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vendredi 3 mai 2024
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Interview / Production animale et ressources halieutiques en Ci// « Nous allons faire des efforts pour permettre aux ivoiriens de disposer d’un minimum(…) »

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Interview /   Production animale et  ressources halieutiques en Ci//  « Nous allons faire des efforts pour permettre aux  ivoiriens  de disposer d’un minimum(…) »

M. Kobenan Kouassi Adjoumani était l’invité de « Rti1 reçoit » le mardi 09 avril 2019. Ce autour du thème: « Politique de production animale et halieutiques : Acquis et perspectives pour l’autosuffisance en Côte d’Ivoire »
Monsieur le ministre, quel est l’Etat des lieux de l’élevage aujourd’hui en Côte d’Ivoire?
Il faut reconnaitre que, comme l’a dit Feu Felix Houphouët, le succès de la Côte d’Ivoire repose essentiellement sur l’agriculture. Lorsque nous parlons d’agriculture, il y a le volet végétal et le volet ressources animales et halieutiques. De 1972 à 1973, il y a eu la longue sécheresse qui a frappé les pays du sahel ; et le Président Felix avait pris l’engagement de décréter l’élevage comme étant une priorité nationale. A ce titre, il a mis en place des structures d’encadrement, tel que la Sodepra, pour pouvoir développer l’élevage en Côte d’Ivoire quoique notre pays n’avait pas pour vocation l’élevage. Donc, nous ne sommes pas un pays à vocation pastorale. Malheureusement, en 1993, ces structures d’encadrement ont disparu, en raison des contraintes que nous avons connues. A l’occasion de ce que vous savez, il fallait restructurer nos différents organes concernés par le développement de différents secteurs d’activités. Et avec le Président Alassane Ouattara, dès qu’il a accédé au pouvoir en 2011, il nous a autorisé de mettre en place un plan stratégique de développement de la pêche, de l’élevage et de l’aquaculture. En ce qui concerne le volet élevage, il faut considérer que nous avons, d’une part, les filières volailles, porcins et viande bétails. La filière bétail est composée de deux types, les gros ruminants et les petits ruminants. Les gros concernent les bovins, les petits sont les caprins et les ovins. Lorsque vous tenez compte de nos statistiques, nous sommes passés de 2011 à aujourd’hui, à plusieurs étapes. En 2011, notre production était de l’ordre de 47.000tonnes équivalent carcasse, en ce qui concerne les viandes et les abats. Aujourd’hui, nous sommes à 63.000tonnes, soit une progression de l’ordre de 33%. Cela veut dire qu’il y a un bon prodigieux qui a été fait. Malheureusement, nous n’arrivons pas à couvrir l’ensemble de nos besoins. Nous sommes à 48% contre 52%. Cela veut dire qu’il y a eu déficit. Et ce déficit est comblé par les importations d’animaux vivants qui nous arrivent pour la plupart du Mali et du Burkina Faso. Dans tous les cas, nous avons mis en œuvre une politique de développement qui nous permet aujourd’hui d’atteindre progressivement nos objectifs. Au niveau de la Côte d’Ivoire, nous avons des stations d’élevage et nous avons une structure d’encadrement au niveau de ces stations d’élevage qu’on appelle Progirs, qui est un projet intégré de gestion des rentes et stations. Avec la crise que nous avons connue, ces rentes ont été décimées. Nous étions en 2002, à plus de 25.000 têtes de bovins ; malheureusement, après la crise, nous avons constaté qu’il n’en restait que 400 têtes. Et même ces 400 c’était des bovins devenus sauvages, puisqu’on allait les prendre, tirer sur ces animaux et ça été une lourde perte pour la Côte d’Ivoire. Nous avons, donc, tenté de délocaliser ces stations en mettant en place une station d’élevage du coté de Yamoussoukro et une autre à Toumodi. Nous avons décidé de faire du repeuplement en achetant des animaux et en essayant même de faire des croisements. Parce que l’objectif que nous visions était de faire en sorte que la Côte d’Ivoire dispose d’animaux performants. C’est en cela que nous avons fait venir des animaux d’Europe et nous avons fait des croisements, sur la base de ceux-ci, nous avons eu des animaux performants que nous mettons à la disposition d’autres structures d’encadrement tel que Padeci qui est un programme de développement de l’élevage en Côte d’Ivoire. C’est-à-dire que nous produisons et après nous mettons à la disposition des éleveurs des noyaux de bovins, comme par le passé. Avec le Président Alassane, nous avons connu un succès ; même si les objectifs ne sont pas complètement atteints.
Aujourd’hui pouvons-nous considérer que l’élevage est encore une priorité, parce qu’on ne voit pas ce qui a remplacé la Sodepra ?
Je vous parlais du plan stratégique de développement de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture. Ce plan est une déclinaison partielle du Pnia et nous avons prévu dans le cadre de ce plan, deux structures d’encadrement, présentées sous forme d’agence. L’agence d’encadrement de l’élevage en Côte d’Ivoire et une autre qui l’agence qui s’occupe de la pêche et de l’aquaculture. La disparition de la Sodepra, a été fatale pour la Côte d’Ivoire en ce qui concerne l’élevage. Autrefois, dans les villages, on voyait des agents de la Sodepra venir faire des vaccinations. A l’époque, l’on allait attraper soi-même les animaux pour les mettre à leur disposition. Et cet encadrement a disparu. C’est vrai qu’il y a l’Anader qui tente de faire ce qu’elle peut, mais est ce qu’aujourd’hui, nous ne pouvons pas aller au-delà de cette imagination pour mettre en place une politique adaptée qui tienne compte des réalités du moment. Donc, c’est ce travail que nous nous attelons à faire. Mais vous n’allez pas non plus dire que au niveau de la Côte d’Ivoire nous constatons de la pénurie, Nos marchés sont abondamment fournis, il suffit de s’y rendre pour se rendre compte de cette évidence.


Mais c’est fourni parce qu’il y a une bonne partie du bétail qui est importée !

Nous parlons, pour l’heure, de la filière bétail- viande. Mais nous disons que notre pays n’a pas de vocation pastorale.

Pourquoi est-ce que vous dites cela ?

Parcequ’ à un moment donné, l’on s’est plus intéressé aux productions végétales, le café, le cacao, ….

Ne peut-on pas inverser cela ?
On est en train d’inverser
Mais cela ne se sent pas vraiment ?
Vous avez mangez du poisson aujourd’hui, de la viande…
Souvent importé !
Pour l’heure nous en sommes à la filière bétail viande, mais tel que j’ai dit et soyez rassuré il y a des agences qui seront créées et qui vont permettre de booster notre élevage. Vous voyez que nous avons un salon de l’agriculture et souvent même nous effectuons des déplacements à l’extérieur pour cela. Nous avons fait venir des animaux, nous procédions par insémination artificielle. L’objectif c’est de pouvoir produire abondamment ; Aujourd’hui, rendez-vous dans nos stations, vous verrez que nous avons fait venir des animaux et effectuer des croisements avec la race locale qui sont des animaux rustiques et qui s’adaptent bien à notre climat. Mais, lorsque vous prenez les résultats que nous avons ici et que vous les comparer aux résultats de l’Europe, ils sont presque identiques. Et ici, nos animaux produisent un litre à deux litres de lait par jour par exemple, mais avec les croisements nous sommes à douze litres de lait par jour. Donc, il y a une avancée notable dans ce domaine. En matière d’animaux par rapport à la performance mentionnée plus tôt, suite aux croisements que nous faisons. Prenez un animal qui a le même âge que la race locale et un animal issu des croisements, lorsque vous les élevez, vous les mettez dans les mêmes conditions d’élevage, au bout de deux ans vous allez faire le constat que l’animal issu du croisement a plus de 200 kg de différence que l’animal local. C’est dire qu’il y a des efforts qui sont en train d’être faits.


Est-ce que la Côte d’Ivoire peut faire face à la dépendance de l’extérieur et de l’Intherland ?
Tout à l’heure, lorsque je parlais, j’ai fait allusions à ce que nous produisions et au niveau de ce que nous étions en 2011. Je vous ai dit que nous étions à 47.mille, aujourd’hui nous sommes à 63000tonnes et je vous ai dit qu’il y a 33% d’augmentation des productions. Mais voyez-vous, tout à l’heure, vous avez eu la chance de voir toutes ces stations qui n’existaient pratiquement plus et c’est en 2011 jusqu’à maintenant que nous avons procédé à leur réhabilitation. L’on a parlé de 10 stations d’élevage en Côte d’Ivoire. En son temps le Président Felix avait financé toutes ses stations à hauteur de 170 milliards de F Cfa. Elles ont été décimées. Le Président Alassane est arrivé, nous avons fait d’un programme de gestion de ses stations et aujourd’hui nous en sommes à ces résultats. Je vous dis qu’en 2011. Lorsque nous sommes allés sur le terrain, la station bovine de Béoumi n’existait pratiquement plus. Même les toits des maisons avaient été enlevés, cela veut dire qu’il y a une réhabilitation qui est en train d’être faite. Autrement dit, le gouvernement a pris à bras le corps cette question. Parce qu’autrefois on donnait des noyaux de bovins pour commencer. Il y a eu les différents témoignages des personnes bénéficiaires de ces projets. Mais c’est progressivement que nous allons atteindre nos objectifs. Nous sommes allés au-delà de nos espérances.
Vous parlez de progrès, mais le Plan stratégique, c’est 2014-2020 et à l’intérieur en 2020 nous devons atteint les objectifs. Or ici nous constatons que nous sommes très loin des objectifs. Que dites-vous ?
Le Plan stratégique ne nous dit pas qu’au bout de 2020, nous allons être auto-suffisants en protéines animales.
Mais ce sont les objectifs…
Nous allons faire des efforts pour permettre à la Côte d’Ivoire de disposer d’un minimum, pour faire face au besoin des ivoiriens.
Mais nous ne parlons pas de minimum, nous parlons d’atteintes des objectifs de l’autosuffisance
Oui, mais c’est progressivement qu’on va le faire.
Selon vous quand est ce que nous pourrons arriver à l’autosuffisance?
C’est ce que nous sommes en train de faire. Le Président Houphouët a toujours été le chantre de cette notion Après lui, des personnes sont arrivées, mais on n’a jamais atteint cet objectif, on ne peut pas dire qu’aujourd’hui d’un coup de baguette magique ça va se faire automatiquement.
Qu’est ce qui manque donc, Est-ce le financement ?
Ca dépend. Il y’a le problème de financement parce qu’aujourd’hui aucune banque n’est prête à financer le secteur de l’élevage.
Mais pourquoi ?
Il y a des programmes qui sont là. Allez-y demander aux opérateurs économiques. Même quand ils disposent d’élevage, qu’ils font des demandes pour qu’on leur mettent à disposition des moyens, cela ne marche pas. C’est pour cela que dans le cadre du Ppp, nous entendons relancer l’élevage en Côte d’Ivoire. Dieu merci aujourd’hui la Côte d’Ivoire est éligible au code d’investissement. Et je crois que lorsque les opérateurs vont venir en Côte d’Ivoire, ils trouveront qu’il y a des moyens qui sont mis en place pour faciliter leur insertion.
L’accès au financement est l’un des éléments du Plan stratégique dont vous parliez tout à l’heure. Alors comment Est-ce que vous vous arrangerez pour que les banques soient rassurés parce que si es banques ne prêtent ni n fiancent, c’est parce qu’elles constatent que peut être que les organisations fonctionnelles du secteur ne sont pas assez fiables ou solides ? Alors quel soutien l’Etat leur apporte pour qu’elles puissent bénéficier de financements ?
D’abord, au niveau de notre ministère, il ya des projets de développement dont je vous ai parlé. On a même installé des éleveurs avec les moyens que l’Etat met à notre disposition. Je vous ai parlé de repeuplement au niveau de nos différentes stations. Mais, lorsque nous faisons du repeuplement, nous les mettons à la disposition du Padeci. Mais, on ne peut pas tout faire d’un coup, il faut le faire progressivement. Mais quand vous voyez l’évolution qui a été faite de 2011, jusqu’à maintenant vous pouvez être rassurés que d’ici 5 ans ou 10 ans cet objectif peut être atteints ; C’est un plan qu’on a mis en place pour initier quelque chose et nous ne disons pas qu’au bout de ce plan, nous allons atteindre forcement l’autosuffisance en protéines animales.
Concernant la filière porcine et avicole, pouvez-vous dire que l’objectif est atteint?
La viande de porc est la troisième viande la plus consommée en Côte d’Ivoire. Et il faut dire qu’au niveau mondial, la viande porc est la plus consommée. 115 millions de T. Mais, en Côte d’Ivoire, comme je vous l’ai dit en 1996, il y a eu la peste porcine africaine qui a décimé nos élevages. Et c’était plus de 17 millions de F Cfa Il n’y a pas longtemps, il y a eu la peste porcine au niveau de San-Pedro, nos services sont intervenus efficacement pour éradiquer la maladie. Et plus tard après en 2017, c’était au tour de certaines localités du nord d’être touchées de cette maladie. Nous avons fait des efforts aussi, et chaque fois, l’Etat de Côte d’Ivoire est intervenu pour indemniser de façon partielle ces éleveurs. Mais aujourd’hui par la grâce de Dieu, nous avons mis en place vers Agboville une structure de développement de la filière porcine, à travers l’amélioration génétique qui fait qu’aujourd’hui nous avons pu distribuer 200 corps aux éleveurs, pour faire de la multiplication et je crois que tout à l’heure lorsque nous avons fait le point avec nos services, nous avons vu qu’il ya des efforts qui sont faits à ce niveau. Mais, il y a des grands éleveurs au niveau de la Côte d’Ivoire qui font des prouesses dans le domaine de la filière porcine. Mais, il faut que les ivoiriens s’intéressent à la viande de porc. Généralement, on dit la viande de porc n’est pas une bonne viande, alors que c’est l’une des meilleures viandes au monde, parce qu’il n’y a pas de graisse. Il faut dire que la graisse n’atteint pas la chair. Vous allez trouver la graisse au-dessus et lorsque vous enlevez la graisse, tout ce qui est en dessous, constitue la viande blanche. Et c’est cette viande qui mérite d’être connue, c’est pour cela que nous avons installé des structures ‘’Gaby Show’’, dans 8 localités du pays, en particulier à Yopougon, pour vulgariser la Consommation de la viande de porc. En ce qui concerne cet animal, c’est un élevage à cycle court, donc, vous ne pouvez que réussir parce que la multiplication est nette. Et on n’a pas besoin d’une truie et d’un mâle pour pouvoir atteindre l’objectif qu’on escompte, il suffit seulement d’avoir un mâle et deux femelles pour qu’au bout d’une année, on ait une production assez importante.
Les ivoiriens ne s’intéressent-ils pas à la viande de porc ?
Ils s’y intéressent ; mais il y a des tabous qui font que d’autres ne la consomment pas.

3- M. Seydou Traoré à Man ne comprend pas pourquoi notre pays importe la viande alors que nous avons les potentialités pour élever mes animaux sur place


L’un des intervenants a parlé d’agrément, c’est vrai que vous avez vu qu’il y a des élevages anarchiques qui se font partout. Vous allez dans un village, vous voyez des fermes qui se créent. Et à un moment donné de 2012 à 2014, nous avons procédé au recensement de l’ensemble des élevages en Côte d’Ivoire et également des éleveurs. L’objectif, c’est de savoir qui fait quoi dans le domaine des élevages au niveau de la Côte d’Ivoire et dans le cadre de la loi que nous avions adopté en ce qui concerne la loi sur la transhumance et le déplacement de bétail, il y a des dispositions qui vont nous permettre d’appliquer certaines règles. Parce que ne vient pas à l’élevage qui veut. Il faut d’abord s’assurer que l’espace même qui doit accueillir les animaux est un espace propice à cela. Et nous avons les services vétérinaires qui font ce travail. Donc, si vous voulez faire ce travail, vous venez à nos services, il y a les directions centrales qui sont là. Il y a la direction de l’élevage, il y a la direction des services vétérinaires, vous venez, ils vont vous orienter et vous dire ce qu’il fait faire pour atteindre l’objectif que vous visez. Donc, à ce niveau, ce sont ces réponses que je peux donner.
Est-ce qu’au niveau de notre ministère, il y a des appuis ? Vous avez vu avec l’élément (vidéo) qui est passé que Padecia installé de jeunes éleveurs. Mais, nous n’installons pas n’importe qui. Il y a des critères durs. Mais si vous remplissez ces critères, il n’y a pas de raison qu’on ne puisse intervenir pour vous aider. Mais, les moyens aussi sont limités parce que l’Etat fait des efforts dans plusieurs domaines d’activités. On ne va pas seulement donner tous les moyens à notre ministère pour faire face aux besoins de tous ceux qui veulent faire de l’élevage. Il y a des gens qui commencent, nous pouvons les appuyer, en développant leur élevage. Mais, ceux qui ne disposent de rien et qui s’adressent à nous, nous faisons aussi des études pour voir s’ils sont éligibles ou pas. Et puis, en la matière, ce n’est pas seulement dans le domaine d’élevage de bovins, il y a aussi l’élevage dans la filière volaille, avec des structures qui sont là telles que le projet de relance à la filière avicole et il y a un fonds de garantie qui permet aussi d’installer des jeunes qui veulent s’adonner à l’élevage. Il suffit de venir au niveau de notre ministère, des indications vont être données pour permettre à chacun d’être situé sur les différents appuis que nous donnons au niveau de notre ministère.
Nous avons vécu des crises sanitaires qui ont traumatisé les ivoiriens. Et comme quelqu’un l’a dit est-ce que vous pouvez nous rassurer que la qualité de la viande ne pose pas de problème ?
Il n’y a pas longtemps, nous avons vu sur les réseaux sociaux des images qui étaient présentées comme émanant de l’abattoir de Port-Bouët. Nous y sommes allés et nous y avons fait un reportage que vous avez présenté (la télévision nationale) et cela a fermé le caquet à tous nos détracteurs. Même quand on n’aime pas l’antilope, il faut admirer sa course. Qui pouvait croire que l’abattoir de Port-Bouët pouvait connaitre un tel résultat. Mais, la réhabilitation de cet abattoir a obéi à plusieurs étapes. D’abord, il y avait le parc à bétail, les petits ruminants comme les gros ruminants. Tout a été réhabilité. Après, nous avons réaménagé l’espace boucherie. Quand vous y êtes allés, vous avez vu que désormais chaque boucher a un domaine dans lequel il opère, et bien aménagé et bien entretenu aussi. Aujourd’hui, nous sommes au niveau de l’abattage des animaux. Avec tout ce dispositif que vous venez de voir, ce sont des efforts qu’il faut saluer. Le président de la République, Sem Alassane Ouattara et le Premier ministre sont au travail. Et nous voudrions profiter de ce micro pour leur dire merci de nous avoir permis d’atteindre ce résultat. Et dire merci aussi au gouverneur (du district d’Abidjan) M. Mambé (Beugré) qui dans le cadre du partenariat public-privé a pu permettre que nous ayons une telle structure au niveau de la Côte d’Ivoire. Vous avez dit aussi qu’il y a des abattoirs qui ne respectent pas les normes, c’est vrai. Mais ne pouvons pas tout faire à la fois. Et il y a un autre abattoir qui va être construit au niveau d’Anyama, l’abattoir Abidjan-Anyama, mais qui va bouleverser les donnes, parce que c’est un abattoir ultra-moderne qui va être érigé…
Sur l’abattoir de Port-Bouët, c’est encore en projet, cela veut dire que vous n’y avez pas encore abattu les animaux là-bas… donc la viande qu’on consomme… ?
Les animaux sont abattus là-bas, mais dans les mêmes conditions que ce que vous avez vu dans les abattoirs qui n’existent même pas… vous avez vu tout à l’heure les animaux qui sont trimballés d’ici et là, ce n’est pas à l’abattoir de Port-Bouët.
A quel moment, cet abattoir va être ouvert, ce site ultramoderne, à quel moment va-t-il être ouvert ?
On a presque fini. Vous avez vu. Bientôt, nous allons procéder à son inauguration. Vous avez vu qu’au niveau de l’espace boucherie, il y a eu un travail qui a été fait…
17 milliards investis, est-ce que ça ne fait pas craindre une hausse des prix du kilogramme de la viande ?
Moi, je ne parle pas de prix. Je suis là en tant que ministre des ressources animales et halieutiques. L’objectif de mon ministère, c’est d’approvisionner le marché suffisamment… pour que les prix soient bas. Mais quant aux prix, il y a un autre ministère qui s’en charge
Mais vous êtes quand même celui qui investit 17 milliards Fcfa
Pour cela, je voudrais rendre à César ce qui appartient à César. J’ai dit que c’est dans le cadre d’un partenariat public privé. Le district d’Abidjan a la tutelle financière des abattoirs. Et je profite de l’occasion pour dire que dès qu’on voit des difficultés au niveau des abattoirs, c’est notre ministère qui est indexé. Mais depuis 1986, il y a eu transfert de compétences. Et donc les abattoirs sont gérés par les communes et le district d’Abidjan pour ce qui concerne Abidjan. Nous ne sommes pas les gestionnaires des abattoirs. Tout ce que nous faisons, c’est que nous avons nos agents qui y vont pour faire les inspections et également pour vérifier si tout obéit aux normes. Sinon la tutelle financière, ce sont les mairies et ce qui concerne l’abattoir de Port-Bouët, c’est le district (d’Abidjan) qui en est le gestionnaire. Nous affectons des agents pour y travailler. Mais soyez rassurés, tout ce que nous consommons est inspecté par nos services. Bien sûr, si vous allez acheter de la viande issue des abattoirs ou de l’abattage clandestin, bien sûr que nous ne pouvons pas prendre cette responsabilité.
Mais les consommateurs ne peuvent pas le vérifier, ils ne peuvent pas savoir d’où provient la viande ?
Si quelqu’un décide d’abattre les animaux sans savoir comment mes services peuvent le savoir. Nous avons des services homologués.
Est-ce qu’il y a des saisies quand on découvre de la viande issue de l’abattage clandestin ?
Il y a toujours des saisies. Quand la viande présente des anomalies. Si on constate que l’animal a tel ou tel défaut… la viande ne va pas à l’abattoir
Est-ce que le ministère sait qui approvisionne les marchés notamment le marché Bagnon de Yopougon. Est-ce que le viande provient de Port-Bouët ou d’ailleurs, est-ce que le ministère en sait plus…
Je suis en train de vous dire que dans les abattoirs la viande est abattue. Mais si vous allez dans la broussaille pour abattre votre animal, moi en tant que ministre, je n’ai pas un don pour pouvoir détecter tous les sites anarchiques qui existent en Côte d’Ivoire…
Mais le ministère devait avoir des agents qui veillent à cela
Mais, nous avons des agents qui sont au niveau des sites reconnus. Mais, les agents ne peuvent pas aller dans la broussaille pour savoir qu’est-ce qu’on y fait
A quel degré donnez-vos une garantie à un consommateur que le produit qu’il va consommer ne lui créera aucun problème
Il faut que nous nous disions la vérité. Depuis 2011, jusqu’à maintenant, dites-moi à quel moment on a parlé de contamination dû au fait de l’insécurité alimentaire due aux animaux ou aux produits halieutiques. Parce que par exemple, il s’agit de l’importation de viande, avant même que le produit n’arrive, il y a des certificats sanitaires qui sont délivrés qui accompagnent le produit. Lorsque le produit arrive ici, il y a des prélèvements qui sont faits, qui sont analysés dans nos laboratoires et une fois que le produit peut être consommé, on délivre des certificats de salubrité. C’est ce qui existe partout dans le monde. Et en Côte d’Ivoire, nous ne sommes pas en marge de cela. Même aujourd’hui, tous les produits que vous consommez, vous devez vous dire que de la production jusqu’à la consommation finale, à tous les étapes, nos services veillent au grain, font des inspections. Et sur la base des inspections que le produit est mis sur le marché.
Je pose la question parce que je me disais quelles dispositions vos prenez pour assurer la sécurité alimentaire. Parce que des fois comme si pour la grippe aviaire ou la peste porcine vous avaient surpris
Ce sont des maladies animales qui existent. A tout moment, il peut avoir des alertes sanitaires. Et nous avons des équipes qui dans le cadre de ces alertes épidémiologiques jouent aussi leur rôle. Dès que nous constatons la survenue d’une maladie dans un secteur tel que la filière de volaille ou la peste porcine africaine, mais les équipes vont circonscrire les zones concernées par la maladie. Quand il s’agit de la volaille, on procède d’abord par des abattages pour ne pas que la maladie se propage. C’est la même chose pour les porcs. Soyez rassurés ! Mais une fois que cela est fait, il y a la désinfection qui est faite. Et nous veillons à ce que les produits ne puissent pas être déplacés dans d’autres localités. Vous avez vu que nous avons étouffé la grippe aviaire. Nous avons également éradiqué la peste porcine africaine. C’est comme l’Homme, à tout moment, on peut tomber malade. Masi à chaque fois qu’on tombe malade, nous allons à l’hôpital, on nous soigne, quand on est guéri, on nous demande de faire attention et c’est ce que nous faisons concernant les animaux.
Est-ce que le ministre à une politique de construction d’abattoir moderne dans les grandes régions de Côte d’Ivoire à l’image de celui de Port-Bouët ?
Je vous l’ai dit, le ministère des Ressources animales et halieutiques n’a pas en charge la gestion des abattoirs ; donc, ce n’est pas le ministère qui a la gestion des abattoirs. Ce sont les mairies qui doivent, en réalité, construire les abattoirs et en la matière, il y a des mairies qui l’ont fait. Mais, il y a aussi des promoteurs qui sont le domaine de la filière bétail qui, également, construisent les abattoirs. Quand vous allez à Ferké, il y a un abattoir ultra-moderne qui est construit par des italiens. Vous allez à Jacqueville, c’est la même chose. Notre ministère ne dispose pas des moyens conséquents pour construire des abattoirs. Même si on a des moyens, notre vocation n’est pas de construire des abattoirs qui ne sont pas sous notre tutelle. La tutelle technique, c’est le ministère des Ressources animales, mais la tutelle financière, ce sont les mairies, c’est le District d’Abidjan, il n’empêche que nous travaillons en collaboration.
Absolument, c’est comme cela que nous avion compris, mais nous posions la question de savoir, en tant que premier responsable du département, est-ce que si vous sentez le besoin vous pourrez attirer l’attention de ceux qui, techniquement, pourraient construire cela ?
Oui, mais justement ! C’est pour ça, je dis que dans le cadre d’un partenariat public privé. Mais quand on doit construire un abattoir, ce sont nos services qui vont pour faire des inspections. Une fois que l’abattoir est construit, ce sont nos services qui, également, vont réceptionner l’outil pour savoir s’il répond aux normes internationales.
Nous allons parler maintenant de la productivité de la pêche en Côte d’Ivoire. M le ministre, c’est le troisième point. Il manque du poisson en Côte d’Ivoire ?
Je ne sais pas s’il manque du poisson en Côte d’Ivoire. Le poisson est la protéine la plus consommée en Côte d’Ivoire…
Oui, mais il manque souvent du poisson.
Sur le marché, il y a du poisson. Est-ce que ce poisson que nous consommons provient de la production locale ou bien provient d’ailleurs ? Je crois que cette question que vous devriez, plutôt, me poser.
Mais justement, c’est de cela qu’il s’agit.
Moi, je vais vous faire savoir que, à chaque fois, où nous étions et au moment exact, où nous sommes arrivés. En 2011, notre production locale, en matière de ressources halieutiques, était dans l’ordre de 49.000 tonnes. Aujourd’hui, nous en sommes à 101.000 tonnes. Voyez donc un autre bond prodigieux qui a été fait. Mais cela ne permet pas de couvrir les besoins au niveau national. La différence, ce sont les importations. Mais quelle est la politique que nous mettons en place pour mettre fin aux importations ?
Et qu’est-ce que vous faites pour mettre fin aux importations ?
D’abord c’est d’attirer les investisseurs à venir en Côte d’Ivoire ; donc, une porte est ouverte grâce à laquelle ils peuvent arriver et il y a des facilités qui sont données. Vous voyez, notre flottille au niveau local est vieillissante et ça ne nous permet pas de pêcher convenablement. Dieu merci, nous avons des accords de pêche avec l’Union européenne qui vient pêcher dans nos eaux et, en compensation appuie la Côte d’Ivoire à développer la pêche et l’aquaculture qui sont des domaines privilégiés. Nous avons également la pêche artisanale qui ravitaille nos marchés. La pêche artisanale se fait en mer, en lagune, elle se fait de façon continentale ; c’est-à-dire, dans les fleuves, dans les lacs et dans les barrages. Mais la production ne peut pas suffire pour tous ivoiriens, c’est pour cela que nous sommes tenus de faire de l’importation.
Monsieur le ministre, sur la question de la pêche, on a ouvert le débarcadère Mohamed VI, aujourd’hui quel bilan faites-vous de cet ouvrage qui a été mis en place ?
D’abord, nous avons deux débarcadères qui ont été construits par sa Majesté le Roi Mohamed VI, que Dieu l’assiste. Nous sommes allés au Maroc, car le souci du Président de la République, c’est qu’il ait une coopération Sud Sud. Et dans le cadre de cette coopération, nous avons pu bénéficier d’abord du débarcadère de Locodjro qui a été construit, et après le débarcadère de Grand-Lahou. L’objectif de ces débarcadères, c’est de pouvoir d’abord rentabiliser la pêche au niveau de la Côte d’Ivoire. Parce que, figurez-vous, il y a des outils précieux qui y sont. Il y a des chambres froides, il y a des fours améliorés pour le fumage des poissons, il y a également toutes les dispositions qui sont prises pour permettre aux consommateurs de disposer de poisson de qualité et en abondance.
Mais est-ce que vous êtes informés que les dames qui y sont parties ont fui le coin ?
Elles n’ont pas fui. Nous avons des problèmes de ravitaillement de marché parce que les pêcheurs qui avaient leurs habitudes d’aller déverser le poisson à Abobodoumé font de la résistance. Nous avons négocié pour que ces pêcheurs-là arrivent, mais ils ont posé des conditions. Sur la base des conditions posées, nous avons introduit au Gouvernement une communication qui, bientôt, va régler leur problème.
L’un des problèmes, c’est la présence de la base navale. Il semble que les marins trouvent que, ce n’est pas sécurisant pour eux que les pirogues des Fanti passent devant leur base tous les jours ?
En tout cas, je n’en ai pas connaissance. Tout ce que nous savons, c’est que les pêcheurs avaient des engagements avec les populations d’Abobodoumé, donc en abandonnant le site d’Abobodoumé au profit du nouveau site, il y a des manques à gagner qu’il faut régler. C’est ce que nous sommes en train de régler. Par ailleurs, il y a d’autres opérateurs économiques qui veulent ravitailler ces débarcadères-là. Nous sommes en train d’y travailler et très bientôt, vous aller voir. Dans tous les cas, il y a toujours eu des réticences au départ. Mais progressivement, les choses vont s’arranger. Moi, j’étais au Maroc, ils sont partis d’un débarcadère, aujourd’hui ils sont à 42 débarcadères. Nous, nous avons commencé par un, nous sommes à deux. Et aujourd’hui, le Japon est en train de nous construire un autre débarcadère à Sassandra, c’est dire que, progressivement les choses vont s’arranger et très bientôt, toute la Côte d’Ivoire ira à Locodjro s’approvisionner en protéines halieutiques.
Le site d’Abobodoumé, considéré comme insalubre, continue de fonctionner ?
Oui, mais… Quand vous dites considéré comme insalubre…Avant, l’avènement de ce débarcadère-là à Locodjro, c’est là-bas que tout le monde partait. Mais il y a aussi des services qui sont là-bas qui vont des inspections des produits halieutiques. Et nous avons même avec la Fao nous avons mis des fours Fao –Thiaroye dont l’objet est de fumer le poisson dans des conditions vraiment saines.
M. le ministre est-ce qu’aujourd’hui, sur la pêche, la Côte d’Ivoire peut garder son leadership ; parce que, vous ne le dites pas suffisamment, tout à l’heure on parlait de déficit, mais vous parlez très peu de la pêche illicite qui a un impact incroyable. Jusqu’à présent, vous n’arrivez pas à faire face à cela ?
Mais, la pêche illicite est un drame pour toute l’Afrique et même pour le monde. Il y a des bateaux-pirates qui viennent pêcher dans nos eaux sans moyen de disposer d’une autorisation. Au niveau de la Côte d’Ivoire, avec les accords de pêche que nous avons avec l’Union européenne, nous avons mis en place, un système de surveillance satellitaire. Aujourd’hui, lorsque nous sommes dans nos bureaux au niveau des services des pêches, nous sommes à mesure de détecter tous les bateaux-pirates qui sont dans nos eaux et qui pêchent le poisson de façon frauduleuse. Dieu merci, le président de la République, S.E Alassane Ouattara, a mis à la disposition de la Côte d’Ivoire, quatre bateaux patrouilleurs, quatre navires patrouilleurs. Cela veut dire quoi ? Aujourd’hui, lorsque vous pêchez de façon illicite dans nos eaux, que vous êtes détecté à partir de notre système de surveillance, ces bateaux-là peuvent vous poursuivre. Et nous travaillons de concert avec la marine nationale. Il n’y a pas longtemps, nous avons fait des opérations de surveillance de nos eaux, et nous avons contrôlé cent (100) bateaux. Et 20 ont été arraisonnés qui ont payé des amendes de l’ordre de 120 millions Fcfa. Cela ne pouvait pas se faire. C’est pour cela je dis que le travail du Gouvernement, ce n’est pas seulement dans le domaine des routes, de la santé avec des bâtisses qui sont érigés par-ci, par-là, mais le président de la République travaille également dans tous les secteurs d’activité y compris le nôtre.
M. le ministre, quelle est la politique pour le développement de l’aquaculture en Côte d’Ivoire ; parce que j’attendais autre produit que le poisson, alors que le Brésil vous a tendu la main, nous en avons encore souvenance ; quelle est la politique que vous avez mis en place aujourd’hui ?
Plus que des mots, la politique est là sous vos yeux. Vous voyez, ce qui me plait dans cette émission, c’est que certes, nous répondons à vos questions, mais nous faisons l’effort de vous ramener sur le terrain et de vous permettre de faire le constat des réalisations qui ont été faites sous la gouvernance du Président Alassane Ouattara. Voyez-vous toutes ces stations d’alevinage n’existaient pratiquement plus avec les différentes crises qui sont intervenues. Mais nous sommes en train de les réveiller et pouvoir produire en quantité suffisante des alevins que nous allons mettre à la disposition des pisciculteurs et des aquaculteurs. Vous avez parlé de Brésil, en 1972, le Président Houphouët-Boigny a mis à la disposition des Brésiliens des Tilapias souche Bouaké. Ces Tilapias ont été développés sur la base des technologies appropriées et au bout de six mois, le Tilapia peut atteindre 1 Kg. Mais lorsque nous sommes allés au Brésil, le ministre m’a dit que les Tilapias dont ils sont bénéficiaires sont arrivés de la Côte d’Ivoire. Mais comme ils ont le monopole en matière de développement du Tilapia, ils allaient nous rétrocéder les Tilapias que la Côte d’ivoire a donnés en son temps. Et ces Tilapias ont été aéroportés par le ministre lui-même. Il est venu avec 2.400 Tilapias que nous avons confié au Cnra Bouaké, puisque nos stations que vous avez vu-là, pratiquement n’existaient pas. C’était après les crises. C’est après que nous avons pu procéder à leur réhabilitation. Aujourd’hui, nous sommes à des millions de Tilapias souche brésilien. Tenez-vous bien ! Le Ministre Brésilien nous a dit que, les mêmes Tilapias ivoiriens qui sont partis au Brésil, ce sont ces Tilapias-là qu’on a donné aux chinois. Aujourd’hui, on parle de carpe chinoise, mais la véritable origine, c’est la Côte d’Ivoire. Ce que je suis en train de vous dire est d’autant plus important qu’aujourd’hui, avec nos stations d’alevinage, nous sommes en train de faire de la vulgarisation, de la multiplication. Et nous allons multiplier ces alevins pour les mettre à la disposition des pisciculteurs, des aquaculteurs et nous allons même empoissonner nos lacs, nos fleuves à partir de ces tilapias. C’est ce que le Brésil a fait pour atteindre ce résultat. Dieu a fait que la Côte d’Ivoire a des fleuves, un plan d’eau extraordinaire et à partir de ces productions que vous voyez-là, empoissonner nos eaux. Il va arriver un moment où nous allons atteindre notre autosuffisance en protéines halieutiques.
On ne peut pas ne pas parler de volaille. M le ministre, il est presqu’inconcevable que la Côte d’Ivoire aille chercher dans des pays autour de nous (sans citer) du poulet. C’est inacceptable pour les ivoiriens, on consomme du poulet tous les jours ?
Je crois que, il faut suivre l’actualité. S’il y a un domaine dont nous sommes fiers, c’est bien dans la filière volaille qui a connu un véritable bond. Voyez-vous, avec le plan stratégique de développement avicole que nous avons mis en place, l’objectif c’était en 2020, 60.000 tonnes. Mais, nous sommes aujourd’hui en 2019, à 61.000 tonnes de production au niveau de la filière volaille. C’est dire qu’à ce niveau, nous avons vraiment un succès. Nous sommes à 96 % de notre couverture, au niveau des œufs nous sommes à 100 %, donc autosuffisant en protéine avicole et au niveau des œufs. En 2011, la consommation par habitant, et par an était de l’ordre de 0,84 Kg, aujourd’hui nous sommes à 2,1 Kg. Or, l’objectif que nous visions à travers notre plan, c’est d’atteindre 2 Kg à l’horizon 2020, nous avons dépassé cette étape. A cela s’ajoute la production traditionnelle qui est de l’ordre de 17.000 tonnes et vous savez que nous avons le projet une femme, un coq 10 poules qui, aujourd’hui, fait des heureux parce que nous avons pu installer 1800 femmes. D’après les résultats obtenus, ces installations doivent être multipliées parce que ces femmes qui en sont bénéficiaires, au bout de six mois de production, ce sont plus de 50.000 Fcfa de bénéfice qui sont générés. C’est dire que, dans le cadre de l’autonomisation de la femme et de lutte contre la pauvreté c’est un domaine privilégié qui peut nous permettre d’atteindre nos objectifs.
M. le ministre, quand on prend votre curriculum-vitae, ministre des Ressources animales et halieutiques depuis les années 2000 vous êtes au même poste ; est-ce que vous n’êtes pas fatigué un peu ? Beaucoup d’homme se posent la même question : Pourquoi lui, tous les jours, à ce même poste ?
C’est parce que grâce à mon essai tu manges tous les jours. Vous mangez le matin, vous mangez à midi, vous mangez le soir. Tout cela est dû à notre ministère parce que nous faisons de la production, de l’approvisionnement. Alors, si mes patrons me laissent à ce poste, c’est parce que quelque part, peut-être, ils estiment que je fais bien mon travail. Mais je rends gloire à Dieu pour cela.
M. le ministre quelles sont les perspectives dans votre département, et en même temps votre conclusion ?
Vous avez vu tout à l’heure tous ces projets que nous sommes en train de réveiller, que ce soit dans le domaine des ressources animales ou dans le domaine des ressources halieutiques il y a un champ d’action qui est très vaste. Les perspectives, c’est de faire de la production intensive afin d’être autosuffisant dans notre secteur d’activité en ce qui concerne toutes les filières. Vous savez, les ressources animales et halieutiques sont d’une importance capitale. Aujourd’hui, le matin, on arrive à manger. A midi, on mange, le soir on mange. C’est une prescription médicale importante, mais qui est naturelle, parce que l’organisme a toujours besoin d’être nourri. Quand vous allez dans les restaurants, le plat de résistance, c’est le poulet, la viande de mouton. Les autres autour ne sont que des accompagnements, allez en Europe, c’est la même chose. Quand vous allez au Salon de l’agriculture en France, le secteur qui attire le plus, c’est le secteur élevage. Je crois qu’aujourd’hui, le Président de la République a compris cet aspect des choses, c’est pour cela qu’il nous donne l’occasion de développer tous les secteurs d’activité depuis l’élevage jusqu’aux productions halieutiques. En la matière, vous avez vu sur le terrain tous ces efforts que font nos agents qui travaillent bien et qui maitrisent leur domaine. Vous avez dit tout à l’heure que je ne suis pas vétérinaire. Mais Dieu a fait que j’ai des agents qui réfléchissent et qui mettent à ma disposition des outils, parce que moi, en tant qu’homme politique, en tant qu’homme d’ouverture, je dois aller à la recherche des moyens pour aller développer notre secteur. Je profite du micro pour remercier le Japon qui, aujourd’hui, est en train de construire un débarcadère et qui a déjà bâti le marché dont le coût est de l’ordre de 17 milliards Fcfa présenté sous forme de don. Mais tout cela est possible grâce au leadership du Président Alassane Ouattara qui ne fait que travailler dans tous les secteurs. Partout en Côte d’Ivoire, tout est en chantier et je crois que l’opportunité que vous nous donnez aujourd’hui de parler des perspectives de notre ministère est salutaire.
Retranscrit par : Le Service Communication du Ministère des Ressources Animales et Halieutiques (SERCOM MIRAH)

 

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