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vendredi 3 mai 2024
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Pr Kadjo kouamé Alphonse( Université Ao de Bouaké)/ Lutte contre le paludisme « Il faut mettre l’accent sur la gestion de notre environnement »

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Pr Kadjo kouamé Alphonse( Université  Ao de Bouaké)/ Lutte contre le  paludisme  « Il faut mettre l’accent sur la gestion  de notre environnement »

Nous sommes en plein  dans la saison des pluies. Période propice  à la prolifération  des pandémies  dont le paludisme.   Le Professeur   Kadjo Kouamé,  Médecin  interne et  Directeur du Centre d’Entomologie médicale et vétérinaire   de l’Université Allassane Ouattara  parle aux populations ivoiriennes     Concrètement qu’est qu’on fait exactement au Centre d’Entomologie médicale et vétérinaire,( Cemv) ? Le Centre d’entomologie médicale et vétérinaire   étudie les insectes qui causent  des nuisances aux populations. C’est également l’étude des insectes qui transmettent des maladies aux hommes. Certaines de   ces maladies sont très graves et mortelles.   Nous parlons du paludisme par exemple. Vous savez bien que cette maladie est causée par  la première tueuse au monde ; le paludisme qui est transmis depuis la nuit des temps par  les moustiques. Nous  travaillons également sur  la Trypanosomiase humaine ou la maladie du sommeil est transmise par ce qu’on appelle les mouches Tsé Tsé, les glaucine. Nous avons aussi la cécité des rivières. C’est-à-dire l’Onchocercose. Qui est transmise par  des  simulies.  Egalement, nous avons la fièvre jaune qui a fait que la capitale de la Côte d’Ivoire a  été transférée  à l’époque coloniale, de Grand Bassam à Bingerville. Cette maladie est transmise également par des moustiques d’un type particulier, les  Aedes. Il ne faudrait pas oublier aussi l’Ulcère de Burili que les  spécialistes européens qualifient de   nouvelles lèpres.   Cette maladie est transmise par des insectes aquatiques. Elle va dans  certaines   régions du centre  et de l’ouest, entrainer des ulcérations, disons tout simplement des plaies  delabrentes. 
 Quel rôle  joue votre centre  dans la lutte contre ces maladies ?Disons que  le centre joue un rôle pré- primaire. C’est-à-dire que les chercheurs du centre  vont mettre sur pieds, des stratégies pour agir sur les vecteurs. Quand par exemple vous distribuez des moustiquaires imprégnés, c’est moustiquaires  empêchent le moustique d’atteindre les populations donc, il n’y a pas de maladie.  Notre rôle est de trouver  toutes les stratégies visant à empêcher le contact entre  les vecteurs  qui transmettent les maladies et l’Homme.  En principe, la prévention devrait être notre cheval de bataille. Puisque l’Afrique n’  a pas encore les moyens pour soigner ses malades.   Qu’avez-vous fait pour lutter contre la mouche de fruit ?Nos  chercheurs sont dans les hameaux les plus reculés. Ils échangent avec les populations.  Ils leur donnent des conseils adéquats. En outre, la distribution de moustiquaires imprégnés avec  de l’insecticide    de longue durée, constituent une arme efficace   pour faire reculer le paludisme.
 Et la contamination à la fièvre Lassa ?
 Ici aussi  il faut mettre l’accent sur la gestion  de notre environnement. Regardez Abidjan. C’est sale et comme c’est sale, évidemment,  les souries vont se  multiplier et  transmettre  cette maladies dangereuse dont vous parlez. Il faut donc dératiser.    Même si vous dératisez chez vous, vous ne pourrez pas en faire autant  chez le voisin.  Nous devons tous comprendre que la fièvre Lassa est une maladie contre laquelle, nous devons lutter et cela passe par la propreté de notre environnement.( Voir encadré)
Vous avez  toute à l’heure  que vous  avez parlez de médecine interne. C’est quoi la médecine interne ?La médecine interne, est une médecine   qui est une   spécialité d’organisme.  Par opposition aux autres spécialités qui sont des spécialités d’organes.  Pour revenir un peu sur la question, c’est Blaise Pascal le premier qui  a mieux défini  cette spécialité- là.  L’interniste  se dit   qu’il est mieux l’essentiel   de savoir toute chose, plutôt que   de savoir  tout d’une  seule  chose.  C’est dire que le médecin interniste a  une large culture en matière médicale et  c’est le médecin qui va prendre le patient, qui va l’examiner de la tête aux pieds, avant de faire un diagnostic  que  la plupart du temps, là  où les autres qui sont  des spécialistes  d’organe, lui pourra faire un diagnostic parce que lui  est un spécialiste d’organisme. 
 Une autre préoccupation à deux  volets :   Par  le passé  le Cemv recevait  des étudiants  du Sénégal, du Mali et autres. Recevez –vous encore  des stagiaires de l’extérieur  et  que faites-  vous pour lutter contre la mouche des fruits ?
Pour répondre à votre première préoccupation, nous sommes allés au-delà. Le centre  a été installé en Côte d’Ivoire, pour l’Afrique francophone.  Mais à ce jour, nous formons  des spécialistes venant du monde entier. Il y a trois ans lorsque nous avons   signé un partenariat tripartite entre  le Cemv de  l’Université Allassane Ouattara de  Bouaké, l’université de Montpellier et l’Institut de développement ( Ird) qui est l’ex- Orstom . Le partenariat permet de former des spécialistes  non seulement de l’espace francophone mais aussi  du reste du monde. En 2016 nous avions 9 apprenants pour six nationalités. ( …) pour ne citer que   le cas de cette année seulement.   Donc aujourd’hui, la formation est plutôt internationale. Ce qui est important,  c’est une fois que vous êtes admis au Master, vous avez automatiquement deux diplômes : Un diplôme africain  délivré par la partie ivoirienne  et  le diplôme étranger qui est  délivré par l’université de Montpellier.   Aussi vous avez parlé de l’éclosion de la mouche des  fruits. N’allez  pas loin, nous pensons qu’il faut voir notre environnement qui se dégrade  de façon inadmissible.   Les retenues d’eau  sans oublier les sachets d’eau  qui gisent partout avec  de l’eau à l’intérieur.  Tout ceci constitue  des foyers favorables  pour l’éclosion des moustiques.   Il est fondamental que nous nous penchons sur la gestion de notre environnement. Un ministre   a pris  un décret d’Etat,  pour interdire la production  des sacs plastiques non biodégradable.   Dans les pays développés, vous ne trouverez plus de sacs plastiques   qui font  des centaines d’années  dans  le sol. Ils font détruire  le bétail et appauvrissent  le sol. (…) manifestement les emballages plastiques constituent  un véritable danger pour  nos populations. Par ailleurs tout ce qui est retenue d’eau dans notre environnement et les carcasses de voitures constituent  des retenues d’eau  en temps de pluie.Bamba Mafoumgbé,Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.égende photo : Professeur Kadjo Alphonse, Directeur du Centre  d’entomologie  médicale et vétérinaire  de l’Université Allassane Ouattara de Bouaké : «  Les carcasses de voitures constituent  des retenues d’eau  en temps de pluie » 

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