Voilà maintenant quelques années que la cigarette électronique s’est popularisée un peu partout dans le monde. D’autres produits ont par la suite vu le jour comme les produits de tabac chauffé. Mais quelles sont leurs réelles différences avec la cigarette classique ? De l’avis d’un expert qui le dossier depuis quelques années, « le point commun entre la cigarette électronique et la cigarette classique, c’est la nicotine. C’est une molécule addictive qui pourrait être comparée à la caféine, même si elle est dite beaucoup plus addictive. Si les dangers de la cigarette sont aujourd’hui bien connus, beaucoup de gens en ignorent encore les causes réelles. La principale cause de la nocivité de la cigarette est la combustion. En effet, c’est lorsqu’il y a combustion du tabac (qu’il est brûlé), que la plante de tabac et les autres ingrédients, libèrent des milliers de molécules dont des centaines sont reconnues comme cancérogènes » C’est là disent-ils, que se trouve la différence majeure entre cigarette électronique, produit de tabac sans combustion et cigarette classique. « La cigarette électronique contient de la nicotine liquide, le produit de tabac chauffé comme son appellation l’indique contient du tabac mais il est chauffé et non brulé et la cigarette classique quant à elle, est combustible d’où sa nocivité. Ces produits sont-ils vraiment moins nocifs pour la santé » ajoute M. Koffi, un amateur de ces nouveaux produits rencontré dans un club privé d’Abidjan, la capitale économique ivoirienne. A la question de savoir s’il faut faire une différenciation dans la règlementation des produits sans combustion notre jeune fumeur ajoute que « l’un des objectifs de l’Organisation mondiale de la Santé (Oms) est de réduire la prévalence du tabagisme de 30% d’ici 2025. L'une des solutions les plus rapides et les plus efficaces pour atteindre l'objectif global de réduction des maladies non transmissibles serait de passer des produits de tabac conventionnels à des produits à faible risque, sans combustion. La première cause de maladies liées au tabagisme est l’ensemble des substances toxiques dans la fumée de cigarette, dont la plupart sont formées lors de la combustion du tabac » .Il est à noter qu’ un certain nombre d'organismes de réglementation et de santé publique ont reconnu qu'il était nécessaire d'encadrer la mise sur le marché de produits supposés réduire les risques de maladies liées au tabagisme. Alors, si l’objectif de santé publique est la priorité des gouvernements, des corps médicaux, des Ong et des sociétés civiles, il serait intéressant de comprendre pourquoi devrait-on interdire ou restreindre des produits qui seraient moins nocifs, pendant que les cigarettes classiques que nous savons très nocives pour la santé, sont tolérées ? Aussi sur les bords de la lagune Ebrié( Abidjan) d’autres experts et accros aux produits du tabac s’interrogent si les fumeurs adultes qui choisissent de continuer à fumer, n’ont-ils pas droit à des alternatives si elles sont moins dangereuses pour leur santé ?Autant de questions que pourraient se poser les législateurs. Aujourd'hui, de nouveaux produits à base de tabac ou de nicotine ou autres produits telles les cigarettes à base de plantes sont souvent vendus comme des substituts moins nocifs que les cigarettes classiques ou comme des traitements efficaces pour arrêter de fumer. La réglementation pourrait donc très bien inclure le principe de réduction de la nocivité. La réduction de la nocivité correspond à la volonté de réduire les méfaits d’une activité dangereuse, plutôt que d’empêcher la pratique de cette activité de manière inefficace. Appliquée au tabagisme, la réduction de la nocivité renverrait au développement de nouveaux produits du tabac qui réduiront les risques de maladies liées au tabagisme. Les lois relatives à la lutte antitabac devraient donc différencier la réglementation des cigarettes de celles de ces nouveaux produits qui devraient faire l’objet d’une réglementation au cas par cas au fur et à mesure que nous en saurons plus sur ces produits à travers la recherche et à la science. Et ceci afin de ne pas réduire à néant toute chance aux fumeurs de pouvoir bénéficier d’alternatives moins nocives pour leur santé et faciliter leur transition vers la cessation.
Bamba Mafoumgbé,Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.( In Lginfos du 8 juillet 2019)
Légende photo : ( photo de fumeur) Il faut faciliter la transition vers la cessation