Prix garanti bord champ (campagne 2023-2024): Cacao 1000 Fcfa/Kg;  Café  900 Fcfa/Kg

samedi 18 mai 2024
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Cacao : Après la décision commune Côte d’Ivoire- Ghana// Ce que préparent les multinationales….

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Cacao : Après  la  décision  commune Côte d’Ivoire- Ghana//    Ce que préparent les multinationales….

L’annonce de la décision commune sur la commercialisation du cacao sur le marché mondial, par la Côte d’Ivoire et le Ghana, est diversement appréciée au bien au niveau des pays producteurs que des analystes et observateurs du marché. Dossier sur les probables conséquences d’une décision historique.

 

La boucle est bouclée et un pas de géant vient d'être fait dans le monde du cacao. La Côte d'Ivoire et le Ghana, soit plus de 60% de l'approvisionnement mondial en fèves, ont fixé d'un commun accord un nouveau prix minimum d'achat du cacao pour la prochaine campagne principale 2019/20 qui démarre début octobre 2019 dans les deux pays. Une décision qualifiée d' "historique" par le patron du Cocobod ghanéen, Joseph Boahen Aidoo. Côté ivoirien, M. Yves Koné Brahima, Directeur général du Conseil Café-cacao ne cache pas aussi sa joie. Il s’agit d’« obtenir des industriels et des autres partenaires de la filière un prix qui puisse rémunérer le travail de l’homme décemment », a commenté M. Koné Brahima devant une télévision locale en marge de la rencontre ( Selon l’Afp).     Le prix minimum est élevé, de l'ordre de 2 600 dollars soit plus de 1,3 million de Fcfa la tonne, identique pour les deux pays. Il est plus de 1 000 dollars soit plus de 500 mille Fcfa au-dessus des actuels prix bord champ et au-dessus des cotations sur les marchés à terme de Londres et de New York. Une rémunération décente pour le travail des cacaoculteurs. Rappelons que le prix garanti minimum actuel bord champ pratiqué en Côte d'Ivoire pour la campagne 2018/19 est de Fcfa 750 le kilogramme soit 1 290 de dollars soit de 640 mille Fcfa la tonne, et au Ghana de 7600 cedis soit 1 410 dollars soit plus de 705000 Fcfa la tonne. Quant aux marchés à terme, Londres a clôturé le soir   du jeudi   13 juin 2019 très fortement en hausse en réaction aux réunions d'Accra, respectivement à   2 366 dollars soit 1 , 183 million de Fcfa et 2 541 dollars soit plus de 1 ,270 million de Fcfa la tonne sur l'échéance septembre2019. Aussi, « les deux   pays ont aussi déclaré suspendre jusqu'à nouvel ordre la vente de fèves de cacao sur la campagne 2020/21 et, apparemment, jusqu'à ce que le prix planché entre en vigueur » ont annoncé les deux pays. Un prix minimum dont le principe a été accepté dans la foulée le mercredi juin 2019 à Accra, par les acteurs du marché, que ce soit les traders, les transformateurs et les industriels de la filière. Ils ont, toutefois, demandé la tenue d'une réunion le 3 juillet 2019 à Abidjan pour déterminer comment mettre en œuvre concrètement la mesure. Que pourrait cacher cette facilité palpable avec laquelle ce prix minimum a été accepté par ces acteurs du marché ?   Si le principe du prix plancher est un acquis, sa mise en place   pourrait mettre un an, plus ou moins. Rappelons que le marché mondial du cacao est actuellement plutôt bien approvisionné, avec un excédent estimé par l'Organisation internationale du cacao (Icco ) de 36 000 tonnes sur 2018/2019. Mais que disent les experts sur la rentabilité d’une telle décision dite ‘ historique’ aussi bien en Côte d’Ivoire qu’au Ghana ? ( Voir encadré 1) Pour la première fois depuis 2012, la Côte d'Ivoire vend en direct son cacao a arrêté de vendre son cacao aux enchères quotidiennes pour opter pour des contrats directs, de gré à gré, avec les grands acheteurs internationaux, se rapprochant du mécanisme de vente ghanéen. Puis, le mercredi dernier 5 juin 2019, le Conseil du café cacao ivoirien a cessé ses ventes anticipées de cacao sur 2019/20. Sur les 100 milliards de dollars soit plus de 50 mille milliards de Fcfa de la filière chocolat 6 milliards de dollars soit plus de 3 mille milliards de Fcfa seulement reviennent aux producteurs, (Encadré 2). Rappelons aussi que la Côte et le Ghana connaitront en 2020 une année électorale. Cette préoccupation de prendre davantage les rênes du marché mondial du cacao s'était exprimé lors de la conférence internationale du cacao à Berlin. L’échéance électorale 2020 en Côte d’Ivoire est une équation à plusieurs inconnues dont l’organisation nécessite un budget alimenté par une bonne trésorerie, donc de l’argent frais. Rappelons que pour les élections 2015, là où le Gouvernement ivoirien prévoyait 30 milliards de Fcfa dont   plus de 20 milliards devraient aller   à l’opérateur technique, la française Morpho selon la « La Lettre du Continent ». De son côté, la Commission électorale Indépendante( Cei) avait présenté un budget de 60 milliards de Fcfa et elle avait du mal boucler son budget, à   4 mois du premier tour de la présidentielle de 2015. Comme on le voit, le Régime d’Abidjan doit   prendre les précautions pour avoir une bonne trésorerie afin de faire face à certaines échéances incompressives. Pour revenir à l’actualité cacaoyère, ministre de l'Agriculture d'Equateur, Ruben Flores Agreda, avait estimé il y a plus d’un an , lors d’une rencontre internationale sur le cacao à Berlin qu’il ne s’agit pas d’un problème   de prix « mais de   structure des prix ».Quand Luc Magloire Mbarga Antagana, ministre du Commerce du Cameroun a ajouté que « la structure de prix devra être modifiée pour atteindre une rémunération équitable du producteur ». Une rémunération qui est   le fondement même de la lancinante question d'une économie durable du cacao.   En toute logique, la prochaine étape pour la Côte d'Ivoire et le Ghana serait de prendre leur part de la Taxe à la valeur ajoutée( Tva) perçue sur les prix des produits finis vendus aux consommateurs, comme cela avait été évoqué, là aussi, à Berlin. Les pays producteurs mettraient alors un pied dans le marché de la consommation, en attendant qu'ils envisagent, le cas échéant, de prendre une part au capital des   grandes multinationales chocolatières....

 

Bamba Mafoumgbé, Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. Koné Yves Brahima, Dg du Conseil café-cacao.( Lginfos du 17 juin 19)

 

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