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samedi 4 mai 2024
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Fidèle Neto (pdt Comtatci)/Directive 2017 de l’Uemoa sur les produits de Tabac // « La Côte d’Ivoire est bien en dessous du taux préconisé »

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Fidèle Neto (pdt Comtatci)/Directive 2017 de l’Uemoa sur les produits de Tabac // « La Côte d’Ivoire est bien en dessous du taux préconisé »

A la faveur de « la journée mondiale sans tabac » qui a lieu tous les 31 mai, M. Fidèle Neto, le président de la Conférence des médias contre le Tabagisme, l’Alcoolisme et la Toxicomanie en Côte d’Ivoire (Comtatci) commente l’application de la Directive 2017 de l’Uemoa sur les produits de tabac.  
 Depuis décembre 2017, le conseil des ministres de la commission de l'Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) a pris une directive sur les taxes et les droits d’accises sur les produits de tabac dont la transposition devrait s’achever fin décembre 2019. Comment évolue le processus ?
 Il faut dire que le processus évolue difficilement à cause de l’ingérence des firmes de tabac. En ce qui concerne la côte d’Ivoire, la taxe est de 43% contre le minimum de 50% qu’exige la directive de l’Uemoa sur les taxes et les droits d’accises. La Côte d’Ivoire, à ce jour et avant la date buttoir qui est fixé à fin décembre 2019, reste encore en dessous du minimum préconisé. On pourrait penser que la Côte d’Ivoire attend le délai de carence pour l’appliquer.Pensez-vous que cette norme communautaire pourrait permettre de lutter efficacement contre le tabagisme comme préconisée par l’Oms ?Non selon l’article 5 de cette directive, il s’agit de donner des indications sur le calcul des taxes et autres droits d’accises sur les produits de tabac. Notamment sur les produits fabriqués localement et sur ceux importés. C’est-à-dire que quand vous prenez le droit ad vadorem, qui est un système de taxation proposé par les industriels du tabac, ce qui n’est pas normal, la base d'imposition du droit ad valorem (…) Avez-vous une idée des taux applicables aujourd’hui dans les pays de l’Uemoa? Selon le directeur des douanes de la commission de la Cedeao, M. Salifou Tiemtoré, les pays de l’Afrique de l’ouest présentent les taux de taxation des produits du tabac les plus bas au monde. Les taxes appliquées par ces pays représentent moins de 40% du prix de vente des cigarettes, alors que dans les autres espaces économiques, elles sont supérieures à 65%.Quelle est la situation en Côte d'Ivoire ? Faut-il taxer davantage le tabac pour lutter efficacement contre ce fléau ?La Côte d’Ivoire est bien en dessous du taux préconisé et fait marquant le système de taxation ad valorem préconisé par la directive de l’Uemoa  n’est pas conforme à celui recommandé par la Convention Cadre de la Lutte Antitabac (Cclat) de l’Oms. Cette convention recommande une taxation spécifique ou droit d’accise spécifique des produits du tabac. Un droit d’accise spécifique qui se fonde sur la quantité et consiste par exemple en un montant fixe par cigarette ou unité de poids de tabac.  Alors que le droit ad valorem est assis sur la valeur. C’est-à-dire par exemple qu’on prend un pourcentage du prix de gros ou de détail. Pour nous, nous sommes d’avis qu’en augmentant la taxe sur les produits de tabac, elle favorisera la réduction de la consommation. Parce que plus la taxe  est élevée, plus le produit devient cher et difficile d’accès à certaines bourses dont celle de la jeunesse. Toutefois, nous estimons que l’application de la directive peut véritablement nous permettre de régler ce problème. Pendant ce temps le tabac continue de tuer. Il est l’une des premières causes de décès dans le monde. Et, près de 50% des décès causés par le tabagisme ont lieu aujourd’hui dans les pays en voie de développement. Les projections annoncent même que ce taux atteindra 70% d’ici 20 ans. A l’instar des pays en voie de développement, la prévalence tabagique dans le contexte de la Côte d’Ivoire, pays situé en Afrique de l’Ouest, laisse entrevoir un tableau non plus lumineux. En effet, en Côte d’Ivoire, les études récentes font état d’une prévalence tabagique globale de 14% pour l’ensemble des jeunes de 8 à 22 ans pendant que 40% des travailleurs du secteur informel sont des fumeurs. En Côte d’Ivoire nous sommes autour de 9 000 décès annuels. Le tabac est le plus grand fléau évitable de santé publique jamais imposé au monde. Il est en effet la source de plusieurs maladies et aussi un facteur aggravant de certaines autres maladies. Le tabagisme n’a pas que des effets seulement sur le plan sanitaire, mais également sur le plan économique et sur le plan social.

Bamba Mafoumgbé,Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. ( in Lginfos du 29 mai 2019) 

Légende photo : Fidèle Neto, le président de la Conférence des médias contre le Tabagisme, l’Alcoolisme et la Toxicomanie en Côte d’Ivoire (Comtatci) : « Le tabac est le plus grand fléau évitable de santé publique jamais imposé au monde »

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