tonnes de belles noix fraiches. Selon les chiffres officiels publiés en 2019, la filière a occupé plus de 2 mille producteurs et a généré au moins plus 78 milliards de Fcfa de chiffre d’affaires. Mieux des sources nous indiquent plus de 100 milliards de Fcfa de chiffre d’affaires. Le prix d’achat moyen du kilogramme est de 400 Fcfa. Rappelons que le colatier est un arbre typiquement africain, cultivé dans de nombreux pays du continent africain comme la Côte d’Ivoire, le Nigeria, le Cameroun mais aussi ailleurs comme en Jamaïque. Le colatier peut atteindre jusqu’à 20 m de hauteur, ses fruits sont constitués de 3 à 5 follicules dans lesquels sont logées des noix dont la couleur varie du rouge foncé au blanc crème, en passant par le rose. Mais pendant combien de temps, la Côte d’Ivoire, va –t-elle continuer à se comporter en importateur nette de noix brutes et donc de pourvoyeuses de Matières premières pour les transformateurs implantés en Europe et aux Etats unis d’Amérique( Usa). Dans ce dernier pays, nous dit-on, la noix de cola rouge foncée est très prisée.

La Cola : Ce produit aux atouts insoupçonnés

Les noix d’origine Côte d’Ivoire sont très prisées dans la pharmacie moderne, dans l’industrie textile (confection de la teinture), dans la cosmétologie. La noix de cola est utilisée aussi dans l’agroalimentaire, du fait de sa forte teneur en caféine, la noix de cola est utilisée pour la fabrication de boissons gazeuses, tonifiantes et énergisantes, de vins et de liqueurs. Egalement, la cola entre dans la composition de médicaments produits par la pharmacopée africaine qui traitent certaines maladies (toux, fontanelle, diarrhée, etc.). Par ailleurs, dans la zone soudano-sahéliennes à dominance musulmane,la cola exerce des fonctions sociales, culturelles et religieuses importantes. Elle a longtemps été considérée comme un produit de cueillette, les producteurs se contentant d’exploiter des arbres spontanés trouvés lors de la création des plantations de cacao et de café. Une option qui a désormais changée.

 

L’avènement des marchés nouveaux ; comme socle d’un tissue industriel local en devenir.

Aujourd’hui, avec l’avènement sur les marchés de nouveaux produits à base d’extraits de la noix de cola et l’exploitation abusive des forêts avec pour corollaire la disparition des colatiers spontanés, on assiste à la création de plantations de colaterais, la culture se substituant à la seule cueillette. La colaculture a toujours fait vivre bon nombre d’Ivoiriens et constitue une source de revenue substantielle pour de nombreuses familles. Depuis près d’une dizaine d’années, la culture de la cola en Côte d'Ivoire connaît une véritable révolution et un engouement réel dans le monde paysan, avec un nombre croissant de producteurs ivoiriens et des plantations allant jusqu’à 10 hectares d’un seul tenant. Autrefois produit de cueillette, l’on note un intérêt croissant des producteurs qui mettent, de plus en plus, en place des plantations de colatier en culture pure. La plupart de ces plantations se concentrent dans cinq principales régions : les Régions des Lagunes (Sikensi), de l’Agneby-Tiassa (Azaguié, Agboville), de l’Indénié (Abengourou et Bettié), du Sud-Comoé (Mafféré et Bianouan) et du Bas Sassandra (San-Pédro).Selon des informations recueillies sur le site du Fonds interprofessionnel pour la recherche et le conseil agricole,( Firca), « la filière ivoirienne de la cola est en plein dans l’organisation. Avec la cohésion au sein des acteurs très dynamiques mais qui ont jusque-là travaillé dans le désordre dans une filière pourtant très porteuse. Pourvu qu’on y mette de l’ordre. Partie de l’informel, l’interprofession de la Filière Cola de Côte d’Ivoire, ‘Intercola’ (Interprofession Cola) a été reconnu par décret n° 2018-716 du 12 septembre 2018. Son président du Conseil d’administration est M. Abou Cola. Qui est au four et au moulin avec les administrateurs, pour parler d’une même voix et asseoir solidement cette jeune filière »Désormais, les informations sur l’état de santé de la filière est difficile à obtenir. Toutes aussi précieuses que la tranche de Goulèh ou cola(Bété) durant la période de soudure dans nos contrées. Nous avons l’amer constat lors de notre enquête sur le terrain. Le Professeur Biego Henri, le Directeur exécutif de l’Intercola ne peut parler à la presse, sans autorisation du Conseil d’Administration. Ne disposant pas de programme de développement soutenue par l’Etat, la filière est confrontée à des difficultés tant au niveau de la production, de la transformation que de la commercialisation. Nos investigations et compilation de fonds documentaires nous ont permis de savoir que « la filière Cola ne faisant pas partie des filières cotisantes, le financement de ses projets se fait sur la Caisse de Solidarité du Firca. Ainsi, de 2009 à 2018, plus 425 millions de Fcfa ont été mis à disposition pour réaliser les projets aux profits de la filière Cola. Dans l’objectif de contribuer à son développement, le Firca a en accord avec les acteurs,a financé des actions/projets aux profits de la filière Cola dans les domaines des études d’accompagnement, de la recherche appliquée et du renforcement des capacités des acteurs ». Ainsi, des projets sont en cours de réalisation. Notamment des projets de recherche en vue de l’amélioration de l’itinéraire technique du colatier d’une part, et l’amélioration et la création variétale du colatier et d’autre part. Sans oublier l’appuis aux Organisations professionnelles agricoles( Opa). Ce n’est pas tout. Tout est mis en œuvre pour l’opérationnalisation de l’Intercola ainsi que l’appui à la mise en place d’un système de commercialisation et de cotisations professionnelles.
Seulement dix mille tonnes de noix transformées localement par an.
A travers ce projet, chaque année, le Firca mène des actions au profit de la filière Cola dans l’objectif de contribuer à son organisation, de l’aider ainsi à sortir de l’informel et de la rendre plus performante. Il s’agit de la formation des dirigeants à la gestion coopérative, du financement de tournées d’investiture des délégués régionaux et départementaux et de l’Assemblée générale constitutive de l’organisation interprofessionnelle Cola. L’ensemble de ces actions, conjuguées avec celles des acteurs de la filière, ont permis d’obtenir la reconnaissance par le gouvernement ivoirien de l’Intercola par décret n° 2018-716 du 12 septembre 2018. En vue de l’opérationnalisation de l’Intercola et de la mise en place d’un cadre formel de mobilisation des ressources suite à sa reconnaissance, les actions du Firca en direction de la filière Cola portent sur : Appui pour la mise en place de dix (10) représentations régionales de l’Intercola par le financement d’une tournée d’information et de sensibilisation des producteurs et des commerçants-exportateurs dans les zones de production et de transit de la cola pour permettre une adhésion et une forte implication des acteurs. Ces représentations auront pour rôles, d’appuyer le développement de la filière et d’assurer le suivi de la commercialisation intérieure, ainsi que les flux de cola à l’export. Le Firca a élaboré et introduit un décret portant institution de la cotisation professionnelle sur le kilogramme de noix de cola sur la période quinquennale 2019-2023, à la suite de concertations avec les acteurs de la filière, conformément à la procédure en la matière. Les efforts entrepris pour la production de la noix de cola ont propulsé les exportations de cette filière et le pays est devenu un leader africain en la matière. Il y a de fortes chances que le Coca-Cola ou le Pepsi que nous buvons résulte de la noix de cola récoltée en Côte d’Ivoire. Si ce n’est déjà fait. Élément essentiel dans l’économie du pays, la noix de cola est croqué partout en Afrique subsaharienne. Jadis, cette noix était tellement prisée, qu’elle était considérée comme une monnaie. Elle est réputée pour donner de la vigueur et de l’énergie. Nos investigations nous indiquent que la transformation locale est au stade embryonnaire. Une seule entreprise basée à Abidjan a décidé de s’engager dans la transformation locale et ne traite que 10 mille tonnes de noix brutes par an : Il s’agit de l’ Africaine d’échanges commerciaux,( Afreco) dont le Président n’est autre Jean Claude Gombert. Se confiant à des confrères, il a dit que «La Côte d’Ivoire est le premier pays exportateur de noix de cola. C’est une activité qui se perd dans la nuit des temps. Elle est séculaire voire millénaire. C’est une activité qui intervient entre les producteurs au sud en forêt et les consommateurs au nord en savane et depuis toujours » La production ivoirienne de noix de Cola attire les grands groupes comme Coca-Cola. Sur la période de 2010 à 2020, le géant américain aura investi 17 milliards de dollars soit plus de 8500 milliards de Fcfa sur le continent africain. «Ce niveau d’investissement est la preuve de notre confiance et de notre engagement en Afrique». Estime le président du Groupe Coca-Cola pour l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique, Brian Smith lors d’une visite en septembre 2017 à Abidjan. La Côte d’Ivoire passe à la vitesse supérieure. La filière cola en Côte d’Ivoire a décidé de s’organiser afin de booster ses opérations de production, de collecte, de stockage, de transformation, de commercialisation et de rentabilité.( voir encadré 1) Produit à forte symbolique d’intégration en Afrique de l’Ouest, le nom Cola était en compétition avec Afriki et Eco pour donner son nom à la future monnaie unique de la Communauté économique des états de l’Afrique de l’Ouest,( Cedeao). L’Eco a été retenu par les experts.
Bamba Mafoumgbé,Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Légende photo : Une vue d’un centre de traitement de noix de cola après la cueillette ténu par plusieurs dizaines de femmes ( In Lginfos du 22 aout 2019)
Encadré : Des résultats significatifs malgré le manque de financement

Une filière agricole ne pouvant être dynamique et compétitive, sans l’appui de la recherche, un partenariat avec le Centre nationale pour la recherche agronomique( Cnra) est en cours et soutenu par le Firca via sa caisse de solidarité. Ainsi, 05 fiches techniques de technologies éprouvées ont été produites en vue d’améliorer la productivité des vergers par des techniques culturales adaptées au colatier. Il a été également initié un projet de pré- germination des semences de colatier avec la technique de levée de la dormance. Mais aussi et surtout d’opérations de récolte et post-récolte de la Cola. Des actions sont en cours pour la mise à disposition de matériel végétal performant. Les résultats intermédiaires obtenus à ce jour sont encourageants et laissent entrevoir que 301 accessions paysannes avec de bonnes performances agronomiques collectées et multipliées par bouturage en vue de renforcer le potentiel génétique du colatier en Côte d’ivoire. Après la destruction du site expérimental et de recherche du Cnra sur la Cola de Bingerville, une station du Cnra à Divo a pris le relais. Ici, il est mis en place une collection de 1 ha à Divo avec 77 accessions, de deux collections à Man (0,75ha) avec 79 accessions et une collection à Abengourou (1 ha) avec 49 accessions. Pour aider les colaculteurs à avoir plus de débouchés à l’export notamment vers les pays de l’Union Européenne (espace aux directives et normes alimentaires très rigoureuses), un bio-pesticide (Top Bio) inhibant efficacement la croissance des moisissures avec une faible toxicité a été proposé pour réduire les pertes post-récoltes. « Des barquettes en polystyrène ont été proposées pour améliorer le conditionnement en lieu et place des paniers en rotin. Un diagramme révisé du processus de traitement de la noix de cola suivant la norme Brc a été proposé aux acteurs que nous sommes. Mais…. » Nous a indiqué un colaculteur basé à Sikensi. Un Plan stratégique de développement (Psd) 2017-2020 de la filière Cola servant de boussole au développement de la filière a été élaboré, à la suite d’un bilan diagnostic établi en 2009. Ce Psd 2017-2020 comporte un portefeuille de 25 projets/actions projets dans les domaines de l’organisation de la filière, de la production, de la commercialisation, du financement, de la Conservation et de la Transformation. Un cadre formel d’organisation de la collecte, de la commercialisation et de l’exportation de la noix de cola à partir d’une analyse pertinente du système de commercialisation existant a été proposé à la suite d’étude du système de commercialisation intérieure des précieuses noix de Cola.

Bamba M.
Légende photo : Une plantation de colatier grâce au concours de la recherche agronomique
( In LGINFOS DU 22 AOUT 19)

 

 

 

 

 

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