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jeudi 28 mars 2024
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Dégradation de la côtière et des voies d’accès à San pedro// Le cri de cœur des opérateurs économiques …

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Dégradation de la côtière et des voies  d’accès à San pedro//  Le cri de cœur  des  opérateurs économiques …

San Pedro ou la ‘Station balnéaire’ tant prisée par les navigateurs. San Pedro, ville qui abrite le premier port mondial d’exportation de fèves de cacao est difficile d’accès depuis au moins quatre ans. Ce qui impacte négativement les activités économique. Dossier…
San pedro est difficile d’accès. Aussi bien par la Côtière que par les autres voies dont celles en provenance de Grand – Bereby et de Soubré. Par où les produits agricoles comme le cacao, le caoutchouc, l’huile de palme, le coton malien et la noix de cajou arrivent dans le périmètre portuaire. Pour être entreposés avant exportation. Pendant qu’au titre des Matières premières qui sont débarqués, nous avons le Clinker et du blé pour la fabrication respectivement du ciment et de la farine par les industriels locaux. Aussi, de l’engrais et un peu de riz sont débarqués au port de San Pedro. Ces produits sont par la suite acheminés par la route vers le marché local (ciment) et des pays frontaliers dont le Mali en ce qui concerne l’engrais. Justement pour l’acheminement de ces produits, il faut emprunter des routes très dégradées par endroit. Ce qui visiblement obère les charges d’exploitation des filiales des chargeurs et de transitaires installés dans cette ville. Qui, il faut le reconnaitre dispose des voix urbaines de bonnes qualités depuis quelques années. Malheureusement, cela ne suffit vraiment pas pour faire porter à San Pedro, ses habits de deuxième poumon économique de la Côte d’Ivoire avec son port en eau profonde, ses nombreuses potentialités touristiques et agro-industrielles. En mission à San pedro à la faveur du Sea port day 2019 qui ont eu lieu le 16 mai 2019. Nous avons partagé avec les opérateurs économiques et autres usagers, la galère sur l’axe Abidjan- Divo- Gagnoa- Soubré- San Pedro, long de plus de 500 kilomètres que nous avons parcours en 10heures le 15 mai 2019. Désormais c’est le passage obligé pour rallier deux villes stratégiques : Abidjan- San pedro. Un tronçon très dégradé par endroit, malgré les travaux de ‘Point à temps’,(bouchage des nids de poule). Surtout entre Gagnoa - Soubré - Meagui et San-Pedro. De Gagnoa à Soubré, la route est dégradée à tel point que pour 70 km, on en a pour deux heures de temps. Ça, ce n’est pas normal. Car, c’est la porte d’entrée du cacao au Port de San Pedro.
Le cri de cœur des populations et des opérateurs économiques.
Ce n’est pas tout ! « A cause de la dégradation de la côtière, Il faut désormais le grand tour en passant par Gagnoa. La Côtière est trop gâtée. Il vaut mieux faire le grand tour, si tu ne veux pas casser ta voiture ou faire une panne et s’offrir aux coupeurs de route qui sévissent par endroit sur cet axe malgré la présence régulière de détachement mobile des forces de l’ordre » nous a indiqué F. Koné, chauffeur de gros camion que nous avons rencontré dans le périmètre portuaire, en train de siroter sa tasse de thé. Faire le grand tour au lieu des 320 km par la Côtière, a un impact sur le panier de la ménagère. Avec les répercutions par les commerçants du surcoût du transport des marchandises destinées à l’approvisionnement des marchés de la consommation de San Pedro. Dame Kla commerçante au « marché de la Cité », ne cache pas sa colère quand elle dit : « A cause de la dégradation de la côtière, le transport est devenu plus cher. Il faut débourser désormais au moins 6500Fcfa pour le ticket de voyage. Sans oublier le coût de transport du fret. Alors que sur la côtière on payait tout au plus 6000Fcfa et en moins de quatre heures on était à San pedro. Ce n’est pas normal ! Pour ne pas perdre, nous sommes obligés de répercuter ça sur le prix à la consommation finale » Au niveau de la communauté portuaire dont les affaires des membres souffrent, les coups de gueule de manquent. M. Patrick Wodié, le représentant de la Société ivoirienne de manutention et de transit( Simat)t à San pedro ne dit pas le contraire. « La situation qui prévaut sur la côtière est un réel problème pour nous. Car cela impacte négativement notre approvisionnement des produits vers les sites au niveau des magasins et des usines. Cette situation entraine une réduction de l’acheminement du produit des zones villageoises jusqu’au port. En tant que transitaire, dès lors que vous n’avez pas assez de produit à manutentionner, cela vous crée déjà un manque à gagner. En termes d’utilisation du personnel que vous payez régulièrement sans avoir du produit dans vos entrepôts. C’est 40% de nos activités que nous perdons. Au niveau de la Côtière, cela fait près de quatre ans que nous connaissons ce problème. A tel point que lors d’une visite président en 2015, il avait été annoncé une réfection de cette voie- là. Malheureusement, nous sommes toujours en attente et nous attendons toujours » La complainte des acteurs du secteur maritime est portée par M. Diarrassouba Valassiné, président de la Fédération maritimes de Côte d’Ivoire,( Federmar) quand il dit : « San pedro, n’est pas enclavée mais difficile d’accès. Peut-être que si la communication était beaucoup plus facile, on n’aurait pu améliorer les synergies entre Abidjan et San pedro. Nous pensons que ce sont des choses qui vont s’améliorer avec le temps. Nous en voulons pour preuve l’engouement que toutes les structures basées dans la capitale économique ont pour San pedro. Elles commencent à acquérir des terrains ici dans l’optique de ce qui va venir. Notre souhait est que la côtière soit revue et corrigée. Nos membres ont une grande confiance dans le futur de cette ville portuaire. »
L’espoir est permis(…)
Par ailleurs, Madame Dosso Maimouna, sénatrice de la Région du Bas-Sassandra et membre de la communauté portuaire de San Pedro qui se réjouie de l’avancement des travaux inscrits dans le cadre de certains projets dans la zone portuaire, souhaite tout simplement que dans l’optique de la réhabilitation de la côtière, une autoroute soit construite avec un bitume beaucoup plus renforcé à cause des camions poids lourds. « Nos attentes sont nombreuses. Nous pensons qu’avec cette visite de monsieur le Ministre, des infrastructures comme le quai minéralier verront le jour. Il a également parlé du chemin de fer qui va relier San-pedro à Man. Déjà nous avons le Nickel qui vient de Touba. C’est difficilement que les camions atteignent San pedro. Avec boulevard central, nous avons du bitume sur cet axe qui est emprunté constamment par les poids lourds. C’est très régulièrement que cette voie est dégradée. Nous espérons que ça sera fait avec une épaisseur assez forte pour permettre aux camions de circuler sans problème. La côtière est un gros problème pour nous. San Pedro c’est un pôle touristique » Dit-elle. Aussi, elle n’ a pas manqué de nous révéler qu’ actuellement, « les taux de remplissage c’est à peine 40% parce que les gens ont du mal à rallier notre ville. Réhabiliter cette voie voire faire l’autoroute, c’est soulager San pedro et sa population(…) » Pour M. Kato Emmanuel, Chef de canton Gbapé nord dans la sous –préfecture de Doba, « l’Etat fait certes des efforts mais, nous prions dieu pour que la côtière soit réhabituée. Ça nous prend beaucoup de temps en passant par Gagnoa ». Que dit M. Marcel Hilaire Lamizana, Dg du Port autonome de San Pedro dont les activités portuaires se trouvent ainsi négativement impactées par la dégradation des voies d’accès à la cité portuaire. Pour lui, « L’occasion nous est donnée de partager en réalité ce que nous réalisons sur le terrain ici à San pedro. Il s’agissait pour le ministre, de vérifier entre ce que nous disons et ce que nous faisons. C’est une réalité. Nous croyons qu’il s’agit d’une excellente occasion qui nous a été proposée. Nous avons pu présenter à monsieur le ministre, l’ensemble des résultats auxquels nous sommes parvenus depuis 2011. L’ensemble des performances que nous avons pu réaliser, l’ensemble des difficultés également auxquelles nous faisons face. Profiter de la présence de monsieur le ministre, pour nous projeter avec les projets de modernisation du port de San pedro » Mais qu’est-ce qui est prévu concrètement ? A cette préoccupation M. Marcel Hilaire Lamizana ajoute que « le gouvernement a décidé dans le cadre de la modernisation, que les travaux d’extension démarrent à partir de cette année2019. Avec un terminal à conteneur d’une grande capacité, un terminal industriel polyvalent adéquat pour pouvoir traiter les cimentiers qui commencent à prendre de l’ampleur. Traiter entre autres les engrais et toute sorte de Matières premières non alimentaire. En ce qui concerne le financement, tout va dépendre de la consistance du projet que nous réalisons dans le cadre d’un partenariat public privé( Ppp). La part qui reviendra à l’Etat de Côte d’Ivoire devra tourner autour de 300 milliards de Fcfa » C’est bien beau d’annoncer ces projets d’envergure mais, on ne peut parler de modernisation et d’extension du port de San Pedro sans parler de la côtière et des difficultés d’accès au port. Sur ce point, le Dg du Pasp rassure. Il dit reprendre à son compte le cri de cœur des opérateurs économiques et des populations avant d’ajouter : « L’occasion a été donnée à monsieur le ministre d’éclairer l’ensemble de la communauté portuaire sur les actions qui sont menées de façon concrète par le gouvernement. Les études de faisabilités sont faites, les marchés ont été quasiment attribués pour les différents tronçons en ce qui concerne la côtière. Donc c’est quelque chose qui devra se faire incessamment. Nous sommes tous pressés mais au Port autonome de San pedro nous sommes plus pressés de voir ces différents axes être réhabiliter pour avoir une meilleure fluidité au niveau du trafic » En attendant, la Côtière qui a mal depuis sa construction ( voir encadré 2) est à l’abandon et il n’y a que ceux qui les usagers allant à Fresco et Sassandra qui l’empruntent.
Bamba Mafoumgbé,Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. ( In Lginfos du 21 mai 2019)
Envoyé spécial à San pedro
Légende photo : Une vue du port de San pedro. Avec un réseau routier d’excellente qualité, il devrait davantage gagner en compétitivité
Encadré 1 :
Où est l’autoroute promise par Ouattara ?
Et pourtant, Allassane Ouattara, le Chef de l’Etat ivoirien avait fait la promesse en 2015, lors d’une visite d’Etat, de construire autoroute reliant Abidjan à San-Pedro, avant 2020. Nous sommes quasiment à moins de deux ans de 2020 et les automobilistes tout comme leurs passagers qui paient le lourd tribu de la dégradation de la côtière, attendent toujours la concrétisation de cette promesse gouvernementale. Le projet d’autoroute annoncé pour la Côtière devrait nécessiter la mobilisation de plus de 740 milliards de Fcfa. Nous sommes à moins de fin 2020. Rien de concret sur le tronçon de la côtière. Pi aucune des voies qui conduisent à San Pedro n’est facilement praticable. La côtière censée apportée une solution au réseau routier dégradant, n’est plus que l’ombre d’elle-même. La voie est restée à l’abandon. Au point où l’on se demande bien si les autorités ivoiriennes ont une politique des infrastructures routières pour le deuxième poumon économique du pays.
B. Mafoumgbé, envoyé spécial
Encadré 2 : Les confidences d’un ingénieur des Tp

En 2007, ils étaient nombreux les usagers et autres opérateurs économiques qui avaient applaudi des deux mains , l’annonce de la réhabilitation de « la Côtière », qui n’est autre que la partie ivoirienne d’une route transafricaine qui va dit-on du Nigeria jusqu’ en Mauritanie. La côtière était redevenue praticable sur les 368 Km allant d’Abidjan-San Pedro via Dabou, Grand Lahou, Fresco et Sassandra. La réhabilitation de La Côtière, démarrée en décembre 2007 et la fin de ce vaste chantier routier confié à l’entreprise Sonitra devrait prendre fin en 2008. La société Sonitra, qui conduisait les travaux de réfection de cette voie naguère très redoutée par les automobilistes et les passagers, a même terminé et livré le tronçon allant du corridor de Sassandra à celui de Fresco, distant d’environ 70 kilomètres. Les travaux avaient même atteint l’axe Fresco – Grand-Lahou, long de 75 kilomètres environ. Les gros engins (bulldozers, Caterpillars et autres machines de travaux publics) ont même enlevé des pans entiers du vieux bitume usagé et fortement dégradé, remblayé les nids de poules et autres "peaux de serpents" qui avaient fait de larges trous béants sur la voie. Il ne restait plus que le revêtement de ces parties de la chaussée avec le bitumage qui est en cours sur ce trajet. Même sans le bitume sur ce tronçon (corridor de Fresco – corridor de Grand-Lahou), la route était correctement praticable. Avec la réparation de La Côtière, le trajet pouvait se faire en moins de cinq heures. Et en ce qui concerne les poids lourds, ils n’avaient plus la hantise de renverser à coup sûr leurs chargements dans les ravins. Selon des experts ivoiriens, après sa construction et ouverture à la circulation, sous le régime Henri Konan Bédié, La Côtière devrait faire régulièrement faire l’objet d’entretien lourd. Ce pour stabiliser le sol. Un ingénieur des Travaux publics qui a bien voulu gardé l’anonymat et qui en sait beaucoup sur le projet nous apprend : « Dans le cadre de ce projet en question, il ne faut pas mettre en cause catégoriquement les ingénieurs ivoiriens. Felix Houphouët Boigny voulait que cette route passe dans les villages de La Côtière. Les ingénieurs lui ont proposé de la construire plus en amont pour que l’ouvrage puisse être solide. Le vieux a dit non. Il fallait travailler selon sa vision. Les ingénieurs ont engagé les travaux en faisant passer la route un peu hors des villes comme Fresco, Sassandra et autres. Aussi, on ne devrait pas poser immédiatement l’enrobé. Il fallait faire des remblais, traitant la boue en dessous du sol en conséquence et faire une route en terre. A entretenir régulièrement sur des années. ( …) Pour cela, il faut des travaux d’entretien lourd dont le coût annuel devrait osciller entre 800 millions de Fcfa 1 milliard de Fcfa. C’était possible parce que le pays avait de l’argent…(….) » Mais hélas, le résultat est là. La Côtière n’existe que de nom aujourd’hui. Ainsi, passé le petit temps de confort et de joie des astres du volant, les usagers ont déchanté comme indiqué plus haut. Avec le retour en force des coupeurs de routes compte tenu de la dégradation très avancée de cette route internationale qui part d’Abidjan jusqu’à la frontière avec le Liberia, en passant par Grand-Béréby, Tabou et Grabo n’est plus utilisée comme par le passé. Avec cette dégradation, il n’est pas faux de dire que cela a un impact sur le tourisme. Car, ‘ La Côtière’ donne à découvrir le très beau paysage de forêt naturelle, les plantations industrielles de palmiers et d’hévéa. ‘La Côtière’, donne aussi accès vers les belles plages de San pedro, et Grand Bereby avec Monogaga. Heureusement que Aire Côte d’Ivoire est là. Mais combien sont-il à avoir le pourvoir s’offrir un billet d’avion ?
T. N( in Lginfos du 21 mai 19)
Légende photo : La côtière n’est plus que l’ombre d’elle- même ;

 

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