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dimanche 19 mai 2024
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Conseil agricole et développement rural// Le Dr Sidiki Cissé présente la contribution de l’Anader

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Conseil agricole et développement rural//  Le Dr Sidiki Cissé  présente la contribution de l’Anader

Agripreneuriat et Conseil agricole : Quelle contribution de l’ANADER pour le développement durable de l’agriculture ivoirienne ? Autrement reformulé : quelles sont les actions que mène ou compte mener l’ANADER dans le cadre du conseil agricole pour l’essor de l’agripreneuriat dans l’optique d’un développement durable de l’agriculture ivoirienne? A l’entame de cette conférence, il est important de nous accorder sur la définition de certains concepts.
1.1. Définitions de concepts
L’Agripreneuriat : Il décrit le processus adaptatif et dynamique de développement des entreprises dans le secteur agricole. Il apporte innovation et valeur ajoutée, accélère la création de valeur et fournit des ressources durables qui supportent un impact social équitable. L'agripreneuriat peut aider les populations rurales à jouer un rôle plus efficace dans les chaînes de valeur, non seulement en leur proposant des moyens de subsistance plus intéressants, mais aussi en offrant de nouvelles possibilités d'emploi aux membres des communautés rurales.
Les Agripreneurs peuvent donc provenir de n’importe quel secteur de la chaîne de valeur agricole. Ils incluent les agriculteurs, les commerçants, les transformateurs et les services d’appui (comportent les agro-commerçants ou agro-dealers, les services de conseil agricole, les services d’équipement, les services d’information sur les marchés et les prestataires de services financiers qui soutiennent les chaînes de valeur).
Le conseil agricole : Le conseil agricole (ou conseil en agriculture) est un concept qui prend des acceptions différentes suivant les postures des intervenants. Sous l’angle de la vulgarisation agricole, le conseil est associé au transfert de connaissances et de technologies du monde de la recherche et des techniciens vers celui des producteurs/agriculteurs.
La notion de conseil agricole peut aussi être comprise comme une démarche visant à établir un dialogue entre le producteur (ou un groupe de producteurs) et le conseiller afin d’aider à la résolution d’un problème donné. Elle peut également s’inscrire dans une démarche d’apprentissage visant à développer l’autonomie du producteur, voire faciliter les interactions entre acteurs concernés par un problème pour produire de nouvelles connaissances
Le développement durable : est l’idée que les sociétés humaines doivent vivre et répondre à leurs besoins sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. Concrètement, il s’agit d’organiser la société de manière à lui permettre d’exister sur le long terme. Cela implique donc de prendre en compte à la fois les impératifs présents mais aussi ceux du futur comme la préservation de l’environnement et des ressources naturelles ou l’équité sociale et économique.


La pertinence du sujet sera perceptible à travers l’analyse de l’évolution récente du secteur agricole ivoirien et surtout de l’ambition de développement de ce secteur clairement affiché par le Gouvernement ivoirien.
1.2. Evolution récente du secteur agricole
Des résultats tangibles et encourageants
Les dernières évaluations du développement de la Côte d’Ivoire ont mis en évidence que l’agriculture demeure le secteur moteur de l’économie en Côte d’Ivoire, représentant une part importante de la croissance de son PIB.
La part de l’agriculture dans le PIB national est en effet évaluée à 21% en 2015 (3 671 milliards FCFA). Le secteur agricole demeure ainsi le pilier économique porteur de revenus et de valeur ajoutée et générateur de devises par ses exportations (40% des exportations nationales en 2013).
Les dernières évaluation du secteur réalisées par le MINADER font état d’une augmentation des volumes de production sur la majorité des filières animales et végétales, avec un taux de croissance annuel moyen du secteur (en valeur) de 6% sur 2010-2014, engendrant également une augmentation des exportations agricoles de 27% entre 2010 et 2014, et une nette amélioration des taux d’autosuffisance alimentaire.
D’importants défis à relever
Malgré cette performance remarquable, le secteur agricole ivoirien fait face à des enjeux majeurs liés à :
- l’amélioration, en qualité et en quantité, des productions agricoles ;
- la transformation des produits agricoles ;
- la création d’emploi pour les jeunes ;
- l’équité sociale et économique basée sur le genre ;
- la sécurité alimentaire et nutritionnelle ;
- la préservation de l’environnement.
En réponse à ces enjeux et défis, le Gouvernement de Côte d’Ivoire à travers le PNIA II propose la vision d’une agriculture ivoirienne durable, compétitive, génératrice d’emplois et créatrice de richesses équitablement partagées.
1.3. Contribution de l’ANADER dans le développement durable de l’agriculture ivoirienne
Cette question devra s’analyser sous l’angle de la contribution qu’un système de conseil agricole peut apporter au développement agricole d’un pays et en particulier pour la Côte d’Ivoire, sous l’angle de la contribution apportée par le Conseil agricole avant l’ANADER, avec l’ANADER aujourd’hui et comment l’ANADER envisage de soutenir l’ambition de développement durable de l’agriculture portée par le PNIA II ?
La réponse à cette question appelle la clarification du concept de conseil agricole, de son rôle et de son importance à travers le monde et en particulier en Côte d’Ivoire.
Evolution du concept de conseil agricole
Par le passé, le conseil agricole désigné selon les époques et les écoles par encadrement agricole ou vulgarisation agricole, s’entendait principalement par l’accompagnement des agriculteurs à travers la fourniture de prestations de type matériel (semences, plants, engrais, produits phytosanitaires, matériel de reproduction, etc.) et immatériel (diffusion de techniques de production).


Aujourd’hui, le concept a évolué pour prendre en compte les besoins d’informations, de formation, de professionnalisation des acteurs du secteur agricole et d’animation/sensibilisation du monde rural dans toutes leurs diversité et complexité : changements climatiques, préservation de l’environnement, égalité du genre, lutte contre les pandémies, normes sociales, valeur éthique, etc.)
Rôle et importance du conseil agricole à travers le monde
Le rôle du conseil agricole s’apprécie dans la définition du concept lui-même et dans la prise en compte des enjeux ci-dessus mentionnés. Son importance dans la promotion d’un développement agricole durable est donc sans ambigüité. A travers le monde, le conseil agricole est perçu comme la pierre angulaire de toute politique de développement agricole qui se veut constant et durable. C’est pour cela qu’un réseau de capitalisation et d’échanges de technologies, d’approches de vulgarisation, de concept et d’outils de vulgarisation agricole a été créé au plan mondial, le Forum mondial des services de conseil agricole et rural (GFRAS) avec des déclinaisons au plan continental (AFAAS pour le continent africain, NIFA pour les Etats unis d’Amérique, RELASER pour l’Amérique latine, EUFRAS pour l’Europe, MENA pour les pays de la Méditerranée, CACC pour le Caucase, APEN pour l’Océanie, AESA pour le Moyen-Orient, APIRAS pour l’Extrême-Orient) et même au plan sous régional africain (RESCAR-AOC pour l’Afrique Occidentale et centrale et SARFAAS pour l’Afrique du Sud).
Les exemples à travers le monde montrent clairement la différence entre le niveau de développement agricole des pays ayant un système de conseil agricole efficace et ceux qui n’en ont pas.
L’instance africaine de conseil agricole et rural (AFAAS) se réunit chaque année dans une semaine dite « semaine africaine de la vulgarisation agricole » (SAVA). La Côte d’Ivoire a été désignée pour abriter la 4ème édition et la 1ère dans un pays francophone en novembre 2019, couplée avec le SARA 2019.
C’est dire toute l’importance que revêt le sujet à travers le monde.
Contribution du conseil agricole au développement durable de l’agriculture ivoirienne.
Avant l’ANADER
La principale clé du succès de agriculture ivoirienne réside dans la constance du soutien de l’Etat aux producteurs agricoles, à travers à la fois la fourniture de prestations de type matériel (intrants agricoles, produits phytosanitaires, etc.) et de type immatériel (formation).
En effet, depuis 1958, l’Etat ivoirien apporte un soutien ininterrompu aux agriculteurs de Côte d’Ivoire à travers la fourniture du conseil agricole. Les sociétés chargées d’apporter cet appui ont changé de nom, de statuts et d’approches, mais la fourniture du conseil est demeurée une constante dans tous les programmes de développement agricole du pays.
Antérieurement, l’on est passé de la politique de l’assistance agricole avec la SATMACI à celle de l’approche sectorielle avec les ex-SODE (SODEPRA, SODEFEL, SODEPALM, SODERIZ, etc.). La Côte d’Ivoire doit le succès de son agriculture à cette vision politique et à l’action de ces sociétés de conseil agricole, autrefois appelées société d’encadrement agricole.
Ces sociétés avaient pour mission d’assurer le développement des filières dont elles avaient la charge. Les performances obtenues par celles-ci ont permis d’affirmer que « le succès du pays repose sur l’agriculture ». En outre, la diversification des productions agricoles pour réduire la dépendance du pays vis-à-vis du binôme café-cacao s’est opérée par l’entremise de certaines de ces sociétés de vulgarisation.


Avec l’ANADER
Création et mission
En 1993, l’Etat de Côte d’Ivoire a créé l’ANADER, dans le contexte de la restructuration des services agricoles visant entre autres, à rationaliser les ressources de l’Etat affectées au conseil agricole. C’est ainsi que les sociétés de conseil agricole existantes ont été dissoutes au profit de la création de l’ANADER en tant que société unique chargée de fournir le conseil agricole pour le compte de l’Etat de Côte d’Ivoire. On parle alors de conseil agricole unifié. L’objet de l’ANADER est de fournir des services de conseil agricole aux acteurs des filières agro-sylvo-pastorales. A cette fin, elle s’emploie à partager les résultats de la recherche et les savoir-faire avec les agriculteurs et à les aider à exploiter une plus large part de la chaîne de valeur ajoutée des filières agricoles.
Ainsi, la mission de l’ANADER est de « contribuer à l’amélioration des conditions de vie du monde rural par la professionnalisation des exploitants et des OPA, en concevant et en mettant en œuvre des outils appropriés, des programmes adaptés pour assurer un développement durable et maîtrisé ».
Vision stratégique
Consciente qu’elle ne peut pas toute seule répondre efficacement aux différents défis du développement rural mentionnés précédemment, l’ANADER place son action dans une vision multi-institutionnelle du développement rural.
Ainsi, elle se présente comme un outil à la disposition des ministères techniques, notamment le Ministère de l’agriculture et du développement rural (MINADER) et des partenaires au développement rural pour la conception, la mise en œuvre et l’évaluation de projets de développement rural.
Ce faisant, elle se positionne au cœur d’un réseau de partenariats multi-institutionnels pour fournir des services de conseil agricole pluriels correspondant à la diversité de la vie en milieu rural et aux défis multiples du développement qui vont au-delà de la production agricole pour inclure la transformation, la commercialisation, la réduction des risques, la nutrition, la préservation de l’environnement, les changements climatiques, la lutte contre toute forme d’inégalité basée sur le genre, la lutte contre les pires formes de travail des enfants, l’autonomisation de la femme, etc.
Contribution récente de l’ANADER dans le développement agricole
En raison du caractère multi-institutionnel du conseil agricole ci-dessus mentionné, elle ne peut pas s’attribuer à elle seule la paternité des succès obtenus, mais sa grande contribution à l’obtention de ceux-ci ne saurait souffrir d’équivoque. A titre d’exemples :
Au niveau de la production cacaoyère
Depuis près d’une décennie, c’est l’ANADER qui fournit le conseil agricole dans la filière café-cacao dans le cadre du programme de développement durable de la cacaoculture dénommé « Quantité-Qualité-Croissance (2QC) ».
Outre ce partenariat avec le Conseil du café-cacao, l’ANADER fournit les mêmes services de formation sur les bonnes pratiques agricoles en partenariat avec les exportateurs et chocolatiers actifs dans la filière. Ces actions, conjuguées avec celles des autres partenaires de la filière, ont permis de faire passer la production ivoirienne de fèves de cacao marchand de 1 300 000 tonnes en 2014 à près de 2 000 000 tonnes aujourd’hui.
La contribution de l’ANADER au développement du pays s’appréciera judicieusement à partir des ressources financières tirées par l’Etat de cette situation ainsi que de l’amélioration des revenus des producteurs.
Au niveau de la production des noix de cajou
Depuis 2012, c’est l’ANADER qui assure le conseil agricole aux producteurs de noix de cajou et à leurs organisations dans le cadre d’abord d’un projet pilote avec le FIRCA. Ensuite, il a été étendu depuis 2014 à toute la zone de production de noix de cajou sous la maîtrise d’ouvrage du Conseil du coton et de l’anacarde.
Le bilan de ces actions se traduit également par des résultats tangibles. En effet, de 565 000 tonnes de noix de cajou brutes en 2012/2013, la production ivoirienne atteint aujourd’hui 700 000 tonnes, plaçant la Côte d’ivoire au 1er rang mondial des producteurs et exportateurs de noix brutes.
Cette performance est sous-tendue par l’amélioration du rendement qui est passé de 483 Kg/ha à 524 kg/ha sur la même période et par celle de la qualité de la noix avec un indice de qualité (le KOR moyen) qui est passé de 46 à 48, rendant la noix de cajou ivoirienne davantage compétitive sur le marché international.
Au niveau de la sécurité alimentaire
C’est l’ANADER qui assure depuis 2010 la mise en œuvre des programmes d’appui à la sécurité alimentaire (PASA, PUAPV) initiés par le MINADER. L’évaluation de la situation de la production alimentaire sur la période 2010-2016 fait état d’une augmentation des volumes de production sur la majorité des filières animales et végétales, avec un taux de croissance annuel moyen du secteur (en valeur) de 6% sur la période 2010-2014, engendrant également une augmentation des exportations agricoles de 27% entre 2010 et 2014 et une nette amélioration des taux d’autosuffisance alimentaire. Une récente évaluation faite par le MINADER affirme que la production vivrière globale est passée de 12 millions de tonnes en 2012 à 18 millions de tonnes en 2018.
Ces résultats n’auraient pas pu être obtenus sans l’accompagnement efficace de l’ANADER.
Au niveau de productivité agricole (PPAAO/WAAPP)
L’ANADER a été un acteur clé dans la mise en œuvre du PPAAO/WAAPP qui s’est déroulé de 2012 à 2016. Elle a exécuté le volet transfert de technologies à travers la diffusion de bonnes pratiques de production notamment de manioc et de banane plantain. Dans ce cadre, elle a assuré la diffusion à grande échelle de variétés améliorées à haut rendement de manioc (bocou 1, bocou 2, bocou 3, Yavo, TMS) et de banane plantain (FHIA 21 et PITA 3).
Ces nouvelles variétés permettent d’atteindre un rendement moyen de 20 t/ha contre 10 t/ha pour le manioc et 15 t/ha contre 7 pour la banane plantain.
Au niveau de lutte contre les pandémies en milieu rural
Depuis 2005 l’ANADER participe activement à la lutte contre les pandémies en milieu rural. Les actions menées dans ce contexte portent sur :
- la lutte contre le VIH/SIDA
- la lutte contre le paludisme
- la lutte préventive contre Ebola
Les principaux résultats enregistrés sont les suivants :

Lutte contre VIH/SIDA
- 633 686 personnes issues de la population générale sensibilisées sur les moyens de prévention du VIH/sida;
- 131 330 personnes conseillées et dépistées dont 6 910 personnes séropositives
Lutte contre le paludisme
- Plus de 142 240 personnes ont été sensibilisées sur le paludisme
Lutte préventive contre Ebola
- 269 réunions d’information et de sensibilisation tenues avec 7 621 personnes
- 1 473 diffusions d’émissions
Au niveau du développement local
La Côte d’Ivoire a opté depuis son accession à l’indépendance pour une politique de décentralisation progressive avec la mise en place des communes en 1980, des districts autonomes entre 2001-2002, des Conseils généraux en 2002 et des Conseils Régionaux en 2011. Cette politique apparaît comme un outil efficace et pertinent de développement local qui est une démarche visant à obtenir une valorisation optimale d’un territoire à travers une implication active de la population, sur la base de ses attentes et des ressources locales.
Dans ce processus, l’ANADER assure l’accompagnement aux collectivités locales et aux communautés pour un développement durable.
L’intervention de l’ANADER s’appuie sur une approche participative impliquant de façon active les communautés au processus de collecte de l’information, à l’analyse en vue d’une prise de décision. Dans ce processus, l’ANADER joue un rôle de facilitateur et rédige les différents documents sollicités par les communautés.
Depuis 2012, l’ANADER réalise les plans stratégiques de développement (PSD) d’importantes régions et communes de Côte d’Ivoire :
PSD de régions réalisées (4)
- Nzi-Comoé
- Bafing
- Tonkpi
- Indénié-Djuablin
PSD de région en cours (5)
- Iffou
- Goh
- Béré
- Haut-Sassandra
- Grands-Ponts
PSD de communes réalisées (2)
- Borotou
- Seydougou
PSD de communes en cours (2)
- Diegonéfla
PSD de Canton réalisée
- Canton Gbadi-Est de Gagnoa


Au niveau de l’emploi jeune
Les résultats de l’enquête Nationale sur la Situation de l’emploi et le Secteur Informel (ENSESI), réalisée 2016, montre que l’agriculture ivoirienne demeure le secteur d’activité le plus pourvoyeur d’emplois.
L’agriculture doit donc être perçue aujourd’hui comme un métier avec à la clé l’exploitation des opportunités offertes par l’entreprenariat et les innovations de l'agro-industrie, y compris les innovations dans le domaine des TIC, tout au long des chaînes de valeur.
C’est dans cette vision que l’ANADER, leader du conseil agricole et rural, mène des actions pour l’essor de l’agripreneuriat dans le milieu rural dans l’optique d’un développement durable.
Les résultats enregistrés sont éloquents : à travers divers projets accompagnés par l’ANADER (PFS, AEJ, GIZ, AMICI, ONUDI-PROFORM), plus de 7 700 activités génératrices de revenus (AGR) ont été créées au bénéfice de plus de 9 400 jeunes sur la période 2014-2018
Pour amplifier ces actions de création d’emploi, l’ANADER a adopté l’approche « Ecole d’Entrepreneuriat Agricole » (EEA), car pour elle toute exploitation agricole doit être perçue comme une entreprise. Dans ce cadre, environ 500 coopératives agricoles ont été viabilisé à travers l’outil Coopérative Business School (CBS).
Perspectives
L’ANADER vient d’achever l’élaboration de son PSD 2019-2024 qui a défini clairement les actions à entreprendre pour renforcer son efficacité globale et sa position de leader du conseil agricole en Côte d’Ivoire. La mise en œuvre de ce PSD permettra :
- d’accroitre l’efficacité des actions de vulgarisation agricole grâce au développement de la vulgarisation électronique (e-vulgarisation)
- de développer de nouvelles compétences pour demeurer l’outil principal de l’Etat en matière de conseil agricole, notamment en matière de valorisation des productions agricoles ;
- de jouer tout son rôle dans l’ambition de transformation de l’agriculture et de transformation des produits agricoles
En conclusion
En conclusion, il faut retenir qu’à travers le monde, le conseil agricole est perçu comme la pierre angulaire de toute politique de développement agricole qui se veut constant et durable.
En côte d’ivoire, il faut savoir que les performances réalisées par l’agriculture et dont le pays tire une légitime fierté n’auraient pas pu être sans le concours indispensable du Conseil agricole.
Il faut savoir également que les ambitions actuelles de développement de l’agriculture portées notamment par la PNIA II qui vise la transformation de celle-ci pour la rendre plus performante et plus compétitive n’auront pas toutes leurs chances de succès sans l’accompagnement d’un conseil agricole financé de façon conséquente.
Enfin, le conseil agricole doit être compris comme l’exercice de la mission régalienne de formation et d’appui que l’Etat doit aux producteurs dont la contribution au développement du pays est sans ambiguïté. Par conséquent, son financement devra se faire sans ambigüité non plus si l’on ne veut pas courir le risque d’une baisse des quantités et de la qualité des produits et d’aggravation de l’insécurité alimentaire et de la pauvreté notamment en milieu rural.
Communication du DG Anader déjeuner de presse du 19 février 2019
Légende photo : Docteur Sidiki Cissé, Directeur général de l’Anader : « les performances réalisées par l’agriculture et dont le pays tire une légitime fierté n’auraient pas pu être sans le concours indispensable du Conseil agricole »
Agripreneuriat et Conseil agricole : Quelle contribution de l’ANADER pour le développement durable de l’agriculture ivoirienne ? Autrement reformulé : quelles sont les actions que mène ou compte mener l’ANADER dans le cadre du conseil agricole pour l’essor de l’agripreneuriat dans l’optique d’un développement durable de l’agriculture ivoirienne? A l’entame de cette conférence, il est important de nous accorder sur la définition de certains concepts.
1.1. Définitions de concepts
L’Agripreneuriat : Il décrit le processus adaptatif et dynamique de développement des entreprises dans le secteur agricole. Il apporte innovation et valeur ajoutée, accélère la création de valeur et fournit des ressources durables qui supportent un impact social équitable. L'agripreneuriat peut aider les populations rurales à jouer un rôle plus efficace dans les chaînes de valeur, non seulement en leur proposant des moyens de subsistance plus intéressants, mais aussi en offrant de nouvelles possibilités d'emploi aux membres des communautés rurales.
Les Agripreneurs peuvent donc provenir de n’importe quel secteur de la chaîne de valeur agricole. Ils incluent les agriculteurs, les commerçants, les transformateurs et les services d’appui (comportent les agro-commerçants ou agro-dealers, les services de conseil agricole, les services d’équipement, les services d’information sur les marchés et les prestataires de services financiers qui soutiennent les chaînes de valeur).
Le conseil agricole : Le conseil agricole (ou conseil en agriculture) est un concept qui prend des acceptions différentes suivant les postures des intervenants. Sous l’angle de la vulgarisation agricole, le conseil est associé au transfert de connaissances et de technologies du monde de la recherche et des techniciens vers celui des producteurs/agriculteurs.
La notion de conseil agricole peut aussi être comprise comme une démarche visant à établir un dialogue entre le producteur (ou un groupe de producteurs) et le conseiller afin d’aider à la résolution d’un problème donné. Elle peut également s’inscrire dans une démarche d’apprentissage visant à développer l’autonomie du producteur, voire faciliter les interactions entre acteurs concernés par un problème pour produire de nouvelles connaissances
Le développement durable : est l’idée que les sociétés humaines doivent vivre et répondre à leurs besoins sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. Concrètement, il s’agit d’organiser la société de manière à lui permettre d’exister sur le long terme. Cela implique donc de prendre en compte à la fois les impératifs présents mais aussi ceux du futur comme la préservation de l’environnement et des ressources naturelles ou l’équité sociale et économique.


La pertinence du sujet sera perceptible à travers l’analyse de l’évolution récente du secteur agricole ivoirien et surtout de l’ambition de développement de ce secteur clairement affiché par le Gouvernement ivoirien.
1.2. Evolution récente du secteur agricole
Des résultats tangibles et encourageants
Les dernières évaluations du développement de la Côte d’Ivoire ont mis en évidence que l’agriculture demeure le secteur moteur de l’économie en Côte d’Ivoire, représentant une part importante de la croissance de son PIB.
La part de l’agriculture dans le PIB national est en effet évaluée à 21% en 2015 (3 671 milliards FCFA). Le secteur agricole demeure ainsi le pilier économique porteur de revenus et de valeur ajoutée et générateur de devises par ses exportations (40% des exportations nationales en 2013).
Les dernières évaluation du secteur réalisées par le MINADER font état d’une augmentation des volumes de production sur la majorité des filières animales et végétales, avec un taux de croissance annuel moyen du secteur (en valeur) de 6% sur 2010-2014, engendrant également une augmentation des exportations agricoles de 27% entre 2010 et 2014, et une nette amélioration des taux d’autosuffisance alimentaire.
D’importants défis à relever
Malgré cette performance remarquable, le secteur agricole ivoirien fait face à des enjeux majeurs liés à :
- l’amélioration, en qualité et en quantité, des productions agricoles ;
- la transformation des produits agricoles ;
- la création d’emploi pour les jeunes ;
- l’équité sociale et économique basée sur le genre ;
- la sécurité alimentaire et nutritionnelle ;
- la préservation de l’environnement.
En réponse à ces enjeux et défis, le Gouvernement de Côte d’Ivoire à travers le PNIA II propose la vision d’une agriculture ivoirienne durable, compétitive, génératrice d’emplois et créatrice de richesses équitablement partagées.
1.3. Contribution de l’ANADER dans le développement durable de l’agriculture ivoirienne
Cette question devra s’analyser sous l’angle de la contribution qu’un système de conseil agricole peut apporter au développement agricole d’un pays et en particulier pour la Côte d’Ivoire, sous l’angle de la contribution apportée par le Conseil agricole avant l’ANADER, avec l’ANADER aujourd’hui et comment l’ANADER envisage de soutenir l’ambition de développement durable de l’agriculture portée par le PNIA II ?
La réponse à cette question appelle la clarification du concept de conseil agricole, de son rôle et de son importance à travers le monde et en particulier en Côte d’Ivoire.
Evolution du concept de conseil agricole
Par le passé, le conseil agricole désigné selon les époques et les écoles par encadrement agricole ou vulgarisation agricole, s’entendait principalement par l’accompagnement des agriculteurs à travers la fourniture de prestations de type matériel (semences, plants, engrais, produits phytosanitaires, matériel de reproduction, etc.) et immatériel (diffusion de techniques de production).


Aujourd’hui, le concept a évolué pour prendre en compte les besoins d’informations, de formation, de professionnalisation des acteurs du secteur agricole et d’animation/sensibilisation du monde rural dans toutes leurs diversité et complexité : changements climatiques, préservation de l’environnement, égalité du genre, lutte contre les pandémies, normes sociales, valeur éthique, etc.)
Rôle et importance du conseil agricole à travers le monde
Le rôle du conseil agricole s’apprécie dans la définition du concept lui-même et dans la prise en compte des enjeux ci-dessus mentionnés. Son importance dans la promotion d’un développement agricole durable est donc sans ambigüité. A travers le monde, le conseil agricole est perçu comme la pierre angulaire de toute politique de développement agricole qui se veut constant et durable. C’est pour cela qu’un réseau de capitalisation et d’échanges de technologies, d’approches de vulgarisation, de concept et d’outils de vulgarisation agricole a été créé au plan mondial, le Forum mondial des services de conseil agricole et rural (GFRAS) avec des déclinaisons au plan continental (AFAAS pour le continent africain, NIFA pour les Etats unis d’Amérique, RELASER pour l’Amérique latine, EUFRAS pour l’Europe, MENA pour les pays de la Méditerranée, CACC pour le Caucase, APEN pour l’Océanie, AESA pour le Moyen-Orient, APIRAS pour l’Extrême-Orient) et même au plan sous régional africain (RESCAR-AOC pour l’Afrique Occidentale et centrale et SARFAAS pour l’Afrique du Sud).
Les exemples à travers le monde montrent clairement la différence entre le niveau de développement agricole des pays ayant un système de conseil agricole efficace et ceux qui n’en ont pas.
L’instance africaine de conseil agricole et rural (AFAAS) se réunit chaque année dans une semaine dite « semaine africaine de la vulgarisation agricole » (SAVA). La Côte d’Ivoire a été désignée pour abriter la 4ème édition et la 1ère dans un pays francophone en novembre 2019, couplée avec le SARA 2019.
C’est dire toute l’importance que revêt le sujet à travers le monde.
Contribution du conseil agricole au développement durable de l’agriculture ivoirienne.
Avant l’ANADER
La principale clé du succès de agriculture ivoirienne réside dans la constance du soutien de l’Etat aux producteurs agricoles, à travers à la fois la fourniture de prestations de type matériel (intrants agricoles, produits phytosanitaires, etc.) et de type immatériel (formation).
En effet, depuis 1958, l’Etat ivoirien apporte un soutien ininterrompu aux agriculteurs de Côte d’Ivoire à travers la fourniture du conseil agricole. Les sociétés chargées d’apporter cet appui ont changé de nom, de statuts et d’approches, mais la fourniture du conseil est demeurée une constante dans tous les programmes de développement agricole du pays.
Antérieurement, l’on est passé de la politique de l’assistance agricole avec la SATMACI à celle de l’approche sectorielle avec les ex-SODE (SODEPRA, SODEFEL, SODEPALM, SODERIZ, etc.). La Côte d’Ivoire doit le succès de son agriculture à cette vision politique et à l’action de ces sociétés de conseil agricole, autrefois appelées société d’encadrement agricole.
Ces sociétés avaient pour mission d’assurer le développement des filières dont elles avaient la charge. Les performances obtenues par celles-ci ont permis d’affirmer que « le succès du pays repose sur l’agriculture ». En outre, la diversification des productions agricoles pour réduire la dépendance du pays vis-à-vis du binôme café-cacao s’est opérée par l’entremise de certaines de ces sociétés de vulgarisation.


Avec l’ANADER
Création et mission
En 1993, l’Etat de Côte d’Ivoire a créé l’ANADER, dans le contexte de la restructuration des services agricoles visant entre autres, à rationaliser les ressources de l’Etat affectées au conseil agricole. C’est ainsi que les sociétés de conseil agricole existantes ont été dissoutes au profit de la création de l’ANADER en tant que société unique chargée de fournir le conseil agricole pour le compte de l’Etat de Côte d’Ivoire. On parle alors de conseil agricole unifié. L’objet de l’ANADER est de fournir des services de conseil agricole aux acteurs des filières agro-sylvo-pastorales. A cette fin, elle s’emploie à partager les résultats de la recherche et les savoir-faire avec les agriculteurs et à les aider à exploiter une plus large part de la chaîne de valeur ajoutée des filières agricoles.
Ainsi, la mission de l’ANADER est de « contribuer à l’amélioration des conditions de vie du monde rural par la professionnalisation des exploitants et des OPA, en concevant et en mettant en œuvre des outils appropriés, des programmes adaptés pour assurer un développement durable et maîtrisé ».
Vision stratégique
Consciente qu’elle ne peut pas toute seule répondre efficacement aux différents défis du développement rural mentionnés précédemment, l’ANADER place son action dans une vision multi-institutionnelle du développement rural.
Ainsi, elle se présente comme un outil à la disposition des ministères techniques, notamment le Ministère de l’agriculture et du développement rural (MINADER) et des partenaires au développement rural pour la conception, la mise en œuvre et l’évaluation de projets de développement rural.
Ce faisant, elle se positionne au cœur d’un réseau de partenariats multi-institutionnels pour fournir des services de conseil agricole pluriels correspondant à la diversité de la vie en milieu rural et aux défis multiples du développement qui vont au-delà de la production agricole pour inclure la transformation, la commercialisation, la réduction des risques, la nutrition, la préservation de l’environnement, les changements climatiques, la lutte contre toute forme d’inégalité basée sur le genre, la lutte contre les pires formes de travail des enfants, l’autonomisation de la femme, etc.
Contribution récente de l’ANADER dans le développement agricole
En raison du caractère multi-institutionnel du conseil agricole ci-dessus mentionné, elle ne peut pas s’attribuer à elle seule la paternité des succès obtenus, mais sa grande contribution à l’obtention de ceux-ci ne saurait souffrir d’équivoque. A titre d’exemples :
Au niveau de la production cacaoyère
Depuis près d’une décennie, c’est l’ANADER qui fournit le conseil agricole dans la filière café-cacao dans le cadre du programme de développement durable de la cacaoculture dénommé « Quantité-Qualité-Croissance (2QC) ».
Outre ce partenariat avec le Conseil du café-cacao, l’ANADER fournit les mêmes services de formation sur les bonnes pratiques agricoles en partenariat avec les exportateurs et chocolatiers actifs dans la filière. Ces actions, conjuguées avec celles des autres partenaires de la filière, ont permis de faire passer la production ivoirienne de fèves de cacao marchand de 1 300 000 tonnes en 2014 à près de 2 000 000 tonnes aujourd’hui.
La contribution de l’ANADER au développement du pays s’appréciera judicieusement à partir des ressources financières tirées par l’Etat de cette situation ainsi que de l’amélioration des revenus des producteurs.
Au niveau de la production des noix de cajou
Depuis 2012, c’est l’ANADER qui assure le conseil agricole aux producteurs de noix de cajou et à leurs organisations dans le cadre d’abord d’un projet pilote avec le FIRCA. Ensuite, il a été étendu depuis 2014 à toute la zone de production de noix de cajou sous la maîtrise d’ouvrage du Conseil du coton et de l’anacarde.
Le bilan de ces actions se traduit également par des résultats tangibles. En effet, de 565 000 tonnes de noix de cajou brutes en 2012/2013, la production ivoirienne atteint aujourd’hui 700 000 tonnes, plaçant la Côte d’ivoire au 1er rang mondial des producteurs et exportateurs de noix brutes.
Cette performance est sous-tendue par l’amélioration du rendement qui est passé de 483 Kg/ha à 524 kg/ha sur la même période et par celle de la qualité de la noix avec un indice de qualité (le KOR moyen) qui est passé de 46 à 48, rendant la noix de cajou ivoirienne davantage compétitive sur le marché international.
Au niveau de la sécurité alimentaire
C’est l’ANADER qui assure depuis 2010 la mise en œuvre des programmes d’appui à la sécurité alimentaire (PASA, PUAPV) initiés par le MINADER. L’évaluation de la situation de la production alimentaire sur la période 2010-2016 fait état d’une augmentation des volumes de production sur la majorité des filières animales et végétales, avec un taux de croissance annuel moyen du secteur (en valeur) de 6% sur la période 2010-2014, engendrant également une augmentation des exportations agricoles de 27% entre 2010 et 2014 et une nette amélioration des taux d’autosuffisance alimentaire. Une récente évaluation faite par le MINADER affirme que la production vivrière globale est passée de 12 millions de tonnes en 2012 à 18 millions de tonnes en 2018.
Ces résultats n’auraient pas pu être obtenus sans l’accompagnement efficace de l’ANADER.
Au niveau de productivité agricole (PPAAO/WAAPP)
L’ANADER a été un acteur clé dans la mise en œuvre du PPAAO/WAAPP qui s’est déroulé de 2012 à 2016. Elle a exécuté le volet transfert de technologies à travers la diffusion de bonnes pratiques de production notamment de manioc et de banane plantain. Dans ce cadre, elle a assuré la diffusion à grande échelle de variétés améliorées à haut rendement de manioc (bocou 1, bocou 2, bocou 3, Yavo, TMS) et de banane plantain (FHIA 21 et PITA 3).
Ces nouvelles variétés permettent d’atteindre un rendement moyen de 20 t/ha contre 10 t/ha pour le manioc et 15 t/ha contre 7 pour la banane plantain.
Au niveau de lutte contre les pandémies en milieu rural
Depuis 2005 l’ANADER participe activement à la lutte contre les pandémies en milieu rural. Les actions menées dans ce contexte portent sur :
- la lutte contre le VIH/SIDA
- la lutte contre le paludisme
- la lutte préventive contre Ebola
Les principaux résultats enregistrés sont les suivants :

Lutte contre VIH/SIDA
- 633 686 personnes issues de la population générale sensibilisées sur les moyens de prévention du VIH/sida;
- 131 330 personnes conseillées et dépistées dont 6 910 personnes séropositives
Lutte contre le paludisme
- Plus de 142 240 personnes ont été sensibilisées sur le paludisme
Lutte préventive contre Ebola
- 269 réunions d’information et de sensibilisation tenues avec 7 621 personnes
- 1 473 diffusions d’émissions
Au niveau du développement local
La Côte d’Ivoire a opté depuis son accession à l’indépendance pour une politique de décentralisation progressive avec la mise en place des communes en 1980, des districts autonomes entre 2001-2002, des Conseils généraux en 2002 et des Conseils Régionaux en 2011. Cette politique apparaît comme un outil efficace et pertinent de développement local qui est une démarche visant à obtenir une valorisation optimale d’un territoire à travers une implication active de la population, sur la base de ses attentes et des ressources locales.
Dans ce processus, l’ANADER assure l’accompagnement aux collectivités locales et aux communautés pour un développement durable.
L’intervention de l’ANADER s’appuie sur une approche participative impliquant de façon active les communautés au processus de collecte de l’information, à l’analyse en vue d’une prise de décision. Dans ce processus, l’ANADER joue un rôle de facilitateur et rédige les différents documents sollicités par les communautés.
Depuis 2012, l’ANADER réalise les plans stratégiques de développement (PSD) d’importantes régions et communes de Côte d’Ivoire :
PSD de régions réalisées (4)
- Nzi-Comoé
- Bafing
- Tonkpi
- Indénié-Djuablin
PSD de région en cours (5)
- Iffou
- Goh
- Béré
- Haut-Sassandra
- Grands-Ponts
PSD de communes réalisées (2)
- Borotou
- Seydougou
PSD de communes en cours (2)
- Diegonéfla
PSD de Canton réalisée
- Canton Gbadi-Est de Gagnoa


Au niveau de l’emploi jeune
Les résultats de l’enquête Nationale sur la Situation de l’emploi et le Secteur Informel (ENSESI), réalisée 2016, montre que l’agriculture ivoirienne demeure le secteur d’activité le plus pourvoyeur d’emplois.
L’agriculture doit donc être perçue aujourd’hui comme un métier avec à la clé l’exploitation des opportunités offertes par l’entreprenariat et les innovations de l'agro-industrie, y compris les innovations dans le domaine des TIC, tout au long des chaînes de valeur.
C’est dans cette vision que l’ANADER, leader du conseil agricole et rural, mène des actions pour l’essor de l’agripreneuriat dans le milieu rural dans l’optique d’un développement durable.
Les résultats enregistrés sont éloquents : à travers divers projets accompagnés par l’ANADER (PFS, AEJ, GIZ, AMICI, ONUDI-PROFORM), plus de 7 700 activités génératrices de revenus (AGR) ont été créées au bénéfice de plus de 9 400 jeunes sur la période 2014-2018
Pour amplifier ces actions de création d’emploi, l’ANADER a adopté l’approche « Ecole d’Entrepreneuriat Agricole » (EEA), car pour elle toute exploitation agricole doit être perçue comme une entreprise. Dans ce cadre, environ 500 coopératives agricoles ont été viabilisé à travers l’outil Coopérative Business School (CBS).
Perspectives
L’ANADER vient d’achever l’élaboration de son PSD 2019-2024 qui a défini clairement les actions à entreprendre pour renforcer son efficacité globale et sa position de leader du conseil agricole en Côte d’Ivoire. La mise en œuvre de ce PSD permettra :
- d’accroitre l’efficacité des actions de vulgarisation agricole grâce au développement de la vulgarisation électronique (e-vulgarisation)
- de développer de nouvelles compétences pour demeurer l’outil principal de l’Etat en matière de conseil agricole, notamment en matière de valorisation des productions agricoles ;
- de jouer tout son rôle dans l’ambition de transformation de l’agriculture et de transformation des produits agricoles
En conclusion
En conclusion, il faut retenir qu’à travers le monde, le conseil agricole est perçu comme la pierre angulaire de toute politique de développement agricole qui se veut constant et durable.
En côte d’ivoire, il faut savoir que les performances réalisées par l’agriculture et dont le pays tire une légitime fierté n’auraient pas pu être sans le concours indispensable du Conseil agricole.
Il faut savoir également que les ambitions actuelles de développement de l’agriculture portées notamment par la PNIA II qui vise la transformation de celle-ci pour la rendre plus performante et plus compétitive n’auront pas toutes leurs chances de succès sans l’accompagnement d’un conseil agricole financé de façon conséquente.
Enfin, le conseil agricole doit être compris comme l’exercice de la mission régalienne de formation et d’appui que l’Etat doit aux producteurs dont la contribution au développement du pays est sans ambiguïté. Par conséquent, son financement devra se faire sans ambigüité non plus si l’on ne veut pas courir le risque d’une baisse des quantités et de la qualité des produits et d’aggravation de l’insécurité alimentaire et de la pauvreté notamment en milieu rural.
Communication du DG Anader déjeuner de presse du 19 février 2019
Légende photo : Docteur Sidiki Cissé, Directeur général de l’Anader : « les performances réalisées par l’agriculture et dont le pays tire une légitime fierté n’auraient pas pu être sans le concours indispensable du Conseil agricole »

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