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samedi 18 mai 2024
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Agriculture et irrigation// La Côte d’Ivoire doit s’inspirer de l’expérience marocaine

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Agriculture et irrigation//  La Côte d’Ivoire doit  s’inspirer de l’expérience marocaine

 La production nationale de riz dépend à  plus de 70% de riziculture  pluviale contre  20% de riziculture irriguée  à condition de  maitrise de l’eau et à 10% de riziculture inondée. La  riziculture inondée se pratique en général en grande partie dans la région  d’Odienné et Touba d’une part, et  d’autre part,  dans une petite proportion  dans la zone de Séguéla et Boundiali. Dans ces régions- là, quand il pleut, les cours d’eau débordent et vont envahir de grandes étendues de terres.  Par la connaissance  du comportement de l’eau, il  y a des variétés de  riz dite inondée ( Deepwatterrice) qu’on sème juste avant l’arrivée de l’eau. Au moment où l’eau arrive, elles ont déjà poussée et elles  continuent de pousser  dans l’eau.  Quand l’eau se retire, elle laisse  du limon  sert  de sel minéraux à l’eau. Selon  l’agroéconomiste, Dembélé Yacouba  que nous avons rencontré il y a  quelques années, « les  étendues  d’eau qui apparaissent pendant la saison des pluies,  disparaissent   après la saison pluvieuse.  C’est un peu plus compliqué  de faire une retenue, il faut une certaine  quantité d’eau dans le cas contraire,  elle va  s’évaporer. Aussi, la réalisation d’une retenue  d’eau  coûte un peu cher.  Nous avons eu plusieurs cadres ivoiriens qui on fait ce genre de retenue d’eau. Quand nous sommes allés voir, nous leur avons dit que  l’eau allait s’évaporer. Ils y ont investi beaucoup d’argent mais  le lac c’est asséché par la suite. Parce que, pour que ça passe la période de la saison  sèche, il faut vraiment une certaine quantité d’eau. En plus  de l’évaporation, vous devez faire l’irrigation  des cultures, ça ne va pas tenir longtemps.  Il  y a au préalable des études très serrées à réaliser qui peuvent prendre un à deux ans.  Rien ne se fait au hasard et aussi, il faut connaitre le bassin versants qui ruissellent vers là,  la quantité d’eau qui arrive là » L’ambition de la Côte d’Ivoire, c’est de faire  le maximum de retenues d’eau  à travers  un programme chiffré en plusieurs  milliards de Fcfa. «Un barrage, ça coûte cher. Pour aménager rien qu’un hectare,   il faut au moins 17 millions de Fcfa et pour une prise  au fil de l’eau c’est  1,8 million de Fcfa.  C’est pourquoi, nous sommes  en train  de privilégier cette dernière option qui coûte moins chère »   nous avait-il indiqué.  Au niveau de la Côte d’Ivoire, la  moyenne de précipitation  est  de  1500mm par an. Un pays comme le Maroc ne reçoit  que 450mm de pluie  par an mais a plus d’eau conservée que la Côte d’Ivoire. Parce qu’il a plus  beaucoup de retenues d’eau  qui lui permettent  de  pratiquer  une agriculture irriguée très dynamique avec à la clé des produits de contre-saison à volonté  bien souvent exportés( Agrumes)  vers la Côte d’Ivoire.   Parlant justement de ce pays,  des informations glanées  sur  le site www.agriculture.gov.ma,  font état de ce   que l’agriculture irriguée s’est imposée comme composante de l’économie nationale et régionale en tant que levier de production de richesses et de création d’emplois. En effet, « l'agriculture irriguée au Maroc, bien qu'elle n’occupe que 15 % des superficies cultivées contribue à environ 45 % en moyenne de la valeur ajoutée agricole et intervient pour 75 % des exportations agricoles. Cette contribution est plus importante pendant les années de sècheresse où la production des zones Bour est sévèrement affectée. Durant la campagne 1994-1995, année sèche, cette contribution s’est par exemple située à 70% de cette valeur ajoutée. Le secteur irrigué contribue en moyenne à hauteur de 99% pour la production de sucre, 82% pour les cultures maraîchères, 100% pour les agrumes, 75% pour les fourrages et 75% pour le lait. En outre, ce secteur assure près de 120 millions de journées de travail par an, soit environ 1 million 65 mille emplois dont 250 mille permanents »  ajoute  la source.  Qui ne manque  de préciser   qu’ à  cela, il faut ajouter l'amélioration des revenus des agriculteurs qui, grâce à l'avènement de l'irrigation, ont été multipliés par 5 à 13 fois selon les périmètres, le désenclavement et l'accès aux autres services publics communaux comme l'eau potable, l'électrification, etc., ainsi que les retombées importantes à l'amont sur les secteurs des travaux publics, de l'industrie et des services, et à l'aval sur le secteur de l'agro-industrie. Cette vision marocaine doit inspirer la Côte d’Ivoire dont le succès  dit-on repose sur l’agriculture. 

Bamba Mafoumgbé  

Légende photo : Ici, un site irrigué au Maroc. Cela  doit inspirer la Côte d’Ivoire. (  In Lginfos  du 11 juin 19)
 

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